Apprendre à prendre du plaisir au contact des autres

[Anahata]

Voilà une relation rêvée. Si ça se trouve, ça lui convient à elle aussi. Ces silences. Ça vaut mieux. On dirait que le rythme de croisière a été trouvé et surtout à remporté l'adhésion des deux participants !

[Pupuce]

...............

[bluebird]

Je pense aussi que tout déballer d'un coup n'est pas une bonne chose. Déjà car avant d'être un autiste, je suis un être humain. Et je n'ai pas envie d'arriver d'entrée de jeu en me mettant une étiquette " autiste " et être cataloguée à part et différence dés les premières minutes. J'ai toujours réussi à m’intégrer sans le dire (Déja car je ne le savais pas xD). Cependant j'ai aussi un trouble du langage, et j'ai toujours essayé de le masquer sans le dire d'entrée de jeu, et ça marche.
Mon problème n'était pas d'avoir l'air normale car ça je sais le faire. Mais plus que ça m'épuise, ça me tend, je vois bien que c'est plus naturel pour les autres et ça me déprime. J'ai des petites solutions dans ma tête, genre m'imaginer dans mon coin sur un nuage. Ca détend quelques secondes mais la réalité me rattrape vite Ou juste me répeter que je suis un autiste, que j'ai donc plus de mal et que c'est comme ça. Passer l'éponge sur mes incompréhensions, ma différence. Les accepter tout court. C'est efficace et des fois ça stimule même l'envie de communiquer

Sinon, j'entend ton conseil de ne pas me forcer à être en groupe. Ce qui est bizarre c'est que des fois ça se passe trés bien et je le vis bien. Et d'autres, dans 90% des cas c'est un vrai supplice. Surtout après 4-5h de soirée ou je suis en meltdown et j'essaie de le cacher.
Je me dis que ça doit dépendre des gens. Cependant il y a des gens avec qui il y a quelques temps ça passait trés bien, et maintenant plus du tout.. Ohlala
Ça doit dépendre des gens. J'aime bien être en groupe, me sentir avec des gens. J'aime bien prendre les transports en commun, je suis avec les autres sans parler. J'aimerai juste me sentir à l'aise dans un groupe car la solitude m'apaise physiquement mais pas moralement. Bref :/

[MrsJack]

Je pense qu'il vaut mieux chercher à socialiser autour d'un intérêt commun, c'est plus facile. Comme axurit66, ça ne fonctionne correctement pour moi qu'en tandem, même trois, c'est déjà trop pour gérer comme il faut sans trop d'impairs. Les sorties de groupe sont juste une horreur pour moi ^^(impression d'être ultra inadéquate).

Je suis de l'avis de Pupuce, c'est comme ça que je procède aussi : autour d'un intérêt commun.
J'arrive à faire des sorties de groupe mais il faut éviter les nombres impairs, sinon il m'est arrivé d'être exclue. Or j'aime la solitude mais la solitude réelle (moi, toute seule dans mon appart). Etre seule au milieu d'un groupe me donne un sentiment d'exclusion ou d'insécurité.


Merci pour ta réponse Axurit66.

Je ne me voit pas (mais alors pas du tout) faire ça avec un ou une amie ! Quel serait l'intérêt ?

Oui en effet, je ne vois pas bien non plus.
Pour les moments de solitude je le comprends tout à fait, même 50% du temps, ça ne me dérangerait pas, j'ai également besoin de moment d'isolements.
Pour l'absence d'échanges verbaux, j'avoue que ça me dérangerait d'avantage. L'ennui avec mon compagnon actuel c'est justement son besoin que je sois avec lui le plus souvent possible (il n'a compris que récemment qu'il me faut de la solitude) mais paradoxalement son absence de conversation. Nous n'aimons pas les mêmes choses (en dehors de certains manga et certaines séries), donc nous avons très peu de sujets de conversation qui nous intéressent tous les deux. C'est pénible...

j'aime bien prendre les transports en commun, je suis avec les autres sans parler.

C'est rigolo, personnellement rien ne me gave plus que les transports en commun.

Déjà car avant d'être un autiste, je suis un être humain. Et je n'ai pas envie d'arriver d'entrée de jeu en me mettant une étiquette " autiste " et être cataloguée à part et différence dés les premières minutes. J'ai toujours réussi à m’intégrer sans le dire (Déja car je ne le savais pas xD).

Je peux te donner la combine de mon ami aspie.
Lui, il nous a dit (une fois qu'il s'est senti à peu près à l'aise avec le groupe je crois - vérification que les gens ne sont pas méchants) "quand j'étais petit, mes instits pensaient que j'étais autiste".
Je n'en suis pas sûre du tout mais j'ai interprété ça comme un moyen de vérifier que les gens ne sont pas hostiles et ce qu'ils pensent du sujet, voir s'ils réagissent ou pas.
Il nous a aussi prévenu qu'il n'aimait pas qu'on le touche, mais tout le monde ne le prend pas au sérieux sur ce point.
Ensuite il a des petits talents qu'il met en scène pour attirer les gens intéressants et badiner avec eux.
Mais pour l'appartenance à un groupe, je crois qu'il n'a pas encore trouvé.

