olivierfh a écrit :Pourquoi "jamais diag." en signature?
Par curiosité, pour comprendre ce qui t'arrive, ça vaut la peine de faire la demande au CRA, et de prendre rendez-vous entre-temps chez un psychiatre qui s'y connaît en TSA.
Pour plusieurs raisons. La première est que je ne me sens pas du tout légitime. On m'a toujours dis que je faisais ma victime alors qu'en réalité je n'étais qu'une égoïste. Quand on entend ça toute sa vie (même si la mienne est courte) ça rentre et ça devient un fait. Alors se dire que ce n'est pas réellement notre faute qu'on est né comme ça et que notre différence à un nom.. c'est difficile à encaisser.
J'ai un CRA proche de chez moi, mais, j'ai peur de me prendre un "tu te fais des idées et tu veux te rendre intéressante" comme d'hab. J'ai peur de cet échec la. Pas celui ou le diagnostic est négatif mais celui où on ne prend pas en compte ce que je vis, surtout que si je fais un diag ce sera sans mes parents et sans leurs témoignages (ils sont complètement dans le déni et ils vont me le faire payer cher si j'ose.. )
Ensuite l'enfer administratif.. ça ça me fait peur. Surtout que dans les années qui suivront je risque de changer plusieurs fois de logement et donc ça va me faire stresser pour les adresses de mon dossier.
Et pour les psys, je n'ai pas les moyens d'en voir un bon. Je peux juste allé au CMP, et la c'est quite ou double.. soit il connaît le syndrome d'Asperger et l'autisme relativement bien soit je suis schizo.
Pour finir, je pense que.. c'est aussi dur de se dire qu'on est autiste, surtout par rapport aux autres, de ma relation déjà bancale avec eux.
Voilà je pense avoir fait le tour. Je pense que je ne suis pas prête, que mon état d'esprit n'est pas favorable à un diagnostic.
Il ne tient qu'à toi de te donner la chance de les contredire, de ne pas laisser leur prophétie devenir auto-réalisatrice. L'effet Golem est le pendant négatif de l'effet Rosenthal. Un exemple auquel doivent être formés les enseignants (entre autres) : si un enseignant ne croit pas en la réussite et en les capacités d'un élève, cela aura un impact péjoratif.
Tout un combat.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Oui free (je t'appelle comme ça, ça ne te dérange pas ? J'ai toujours peur de me tromper dans ton pseudo...)
Mais après je n'ai peut être pas (sans doute pas) la "stature" pour ce genre de démarche à mon goût en tout cas.
Et pour mes parents il est hors de question que je les mêles à ça. Ils ont tout détruit en moi. Je ne veux pas qu'ils détruisent ça aussi. Et si je le fait c'est ce qu'il feront.
Oui j'ai une personne mais qui ne pourra pas témoigner de mon enfance .. il est au courant de ce que je vis, même s'il ne peut pas comprendre, puisque lui même ne le vit. Je pense que je peux compter au moins sur son soutiens.
J'écris ici, parce que j'ai besoin d'écrire, alors bon, si vous n'êtes pas d'humeur à descendre à nouveau dans les enfers, autant quitter ce sujet desuite.
Je ne sais pas depuis combien de temps, ni depuis quand je suis dans cette état.. des semaines sans doute.
Ça a commencé quand j'ai raté mon semestre malgré tout mes efforts.. 9,394 point. Il m'en fallait 10 pour l'avoir. J'avais tout donné, séché presqu'aucun cours, rattrapé ceux que je n'avais pas. Je suis allée dans les amphis, bruyante, pleine de monde.. je me suis exprimée, j'avais commencé à tisser des liens de copinage avec 2 ou 3 filles de ma promo.. (étonnant car je m'entend mieux avec les mecs tiens)
Mais voir tout ces efforts... Réduits à néant... La fatigue m'a rattrapée, j'ai été malade, vraiment malade pendant 2 semaines.. j'ai raté les cours, un exam (avec justificatif du médecin). Je n'ai rien réussi rattraper.. j'ai les cours pourtant.
