Les émotions
-
- Prolifique
- Messages : 3478
- Enregistré le : mercredi 27 février 2008 à 22:34
- Localisation : Clermont-Fd, Auvergne
Les émotions
Vendredi dernier, Lulu a eu son dernier jour de classe et le soir, le collège a fait une petite fête jusqu'à 22h pour la fin de l'année scolaire.
Au moment de se quitter, les filles pleuraient de devoir se quitter jusqu'à Septembre. Mais Lulu non. Et elle a même posé la question à ces copines de classe : "pourquoi vous pleurez ?".
La première réponse a été "Pourquoi, tu ne pleures pas toi ?".
Et Lulu, "ben non, je ne comprends pas pourquoi vous pleurez".
Elle a tenu a posé la question à sa mère venue la chercher.
Une fois que l'explication a été donnée, Lulu a conclu "mais comme on se revoit à la rentrée, pourquoi pleurer ?".
Mon épouse a tenu à me raconter l'anecdote quand je suis rentré (j'étais sur la route toute la journée Clermont-Grenoble-Clermont).
Cela m'a fait pensé à Lucas qui demandait à Thierry l'été dernier "pourquoi tu ris ?".
Au moment de se quitter, les filles pleuraient de devoir se quitter jusqu'à Septembre. Mais Lulu non. Et elle a même posé la question à ces copines de classe : "pourquoi vous pleurez ?".
La première réponse a été "Pourquoi, tu ne pleures pas toi ?".
Et Lulu, "ben non, je ne comprends pas pourquoi vous pleurez".
Elle a tenu a posé la question à sa mère venue la chercher.
Une fois que l'explication a été donnée, Lulu a conclu "mais comme on se revoit à la rentrée, pourquoi pleurer ?".
Mon épouse a tenu à me raconter l'anecdote quand je suis rentré (j'étais sur la route toute la journée Clermont-Grenoble-Clermont).
Cela m'a fait pensé à Lucas qui demandait à Thierry l'été dernier "pourquoi tu ris ?".
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
-
- Prolifique
- Messages : 2933
- Enregistré le : vendredi 17 août 2007 à 17:33
- Localisation : plounéventer
Re: Les émotions
déjà, c'est bon signe: lulu n'est pas "chochotte" , elle;
en 2008, betty a eu "le prix à la vocation scientifique et technique des filles"; il récompense les filles qui vont dans des filières où les filles sont peu nombreuses...
... lulu est bien partie pour avoir ce genre de distinction .
- pour revenir au sujet, en fait je ne comprends pas ce qui t'interpelle:
# est-ce le fait qu'elle réagisse différemment des autres?
# ou est-ce un défaut émotionnelle?
je pense que dans les deux cas, lulu peut en faire une force, un moyen de clairvoyance du monde qui l'entoure... mais surtout ne jamais le considérer comme une faiblesse;
en fait, je suis un peu comme lulu à ce sujet, et c'est ainsi que je réagis... même, si des fois çà me joue des tours; mais, à priori, on n'y peut pas grand chose, alors autant le prendre positivement.
enfin, avis personnel.
en 2008, betty a eu "le prix à la vocation scientifique et technique des filles"; il récompense les filles qui vont dans des filières où les filles sont peu nombreuses...
... lulu est bien partie pour avoir ce genre de distinction .
- pour revenir au sujet, en fait je ne comprends pas ce qui t'interpelle:
# est-ce le fait qu'elle réagisse différemment des autres?
# ou est-ce un défaut émotionnelle?
je pense que dans les deux cas, lulu peut en faire une force, un moyen de clairvoyance du monde qui l'entoure... mais surtout ne jamais le considérer comme une faiblesse;
en fait, je suis un peu comme lulu à ce sujet, et c'est ainsi que je réagis... même, si des fois çà me joue des tours; mais, à priori, on n'y peut pas grand chose, alors autant le prendre positivement.
enfin, avis personnel.
"petits bouts par petits bouts... les bouts étant mis bout à bout."
"en chacun de nous sommeille un dragon... il faut y croire." (devise "bat-toi florent")
"en chacun de nous sommeille un dragon... il faut y croire." (devise "bat-toi florent")
-
- Passionné
- Messages : 453
- Enregistré le : vendredi 8 mai 2009 à 10:25
Re: Les émotions
:
Modifié en dernier par florence35 le mercredi 13 octobre 2010 à 17:13, modifié 1 fois.
