Solitude, volonté d'indépendance, sociabilisation

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Daydream
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Re: Solitude

Message par Daydream »

Ttoille a écrit :Merci pour le baptême 
Je suis désolée Ttoille, c'est effectivement le correcteur de mon téléphone qui a pris la liberté de te renommer. :) "S'écouter", c'est un conseil que j'entends souvent, qu'on m'a régulièrement fait mais qui me semble très abstrait et difficile à mettre en oeuvre. Quand j'essaie de "m'écouter", autrement dit de me centrer sur moi-même, j'ai l'impression de me rendre plus malheureuse en me concentrant sur tout ce qui ne va pas. La difficulté tient au fait que je ne sais pas et/ou ai trop peur d'agir pour remédier aux problèmes que j'identifie. D'autant que je n'aime le changement, quel qu'il soit...

Itaya, je suis rassurée de savoir que d'autres endurent des situations similaires à la mienne. Je ne connais pas les "soirées boulot" car il n'y a pas ça à mon travail actuel, et dans mon univers professionnel précédent (universitaire), je disais non à tout ou presque. Et quand je devais aller à une soirée, j'étais complètement perdue et je partais tôt.

En fait, dans ce genre de situation sociale, j'ai l'impression d'être sur le quai d'une gare, de voir passer mon train, qui ne s'arrête pas, et de ne pas réussir à le prendre en marche. Voilà ce que je ressens dans une conversation de groupe.
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Re: Solitude

Message par Ttoille »

Daydream a écrit :"S'écouter", c'est un conseil que j'entends souvent, qu'on m'a régulièrement fait mais qui me semble très abstrait et difficile à mettre en oeuvre. Quand j'essaie de "m'écouter", autrement dit de me centrer sur moi-même, j'ai l'impression de me rendre plus malheureuse en me concentrant sur tout ce qui ne va pas.
Quand on propose de s'écouter, c'est dans une situation comme "Tu viens boire un verre avec nous?" => on aura le réflexe, pour faire semblant d'être NT, de répondre "Oui pourquoi pas?". Sauf que si on s'écoute, on entend "Oh non, la journée était super fatigante, je sature, je vais m'endormir, il faut que je rentre". Donc oui, c'est souvent négatif ce qu'on entend... Après vient le courage (ou l'égoïsme, ou la fuite, ou la lâcheté, ça dépend du référentiel) de dire non.
J'admets qu'il est extrêmement difficile (c'est étudié par bon nombres de chercheur) de refuser la pression sociale. Dire "Non, ça ne me concerne pas, je suis en dehors de tout ça". C'est en quelque sort le moment où on accepte réellement qu'on est différent, pas forcément supérieur (même si c'est souvent perçu comme tel) mais simplement dans notre propre norme. Egoïsme poussé à l'extrême : ce n'est pas nous qui sommes bizarre, mais le monde qui doit s'adapter à nous. (Egoïsme poussé à l'ultime : un jour, les déviants régneront sur le monde et alors ce seront les NT qui devront s'adapter à nos normes sociales! Victoire! :twisted: )
Une fois qu'on a réussi à dire NON, la suite est plus facile. Parce que quand on s'écoute, on entend "Ah, j'ai bien fait de refuser, rien ne vaut le confort de son petit lit, je suis bien plus heureux comme ça" du coup ça encourage à dire non les fois suivantes, à mieux s'écouter et surtout à prendre en compte son avis personnel (les NAT ont tendance à avoir une personnalité qui s'écrase devant celle des autres, c'est quand même fou...)

La difficulté majeure, c'est quand on travaille dans un milieu qui met le relationnel avant tout, je reconnais que du coup c'est difficile d'accepter d'être mal vu au boulot. Ma technique, c'est de blinder les trous de mon emploi du temps avec des choses que j'aime : aller à l'écurie (3h par cheval et par jour, ça occupe), travailler en ligne (il y a des petits jobs en distanciel, des conférences ou des MOOC sympas), faire de la natation (même si je déteste l'eau, personne ne va venir m'y faire la conversation au moins). Du coup, je peux refuser en toute légitimité et pour les collègues, ça fait "businesswoman" (et comme c'est à la mode... Tout le monde est content!)
Et puis, une fois de temps en temps (1/mois par exemple) j'accepte, je fais bonne figure, je rentre éreintée, mais au moins j'ai un mois pour récupérer.