J'ai en plus de cette fatigue latente décidé de me lancer dans les démarches de diagnostique, car cela m'obsédait. Ce n'est plus un cercle vicieux mais un cercle infernal.
Je ne vois plus personne, sauf dim qui vit avec moi, mais qui s'absente régulièrement. Je ne vais plus en cours non plus. Du coup je me laisse aller.. j'oublie tout ce que j'ai appris pour paraître socialement acceptable. Je redeviens "moi".
Mais cela me pose un problème pour mon diagnostique, je me sens encore moins légitime.. je ne ressens plus de difficultés sociales puisque je n'ai plus d'interactions sociales.. je me reconnais encore dans les témoignages..
Mais je cite "tous le monde ressent ça".
En parallèle je suis sur IRC, je parle à des gens, c'était avant tout pour me distraire de mon trajet jusqu'au CRA.. pour pas que je stresse de trop. Je parlais de mes difficultés, effectivement ou était le mal? Personne ne sais qui je suis, et personne ne m'en tiendras rigueur.. j'ai eu tord. Souvent j'ai eu cette réponse "tout le monde ressent ça" .. plus destructeur que "tu fais juste ta victime" de la part de mes parents. Un combat pour rien? Des énergies perdues au nom de rien du tout..
Il y a aussi ceux qui me croient.
Il y a d'abord K en psychologie, se renseignant beaucoup pour moi auprès de ses professeurs, et de ses amis connaissant des aspergers. Elle est persuadée que je correspond au profil et essaie de me motiver..
Ensuite il y a JL, pas très présent en ce moment à cause de son boulot. Il est très intelligent et fonctionne comme moi (avant tout basé sur la rationalité et la logique). J'aime beaucoup lui parler, il est du même avis que K.
Après il y a M, qui me conseille des documentations venant de sortir, des témoignages etc. Je parle parfois avec elle, elle est aussi convaincue que les deux autres, mais j'ai moins d'affinités avec elle je pense.
Mon récit par dans tout les sens.. je le sens.. j'arrive pas à me concentrer sur une idée plus de 2min.. mais c'est pas grave j'écris..
Sur IRC je me suis rendue compte que les problèmes de compréhension de l'implicite étaient vraiment plus développés que je ne le pensais.. IRL c'est pas mieux. Je ne supporte plus aucuns bruits de mes voisins, et dim presque plus non plus.. j'ai encore fait une crise autodestructrice... Heureusement qu'il était la, et heureusement que quand je suis dans cet état je ne sais pas me servir d'outil. Je supporte de moins en moins le contact et je n'arrive pas à me concentrer plus de 2min quand il me parle.. il pense que je ne l'écoute pas que je suis occupée à parler sur IRC.. ce n'est pas le cas, je regarde dans le vide.. parfois sur mon téléphone, parfois la télé, parfois la fenêtre..
Chez moi c'est le bordel, je n'arrive plus à rien faire, ni ranger, ni faire la vaisselle, ni quoi que ce soit.
Au final pour conclure, je me sens tellement loin de tout, extérieure à tout, que je me dis que le diagnostique sera pareil. La réponse ne sera pas positive car je ne suis rien.
freeshost a écrit :N'hésite pas à te faire plaisir chaque jour, que ce soit :
- à la course à pied,
- à la corde à sauter,
- avec une plaque de chocolat,
- avec une soupe aux légumes,
- avec une salade mêlée,
- avec des boules de glace (fraise, citron, mangue, ananas, framboise, etc.),
- avec un thé chaud,
- avec une carafe d'eau,
- ou encore en te promenant dans des contrées qui te sont agréables, en forêt, en montagne, voire en photographiant les paysages,
- ou en regardant ou écoutant des humoristes, des vidéos hilarantes, [en solo ou avec accompagnement musical des voix de personnes de confiance, c'est toi qui vois]
- ou en écoutant Mozart,
- ou en jouant à des puzzles,
- ou en jouant à la belote,
- ou à la pétanque,
- ou en te lançant un défi (la barre pas trop haute), [12 jours sans viande, par exemple ; marcher toute une journée (moyennant quelques pauses, sans oublier le pique-nique) ; etc.]
