Asperger plus enclin(e)s à la procrastination ?
-
- Familier
- Messages : 150
- Enregistré le : dimanche 24 août 2014 à 21:45
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
Je crois savoir qu'il n'est pas nécessaire d'être autiste pour procrastiner.
-
- Assidu
- Messages : 278
- Enregistré le : vendredi 14 février 2014 à 15:58
- Localisation : Provence
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
Je pense qu'il peut y avoir des raisons très diverses à la procrastination, mais qu'elle se construit un peu différemment avec l'autisme. De base, la procrastination est très liée à la peur de l'échec. On repousse une action par crainte d'être face à un échec et plus insidieusement parce qu'il est plus rassurant de se dire qu'on a raté quelque chose parce qu'on n'a pas agi que parce qu'on a réellement échoué.
Ensuite, cette peur de l'échec peut prendre des définitions différentes selon les cas. Comme géromine le disait, pour une personne surdouée ça peut être non pas une crainte de louper complètement, mais de ne pas parvenir au résultat souhaité, à quelque chose d'assez bon.
Une composante qui à mon avis est propre à l'autisme, c'est le rapport au temps. Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à faire quelque chose qui n'est pas suffisamment inscrit dans ma "réalité". C'est-à-dire que si je me dis vaguement que je dois faire telle tâche, je ne vais jamais la faire parce qu'elle n'existe pas dans ma tête, c'est trop imprécis. Tandis que si je me fixe un repère, par exemple que je dresse une liste chronologique de ce que je veux faire, c'est tout de suite plus accessible. Je remarque que ce rapport aux repères temporels ne se retrouve pas chez les personnes non-autistes qui procrastinent. S'il est vrai qu'elles ont utilité des listes et des tableaux, ainsi que de techniques d’organisation, je crois qu'il n'y a pas le problème de devoir rendre "réelle" une action à faire.
Il y a aussi le souci comme déjà mentionné des intérêts spécifiques, qui tendent à se replacer en continu au sommet de la liste des choses à faire, qui sont toujours plus attrayants qu'autre chose, même manger, dormir ou aller aux toilettes.
Ensuite, cette peur de l'échec peut prendre des définitions différentes selon les cas. Comme géromine le disait, pour une personne surdouée ça peut être non pas une crainte de louper complètement, mais de ne pas parvenir au résultat souhaité, à quelque chose d'assez bon.
Une composante qui à mon avis est propre à l'autisme, c'est le rapport au temps. Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à faire quelque chose qui n'est pas suffisamment inscrit dans ma "réalité". C'est-à-dire que si je me dis vaguement que je dois faire telle tâche, je ne vais jamais la faire parce qu'elle n'existe pas dans ma tête, c'est trop imprécis. Tandis que si je me fixe un repère, par exemple que je dresse une liste chronologique de ce que je veux faire, c'est tout de suite plus accessible. Je remarque que ce rapport aux repères temporels ne se retrouve pas chez les personnes non-autistes qui procrastinent. S'il est vrai qu'elles ont utilité des listes et des tableaux, ainsi que de techniques d’organisation, je crois qu'il n'y a pas le problème de devoir rendre "réelle" une action à faire.
Il y a aussi le souci comme déjà mentionné des intérêts spécifiques, qui tendent à se replacer en continu au sommet de la liste des choses à faire, qui sont toujours plus attrayants qu'autre chose, même manger, dormir ou aller aux toilettes.
-
- Prolifique
- Messages : 4927
- Enregistré le : lundi 9 août 2010 à 22:08
- Localisation : Bretagne
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
oui, et c'est un vrai souçis dans ma vie.
j'ai jamais su comment faire autrement. et suis comme incapable de me forcer!
j'ai jamais su comment faire autrement. et suis comme incapable de me forcer!