[freeshost]

Pour discuter autour de la machine, tu peux t'essayer au small talk, bien que ce ne soit pas forcément le truc qui nous passionne le plus.

Quelques sujets passe-partout :

- parler de soi (self-disclosure), de sa vie, et poser des questions sur la vie des autres,
- parler d'événements ponctuels, fussent-ils des banalités,
- parler de sport (l'équipe de France, Neymar, etc.),
- parler de politique (Macron, Trump, les votations, les élections, etc.),
- parler de musique (Les Cowboys Fringants, The Beatles, Blink 182, Vivaldi, Thérèse Montcalm, IAM, etc.),
- parler de films et de séries,
- parler de jeux,
- parler des ennuis du quotidiens (bouchons, gens serrés dans le métro, gens qui s'énervent, mendiants, etc.),
- etc.

Attention, certains sujets peuvent tendre les nerfs : politique, religion, idéologie, etc.

Il faut faire face au risque du "Et si tu nous invitais chez toi une fois." [Exemple : "Hier, j'ai essayé une nouvelle recette...", "Ah ! Une fois, on vient chez toi et tu nous montreras tes talents culinaires !" ]

Autrement, je socialise avec les chansons (qui me parlent) ainsi qu'avec les personnes dans les rêves (différentes de dans la réalité ).

Autrement, mais je n'ai pas essayé, théâtraliser la socialisation en faisant du théâtre. Après tout, les personnes non autistes me paraissent très théâtrales au quotidien. J'ai aussi du plaisir à observer les personnes non autistes.

[bluebird]

Merci pour ces précieux conseils !! Je sent que je vais les noter sur un petit post it pour en faire une sorte d'anti-sèche xD

Ce serai tellement génial si les situations sociales seraient plus prévisibles !!

[Why]

Hi

Les relations humaines, c'est comme le vin, ou le whisky : faut faire le tri, prendre le temps de s'offrir du bon et puis ne point en abuser parce que ça fatigue et ça peut faire des lendemains qui chantent mais forts et faux ... Aille aille Aille

Ben aussi comme l'ail ... Paraît que ça donne mauvaise haleine, mais que c'est bon pour la santé ... bref
J'adore ça moi l'ail ... Alors soit je suis avec des potes qui aiment aussi ... soit ben je m 'en colle une tête dans mon four, à rôtir , pour m'en régaler ensuite sur ma tartine, en solo avec un bookin, une série, de la zic

Y a des moments pour et avec puis des moments sans ...
Chacun devrait pouvoir trouver son équilibre à condition de pouvoir sortir du regard d'autrui et de ses avis sur les efforts à faire .... en font-ils eux-même pour s'ajuster ?

Moi je ne claque la bise à personne et j 'ai encore plus horreur des poignées de mains...
Mes potes le savent ... ce sont mes potes

Pour le reste du monde je dis "Bonjour" et c'est tout
Et c'est devenu tellement naturel que ça passe de mieux en mieux sans besoin de plus d''explication

Nite nite !

[Salicorne]

Aviez vous les même ressentis que ceux que j'ai décris ?

J'ai plutôt les mêmes ressentis que ceux que tu décris, je nuancerais seulement légèrement le "besoin" d'appartenance (difficile de se sentir totalement en appartenance, même si c'est agréable) et la sensation de ne prendre "presque jamais" plaisir à côtoyer les autres (quand je suis avec des gens qui m'acceptent telle que je suis, je prends un réel plaisir à partager des moments avec eux). Je vois ce que tu veux dire sur l'énorme investissement affectif et la difficulté à équilibrer cet investissement. En revanche, je suis très mal à l'aise avec les enfants, je ne sais pas comment me comporter avec eux. Je crois sincèrement pouvoir dire que j'ai peur des enfants âgés de plus de 6 ans.

J'aimerai donc apprendre à prendre du plaisir à côtoyer les autres. J'ai déja un plan dans ma tête mais j'aimerai avoir vos avis, vos conseils, vos expériences pour ceux qui ont déja essayé ?

Pour prendre du plaisir à côtoyer les autres, je pense qu'il est nécessaire de sélectionner ses fréquentations et de chercher les milieux où se trouvent les gens qui partagent nos valeurs. De mon côté j'ai beaucoup de chance, car j'ai trouvé un tel milieu par le biais d'une passion que je porte depuis mon adolescence. Mon psychiatre m'a souvent encouragée à continuer dans cette voie, et bien que cela ne soit pas toujours facile, c'est le milieu qui me rend le plus heureuse sur le plan social.

