Un genre personnel

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Mizton
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Re: Un genre personnel

Message par Mizton »

Freeshost, j'ai pensé à "ostie" mais je comprenais pas x) Merci de la traduction.

Hum j'ai du mal à me positionner face à ce que tu dis parce que d'un côté je suis tout à fait d'accord sur la "critique" du "problème" que pose les différences à bcp de gens alors que ça ne les impacte pas directement, mais j'ai du mal à sentir de la bienveillance dans ta remarque sur le fait de se poser certaines questions après la puberté....
Euh... encore heureux que les gens peuvent se poser des questions, se remettre en question, questionner leur identité, leur genre, leur orientation sexuelle, leur religion, leurs valeurs, leurs croyances, leurs façon de penser et d'être, et ce après la puberté.

Si certaines personnes réagissent violemment face à certaines différences, c'est surtout parce que ça remet en cause leurs propres croyances, valeurs, des choses qu'ils pensent être des fondamentaux, des bases qui sont acquises et stables, qui par définition ne sont pas censées être remises en cause (vu qu'ils basent tout sur ces socles, ces fondements de leur pensée etc). Or quand quelqu'un arrive et leur dit, hey, je n'ai pas la même religion que toi, mon Dieu à moi est différent (ou mes dieux), ou qu'ils disent hey, moi je suis un homme mais je suis attiré sexuellement par les hommes, ou encore hey, je suis né mâle mais je suis une femme, hey, mon cerveau fonctionne différemment et je ne suis pas plus bête que toi ni "cassé"... Bah tout ça ça les oblige à reconsidérer ce qu'ils pensaient être des fondamentaux, et à remettre en question ce qui fait qu'eux sont eux.

Pr l'anecdote, quand j'ai annoncé ma transidentité à une amie, elle a répondu "lol". (je lui ai dit par msn, j'avais trop peur du contact direct bref). Je l'ai pas super bien pris, disons que ça m'a blessé que sa réaction ce soit un rire quoi. Elle m'a dit "ha c'est que ça, j'ai cru que t'allais m'annoncer un truc grave ou quoi !". Une part de moi disait "ouah elle le prend bien en fait, elle s'y attendait, n'était pas du tout surprise" et une autre part de moi se demandait si elle me prenait au sérieux réellement ou pas.
Bref, après pendant plusieurs mois elle est devenue extrêmement froide et agressive avec moi, on s'est un peu éloigné parce que je supportais pas ses piques condescendantes. J'ai appris quelques temps après (par elle, qui est venue s'excuser) qu'elle avait agit comme ça parce que le fait que je lui dise ça, ça signifiait que j'étais fixé sur mon genre, sur tout ça, alors qu'elle, elle galérait et se sentait mal avec ça, sans rien y faire. Moi non seulement ça s'était éclairé pour moi, mais en plus j'agissais...
Elle est donc devenue agressive avec moi parce que je lui renvoyais indirectement SES propres problèmes et questionnements à la figure, qu'elle vivait mal cette remise en question.

Je pense que c'est ce qui provoque tant de radicalité, de haine et de violence chez bcp de gens. ça les dérange qu'on leur dise qu'ils ont pu se tromper ou que ce qu'ils pensaient immuables ne l'est finalement pas. ça les énerve parce que ça les pousse à reconsidérer ce qu'ils pensaient acquis, ce sur quoi ils ne s'étaient peut-être jamais posé de questions...

Et pour revenir au fait de se poser des questions sur son identité après la puberté etc... Je ne sais pas si tu as conscience à quel point les pressions sociales et culturelles peuvent pousser des gens à intérioriser ou étouffer leur être... Du pédé qui va se marier et avoir des enfants parce qu'il a passé sa vie avec des œillères, en tentant de se convaincre qu'il était "normal et comme tout le mond", au trans qui juste n'avait jamais entendu ni posé de mot sur ce qu'il ressentait et pensait juste n'avoir pas le choix et devoir subir sa vie... A ceux qui ne font rien par croyances religieuses, bref, ya des tas de gens qui ne peuvent juste pas se poser ce genre de questionnements fondamentaux à ou avant la puberté.... Ya des tas de gens qui luttent contre, en pensant que ça va passer (parce que c'est ce qu'on leur dit ! Regarde, ya encore en 2014 des "cliniques pour soigner l'homosexualité", en Chine, aux USA, surement en Russie etc, et où on te "soigne" à coup d'électrochocs et de tortures diverses). Combien y a t-ils d'autistes diagnostiqués ou qui se reconnaissent asperger à l'âge adulte ?! Bah c'est pareil. Désinformation, non information, ignorance, déni (de soi-même ou de l'entourage), ya des tas de raisons qui font que certaines personnes se posent ce genre de question sur le tard.... Et si au final c'est pour se sentir heureux et épanoui, bah crois-moi, il n'est jamais, jamais trop tard pour se poser ces questions...

