Suivi medical de l'autisme

[Autrey]

Vu le temps d'attente qu'il faut pour avoir un RDV avec un psychiatre spécialiste de l'autisme pour un suivi médical (pour soigner troubles de l'anxiété par exemple,etc.), j'ai décidé de prendre RDV avec un psychiatre près de chez moi pour lequel l'attente est courte mais qui n'est pas un spécialiste de l'autisme.
J'aimerais savoir si des autistes sont suivis par des psychiatres ou médecins non spécialisés dans l'autisme.

[bézèdach44]

On me l'a toujours déconseillé, alors du coup je ne l'ai jamais fait... je suis aussi en longue attente pour une psychiatre qui a priori connait l'autisme, mais je préfère ça que de consulter quelqu'un qui n'y connait rien (ou pire, qui connait des choses totalement fausses cf "le mur, la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme")

[Flower]

J'ai été suivie par un psychologue non spécialiste des TSA mais avant mon diagnostic. En revanche je ne regrette absolument pas, il était excellent et m'avait vraiment beaucoup aidé à l'époque. D'ailleurs je pense que je n'aurais jamais été capable d'aller chercher un diagnostic d'autisme si je n'avais pas eu ce suivi avant.
Si c'est quelqu'un d'ouvert qui est prêt à se renseigner et à s'adapter un peu si besoin, je pense que ça peut marcher, mais ce sont probablement des perles rares...

[StuPanda]

Tu peux en tester plusieurs si besoin. Si ton psychiatre (spécialiste ou pas) ne te convient pas changes en ! Vaut mieux un suivi avec un médecin traitant qu'avec un mauvais psychiatre.

[Barbibul]

Mieux vaut un psychiatre non spécialiste qui n'y connaît rien et qui le sait, qu'un spécialiste qui croit s'y connaître.

[misty]

J'aimerais savoir si des autistes sont suivis par des psychiatres ou médecins non spécialisés dans l'autisme.

C'est mon cas: ma prise en charge comporte psychiatre libérale+ psychologue + suivi TCC en CMP (piloté par psychiatre chef de secteur du CMP). Ca a commencé bien avant mon diagnostic, aucun n'est spécialiste de l'autisme (même si ma psychologue, depuis, s'est retrouvée en charge du service ados TSA) mais ça se passe vraiment très bien. Ils m'ont tous beaucoup soutenue pendant les démarches de diagnostic et ont réussi à me remettre "dans la bataille" chaque fois (et il y en a eu... ) que je voulais laisser tomber et que je disais "non, ça suffit je ne suis pas autiste et c'est tout".

Après, je sais que ça dépend beaucoup des gens et des endroits, notamment pour les CMP qui ont souvent mauvaise réputation. Le mien est tiptop, pourtant petite ville dans département où la psychiatrie est loin d'être une priorité. De plus, l'infirmière TCC m'a montré dès le 1er contact que, sans être spécialiste, elle était un peu formée.

La question que je me pose, même si je sais que ça peut être quitte ou double, c'est: si les autistes partent du principe que les psys non spécialistes n'y connaissent rien, les évitent et s'engouffrent tous chez les mêmes pros, comment cela peut-il évoluer? A un moment, il faut bien que les psys non sensibilisés soient confrontés à des cas d'autisme pour être un minimum au courant...
Je sais bien que certains sont bornés, mais ça ne me semble pas être la majorité. Dans mon cas, ils se sont beaucoup documentés et appuyés sur mon bilan qui est très précis. En plus, que ce soit au CMP ou mes psys en libéral, ils me disent souvent que le fait de me suivre leur permet de mieux connaître les différentes spécificités des patients TSA (même si on est tous différents, bien sûr, il y a des choses qui se recoupent), et donc à gagner en compétence dans ce domaine.

