L'avenir vous a-t-il fait peur ? Moi, il me terrifie...

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Avatar du membre
Cottus Gobio
Occasionnel
Messages : 27
Enregistré le : vendredi 7 avril 2017 à 10:12
Localisation : Belgique

L'avenir vous a-t-il fait peur ? Moi, il me terrifie...

Message par Cottus Gobio »

J'espère ne pas me tromper d'endroit pour en parler. Ni lâcher une beuglante dans un exutoire de façon vaine et futile...

Je suis sans doute dans une période de dépression profonde parce que je suis en examen, plein de stress et d'angoisses, angoissé pour l'avenir car je suis à la frontière entre le monde adulte et le monde adolescent. Officiellement, je suis responsable de tout ce que je fais, je dois apprendre à m'émanciper, à survivre en automonie, à me détacher et à commencer à vivre... Ce n'est pas pour tout de suite mais c'est imminent.

Cependant, il y a un problème : Je suis un quadruple A : Autiste Asperger, Anormal et Anomalie.

Depuis le jour de ma naissance, je traîne cette cicatrice (ainsi que pleins d'autres) et la pire d'entre toutes est de réfléchir sans doute beaucoup trop : Dans le monde naturel, un individu non adapté à son environnement ne tend pas à survivre ni à bien vivre. Dans le monde naturel, les inadaptés ou les tarés sont épurés, détruits et ne laissent pas de descendance.

J'aimerais affirmer que je suis fier d'être Aspie et je n'ai pas peur ni honte de le dire... mais j'ai l'impression que les gens que j'aime ne le sont pas ou n'aiment pas entendre dire que j'accepte d'afficher ma différence.


Quand je fais le point sur ma vie, j'ai l'impression d'être né pour ne pas être digne de vivre :

-Distrait au point de tout oublier jusqu'à son sourire ou la réponse à la question qu'il vient de poser il y a 5 minutes.
-Associal sur le fait de ne jamais sortir dans des boîtes, des fêtes, ou ailleurs que ce soit avec des gens de mon âge.
-Négligeant au point d'être incapable d'avoir de l'ordre et de se perdre dans son propre chaos.
-Gras de cheveux, hirsute de toison, puant de transpiration... Un physique de bête humaine ou d'humain bestial.
-Emotif au point de se tracasser des plus petits soucis comme rêveur au point d'oublier les vrais soucis.
-Rageux et haineux, envers qui ? contre qui ? En premier envers moi... Puis envers le reste du monde.

Quand je déclare que je suis Aspie, certaines personnes prennent cela comme une lubie, comme un mal mineur ou imaginaire. Mes parents me disent "tu n'es presque pas autiste". Qu'est-ce que cela veut dire ? Que je ne presque pas "mauvais" ? Ils savent mieux que personne que j'ai des difficultés, ils m'aident depuis tout petit... Mais pourquoi ? Qu'ont-ils à y gagner ?

Depuis le premier jour où j'ai fréquenté des psys, où j'ai causé du souci à mes parents, je m'en veux tellement de devoir autant leur coûter, de devoir autant prendre de leur temps, d'avoir toujours besoin de leur aide, y compris pour calmer mes angoisses. De tant les énerver par mon chaos, par mon manque de soin pour moi-même mais aussi pour toutes ces lubies que j'énonces ou pratiques :

Le respect de toutes les bestioles qui envahissent la maison, l'irrespect du gouvernement, m'imaginant qu'une anarchie sans roi ni gouvernement serait préférable à la dictature de la démocratie, les idées bizarres d'un homme voulant être lui-même et normal (deux objectifs contradictoires), l'absence de peur pour tout ce que les gens considèrent comme anormal et la peur de tout ce que les gens considèrent comme normal.

De nous cinq, je suis le seul à aller à la messe tous les dimanches et à entendre régulièrement des conversations tournant autour de l'église et de tout ce qu'elle a fait de mal... de tous ce que les religieux ont fait de mal. Cela veut dire quoi ? Que le mal attire le mal ? Que je suis anormal et que, dans mon anormalité, je vais dans des institutions mauvaises ?

Je n'arrives pas à lire l'ironie pourtant censée être acquis à l'apprentissage de la parole, je n'arrives pas à ôter ce sentiment de mal-être lorsque je vois mes ami(e)s embrasser quelqu'un. Mes parents me rassurent en disant que l'amour peut venir et se construire tard ou au moment le plus inattendu. Mais suis-je capable d'aimer ? Ai-je le droit d'aimer ?