-
- Habitué
- Messages : 97
- Enregistré le : lundi 13 octobre 2008 à 10:37
- Localisation : bretagne
Re: Les émotions
Il y a deux ans, voyant tout un groupe de filles de CM2 en larmes le dernier jour d'école, j'ai posé la même question à une maman (j'étais persuadée qu'il s'était passé un drame !). La maman m'a regardé bizarrement ...m' expliqué et en plus je crois que j'ai mis un peu de temps à comprendre parceque de donner comme explication "mais enfin, c'est le dernier jour d'école !" comme une évidence, ne m'a pas suffit.
Ce qui me choque, c'est que d'autres situations meriteraient (peut-être aussi) des larmes, et qu'il n'y que indifférence !
Tania
Ce qui me choque, c'est que d'autres situations meriteraient (peut-être aussi) des larmes, et qu'il n'y que indifférence !
Tania
-
- Prolifique
- Messages : 1669
- Enregistré le : lundi 18 janvier 2010 à 17:22
Re: Les émotions
L'anecdote de Lulu est on ne peut plus éloquente!
Du mal avec les émotions aussi... que je trouve plus inutiles, illogiques et handicapantes qu'autre chose.
Du mal avec les émotions aussi... que je trouve plus inutiles, illogiques et handicapantes qu'autre chose.
«Nous sommes tous des farceurs: nous survivons à nos problèmes.» (Cioran)
-
- Prolifique
- Messages : 1794
- Enregistré le : mercredi 27 janvier 2010 à 13:44
- Localisation : montceau les mines
Re: Les émotions
Je crois que les souffrances de séparations concernent un sentiment relatif a son propre état de manque de l'autre, pas directement à l'autre.
Je présume donc que lulu ne souffre pas ici du problème d'un manque a venir, un manque d'être en lien.
Je présume aussi qu'il ne faut surtout pas juger ces émotions a ces camarade relativement au fait qu'elle ne les pleures pas en cas de séparation.
La boite de pandore du sujet je l'ouvre d'entrée de jeu : la distinction des ressentis émotionnel de l'autre, du ressentis de sa propre souffrance du manque de l'autre.
C'est lié dirons certains, peut être, mais il faut juste comprendre que ça peut ne pas l'être dans l'autisme.
C'est je crois ce qui distingue l'autisme quant on l'aborde par la face psychologique, le fait d'être dans un état de neutralité vis a vis de son propre risque de manque.
Jusque là on est dans des choses plutôt pas mal abordées, qu'on peut retrouver dans de nombreux textes qui font autorité de références même si cette conceptualisation n'est pas une base qu'on peut utilisé comme un acquis scientifique.
---
A partir d'ici j'ajoute des considérations personnelles sur le sujet (qui peuvent permettre de comprendre pas mal de chose que j'ai écrites précédemment) :
Je pense que ce ressentis du lien est une nécessité biologique dans l'espèce humaine, ne serrait-ce que pour la survie du nouveau né.
Ca se transforme ensuite en composante du lien social.
Je pense que la rupture précoce de ce lien est une des choses qu'on retrouve a peut près immanquablement dans l'autisme.
C'est le ressentis de soi qui est "abandonné" [celui relatif a son propre besoin de lien], pas celui de l'autre.
Je crois enfin que de dépasser cette façon dont on est connecté a l'autre par un ressentis de soi est une chose qu'on retrouve plus ou moins dans toutes les démarche spirituelles, des religions aux diverses philosophies, en passant même par la psychanalyse avec par exemple le principe d'individuation selon Jung.
Une grande par de l'énergie qui consiste a démontrer comment "l'autiste est cassé" est donc a mes yeux alimenté par la difficulté à passer ce cap intellectuel.
Cap que les autistes ont dépassé aux stades les plus précoces, non pas par force d'esprit mais pour des raisons notamment génétique qui ont fait qu'il n'avaient pas d'autre solution de survie.
Je présume donc que lulu ne souffre pas ici du problème d'un manque a venir, un manque d'être en lien.
Je présume aussi qu'il ne faut surtout pas juger ces émotions a ces camarade relativement au fait qu'elle ne les pleures pas en cas de séparation.