- ou en découvrant une nouvelle activité (une activité que tu n'as jamais expérimentée auparavant),
- en te reposant régulièrement aussi (avoir une aire de repos toujours à disposition, où personne ne te dérange ; sur ta porte "Je me repose. Ne pas déranger."),
- etc.
Il s'agit de faire monter le compteur de jours plaisants, en pratiquant des activités qui te plaisent. Favorisant ainsi les souvenirs savoureux, qui sauront peser dans la balance cognitive.
Tiens, par exemple, aujourd'hui, je me suis amusé à relire des bandes dessinées de Lucky Luke et de Tintin.
J aime tellement ta manière de voir les choses
Je suis sur l arc-en-ciel ( diagnostiquée le 06.03.2017)
Kyhiil a écrit :Ça a commencé quand j'ai raté mon semestre malgré tout mes efforts..
Ça c'est arrivé à d'autres aspies supposés et même plusieurs fois; la bonne solution pour arriver à savoir quoi adapter et comment t'organiser, ça reste le diagnostic au CRA ou en libéral, et concrètement pour commencer téléphoner ou faire un email au CRA, aux psys ou aux associations pour les autistes, ensuite ça s'enchaîne tout seul (pour moi en notant toutes les démarches suggérées par les uns et les autres sur une feuille, avec des flèches ).
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
C'est dur ce que tu racontes et ce que tu vis en ce moment Kyhiil
J'ai l'impression que tu as atteint tes limites.
Ce que les gens peuvent te dire sur IRC "tout le monde ressent ça", c'est peut-être vrai, mais ce n'est peut-être pas à la même intensité, avec le même impact sur la vie. Et ça c'est un paramètre important.
Tu sais ce que tu ressens. Et tu souffres.
Je me permets de donner mon avis. Je pense qu'un diagnostic serait important. Quel que soit le résultat. Pour toi.
Si tu es aspie ou dans le TSA, tu auras une explication "officielle".
Si ce n'est pas le cas, de toute façon, il y a quelque chose qui te met en souffrance et en difficulté dans la vie. Peut-être le CRA t'orientera vers une autre structure ou sur un autre diagnostic.
Mais je pense que, vu où tu en es actuellement, il me semble important de savoir d'où ça vient pour mieux comprendre, pour être "légitime", pour te faire accompagner, avoir un suivi, etc.
Merci de tout vos messages de soutiens, ça fait chaud au coeur.
Plus particulièrement celui de MlleHulotte. K m'a déjà dit ça. Mais je ne sais pas, ton message m'a plus touché.. peut etre à tu su mettre les mots dont j'avais besoin?
Je pense que c'est ton "j'ai l'impression que tu as atteint tes limites" je penses que ça doit être le cas.. je n'ai tout simplement plus rien à donner.. et pas de perspective de longues semaines de repos avant un moment.. (chez mes parents où je passe mes vacances, je ne me repose pas à cause du bruit de la vie familiale et du masque que je dois porter)
Olivierfh : c'est déjà fait, mais mon schéma est mental. J'ai contacté le CRA, je dois remplir le dossier. J'ai aussi envoyé un mail à l'association aujourd'hui. J'attend une réponse sachant que je supporte très mal l'attente des réponses..
Aujourd'hui j'ai lu et relu le blog de superpepette, je me retrouve totalement dans ses témoignages.. cela a au moins le merite de me conforter dans mon idée de diagnostique..
Mais j'ai aussi peur.. peur qu'on me dise que c'est juste une crise d'adolescence.. qu'on ne m'écoute pas à cause de ça.. je suis encore très jeune.. et je peur de devoir attendre 10ans pour qu'on ne mette pas ça sur l'adolescence.