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
-
- Prolifique
- Messages : 3896
- Enregistré le : mercredi 6 juillet 2011 à 19:48
- Localisation : br
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
"La Procrastination Structurée", la glandouille productive"
http://tracks.arte.tv/fr/la-procrastina ... productive
être procrastinateur professionnel comme je le suis demande un peu de structure : pour "refuser" de faire qqchose, il faut avoir mieux à faire. le but étant qu'entres tout ces trucs à faire, ils soient tous importants (comme ça, tu procrastines tranquillou mais en faisant des choses utiles ^^ bingo )
"La procrastination c'est quand il y a quelque chose que tu devrais être en train de faire, ou, du moins, que tu penses que c'est ce que tu as de mieux à faire sur le moment. Et si tu es un procrastinateur paresseux, tu ne fais que regarder la télévision."
vraiment, prenez le temps de lire tout l'article et de regarder / ecouter les interview de John Perry"Le concept de "procastinateur structuré" c'est que nous ne sommes pas des personnes rationnelles qui prennent les choses l’une après l’autre : d’abord choisir ce sur quoi on va travailler aller le chercher puis s’y mettre. Non. On travaille sur ce qui nous frappe, sur ce qui nous excite et ça vient souvent de la perception. Donc, il faut avoir ces projets sous les yeux, là où tu peux tous les voir."
http://tracks.arte.tv/fr/la-procrastina ... productive
être procrastinateur professionnel comme je le suis demande un peu de structure : pour "refuser" de faire qqchose, il faut avoir mieux à faire. le but étant qu'entres tout ces trucs à faire, ils soient tous importants (comme ça, tu procrastines tranquillou mais en faisant des choses utiles ^^ bingo )
TSA
-
- Intarissable
- Messages : 10966
- Enregistré le : mardi 29 juillet 2014 à 11:15
-
- Passionné
- Messages : 371
- Enregistré le : samedi 11 avril 2015 à 0:49
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
Je voulais éditer mon message pour ajouter la question des repères mais c'est fait et bien fait .Suriciole a écrit :Une composante qui à mon avis est propre à l'autisme, c'est le rapport au temps. Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à faire quelque chose qui n'est pas suffisamment inscrit dans ma "réalité". C'est-à-dire que si je me dis vaguement que je dois faire telle tâche, je ne vais jamais la faire parce qu'elle n'existe pas dans ma tête, c'est trop imprécis. Tandis que si je me fixe un repère, par exemple que je dresse une liste chronologique de ce que je veux faire, c'est tout de suite plus accessible. Je remarque que ce rapport aux repères temporels ne se retrouve pas chez les personnes non-autistes qui procrastinent. S'il est vrai qu'elles ont utilité des listes et des tableaux, ainsi que de techniques d’organisation, je crois qu'il n'y a pas le problème de devoir rendre "réelle" une action à faire.
Ça explique que des personnes autistes peuvent faire des choses dans certaines périodes et pas dans d'autres : durant les temps scolaires (ou de travail, ou d'activités régulière), pas de problème pour changer de vêtements, se laver les dents, faire son lit ... durant le week-end ou les vacances (ou le chômage ou l'inactivité), l'action devient impossible. Je n'avais pas pensé à cette question de réalité du coup je me dis que durant les temps repérants, ce n'est pas que l'action est ancrée dans le réel mais juste associée à une série d'actes programmés.
Merci de cet éclairage Suriciole.
Le souci c'est que cette satanée vie est faite de changements et d'imprévus. C'est chouette parfois mais quand l'efficience repose sur une certaine régularité c'est pas simple à gérer et ça demande des efforts constants... un truc comme ça.
Edit :
Ben voui et comment faire pour avoir sous les yeux TOUS les trucs à faire ?had a écrit :"La Procrastination Structurée", la glandouille productive"
...".... Donc, il faut avoir ces projets sous les yeux, là où tu peux tous les voir.[/b]"
... le but étant qu'entres tout ces trucs à faire, ils soient tous importants (comme ça, tu procrastines tranquillou mais en faisant des choses utiles ^^ bingo )
Et comment rend-on importants les trucs à faire ?
Ni diag., ni en cours , ni auto-diag. Juste un peu zarbi, les fesses entre minimum deux chaises, un peu bancale.
Bienheureux inconfort qui permet une multitude de rencontres.