La boite de pandore du sujet je l'ouvre d'entrée de jeu : la distinction des ressentis émotionnel de l'autre, du ressentis de sa propre souffrance du manque de l'autre.
C'est lié dirons certains, peut être, mais il faut juste comprendre que ça peut ne pas l'être dans l'autisme.
C'est je crois ce qui distingue l'autisme quant on l'aborde par la face psychologique, le fait d'être dans un état de neutralité vis a vis de son propre risque de manque.
Jusque là on est dans des choses plutôt pas mal abordées, qu'on peut retrouver dans de nombreux textes qui font autorité de références même si cette conceptualisation n'est pas une base qu'on peut utilisé comme un acquis scientifique.
---
A partir d'ici j'ajoute des considérations personnelles sur le sujet (qui peuvent permettre de comprendre pas mal de chose que j'ai écrites précédemment) :
Je pense que ce ressentis du lien est une nécessité biologique dans l'espèce humaine, ne serrait-ce que pour la survie du nouveau né.
Ca se transforme ensuite en composante du lien social.
Je pense que la rupture précoce de ce lien est une des choses qu'on retrouve a peut près immanquablement dans l'autisme.
C'est le ressentis de soi qui est "abandonné" [celui relatif a son propre besoin de lien], pas celui de l'autre.
Je crois enfin que de dépasser cette façon dont on est connecté a l'autre par un ressentis de soi est une chose qu'on retrouve plus ou moins dans toutes les démarche spirituelles, des religions aux diverses philosophies, en passant même par la psychanalyse avec par exemple le principe d'individuation selon Jung.
Une grande par de l'énergie qui consiste a démontrer comment "l'autiste est cassé" est donc a mes yeux alimenté par la difficulté à passer ce cap intellectuel.
Cap que les autistes ont dépassé aux stades les plus précoces, non pas par force d'esprit mais pour des raisons notamment génétique qui ont fait qu'il n'avaient pas d'autre solution de survie.
Reconnu humain à la naissance.
Aucun diagnostique plus pertinent depuis!
"L'homme qui sait ne parle pas, L'homme qui parle ne sait pas." (Lao Tseu) ... J'arrête pas d'le dire!
Aucun diagnostique plus pertinent depuis!
"L'homme qui sait ne parle pas, L'homme qui parle ne sait pas." (Lao Tseu) ... J'arrête pas d'le dire!
-
- Prolifique
- Messages : 1669
- Enregistré le : lundi 18 janvier 2010 à 17:22
Re: Les émotions
Possible.manu a écrit :Je crois que les souffrances de séparations concernent un sentiment relatif a son propre état de manque de l'autre, pas directement à l'autre.
Pour moi, qui me complais dans l'ataraxie , les émotions sont effectivement la manifestation d'un manque ou d'un trop plein (passés, présents, ou à venir), bref d'un déséquilibre passager.
D'instinct, je rétablis l'équilibre, donc un état par nature dénué d'émotions.
«Nous sommes tous des farceurs: nous survivons à nos problèmes.» (Cioran)
-
- Intarissable
- Messages : 11097
- Enregistré le : vendredi 21 octobre 2005 à 11:05
- Localisation : Plougastel-Daoulas
Re: Les émotions
En ce qui me concerne, j'étais comme ces enfants de CM2.....Le fait de les quitter me faisait pleurer....
Je suis en général, solidaire si l'on peut dire des émotions des autres...!!! C'est très handicapant, car même lorsqu'on veut être fort (ou en tous cas le faire croire) les émotions m'envahissent et je ne peux malheureusement pas les contrôler....
Idem lorsque je regarde un film triste....
J'ai remarqué que Léo ne "pleure" jamais là où "on l'attend"....Mais lorsqu'il pleure (c'est rare) , nous avons beaucoup de mal à comprendre pourquoi. Parfois , on finit par le savoir mais souvent on n'a pas la réponse.
Je me rappelle lorsqu'il avait environ 5/6 ans, il était à jouer dans sa chambre et soudain on l'a entendu pleurer....toutes les larmes de son corps.! Au début, j'ai cru qu'il s'était fait mal, et je posais des questions...mais rien à faire impossible d'avoir un élément de réponse....
