violetta a écrit :donc vous en tant qu'autistes cela ne vous blesse pas qd on vous dit des verites qui ne sont que subjectives en fin de compte?? Nous ca nous blesse.
Ben, déjà, les vérités objectives comme "La Terre tourne autour du Soleil" ne me semblent pas blessantes.
Mais... il paraît que demander l'âge à une femme peut être blessant pour celle-ci (du moins dans une certaine culture).

Comme si la vieillesse était une honte, contre l'amour-propre. Pourtant, "Tatiana a 53 ans." est objectif.
Prenons maintenant des phrases subjectives :
Exemples :
1. "Ta chemise ne va pas avec cette jupe." Comment le prendrais-tu ?

Bon, je ne suis pas une femme. Mais bon, si on me disait "Ton t-shirt ne va pas avec ce pantalon." je n'en tiendrais pas beaucoup compte. Tout au plus, je demanderais pourquoi.
2. "Il y a vraiment des personnes qui ne connaissent pas la discrétion." (sur un ton d'énervement mais sans viser quelqu'un en particulier) Comment le prendrais-tu ? De ce que j'ai pu observer, pas mal de personnes non autistes se sentent visées alors qu'elles ne le sont pas. Certaines personnes prennent les choses trop "perso'", personnellement.
Une autre hypothèse : pas mal de personnes non autistes interprètent l'absence de compliments comme un reproche (comme elles interprètent le silence autour d'une table comme symptôme de conflits sous-jacents).
Exemples :
1. Jacqueline, non autiste, revient de chez le coiffeur - la coiffeuse, plutôt - vers Anne-Lise, non autiste, et Sophie, autiste.
Anne-Lise : Trop top ! Ta nouvelle coiffure ! Ça déchire !
Jacqueline : Merci. Depuis l'temps que j'voulais essayer cette coupe Rock'n'Roll avec cette couleur !
Anne-Lise : T'es toute belle pour la soirée ! Tu vas tous les faire tomber !
Jacqueline : Et toi, Sophie, qu'en penses-tu ?
Sophie : Ben...
Jacqueline (s'énervant, vexée*) : T'aimes pas ma coupe ? Allez ! Dis-le ! C'est ça ?
Sophie : Mais non...
2. Autour d'une table, Jean, Karl, Léo et Michel (autiste) partagent un repas. Jean, Karl et Léo, non autistes, discutent du match de football de la soirée :
Jean : Ce soir, ya l'Bayern qui joue contre le Barça, faut qu'on voie ça.
Karl : Ouais, on r'tourne au Foot-U-Bar !
Léo : Clair ! Y z'ont trop de bonnes binchs, là-bas !
Jean : J'vous dis, le Barça ne va faire qu'une bouchée du Bayern.
Karl : J'crois qu'ça va plutôt être serré...
Léo : Pour autant qu'y mettent pas un gardien de merde comme hier...
Jean : Pis toi, Michel, qu'en dis-tu ?
Karl : Ouais, tu manges toujours avec nous mais ne dis jamais rien...
Léo : Décoince ! Fais pas la gueule !
Michel : Le foot, bof...
Léo : T'es toujours dans tes livres de math', change-toi les idées, sors un peu.
3. Autour d'une table, Julie, Karine (non autiste), Lia et Maria partagent un repas. Julie, Lia et Maria, toutes trois Asperger) discutent de végétarisme et de végétalisme. En effet, leurs salades n'ont pas de viande. Celle de Maria a du fromage.
Julie : Depuis que j'ai vu certains reportages, je ne mange pas de viande, hormis si je suis sûre que les animaux ont été bien traités.
Lia : Je te conseille le livre
Why We Love Dogs, Eat Pigs, and Wear Cows. C'est très instructif.
Maria : Ah ! Oui, je l'ai lu. Par contre, je ne peux pas passer ma vie sans fromage.
Karine : J'achète parfois du poulet et du poisson.
Lia : Si tu veux, je te prête le livre.
Karine : Pourquoi pas.
... (dix minutes de silence où chacune mange sa salade)
Karine (un peu gênée) : Ça fait bizarre, nous parlions, et tout à coup, plus rien...
Lia : Ya un problème ?
Julie : Je n'en vois pas.
Maria : Tu te fais des idées, Karine. Il n'y a pas de problème entre nous. T'as l'air bizarre, parfois, Karine.
* D'ailleurs, dans ce genre d'énoncé de théâtre, il y a fort à parier qu'il y a beaucoup moins de descriptions
didascaliques pour les personnes autistes que pour les personnes non autistes.
violetta a écrit :Exemple 1: il fait beau et je viens de recevoir une bonne nouvelle, je vais aintermarche et je vois la vie rose, je souris les gens me sourient, je rencontre une amie, je vais trouver qu'elle est jolie et qu'elle a bonne mine.
Ex 2: il fait gris je ne sais pas comment payer mes factures je rumine, je rencontre la même amie, je ne vais voir que ses defauts ou ne même pas la voir du tout.
Ou est la verite alors?
Ne voyons pas tout en noir-blanc.
Laisses-tu le climat influencer ton humeur ?
Pourquoi la pluie serait-elle synonyme de mauvais temps ?

[Bon, cela dit, il y a aussi des personnes Asperger sur ce forum qui n'aiment pas trop la pluie.

]
Après tout, il faut voir le bon côté des choses, de la pluie, non ?

La pluie irrigue les champs, les jardins, les nappes phréatiques. Elle estompe les mauvaises odeurs de fumée tabagique, les odeurs des pots d'échappement.

Au contraire, la canicule déshydrate, la sécheresse désertifie.
Bref, pour moi, nuages ou pas nuages, il n'y a pas de mauvais temps. [Bon, je préfère quand ce n'est pas gelé. C'est plus dangereux, il y a le risque de glissade. Et la coordination et l'équilibre ne sont pas forcément les points forts des personnes autistes.

]
Bon, si tu veux connaître les différentes personnes Asperger, il te faudra apprécier le spectre, dont je ne suis qu'un point.
Le physique d'une personne ? Ben, il peut me plaire ou non. Mais je fais rapidement l'effort (devenu habitude) de ne pas y attacher trop d'importance. C'est juste de l'ornement. L'habit ne fait pas le moine (peut-être le fait-il chez une partie des personnes non autistes). "Elles font ça juste pour attirer l'attention, se faire remarquer." Au contraire, je cherche plutôt à être discret, à éviter de me mettre au centre des regards.

[Bon, les enfants jugent* moins. À partir de l'adolescence, ça se "complique"...

]
* Ouais, il y a aussi le "problème du jugement". Beaucoup de personnes se laissent facilement tenter par le jugement de valeur. Et de juger hâtivement avant même de connaître la personne. Chez pas mal de personnes (moins chez les personnes autiste ?),
la première impression pèse de tout son poids. En tant que "première créatrice de cognitions", elle en impose, et ça va demander pas mal d'effort pour la contrecarrer, changer l'impression qu'une personne P1 se fait d'une personne P2 (surtout pour passer d'une impression négative à une impression positive).
Après, dans ta relation, comme dans toute relation, il faut que ça aille à double-sens. Il ne doit pas y avoir d'esclave d'une part ou d'une autre part.
[Vivre seul(e) longtemps est une expérience enrichissante : on apprend à se débrouiller à la maison, sans déléguer quelque tâches (rémunérées ou non) à des esclaves qui font le sale boulot à notre place.

]