Ne se sentir nulle part à sa place permet d'en expérimenter de nombreuses.
Bienheureux inconfort qui permet une multitude de rencontres.
Ne se sentir nulle part à sa place permet d'en expérimenter de nombreuses.
-
- Prolifique
- Messages : 4594
- Enregistré le : vendredi 23 janvier 2015 à 18:16
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
Je suis exactement comme ça, sauf qu'entre tous les trucs que j'ai à faire, ils ne sont pas tous objectivement importants... Mais ils le sont pour moi et m'occupent tellement l'esprit que c'est ça qui entraîne la procrastination...had a écrit :être procrastinateur professionnel comme je le suis demande un peu de structure : pour "refuser" de faire qqchose, il faut avoir mieux à faire. le but étant qu'entres tout ces trucs à faire, ils soient tous importants (comme ça, tu procrastines tranquillou mais en faisant des choses utiles ^^ bingo
Après, la procrastination que je pratique à très haut niveau pour tous les trucs quotidiens (lessives, ménage, repas, administratif...), c'est que ça me semble tellement vide de sens que j'ai toujours mieux à faire avant de m'y mettre...
Lié à l'autisme ou pas, je n'ai pas de diag donc je n'en sais rien...
*Diag TSA*
***Nullius in verba***
***Nullius in verba***
-
- Prolifique
- Messages : 4667
- Enregistré le : jeudi 20 mars 2014 à 20:59
- Localisation : 92
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
On en a déjà parlé sur un autre topic. La procrastination n'est pas du tout propre à l'autisme, mais le côté facilement prise de tête de certaines personnes autistes et l'art de tout rendre compliqué, les angoisses que ça peut générer, etc. fait que naturellement les choses sont souvent remises à plus tard.
Le secret contre la procastination :
1. Keep it simple, stupid (principe KISS)
2. De l'organisation et de l'anticipation
Le secret contre la procastination :
1. Keep it simple, stupid (principe KISS)
2. De l'organisation et de l'anticipation
Je n'ai pas de diagnostic /!\
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
-
- Intarissable
- Messages : 37322
- Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
- Localisation : CH
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
On dirait que l'autisme favorise la procrastination et/ou l'aboulie.
Cela dit, il y a aussi beaucoup d'autres facteurs qui peuvent favoriser la procrastination.
Cela dit, il y a aussi beaucoup d'autres facteurs qui peuvent favoriser la procrastination.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
-
- Familier
- Messages : 106
- Enregistré le : samedi 9 mai 2015 à 11:21
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
Vous avez très justement visé.Suriciole a écrit :Je pense qu'il peut y avoir des raisons très diverses à la procrastination, mais qu'elle se construit un peu différemment avec l'autisme. De base, la procrastination est très liée à la peur de l'échec. On repousse une action par crainte d'être face à un échec et plus insidieusement parce qu'il est plus rassurant de se dire qu'on a raté quelque chose parce qu'on n'a pas agi que parce qu'on a réellement échoué.
Ensuite, cette peur de l'échec peut prendre des définitions différentes selon les cas. Comme géromine le disait, pour une personne surdouée ça peut être non pas une crainte de louper complètement, mais de ne pas parvenir au résultat souhaité, à quelque chose d'assez bon.
Une composante qui à mon avis est propre à l'autisme, c'est le rapport au temps. Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à faire quelque chose qui n'est pas suffisamment inscrit dans ma "réalité". C'est-à-dire que si je me dis vaguement que je dois faire telle tâche, je ne vais jamais la faire parce qu'elle n'existe pas dans ma tête, c'est trop imprécis. Tandis que si je me fixe un repère, par exemple que je dresse une liste chronologique de ce que je veux faire, c'est tout de suite plus accessible. Je remarque que ce rapport aux repères temporels ne se retrouve pas chez les personnes non-autistes qui procrastinent. S'il est vrai qu'elles ont utilité des listes et des tableaux, ainsi que de techniques d’organisation, je crois qu'il n'y a pas le problème de devoir rendre "réelle" une action à faire.