Au bout d' une heure (c'est très long.!) nous avons su que c'était parce que la bille avec laquelle il jouait avait roulé sous son lit et qu'il n'arrivait pas à la récupérer.!!!!
A côté de ça, il se fait piquer par une abeille et vient tranquillement me demander un "ça fait du bien" (pansement), pour un NT....c'est très déstabilisant et très étrange.
Un autre jour, sa copine "J" dormait à la maison, ils devaient avoir environ 7/8 ans à l'époque. La maman de "J" m'avait dit qu'elle ne dormait jamais chez les autres car elle avait du mal à être séparée de ses parents. Là en l'occurrence , la demande pour venir dormir chez nous venait d'elle.
Léo était super content. La soirée s'est passée à merveille, ils ont joué ensemble et on a préparé les lits....
On a fait le "rituel" du coucher, tout se passait très bien.....et nous aussi, on est parti nous coucher.
Au bout d'une demi-heure....je dis à mon mari: "mais qu'est-ce qu'on entend?"....
Je vais dans la chambre de Léo et je les trouve lui et "J" en larmes.!!!
A ma question:" mais qu'est-ce qui se passe?" Je vois Léo qui regardait intensément "J" et pleurait au diapason.
(Ca ressemblait vraiment à du mymétisme.!)
J'ai demandé alors à la petite copine pourquoi elle pleurait et elle m'a répondu entre 2 sanglots: "je veux maman, j'ai peur"..
J'ai proposé de laisser la lumière allumée, mais rien n'y faisait....Donc à 23h00, j'ai rappelé la maman qui a été obligée de revenir chercher sa fille.!!!
Lorsque celle-ci a su que sa mère revenait, elle a cessé net de pleurer....et Léo aussi.!
Quand "J" a été partie, j'ai demandé à Léo pourquoi lui aussi pleurait....Il m'a dit: "j'ai peur"....C'est tout, et ce n'était jamais arrivé avant, ni après d'ailleurs.!
Lorsqu'il a été malade, qu'il avait vomit dans la nuit par exemple, il ne disait rien, et on découvrait cela le matin.! Ma fille à qui il est arrivé la même chose plus jeune pleurait suffisamment fort pour nous alerter.!
Aujourd'hui, s'il pleure c'est quand ça nous arrive de le gronder....Ca ressemble plus à des pleurs de rage ou de frustration....Mais je peux me planter....
Je suis en général, solidaire si l'on peut dire des émotions des autres...!!! C'est très handicapant, car même lorsqu'on veut être fort (ou en tous cas le faire croire) les émotions m'envahissent et je ne peux malheureusement pas les contrôler....
Idem lorsque je regarde un film triste....
J'ai remarqué que Léo ne "pleure" jamais là où "on l'attend"....Mais lorsqu'il pleure (c'est rare) , nous avons beaucoup de mal à comprendre pourquoi. Parfois , on finit par le savoir mais souvent on n'a pas la réponse.
Je me rappelle lorsqu'il avait environ 5/6 ans, il était à jouer dans sa chambre et soudain on l'a entendu pleurer....toutes les larmes de son corps.! Au début, j'ai cru qu'il s'était fait mal, et je posais des questions...mais rien à faire impossible d'avoir un élément de réponse....
Au bout d' une heure (c'est très long.!) nous avons su que c'était parce que la bille avec laquelle il jouait avait roulé sous son lit et qu'il n'arrivait pas à la récupérer.!!!!
A côté de ça, il se fait piquer par une abeille et vient tranquillement me demander un "ça fait du bien" (pansement), pour un NT....c'est très déstabilisant et très étrange.
Un autre jour, sa copine "J" dormait à la maison, ils devaient avoir environ 7/8 ans à l'époque. La maman de "J" m'avait dit qu'elle ne dormait jamais chez les autres car elle avait du mal à être séparée de ses parents. Là en l'occurrence , la demande pour venir dormir chez nous venait d'elle.
Léo était super content. La soirée s'est passée à merveille, ils ont joué ensemble et on a préparé les lits....
On a fait le "rituel" du coucher, tout se passait très bien.....et nous aussi, on est parti nous coucher.
Au bout d'une demi-heure....je dis à mon mari: "mais qu'est-ce qu'on entend?"....
Je vais dans la chambre de Léo et je les trouve lui et "J" en larmes.!!!
