[Index Politique] Pour discuter de politique, c'est par ici !
-
- Prolifique
- Messages : 3165
- Enregistré le : mercredi 11 novembre 2015 à 13:43
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
Cela peut aider dans des situations extrême et à rendre justice de manière plus rapidemment pour les affaires importantes (terrorisme, pédophilie, meurtres, viols) mais peut s'avérer négatif pour les affaires de jugement politique (ex : affaire Bygmalion qui peut être annulé).
Diagnostiqué, 24 ans.
-
- Occasionnel
- Messages : 20
- Enregistré le : samedi 19 novembre 2016 à 19:57
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
La politique c'est l'art de se faire des alliés, afin de défendre ses intérêts propres à travers l'établissement de relations collaboratives.
Les "politiques" font donc de la politique.
Les citoyens qui vont voter n'en font pas.
J'aimerais bien qu'on distingue ce qui relève de la politique, et ce qui relève de l'opinion, ce qui relève de la jusitification (statut de représentant du peuple), de ce qui relève de la politique (art de se faire des alliés pour défendre ses intérêts personnels).
Je note que dans l'absolu rien n'empêche "l'intérêt personnel" de désigner l'intérêt du plus grand nombre - quand par exemple on a eu un enfant qui a pris des médicament contrefaits et que notre <intérêt personnel> est de partir en croisade pour limiter à l'avenir ce risque pour les autres enfants.
Voilà j'ai parlé de politique, je ne sais pas trop discuter.
Les "politiques" font donc de la politique.
Les citoyens qui vont voter n'en font pas.
J'aimerais bien qu'on distingue ce qui relève de la politique, et ce qui relève de l'opinion, ce qui relève de la jusitification (statut de représentant du peuple), de ce qui relève de la politique (art de se faire des alliés pour défendre ses intérêts personnels).
Je note que dans l'absolu rien n'empêche "l'intérêt personnel" de désigner l'intérêt du plus grand nombre - quand par exemple on a eu un enfant qui a pris des médicament contrefaits et que notre <intérêt personnel> est de partir en croisade pour limiter à l'avenir ce risque pour les autres enfants.
Voilà j'ai parlé de politique, je ne sais pas trop discuter.
Diagnostique en cours. Depuis déjà longtemps : la procédure est trop énergivore pour moi, et je n'ai pas su trouver les aides pour m'aider à avancer. Depuis peu j'ai un emploi, ce qui complique encore les choses.
-
- Régulier
- Messages : 55
- Enregistré le : jeudi 18 août 2016 à 4:49
- Localisation : auvergne
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
Parler politique ici ?
La politique ... les politiques... ça me donne envie de crier "HéRéTIQUES AU BUCHER !!!!"
Faut tous les cramer et reprendre à zéro, voilà.
La démocratie ça ne peut pas donner de bons résultats : http://maxwellsci.com/print/crjss/v2-255-261.pdf
tout simplement parce que quelle que soit notre intelligence, nous sommes toujours trop incompétents pour nous rendre compte de nos incompétences ( http://gagne.homedns.org/%7Etgagne/cont ... illed.html ), et sommes donc par extension, incapable de juger quelqu'un de plus compétent que nous, ou un idée qui requiert plus de compétences que la notre, et donc quand un groupe "vote" seules les solutions inférieures à la compétence moyenne du groupe peuvent ressortir... et nous ne sommes pas une nation d'intellectuels...
Sauf en petites communautés ou de l'autorité, de la respectabilité, de la notabilité sont détenus naturellement par les plus sages, âgés, cultivés, auquel cas nous nous retrouvons inconsciemment dans une aristocratie démocratique.
L'oligarchie, notre système actuel, nommé gouvernement parlementaire représentatif (m'enfin faudra me dire en quoi de riches vieillards arrivistes et incompétents représentent le peuple), je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que c'est pourri.
L'aristocratie, bha moi je suis pour ! que les plus compétents prennent les décisions, sur une base démocratique bien sur, ça me parait correct, on ne demande pas à un éboueur de faire de la médecine, alors pourquoi demanderait-on à un politicard de prendre des décisions économiques plutôt qu'aux meilleurs économistes ? ou une décision quant au sport, à la santé ou à l'écologie, plutôt qu'à des biologistes ? c'est absurde.
Tout notre ersatz de système est absurde, les inégalités, guerres, la pauvreté devraient faire tilter les gens, je ne comprends pas pourquoi si peu de personnes arrivent à faire le lien entre le système qui fait tourner les choses et les problèmes qu'il engendre
Bon je sais ça ne servait à rien, je venais juste râler gratuitement :p
Dav
La politique ... les politiques... ça me donne envie de crier "HéRéTIQUES AU BUCHER !!!!"
Faut tous les cramer et reprendre à zéro, voilà.
La démocratie ça ne peut pas donner de bons résultats : http://maxwellsci.com/print/crjss/v2-255-261.pdf
tout simplement parce que quelle que soit notre intelligence, nous sommes toujours trop incompétents pour nous rendre compte de nos incompétences ( http://gagne.homedns.org/%7Etgagne/cont ... illed.html ), et sommes donc par extension, incapable de juger quelqu'un de plus compétent que nous, ou un idée qui requiert plus de compétences que la notre, et donc quand un groupe "vote" seules les solutions inférieures à la compétence moyenne du groupe peuvent ressortir... et nous ne sommes pas une nation d'intellectuels...
Sauf en petites communautés ou de l'autorité, de la respectabilité, de la notabilité sont détenus naturellement par les plus sages, âgés, cultivés, auquel cas nous nous retrouvons inconsciemment dans une aristocratie démocratique.
L'oligarchie, notre système actuel, nommé gouvernement parlementaire représentatif (m'enfin faudra me dire en quoi de riches vieillards arrivistes et incompétents représentent le peuple), je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que c'est pourri.
L'aristocratie, bha moi je suis pour ! que les plus compétents prennent les décisions, sur une base démocratique bien sur, ça me parait correct, on ne demande pas à un éboueur de faire de la médecine, alors pourquoi demanderait-on à un politicard de prendre des décisions économiques plutôt qu'aux meilleurs économistes ? ou une décision quant au sport, à la santé ou à l'écologie, plutôt qu'à des biologistes ? c'est absurde.
Tout notre ersatz de système est absurde, les inégalités, guerres, la pauvreté devraient faire tilter les gens, je ne comprends pas pourquoi si peu de personnes arrivent à faire le lien entre le système qui fait tourner les choses et les problèmes qu'il engendre
Bon je sais ça ne servait à rien, je venais juste râler gratuitement :p
Dav
Diagnostiqué le 9 décembre 2016 (enfin ! )
HQI et troubles du spectre autistique de niveau 1 (Asperger).
