Solitude, volonté d'indépendance, sociabilisation

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Nanar02
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Re: Solitude

Message par Nanar02 »

Je suis d'accord avec vous, mais heureusement il y a l'autre qui peut initier le contact, une chose qu tu n'aurais pas fait tout même, c'est ce que j'ai vécu.
Au moins sans savoir me particularité au moins je n'ai pas dissimulé "trop" mes tendances
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Audrey-Laimoure
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Re: Solitude

Message par Audrey-Laimoure »

Manfromnowhere a écrit :Bonjour,

sortir de la solitude est compliqué pour tout le monde et de surcroit quand on est aspie.
Quand on est "coupé" du monde c'est dur d'y revenir.
Personnellement je me suis complètement coupé des autres, je n'ai plus aucune relation avec personne, au début c'était très dur mais aujourd'hui j'accepte un peu plus la chose même si c'est pas toujours très drôle. Quand on est aspie je pense que c'est compliqué de rencontrer des gens qui nous correspondent.

Si tu veux en sortir à tout prix, tu peux essayer OVS ou t'inscrire dans une association de sport ou qqch comme ça, je ne vois que ça.
Après tu peux essayer de te faire des amis virtuel, pour cela tu peux chercher des correspondants, ici par exemple, ou si tu veux bosser ton anglais tu peux aller sur penpalworld.com

Je te déconseille fortement d'aller sur des sites de rencontre type meetic ou adopte qui coute une fortune et où l'on rencontre personne, ca ne sert strictement à rien à part perdre confiance en soi !
essaye de maximiser les forums qui correspondent à tes centres d'intérêt. Y'a des forums sur tout sur internet.

Mais tu sais, tu peux également essayer d'apprivoiser la solitude, tu peux te dire "je fais un break d'un an" et pendant cette année il y a quantité de chose qu'on peut faire seul : lecture, film, ciné, actualité, apprendre un instrument ou une langue étrangère, footing, musique, entamer une formation, écrire une histoire....

A toi de voir ce qui te convient le mieux mais un conseil, n'essaye pas de te faire des amis à n'importe quel prix pour te dire "voilà j'suis capable d'être comme tout le monde" , c'est le meilleur moyen d'être avec des gens qui ne te correspondent pas sur le long terme (Je suis passé par là).

Voilà, je te souhaite bon courage !!




La solitude j ai plus ou moin appris a vivre avec,j en ai même besoin et en même temps parfois elle est pesante cette semaine justement j ai essayer de faire ce que les neurotypiques font aller sur site de rencontre gratuit le site mais comme d hab quand je me retrouve avec eux y a un malaise de pas savoir toujours comment réagir ou mêmé les approcher sans parler martiens c'était au point d'avoir une boule dans la gorge j ai fini part me désinscrire et revenir dans ma bulle depuis les angoisses ont disparues.Je remarque aussi que la vie est plus facile quand je fait les choses a travers mon monde même une journée que j ai faite dans un parc d attraction seule j ai trouver ça agréable si bien que j ai pris un abonnement pour recommencer

je suis aussi occuper de faire des démarches pour être reconnue officiellement aspie et aussi je suis sur liste d attente du susa truc pour tout se qui est sphère autistique
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Audrey-Laimoure
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Re: Solitude

Message par Audrey-Laimoure »

Nanouille a écrit :Moi aussi j'aimerais bien sortit de ma solitude quand elle devient trop pesante. Parfois j'ai comme des éclairs de lucidité qui me font plonger dans la déprime, je me dis "à quoi bon vivre cette vie?".
Quand je ne sais pas vers qui me tourner je vais voir mes parents, mais ça peut vite devenir étouffant. J'ai quelques amis mais malheureusement géographiquement éloignés et/ou très occupés, donc on se voit peu.

Dans la ville où j'ai emménagé je ne connais personne, je n'ai pas une seule personne avec qui je pourrais aller boire un verre si l'envie et le besoin se font sentir. En fait je ne vois tout simplement pas comment se faire des amis, c'est assez pathétique!
je peux me rendre à un cours de yoga mais sans pour autant arriver à dépasser le simple bonjour ou l'échange bateau. Quand je sens que je pourrais m'entendre avec telle personne c''est pas comme si je pouvais lui dire "Hey, tu veux pas qu'on soit amis?".

