[Index Humeur] Qu'est ce qui vous a rendu malheureux(se) aujourd'hui ?

[Aby]

J'ai été très malheureuse de voir qu'un ami Asperger ne me comprenait pas...

[Bloat]

Aujourd'hui j'ai pleuré sur cette chansonette inventée :
Please,
anybody,
tell me
that you love me.

[Allan]

Un ami Asperger, on aimerait bien que ce soit comme ça :

"Le soleil vient de se lever,
encore une belle journée et il va bientôt arriver,
l'ami Asperger
Il vient toujours au bon moment avec ses pains et ses croissants,
l'ami du petit déjeuner,
l'ami Asperger."

Mais ce n'est pas le cas.

L'ami Asperger fait ce qu'il peut !

Aby et Bloat, soyez sûr que je suis là !

[Bloat]

Tiens j'ai fait un haïku de ma chansonette, juste pour le fun.

Please anybody,
Tell me that you do love me,
That days again glee.

Traduction (sans le 5-7-5 du coup) :
S'il-te-plaît, qui que tu sois, dis-moi que tu m'aimes vraiment, que des jours seront encore joyeux.

[Allan]

[Satori]

Aujourd'hui j'ai 38 balais
A deux ans de la quarantaine, et pourtant toujours un gamin. Complètement immature.
Je resterai un gamin toute ma vie je crois.

Est-ce vraiment un mal?

[Calme]

Il s'agit, avant toute chose, de savoir faire la distinction entre puer et infans, tous deux du latin et dont les usages ont connu des trajectoires et des issues diverses dans les langues-filles dans lesquelles ils donnèrent puéril, enfant et tous les autres.

PUER : http://www.cnrtl.fr/etymologie/pu%C3%A9ril
ENFANT : http://www.cnrtl.fr/etymologie/enfant

Nécessité est de reconnaître les jugements biaisés par nos attentes et nos représentations empêchant bien souvent une analyse juste de ces questions.
Le comportement puéril est-il ou non inféodé, voire dicté par des causes externes ? mettons on vrac les stéréotypes sociaux liés à l'enfance tels que le fait de sucer son pouce, le parler maniéré, la tant vantée faculté de s'émerveiller (dont les enfants savent très bien jouer pour se rendre mignons), et mille autres choses liées au jeune âge, dont le fait de porter, enfant, le masque de l'enfant (combien de comportements sont-ils dictés par la télévision et les programmes pour la jeunesse ?).

Ou bien des causes internes, ne souffrant donc pas ou que peu des représentations caricaturales de l'enfance ?

Si jouer l'enfant ne peut que prolonger un mal-être, en revanche le fait de l'être toujours et sans qu'il y ait eu régression est plus ambivalent.
Quoi qu'il en soit, la seule mesure qui vaille, à mon avis, est celle de la souffrance. Est-elle souffrance en-soi, souffrance liée au regard d'autrui, souffrance liée au regard porté sur soi, souffrance due à l'inadéquation entre soi et ce que l'on fait, etc.

Et puis est-ce dommageable à autrui ?

Une chose à laquelle je pense souvent quand les adultes parlent de l'enfance, c'est qu'ils oublient souvent à quel point l'enfance n'est pas une chose figée et comme l'enfant aspire de toutes ses forces à devenir grand, à moins qu'on ait cultivé chez lui la soumission pratique de l'enfant face à l'adulte, à moins que, ainsi qu'on fait aux bêtes en animalerie, l'on ait œuvré, sciemment ou non, à conserver chez lui le caractère juvénile, et ces mécanismes sont mis en œuvre chaque jour et en tout instant par la part marchande et donc publicitaire de notre société. L'enfant consommateur est-il enfant, ou simplement une ressource pour la machine ? Ou est la part de soumission ?

[Bloat]

J'ai lu le message de présentation de Ome Etzli et bien que je sente qu'il a besoin que l'on trouve les bons mots pour le soutenir, je n'ai pas su quoi écrire. Ça m'a rendu malheureux.

[Ome Etzli]

J'ai lu le message de présentation de Ome Etzli et bien que je sente qu'il a besoin que l'on trouve les bons mots pour le soutenir, je n'ai pas su quoi écrire. Ça m'a rendu malheureux.

Faut pas ! (mais merci)

J'ai mes blessures et mes moments de mal-être, comme tout le monde ici, mais de manière générale je ne suis pas le plus en difficulté sur ce forum.

Dans mes années de galère, j'ai aussi "vu tant de choses que vous, humains, (etc.)"

[Liya]

Je ne sais pas si c'est "malheureuse" le terme, mais je me suis dit que ça pouvait aller là.