Tu vois les enfants qui tombent, se relèvent et ne pleurent qu'une fois qu'ils voient qu'ils saignent ? Bah.. ya bcp de souffrances qui deviennent habituelles, et le jour où on comprend pourquoi, elles deviennent carrément insoutenables. Et soit tu fais le choix d'agir pour être heureux, soit tu te pends. Tu fais pas le choix "de changer de sexe" ou "d'être pédé". Tu fais le choix de l'assumer et de vivre en accord avec qui tu es, c'est tout. C'est pas (qu') une question d'appartenance, c'est une question d'identité, de ce que tu es au fond de toi. Et qu'on te voit toi, pour ce que tu es, et tel que tu es, non pas comme une image derrière laquelle tu te cacherais. Le "vivons heureux vivons cachés" est le pire des mythes que l'on ait pu inculquer aux gens. Je dis pas qu'il faut pour être heureux crier sur tous les toits et affirmer que t'es lesbienne, autiste, trans, musulman, etc. Mais juste avoir la possibilité d'être perçu tel que tu es, de vivre en étant considéré dans le genre que tu es.

A la limite je pense que c'est encore plus violent pour le genre. Parce que bon, l'orientation sexuelle ou la religion c'est pas écrit sur ton front.. Le genre, généralement, et vu la société dans laquelle on vit et qui ressent le besoin constant de savoir si t'es une fille ou un garçon (sans nuance de pouvoir t'inscrire ailleurs que dans ces deux "catégories") ça se voit... Et la violence d'être nié dans son identité, nié dans son être, bah c'est vraiment hard. Après ya des gens qui s'en foutent hein. Ya des gens (cis ou trans) qui s'en tapent qu'on se plante de genre en leur parlant, etc. Mais quand en continue pendant des années et à chaque interaction sociale on se trompe en te parlant, on t'appelle avec des mauvais pronoms, des mauvais prénoms, + éventuellement des trucs sexistes qui te renvoient bien comme il faut dans un genre qui n'est pas le tiens bah :innocent: tu peux juste avoir l'impression que toi tu n'existes pas, que personne ne veut te voir.

ps : je vois pas tous les messages postés pendant que j'écrivais, désolé du coup, je répondais au premier message de freeshost
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freeshost
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Message par freeshost »

Mizton a écrit :Hum j'ai du mal à me positionner face à ce que tu dis parce que d'un côté je suis tout à fait d'accord sur la "critique" du "problème" que pose les différences à bcp de gens alors que ça ne les impacte pas directement, mais j'ai du mal à sentir de la bienveillance dans ta remarque sur le fait de se poser certaines questions après la puberté....
Euh... encore heureux que les gens peuvent se poser des questions, se remettre en question, questionner leur identité, leur genre, leur orientation sexuelle, leur religion, leurs valeurs, leurs croyances, leurs façon de penser et d'être, et ce après la puberté.

