Lilette a écrit :Je ne comprends pas comment on peut vouloir un diagnostic d'autisme sans ressentir le besoin de se faire aider s'il est positif.
Si tu en viens à te faire diagnostiquer autiste, c'est que tu as des difficultés, pour plein de choses, ce n'est pas quelque chose que tu fais "just for fun", juste pour savoir, si tu as juste besoin d'une réponse et rien autre, tu vas faire une prise de sang, ou quelque chose du genre.
L'autisme c'est un trouble handicapant, ça n'est pas quelque chose que l'on prend à la légère " juste pour avoir une réponse et merci au revoir".
Si tu n'as pas de difficultés, tu n'es pas autiste, c'est tout.
C'est peut-être brut, mais à force je ne comprends vraiment pas cette nouvelle mode de "Je veux un diag d'autisme, mais je veux juste la réponse rien de + rassurez vous" .
Je me.demande sérieusement si les gens savent de quoi il parlent en parlant d'autisme.
Il y'a de quoi se poser la question parfois.
Je trouve ton message assez agressif.
Je sais que j'ai tendance à souvent percevoir les choses de cette manière alors qu'elles ne sont pas émises dans ce sens par la personne donc je vais essayer de ne pas le prendre pour moi.
Tout d'abord, je ne "veux" pas un diagnostic d'autisme. Je veux un diagnostic de ce qui explique mes difficultés. Je cherche du côté du SA car parmi l'ensemble des hypothèses, elle me semble être celle qui explique de manière unitaire ce que je vis. S'il existe une autre hypothèse qui explique tout aussi bien mes problèmes, je serai ravie de l'entendre.
Je pense que si tu ne parviens pas à "imaginer" cette situation (de vouloir une explication même si elle ne mène pas à un suivi), c'est que tu ne l'as pas vécue.
J'ai des difficultés certaines. J'ai développés des stratégies suffisamment "efficaces" pour palier à ces difficultés et parvenir à une adaptation notamment dans le monde du travail qui peut être considérée comme satisfaisante à l'heure actuelle. J'ai un entourage suffisamment soutenant envers moi pour palier à ma place aux difficultés dans ma vie personnelle lorsque je n'en suis pas capable moi-même (par exemple, réaliser les démarches administratives, bancaires ...). Toutes ces stratégies ont été mises en place à coup d'essais/erreurs et sont difficiles à maintenir sur le long terme car épuisantes. Et ça l'est d'autant plus du fait de ne pas en comprendre l'origine. Mais finalement, grâce à elles et à mon entourage, j'estime ne pas avoir besoin d'aide extérieure pour m'en sortir.
Je sais que je ne suis pas plus bête que la moyenne, et en essayant de voir les choses de manière objective, je sais que je fais mon possible pour m'améliorer. Je ne pense pas avoir les difficultés que j'ai parce que je ne fais aucun effort ou par manque de volonté.
Le sentiment qui résulte de mes difficultés en elles-mêmes et du ressenti que j'en ai engendrent un besoin de comprendre pourquoi je fonctionne "comme ça" et pas "comme la majorité des gens".
Je pense qu'une fois la réponse obtenue, j'accepterai mieux ce mode de fonctionnement, j'arrêterai de me battre constamment contre toutes ces choses qui me posent problèmes et je pense que cela me permettra de me sentir mieux.
La seconde raison au fait de ne pas vouloir me "faire aider" au décours est probablement une question "d’orgueil". Je travaille dans le milieu médical, il m'est très difficile de me retrouver dans la position de patiente et d'aller consulter des gens que je considère comme des collègues (même si nous ne travaillons pas dans les mêmes domaines). Des médecins, des psychologues ..., j'en côtoie au quotidien, comme des "égaux". Je pense qu'il est difficile pour tout médecin de demander de l'aide à un collègue, et je ne suis clairement pas une exception.
Par ailleurs, j'ai été "menacée" dans mon enfance d'être "envoyée chez une psychologue" si je continuais à présenter certains comportements, et cela par ma mère. J'ai depuis un sentiment plutôt négatif à l'égard des psychologues (alors que j'ai travaillé avec des psychiatres et psychologues absolument formidables dans un cadre professionnel). Je ne parviens pas à me détacher de cette image.
Bien sur qu'avec une explication à mes difficultés, elles seront toujours présentes, bien sur que cela ne changera pas mon quotidien. Mais cela changera le ressenti que j'en aurai. Peut être ne comprends-tu pas le bénéfice que cela peut m'apporter, mais pour moi ce bénéfice est "plus important" que ce que m’apporterait le fait d'avoir un suivi psy pour discuter de mes difficultés et avoir une aide pour y trouver des solutions par exemple.
Il n'existe aucun marqueur biologique disponible en routine pour contribuer au diagnostic d'autisme, ni d'élément d'imagerie, ou "autre chose du genre", même s'il y a des recherches dans ces domaines ...
J'ai du mal à comprendre pourquoi le fait d'avoir "besoin d'un diagnostic" t’énerve autant en fait. Je pense qu'à la base, toutes les personnes qui ont entamé des démarches diagnostiques cherchaient à comprendre d'où venaient leurs difficultés. Si on t'avait-dit "okay, on vous fait un bilan, mais que vous soyez autiste ou non, on ne vous propose rien derrière", tu aurais renoncé en te disant que savoir ce qui était à l'origine de tes difficultés ne t'apporterait rien ?