HQI et troubles du spectre autistique de niveau 1 (Asperger).
-
- Prolifique
- Messages : 3165
- Enregistré le : mercredi 11 novembre 2015 à 13:43
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
1) Çe que je repprocher aux politiques c'est qu'il y a trop de deputé, de communes, trop de cumule de mandats et surtout des carriériste qui font de la politique pour l'argent. Puis surtout le manque d'expérience terrain, entreprise qu'on les politiciens qui n'ont que la politique comme metiers. Comme tu le dis, il faudrait plutot des experts économiques ou banquiers (et pas que des senior comme par exemple Macron) puis aussi des ouvriers, technicien, ingénieur, commerciaux et même chomeurs.
2) un sujet qui me préoccupe : celui de la discrimination à l'embauche. Il faut que l'on éclaircisse çe point. Prenons par exemple un Nigérien et un Français. On dira qu'il y a discrimination à l'embauche car le Nigérien aura 5 fois moins de chance (si si!) d'être embauché qu'un Français. Apres il faudrait piur çela comparer les chances de succès d'un indien, Chinois anglais et Nigérien pour voir si il y a du racisme ou simple fait de privilégier sa culture. (Si un indien à peau foncé'a plus de chance de se faire embauché par un Nigerien, il faudra se poser des questions).Mais d'un côté c'est normal car naturellement les gens (dans tout les pays) auront tendance à privilégier les personnes de mêmes pays. Un peu comme on privilégie la famille et les amis pour le piston. Chaque pays doit prendre sa part de reponsabilité pour développer l'emploi dans son pays. Mais il est necessaire que chaque entreprises integrent à partir de tant de salariés (pour TPE ça pourra être dure) 5-10% de non Francais. On se doit d'aider les autres gens different et d'echanger nos cultures, nos qualités tout en préservant son savoir faire
2) un sujet qui me préoccupe : celui de la discrimination à l'embauche. Il faut que l'on éclaircisse çe point. Prenons par exemple un Nigérien et un Français. On dira qu'il y a discrimination à l'embauche car le Nigérien aura 5 fois moins de chance (si si!) d'être embauché qu'un Français. Apres il faudrait piur çela comparer les chances de succès d'un indien, Chinois anglais et Nigérien pour voir si il y a du racisme ou simple fait de privilégier sa culture. (Si un indien à peau foncé'a plus de chance de se faire embauché par un Nigerien, il faudra se poser des questions).Mais d'un côté c'est normal car naturellement les gens (dans tout les pays) auront tendance à privilégier les personnes de mêmes pays. Un peu comme on privilégie la famille et les amis pour le piston. Chaque pays doit prendre sa part de reponsabilité pour développer l'emploi dans son pays. Mais il est necessaire que chaque entreprises integrent à partir de tant de salariés (pour TPE ça pourra être dure) 5-10% de non Francais. On se doit d'aider les autres gens different et d'echanger nos cultures, nos qualités tout en préservant son savoir faire
Diagnostiqué, 24 ans.
-
- Modérateur
- Messages : 1631
- Enregistré le : lundi 21 décembre 2015 à 18:54
- Localisation : Greenwich, UK (GMT+0)
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
DD_isamu : Je relève beaucoup de caricatures dans ton message qui, en tant qu'étudiant en sciences politiques, m'interpellent assez pour que je puisse réagir. Loin de moi l'intention d'utiliser mon statut en tant qu'argument d'autorité, mais tout de même il y a quelque part le niveau zéro de l'argumentation dans ce message de sorte qu'il possède énormément de clichés rassemblés en un même point, et je le dis sans ambages : cela est gênant.
D'abord tu sembles surpris que nous parlions de politique ici. Eh bien oui la politique est un sujet comme un autre, si bien qu'Aristote disait que tout était politique dans la cité, ce qui rend le sujet encore plus majeur. À chacun de lui donner l'importance qu'il souhaite, personnellement c'est mon intérêt restreint et j'en parlerai jusqu'à ce que quelqu'un vienne m'assassiner dans mon sommeil pour que j'évite ce sujet.
Alors ensuite tu appelles au meurtre des politiques. Bon, je me doute que derrière cette formule hyperbolique se cache un argument-massue du tous-pourris et du fait que comme tu le dis, il faut renouveler totalement le personnel politique en place. Alors les raisons qui te poussent à dire cela sont nombreuses, je suppose qu'il y a au première desquelles la corruption qui, je le rappelle parce que c'est important — c'est 2% du personnel politique en fonction, sur plus de 100 000 personnes en responsabilité. Cela est à la fois beaucoup et peu. Beaucoup, parce que les médias se braquent là-dessus comme les chiffres de la récidive (qui sont tout aussi faibles pourtant) afin de créer du spectaculaire. Sois certain que Jérôme Cahuzac, c'est l'anti-modèle du politique, et que personne n'a rien à lui envier dans ce milieu, hormis quelques-uns comme Balkany ou Sarkozy. Les généralisations abusives permettent les discours démagogiques qui sont nourris avec ces arguments ce pour quoi j'entends les réfuter absolument du point de vue de la logique critique.
Au sujet de la démocratie, je suis d'accord avec toi que ce n'est pas le bon modèle. Je préfère la démarchie (http://www.wikiberal.org/wiki/D%C3%A9marchie ; http://www.pauljorion.com/blog/2013/07/ ... -leonardi/ — je te mets même un lien contre ce concept pour que tu puisses forger ton avis dans l'objectivité).
jhn :
En tout état de cause, la politique n'est pas un art, et la politique a plusieurs sens, dont un sens scientifique que tu me sembles renier.
D'abord tu sembles surpris que nous parlions de politique ici. Eh bien oui la politique est un sujet comme un autre, si bien qu'Aristote disait que tout était politique dans la cité, ce qui rend le sujet encore plus majeur. À chacun de lui donner l'importance qu'il souhaite, personnellement c'est mon intérêt restreint et j'en parlerai jusqu'à ce que quelqu'un vienne m'assassiner dans mon sommeil pour que j'évite ce sujet.
Alors ensuite tu appelles au meurtre des politiques. Bon, je me doute que derrière cette formule hyperbolique se cache un argument-massue du tous-pourris et du fait que comme tu le dis, il faut renouveler totalement le personnel politique en place. Alors les raisons qui te poussent à dire cela sont nombreuses, je suppose qu'il y a au première desquelles la corruption qui, je le rappelle parce que c'est important — c'est 2% du personnel politique en fonction, sur plus de 100 000 personnes en responsabilité. Cela est à la fois beaucoup et peu. Beaucoup, parce que les médias se braquent là-dessus comme les chiffres de la récidive (qui sont tout aussi faibles pourtant) afin de créer du spectaculaire. Sois certain que Jérôme Cahuzac, c'est l'anti-modèle du politique, et que personne n'a rien à lui envier dans ce milieu, hormis quelques-uns comme Balkany ou Sarkozy. Les généralisations abusives permettent les discours démagogiques qui sont nourris avec ces arguments ce pour quoi j'entends les réfuter absolument du point de vue de la logique critique.