Et si, un jour, j'ai la chance de rencontrer quelqu'un, de l'aimer, de fonder une famille... est-ce que je vais laisser derrière moi une lignée de tarées, d'anormaux, de monstres et de dégoûtés de vivre ?


Mes parents m'encouragent en disant que j'ai surmonté beaucoup de difficultés mais jusqu'où irai-je ? Pour remédier à mon problème social, j'ai découvert les JDR et cela m'a beaucoup aidé... mais encore une fois, c'est une activité marginale. Ce qui contribue à me rendre atypique. Et puis, peut-on vraiment baser sa vie sur des jeux ? N'est-ce finalement pas juste une fuite du monde réel et de sa dureté ? Cela est addictif chez moi, est-ce que cela n'aggrave pas les choses ? J'ai l'impression que même ce que j'aime ne me mènera nulle part.

J'entends parler de tous ces autistes aspergers qui ont réussi ou sont devenus des légendes de la science, de l'art ou de la philosophie. Mais et moi ? Puis-je caresser l'illusion que je puisse un jour devenir quelqu'un ou serai-je à jamais une vaine existence qui mourra comme les milliards d'autres dans l'effroyable machine de l'éternité ?

Quand je vois le monde actuel, comment il évolue et de quoi il est jalonné, j'ai peur : Peur de la culture de la peur et de la haine par les médias, de l'art intarissable du commérage, de l'agonie écologique de la planète (même si c'était pire avant, ce n'est en rien résolu), de la disparition progressive des écosystèmes, de la montée en puissance de la politique d'un monde qui se fonde sur la haine et la méconnaissance d'autrui. Dans quoi vais-je évoluer ? Suis-je prêt à vivre dans un tel monde ? Comment accepterai-je ma vie dans un monde qui me fait peur ? Comment un naïf comme moi peut-il ne pas être la cible des esprits malveillants qui voudront en profiter ? Comment un être qui arrive à se perdre dans sa propre chambre réussira-t-il à trouver son chemin à travers les papiers, les administrations complexes et les prérequis ésocryptiques d'une vie "normale" ?


Peut-être que j'oublierai tout demain ou dans un an, voire deux. Peut-être que mes craintes seront vraies. En attendant, dans l'instant présent, je n'arrive pas à me convaincre qu'une anomalie comme moi ait le droit à la vie ou à l'amour dans un monde où la norme est reine même si elle refuse de le reconnaître ("soyez vous-même" qu'on se plaît à dire. tu parles !).
Un aspie diagnostiqué depuis fort longtemps (je dirais bien depuis mes 6 ans).

-Amicalement, Un Très Idéaliste Sot Très Etrange
Avatar du membre
Autrey
Prolifique
Messages : 1414
Enregistré le : mardi 27 décembre 2016 à 15:20

Re: L'avenir vous a-t-il fait peur ? Moi, il me terrifie...

Message par Autrey »

Je pense que déjà les Grecs ou les Egyptiens devaient se poser la question.
Personne n'a vu venir la révolution industrielle du XIX siècle ni la révolution informatique de ces dernières années, preuve qu'il est très difficile de deviner l'avenir.
Inquiéter peut permettre d'essayer d'alarmer en particulier en matière d'écologie, cela permet aussi de gagner les élections......Faire peur est une valeur sûre électoralement parlant.
Il y'a des problèmes de toutes sortes, il ne s'agit pas de les minimiser, mais il y' avait d'autres problèmes il y' 70 ans (55 millions de morts lors de la seconde guerre mondiale), d'autres il y'a 100 ans ( 18 million de morts lors de la première guerre mondiale),etc. Finalement on se dit que pour l'Europe du moins on s'est sorti de la grande misère et des guerres sans fin.
Mieux vaut rester dans le temps présent, cela évite de réfléchir.
Diagnostique TSA - la cinquantaine mais jeune dans la tête
Rem 82
Intarissable
Messages : 14261
Enregistré le : dimanche 3 février 2013 à 18:48

Re: L'avenir vous a-t-il fait peur ? Moi, il me terrifie...