Ma psychiatre a même fait bilanter plusieurs patients suite à mon diag, car pour elle ça devient une nouvelle "possibilité" quand certains symptomes se cotoient... Au CMP ils commencent aussi à mieux "fouiller les cas" de certains patients avec des diags qui ne semblent pas coller à 100%. Ils encouragent ces gens à passer un bilan TSA et certains sont positifs...
Je ne suis pas mégalo au point de penser que j'y suis pour quelque chose mais je suis contente de contribuer à une meilleure connaissance du trouble, ce qui n'aurait pas été possible si j'avais absolument voulu des spécialistes. La question ne se posait pas puisqu'il n'y en avait pas, mais bon j'y pense quand même des fois

[Manichéenne]

La question que je me pose, même si je sais que ça peut être quitte ou double, c'est: si les autistes partent du principe que les psys non spécialistes n'y connaissent rien, les évitent et s'engouffrent tous chez les mêmes pros, comment cela peut-il évoluer? A un moment, il faut bien que les psys non sensibilisés soient confrontés à des cas d'autisme pour être un minimum au courant...
Je sais bien que certains sont bornés, mais ça ne me semble pas être la majorité.

Comme tu le dis, c'est quitte ou double. Quand il faut plusieurs mois pour se remettre d'un mauvais psy, puis des années pour se décider à reconsulter après un grand nombre de mauvais psy, on n'a plus envie de jouer sa santé.
Enfin, pas moi. Il me faudrait un suivi actuellement, mais je ne peux pas me décider à un nouvel échec, à prendre ce risque.
Il te semble que la majorité n'est pas borné, moi il me semble que la majorité est néfaste. Question de vécu. Bien sûr que la dizaine de psy que j'ai vue avant le diag était mal formée aux tsa et que le diagnostic change pas mal la donne. Donc je ne devrais pas transposer mon passé au présent, je sais au moins que je ne serai plus jamais sous neuroleptique. Oui mais ça s'est mal passé aussi après le diagnostic avec 2 psychologues, un psychiatre, une infirmière, une assistante sociale, un généraliste, un médecin conseil et une intervenante spécialisée en handicap.

Donc il y a deux problématiques différentes quand on veut consulter : les compétences/savoir-être et les connaissances sur les TSA. Ne consulter que des spécialistes, ça permet d'éviter de devoir tout expliquer soi-même, faire un cours, lutter contre quelques préjugés... Si je consulte, j'aime autant ne pas avoir à faire tout ça. Ca me replace dans une obligation de communication.
Ensuite, avec ou sans connaissances sur les TSA, il y a des psy prétentieux, sûrs d'eux, condescendant, ou tout simplement dont la communication n'est pas adaptée et qui considèreront toujours que ce n'est pas à eux de faire un effort.
J'ai vu des psy au fait des TSA, mais ça ne passait pas. A l'inverse j'ai vu un psy très humain, jusqu'au jour où j'ai eu mon diag et là il a refusé net l'idée que je puisse être autiste.

Dire qu'il faut que les professionnels soient confrontés à des cas d'autisme, c'est vrai, mais individuellement est-ce à nous d'en payer le prix ? De la même manière que dans la société il faut faire évoluer les préjugés et les connaissances, mais ce n'est pas pour autant qu'on va tous clamer son diagnostic à nos proches, nos collègues, nos voisins...

[misty]

Il te semble que la majorité n'est pas borné, moi il me semble que la majorité est néfaste. Question de vécu.

C'est sûr...il y a tellement de variables d'ajustement...
Je n'ai jamais eu aucun "vrai"suivi psy jusqu'aux évènements qui m'ont menée au diagnostic. Mes parents ont longtemps estimé que, vu les circonstances, ça me ferait plus de mal que de bien. L'angoisse et le mal-être extrême que je manifestais dès qu'il s'agissait de parler à quelqu'un d'inconnu (voir de connu, parfois ) leur donnait l'impression que ce serait limite de la maltraitance que de m'imposer ça. En plus, le fait de ne pas savoir sur qui on va tomber et ce qu'ils voyaient comme exemples les a confortés là-dedans: trop de risques pour un résultat aléatoire voire délétère.
Quand j'ai été indépendante (tôt), c'est bien la dernière chose que j'aurais fait vu mon angoisse face au corps médical.
Du coup, certes cette "évolution en roue libre" a entraîné beaucoup de dommages, mais ça m'a permis d'arriver dans le "monde des psychiatres/ologues et cie" totalement "vierge" de tout ça, avec un regard neutre et, surtout, au moment où les choses commencent à évoluer et les esprits à s'ouvrir (même si, on est d'accord, ça reste très insuffisant).
Je crois que c'est une des raisons qui font que mon suivi est aussi efficace, que ça "prend" aussi bien. Ca + la qualité/compétence/bienveillance de mes thérapeutes + le fait que je semble relativement "classique" voire proche de certains clichés, et qui a fait que jamais personne n'a nié des difficultés que j'avais pourtant moi-même tendance à beaucoup minimiser.