Au sujet de la démocratie, je suis d'accord avec toi que ce n'est pas le bon modèle. Je préfère la démarchie (http://www.wikiberal.org/wiki/D%C3%A9marchie ; http://www.pauljorion.com/blog/2013/07/ ... -leonardi/ — je te mets même un lien contre ce concept pour que tu puisses forger ton avis dans l'objectivité).
Or cela déraille quand tu parles d'oligarchie. L'oligarchie c'est le gros mot utilisé par ceux qui sont opposés à la République. Oligarchie c'est un terme qui ne renvoie pas à la réalité. La Chine est une oligarchie. La Corée du Nord est une oligarchie, les vrais oligarchies ne sont pas démocratiques, alors quand on se plaint toujours de ce qui se passe dans notre pays, il faut prendre un peu de recul sur la réalité pour regarder si c'est aussi pire qu'on le dit. Si on était sous une oligarchie, tu ne pourrais pas écrire cela. Dans la simple mesure où une oligarchie se couple avec une autocratie, une ploutocratie ou tout ce qui verrouille un pouvoir et enferme au sens de dictature de classes comme en Inde, la société. Ce n'est pas le cas en France, nous avons effectivement un pays qui est fontaine de justice, un pays très abouti en termes de libertés individuelles et de démocratie — quoi qu'en dise — ; alors cela est loin d'être parfait (jurisprudence britannique par exemple, qui ont un meilleur système à mon sens) mais c'est solide quand même et on peut prétendre sans orgueil au palmarès des dix nations les plus sincères dans ce domaine.L'oligarchie, notre système actuel, nommé gouvernement parlementaire représentatif (m'enfin faudra me dire en quoi de riches vieillards arrivistes et incompétents représentent le peuple), je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que c'est pourri.
Ce n'est pas l'aristocratie ça, c'est la méritocratie élitiste. Elle est prônée par Hayek dans son livre Droit, Législation et Liberté. J'y suis favorable aussi mais c'est une question d'idéologie : cela ne pourra jamais se faire, de ce fait je me concentre en des solutions pragmatiques. La France a testé tous les régimes possibles et imaginables depuis 1789, où elle a été qualifiée de laboratoire de droit constitutionnel, l'aristocratie en place sous la Restauration n'a pas permis au pays de trouver un équilibre tel qu'il l'a trouvé sous la Vème République.L'aristocratie, bha moi je suis pour ! que les plus compétents prennent les décisions, sur une base démocratique bien sur, ça me parait correct, on ne demande pas à un éboueur de faire de la médecine, alors pourquoi demanderait-on à un politicard de prendre des décisions économiques plutôt qu'aux meilleurs économistes ?
jhn :
Non. Ce n'est pas ça. Vu que les définitions peuvent être très caricaturales je me permets de partager une partie de mon cours à ce sujet © Thomas Hélène, professeure de sciences politiques à l'université d'Aix-Marseille. Cela va être un peu long et désolé pour les fautes de frappes.La politique c'est l'art de se faire des alliés, afin de défendre ses intérêts propres à travers l'établissement de relations collaboratives.
Les "politiques" font donc de la politique.
En tout état de cause, la politique n'est pas un art, et la politique a plusieurs sens, dont un sens scientifique que tu me sembles renier.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Il n'y a qu'une seule vérité !
Autiste Asperger de 19 ans. 1型糖尿病。
Je suis un Dahu, étudiant en 3A à Sciences-Po.
♔ Lien vers le serveur Discord Asperansa : https://discord.gg/autisme.
J'étais anciennement Castiel.
Autiste Asperger de 19 ans. 1型糖尿病。
Je suis un Dahu, étudiant en 3A à Sciences-Po.
♔ Lien vers le serveur Discord Asperansa : https://discord.gg/autisme.
J'étais anciennement Castiel.
-
- Régulier
- Messages : 55
- Enregistré le : jeudi 18 août 2016 à 4:49
- Localisation : auvergne
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
académie française, 9e édition :Castiel a écrit :DD_isamu : Je relève beaucoup de caricatures dans ton message qui, en tant qu'étudiant en sciences politiques, m'interpellent assez pour que je puisse réagir. Loin de moi l'intention d'utiliser mon statut en tant qu'argument d'autorité, mais tout de même il y a quelque part le niveau zéro de l'argumentation dans ce message de sorte qu'il possède énormément de clichés rassemblés en un même point, et je le dis sans ambages : cela est gênant.
D'abord tu sembles surpris que nous parlions de politique ici. Eh bien oui la politique est un sujet comme un autre, si bien qu'Aristote disait que tout était politique dans la cité, ce qui rend le sujet encore plus majeur. À chacun de lui donner l'importance qu'il souhaite, personnellement c'est mon intérêt restreint et j'en parlerai jusqu'à ce que quelqu'un vienne m'assassiner dans mon sommeil pour que j'évite ce sujet.
Alors ensuite tu appelles au meurtre des politiques. Bon, je me doute que derrière cette formule hyperbolique se cache un argument-massue du tous-pourris et du fait que comme tu le dis, il faut renouveler totalement le personnel politique en place. Alors les raisons qui te poussent à dire cela sont nombreuses, je suppose qu'il y a au première desquelles la corruption qui, je le rappelle parce que c'est important — c'est 2% du personnel politique en fonction, sur plus de 100 000 personnes en responsabilité. Cela est à la fois beaucoup et peu. Beaucoup, parce que les médias se braquent là-dessus comme les chiffres de la récidive (qui sont tout aussi faibles pourtant) afin de créer du spectaculaire. Sois certain que Jérôme Cahuzac, c'est l'anti-modèle du politique, et que personne n'a rien à lui envier dans ce milieu, hormis quelques-uns comme Balkany ou Sarkozy. Les généralisations abusives permettent les discours démagogiques qui sont nourris avec ces arguments ce pour quoi j'entends les réfuter absolument du point de vue de la logique critique.
Au sujet de la démocratie, je suis d'accord avec toi que ce n'est pas le bon modèle. Je préfère la démarchie (http://www.wikiberal.org/wiki/D%C3%A9marchie ; http://www.pauljorion.com/blog/2013/07/ ... -leonardi/ — je te mets même un lien contre ce concept pour que tu puisses forger ton avis dans l'objectivité).