A ma question:" mais qu'est-ce qui se passe?" Je vois Léo qui regardait intensément "J" et pleurait au diapason.
(Ca ressemblait vraiment à du mymétisme.!)
J'ai demandé alors à la petite copine pourquoi elle pleurait et elle m'a répondu entre 2 sanglots: "je veux maman, j'ai peur"..
J'ai proposé de laisser la lumière allumée, mais rien n'y faisait....Donc à 23h00, j'ai rappelé la maman qui a été obligée de revenir chercher sa fille.!!!
Lorsque celle-ci a su que sa mère revenait, elle a cessé net de pleurer....et Léo aussi.!
Quand "J" a été partie, j'ai demandé à Léo pourquoi lui aussi pleurait....Il m'a dit: "j'ai peur"....C'est tout, et ce n'était jamais arrivé avant, ni après d'ailleurs.!
Lorsqu'il a été malade, qu'il avait vomit dans la nuit par exemple, il ne disait rien, et on découvrait cela le matin.! Ma fille à qui il est arrivé la même chose plus jeune pleurait suffisamment fort pour nous alerter.!
Aujourd'hui, s'il pleure c'est quand ça nous arrive de le gronder....Ca ressemble plus à des pleurs de rage ou de frustration....Mais je peux me planter....
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
-
- Prolifique
- Messages : 1669
- Enregistré le : lundi 18 janvier 2010 à 17:22
Re: Les émotions
On en revient à la discussion sur l'empathie, sur un autre post.
Impossible de se mettre à la place de l'autre ni d'imaginer comment il ressent les choses, par contre perception des émotions +++++
Je retrouve le même type de relation avec les animaux: eux ne savent pas non plus notre manière d'humain de ressentir/interpréter les choses, par contre, ils perçoivent nos joies, peurs, colères... avec une sensibilité qui parfois nous dépasse de très loin.
Pour ma part, je suis solidaire à ma façon... je réagis plutôt de manière "compensatrice": quand je sens l'"atmosphère" pencher dans un sens, l'instinct me pousse souvent dans un état opposé, comme pour rétablir l'équilibre. Plus l'environnnement est stressant, plus je suis "zen", et inversement, dans un calme plat, je monte dans le rouge ... noir. Pareil avec l'agressivité/la douceur, la joie/la tristesse, etc.
Ce qui m'a valu bien des déboires, entre autres de ne pas savoir répondre correctement à l'agressivité des autres, ou encore d'être dans un état d'esprit "déplacé" (voire choquant) dans nombre de situations.
Y'en a-t-il à qui ce type de fonctionnement est familier?
Impossible de se mettre à la place de l'autre ni d'imaginer comment il ressent les choses, par contre perception des émotions +++++
Je retrouve le même type de relation avec les animaux: eux ne savent pas non plus notre manière d'humain de ressentir/interpréter les choses, par contre, ils perçoivent nos joies, peurs, colères... avec une sensibilité qui parfois nous dépasse de très loin.
Pour ma part, je suis solidaire à ma façon... je réagis plutôt de manière "compensatrice": quand je sens l'"atmosphère" pencher dans un sens, l'instinct me pousse souvent dans un état opposé, comme pour rétablir l'équilibre. Plus l'environnnement est stressant, plus je suis "zen", et inversement, dans un calme plat, je monte dans le rouge ... noir. Pareil avec l'agressivité/la douceur, la joie/la tristesse, etc.
Ce qui m'a valu bien des déboires, entre autres de ne pas savoir répondre correctement à l'agressivité des autres, ou encore d'être dans un état d'esprit "déplacé" (voire choquant) dans nombre de situations.
Y'en a-t-il à qui ce type de fonctionnement est familier?
«Nous sommes tous des farceurs: nous survivons à nos problèmes.» (Cioran)
-
- Intarissable
- Messages : 11097
- Enregistré le : vendredi 21 octobre 2005 à 11:05
- Localisation : Plougastel-Daoulas
Re: Les émotions
Face à l'agressivité, je peux avoir deux types de fonctionnement différents suivant mon état de fatigue ou de stress...;
Soit, je monte au créneau et souvent c'est pas bien car là encore mes émotions prennent le pas et je dis des choses qui dépassent ce que je voulais dire (et je le regrette ensuite), soit, comme toi Oméga je prends le contre-pied en affichant une sérénité désarmante.!!!
