Ultramarathon. 1.150km dédiés aux élèves autistes
Mercredi, Gwénaël Le Ny prendra le départ de la Transe Gaule, une course entre Roscoff et Gruissan Plage. 1.150km d'efforts que le CPE (1) du collège Saint-Sébastien souhaite dédier à ses élèves autistes.

Gwénaël Le Ny va s'aligner au départ de la Transe Gaule, mercredi, après avoir participé à la Milkil l'an passé.
Avec la même ambition déjà, notre ultramarathonien avait participé, l'an passé, à la deuxième édition de la Milkil, 1.100km entre Saint-Malo et Sète. Et comme ce dernier n'aime pas la redite, il a décidé cette fois de changer de support. Cette année, il prend donc le départ de la Transe Gaule. Au programme: 18 étapes longues de 49 à 75km pour un total de 1.150km. La distance sépare Roscoff de Gruissan-Plage où sera jugée l'arrivée le 28août. Sur la ligne de départ, 60 concurrents environ venus d'une dizaine de pays.
Informer la population
Voilà pour l'aspect sportif. Car, à chacun de ses défis, Gwénaël LeNy associe l'association Asperansa qui milite pour la scolarisation des autistes Asperger. Une cause à laquelle le CPE a été sensibilisé au sein du collège Saint-Sébastien où plusieurs élèves autistes poursuivent leurs études. L'association Asperansa a loué un camping-car pour suivre le marathonien tout au long de l'épreuve. À chaque étape, elle rencontrera la population, la presse ainsi que d'autres associations. Toujours pour défendre lacause des autistes Aspergeravec un message qui prône le diagnostic précoce, la scolarisation en milieu scolaire ordinaire et l'intégration au monde du travail.
Diagnostic précoce
«Le premier problème est celui du diagnostic. Car l'Asperger fait illusion dans certains domaines mais a des comportements décalés. Sa différence peut se voir dans sa façon de rédiger ses copies, dans son attitude en classe, sa façon de se tenir ou de répondre aux professeurs. Il peut devenir une bête noire, un souffre-douleur. Ça peut aller très loin, expliquent Claudie Kersaudy et Christiane Abiven de l'association Asperansa.Maintenant, on peut diagnostiquer à partir de l'âge de trois ans. Mais très souvent encore, c'est fait bien plus tard. En effet, l'Asperger parle tôt et bien. Il donne le change. Il peut ?survivre? en milieu scolaire. Mais après, lors de la recherche de travail, ça devient une catastrophe».
Former les professeurs
Tout au long de sa vie, l'autiste est confronté à ce même problème: intégrer les codes sociaux et décrypter les relations. Pour cela, il faut qu'il puisse être en contact avec le milieu ordinaire, l'exclusion n'étant jamais bénéfique mais plutôt cause de régression. Un diagnostic précoce, des professeurs, du personnel éducatif et des AVS (auxiliaires de vie scolaire) plus nombreux et mieux formés... voilà ce que réclame Asperansa pour éviter la réorientation des enfants vers les Clis (Classe d'intégration scolaire) ou lesIME(instituts médico-éducatifs).
Vers le monde du travail
Et pour ce qui est du monde du travail? «Il faut là aussi informer les employeurs, leur expliquer ce qu'est l'Asperger et leur dire que l'autiste peut apporter àl'entreprise. Ce sont des personnes sur qui on peut compter pour peu que l'on soit clair dans sa demande», concluent les membres de l'association.
(1) Conseiller principal d'éducation.