Or cela déraille quand tu parles d'oligarchie. L'oligarchie c'est le gros mot utilisé par ceux qui sont opposés à la République. Oligarchie c'est un terme qui ne renvoie pas à la réalité. La Chine est une oligarchie. La Corée du Nord est une oligarchie, les vrais oligarchies ne sont pas démocratiques, alors quand on se plaint toujours de ce qui se passe dans notre pays, il faut prendre un peu de recul sur la réalité pour regarder si c'est aussi pire qu'on le dit. Si on était sous une oligarchie, tu ne pourrais pas écrire cela. Dans la simple mesure où une oligarchie se couple avec une autocratie, une ploutocratie ou tout ce qui verrouille un pouvoir et enferme au sens de dictature de classes comme en Inde, la société. Ce n'est pas le cas en France, nous avons effectivement un pays qui est fontaine de justice, un pays très abouti en termes de libertés individuelles et de démocratie — quoi qu'en dise — ; alors cela est loin d'être parfait (jurisprudence britannique par exemple, qui ont un meilleur système à mon sens) mais c'est solide quand même et on peut prétendre sans orgueil au palmarès des dix nations les plus sincères dans ce domaine.L'oligarchie, notre système actuel, nommé gouvernement parlementaire représentatif (m'enfin faudra me dire en quoi de riches vieillards arrivistes et incompétents représentent le peuple), je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que c'est pourri.
Ce n'est pas l'aristocratie ça, c'est la méritocratie élitiste. Elle est prônée par Hayek dans son livre Droit, Législation et Liberté. J'y suis favorable aussi mais c'est une question d'idéologie : cela ne pourra jamais se faire, de ce fait je me concentre en des solutions pragmatiques. La France a testé tous les régimes possibles et imaginables depuis 1789, où elle a été qualifiée de laboratoire de droit constitutionnel, l'aristocratie en place sous la Restauration n'a pas permis au pays de trouver un équilibre tel qu'il l'a trouvé sous la Vème République.L'aristocratie, bha moi je suis pour ! que les plus compétents prennent les décisions, sur une base démocratique bien sur, ça me parait correct, on ne demande pas à un éboueur de faire de la médecine, alors pourquoi demanderait-on à un politicard de prendre des décisions économiques plutôt qu'aux meilleurs économistes ?
(1)ARISTOCRATIE (tie se prononce cie) n. f. XIVe siècle. Emprunté du grec aristokrateia, « gouvernement des meilleurs », composé de aristos, « le meilleur », et kratein, « commander ».
Petit nombre de personnes généralement considérées comme les plus qualifiées, comme les meilleures du groupe auquel elles appartiennent ; élite. Aristocratie intellectuelle. Une aristocratie d'écrivains. L'aristocratie des lettres, de la science. L'aristocratie du talent, du mérite.
(1)OLIGARCHIE n. f. XIVe siècle. Emprunté, par l'intermédiaire du latin médiéval oligarchia, du grec oligarkhia, proprement « gouvernement d'un petit nombre » (voir Oligarque).
1. Forme de gouvernement où l'autorité souveraine est détenue par un petit nombre de personnes, de familles. L'oligarchie de Sparte. Par méton. ceux qui détiennent le pouvoir dans ce type de gouvernement. Une oligarchie constituée de propriétaires terriens. 2. Par ext. Dans une entreprise, un organisme, un secteur d'activité, mode de fonctionnement donnant le pouvoir de décision à un groupe restreint de personnes. Une oligarchie financière.
'sans ambages' voilà un terme qu'affectionnent beaucoup les sciences po...
Et non, ce n'est pas la peine de vouloir me prêter des intentions, je ne parlais ni de corruption ni d'autre chose, inutile de vouloir en revenir à des terrains familiers.
Je parle du système lui même, son organisation est mauvaise, illogique, incompatible avec nos savoirs scientifiques actuels, concernant la psychologie et la sociologie notamment.
Le mot Démarchie n'existe pas dans le dictionnaire. Il ne désigne qu'une forme d'organisation démocratique, et n'est donc qu'une démocratie.
J'ai utilisé les mots oligarchie et aristocratie dans leurs sens stricts, français, et conformément à leurs racines étymologiques, rien de plus.
Ce n'est pas parce que des despotismes sur une base héréditaire ont utilisé le mot aristocratie que le mot à changé de sens, ce n'est pas parce que des régimes fascistes se targuaient d'être communiste que le sens du mot à changé, je HAIS la novlang, notamment politicarde, servant à restreindre le champ des idées et a contraindre un terrain qui leur est propice.
C'est gênant de voir que quelqu'un qui est en science po, confonde oligarchie avec dictature ou autocratie.
Ta naïveté quant à notre système est navrante, pourtant réfléchir à l'organisation de la république est donné dès l'enseignement primaire, et les constats sont aisés.
Je vois que tu utilises l'argumentation du 'ya pire ailleurs' sans aucun réel argument, détourner le regard n'aide pas à répondre à cet état de fait :
Dans notre république :
1 - Quand le citoyen vote, il se démet de sa citoyenneté, il n'a plus aucune emprise sur les lois, la constitution ou les décisions de son pays, il choisit donc en fait un maitre.
2 - Les "candidats" susceptibles d'accéder au pouvoir sont TOUS issus du même milieu, de la même classe sociale, ont à peu près le même âge, à peu près les mêmes cursus et sont tous incompétents quant aux sujets qu'ils sont censés gérer, d'où que le terme oligarchie s'applique pleinement.
3 - Un "élu" n'est pas redevable au peuple français, mais à ses sponsors et groupes d'intérêts, il défendra sa propre niche sociale et remerciera ses amis, il n'a AUCUNE raison de servir le peuple.
(Il y a quelques années une étude italienne (je n'ai plus le lien mais ça doit se retrouver sur le net) a démontré mathématiquement que dans notre système actuel, mettre en place un gouvernement de gens tirés totalement au hasard serait moins préjudiciable, car chacun défendant ses intérêts propres et le groupe actuellement au pouvoir représentant une minorité extrême de la population, presque n'importe quel autre groupe social serait plus représentatif, et puisque les compétences requises sont minimes la plupart des gens pourraient s'en accommoder sans problème, c'est un fait, les études pour arriver là ne sont pas destinées à permettre de remplir cette fonction avec compétence, mais à y accéder.)
Et encore tout ça, c'est sans prendre en compte les groupes d'intérêts, les industriels et multinationales surpuissants, ni le fait que l'UE a pris le pouvoir sur les politiques nationales, avec aux commandes des personnes non élues et intouchables.