Message par Rem 82 »

Ton titre m'interpelle vraiment ! :o

Moi j'ai trop peur de l'avenir , sachant que chaque jour voire chaque heure me réserve de trés belles surprises ! :(

Alors a l'échelle de plusieurs années je me demande ce qui risque de m'arriver alors que je donne mon maximum pour avoir une vie apaisé ... mais c'est l'inverse qui se passe à 99% du temps ... :hotcry:

Parfois je me dis pourquoi je me suis pas envoyé en l'air plus tôt comme ça je n'aurais pas eu a subir les problèmes plus récents ...

Quand on s'attache a la vie c'est pour la contempler , et non l'inverse ...

Il faut toujours passer entre les pierres qui nous sont lancés dessus et résister ...

Mais jusque quand ? :innocent:

En tous cas bon courage a toi ! :kiss:
Aspi.

Je pars d'ici :arrow:
Avatar du membre
Salicorne
Passionné
Messages : 420
Enregistré le : dimanche 15 novembre 2015 à 22:28

Re: L'avenir vous a-t-il fait peur ? Moi, il me terrifie...

Message par Salicorne »

Bonjour Cottus Gobio,

Je ne sais quoi te répondre, si ce n'est que tes tourments me font profondément écho... Oui, l'avenir me fait peur. Si cela peut te rassurer, je n'ai pas encore appris à survivre en autonomie. J'ai l'impression que ma vie n'aura plus aucun sens quand j'aurai obtenu mon diplôme. Dans une seule journée, en y songeant, je passe d'un optimisme joyeux à l'envie d'en finir. Dans quel état d'esprit serai-je dans quelques semaines ? Je ne le sais pas moi-même.
Cottus Gobio a écrit :De nous cinq, je suis le seul à aller à la messe tous les dimanches et à entendre régulièrement des conversations tournant autour de l'église et de tout ce qu'elle a fait de mal... de tous ce que les religieux ont fait de mal. Cela veut dire quoi ? Que le mal attire le mal ? Que je suis anormal et que, dans mon anormalité, je vais dans des institutions mauvaises ?
Non, cela signifie que tu es plus ouvert d'esprit que ceux qui ne voient que le mauvais côté des choses. Prosaïquement parlant, aller à la messe peut avoir plusieurs avantages indépendamment du fait que l'on soit croyant ou non-croyant : cela permet de sortir de chez soi toutes les semaines, de fréquenter la société, d'apprendre à serrer des mains. On peut y trouver une communauté de croyants tolérants et s'y sentir plus accepté qu'ailleurs. On peut être simplement curieux et avoir envie de découvrir un monde que l'on ne connait pas. On peut aussi apprécier l'ambiance de la messe et y trouver de quoi s'y ressourcer, sans pour autant approuver le mal qu'a pu commettre l’institution.
Le lien entre l'inquisition et des gens qui prient dans une église me semble à peu près aussi improbable que celui qui lierait le génocide perpétré par les nazis et des citoyens allemands pratiquant leur droit de vote...
Diagnostic TSA confirmé par le CRA
Avatar du membre
freeshost
Intarissable
Messages : 37829
Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
Localisation : CH

Re: L'avenir vous a-t-il fait peur ? Moi, il me terrifie...

Message par freeshost »

Cottus Gobio a écrit :Depuis le jour de ma naissance, je traîne cette cicatrice (ainsi que pleins d'autres) et la pire d'entre toutes est de réfléchir sans doute beaucoup trop : Dans le monde naturel, un individu non adapté à son environnement ne tend pas à survivre ni à bien vivre. Dans le monde naturel, les inadaptés ou les tarés sont épurés, détruits et ne laissent pas de descendance.
La réflexion est une expérience. À chaque personne ses propres suites d'expériences (suites qui sont elles-mêmes des expériences). Il n'y a pas une expérience (ou une suite d'expériences) qui doit être imposée.

C'est en affichant ta différence que tu pourras ébranler les représentations, parfois trop homogènes, normatives, conformistes, des autres personnes. Tu contribues aussi à faire connaître le spectre autistique, à faire savoir qu'il n'existe pas qu'un seul fonctionnement de cerveau. [Il y a le spectre autistique, le spectre schizophrénique, le spectre bipolaire, etc.]