Je suis fière quand j'y arrive car j'ai remarqué que dans ce cas précis, la tension retombe....
Ca désamorce le conflit et le résultat est positif....alors qu'en répondant de façon agressive, ça alimente la discussion de façon négative.
En revanche, pour les autres émotions, je suis plutôt caméléon.... Surtout dans la tristesse...Et là, j'ai beau essayer de me raisonner, je n'y parviens pas. Je sens les larmes arriver et je m'en veux de ne pas savoir les maîtriser....
A l'époque où le film E.T est sorti, avec ma meilleure amie (qui est comme moi), nous étions allées le voir au ciné. Je ne me rappelle plus exactement quel âge j'avais ( peut-être 20 ans?), elle et moi au moment où l'on croit que l'alien est mort (dans le ruisseau), nous avons fondu en larmes....impossible de nous retenir (idem lorsqu'il dit adieu au petit garçon et à sa soeur) . A côté de nous, il y avait un petit garçon de 8 ou 9 ans avec sa mère, et il a dit: "Maman, la dame à côté pleure....tu crois qu'il est mort E.T??? "....Oh, là,là, j'étais rouge de honte....
Je crois que je comprends cet effet "compensatoire" que tu sembles avoir pour équilibrer....
Est-ce que quand ça arrive, tu t'en rends compte ou bien est-ce après que tu analyses ta façon d'être?
Soit, je monte au créneau et souvent c'est pas bien car là encore mes émotions prennent le pas et je dis des choses qui dépassent ce que je voulais dire (et je le regrette ensuite), soit, comme toi Oméga je prends le contre-pied en affichant une sérénité désarmante.!!!
Je suis fière quand j'y arrive car j'ai remarqué que dans ce cas précis, la tension retombe....
Ca désamorce le conflit et le résultat est positif....alors qu'en répondant de façon agressive, ça alimente la discussion de façon négative.
En revanche, pour les autres émotions, je suis plutôt caméléon.... Surtout dans la tristesse...Et là, j'ai beau essayer de me raisonner, je n'y parviens pas. Je sens les larmes arriver et je m'en veux de ne pas savoir les maîtriser....
A l'époque où le film E.T est sorti, avec ma meilleure amie (qui est comme moi), nous étions allées le voir au ciné. Je ne me rappelle plus exactement quel âge j'avais ( peut-être 20 ans?), elle et moi au moment où l'on croit que l'alien est mort (dans le ruisseau), nous avons fondu en larmes....impossible de nous retenir (idem lorsqu'il dit adieu au petit garçon et à sa soeur) . A côté de nous, il y avait un petit garçon de 8 ou 9 ans avec sa mère, et il a dit: "Maman, la dame à côté pleure....tu crois qu'il est mort E.T??? "....Oh, là,là, j'étais rouge de honte....
Je crois que je comprends cet effet "compensatoire" que tu sembles avoir pour équilibrer....
Est-ce que quand ça arrive, tu t'en rends compte ou bien est-ce après que tu analyses ta façon d'être?
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
-
- Prolifique
- Messages : 4509
- Enregistré le : vendredi 17 octobre 2008 à 21:39
- Localisation : Dijon
Re: Les émotions
1ère rentrée au CP de Luna.
Autour d'elle, des tas d'enfants criaient, pleuraient, s'accrochant à leur maman comme des bigorneaux à leur rocher.
Réaction de Luna :
"Mais pourquoi chouinent-ils ? C'est normal de faire ça, c'est un rite de passage ?"
2ème réaction :
"Et si je me frottais les yeux comme eux, est-ce que je vais arriver à pleurer, histoire de ne pas passer pour une cloche ?"
3 ème réaction :
"Ben non, j'peux pas, en plus, c'est idiot. Tant pis, je ne vais pas pleurer.".
J'avais 6 ans et là j'ai ressenti pour la première fois de façon nette le fossé qui me séparait de mes petits camarades.
Autour d'elle, des tas d'enfants criaient, pleuraient, s'accrochant à leur maman comme des bigorneaux à leur rocher.
Réaction de Luna :
"Mais pourquoi chouinent-ils ? C'est normal de faire ça, c'est un rite de passage ?"