Mais tout ça, c'est bien loin de mon propos initial, qui parlait du système et de son organisation et non de ses rouages, si un jeu est injuste, je ne vais pas débattre, discuter et apprendre ses règles mais je vais plutôt tenter d'en établir un qui est juste, c'est aussi simple que ça.
Les constats sont simples et ont été édictés il y a des millénaires :
-Toute forme de pouvoir corrompt.
-L'Homme est dans 99,99% des cas, égoïste, consciemment ou non, et donc défendra ses intérêts avant ceux des autres.
Des organisations permettent de s'affranchir de ces problèmes, la démocratie athénienne, souvent citée, mais qui mérite d'être étudiée, reste exemplaire en la matière.
Gérer une nation, un peuple, est une responsabilité, non un pouvoir.
Un système politique qui permettrait de concilier responsabilité, gestion par les compétences et démocratie, le tout sans risque de corruption, est possible, et il n'y a pas besoin d'être un Normalien pour s'en rendre compte.
Enfin bref, je n'avais pas envie de retomber dans ce genre de discussion, encore moins avec une personne qui est justement dans la niche que je dénonce, car comme le dit Nietzsche un objet ne peut se juger lui même, puisqu'il se trouve en lui, c'est pourquoi je n'avais fait qu'un trait grossier et humoristique de la chose, je m'en garderai désormais.
Puisque tu sembles un lecteur aguerri, je me permettrai de te recommander "étude sur la théorie démocratique" de Lacharrière, qui est quelque peu pompeux, comme le veut l'usage en politique et économie modernes, mais reste plutôt pertinent. Je suppose que tu as lu le contrat social évidemment ? Alors reste à étudier Athènes, lire un peu, et surtout, vivre en marginal quelques années, on ne peut justement pas avoir de point de vue objectif quand on est intégré au système. (Si tu ne saisis pas ça, lire Nietzsche, qui, même s'il était un con arrogant et égoïste, à pondu quelques trucs pertinents, quoiqu'il faille bien chercher).
Bon je stoppe net ici, c'est mauvais pour mon moral, et j'ai pris pleinement conscience avec le temps, de ce que disait Max Planck : " une nouvelle vérité scientifique ne triomphe jamais en convainquant les opposants et en leur faisant voir la lumière, mais plutôt parce que ses opposants finissent par mourir, et qu’il naît une nouvelle génération à qui cette vérité est familière. ".
En vulgarisé je dirai : on n'abreuve pas un âne qui ne veut pas boire.
Toi et moi perdons notre temps à essayer de convaincre l'autre, ta conviction est faite, tu es en sciences po, la mienne est faite, je suis un marginal qui écrit des livres et qui va vivre en autonomie dans une ferme.
Bonnes continuations, saches qu'il n'y a strictement aucune animosité dans mes mots, et que je ne cherche en aucun cas à offenser.
Dav
Diagnostiqué le 9 décembre 2016 (enfin ! )
HQI et troubles du spectre autistique de niveau 1 (Asperger).
HQI et troubles du spectre autistique de niveau 1 (Asperger).
-
- Modérateur
- Messages : 1631
- Enregistré le : lundi 21 décembre 2015 à 18:54
- Localisation : Greenwich, UK (GMT+0)
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
Ahah, remarquable agglomérat. .
En mettant de côté des attaques ad hominem qui me semblent déplacées, je vais te répondre.
Alors oui, la démarchie n'est pas un mot qui existe en français. Cela va de même pour tout ce qui se rapporte aux combats de la justice sociale. La forme d'écriture neutre par exemple ; iel / elleux, ou des termes plus génériques comme genderfluid... Les idées n'ont pas attendu la langue pour exister, et il y a un vrai non-sens lexical dans ton propos. En me démontrant que le terme n'a pas de définition validée par un consortium de vieux sages, qu'est-ce que tu cherches à dire exactement ? Je crains que tu ne le saches pas toi-même, parce qu'à moins d'avoir pris le temps de lire l'ouvrage qui en parle, il aurait été préférable que tu ne fasses pas une démonstration à l'emporte-pièce.
Il existe pourtant un principe que j'aime bien, je pense qu'il doit motiver les discussions : énoncer, avant de dénoncer. Qu'est-ce que tu dénonces exactement ? Tu restes avare en détails, et ensuite je dois faire quoi avec ton propos si je n'ai pas d'indications pour l'analyser ?
Ce que je lis n'offre que peu de portes d'entrée au débat ; la Vème République est le meilleur régime qu'ait connu la France. Je peux longuement développer dessus personnellement. Reste que, ce n'est peut-être même pas ce dont tu parles et je préférerais me l'éviter si d'aventures, il ne s'agissait pas du sujet que tu évoquais — ce qui, là encore, est possible, mais ce n'est pas moi qui dis que quand il y a un flou, il y a un loup, en l'occurrence il y a un flou et j'aimerais que tu l'explicites sinon on ne peut pas dialoguer — mais peut-être que ton pamphlet n'appelait pas à réponse ?
Tu tentes de jeter le discrédit sur mes propos parce que, selon toi, j'aurais confondu l'oligarchie, avec la dictature ou l'autocratie. Alors à défaut de les diluer, je les ai mis en relation. L'oligarchie implique une dictature, parce que la dictature est le moyen de l'oligarchie pour se pérenniser. Le petit groupe de personnes n'a aucun intérêt à ce que l'autre groupe de personnes, majoritaire, vienne prendre le pouvoir sur elle dans des élections, ce pour quoi les rapports politiques sont biaisés au substrat et ne permettent pas la mise en œuvre sereine d'élections saines avec une véritable liberté de choix.
Exemple : Italie jusqu'à l'opération mani pulite (mains propres), avec quelques résurgences de nos jours. OU le régime syrien, occupé par un pouvoir chiite alors que la population est majoritairement sunnite. OU le régime américain, puisque les États-Unis au sommet de leur pyramide fédérale, ne permettent pas une séparation des pouvoirs qui dégagent clairement la responsabilité des échecs des gouvernants, qu'ils soient du Congrès ou à la Présidence (C.F. le commentaire détaillé de la constitution française par Guy Carcassonne).
Après, il est évidemment plus simple de jeter l'anathème sur ce que je dis pour ne pas avoir à argumenter, mais ce n'est pas moi qui laisserait passer ça.
Cette page à elle seule qui ne contient qu'une liste invalide ton argument. À nouveau, il est très tentant de ta part d'avancer une généralité pour tenter de convaincre ; cela s'appelle de la démagogie ou du populisme. Tu ne présentes dans ce message aucune réflexion politique autre que celle nourrie par des poncifs et des stéréotypes qui sont partagés par ceux qui n'ont pas de culture politique.