Quand je fais le point sur ma vie, j'ai l'impression d'être né pour ne pas être digne de vivre :
Cottus Gobio a écrit :-Distrait au point de tout oublier jusqu'à son sourire ou la réponse à la question qu'il vient de poser il y a 5 minutes.
Il y a diverses personnes qui ont des difficultés mnésiques. Est-ce pour autant qu'il faut les discriminer, leur accorder un traitement de défaveur ? J'aurais plutôt tendance à penser le contraire, qu'il faut aider les personnes avec quelque handicap.
Cottus Gobio a écrit :-Associal sur le fait de ne jamais sortir dans des boîtes, des fêtes, ou ailleurs que ce soit avec des gens de mon âge.
Personne n'est obligé de dépenser son argent dans des sorties. Personne n'est obligé de se faire subir un brouhaha de stimulus. Personne n'est obligé de faire le spectacle. Et toute personne a le droit de fréquenter des personnes d'autres âges.
Cottus Gobio a écrit :-Négligeant au point d'être incapable d'avoir de l'ordre et de se perdre dans son propre chaos.
Ce n'est pas évident, mais ça peut s'apprendre petit à petit. :)
Cottus Gobio a écrit :l'absence de peur pour tout ce que les gens considèrent comme anormal et la peur de tout ce que les gens considèrent comme normal.
Malheureusement, beaucoup de personnes ne s'intéressent pas aux cerveaux fonctionnant différemment, à la neurodiversité.

Comme je le pense, il faudrait mettre un peu de psychologie et de psychiatrie durant les dernières années d'école obligatoire. :mrgreen:
Cottus Gobio a écrit :Mais suis-je capable d'aimer ? Ai-je le droit d'aimer ?
Tu as le droit d'aimer des milliards de personnes. L'amour ne doit, à mon avis, pas être exclusif. :mrgreen:

Il paraît que Jésus aimait tout le monde. :mrgreen:
Cottus Gobio a écrit :Et si, un jour, j'ai la chance de rencontrer quelqu'un, de l'aimer, de fonder une famille... est-ce que je vais laisser derrière moi une lignée de tarées, d'anormaux, de monstres et de dégoûtés de vivre ?
Il semble que la recherche génétique montre qu'il y a une plus grande probabilité pour une personne autiste d'avoir des enfants autistes. Mais ce n'est qu'une probabilité.

Et ce n'est pas forcément un mal que d'avoir des enfants autistes. Sur ce forum, il y a des couples tant autistes que non autistes qui ont des enfants autistes.

Il faudrait éviter les tentations eugénistes. :)
Cottus Gobio a écrit :Et puis, peut-on vraiment baser sa vie sur des jeux ? N'est-ce finalement pas juste une fuite du monde réel et de sa dureté ? Cela est addictif chez moi, est-ce que cela n'aggrave pas les choses ? J'ai l'impression que même ce que j'aime ne me mènera nulle part.
Il y a des personnes dont les activités ludiques sont l'activité professionnelle. :mrgreen:

À mon avis, il est bien d'avoir des activités sérieuses (celles d'autonomie, d'entretien de son chez soi, de soi, etc.) et des activités de détente où on ne se prend pas le chou (jeux, lecture, promenades, relaxation, arts, etc.).

On n'est pas obligé de vivre "à la dure". On n'est pas obligé de travailler 45 heures par semaine, de se surmener, de draguer le syndrome d'épuisement professionnel.

Bon, faut quand même que les propriétaires arrêtent d'augmenter sans cesse les loyers. Locataires, unissez-vous. Apprenez et appliquez vos droits.
Cottus Gobio a écrit :J'entends parler de tous ces autistes aspergers qui ont réussi ou sont devenus des légendes de la science, de l'art ou de la philosophie. Mais et moi ? Puis-je caresser l'illusion que je puisse un jour devenir quelqu'un ou serai-je à jamais une vaine existence qui mourra comme les milliards d'autres dans l'effroyable machine de l'éternité ?
Il n'y a pas besoin de devenir une célébrité pour être heureux. D'ailleurs, il y a un proverbe (sujet à dissertation, à débat) selon lequel : Pour vivre heureux, vivons cachés.
Cottus Gobio a écrit :Quand je vois le monde actuel, comment il évolue et de quoi il est jalonné, j'ai peur : Peur de la culture de la peur et de la haine par les médias, de l'art intarissable du commérage, de l'agonie écologique de la planète (même si c'était pire avant, ce n'est en rien résolu), de la disparition progressive des écosystèmes, de la montée en puissance de la politique d'un monde qui se fonde sur la haine et la méconnaissance d'autrui. Dans quoi vais-je évoluer ? Suis-je prêt à vivre dans un tel monde ? Comment accepterai-je ma vie dans un monde qui me fait peur ? Comment un naïf comme moi peut-il ne pas être la cible des esprits malveillants qui voudront en profiter ? Comment un être qui arrive à se perdre dans sa propre chambre réussira-t-il à trouver son chemin à travers les papiers, les administrations complexes et les prérequis ésocryptiques d'une vie "normale" ?
À chaque jour suffit sa peine. À chaque personne suffit sa peine. Ne portons pas le poids du monde. Tu peux agir à ton échelle. :)