C'est sûr aussi que ça demande de changer un peu ses habitudes... Mais si on essaie de regarder à long terme, c'est franchement payant :wink:
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TimeLady
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Re: Solitude

Message par TimeLady »

Moi je n'ai aucun mal à refuser ce que je n'aime pas. ^^ Bon, au boulot je passe pour une fille bizarre (au lycée je passais pour une snob, ça a évolué :lol: ) mais je m'en moque... Fut un temps où je tentais de faire semblant, mais je n'en tirais aucun avantage, rien que des inconvénients... Si je me force à faire un truc, j'ai l'impression d'entendre comme un tic-tac dans ma tête, qui me rappelle que ce temps perdu à faire quelque chose que je n'aime pas ne sera jamais récupérable.

Après je reconnais que j'ai toujours assumé mon égoïsme et que du coup je ne me suis jamais trop souciée de savoir si mes refus pouvaient blesser ou pas. J'imagine que ça facilite les choses.

Je sais que certaines collègues vivent mes réactions comme un rejet de leurs personnes, une notamment qui m'a prise en grippe quand elle a compris que je ne basculerais jamais dans la case "amitié" avec elle. Mais j'assume, je préfère encore être "détestée" (le terme est fort) parce que je joue franc jeu qu'aimée parce que je fais semblant.
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Re: Solitude

Message par Flower »

Tu n'es jamais tiraillé entre le besoin de repos, de solitude, et l'envie de dire oui parce que tu apprécies la personne qui te poses la question? J'ai souvent cette difficulté-là, si je m'écoute, effectivement je dis non parce que je suis trop fatiguée, mais je ne suis pas vraiment heureuse non plus parce que je me suis encore une fois "auto-exclue" et que j'aimerais ne pas devoir le faire.
C'était souvent le cas quand j'étais encore à Paris, je faisais beaucoup d'IRLs d'un forum de HQI et il y avait des gens que j'appréciais beaucoup, donc ça me faisait quand même plaisir de les voir, mais j'étais crevée par le travail.
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Nanouille
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Re: Solitude

Message par Nanouille »

Ttoille a écrit :Quand on propose de s'écouter, c'est dans une situation comme "Tu viens boire un verre avec nous?" => on aura le réflexe, pour faire semblant d'être NT, de répondre "Oui pourquoi pas?". Sauf que si on s'écoute, on entend "Oh non, la journée était super fatigante, je sature, je vais m'endormir, il faut que je rentre". Donc oui, c'est souvent négatif ce qu'on entend... Après vient le courage (ou l'égoïsme, ou la fuite, ou la lâcheté, ça dépend du référentiel) de dire non.
Je pense qu'il ne s'agit ni de courage ni de lâcheté, mais tout simplement d'être honnête. L'expérience m'a montré qu'on gagnait bien souvent à l'être.
Pourquoi ne pas dire aux collègues dans cette situation là exactement ce que tu penses : "La journée a été fatigante pour moi, je préfère rentrer". Je prends le pari que personne ne t'en voudra. Par contre si tu bafouilles une excuse bidon, ils se sentiront peut-être rejetés, ils croiront qu'en fait tu ne peux pas les encadrer alors que ça n'a rien à voir avec qui ils sont mais avec ce que toi tu es. Ce qui est bon pour toi, ce qui te fait plaisir de faire ou non.
Lilas a écrit :Maintenant, tu nous connais. :wink:
Oui! J'ai en tête le message laissé par Skadi qui disait qu'elle était heureuse de connaitre des gens comme elle, de la possibilité de s'exprimer sincèrement sans qu'on la traite d'extraterrestre ou de bizarre. Même si je connais peu les personnes du forum que j'ai rencontrées, j'ai l'impression d'avoir trouvé des amis. Ou plutôt des cerveaux-frères :) (en référence à "âme-soeur").
La faculté naturelle qu'ont les gens pour tisser et entretenir des relations amicales m'a toujours rendue perplexe.
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TimeLady
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Re: Solitude