Certes, mon propos est dur, mais à la différence du tien, il ne convient ni agressivité, ni sophisme, ni discrédit sur qui tu es. Je ne dis pas que tu n'as aucune réflexion politique, je dis qu'en tous cas, sur deux messages, tu n'es pas capable d'en présenter une qui tient la route, alors il est visiblement tentant pour toi de dézinguer ce que je suis et d'où je viens pour avoir raison mais en fait aux yeux du lectorat je ne suis pas sûr que cela emporte l'adhésion face à des arguments rationnels.
Par ailleurs, les jugements de valeur ne rentrent pas dans mon domaine de compétences. C'est un domaine extrêmement subjectif parce que tu trouveras toujours des gens qui sont POUR ou des gens qui sont CONTRE leurs représentants, à toutes les échelles, et du coup je comprends que cela te provoque la haine (pour reprendre ton terme, je n'invente rien) — en m'opposant à ton propos et en t'imposant la nuance, c'est comme si je reniais la réalité dans laquelle tu crois vivre en terme de politique — tous incompétents ; tous dans la même caste ; TOUS — aussi, cela me semble être l'explication la plus logique face à tes attaques.
En effet, de par l'état vicié de certaines de nos institutions, les gens se sentent dépossédés de leur citoyenneté comme tu le dis — bien que cela ne soit qu'une impression —, or la stochocratie la leur priverait définitivement et il n'y aurait plus de liberté de choix.
Ce sont des pistes à approfondir, mais en l'état, nos institutions fonctionnent, il s'agit juste d'être regardant sur un problème qui se situe à la source ; soit dans le modèle éducatif.
Quid de l'homme naturellement bon de Rousseau ?!
Quid de la notion d'état subjective d'Ernest Renand ?!
Aucune étude scientifique ne confirme ce que tu dis. Aucune thèse politique n'a été aussi absolue dans l'Histoire. Ce que tu dis, est j'emploie ce mot très peu, mais alors là je crois que c'est nécessaire : ce que tu dis est faux.
J'emploie extrêmement peu ce mot auprès des individus, parce que je ne considère pas détenir la vérité. Toutefois, je suis confronté présentement à des arguments démagogiques non sourcés, non prouvés, non fondés en raison. Je peux te prouver tout ce que j'ai avancé jusqu'ici, et toi tu ne le peux pas, parce qu'une majorité de tes arguments sont des contre-vérités que j'ai développées ci-dessus.
Est-ce là, la funeste conséquence de mon appartenance au système ? Visiblement. Au moins je ne fais aucune compromission avec.
Cela dit je te fais cette assurance réciproque (motivée et prouvée) que je n'ai pas non plus été agressif à ton endroit, et tu peux te rendre compte que je spécifie très bien que je parle de ton message, de ce que tu as dit aujourd'hui, et pas de la personne que tu es.
En mettant de côté des attaques ad hominem qui me semblent déplacées, je vais te répondre.
Argument d'autorité. Ce propos est intéressant parce que je ne comprends pas pourquoi il s'inscrit dans une opposition avec ce que je dis, mais la volonté de mettre le dictionnaire de l'Académie Française pour asseoir ton propos confirme qu'il y en a une — pourquoi, les débats sont ouverts cela dit.Le mot Démarchie n'existe pas dans le dictionnaire.
Alors oui, la démarchie n'est pas un mot qui existe en français. Cela va de même pour tout ce qui se rapporte aux combats de la justice sociale. La forme d'écriture neutre par exemple ; iel / elleux, ou des termes plus génériques comme genderfluid... Les idées n'ont pas attendu la langue pour exister, et il y a un vrai non-sens lexical dans ton propos. En me démontrant que le terme n'a pas de définition validée par un consortium de vieux sages, qu'est-ce que tu cherches à dire exactement ? Je crains que tu ne le saches pas toi-même, parce qu'à moins d'avoir pris le temps de lire l'ouvrage qui en parle, il aurait été préférable que tu ne fasses pas une démonstration à l'emporte-pièce.
Quand on ne maîtrise pas un concept, on peut tout-à-fait se renseigner dessus, c'est d'ailleurs ce que j'ai souhaité faire en te proposant le POUR et le CONTRE de la notion. Alors, ta réaction a été un peu inattendue, je relève que tu fais une obsession sur mes études désormais ; oui j'emploie le terme sans ambages, je ne vois pas trop le lien pour autant, je suppose que tu pourras m'éclairer sur ce point.Le mot Démarchie n'existe pas dans le dictionnaire. Il ne désigne qu'une forme d'organisation démocratique, et n'est donc qu'une démocratie.
Puis vient ce propos, alors celui-ci est assez intéressant au demeurant. Le raisonnement constructiviste tend en effet à systématiser la société. C'est à la base du contrat social, peu importe que l'on préfère celui de Hobbes (avec le Léviathan et le tiers) ou celui de Rousseau. De là, il y a eu quatre siècles d'Histoire derrière, et hormis des propos qui cabotinent en parlant d'organisation mauvaise, illogique, incompatible avec nos savoirs scientifiques actuels, je ne vois pas développement.Je parle du système lui même, son organisation est mauvaise, illogique, incompatible avec nos savoirs scientifiques actuels, concernant la psychologie et la sociologie notamment.
Il existe pourtant un principe que j'aime bien, je pense qu'il doit motiver les discussions : énoncer, avant de dénoncer. Qu'est-ce que tu dénonces exactement ? Tu restes avare en détails, et ensuite je dois faire quoi avec ton propos si je n'ai pas d'indications pour l'analyser ?
Ce que je lis n'offre que peu de portes d'entrée au débat ; la Vème République est le meilleur régime qu'ait connu la France. Je peux longuement développer dessus personnellement. Reste que, ce n'est peut-être même pas ce dont tu parles et je préférerais me l'éviter si d'aventures, il ne s'agissait pas du sujet que tu évoquais — ce qui, là encore, est possible, mais ce n'est pas moi qui dis que quand il y a un flou, il y a un loup, en l'occurrence il y a un flou et j'aimerais que tu l'explicites sinon on ne peut pas dialoguer — mais peut-être que ton pamphlet n'appelait pas à réponse ?
Il y a beaucoup d'agressivité je trouve dans ton approche du sujet. Le champ lexical de la haine et du dégoût n'a plus à être mis en avant, et il m'inquiète un peu. Ce que tu appelles la novlangue est à nouveau un argument généraliste pour traiter d'un sujet qui pour le coup était extrêmement précis que je t'ai proposé : la démarchie. À toi d'en tirer les conséquences générales que tu escomptes par là, personnellement cela t'engage mais pas moi, parce que l’extrapolation est beaucoup trop connue en rhétorique pour céder si facilement.je HAIS la novlang, notamment politicarde, servant à restreindre le champ des idées et a contraindre un terrain qui leur est propice.