Et ne pas te forcer à regarder trop longtemps les médias. Relater le négatif et la peur, ça fait vendre. Regarde aussi le positif, même si on en parle moins car moins vendeur (moins générateur de clics). :mrgreen:
Cottus Gobio a écrit :En attendant, dans l'instant présent, je n'arrive pas à me convaincre qu'une anomalie comme moi ait le droit à la vie ou à l'amour dans un monde où la norme est reine même si elle refuse de le reconnaître ("soyez vous-même" qu'on se plaît à dire. tu parles !).
Toute personne a le droit de vivre heureuse et sereine, même si elle n'observe pas certaines normes sociales.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
Avatar du membre
olivierfh
Prolifique
Messages : 3342
Enregistré le : mercredi 23 novembre 2016 à 21:00
Localisation : Toulouse

Re: L'avenir vous a-t-il fait peur ? Moi, il me terrifie...

Message par olivierfh »

Cottus Gobio a écrit :Je suis un quadruple A : Autiste Asperger, Anormal et Anomalie.

Depuis le jour de ma naissance, je traîne cette cicatrice (ainsi que pleins d'autres) et la pire d'entre toutes est de réfléchir sans doute beaucoup trop : Dans le monde naturel, un individu non adapté à son environnement ne tend pas à survivre ni à bien vivre.
Ça fait un seul A (il y a redondance).
À une autre époque je serais mort dans l'enfance de maladies que j'ai eues, et alors? ça me laisse autant qu'aux autres le droit de vivre.
Cottus Gobio a écrit :De nous cinq, je suis le seul à aller à la messe tous les dimanches et à entendre régulièrement des conversations tournant autour de l'église et de tout ce qu'elle a fait de mal... de tous ce que les religieux ont fait de mal. Cela veut dire quoi ? Que le mal attire le mal ?
Ce n'est sûrement pas le mal qui t'attire à l'église :lol: mais le bien qu'on y voit en toi.
Cottus Gobio a écrit :Mes parents m'encouragent en disant que j'ai surmonté beaucoup de difficultés mais jusqu'où irai-je ?
Comme tout le monde: là où tu auras prévu et organisé d'aller, et sans ça tu auras moins de chances d'y arriver.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
Avatar du membre
Cottus Gobio
Occasionnel
Messages : 27
Enregistré le : vendredi 7 avril 2017 à 10:12
Localisation : Belgique

Re: L'avenir vous a-t-il fait peur ? Moi, il me terrifie...

Message par Cottus Gobio »

J'essaie d'écrire un truc intelligent mais il n'y a rien qui sort de mes doigts. :oops:

Donc, vous allez sans doute me trouver vague et superficiel mais, malgré le fait que j'aie horreur de la culture du "like" ou du "hate" sans nuance ni réflexion, je tiens quand même à vous remercier pour vos réponses car je ne vis pas une période facile et je suis certain que la période des examens n'est facile pour personne (ou en tout cas que pour peu de gens).

J'imagine en tout cas que c'est justement parce que je joue mon avenir sur de simples questions que j'en viens à moi-même me poser des questions sur mon propre avenir. Ce que j'espère, outre que cela se passe bien, c'est que j'arrive à retomber sur mes pattes.

En fait, l'impression que j'ai dans ce genre de cas, c'est de foncer droit sur un pont cassé avec une voiture comme dans un film d'action (genre qui ne me plait d'ailleurs pas du tout) où il faut que je prenne assez d'élan pour arriver de l'autre côté sans quoi je vais m'écraser en bas. Et en plein milieu du parcours, quand la voiture est à fond, je suis en train de me dire "Ai-je assez de carburant ? Vais-je pouvoir revenir où serai-je coincé de l'autre côté de la rive une fois que je l'aurai franchie?". Bref, dans ma tête, c'est le bazar émotionnel. :crazy:
Un aspie diagnostiqué depuis fort longtemps (je dirais bien depuis mes 6 ans).

-Amicalement, Un Très Idéaliste Sot Très Etrange