Daydream a écrit :"S'écouter", c'est un conseil que j'entends souvent, qu'on m'a régulièrement fait mais qui me semble très abstrait et difficile à mettre en oeuvre. Quand j'essaie de "m'écouter", autrement dit de me centrer sur moi-même, j'ai l'impression de me rendre plus malheureuse en me concentrant sur tout ce qui ne va pas.
Quand on propose de s'écouter, c'est dans une situation comme "Tu viens boire un verre avec nous?" => on aura le réflexe, pour faire semblant d'être NT, de répondre "Oui pourquoi pas?". Sauf que si on s'écoute, on entend "Oh non, la journée était super fatigante, je sature, je vais m'endormir, il faut que je rentre". Donc oui, c'est souvent négatif ce qu'on entend... Après vient le courage (ou l'égoïsme, ou la fuite, ou la lâcheté, ça dépend du référentiel) de dire non.
J'admets qu'il est extrêmement difficile (c'est étudié par bon nombres de chercheur) de refuser la pression sociale. Dire "Non, ça ne me concerne pas, je suis en dehors de tout ça". C'est en quelque sort le moment où on accepte réellement qu'on est
différent, pas forcément supérieur (même si c'est souvent perçu comme tel) mais simplement dans
notre propre norme. Egoïsme poussé à l'extrême : ce n'est pas nous qui sommes bizarre, mais le monde qui doit s'adapter à nous. (Egoïsme poussé à l'ultime : un jour, les déviants régneront sur le monde et alors ce seront les NT qui devront s'adapter à nos normes sociales! Victoire!
)
Une fois qu'on a réussi à dire NON, la suite est plus facile. Parce que quand on s'écoute, on entend "Ah, j'ai bien fait de refuser, rien ne vaut le confort de son petit lit, je suis bien plus heureux comme ça" du coup ça encourage à dire non les fois suivantes, à mieux s'écouter et surtout à prendre en compte son avis personnel (les NAT ont tendance à avoir une personnalité qui s'écrase devant celle des autres, c'est quand même fou...)
La difficulté majeure, c'est quand on travaille dans un milieu qui met le relationnel avant tout, je reconnais que du coup c'est difficile d'accepter d'être mal vu au boulot. Ma technique, c'est de blinder les trous de mon emploi du temps avec des choses que j'aime : aller à l'écurie (3h par cheval et par jour, ça occupe), travailler en ligne (il y a des petits jobs en distanciel, des conférences ou des MOOC sympas), faire de la natation (même si je déteste l'eau, personne ne va venir m'y faire la conversation au moins). Du coup, je peux refuser en toute légitimité et pour les collègues, ça fait "businesswoman" (et comme c'est à la mode... Tout le monde est content!)
Et puis, une fois de temps en temps (1/mois par exemple) j'accepte, je fais bonne figure, je rentre éreintée, mais au moins j'ai un mois pour récupérer.
C'est sûr aussi que ça demande de changer un peu ses habitudes... Mais si on essaie de regarder à long terme, c'est franchement payant