C'est gênant de voir que quelqu'un qui est en science po, confonde oligarchie avec dictature ou autocratie.
Ton jugement de mes compétences n'est pas à l'aune de ce qui les valide ou non. À dire vrai, je suis extrêmement surpris de quelqu'un qui, en s'offusquant des techniques politicardes pour reprendre son mot, se livrent aux mêmes bassesses argumentatives envers son contradicteur. Il y a là une contradiction dans ton argumentaire belliqueux qui a fusionné de manière très éloquente avec un agglomérat de sophismes.Ta naïveté quant à notre système est navrante, pourtant réfléchir à l'organisation de la république est donné dès l'enseignement primaire, et les constats sont aisés.
Tu tentes de jeter le discrédit sur mes propos parce que, selon toi, j'aurais confondu l'oligarchie, avec la dictature ou l'autocratie. Alors à défaut de les diluer, je les ai mis en relation. L'oligarchie implique une dictature, parce que la dictature est le moyen de l'oligarchie pour se pérenniser. Le petit groupe de personnes n'a aucun intérêt à ce que l'autre groupe de personnes, majoritaire, vienne prendre le pouvoir sur elle dans des élections, ce pour quoi les rapports politiques sont biaisés au substrat et ne permettent pas la mise en œuvre sereine d'élections saines avec une véritable liberté de choix.
Exemple : Italie jusqu'à l'opération mani pulite (mains propres), avec quelques résurgences de nos jours. OU le régime syrien, occupé par un pouvoir chiite alors que la population est majoritairement sunnite. OU le régime américain, puisque les États-Unis au sommet de leur pyramide fédérale, ne permettent pas une séparation des pouvoirs qui dégagent clairement la responsabilité des échecs des gouvernants, qu'ils soient du Congrès ou à la Présidence (C.F. le commentaire détaillé de la constitution française par Guy Carcassonne).
Après, il est évidemment plus simple de jeter l'anathème sur ce que je dis pour ne pas avoir à argumenter, mais ce n'est pas moi qui laisserait passer ça.
Cela n'intéresse en fait pas la question. Tous les pays du monde qui prétendent à être un minimum libre sont des démocraties représentatives (qui est le phénomène que tu décris). Cela est une conséquence d'un principe de réalité, c'est-à-dire celui que sur un vaste territoire, il ne peut pas être supposé qu'une démocratie directe (modèle athénien par exemple) puisse être fonctionnelle parce qu'il s'agissait d'un nombre très limité de citoyens sur un territoire très limité. De fait, ce que tu présentes comme un problème est simplement un constat qui fait force de loi.1 - Quand le citoyen vote, il se démet de sa citoyenneté, il n'a plus aucune emprise sur les lois, la constitution ou les décisions de son pays, il choisit donc en fait un maitre
— http://www.assemblee-nationale.fr/11/tribun/csp1.asp.2 - Les "candidats" susceptibles d'accéder au pouvoir sont TOUS issus du même milieu, de la même classe sociale, ont à peu près le même âge, à peu près les mêmes cursus et sont tous incompétents quant aux sujets qu'ils sont censés gérer, d'où que le terme oligarchie s'applique pleinement.
Cette page à elle seule qui ne contient qu'une liste invalide ton argument. À nouveau, il est très tentant de ta part d'avancer une généralité pour tenter de convaincre ; cela s'appelle de la démagogie ou du populisme. Tu ne présentes dans ce message aucune réflexion politique autre que celle nourrie par des poncifs et des stéréotypes qui sont partagés par ceux qui n'ont pas de culture politique.
Certes, mon propos est dur, mais à la différence du tien, il ne convient ni agressivité, ni sophisme, ni discrédit sur qui tu es. Je ne dis pas que tu n'as aucune réflexion politique, je dis qu'en tous cas, sur deux messages, tu n'es pas capable d'en présenter une qui tient la route, alors il est visiblement tentant pour toi de dézinguer ce que je suis et d'où je viens pour avoir raison mais en fait aux yeux du lectorat je ne suis pas sûr que cela emporte l'adhésion face à des arguments rationnels.
Par ailleurs, les jugements de valeur ne rentrent pas dans mon domaine de compétences. C'est un domaine extrêmement subjectif parce que tu trouveras toujours des gens qui sont POUR ou des gens qui sont CONTRE leurs représentants, à toutes les échelles, et du coup je comprends que cela te provoque la haine (pour reprendre ton terme, je n'invente rien) — en m'opposant à ton propos et en t'imposant la nuance, c'est comme si je reniais la réalité dans laquelle tu crois vivre en terme de politique — tous incompétents ; tous dans la même caste ; TOUS — aussi, cela me semble être l'explication la plus logique face à tes attaques.
Argument sans fondements. Un cas particulier ne peut pas faire office de généralité. De ce fait, ton "3" est vide de sens et il est désynchronisé de la réalité. Il se focalise, à la manière des médias, sur une circonférence particulière du problème et en tire encore une fois son propos assommant de vérité. Ainsi que je le disais à titre liminaire dans mon premier message, c'est le niveau zéro de l'argumentation.3 - Un "élu" n'est pas redevable au peuple français, mais à ses sponsors et groupes d'intérêts, il défendra sa propre niche sociale et remerciera ses amis, il n'a AUCUNE raison de servir le peuple.
Je connais effectivement le modèle de la stochocratie (démocratie par tirage au sort). C'est une alternative intéressante, mais elle souffre de quelques angélismes à mon sens. Aussi est-ce déjà bien plus nuancé que tout ce que tu viens de dire plus haut ; il s'agit là d'un sujet intéressant. Pour autant, son échec par le passé et la subjectivité qu'implique son choix déplace la souveraineté du peuple vers la souveraineté de la nation ; chose qui, par ailleurs est tout-à-fait possible, mais qui serait difficilement explicable à la population (je suis plus partisan de la souveraineté de la nation).Il y a quelques années une étude italienne (je n'ai plus le lien mais ça doit se retrouver sur le net) a démontré mathématiquement que dans notre système actuel, mettre en place un gouvernement de gens tirés totalement au hasard serait moins préjudiciable
En effet, de par l'état vicié de certaines de nos institutions, les gens se sentent dépossédés de leur citoyenneté comme tu le dis — bien que cela ne soit qu'une impression —, or la stochocratie la leur priverait définitivement et il n'y aurait plus de liberté de choix.