Bref, la solitude quand on la subit ça craint.



C est vrai se sont c moment de lucidité qui foutent le bordel la plupart du temps suis bien toute seule dans ma bulle mais avec les adultes de mon age y a un décalage je l ai vu a la dernière formation ou j ai été les femmes essayaient de me parler mais avec des codes sociaux et truc trop sérieux je faisait style de suivre mais jetait a coter de mes pompes ça fait ça souvent et ca met de la distance et je fini dans mon coin et suivre une conversation ou y a plusieurs personnes y a un moment je decroche
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Daydream
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Re: Solitude

Message par Daydream »

Bonsoir,

Je me permets de faire remonter ce sujet parce que le titre correspond actuellement au premier mot qui me vient à l'esprit quand je pense à ce que je ressens.

Je me sens seule même lorsque je ne le suis pas physiquement. Même entourée de personnes, je suis seule, perdue dans mon incapacité à m'ouvrir aux autres. Tout est fermé en moi, ma bouche et mon esprit. Je n'arrive pas à suivre les mots des autres ni à m'y intéresser, mon esprit galope tout seul à côté et j'en souffre. Ça vous arrive à vous aussi ? Dites-moi que oui !
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Ttoille
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Re: Solitude

Message par Ttoille »

Je te dis oui ! :wink:
J'ai reçu le label d'extraterrestre au lycée parce que je sortais des phrases au milieu de conversations qui n'avaient rien à voir... Tout simplement, mon esprit galopant ailleurs, j'étais incapable de suivre les mondanités qui se déroulaient sous mes yeux.
Me concentrer sur une conversation avec 1 autre personne est déjà un gros effort, si ils sont plusieurs, je perds systématiquement le fil.
Du coup je me retrouve avec un sentiment de solitude au milieu du groupe.
Parfois, je me sens tellement dépassée que pour ne pas dire quelque chose de méchant, qui pourrait être mal pris ou qui pourrait me labelliser bizarre, je me renferme. Je fais exprès de laisser ma pensée divaguer, je pense à autre chose et surtout pas à la personne en face.
Du coup, les gens n'aiment pas me parler et j'ai pas d'amis :lol:

En fait, c'est surtout que j'ai fini par comprendre que les gens qui n'était pas capable de passer outre cette difficulté (qu'elle soit ressentie consciemment ou non) ne valaient pas la peine que je m'attarde avec eux. Ça fait 1 an que j'ai fait le tri, je n'ai jamais eu aussi peu d'interactions sociales et je ne me suis jamais sentie aussi bien! Je ne garde que mes amis proches (3 plus mon compagnon) que je ne vois que tous les 6 mois et tout le monde s'en porte bien.

Quand j'étais plus jeune, j'avais demandé à ma mère de voir une psy pour parler de mon sentiment de solitude (j'étais à l'époque assez déprimée voire dépressive mais j'ai fait un énorme déni et tout masqué, ce qui n'a pas aidé) sauf que la psy avait un comportement tel que j'étais incapable de lui parler. Du coup, j'ai pris sur moi, un peu tout essayé (les amis sur internet, la multiplication de connaissances irl pour cacher l'absence d'amis, le repli dans les chevaux...) Et c'est d'accepter que je me sentais tout simplement mieux sans eux qui m'a soulagée. :)
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Daydream
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Re: Solitude

Message par Daydream »

Tu as de la chance de ne pas en souffrir Ttoille. Moi je vois cela comme un échec. Après avoir compris que potentiellement cette difficulté pouvait être attribuée au SA, je ressenti comme un soulagement, mais maintenant je le vis mal à nouveau. J'ai l'impression de stagner et de n'appartenir à rien. C'est difficile à expliquer, même par écrit. Les anglo-saxons utilisent les expressions "to fit in" ou "to fit in with", qui correpondent pour nous à s'adapter, s'intégrer, correspondre à, s'accorder à quelque-chose, et "to fit" se dit pour des vêtements "qui vont". Un même verbe est utilisé dans différentes expressions mais l'idée est globalement la même. Moi, c'est tout l'inverse, j'ai l'impression de "ne pas aller" au monde.
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TimeLady
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Re: Solitude

Message par TimeLady »

En ce qui me concerne, j'ai parfois peur de la solitude A VENIR.
Ce qui est bizarre parce que j'ai toujours été solitaire à l'extrême sans jamais en souffrir...