2ème réaction :
"Et si je me frottais les yeux comme eux, est-ce que je vais arriver à pleurer, histoire de ne pas passer pour une cloche ?"
3 ème réaction :
"Ben non, j'peux pas, en plus, c'est idiot. Tant pis, je ne vais pas pleurer.".
J'avais 6 ans et là j'ai ressenti pour la première fois de façon nette le fossé qui me séparait de mes petits camarades.
Luna TMG
http://www.flickr.com/photos/lunatmg/?details=1 / détails
https://www.flickr.com/photos/lunatmg// vue d'ensemble
"Dans la photographie, il y a une réalité si subtile qu'elle devient plus vraie que la réalité" - Alfred Stieglitz
http://www.flickr.com/photos/lunatmg/?details=1 / détails
https://www.flickr.com/photos/lunatmg// vue d'ensemble
"Dans la photographie, il y a une réalité si subtile qu'elle devient plus vraie que la réalité" - Alfred Stieglitz
-
- Intarissable
- Messages : 11097
- Enregistré le : vendredi 21 octobre 2005 à 11:05
- Localisation : Plougastel-Daoulas
Re: Les émotions
Et le fait que ta mère te laisse à l'école, ça te faisait quoi exactement?
Tu ne pleurais pas parce que tu savais qu'elle reviendrait?
Ceci dit, je dis cela, mais ma fille a fait exactement la même chose en maternelle, nous étions étonnés mais contents de voir qu'elle ne pleurait pas non plus....ce que nous ne savions pas c'est qu'elle pleurerait quand on est revenu la chercher alors que les autres enfants étaient heureux de retrouver leurs parents...!!!!
(Elle trouvait ça super l'école: pleins de jouets .!!!...bon, ça a bien changé depuis..... )
Tu ne pleurais pas parce que tu savais qu'elle reviendrait?
Ceci dit, je dis cela, mais ma fille a fait exactement la même chose en maternelle, nous étions étonnés mais contents de voir qu'elle ne pleurait pas non plus....ce que nous ne savions pas c'est qu'elle pleurerait quand on est revenu la chercher alors que les autres enfants étaient heureux de retrouver leurs parents...!!!!
(Elle trouvait ça super l'école: pleins de jouets .!!!...bon, ça a bien changé depuis..... )
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
-
- Prolifique
- Messages : 1669
- Enregistré le : lundi 18 janvier 2010 à 17:22
Re: Les émotions
Hé ben, je crois que ça dépend des cas.Murielle a écrit :soit, comme toi Oméga je prends le contre-pied en affichant une sérénité désarmante.!!!
Je suis fière quand j'y arrive car j'ai remarqué que dans ce cas précis, la tension retombe....
Ca désamorce le conflit et le résultat est positif....alors qu'en répondant de façon agressive, ça alimente la discussion de façon négative.
Entre gens éduqués, sans doute.
Face à des gamins (ou des adultes) mal élevés, ça ne désarme rien, bien au contraire. Trop contents de pouvoir abuser de la situation et de trouver un souffre-douleur. Là, il serait sans doute nécessaire de monter fermement au créneau?
Enfin, je ne sais pas comment toi tu vois les choses?
Ben là encore, possible de monter au créneau sans abandonner le contrôle aux émotions.Soit, je monte au créneau et souvent c'est pas bien car là encore mes émotions prennent le pas et je dis des choses qui dépassent ce que je voulais dire (et je le regrette ensuite)
Dire des choses qui dépassent ce que je voulais dire, je crois pouvoir affirmer que cela ne m'arrive jamais. Quand je passe à l'agression, je sais pourquoi, c'est intentionnel, froid, maîtrisé, et je dis très exactement ce que je pense et ce que je veux dire. Donc zéro regret par la suite. (pas forcément très compatissant, mais c'est ainsi)
Par contre, faut vraiment me rentrer dans le lard très manifestement et très longtemps pour que j'en arrive là.
Oui, je m'en rends compte! Tout comme toi quand tu pleures la mort d'ET!Est-ce que quand ça arrive, tu t'en rends compte ou bien est-ce après que tu analyses ta façon d'être?
Après, quand j'analyse, je me rends compte des réactions des gens... que je mémorise mais ne comprends pas forcément sur le coup.