Si certaines personnes réagissent violemment face à certaines différences, c'est surtout parce que ça remet en cause leurs propres croyances, valeurs, des choses qu'ils pensent être des fondamentaux, des bases qui sont acquises et stables, qui par définition ne sont pas censées être remises en cause (vu qu'ils basent tout sur ces socles, ces fondements de leur pensée etc).
En fait, un problème me semble être de (vouloir) croire en l'universalité de leurs croyances / principes. Cette volonté d'universaliser me semble nuire à la tolérance de la diversité.
Mizton a écrit :Or quand quelqu'un arrive et leur dit, hey, je n'ai pas la même religion que toi, mon Dieu à moi est différent (ou mes dieux), ou qu'ils disent hey, moi je suis un homme mais je suis attiré sexuellement par les hommes, ou encore hey, je suis né mâle mais je suis une femme, hey, mon cerveau fonctionne différemment et je ne suis pas plus bête que toi ni "cassé"... Bah tout ça ça les oblige à reconsidérer ce qu'ils pensaient être des fondamentaux, et à remettre en question ce qui fait qu'eux sont eux.
Mon fondamental est la liberté pour tout être vivant d'être tel qu'il est, et de tolérer les autres êtres vivants tels qu'ils sont. Accepter la différence comme la similitude.

Peut-être qu'un facteur de zénitude est de toujours envisager qu'on puisse se tromper. On est moins "choqué" ou "bouleversé" quand on apprend qu'on s'est trompé.
Mizton a écrit :Et pour revenir au fait de se poser des questions sur son identité après la puberté etc... Je ne sais pas si tu as conscience à quel point les pressions sociales et culturelles peuvent pousser des gens à intérioriser ou étouffer leur être...
Je n'interdis à personne de se poser des questions. Ce sont juste certaines questions qui me semblent superflues (surtout celles de conformisme). Ce sont justement ces pressions sociales que je honnis. Cette soi-disant nécessité d'"être comme tout le monde", ces maudites pressions sociales qui font paraître importantes des choses qui ne le sont pas tant que ça, qui font des personnes se causer du gros souci supplémentaire pour pas tant que ça, qui font culpabiliser des êtres sur leurs caractéristiques qu'ils n'ont pas choisies. C'est une culpabilité qui me semble qu'on peut réduire, dont on pourrait se passer. [Je ne parle pas de la culpabilité qu'on ressent quand on a fait une erreur ou une bêtise.]
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Re: Un genre personnel

Message par Mizton »

Ha ok je comprends mieux ce que tu voulais dire :) Ce qui est compliqué c'est que les gens pensent qu'ils ont besoin de bases rassurantes pour exister. Des fondamentaux immuables, la stabilité et l'habitude, ça rassure, ce n'est pas vous qui direz le contraire :mrgreen:
Du coup bah c'est difficile quand on t'a inculqué pendant ta vie entière, et au delà de ça pendant des générations, que la base immuable c'est ça, de pouvoir concevoir qu'en fait la base n'est pas si immuable.... ça entraine des réactions du style "le monde va s'effondrer", "c'est la décadeeeeence de la société", "ha attention au monstre de la théorie du geeenre", "aaah, attention à l'envahisseur Etranger qui vient nous voler notre travail (et nos poules!)", "haaa attention à l'hérétique qui vient nous parler d'un autre Dieu que le seul unique vrai notre", "aaah attention au lobby gay (ah ah...) qui vient contaminer nos enfants et les rendre décadeeeents!" ... :/

Ce serait plus sain certainement d'apprendre aux enfants que ce qu'on leur inculque ce nos des valeurs que l'on a, des croyances que l'on a, mais qu'il en existe d'autres qui ne sont pas mieux ni moins bien, juste différentes, et que c'est ok d'être différent... :/ Mais bon.
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Message par freeshost »

Mizton a écrit :Ha ok je comprends mieux ce que tu voulais dire :) Ce qui est compliqué c'est que les gens pensent qu'ils ont besoin de bases rassurantes pour exister. Des fondamentaux immuables, la stabilité et l'habitude, ça rassure, ce n'est pas vous qui direz le contraire :mrgreen:
Du coup bah c'est difficile quand on t'a inculqué pendant ta vie entière, et au delà de ça pendant des générations, que la base immuable c'est ça, de pouvoir concevoir qu'en fait la base n'est pas si immuable.... ça entraine des réactions du style "le monde va s'effondrer", "c'est la décadeeeeence de la société", "ha attention au monstre de la théorie du geeenre", "aaah, attention à l'envahisseur Etranger qui vient nous voler notre travail (et nos poules!)", "haaa attention à l'hérétique qui vient nous parler d'un autre Dieu que le seul unique vrai notre", "aaah attention au lobby gay (ah ah...) qui vient contaminer nos enfants et les rendre décadeeeents!" ... :/