Je n'ai pas de frères et soeurs. Je n'ai jamais eu d'amis. Je n'ai jamais invité personne chez moi, et je ne suis jamais allée chez personne non plus. Petite, mon cauchemar c'était mes anniversaires, parce qu'il fallait emmener des gâteaux en classe et faire semblant de s'amuser alors que moi je trouvais ça complètement idiot (après tout c'était MON anniversaire, pourquoi il fallait faire plaisir aux autres ? raisonnement sûrement très égoïste, j'en conviens... n'empêche, j'ai piqué une multitude de crises de nerfs à cause de ça.)... Avec mes collègues j'ai des relations très distantes, même si bizarrement je suis appréciée (peut-être parce que je suis discrète et que je ne m'amuse pas à casser du sucre sur le dos des autres, je ne sais pas)...

Le soir, je rentre chez moi, je mets les verrous et je ne sors plus jusqu'au lendemain. J'allume la télé vers 20h00, le reste du temps je reste dans le silence complet, et même pour manger j'éteins la télé.

J'ai remarqué que plus je vieillissais plus ma solitude se renforçait. J'ai de plus en plus de mal à poster sur les réseaux sociaux qui me semblent souvent d'une bêtise affligeante. Et quand une conversation me gonfle au bureau, je me mets sous bulle et je ne cause pas. Je n'arrive plus à faire semblant, alors qu'avant je n'avais aucune difficulté à "faire comme si". Et le weekend j'ai de moins en moins envie d'aller voir mes parents. Il faut dire que j'ai changé d'appart et que je me sens beaucoup mieux dans mon nouveau logement... mais bon, quand même. Même l'idée de sortir une demi-journée de chez moi me fait faire la grimace...

Cependant je m'inquiète un peu pour mon avenir, parce que bon, à force d'entendre que "l'homme est un animal social" je me dis que je suis décidément bizarre dans cet isolement. Et puis je me dis aussi que pour le moment je prétends aimer être seule tout en sachant que je ne le suis pas, vu que mes parents habitent tout près et qu'en cas de gros souci je sais qu'ils sont là. Sécurité, sécurité... Arrivera un moment où, forcément, cette sécurité disparaîtra, alors que ma solitude, elle, restera, voire se renforcera... Et la grande question c'est : est-ce que je le vivrai aussi bien que ça ?

Impossible de le savoir avant d'y être passée... A moins d'anticiper, de prendre les devants et de me forcer à sortir de cette solitude, sauf que voilà, je n'en ai pas envie, et que sans envie, ça me parait difficilement réalisable.
pré-diagnostic établi en 2012 (à 30 ans passés) par une psychologue comportementaliste - pas de démarche d'officialisation auprès du CRA prévue dans l'immédiat
Ttoille
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Re: Solitude

Message par Ttoille »

Daydream, je n'ai pas été très claire, mais la solitude m'a fait souffrir de longues longues années... C'est avec un changement radical de philosophie que j'ai réussi à changer ma manière de l'aborder. Je ne "fit in" toujours pas dans la société (je trouve aussi ce terme très bien choisi), du coup j'ai choisi de changer de société. J'ai décidé d'arrêter de m'adapter aux autres et que eux s'adaptent à moi.
Dans une société d'égoïstes hypocrites qui condamnent l'égoïsme, c'est une décision vraiment difficile. J'ai admis au grand jour mon égoïsme, je l'ai imposé à mon entourage et même si ça m'a fait énormément de mal de voir des gens s'en aller à cause de ça... Je me suis dit que c'est un mal pour un bien.
Et puis j'ai quitté la société pour trouver mon propre groupe : les prosopagnosiques, les incestuels, les déviants... La transition était très violente (j'ai perdu des amis en qui j'avais une confiance énorme) mais nécessaire pour mon bien être.