Je fais également du secourisme, cela me passionne depuis plusieurs années mais il m'est très dur de tenir le rythme sur la durée. Les formations et les postes de secours sont si fréquents que nous n'avons pas le temps d'aller au snack après. Il n'y a que quelques moments festifs sur l'année, je ne m'y rends pas quand je suis dans une période de fatigue. Le milieu est très hétérogène, avec beaucoup de personnes très différentes. Certaines ont un profil très discret comme le mien, cela ne pose pas de souci d'intégration, mais je n'ai pas réussi à me faire des amis malgré mon investissement, probablement car je conserve un écart trop grand.

En fait il est difficile de donner des conseils, j'ai un peu le même problème que toi : je suis malheureuse si je ne fournis aucun effort, je suis malheureuse si j'en fournis trop.

[freeshost]

Je crois sincèrement pouvoir dire que j'ai peur des enfants âgés de plus de 6 ans.

De 6 ans à x ans ?

Et les personnes qui ont moins de six ans ?

[Salicorne]

De 6 ans à x ans ?
Et les personnes qui ont moins de six ans ?

De 6 ans à ça-dépend-des-personnes-mais-je-dirais-globalement-16-ans
En ce qui concerne les enfants de moins de six ans, généralement ça se passe bien.

[freeshost]

Que se passe-t-il dans tes interactions sociales dès qu'il passent à six ans ? Le début de l'école primaire ?

[Salicorne]

Que se passe-t-il dans tes interactions sociales dès qu'il passent à six ans ? Le début de l'école primaire ?

Je dirais qu'ils commencent à juger les gens, à savoir distinguer qui est "bizarre" et qui est "normal".

[TimeLady]

Je vous envie de n'avoir aucun besoin d'appartenance :/
Et si je vais revoir ces personnes aprés, c'est une formation en interne. Et j'ai envie de socialiser avec elle, seulement ça m'épuise et ça me stresse

Je ne sais pas trop si c'est quelque chose qu'il faut envier.

Peut-être qu'un jour ça se retournera contre moi... Je n'en sais rien, mais je n'ai jamais eu ce besoin de sentir que j'appartiens à un groupe donné. Même au niveau familial, j'ai toujours eu tendance à me tenir à l'écart. Pas à me SENTIR à l'écart, pas à ÊTRE MISE à l'écart, mais bien à rester volontairement en recul... J'ai tendance à résumer ça par un sentiment d'auto-suffisance, tout en sachant que l'auto-suffisance, c'est dangereux, parce qu'il y a forcément un moment dans la vie où on dépend d'autrui et pas juste de soi. Et puis je suppose qu'aller contre sa nature, quelque part c'est aussi quelque chose d'enrichissant, qu'on peut se surprendre soi-même, se révéler plus à l'aise qu'on ne le pensait, etc. Mais en ce qui me concerne, je crois bien que cette envie ne viendra jamais !

EDIT : moi les enfants, à n'importe quel âge, je ne peux pas !!! (et malédiction, les gamins c'est comme les chats, quand tu n'es pas fan de leur compagnie, généralement ils te collent... la dernière fois dans un magasin, une gamine de même pas 4 ans avait décidé qu'elle voulait absolument rester avec moi... j'ai cru que la mère allait m'accuser de kidnapping, elle avait l'air légèrement vexée !! et l'autre jour en allant bosser, une petite gamine qui court vers moi en m'appelant maman... )

[freeshost]

Du coup, deux enfants d'une de mes sœurs ont dû commencer à me trouver bizarre.

Bon, avec les enfants, du moment qu'ils ne foutent pas trop le bordel, ça me va. Par contre, pour ranger les jeux qu'ils sortent, ce ne sont pas les champions.

[DD_isamu]

Je me permets de te poser une question.
Je vois dans ta signature que tu es papa, tu as donc une compagne (ou tu as eu une compagne).
J'ai du mal à concevoir ce principe de ne voir qu'une personne une ou deux fois par an, si tu as une compagne c'est que tu es capable d'endurer une autre personne (ami-e cette fois, pas amoureuse) plus souvent qu'une ou deux fois par an.

Nous sommes souvent ensemble effectivement. Mais j'ai besoin de moments de solitude. Au minium 50 % du temps, sinon ça tourne au vinaigre systématiquement.
Ensuite, quand nous sommes ensemble, il n'y a pas forcément beaucoup de dialogue. Ou le strict minimum. Les moments d'échange verbal doivent représenter 5 à 10 % du temps de la journée. Et c'est comme ça depuis 2008, depuis que nous nous sommes rencontrés.