Je me souviens avoir pleuré et traîné des pieds quelques fois, les jours de rentrées scolaires... qui signaient surtout le renouveau de mes tourments.
Si je n'ai plus pleuré plus tard, ce n'était pas par maturité mais par lassitude...
C'était pas la joie, l'école, hein!
«Nous sommes tous des farceurs: nous survivons à nos problèmes.» (Cioran)
-
- Intarissable
- Messages : 11097
- Enregistré le : vendredi 21 octobre 2005 à 11:05
- Localisation : Plougastel-Daoulas
Re: Les émotions
Je crois que c'est là LA grosse différence....Je ne suis plus capable de raisonner si la colère prend le pas....Je ne sais plus où j'en suis, je suis complètement envahie.!Dire des choses qui dépassent ce que je voulais dire, je crois pouvoir affirmer que cela ne m'arrive jamais. Quand je passe à l'agression, je sais pourquoi, c'est intentionnel, froid, maîtrisé, et je dis très exactement ce que je pense et ce que je veux dire. Donc zéro regret par la suite. (pas forcément très compatissant, mais c'est ainsi)
Par contre, faut vraiment me rentrer dans le lard très manifestement et très longtemps pour que j'en arrive là.
L'émotion est telle que je ne suis plus en mesure de discerner les évènements....
Les rares fois où j'ai pu exprimer une grosse colère froide et calculée, c'est que c'était quelque chose de préparé à l'avance.! Si c'est dans l'instant....brrrr....Je m'en veux après-coup, en me disant "j'aurai dû dire telle ou telle chose ou lieu de...."....
En revanche, où je te rejoins, c'est qu'il faut m'avoir poussée très loin pour que je lâche le lest....Je tente d'abord la diplomatie....maintenant, si il y a mauvaise foie en face....là, c'est dur, très dur.
S'il y a une chose que j'apprécie par dessus tout chez vous: c'est votre franchise.! Certes, cela peut souvent décontenancer les NT car ce n'est pas "l'usage", mais ça a le mérite d'être clair et de savoir où l'on va....Heureusement, il y a quand même des NT francs et directs quand même.!
Ben là, franchement....je ne comprends pas....ou alors, il doit y avoir quelque chose d'autre dans ton comportement que j'ignore et qui fait que les gens en face ont saisi la brèche et en profitent?Là, il serait sans doute nécessaire de monter fermement au créneau?
Enfin, je ne sais pas comment toi tu vois les choses?
J'ai toujours remarqué (jusqu'à aujourd'hui )que si l'on restait calme en face de quelqu'un en pétard, ça avait pour effet de calmer les tensions.....
Si ce n'est pas le cas pour toi, oui alors, je te suggère de monter au créneau et de leur clore le clapet.! Non mais.! D'autant que tu n'auras pas ces émotions envahissantes pour parasiter ce que tu aurais à leur dire!
Lorsque tu pleurais pour aller à l'école parce que tu savais que ça allait être dur, en parlais-tu à tes parents?
Parvenais-tu à dire ce qui allait te tourmenter?
Je me disais, en te lisant....qu'un "savant dosage" NT/SA....ferait une personne formidable.!
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
-
- Modératrice
- Messages : 8311
- Enregistré le : vendredi 21 octobre 2005 à 15:02
- Localisation : finistère
Re: Les émotions
Je ne te répondrai pas directement Omega mais je constate que j'étais très sensible et que je deviens de plus en plus mesurée, voire en retrait dans le domaine de l'expression des émotions.
C'est peut-être une question d'âge....
Peut-être aussi à force de vivre avec des aspies et phéno(chic)types...
Quelque part je ressens aussi les choses de façon émoussée.
C'est peut-être une question d'âge....
Peut-être aussi à force de vivre avec des aspies et phéno(chic)types...
Quelque part je ressens aussi les choses de façon émoussée.
Désormais, je réagis de plus en plus comme ça et comme tu l'as évoqué en fin de ton post, c'est une façon de parvenir à gérer des situations difficiles sans s'enfoncer. Ca ne vient pas tout seul, par contre.. je réagis plutôt de manière "compensatrice": quand je sens l'"atmosphère" pencher dans un sens, l'instinct me pousse souvent dans un état opposé, comme pour rétablir l'équilibre. Plus l'environnement est stressant, plus je suis "zen"
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.