TimeLady, je ne peux pas trop t'aider sur ce sujet... Par contre (mais ça va peut-être te démoraliser), je peux te dire qu'en officine, je vois venir des vieilles dames qui ont vécu une vie normale, plein d'amis, plein d'enfants, une famille et une vie heureuse... Jusqu'à la vieillesse, où elle coûte trop cher, elle est dépendante, donc tout le monde la délaisse. Si ce n'était pour une voisine bienveillante qui l'accompagne tous les jours (voisine victime de solitude également) cette dame aurait sûrement jamais vu un visage de sa fin de vie (ses enfants ne sont pas venus la voir en 4 ans...)
Donc on peut être parfaitement normal, avoir une super vie sociale, et quand même souffrir de solitude à la fin. Ca dépend autant des autres que de nous malheureusement.
Et pour égayer un peu tout ça, je pense que trouver quelqu'un qui nous ressemble et qui est autant plongé dans la solitude fait beaucoup de bien. Ca peut être la voisine âgée et dépendante qu'on accompagne à la pharmacie ou un SDF installé au coin de rue, une personne autiste de notre âge ou notre grand-père en fin de vie. Il y a tellement de solitude dans nos villes que je crois (dans le sens presque religieux du terme) que chaque solitaire peut trouver un autre solitaire compatible et mieux vivre la solitude ensemble.
(J'ai l'exemple d'un couple de petits vieux, tous deux seuls et tous deux clients de la pharmacie... Ils jouent aux échecs et se voient tous les jours, passent des heures à ne rien se dire assis sur un banc avant de rentrer chacun chez soi. Ils ont arrêté les anti dépresseurs depuis leur rencontre :love: )
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Lilas
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Re: Solitude

Message par Lilas »

Nanouille a écrit :Dans la ville où j'ai emménagé je ne connais personne, je n'ai pas une seule personne avec qui je pourrais aller boire un verre si l'envie et le besoin se font sentir. En fait je ne vois tout simplement pas comment se faire des amis, c'est assez pathétique!
Maintenant, tu nous connais. :wink:
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Ome Etzli
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Re: Solitude

Message par Ome Etzli »

Daydream a écrit :Moi, c'est tout l'inverse, j'ai l'impression de "ne pas aller" au monde.
TJe connais bien cette impression...

Ça n'a rien à voir, mais :
TimeLady a écrit :J'allume la télé vers 20h00
Tu as du mal avec les gens, leur hypocrisie, etc. mais tu supportes la télé ?
TimeLady a écrit :Arrivera un moment où, forcément, cette sécurité disparaîtra, alors que ma solitude, elle, restera, voire se renforcera... Et la grande question c'est : est-ce que je le vivrai aussi bien que ça ?
Comme je comprends ça ! Toujours osciller entre le classique "mieux vaut être seul..." et le fait de se savoir, foncièrement, irrécupérablement, incapable d'une réelle indépendance.
Ttoille a écrit :je pense que trouver quelqu'un qui nous ressemble et qui est autant plongé dans la solitude fait beaucoup de bien. Ca peut être la voisine âgée et dépendante qu'on accompagne à la pharmacie ou un SDF installé au coin de rue
Je suis d'accord, et j'essaie de mettre ça en pratique depuis longtemps : quand la solitude me pèse, plutôt que rechercher une socialisation "normale" et formatée qui sera toujours hypocrite, je fais du bénévolat. Il y a plus de chances de trouver des gens compréhensifs et tolérants parmi ceux qui s'activent pour une cause que dans un bar. Je ne mentirai pas : souvent, il suffit que je bloque avec une personne, ou que je flippe lors du premier contact (trop de gens, etc.), et je m'enfuis pour ne plus revenir. Mais parfois, les "hors-normes" sont accueillis avec le sourire. Quand c'est le cas, aider des personnes en difficulté (quel que soit le genre de difficultés) me permet de "me donner le droit" à moi-même d'afficher mes propres difficultés (je dois préciser que je suis ultra-rigide sur les "règles" éthiques et intolérant à ce l'injustice - ou plutôt à ce que je ressens comme injuste -, donc revendiquer de l'aide si j'étais égoïste ou recevoir RSA si sans rien faire, ça me rend malade (et pas au sens figuré)). C'est dans des "engagements" que j'ai rencontré la plupart des gens qui ont compté dans ma vie. Et puis on n'est pas obligé se s'inclure dans un groupe pour aider autrui. S'asseoir à côté d'un sans-abri au lieu de lui jeter une pièce sans même le regarder, lui offrir un café, même si on ne dit pas un mot, c'est parfois beaucoup.
Asperger quarantenaire venant d'être diagnostiqué. Avec phobie sociale et sspt.
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TimeLady
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Re: Solitude