Ma collègue de bureau s'en va, dans une dizaine de jours.
ça fait 8-9 ans qu'on travaille ensemble. Je n'ai pas d'amitié pour elle, ni animosité: à vrai dire elle m'indiffère assez. Par moment elle fait des trucs sympas, par moments elle m'agace sérieusement, mais le bilan est assez neutre.

J'ai trouvé ce matin sur mon bureau sa carte de départ, laissée par mon chef avec un petit post-it pour la remplir.
Comme habituellement, je lis les mots laissés par les précédents, car je suis nulle pour ce genre de trucs, j'essaie donc de m'inspirer.

" ce fut un plaisir / pétillante / sautillante / tes éclats de rire vont nous manquer, etc..."

Je ressens à la fois une certaine mélancolie, car je sais pertinemment que mes collègues d'une façon générale, ne m'apprécient pas.

Et en même temps, ce que les autres semblent apprécier chez l'autre, c'est justement ce que j'aime le moins chez elle: elle fait trop de bruit sans raison valable, parle souvent pour ne rien dire (répète tous les 3 mois les mêmes anecdotes, qui sont marrantes une fois, mais après c'est juste pénible), s'agite de façon inefficace...

Alors malheureuse je ne sais pas, mais en tout cas, décalée, oui.
Il faudrait que je me mette une bonne fois dans la tête que pour être appréciée, il faut avant tout être mignonne et sympathique. (ni l'un ni l'autre ne correspondant à ma description, c'est mal barré)

[TimeLady]

Je ne sais pas si c'est "malheureuse" le terme, mais je me suis dit que ça pouvait aller là.

Ma collègue de bureau s'en va, dans une dizaine de jours.
ça fait 8-9 ans qu'on travaille ensemble. Je n'ai pas d'amitié pour elle, ni animosité: à vrai dire elle m'indiffère assez. Par moment elle fait des trucs sympas, par moments elle m'agace sérieusement, mais le bilan est assez neutre.

J'ai trouvé ce matin sur mon bureau sa carte de départ, laissée par mon chef avec un petit post-it pour la remplir.
Comme habituellement, je lis les mots laissés par les précédents, car je suis nulle pour ce genre de trucs, j'essaie donc de m'inspirer.

" ce fut un plaisir / pétillante / sautillante / tes éclats de rire vont nous manquer, etc..."

Je ressens à la fois une certaine mélancolie, car je sais pertinemment que mes collègues d'une façon générale, ne m'apprécient pas.

Et en même temps, ce que les autres semblent apprécier chez l'autre, c'est justement ce que j'aime le moins chez elle: elle fait trop de bruit sans raison valable, parle souvent pour ne rien dire (répète tous les 3 mois les mêmes anecdotes, qui sont marrantes une fois, mais après c'est juste pénible), s'agite de façon inefficace...

Alors malheureuse je ne sais pas, mais en tout cas, décalée, oui.
Il faudrait que je me mette une bonne fois dans la tête que pour être appréciée, il faut avant tout être mignonne et sympathique. (ni l'un ni l'autre ne correspondant à ma description, c'est mal barré)

Je connais ça, sauf que ça ne m'inspire aucune mélancolie, juste une certaine perplexité.
Il suffit donc d'être bruyant(e), de se faire remarquer, de rire bien fort, de blablater à tout va...pour être apprécié au travail ??? Autant à l'extérieur je peux comprendre (difficilement mais bon, le contexte me semble plus approprié pour ce type de tempérament) autant au boulot...bah je ne comprends pas du tout...

J'ai vu passer une collègue comme ça, femme de chef, hyper bruyante, toujours à cancaner, à parler de ses petits-enfants et de ses enfants en continu et en boucle, à jurer, à distribuer bonbons et biscuits, à toujours se faire mousser et tout ramener à elle... Elle est restée à peine dix mois. Et tout le monde semblait triste de la voir partir, alors que moi, franchement, j'ai juste un peu regretté son départ parce que pendant ces dix mois elle a fait mes remplacements, et qu'elle le faisait mieux que ma précédente remplaçante. Mais à côté de ça j'étais plutôt contente qu'elle parte car elle m'épuisait (en plus elle avait une humeur ultra changeante)...

J'ai fini par prendre mes distances avec tout ce cérémonial autour des départs des uns et des autres, surtout que la plupart du temps, les gens se font de grands sourires et versent leurs petites larmes...pour ensuite critiquer la personne sitôt qu'elle n'est plus là...

[Epsi]

Aujourd'hui j'ai 38 balais
A deux ans de la quarantaine, et pourtant toujours un gamin. Complètement immature.
Je resterai un gamin toute ma vie je crois.