Message par TimeLady »

Flower a écrit :Tu n'es jamais tiraillé entre le besoin de repos, de solitude, et l'envie de dire oui parce que tu apprécies la personne qui te poses la question? J'ai souvent cette difficulté-là, si je m'écoute, effectivement je dis non parce que je suis trop fatiguée, mais je ne suis pas vraiment heureuse non plus parce que je me suis encore une fois "auto-exclue" et que j'aimerais ne pas devoir le faire.
C'était souvent le cas quand j'étais encore à Paris, je faisais beaucoup d'IRLs d'un forum de HQI et il y avait des gens que j'appréciais beaucoup, donc ça me faisait quand même plaisir de les voir, mais j'étais crevée par le travail.

Non, jamais. :oops:

Je pars du principe que si la personne qui propose me connaissait bien, elle ne me proposerait tout simplement rien de "social"... :crazy: Si je dis oui en me forçant, je vais "somatiser", me rendre malade et annuler au dernier moment : c'est foireux, autant dire non de suite...
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Re: Solitude

Message par Ttoille »

TimeLady, j'ai eu exactement le même problème dans une association étudiante (quand j'essayais d'avoir une vie étudiante normale, "pour voir"), une des filles de ma promo et membre de la même asso m'a prise en grippe. J'ai jamais trop su pourquoi : on avait le même parrain, pas mal de points communs, mais elle ne m'a quasiment jamais adressé la parole :shock: (quand elle le faisait, elle m'aboyait limite dessus...) Je me suis posé pas mal de questions avant d'abandonner : je ne comprendrais jamais pourquoi. Mais du coup, elle a fait pas mal peur à d'autres personnes qui la voyaient me traiter super mal (et du coup ça leur donnait pas envie de lui parler) et moi j'ai quitté l'asso (pour des problèmes de sociabilisation et une politique qui partait dans un sens que je n'approuvais pas)
Même aujourd'hui, c'est pas toujours des décisions faciles à assumer et je sais que je suis blessée d'être incapable de m'intégrer à ma tranche d'âge. Mais je m'auto persuade que c'est pas grave.

Flower, si bien sûr! Après j'ai suffisamment peu de relations sociales pour ne pas avoir ce problème tous les jours, du coup je peux me reposer le reste du temps. Et puis si c'est trop souvent, je refuse de temps en temps pour récupérer. Surtout que j'ai un rythme de sommeil hyper calé (22h30-7h30 tous les jours) et que je déteste quand je ne suis pas au lit dans ces horaires là... en plus d'être fatiguée pendant une semaine derrière. Dans l'idéal, je préfère voir les gens en journée, c'est plus simple.

Nanouille, la référence au courage, à la lâcheté ou la fuite, c'est le ressenti extérieur (qui parfois devient le ressenti intérieur). Les gens sont persuadés que "parce que c'est trop dur pour moi" n'est pas une excuse, et l'utiliser est de la lâcheté (ne pas faire l'effort de sortir de sa zone de confort, concept ô combien apprécié par notre société). Du coup, être lâche en public, c'est être courageux pour d'autres personnes (tellement de gens, même parmi les NT, se mentent à eux-mêmes et n'assument pas leur caractère en public, préférant être un gentil mouton dans la masse). Être honnête avec soi-même est aussi un bon terme, il correspond à ma conception de l'égoïsme je pense.
Et c'est vrai que c'est un réel soulagement de trouver des cerveaux-frères, d’être au milieu des autres extraterrestres! Je ne sais pas d'où on vient, mais on vient du même endroit et on est venu en masse :P
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Nanouille
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Re: Solitude

Message par Nanouille »

Ttoille a écrit :c'est vrai que c'est un réel soulagement de trouver des cerveaux-frères, d’être au milieu des autres extraterrestres! Je ne sais pas d'où on vient, mais on vient du même endroit et on est venu en masse :P
N'est-ce pas.
Et c'est vrai qu'on est assez nombreux en fait (toutes proportions gardées).
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hazufel
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Re: Solitude