Ce serait plus sain certainement d'apprendre aux enfants que ce qu'on leur inculque ce nos des valeurs que l'on a, des croyances que l'on a, mais qu'il en existe d'autres qui ne sont pas mieux ni moins bien, juste différentes, et que c'est ok d'être différent... :/ Mais bon.
Il y aurait des "valeurs" à désinculquer (et à ne pas inculquer dès la naissance). Et, surtout, il faudrait arrêter d'attacher plus d'importance aux valeurs qu'aux êtres. Vouloir aller au bout de ses idées, c'est tendre vers un extrémisme, vers du fondamentalisme.

Faudrait qu'on arrête de jouer sur les peurs (la menace de la punition), et qu'on y aille mollo sur les besoins (ne pas créer de faux besoins, gérer la dopamine, le système de récompense).

Quant à la stabilité et aux habitudes, je trouve que les personnes sans autisme y sont tout aussi attachées que les personnes avec autisme.
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Re: Un genre personnel

Message par Mizton »

Heu, pour l'attachement aux habitudes, peut-être de façon un peu moins radicale chez les non-autistes quand même :p (surement moins sujet à stress/angoisse en tout cas). Mais oui, chacun a ses rituels, habitudes.
D'accord avec toi en tout cas.
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Re: Un genre personnel

Message par Skadi »

Bah moi, je pense être genderless. Mais attention, je ne suis pas neutrois ou genderfluid !
Genderless. Ah, et je suis en cours de diagnostiiiiic.
Je me suis jamais posé la question du genre et j'en ai rien à péter.
Ce qui fait que paradoxalement, j'ai passé du temps à m'intéresser à la communauté genderqueer, parce que j'y comprends mais vraiment QUE DALLE. :?
C'est pas faute d'essayer pourtant.
Mais bon, voilà.
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Diagnostic juin(?) 2015: TSA ni infirmé ni confirmé.
Ne souhaite pas poursuivre de démarches par manque d'énergie/temps/argent et volonté.
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Re: Un genre personnel

Message par freeshost »

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Le sacre d'une fillette transgenre en couverture du «National Geographic»

Pour son numéro de janvier dédié à la transidentité, le magazine américain a photographié Avery Jackson, une petite fille de 9 ans née dans un corps de garçon

Doux minois au nez retroussé, chevelure et pyjama roses, Avery Jackson, 9 ans, prend nonchalamment la pose. Petite fille née dans un corps de garçon, elle incarne la «révolution du genre». Le «National Geographic» l’a choisie pour illustrer son numéro de janvier prochain qui sortira officiellement le 27 décembre. Une première dans l’histoire du célèbre magazine américain, plus connu pour ses photos magistrales de faune et flore que pour les débats de société. Photographiée par Robin Hammond, l’enfant transgenre porte en elle un espoir de reconnaissance pour la communauté LGBT. Progrès ou hérésie, le geste divise les internautes.

«Je ne suis pas un monstre»

«Ce qu’il y a de bien avec le fait d’être devenue une fille, c’est que je ne suis plus obligée de faire semblant d’être un garçon.» Cette citation d’Avery Jackson, en une de l’édition consacrée à la diversité de multiples points de vue, sonne comme une évidence. Son jeune âge et sa spontanéité donnent à sa transformation un caractère naturel. Sa consécration le confirme: être transgenre est un phénomène ordinaire qui doit être accepté comme tel. «Je me sens si heureuse et fière d’être transgenre. […] Je ne suis pas un monstre. Je ne fais pas peur. Je veux simplement être traitée comme n’importe quel autre être humain», confie la fillette au «Paper Magazine». C’est précisément ce qui fait débat.

Avery's story

«L’actualité des célébrités est très couverte, mais on ne s’est jamais vraiment intéressé au quotidien de vraies personnes qui font face tous les jours à la transphobie, dans des salles de classe ou sur leur lieu de travail», explique la rédactrice en chef à NBC News. Pour illustrer l’étendue du spectre de la transidentité, un groupe de jeunes s’affiche en quatrième de couverture. Transgenres, intersexes, androgynes, dreadlocks, peau métisse et yeux bridés cohabitent pour dire la différence. Au-delà du papier, un documentaire intitulé «Gender Revolution: A Journey with Katie Couric» aborde la question du genre sans tabous. Courageuse pour les uns, opportuniste pour les autres, la démarche interpelle.