Cute

Moi j'ai eu 41 ans en juin aussi (les juinains c'est les meilleurs !).
Je me sens également parfois "immature". Mais en réalité, c'est juste que je suis inadaptée aux "autres".
Et en grattant un peu, on finit par se rendre compte qu'on n'est pas du tout immature. On est juste différent, on raisonne différemment, on se relie aux autres différemment, on ressent différemment.
(et parfois, dans des moments de très rare clairvoyance, on se rend même compte que les "autres" sont tout autant immatures que nous, voire...)
Finalement, ton immaturité n'est qu'une question de point de vue.
Elle n'est que dans les paroles des autres qui portent un jugement sur ce que tu es.
Elle n'est que dans ton propre regard sur toi-même, qui porte un jugement sur ce que tu es.
Alors la question qui tue est : pour qui te prends-tu, d'oser porter un jugement sur ce que tu es ???

[Pupuce]

.................

[Epsi]

J'ai trainé toute la journée beaucoup de tristesse, de la vraie, mélancolique, snas parvenir à pleurer, juste la gorge serrée. Pour un truc con et complètement à l'ouest que personne ne peut comprendre(et ça, ça m'en rajoute une couche). C'est suite à un post sur un autre forum. Je ne me suis suis pas sentie comprise, alors que je pensais être en plein dans le sujet. L'impression qu'on me prend pour une bécasse alors que je comprends très bien de quoi il est question et tente d'apporter ma pierre à l'édifice. Se sentir comme un fétu de paille balayé par un ouragan. Balayée d'un revers de main.

Qui comprendra que ce qui peut paraitre anecdotique pour tout un chacun peut déclencher pareille tristesse chez moi?

Bon, je pense que d'être fatiguée aussi fait que ça prend encore plus d'ampleur. Certainement, même.

I'm a poor lonesome cawboy (avec la musique qui va avec)

Se sentir incompris, c'est terrible.
Ca te confronte à la Solitude. La Solitude avec un grand S.
Ce ressenti peut effectivement avoir été provoqué par quelque chose de tout à fait anecdotique. Et pourtant, ce déchirement, ce sentiment d'abandon sont bien réels.
Ces moments terribles, je les ai vécus aussi et même avec mes plus proches (parents ou amis).
Je les appelle : "les petits moments de solitude".

Les petits moments de solitude, c'est ces moments où tu as essayé de communiquer mais ça n'a pas fonctionné.
Les petits moments de solitudes peuvent se produire avec n'importe qui. Le plus douloureux, c'est bien sûr quand ils se produisent avec des personnes en qui tu as confiance. Et comme elles ne comprennent pas ce qu'on essaie de leur dire (voire nous en tiennent rigueur ou nous traitent d'idiots), on le vit comme une trahison.
C'est une lame de fond qui t'emporte et te faire boire la tasse.

Et puis parallèlement, il y a les "instants de grâce".
Les instants de grâce, c'est magique. C'est ces instants où tu vas vivre un échange fluide, profond et fort avec quelqu'un. Vous avez tenté de communiquer, vous avez essayé de fabriquer un pont entre vous et ç'a fonctionné.
Ces instants de grâce peuvent se produire avec n'importe qui. Le plus étrange, c'est quand ils se produisent avec quelqu'un que tu ne connais pas. C'est déroutant et délicieux. C'est une vague pétillante qui te submerge et te rend plus léger.


J'ai vécu beaucoup de "petits moments de solitude".
J'ai aussi vécu des "instants de grâce" et ils perdurent dans ma mémoire comme des échanges forts et très lumineux.
Et je sais pour l'avoir observé, que je ne suis pas la seule à vivre ces choses-là.
Instants de grâce et moments de solitude se succèdent ; et c'est valable pour chacun de nous.
(je suppose que c'est cette fameuse "hypersensibilité" qui nous vaut ça)
Je pense que ceux avec qui tu as échangé et qui t'ont fait vivre un moment de solitude ont eux aussi vécu leurs propres moments de solitude.

Donc "Non", tu n'es pas Lucky Luke ! (et à la fois tu l'es, nous le sommes tous... c'est paradoxal !)
Un ancien chef me disait souvent : "Tu dois dépassionner les choses".
Mon père me cite souvent les derniers vers d'Invictus : "Je suis le capitaine de mon âme, je suis le maître de mon destin" (= personne ne peut me rendre malheureux, moi seul(e) ai le pouvoir de décider si j'ai envie d'être malheureux ou non). C'est excellent, j'adore ! Ca te rend ton libre-arbitre !

Après, il faut savoir que pour les HQI (qui ont "toujours besoin de tout comprendre"), ne pas comprendre ou ne pas être compris représente toujours quelque chose d'assez agaçant / irritant / exaspérant.
Et comme on est hypersensibles, ça prend tout de suite des proportions...

[Pupuce]

......................