Il y a peu je suis allé voir une conférence de Josef Schovanec et au moment des questions du public, une personne clairement non autiste a demandé si un autiste pouvait ressentir du bonheur, voire être heureux... Il me semble même que la personne a posé la question car la réponse serait forcément négative et il fallait que ce soit dit par le conférencier... et oui avec ces notions de difficultés, de particularités, de sensibilités, et autres situations de handicap reliées au spectre autistique, il est clair que l'on ne saurait être heureux et autiste...pourtant...
être heureux et le bonheur même ponctuel passe beaucoup de nos jours par un partage, un étalage, une démonstration de cet état de grâce, on ne saurait être heureux pour soi, tranquille dans son coin...
Là je pense que l'on peut mettre le doigt sur un truc, pour moi ce n'est pas un week-end restaurant cinéma boite de nuit avec les potes qui va rendre un autiste heureux, l'image du bonheur partagé avec un coca de l'humidité tactile et des jeunes gens beaux autour de la piscine...ça ne me parle pas vraiment.
Par contre, la satisfaction de voir ma toupie tourner deux minutes de plus que lors du jet précédent, la joie de lire "à suivre" en lisant les derniers mots d'un troisième tome de manga sachant qu'il y en a au moins 27 de plus qui m'attendent, savourer la tiédeur d'une fin d'après midi dans mon hamac... là il y a du bonheur, et oui je ne cite pas de moments partagés comme souvent attendu par le non autiste lambda... Josef Schovanec avait lui parlé d'une jubilation certaine lors d'une observation du ciel nocturne à la découverte au firmament des constellations reportées sur une carte du ciel....
Voilà, comme pour d'autres "domaines" il faut replacer dans le contexte personnel de chacun ce qui est le ressenti et le vécu, attention aux attentes d'autrui, au conformisme et autre "dogme sociétal"....
et puis il y a pas mal de

et

et

par ici, non ?