Contrer le marketing genré

Sur la page Facebook du «National Geographic», la photo réjouit les détracteurs d’une société normative et d’un marketing genré. «Les frontières de ce qui définit un garçon ou une fille sont lentement en train de disparaître, commente un internaute. Qu’un garçon joue avec des poupées ou qu’une fille refuse de porter une robe rose n’est plus considéré comme étrange.» «Le genre n’a rien à voir avec la configuration génitale, c’est une question de perception sociale», appuie un autre. Pour contrer cette interprétation, certains convoquent l’argument scientifique: «Vous êtes soit XX soit XY. D’un point de vue génétique, c’est très simple.»

Le débat entre partisans de l’émancipation des transgenres et conservateurs fait également rage sur Twitter. «Je suis désolé pour les jeunes enfants de cette génération contraints de grandir dans la confusion pour que leurs parents puissent se sentir spéciaux et progressistes», condamne @dscott85. «Cette génération? L’homosexualité existe depuis toujours, rétorque maladroitement @Iam_Letosexual. Renseigne-toi!»

Tolérance et peur

Au fil des commentaires, on relève un «manque criant de tolérance», une «haine» mêlée de «peur» ou au contraire une «apologie des troubles mentaux». «Nous ne sommes pas tous faits de la même manière, pourquoi est-ce si dur à comprendre?» s’indigne une internaute. Certains tentent malgré tout d’ironiser: «Le bébé est né, est-ce une fille ou un garçon? Aucune idée, laissons-le décider dans quelques années.»

Il y a seulement vingt ans, une telle une n’aurait pas été envisageable. Un pas a indéniablement été franchi par le «National Geographic», même s’il ne fait pas l’unanimité.
Source : LeTemps.Ch

National Geographic - 2017.01.

National Geographic - Our Gender Issue Prompted Many Comments. Here We Respond.
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Re: Un genre personnel

Message par freeshost »

Dans l'unn des articles de l'édition janvier 2017 à paraître du National Geographic, on peut lire :
Still, one finding in transgender research has been robust: a connection between gender nonconformity and autism spectrum disorder (ASD). According to John Strang, a pediatric neuropsychologist with the Center for Autism Spectrum Disorders and the Gender and Sexuality Development Program at Children’s National Health System in Washington, D.C., children and adolescents on the autism spectrum are seven times more likely than other young people to be gender nonconforming. And, conversely, children and adolescents at gender clinics are six to 15 times more likely than other young people to have ASD.

Emily Brooks, 27, has autism and labels herself nonbinary, though she has kept her birth name. A slender person with a half-shaved head, turquoise streaks in her blond hair, and cute hipster glasses, Brooks recently finished a master’s degree at the City University of New York in disability studies and hopes eventually to create safer spaces for people who are gender nonconforming (which she defines quite broadly) and also have autism. Such people are battling both “ableism” and “transphobia,” she told me over soft drinks at a bar in midtown Manhattan. “And you can’t assume that a place that’s going to be respectful of one identity will be respectful of the other.”
Et même, une découverte dans la recherche transgenre s'est révélée robuste : une connexion [corrélation] entre la non-conformité au genre et le trouble du spectre autistique. Selon John Strang, un pédiatre neuropsychologue avec le Center for Autism Spectrum Disorders and the Gender and Sexuality Development Program at Children's National Health System à Washington, D.C., les enfants et les adolescents sur le spectre autistique sont sept fois plus susceptibles que les autres jeunes d'avoir un genre non-conforme. Et, dans l'autre sens, les enfants et les adolescents avec non-conformité du genre sont six à quinze fois plus susceptibles que les autres jeunes d'avoir des TSA.