Message par hazufel »

Je ne trouve pas qu'il faille parler d'égoïsme, mais de se respecter soi même.
Si on ne participe pas à un événement où il y a du monde, est-ce quelqu'un en sera lésé ? La plupart du temps, les autres s'en fichent.
Je travaille dans un domaine culturel, où il y a des inaugurations, des remises de prix, des fêtes, etc. Je n'y vais jamais. On m'a déjà fait des remarques, plus jeune. Je m'en sentais coupable, et quand je me suis rendue compte que ça ne changeait rien pour les autres que j'y sois ou pas, et bien je n'y suis plus allée. Idem pour les relations techniques de mon domaine particulier de travail. Je ne vais pas aux inaugurations de nouvelles machines, showrooms techniques, visites d'usine etc. Je lis leurs brochures, au moins je n'ai pas le stress des autres et de l'activité à gérer en plus.

Ttoile, tes heures de sommeil me font rêver... Je n'y arrive qu'en vacances et pourtant ce sont les autres jours qui m'épuisent le plus "relationnellement".
Dans ton exemple, je ne sais même pas s'il y avait quelque chose à comprendre. C'est le genre de situations qui rend dingue, mais dont il faut essayer de se détacher. Quand on peut.
Quant à tenter de nouer de vraies relations dans une asso, un club, un groupe, il y a déjà longtemps que j'ai renoncé.
J'ai besoin de la solitude physique tous les jours, pour me reposer du monde des transports, des sollicitations professionnelles, du bruit et des sollicitations de mes fils. Si je n'ai aucun créneau de solitude dans la journée, je serai des plus recluse, mutique, voire désagréable.
Flower a écrit :J'ai souvent cette difficulté-là, si je m'écoute, effectivement je dis non parce que je suis trop fatiguée, mais je ne suis pas vraiment heureuse non plus parce que je me suis encore une fois "auto-exclue" et que j'aimerais ne pas devoir le faire.
C'était souvent le cas quand j'étais encore à Paris, je faisais beaucoup d'IRLs d'un forum de HQI et il y avait des gens que j'appréciais beaucoup, donc ça me faisait quand même plaisir de les voir, mais j'étais crevée par le travail.
Il y aussi quelques personnes (très peu mais quand même), que j'aime bien voir en vrai, mais pas longtemps. Je suis contente de les voir (enfin 1 par 1 souvent !) mais après je suis lessivée, à chaque fois.
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axurit66
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Re: Solitude

Message par axurit66 »

Tiens en lisant vos messages, il me vient une idée.

Lorsque vous passez trop de temps avec des personnes (que vous aimez ou pas), ressentez-vous les effets de la fatigue pendant ou après la rencontre ?

Pour ma part, c'est bizarre. Assez souvent (dans 50 % des cas environ), je ne ressens les effets de la fatigue, qu'une fois rentré chez moi. Je me désintègre littéralement. J'ai déjà du mentionner cette métaphore quelque part, mais je ressens ce que doit ressentir un détenu qui sort de prison après 15 d'enfermement. Un besoin de solitude intense, la tristesse d'un endeuillé, une envie de parler égale à zéro.

Les 50 % restant, ben les symptômes apparaissent pendant la rencontre. C'est mignon :lol:

hazufel :
J'ai besoin de la solitude physique tous les jours, pour me reposer du monde des transports, des sollicitations professionnelles, du bruit et des sollicitations de mes fils. Si je n'ai aucun créneau de solitude dans la journée, je serai des plus recluse, mutique, voire désagréable.
Oui, c'est exactement pareil pour moi. D'ailleurs ma femme a beaucoup de mal à comprendre que j'ai besoin de cette solitude chaque jour. Notamment lorsque nous passons un weekend ensemble, ou pire lorsque nous partons plusieurs jours...