Ma compagne m'accepte comme je suis. Elle accepte cette longue part de silence. Et je suis très conscient que ça ne doit pas être une partie de plaisir pour elle. Aussi introvertie et peu bavarde soit-elle

Je ne me voit pas (mais alors pas du tout) faire ça avec un ou une amie ! Quel serait l'intérêt ?

hahaha +1000 je suis pareil, j'ai trouvé ma femme et si ça marche aussi bien... bha c'est parce qu'on peut passer des journées entières sans babillage... "bonjour, je t'aime, *smack* " et hop chacun à ses activités, on se croise, un bisou voir un serrage dans les bras, petit moment calin de 30 secondes, puis midi, "tiens on se fait ça ?" rebisousmack, bon appetit, bouffe, bisousmack, chacun retourne à ses activités, tiens on se fait ça ou on se regarde un film ensemble... enfin voilà, on passe des moments privilégiés, mais on cause pas beaucoup et ça c'est top ^^ Elle respecte et ne vient pas me saouler si je suis en train de bricoler ou lire on que j'ai l'air concentré, à la place, elle me sort un "quand tu seras dispo tu viendras discuter ? je voudrais te parler de tel ou tel truc", après on a parfois des discussions bien sur, car nos intérêts sont très différents (moi scientifique, littéraire, bricoleur, elle, artiste, histoire-o-phile et super maladroite ), mais surtout lors des repas.

Pour répondre au post initial...
Et bien personnellement, je me suis consacré presque 4 ANS, entièrement, à tenter de socialiser, à rencontrer des gens, à sortir, à écouter, à m'adapter, à conseiller... etc etc. J'ai mis toute mon énergie là dedans, délaissant mes autres activités...
J'ai un besoin de reconnaissance, faire les choses sans avoir une personne avec qui partager la réussite ou qui profitera de la réussite... ce n’est pas possible, je ne peux rien faire pour moi même... Mais le problème c'est que je me suis du coup toujours retrouvé à me faire exploiter ou abuser (dans le sens "on s'est joué de moi" )... Et que j'ai TOUJOURS fini par être totalement déçu des gens que j’ai rencontré, aucune valeur morale, centres d'intérêts totalement superficiels (ah tu aimes le foot/les voitures/les smartphones et tu connais tous les joueurs/marques et les résultats ??? wow tu vas surement marquer l'histoire, tes petits enfants seront ravi de ce lègue...), ils passent leur temps... à le perdre, ils bossent pour gaspiller leur fric en désirs superficiels plutôt qu'en besoin, et quand ils ne bossent pas, ils se lobotomisent devant la télévision ou leur smartphone...
Et tous mentent, sont démagos, hypocrites, mesquins et irréfléchis... Ya rien à faire, je n'ai pas encore trouvé de personne qui ne soit pas ainsi.
Alors déjà pour trouver une personne qui ne soit pas trop dangereuse, toxique à fréquenter, c'est pas évident, mais ensuite en trouver une avec qui partager une passion ou plus... bha j'ai pas trouvé, toutes les relations amicales que j'ai eu étaient à sens unique, je conseille, je donne un coup de main, j'apprends... etc mais on ne m'apprend rien, on ne me donne pas de conseil ni de coup de main... A ça pour venir donner son opinion infondée et sans justification ya du monde, dans la vraie vie comme sur le net, mais alors pour venir partager des connaissances ou un savoir réel, on peut courir... (j'ai rencontré quelques chercheurs très intéressants toutefois, mais ils sont "fanatiques" dans leur genre, ils ne s'y connaissent que sur UN sujet et tout dans leur vie tourne autour de ça... Mais où sont passés les intellectuels polymath qu'il y a eu dans notre histoire ???)
Enfin bref, tout ça pour dire que je n'ai rencontré que des gens qui m'ont déçu, et que du coup bha je vis cloitré avec 2 ou 3 connaissances que je vois une fois par an, "salut, quoi de neuf ? ok bye" histoire de tenir le coup dans cette solitude... Paradoxalement les gens m'adorent, mais comme je n'ai pas leurs intérêts de toutes façons on se voit bien peu, voir j'ai coupé les ponts après une déception... Donc oui, je suis comme beaucoup d'autistes finalement, je me sens mieux avec un chien qu'avec un humain, ça ne me fatigue pas, ça réconforte et apporte la chaleur "humaine", l'amour, dont a besoin cette saloperie d'espèce animal de merde, grégaire et sociale dont je fais partie. Le reste du temps mes interactions se font avec des objets... Heureusement que j'ai trouvé une compagne sinon ce serait VRAIMENT déprimant. (d'ailleurs si je suis ici en train de raconter ma vie c'est parce que sa mère me l'a enlevée pour 1 mois de vacances où je ne peux pas aller à cause de ma santé... et du coup solitude + grégarisme = je suis là ^^ ).

Franchement j'envie les Asperger qui arrivent à s’accommoder des gens, et j'espère bien que ma TCC m'aidera à mieux encaisser les gens...