Emily Brook, 27 ans, est autiste et se définit elle-même comme non-binaire, même si elle a gardé son prénom de naissance. Une personne mince avec une tête à demi-rasée, des bandes turquoises dans ses cheveux blonds, et de belles lunettes hipster, Brooks a récemment fini un diplôme de maîtrise (master) à la City University de New York dans les études sur le handicap et espère éventuellement créer des espaces plus sûrs/sécurisés pour les personnes dont le genre n'est pas conforme au sexe (donc les non-cis), qu'elle définit assez largement. Et elle est aussi autiste. De telles personnes se battent à la fois contre le capacitisme et la transphobie, me dit-elle autour de soft drinks (boissons non alcoolisées) en centre ville de Manhattan. "Et vous ne pouvez pas partir de l'idée qu'une place qui sera respectueuse d'une identité le sera (automatiquement) aussi pour une autre."

Lexique : capacitisme / ableism (non, rien à voir avec Abel ou des groupes abéliens :lol: ).
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Re: Un genre personnel

Message par freeshost »

Mizton, est-ce que toutes les personnes transgenres veulent changer de sexe ? S'il y en a qui ne le veulent pas, pour quelles raisons ? Peux-tu détailler ou donner des exemples ?
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Re: Un genre personnel

Message par Mizton »

Si par "changer de sexe" tu entends "faire une chirurgie génitale permettant aux femmes trans d'avoir une vulve et un vagin, et aux hommes trans d'avoir un scrotum et un pénis + long que celui d'origine", alors non, toutes les personnes trans n'en ressentent pas le besoin ou l'envie. Ya plein de raisons possibles à cela :
- parce que ça ne définit pas le genre, et que certaines personnes ne ressentent pas le besoin d'avoir une vulve/un pénis pour se sentir + ou - légitime à être homme/femme/autre genre.
- parce que certain-e-s souhaitent rester fertiles (!)
- parce que certain-e-s apprécient (ou aiment ou adorent) leurs organes génitaux tels quels et ne ressentent pas/plus/peu de dysphorie à leur endroit,
- parce que certain-e-s les utilisent et en sont satisfait-e-s (faire des chirurgies génitales n'est pas sans risque en terme de fonctionnalité, de sensations érogènes, etc)
- parce qu'iels n'en ont pas les moyens financiers,
- parce qu'iels ne sont pas satisfait-e-s des résultats des chirurgies actuelles (ça c'est surtout valable pour les hommes trans)...

Parfois pour plusieurs de ces raisons à la fois. Parfois juste parce que l'idée de devoir exposer leurs organes génitaux est plus violente que celle de conserver ce qu'iels ont entre les jambes (et qui pour certaines personnes ne leur servent qu'à uriner).

Un article ci-dessous sur une femme trans qui n'a pas de dysphorie physique et qui ne ressent pas le besoin ni de prendre des hormones, ni de faire des chirurgies :) (et bon, elle a la chance de pouvoir être reconnue en tant que femme sans faire de transition médicale, ce qui n'est pas le cas de tout le monde : un certain nombre de personnes trans ne font des démarches médicales que par nécessité sociale, pour pouvoir être reconnues dans leur genre réel, et non par besoin de modifier leur corps...)

Donc pour résumer : il y a des personnes trans qui transitionnent médicalement uniquement pour elles-mêmes (sans que l'aspect social rentre en compte), d'autres qui transitionnent médicalement uniquement pour l'aspect social (alors que si elles étaient reconnues dans leur genre par toustes, elles ne ressentiraient pas le besoin de transitionner médicalement), d'autres qui transitionnent médicalement pour elles-mêmes ET pour l'aspect social, et d'autres encore qui ne transitionnent pas médialement.
"Transitionner" ne signifiant pas "suivre un ensemble de démarches donné". ça recouvre des expériences totalement différentes d'une personne à l'autre, suivant les besoins de chacun-e.
En gros : il n'y a pas de règle, chacun-e est différent-e, chacun-e vit son corps différemment, et toute expérience est légitime :)

http://www.journaldemontreal.com/2016/0 ... --obstacle
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Re: Un genre personnel

Message par freeshost »

Merci pour ta réponse. Si je posais la question, c'était pour argumenter sur un autre forum. :mrgreen:

En plus, c'est bien, tu cites un article du Journal de Montréal. C'est sur un forum peuplé de Québécoixs. :lol:
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Re: Un genre personnel

Message par Samfelsouth »

