Protéger/défendre son enfant

[houtsiplou]

Je suis la maman autiste d'un enfant de 7 ans ayant des caractéristiques autistiques.
Plus mon fils grandit, plus je me retrouve dans des situations difficiles, car plus son comportement est jugé inacceptable selon les normes sociales en vigueur. Par exemple, mon fils a beaucoup de mal à dire bonjour/au revoir (il ne le dit pour ainsi dire jamais), alors que dire bonjour est de la plus extrême importance là où nous vivons (un département d'outre-mer). Un enfant de son âge qui ne dit pas bonjour, c'est jugé totalement inacceptable (les bébés disent déjà bonjour).
Bref, je me retrouve dans des situations où mon fils est attaqué et je n'arrive pas à le défendre/le protéger car je suis alors estomaquée et je n'ai aucune répartie, je ne sais pas réagir (mon autisme ne m'aide pas).
Je donne un exemple parmi tant d'autres: à une fête familiale, comme mon fils ne disait pas au revoir (et il n'avait pas dit bonjour en arrivant), on lui a méchamment dit en le regardant droit dans les yeux «toi, tu es un vilain petit garçon». Il s'est mis à pleurer. Je n'ai pas su réagir et je m'en veux terriblement.
J'aimerais savoir comment vous réagissez, vous parents d'enfants autistes, pour les défendre contre les agressions qu'ils subissent. Avez-vous des idées sur la manière dont je pourrais m'entraîner à mieux prendre la défense de mon fils? Il faut vraiment que j'acquière des compétences sociales/communicationnelles dans ce domaine.

[3enfants]

Bonjour. Suggestion. Tu prépares une fiche avec des pictogrammes rappelant qu'on dit bonjour en arrivant et au revoir en partant. Avant d'aller dans une réunion familiale tu lui rappelles ces règles, en arrivant tu lui rappelles de dire bonjour, s'il le fait bien tu le felicites. Avant de partir tu lui rappelles, toujours avec la fiche illustrée, qu'il faut dire au revoir. Si tout s'est bien passé tu le félicites et tu le récompenses (renforcement positif), ça peut être une récompense symbolique, faire tel jeu avec toi, recevoir une image ou un coloriage associé à ses centres d'intérêt...

[bidouille]

Bonjour

houtsiplou, je ne suis pas autiste mais j'ai le même problème de repartie que toi. Je ne sais pas réagir adéquatement, je manque de repartie...

[houtsiplou]

Mon fils sait qu'il doit dire bonjour, et je le lui rappelle. Le problème, je crois, vient du fait qu'il est extrêmement stressé en situation de contact et qu'il est alors incapable de sortir un mot (s'il vit la même chose que moi, c'est un peu comme si le cerveau se mettait en mode "veille" parce qu'incapable de gérer la situation).

Cependant, ce dont je veux parler ici, c'est de la manière dont les parents peuvent réagir aux agressions des autres adultes vis-à-vis de leurs enfants.
Par exemple, quand on a dit à mon fils "toi, tu es un vilain petit garçon" et qu'il s'est mis à pleurer, je n'ai pas su réagir, je n'ai rien dit. C'est comme si je validais la remarque, alors que j'étais révoltée d'entendre ça. En ne réagissant pas, je lui transmets les messages suivants:
1 oui, tu es un vilain petit garçon
2 tu ne peux pas compter sur ta mère pour te protéger, car elle est trop faible
3 tu as raison d'avoir peur des autres et d'être stressé à leur contact, car ils ont le pouvoir de t'agresser à tout moment et tu ne peux que subir (personne ne te défendra, et toi-même tu n'as pas les compétences pour le faire)
Et je trouve ça horrible
Ce que je voudrais, c'est être capable de réagir de façon à ce que mon fils apprenne que non, les autres n'ont pas le droit de l'agresser, et qu'il est possible de se défendre quand cela arrive. Je crois que c'est avant tout par mon exemple qu'il va apprendre cela, et si j'en suis incapable, c'est catastrophique.

Donc, ce que j'aimerais savoir, c'est comment vous auriez réagi dans cette situation, ou comment vous réagissez dans d'autres situations où votre enfant subit des agressions de la part d'autres personnes.

[freeshost]

Je ne suis pas parent. Je ne suis pas anxieux. Je ne suis donc pas forcément représentatif.

Je suis plutôt du genre à mettre le sujet sur la table. Au minimum, je dirais quelque chose comme "Il est autiste (comme moi ). Il lui faut plus de temps pour apprendre les situations sociales, les interactions sociales."

Autrement, il est possible de s'entraîner à des situations en jouant le théâtre, le fictif.

[houtsiplou]

Je suis plutôt du genre à mettre le sujet sur la table. Au minimum, je dirais quelque chose comme "Il est autiste (comme moi ). Il lui faut plus de temps pour apprendre les situations sociales, les interactions sociales.

C'est en gros ce que j'ai dit la dernière fois que j'ai été confrontée au problème, car moi aussi je suis plutôt du genre à dire les choses telles qu'elles sont (quand j'ose dire quelque chose). Le père pense que ce n'est pas l'idéal comme réponse car il a peur que cela n'aggrave le rejet et les commérages à notre encontre (effectivement, j'ai constaté que l'on observait et commentait nos moindres faits et gestes). Sa famille est extrêmement normative, et ici le monde est petit. Bon, je verrai bien ce qu'il en résultera.

[freeshost]

Si tu ne dis rien, le rejet va élire domicile à coup sûr.

De temps à autres, tu peux remettre le couvert (ou les cartes) sur la table. Une petite piqûre de rappel.