A tout le monde :
Lorsque vous parlez de "cerveau-frère", vous voulez bien dire par là, une personne avec laquelle il n'y a presque jamais d'incompréhension ?
Si c'est le cas, oui, les rencontres sont belles, mais rarissimes ! On ne peut pas dire qu'ils abondent :lol:
2016 - Prédiag TSA / 2017 - Profil Asperger + Traumatisme précoce validé.
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Flower
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Re: Solitude

Message par Flower »

Si avant la rencontre, je suis en forme, j'ai tendance à ne ressentir les effets qu'après, notamment si c'est un contexte amical. Si je suis déjà fatiguée et/ou si c'est un contexte plus formel/professionnel (dans le genre que décrit hazufel), je vais devoir faire des gros efforts et généralement je sens la fatigue assez rapidement. Ma parade habituelle, c'est de rester avec quelqu'un que je connais déjà, pour ne pas trop devoir parler ni paraître "bizarre" parce que je ne parle à personne. Malheureusement dans mon boulot, ne pas aller à ce genre d'événements est plus difficile. Je limite déjà au maximum, mais parfois c'est incontournable.
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Re: Solitude

Message par TimeLady »

Moi c'est : grosse fatigue pendant la rencontre (sauf si c'est express, genre 15 mn, ça passe) et grande fatigue + mal fichue après (migraine souvent...)... Si ça a été quelque chose de "long" je peux ressentir les effets jusqu'à deux-trois jours après.

Tous les soirs après le boulot je ressemble à un zombie, sauf quand je suis toute seule et que je n'ai besoin de parler à personne... (quoi qu'au fond ce qui me fatigue le plus ce n'est pas de parler mais de devoir écouter et de devoir réagir en conséquence...)
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Re: Solitude

Message par hazufel »

axurit66 a écrit :Tiens en lisant vos messages, il me vient une idée.
Lorsque vous passez trop de temps avec des personnes (que vous aimez ou pas), ressentez-vous les effets de la fatigue pendant ou après la rencontre ?
Pendant la rencontre, je suis émotionnellement sous tension en général, ça peut même me causer des tremblements si ce sont des personnes que je ne vois pas souvent, où si un thème de discussion m'est particulièrement cher, parce qu'alors je vais parler beaucoup.
Dès que je rentre chez moi, j'ai l'impression d'avoir couru un marathon, pas dormi pendant 5 jours, être passé à la machine, avoir mis ma tête dans un étau, et je dois aller me coucher dans les 15 minutes....
axurit66 a écrit :Oui, c'est exactement pareil pour moi. D'ailleurs ma femme a beaucoup de mal à comprendre que j'ai besoin de cette solitude chaque jour. Notamment lorsque nous passons un weekend ensemble, ou pire lorsque nous partons plusieurs jours...
Les vacances c'est pas en petit appartement une pièce pour nous et encore moins chez les autres. Il faut au moins une autre pièce pour s'isoler, et si possible pas trop de voisins autour. Mais mon mari est comme ça aussi, alors c'est pas lui qui va dire quelque chose. Ça ne doit pas être évident tout le temps pour toi.
Flower a écrit :Ma parade habituelle, c'est de rester avec quelqu'un que je connais déjà, pour ne pas trop devoir parler ni paraître "bizarre" parce que je ne parle à personne. Malheureusement dans mon boulot, ne pas aller à ce genre d'événements est plus difficile. Je limite déjà au maximum, mais parfois c'est incontournable.
Je fais ça aussi, quand je suis vraiment obligée de rester (le moins longtemps possible). Sinon de toute façon, je fais pot de fleurs, je suis incapable de parler à qui que ce soit. J'espère que tu n'as pas à le faire trop souvent quand même Flower, c'est épuisant.
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Re: Solitude

Message par TimeLady »

hazufel a écrit :
axurit66 a écrit :Oui, c'est exactement pareil pour moi. D'ailleurs ma femme a beaucoup de mal à comprendre que j'ai besoin de cette solitude chaque jour. Notamment lorsque nous passons un weekend ensemble, ou pire lorsque nous partons plusieurs jours...
Les vacances c'est pas en petit appartement une pièce pour nous et encore moins chez les autres. Il faut au moins une autre pièce pour s'isoler, et si possible pas trop de voisins autour. Mais mon mari est comme ça aussi, alors c'est pas lui qui va dire quelque chose. Ça ne doit pas être évident tout le temps pour toi.
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Je ne suis pas la seule !!