Emily Brook, 27 ans, est autiste et se définit elle-même comme non-binaire, même si elle a gardé son prénom de naissance. Une personne mince avec une tête à demi-rasée, des bandes turquoises dans ses cheveux blonds, et de belles lunettes hipster, Brooks a récemment fini un diplôme de maîtrise (master) à la City University de New York dans les études sur le handicap et espère éventuellement créer des espaces plus sûrs/sécurisés pour les personnes dont le genre n'est pas conforme au sexe (donc les non-cis), qu'elle définit assez largement. Et elle est aussi autiste. De telles personnes se battent à la fois contre le capacitisme et la transphobie, me dit-elle autour de soft drinks (boissons non alcoolisées) en centre ville de Manhattan. "Et vous ne pouvez pas partir de l'idée qu'une place qui sera respectueuse d'une identité le sera (automatiquement) aussi pour une autre."
Autiste, non-binaire qui se bat contre le capacitisme et la transphobie : dans mes bras ! :love:
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Message par freeshost »

Mizton a écrit :Si par "changer de sexe" tu entends "faire une chirurgie génitale permettant aux femmes trans d'avoir une vulve et un vagin, et aux hommes trans d'avoir un scrotum et un pénis + long que celui d'origine", alors non, toutes les personnes trans n'en ressentent pas le besoin ou l'envie. Ya plein de raisons possibles à cela :
- parce que ça ne définit pas le genre, et que certaines personnes ne ressentent pas le besoin d'avoir une vulve/un pénis pour se sentir + ou - légitime à être homme/femme/autre genre.
- parce que certain-e-s souhaitent rester fertiles (!)
- parce que certain-e-s apprécient (ou aiment ou adorent) leurs organes génitaux tels quels et ne ressentent pas/plus/peu de dysphorie à leur endroit,
- parce que certain-e-s les utilisent et en sont satisfait-e-s (faire des chirurgies génitales n'est pas sans risque en terme de fonctionnalité, de sensations érogènes, etc)
- parce qu'iels n'en ont pas les moyens financiers,
- parce qu'iels ne sont pas satisfait-e-s des résultats des chirurgies actuelles (ça c'est surtout valable pour les hommes trans)...

Parfois pour plusieurs de ces raisons à la fois. Parfois juste parce que l'idée de devoir exposer leurs organes génitaux est plus violente que celle de conserver ce qu'iels ont entre les jambes (et qui pour certaines personnes ne leur servent qu'à uriner).

Un article ci-dessous sur une femme trans qui n'a pas de dysphorie physique et qui ne ressent pas le besoin ni de prendre des hormones, ni de faire des chirurgies :) (et bon, elle a la chance de pouvoir être reconnue en tant que femme sans faire de transition médicale, ce qui n'est pas le cas de tout le monde : un certain nombre de personnes trans ne font des démarches médicales que par nécessité sociale, pour pouvoir être reconnues dans leur genre réel, et non par besoin de modifier leur corps...)

Donc pour résumer : il y a des personnes trans qui transitionnent médicalement uniquement pour elles-mêmes (sans que l'aspect social rentre en compte), d'autres qui transitionnent médicalement uniquement pour l'aspect social (alors que si elles étaient reconnues dans leur genre par toustes, elles ne ressentiraient pas le besoin de transitionner médicalement), d'autres qui transitionnent médicalement pour elles-mêmes ET pour l'aspect social, et d'autres encore qui ne transitionnent pas médialement.
"Transitionner" ne signifiant pas "suivre un ensemble de démarches donné". ça recouvre des expériences totalement différentes d'une personne à l'autre, suivant les besoins de chacun-e.
En gros : il n'y a pas de règle, chacun-e est différent-e, chacun-e vit son corps différemment, et toute expérience est légitime :)

http://www.journaldemontreal.com/2016/0 ... --obstacle
Ça ne te dérange pas que je cite ta réponse, sur l'autre forum, sans citer ton pseudonyme, sans citer le forum ASPERANSA ?
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
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Mizton
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Re: Un genre personnel

Message par Mizton »

Pas de problème !
Compagnon NPTT (neuro-pas-très-typique) d'aspicot :) -> HPI confirmé
Et Annihilator assumé :p