Voire, si tu as le temps de leur expliquer (en petit nombre, quitte à ce que soit une seule personne), leur donner des explications sur les troubles du spectre autistique.

L'ignorance est le terreau de la peur donc du rejet.

[3enfants]

Ma fille n'aime pas faire la bise. Donc pour elle, dire bonjour peut être difficile... Il m'est arrivé d'anticiper toute réaction, voyant en face d'elle une personne commençant le geste de faire la bise et ma fille plutôt être en retrait, en suggérant à ma fille de faire un bisou de princesse, de loin... ça avait suffi à arrêter la personne, qui a répondu au bonjour de ma fille par un bonjour semblable, sans contact.
Après... c'est clair qu'il y en a qui n'apprécient pas son comportement, mais quand ce qu'elle dit est inadapté, je m'efforce de reprendre moi-même ma fille avec des mots adaptés, ça évite les remarques désobligeantes... Le problème, c'est que même ceux qui savent qu'elle a un syndrome d'Asperger ont tendance à penser qu'elle est malpolie etc... Mais elle n'a jamais été traitée de "vilaine", plutôt de malpolie / mal élevée / insolente. Quand je reprends moi-même ma fille, ce sera souvent pour lui dire que sa manière de se comporter ne convient pas, va être prise pour de l'insolence, qu'elle doit aller s'excuser...

[bidouille]

Alors moi dans l'ensemble j'anticipe, j'essaye d'imaginer toutes les choses qu'on pourrait me dire et preparer une réplique. C'est assez épuisant et finalement pas toujours efficace , car on est pas capable d'imaginer a quel point les personnes peuvent être méchantes. Et c'est pas très bon pour le moral, car pour imaginer toutes les méchancetés qui peuvent être dites, on est obligées de voir la personne comme agressive.

Je reste en générale coincée quant l'attaque je ne l'ai pas anticipée.

[davia8]

Bonjour;
Déjà ce qui me choque c'est le terme de vilain, c'est sûr que celan'aidera pas à vouloir dire bonjour.
Je suis souvent confronté à ce genre de situation oùje sais très bien que la situation risque de déraper, là je m'adresse spécifiquement à mon fils en ignorant mon interlocuteur et parfois je balance qu'il est autiste
Je pense que si on explique bien la situation les gens comprennent au mieux ils compatissent au pire ils prennent en pitié mais hélàs iln'y a pas de solutions miracles.
Sinon j'avais vu sur le net mais je ne sais plus la référence une maman qui vendait des cartes expliquant ce qu'est un TSA et ce que peut être une "crise"

[Aby]

Oui, les particularités de nos enfants nous conduisent à des situations compliquées et j'ai aussi du mal à gérer cela. Pour les personnes qui savent que notre enfant autiste, il y a quand même plus de tolérance. Pour ma part, je ne regrette pas d'en avoir parlé à certaines personnes qui adoptent un comportement adapté.
Pour celles qui ne savent pas et à qui je n'ai pas envie de le dire, je leur dis simplement que chaque enfant fonctionne différemment et qu'il peut y avoir de multiples raisons à cela. Parfois aussi, je fais la sourde oreille comme si je n'avais pas entendu la réflexion ou bien au pire je "foudroie" du regard sans rien dire.

[gog]

Aujourd'hui mon fils a eu droit à un sermon dans le bus (il aura 5 ans en mars et il est peu verbal) parce qu'il faisait du bruit en tapotant avec ses pieds dans une espèce de vitre (pas de risque qu'il la casse de cette façon-là mais ça s'entendait un peu), puis la femme s'est adressée à moi en me demandant si ça ne me dérangeait pas qu'elle ait parlé à mon fils. Je lui ai dit que de toute façon c'était déjà fait, puis elle m'a parlé du "vivre ensemble", de la nécessité du dialogue (voyant avec quel enthousiasme j'avais envie de causer avec elle, surtout pour justifier le comportement de mon fils) et de je ne sais quelle connerie. Je lui ai répondu que j'aurais plutôt tendance à expliquer à mon fils de ne pas parler avec n'importe qui, que je ne la connaissais pas et que pour ma part je me sentais tout à fait libre de ne pas parler aux gens si je n'en avais pas envie. Puis je lui ai demandé d'arrêter de me parler.
Elle est retournée s’asseoir .

[Manichéenne]

Il me semble que même sans réagir immédiatement au mieux avec les gens, on peut au moins rattraper un peu avec l'enfant après. Lui dire que ce n'était pas vrai ce que la personne a dit, le rassurer.
Pour ce qui est de répondre aux gens sur le moment, ce n'est pas simple. Mais il me semble que ce qui complique encore c'est de vouloir trouver la bonne répartie, de chercher quoi dire et comment. Et donc laisser se dérouler la scène sans rien faire. Alors parfois pour me débloquer je dis juste "non". Ça suffit à interrompre l'autre, à marquer mon désaccord, à m'obliger à continuer ensuite mais avec quelques secondes pour trouver mes mots. Avec un "non", pas besoin de réfléchir à ce qu'il faut dire ou faire, c'est immédiat. Et l'autre arrête ses remontrances à l'enfant pour se retourner vers l'adulte.

[gog]

Le plus compliqué pour moi dans ces situations-là est de garder mon calme, parce que le premier truc qui me vient c'est d'emplâtrer la personne et je pense que ça se voit. Je suis vraiment obligée de prendre sur moi. Ce n'est pas pour rien que la femme dont je parlais plus haut est partie alors que finalement, je ne lui ai pas dit grand chose. Ces gens-là et leurs certitudes me fatiguent au plus haut point.

[bidouille]

Souvent je ne me rends compte qu'après que c'était une agression.