Il y a aussi le souci comme déjà mentionné des intérêts spécifiques, qui tendent à se replacer en continu au sommet de la liste des choses à faire, qui sont toujours plus attrayants qu'autre chose, même manger, dormir ou aller aux toilettes.
Pour moi, ce n'est pas la peur de l'échec, c'est l'ennui que m'inspire un grand nombre "d'indispensables"(courriers, courses, linge etc...) quand là, tout de suite, rapidement, en un claquement de cellule gliale, il y a tant de choses qu'il m'intéresse vraiment de poursuivre....mes plantes, mes jeux intellectuels, mes objets, mes sports chéris...mes collections d'ostéologie...et puis APPRENDRE, tant de choses nouvelles....qui, comme vous le dites si bien "tendent à se replacer en continu au sommet de la liste..."
TRLOL F84.5...F90.0
-
- Assidu
- Messages : 278
- Enregistré le : vendredi 14 février 2014 à 15:58
- Localisation : Provence
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
(Note : mon message ne répond pas vraiment au sujet, je le mettrai dans un autre si c'est préférable.)
J'ai regardé les interviews de John Perry, j'ai trouvé ça un peu vague mais son travail m'intéresse, je creuserai ça. Merci pour le partage.
Je m'intéresse de plus en plus à ces thématiques, ça fait quelques mois notamment que j'essaie des plannings que je modifie au fur et à mesure. J'essaie d'optimiser mon organisation en l'adaptant à mon fonctionnement propre.
J'ai déjà pu tester un nombre donné par la sociologie : il faut 21 jours pour qu'une habitude se crée. Plus exactement, pour passer de "j'ai oublié/je n'y pense pas/je ne le fais pas" à un automatisme (le faire spontanément et avec un minimum d'efforts), il faut ce temps-là. Entre ces deux points, on passe par un enracinement progressif de la tâche à apprendre. Néanmoins, présenté comme ça, on se dit vite que ça ne suffit pas. Déjà parce que si on arrivait à se forcer 21 jours d'affilée à faire quelque chose, on n'aurait pas de problème de procrastination. Ensuite parce que toute tâche qu'on veut réaliser ne se produit pas chaque jour, certaines ne se produisent même qu'une fois par an.
Il s'agit néanmoins d'un nombre de base qui a son utilité. D'abord, parce que 21 jours, finalement, c'est assez court (et donc c'est un peu rassurant je trouve). Ensuite parce que ça peut aider à doser sa progression. Je m'explique : j'utilise une "technique" que j'ai surnommé la théorie de l'escalier. Cela consiste à décomposer les objectifs en plein de petites marches à ordonner et à gravir une par une. Plus on monte l'escalier et plus on va pouvoir corser l'objectif.
Je prends un exemple. J'ai surtout testé ça sur la vaisselle. Au début de cette année, j'avais encore constamment de la vaisselle sale accumulée, avec moisi et insectes. Quand on en est là, écrire "faire la vaisselle" quelque part, ça n'aide pas, on regarde tout ce qu'il y a à faire et on se sent dépassé par l'objectif avant même d'avoir ouvert le robinet. Mais "5 min de vaisselle", ça je pouvais le faire. Ça passe vite 5 minutes. Alors je nettoyais 5 min, à partir de ce temps je considérais que ma tâche du jour était achevée et que je le reste serait du bonus. Progressivement, de façon naturelle, j'ai débordé et j'ai lavé 6, 7, 8 minutes... Car à mesure que je répétais l'opération elle me demandait un peu moins d'effort. Je suis passée à 10 minutes, puis à "rien sur telle surface". Aujourd'hui, comme j'ai déménagé, j'utilise un autre repère spatial : je lave tant qu'il y a de la place pour la vaisselle à égoutter à côté de mon évier. Je vais bientôt réussir à le faire deux fois par jour quotidiennement je pense (en ce moment je suis à 2 jours sur 3).