Message par TimeLady »

Ttoille a écrit : TimeLady, je ne peux pas trop t'aider sur ce sujet... Par contre (mais ça va peut-être te démoraliser), je peux te dire qu'en officine, je vois venir des vieilles dames qui ont vécu une vie normale, plein d'amis, plein d'enfants, une famille et une vie heureuse... Jusqu'à la vieillesse, où elle coûte trop cher, elle est dépendante, donc tout le monde la délaisse. Si ce n'était pour une voisine bienveillante qui l'accompagne tous les jours (voisine victime de solitude également) cette dame aurait sûrement jamais vu un visage de sa fin de vie (ses enfants ne sont pas venus la voir en 4 ans...)
Donc on peut être parfaitement normal, avoir une super vie sociale, et quand même souffrir de solitude à la fin. Ca dépend autant des autres que de nous malheureusement.
Et pour égayer un peu tout ça, je pense que trouver quelqu'un qui nous ressemble et qui est autant plongé dans la solitude fait beaucoup de bien. Ca peut être la voisine âgée et dépendante qu'on accompagne à la pharmacie ou un SDF installé au coin de rue, une personne autiste de notre âge ou notre grand-père en fin de vie. Il y a tellement de solitude dans nos villes que je crois (dans le sens presque religieux du terme) que chaque solitaire peut trouver un autre solitaire compatible et mieux vivre la solitude ensemble.
(J'ai l'exemple d'un couple de petits vieux, tous deux seuls et tous deux clients de la pharmacie... Ils jouent aux échecs et se voient tous les jours, passent des heures à ne rien se dire assis sur un banc avant de rentrer chacun chez soi. Ils ont arrêté les anti dépresseurs depuis leur rencontre :love: )
Il est joli ton exemple. :)

Tu ne me démoralises pas du tout, je suis très consciente de cette (triste) réalité... Comme je dis toujours à ce qui me prédisent une vieillesse solitaire parce que je ne veux pas d'enfants : "oh, c'est bien connu, les maisons de retraite sont exclusivement réservées aux nullipares..." :lol:
Ome Etzli a écrit :
Daydream a écrit :Moi, c'est tout l'inverse, j'ai l'impression de "ne pas aller" au monde.
TJe connais bien cette impression...

Ça n'a rien à voir, mais :
TimeLady a écrit :J'allume la télé vers 20h00
Tu as du mal avec les gens, leur hypocrisie, etc. mais tu supportes la télé ?
TimeLady a écrit :Arrivera un moment où, forcément, cette sécurité disparaîtra, alors que ma solitude, elle, restera, voire se renforcera... Et la grande question c'est : est-ce que je le vivrai aussi bien que ça ?
Comme je comprends ça ! Toujours osciller entre le classique "mieux vaut être seul..." et le fait de se savoir, foncièrement, irrécupérablement, incapable d'une réelle indépendance.
Ttoille a écrit :je pense que trouver quelqu'un qui nous ressemble et qui est autant plongé dans la solitude fait beaucoup de bien. Ca peut être la voisine âgée et dépendante qu'on accompagne à la pharmacie ou un SDF installé au coin de rue
Je suis d'accord, et j'essaie de mettre ça en pratique depuis longtemps : quand la solitude me pèse, plutôt que rechercher une socialisation "normale" et formatée qui sera toujours hypocrite, je fais du bénévolat. Il y a plus de chances de trouver des gens compréhensifs et tolérants parmi ceux qui s'activent pour une cause que dans un bar. Je ne mentirai pas : souvent, il suffit que je bloque avec une personne, ou que je flippe lors du premier contact (trop de gens, etc.), et je m'enfuis pour ne plus revenir. Mais parfois, les "hors-normes" sont accueillis avec le sourire. Quand c'est le cas, aider des personnes en difficulté (quel que soit le genre de difficultés) me permet de "me donner le droit" à moi-même d'afficher mes propres difficultés (je dois préciser que je suis ultra-rigide sur les "règles" éthiques et intolérant à ce l'injustice - ou plutôt à ce que je ressens comme injuste -, donc revendiquer de l'aide si j'étais égoïste ou recevoir RSA si sans rien faire, ça me rend malade (et pas au sens figuré)). C'est dans des "engagements" que j'ai rencontré la plupart des gens qui ont compté dans ma vie. Et puis on n'est pas obligé se s'inclure dans un groupe pour aider autrui. S'asseoir à côté d'un sans-abri au lieu de lui jeter une pièce sans même le regarder, lui offrir un café, même si on ne dit pas un mot, c'est parfois beaucoup.
La télé, je la supporte uniquement...en Replay. Ou via Netflix. D'ailleurs j'ai découvert hier qu'ils diffusaient des tas d'émissions américaines sur les criminels, et le summum c'est qu'on peut les écouter en VO sans avoir à subir d'horribles doublages aux intonations pseudo-dramatiques. Autant dire que j'ai trouvé de quoi m'occuper pour les semaines à venir. :mryellow:

J'avoue que le bénévolat et moi, on est pas très compatibles... En fait je trouve que je manque de temps pour moi (je ne travaille pourtant que 36h20 par semaine, rien d'atroce donc) donc quand je suis "libérée" de la corvée "travail", je considère que ce temps ne doit appartenir qu'à moi... :oops: Et le travail vampirise toute mon énergie "sociale", si j'ose dire : le soir je n'aspire qu'au calme, au silence, à l'isolement... C'est d'ailleurs ce qui rend mon questionnement sur la solitude comme éventuelle souffrance à venir aussi scabreux : je suis tellement solitaire que je vois mal d'où pourrait venir cette souffrance, mais...le questionnement est quand même là.
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Ome Etzli
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Re: Solitude

Message par Ome Etzli »

TimeLady a écrit :La télé, je la supporte uniquement...en Replay. Ou via Netflix. D'ailleurs j'ai découvert hier qu'ils diffusaient des tas d'émissions américaines sur les criminels, et le summum c'est qu'on peut les écouter en VO sans avoir à subir d'horribles doublages aux intonations pseudo-dramatiques. Autant dire que j'ai trouvé de quoi m'occuper pour les semaines à venir. :mryellow:
Oui, en effet, là je comprends ! Faut dire que quand j'ai viré ma dernière télé, ces choses-là n'existaient pas encore.
TimeLady a écrit :J'avoue que le bénévolat et moi, on est pas très compatibles... En fait je trouve que je manque de temps pour moi (je ne travaille pourtant que 36h20 par semaine, rien d'atroce donc) donc quand je suis "libérée" de la corvée "travail", je considère que ce temps ne doit appartenir qu'à moi... :oops: Et le travail vampirise toute mon énergie "sociale", si j'ose dire : le soir je n'aspire qu'au calme, au silence, à l'isolement... C'est d'ailleurs ce qui rend mon questionnement sur la solitude comme éventuelle souffrance à venir aussi scabreux : je suis tellement solitaire que je vois mal d'où pourrait venir cette souffrance, mais...le questionnement est quand même là.
Je comprends. Il est clair que mon exemple n'est pas facilement adaptable ou compatible avec les contraintes et priorités de chacun. Dans mon cas, c'est ce bénévolat qui consomme mon "énergie sociale", en alternance avec des projets artistiques et autres sorties qui, parfois, m'épuisent moralement bien plus qu'elles ne m'apportent.

Finalement, tu as un rythme et une solitude qui semblent plutôt bien te convenir. Tu as raison ne pas vouloir chambouler tout ça pour des "essais" (rencontres provoquées, etc.) qui ont de chances de t'apporter un plus.
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Re: Solitude

Message par Daydream »

D'accord Trouille, je comprends, et je comprends que ça n'ait pas été facile. Je ne pense pas être capable d'en faire de même car cela demande une certaine force intérieure que je ne crois pas avoir.
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Ttoille
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Re: Solitude

Message par Ttoille »

Daydream a écrit :D'accord Trouille
Merci pour le baptême :lol: Mon pseudo perturbe les auto correcteurs je crois...