Moi, je pars avec mes parents (et encore, je pars en vacances plus dans l'optique de leur faire plaisir que par envie personnelle, je suis bien chez moi et je n'ai pas souvent envie d'en bouger ! mais la seule année où j'ai dit que je ne partais pas, ils ne sont pas partis non plus, c'est malin...) et depuis que je travaille je choisis le gîte et j'en paie la moitié ! Ma mère et moi aimons bien avoir notre confort en vacances, et il est devenu impensable pour moi de partir en mobile home comme quand j'étais enfant ou ado ! La bonne excuse, c'est qu'on part avec les 2 chiens, qui dorment dans un parc : donc il faut de la place pour le parc, ah ah ! Je cherche généralement des gîtes qui font entre 80 et 100 m² (pour 3 personnes...) avec une chambre à l'écart des autres pièces (pour moi) et si possible deux salles de bain... :lol: Il me faut impérativement de l'espace et une pièce pour me mettre à l'écart ! Et si possible pas de vis à vis, ou alors des voisins "cachés" derrière de grandes haies ou une palissade ! Evidemment, quand on rajoute les critères maternels (un lave-linge, un lave-vaisselle, un jardin clôturé pour les chiens, une belle déco, un grand frigo...) la recherche du dit gîte prend des allures de casse-tête. J'ai déjà repéré celui de l'an prochain, ceci dit. J'ai tendance à anticiper au maximum !

Par contre en vacances je me suis souvent heurtée à l'incompréhension parentale (oui bon d'accord : maternelle :lol: ) parce que je n'éprouve pas le besoin de sortir tout le temps. Je préfère passer un après-midi peinard avec un livre dans le jardin (sachant que je vis en appartement le reste du temps) que d'aller forcément traîner tous les matins et tous les après-midi... Du coup mes parents ont l'impression que je ne profite pas des vacances, alors que moi j'ai l'impression contraire ! Je peux sortir deux trois fois sur la semaine, aller promener au bord de la mer par exemple, mais je ne suis pas dans l'optique "touristique" qui veut qu'on se doit de visiter chaque spot connu aux alentours !
Modifié en dernier par TimeLady le vendredi 21 juillet 2017 à 16:21, modifié 1 fois.
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Re: Solitude

Message par axurit66 »

hazufel, oui, je ressens aussi une sorte de tension / tremblements. Et aussi l'impression d'avoir le cerveau qui grouille d'asticots => ça c'est très fort comme sensation :sick:
plus particulièrement, lorsque je suis dans un groupe et que l'on discute d'un sujet qui me tiens à cœur. Résultat = je ne peux pas parler, je suis bloqué par les asticots et les tremblements.

Avec ma femme, lorsque nous partons en weekend, nous sommes souvent avec la belle famille. On peut être entre 6 et 20 personnes, 24h/24. Dans un endroit exiguë, où l'on ne peut pas vraiment s'isoler. Bien que j'apprécie beaucoup les membres de ma belle famille, je ne peux pas supporter de rester sans cesse avec eux. Si je ne peux pas m'isoler plusieurs fois par jour, je peux leur donner l'impression de faire la gueule. Je vais être de plus en plus froid, distant, mutique, épuisé... avoir besoin de dormir bien plus longtemps que d'habitude, et en plus faire de longues siestes.

Pour le moment, ma femme a eu beaucoup de mal à comprendre ce mode de fonctionnement et a l'impression que je me fout d'elle, de sa famille, des enfants, etc. Souvent elle se met à pleurer. Mais comme à ces moments là, je suis en phase mutique, il m'est trictement impossible de lui expliquer quoi que ce soit. Du coup, ça ne fait qu'empirer la situation, encore et encore :cry:

Je lui ait fait lire la BD de Julie Dachez, et ça lui a un peu éclairé l'esprit. ... un bon début ! :bravo:

Merci pour toutes vos réponses :D
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