Pour que ça fonctionne, il faut aussi de bons repères temporels, c'est essentiel. D'après ce que je déduis de mes tests jusqu'à présent, le mieux n'est pas un découpage horaire (à 8h tâche 1, à 9h tâche 2, etc) car je me suis rendue compte que quand je ratais un objectif ou que je devais retarder son exécution, cela déstabilisait trop ma journée. Je trouve plus efficace de créer des repères à partir d'actions ou d'évènements majeurs (par exemple les repas, les horaires de travail ou le repos). Je fais actuellement un mélange entre une chronologie et une liste par importance, c'est-à-dire que j'écris des périodes de la journée (matin, aprem, soir), puis je les décompose en quatre cases. J'inscris dans la première l'action que je voudrais faire en priorité à ce moment de la journée, dans la seconde une action un peu moins importante, etc.
Pour l'instant c'est ce qui me réussit le mieux, en parallèle j'utilise d'autres tableaux. Mes deux plus gros obstacles restent les intérêts spé' et les actions qui ne sont pas routinières. Mais j'ai de toute façon encore beaucoup à travailler pour arriver à un modèle vraiment efficace. Si vous avez des expériences, des conseils, des lectures ou autre je suis plus que preneuse !
Un petit outil que j'aime bien et que je mets en lien au cas où ça vous intéresserait, c'est un minuteur, pomodoro à la base (c'est-à-dire qu'il fait des séries de temps, par exemple 25min-5min-25min-5min etc). Je m'en sers simplement comme minuteur, quand je m'installe et que je souhaite me pousser à me relever un peu plus tard. Le son de l'alarme est acceptable, il n'est pas trop aigu je trouve.
J'ai regardé les interviews de John Perry, j'ai trouvé ça un peu vague mais son travail m'intéresse, je creuserai ça. Merci pour le partage.
Je m'intéresse de plus en plus à ces thématiques, ça fait quelques mois notamment que j'essaie des plannings que je modifie au fur et à mesure. J'essaie d'optimiser mon organisation en l'adaptant à mon fonctionnement propre.
J'ai déjà pu tester un nombre donné par la sociologie : il faut 21 jours pour qu'une habitude se crée. Plus exactement, pour passer de "j'ai oublié/je n'y pense pas/je ne le fais pas" à un automatisme (le faire spontanément et avec un minimum d'efforts), il faut ce temps-là. Entre ces deux points, on passe par un enracinement progressif de la tâche à apprendre. Néanmoins, présenté comme ça, on se dit vite que ça ne suffit pas. Déjà parce que si on arrivait à se forcer 21 jours d'affilée à faire quelque chose, on n'aurait pas de problème de procrastination. Ensuite parce que toute tâche qu'on veut réaliser ne se produit pas chaque jour, certaines ne se produisent même qu'une fois par an.
Il s'agit néanmoins d'un nombre de base qui a son utilité. D'abord, parce que 21 jours, finalement, c'est assez court (et donc c'est un peu rassurant je trouve). Ensuite parce que ça peut aider à doser sa progression. Je m'explique : j'utilise une "technique" que j'ai surnommé la théorie de l'escalier. Cela consiste à décomposer les objectifs en plein de petites marches à ordonner et à gravir une par une. Plus on monte l'escalier et plus on va pouvoir corser l'objectif.
Je prends un exemple. J'ai surtout testé ça sur la vaisselle. Au début de cette année, j'avais encore constamment de la vaisselle sale accumulée, avec moisi et insectes. Quand on en est là, écrire "faire la vaisselle" quelque part, ça n'aide pas, on regarde tout ce qu'il y a à faire et on se sent dépassé par l'objectif avant même d'avoir ouvert le robinet. Mais "5 min de vaisselle", ça je pouvais le faire. Ça passe vite 5 minutes. Alors je nettoyais 5 min, à partir de ce temps je considérais que ma tâche du jour était achevée et que je le reste serait du bonus. Progressivement, de façon naturelle, j'ai débordé et j'ai lavé 6, 7, 8 minutes... Car à mesure que je répétais l'opération elle me demandait un peu moins d'effort. Je suis passée à 10 minutes, puis à "rien sur telle surface". Aujourd'hui, comme j'ai déménagé, j'utilise un autre repère spatial : je lave tant qu'il y a de la place pour la vaisselle à égoutter à côté de mon évier. Je vais bientôt réussir à le faire deux fois par jour quotidiennement je pense (en ce moment je suis à 2 jours sur 3).