Très honnêtement, je ne sais pas si quiconque a la force de faire cette démarche. C'est du pur entêtement, je me suis fait souffrir (et je doute encore parfois) mais je me suis auto convaincue que c'était pour bien (et aujourd'hui je le crois réellement)
Et puis dans le process, j'ai trouvé les gens ouverts d'esprit qui m'acceptaient telle que j'étais et ça, ça n'a pas de prix. Plus aucune hypocrisie dans mes relations sociales. Le pied !
Enfin bref, Rome ne s'est pas construite en un jour (j'aime cette expression, elle est très visuelle) et j'en ai bavé, mais je ne peux qu'encourager de prendre la décision drastique de s'écouter et être égoïste :wink:

Les maisons de retraite, je connais bien (j'ai été responsable EHPAD plusieurs mois) et honnêtement c'est un cauchemar. Ok je suis tombée sur le mauvais exemple (une des 10 mauvais élèves d'IdF, Suivie par l'ARS) mais quand même... Je vous souhaite de jamais atterrir là-dedans...
Les Alzheimer étaient parqués au 1er étage et ne pouvaient jamais sortir. Celles qui pouvaient se balader passaient leurs journées à se regarder dans le blanc des yeux dans le hall. Certaines discutaient (ouf!). Les infirmières passaient leur vie à dormir...
J'ai moult histoires horribles à raconter sur le sujet ! (Bon j'en ai aussi des mignonnes, comme un couple avec Mme nymphomane qui passaient la nuit dans la chambre d'à côté... opposée à celle de son mari !)
Globalement, quelques enfants venaient rendre visite une à deux fois par mois (certains toutes les semaines) mais les autres payaient à peine les factures.
Je trouve que les nullipares sont bien mieux loties (parce que souvent mieux entourées) que les pluripares qui sont dédaignées par les enfants qui n'attendent qu'un héritage.

Pour le bénévolat je trouve ça très sympa. J'en ai fait quelques fois avec les chevaux ou pour noël (quand ma fratrie passe noël avec mon père, ma mère et moi faisons un noël caritatif) et c'est vrai qu'on rencontre des gens touchants... Bon après j'ai mon lot de contact social avec l'officine donc j'en fais pas trop non plus.
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Itaya
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Re: Solitude

Message par Itaya »

Daydream a écrit :Je me sens seule même lorsque je ne le suis pas physiquement. Même entourée de personnes, je suis seule, perdue dans mon incapacité à m'ouvrir aux autres. Tout est fermé en moi, ma bouche et mon esprit. Je n'arrive pas à suivre les mots des autres ni à m'y intéresser, mon esprit galope tout seul à côté et j'en souffre. Ça vous arrive à vous aussi ? Dites-moi que oui !
Si je te rassure, le pire étant les "soirées boulot", la dernière ayant été atroce.
Je me suis retrouvé coincé à table entre le collègue qui ne sait pas déconnecter de son travail, et surtout de ses problèmes au travail, et ceux qui parlaient sur snapchat avec une nana.
Dans mon ancienne boîte, je n'étais jamais dans le groupe des "nana", elles étaient toujours en groupe.
J'ai beaucoup d'erreurs dans ma vie, à vouloir faire comme les autres pour croire que si je le faisait je serais mieux intégré, que j'aurais plus de choses à dire. :/
Je ne me suis jamais bien sentie dans les groupes de filles. Leur sujets de conversations, pas que j'y comprenais rien, mais du 100% nombriliste.
D'ailleurs, c'est ce qui m'a un peu porté préjudice, voir de la jalousie.
Donc dans ce job, je traînais vachement avec les chefs de service, on plaisantait énormément, et je me retrouvais souvent lors des repas avec les chefs et directeur, moi la simple employé. En plus, on entendait que nous.

Avant, j'écoutais les differentes conversations pour voir les quels pouvais m'intéresser le plus, mais toujours avec un train de retard, ... alors je finis comme une potiche, ou je mets dans un groupe en faisant style de suivre ce qui se dit, tout en étant happé par d'autres conventions. J'éprouvais pas trop de fatigue avant, je vivais seule, donc plus facile pour récupérer. Maintenant je suis toujours fatiguée.
Ttoile a écrit : Je ne garde que mes amis proches (3 plus mon compagnon) que je ne vois que tous les 6 mois et tout le monde s'en porte bien.
Pareil, je vois que très rarement mes amis proches, ça ne me dérange plus, maintenant. En effet, supporter mon conjoint et m'occuper de ma fille étant déjà générateur de grosse fatigue, le WE c'est repos. Je vois quand même quelques autres amis, j'ai une voisine, mais je ne sais pas si elle me considère juste comme une voisine ou une amie.
Ça n'a pas empêché mon généraliste de me dire que je ne pouvais pas être autiste :oops: , et comme je regarde dans les yeux, ce n'est pas possible.
TimeLady a écrit : La télé, je la supporte uniquement...en Replay. Ou via Netflix. D'ailleurs j'ai découvert hier qu'ils diffusaient des tas d'émissions américaines sur les criminels, et le summum c'est qu'on peut les écouter en VO sans avoir à subir d'horribles doublages aux intonations pseudo-dramatiques. Autant dire que j'ai trouvé de quoi m'occuper pour les semaines à venir. :mryellow:

J'avoue que le bénévolat et moi, on est pas très compatibles... En fait je trouve que je manque de temps pour moi (je ne travaille pourtant que 36h20 par semaine, rien d'atroce donc) donc quand je suis "libérée" de la corvée "travail", je considère que ce temps ne doit appartenir qu'à moi... :oops: Et le travail vampirise toute mon énergie "sociale", si j'ose dire : le soir je n'aspire qu'au calme, au silence, à l'isolement... C'est d'ailleurs ce qui rend mon questionnement sur la solitude comme éventuelle souffrance à venir aussi scabreux : je suis tellement solitaire que je vois mal d'où pourrait venir cette souffrance, mais...le questionnement est quand même là.
J'ai également essayé le bénévolat ces dernières années dans des associations, mais finalement je n'y trouvais pas ma place. Ils avaient tous leur petit truc, voulant me refiler le travail "chiant", déjà si eux n'arrivait pas à le faire, alors moi ???
Et comme toi, la journée me vide mon énergie, je suis trop fatiguée le soir pour avoir envie de faire quoi que ce soit.
tu veux être mon ami ?
C'était tellement plus simple quand nous étions enfants.
Mes "problèmes" socials ont commencé au collège.
Oui, on ne fait pas la bise au principal ! Je le connaissais en dehors du collège, depuis mes 7 ans, je faisais du scoutisme, là bas non plus je n'y avais plus ma place.
Mes parents m'ont forcé à faire pleins de choses, du sport, ... Mais je préférais être à la maison au final.
Aller vers les autres ne me pose pas trop de problème, c'est savoir où s'arrête cette relation que je ne comprends pas. Quand on s'echange les numéros, son Facebook, son ... ?
A vouloir faire comme tout le monde, j'ai trouvé des "amis" qui voulais de moi, mais pas de bons amis.

Alors, une réponse de personnes pas très sociable, ... J'en ai pas.
J'ai également essayé les clubs de sport, les cours de sophrologies (le prof avait des réflexions désobligeantes), la chorale, ... J'étais toujours celle dans le coin.
J'ai même failli voir une psychologue pour comprendre pourquoi je n'arrivais jamais à me faire des amis, mais je me suis dis que je n'allais quand même pas voir une spy pour ça ?!

Quand t'es ado/jeune adulte, y a le club des "en couple", si tu ne l'es pas , t'es pas convié
Puis t'as le club des parents, là encore, ils ont l'air d'avoir pleins de nouveaux amis, de ... , mais si tu n'en a pas...
Puis ceux qui ont plusieurs enfants, bah, ouai, les SUPER mamans, bon bah, si t'en a que 1, pfff c'est facile...
Ah, le club, du j'ai construit ma maison, j'ai le gros break, je raconte toute ma vie sur Facebook, d'ailleurs, si y a des cambrioleurs ou squatter, ils savent quand je suis en vacances, je suis au ciné, je suis à tel concert, mon chien a mangé ma pantoufle...
Bon, voilà y a des club pour tout et rien. déjà quand t'es NT c'est difficile, alors NAT c'est l'Evrest.

Je me suis arrêté au club 1 enfant, 1 de trop peut-être , mais aucun regret. Juste que c'est hyper compliqué et fatiguant. Je n'arrive pas à restée plus d'1 heure avec elle. Elle est hyper active, elle n'arrête jamais, un pet de mouche la distrait (je pense qu'elle est comme moi, avec une pointe d'hyperactivité)
ma soirée préférée en ce moment : restée toute à la maison et monsieur qui découche.
Probablement HP sans tests officiels.
Non diagnostiquée, je pense être aspie et les differents tests internet tendent de ce côté. (En attente CRA pour ~2020)
Ps : dyslexique fâchée avec l'orthogrape et la grammaire (les efforts me demandent beaucoup)