C'est une équation que tout le monde ne peut pas reproduire, j'en ai parfaitement conscience: c'est vraiment au cas par cas.

[Flower]

Je vais faire un test prochainement de sensibilisation à l'autisme d'un psychologue qui n'y connaît pas grand-chose, si vous voulez je vous dirai comment il réagit. (Ce n'est pas le mien et je ne consulte pas pour moi, mais en soutien à mon copain.)

Généralement je dirais que c'est un bon signe quand la personne reconnaît ne pas connaître et demande des informations.

[Autrey]

J'ai RDV de main à 16H avec un psychiatre près de chez moi. J'ai eu du mal à avoir un RDV, il était surbooké jusqu'en septembre.
Il n'est pas spécialiste de l'autisme mais quand j'en ai discuté avec lui, il m'a parlé d'un suivi donc visiblement il connait un peu quand même.
Après......
En fait je suis très anxieuse pour les vacances, quand je dois aller faire des courses, etc. il me faudrait des medicaments qui m'aident un peu, j'aimerais savoir si des personnes ont pris des médicaments qui fonctionnaient, qui calmaient un peu.
Je sais qu'il n'y' a pas de remède miracle mais juste être un peu soulagé (les divers produits genre tisanes, compléments alimentaires, yoga, etc. ne marchent pas avec moi).

[olivierfh]

j'aimerais savoir si des personnes ont pris des médicaments qui fonctionnaient, qui calmaient un peu.

C'est le psychiatre que tu vas voir qui doit savoir non?

[Autrey]

j'aimerais savoir si des personnes ont pris des médicaments qui fonctionnaient, qui calmaient un peu.

C'est le psychiatre que tu vas voir qui doit savoir non?

j'aimerai voir ce que des psychiatres spécialistes donnent.

[Autrey]

Ca y est ! Je suis allée chez ce psychiatre non spécialiste.

Je rentre et vois un sofa dans son cabinet, mauvais signe......Puis je regarde la grande bibliothèque qu'il a : livres sur la psychanalyse, Lacan, Freud,etc.
Je lui explique que j'ai été diagnostiquée récemment autiste, il me répond que mes problèmes viennent de mon enfance et que je ne suis pas autiste : comment peut-il en arriver à une telle conclusion puisque l'entretien vient de commencer et que je n'ai pas dit un mot sur mon enfance ?......De plus il invalide de fait les résultats du diagnostic d'autisme.

Avec cette phrase concernant mon enfance, la confiance se brise avec ce psychiatre pourtant plutôt d'un abord calme et gentil.

Je lui dis que cela n'a rien à voir avec mon enfance puisque par exemple je me suis balancée depuis que je suis toute petite. Il comprend que je ne veux pas rentrer dans son jeu et abandonne sur sa lancée.
Je lui explique un peu la défiance de l'autisme vis à vis de la psychanalyse. Il m'explique qu'il n'est pas pour les écoles de psychanalyse et qu'en tant que psychiatre il préfère pour l'autisme un mixte des méthodes comportementales-analyses psychanalytiques.

Je lui explique la procédure de diagnostic de l'autisme car il pensait que le professionnel qui m'a diagnostiqué m'avait donné des médicaments ! Je lui dis qu'un diagnostic n'est pas vraiment une visite médicale.
Ceci dit il veut en savoir plus sur moi avant de me donner des médicaments donc je n'en ai pas eu cette fois-ci et ne retournerai pas le voir.

90 euros pour ça......Bon tant pis je vais retourner voir le professionnelle qui m'a diagnostiqué mais qui est loin et dont l'attente pour avoir un RDV est longue......

[MlleHulotte]

90 euros

[Autrey]

90 euros

Je vais peut-être être remboursée une partie puisqu'il à pris ma carte vitale lors du paiement.
Ceci dit cela me servira de leçon : la psychanalyse est encore forte.