Pour que ça fonctionne, il faut aussi de bons repères temporels, c'est essentiel. D'après ce que je déduis de mes tests jusqu'à présent, le mieux n'est pas un découpage horaire (à 8h tâche 1, à 9h tâche 2, etc) car je me suis rendue compte que quand je ratais un objectif ou que je devais retarder son exécution, cela déstabilisait trop ma journée. Je trouve plus efficace de créer des repères à partir d'actions ou d'évènements majeurs (par exemple les repas, les horaires de travail ou le repos). Je fais actuellement un mélange entre une chronologie et une liste par importance, c'est-à-dire que j'écris des périodes de la journée (matin, aprem, soir), puis je les décompose en quatre cases. J'inscris dans la première l'action que je voudrais faire en priorité à ce moment de la journée, dans la seconde une action un peu moins importante, etc.
Pour l'instant c'est ce qui me réussit le mieux, en parallèle j'utilise d'autres tableaux. Mes deux plus gros obstacles restent les intérêts spé' et les actions qui ne sont pas routinières. Mais j'ai de toute façon encore beaucoup à travailler pour arriver à un modèle vraiment efficace. Si vous avez des expériences, des conseils, des lectures ou autre je suis plus que preneuse !
Un petit outil que j'aime bien et que je mets en lien au cas où ça vous intéresserait, c'est un minuteur, pomodoro à la base (c'est-à-dire qu'il fait des séries de temps, par exemple 25min-5min-25min-5min etc). Je m'en sers simplement comme minuteur, quand je m'installe et que je souhaite me pousser à me relever un peu plus tard. Le son de l'alarme est acceptable, il n'est pas trop aigu je trouve.
-
- Intarissable
- Messages : 10966
- Enregistré le : mardi 29 juillet 2014 à 11:15
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
merci had j'ai bien aiméhad a écrit :
vraiment, prenez le temps de lire tout l'article et de regarder / ecouter les interview de John Perry
http://tracks.arte.tv/fr/la-procrastina ... productive
TSA.
-
- Passionné
- Messages : 440
- Enregistré le : vendredi 5 décembre 2014 à 0:16
- Localisation : Ailleurs
Re: Procrastination, conséquence de l'autisme ou pas ?
Je pourrai peut-être répondre à cette question le jour où l'on aura posé un diagnostic sur ma personne !
En attendant je constate que j'ai toujours été concerné par le problème, et même que dans ma famille on est tous un peu comme ça. On peut dire que ça ne facilite pas la vie.
Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (fin).
En attendant je constate que j'ai toujours été concerné par le problème, et même que dans ma famille on est tous un peu comme ça. On peut dire que ça ne facilite pas la vie.
Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (fin).
« La vie, c’est très drôle, si on prend le temps de regarder. »
Jacques Tati>>>>>Non diagnostiqué et a abandonné ce genre de démarches, être humain quand même Présentation
Jacques Tati>>>>>Non diagnostiqué et a abandonné ce genre de démarches, être humain quand même Présentation
-
- Prolifique
- Messages : 4667
- Enregistré le : jeudi 20 mars 2014 à 20:59
- Localisation : 92
Re: Asperger plus enclin(e)s à la procrastination ?
Aux grands maux les grands remèdes
Je n'ai pas de diagnostic /!\
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
-
- Intarissable
- Messages : 14261
- Enregistré le : dimanche 3 février 2013 à 18:48
Re: Asperger plus enclin(e)s à la procrastination ?
J'apprend un nouveau terme ...
Dans mon cas c'est très souvent , hélas ... Et mes conditions de vie y contribuent fortement !
Dans mon cas c'est très souvent , hélas ... Et mes conditions de vie y contribuent fortement !
Aspi.
Je pars d'ici
Je pars d'ici