Ce sont des pistes à approfondir, mais en l'état, nos institutions fonctionnent, il s'agit juste d'être regardant sur un problème qui se situe à la source ; soit dans le modèle éducatif.
Rien de ce que tu dis n'est une preuve.Et encore tout ça, c'est sans prendre en compte les groupes d'intérêts, les industriels et multinationales surpuissants, ni le fait que l'UE a pris le pouvoir sur les politiques nationales, avec aux commandes des personnes non élues et intouchables.
Ce n'est toujours pas une preuve ; c'est une assertion aussi valable que "depuis la nuit des temps". Tu ne sais pas de qui cela vient, et tu ne sais pas de qui tu tiens cela. C'est un poncif absolu. Par ailleurs, l'infantilisation de ton interlocuteur en rappelant en permanence que c'est si simple et si évident ne remporte encore une fois pas l'adhésion auprès de moi.Les constats sont simples et ont été édictés il y a des millénaires :
Alors, absolument pas. Ce n'est ni la position de Jean Bodin, ni la position d'Aristote, donc je ne sais pas d'où tu tiens tes arguments millénaires, mais en tous cas pas des courants de pensées de l'Antiquité. Il est vrai que ça et là tu as eu quelques pessimistes qui ont avancé une telle idée, mais même Machiavel ne le pensait pas. Ce que je veux dire par là c'est que tu as raison ; à moitié. Il y a eu des auteurs qui ont défendu cela mais il n'en est jamais ressorti de consensus. Le reste appartient à ta capacité dans ce message à considérer vrai et absolu, tout ce qui n'est que supposé et relatif.-Toute forme de pouvoir corrompt.
Quid de l'instinct grégaire ?!-L'Homme est dans 99,99% des cas, égoïste, consciemment ou non, et donc défendra ses intérêts avant ceux des autres.
Quid de l'homme naturellement bon de Rousseau ?!
Quid de la notion d'état subjective d'Ernest Renand ?!
Aucune étude scientifique ne confirme ce que tu dis. Aucune thèse politique n'a été aussi absolue dans l'Histoire. Ce que tu dis, est j'emploie ce mot très peu, mais alors là je crois que c'est nécessaire : ce que tu dis est faux.
J'emploie extrêmement peu ce mot auprès des individus, parce que je ne considère pas détenir la vérité. Toutefois, je suis confronté présentement à des arguments démagogiques non sourcés, non prouvés, non fondés en raison. Je peux te prouver tout ce que j'ai avancé jusqu'ici, et toi tu ne le peux pas, parce qu'une majorité de tes arguments sont des contre-vérités que j'ai développées ci-dessus.
À l'exclusion des métèques, des femmes, des esclaves, et de tous les citoyens qui ne venaient pas au réunion de l'Agora dans une minuscule ville. Ta notion de l'exemplarité prête à sourire.Des organisations permettent de s'affranchir de ces problèmes, la démocratie athénienne, souvent citée, mais qui mérite d'être étudiée, reste exemplaire en la matière.
Je le mets en rouge pour que les lecteurs de ce sujet découvrent par eux-mêmes, le tiers de tes arguments pour te défendre. J'ai développé au-dessus comment s'appelait ce genre d'attaques, je ne développerai pas.Enfin bref, je n'avais pas envie de retomber dans ce genre de discussion, encore moins avec une personne qui est justement dans la niche que je dénonce, car comme le dit Nietzsche un objet ne peut se juger lui même, puisqu'il se trouve en lui, c'est pourquoi je n'avais fait qu'un trait grossier et humoristique de la chose, je m'en garderai désormais.
Je refais la même démarche que ci-dessus et je me permets de rajouter qu'effectivement, le titre que tu me conseilles suscite ma curiosité et j'irais le lire parce que je suis ouvert à la discussion. Les pages précédentes de ce sujet le confirmeront mieux que moi, j'apprécie d'ailleurs beaucoup Nietzsche dont je partage les thèses relativistes sur la société, maintenant juger quelqu'un à l'aune de son appartenance supposée à une caste, cela ne vole pas très haut, d'ailleurs je pense que tu en es conscient toi-même, je te le souhaite en tous cas parce que je ne me suis absolument pas permis cela avec toi, je ne me le permettrais d'ailleurs jamais. J'ai un profond respect pour ce que tu penses et je n'hésiterai pas à mettre ma liberté en danger si quelqu'un venait à t'empêcher de t'exprimer, même si cela me paraît absolument grossier ce que tu dis. Je le ferai parce qu'à la différence de ce que tu as montré sur ce sujet, je comprends et j'intériorise les raisons pour lesquelles tu as ces opinions, et si j'y suis opposé, je suis favorable à ce que tu puisses les exprimer.Alors reste à étudier Athènes, lire un peu, et surtout, vivre en marginal quelques années, on ne peut justement pas avoir de point de vue objectif quand on est intégré au système. (Si tu ne saisis pas ça, lire Nietzsche, qui, même s'il était un con arrogant et égoïste, à pondu quelques trucs pertinents, quoiqu'il faille bien chercher).
Est-ce là, la funeste conséquence de mon appartenance au système ? Visiblement. Au moins je ne fais aucune compromission avec.
La culpabilisation ne marche pas avec moi. Tu es venu sur ce sujet, tu as accepté le principe a priori du débat en intervenant dessus, si tu ne dissocies pas les deux, si la contradiction te met si mal, au vu du fait que tu es par toi-même venu poster ici, j'ai envie de te dire que cela n'est pas de ma responsabilité.Bon je stoppe net ici, c'est mauvais pour mon moral
Sauf que rien dans ce que tu dis n'est une démarche scientifique. Tu accumules les généralités que tu as pu lire ça et là au cours de ton expérience, tu les as réunies sous un faisceau d'idées que tu as introduites en appelant au meurtre symbolique de la classe politique, cela n'a absolument rien d'une quelconque vérité scientifique et le fait que tu sois par toi-même certain de cette vérité là, alors qu'elle connait ni relativité, ni rationalité, qu'elle est manichéenne, caricaturale, et haineuse, n'est autre que l'expression d'une subjectivité absolument remarquable dans ton développement politique aujourd'hui, et je ne saurais croire que c'est le fondement de tes idées." une nouvelle vérité scientifique ne triomphe jamais en convainquant les opposants et en leur faisant voir la lumière, mais plutôt parce que ses opposants finissent par mourir, et qu’il naît une nouvelle génération à qui cette vérité est familière. ".
En vulgarisé je dirai : on n'abreuve pas un âne qui ne veut pas boire.
Pour moi, le débat est toujours intéressant. Je t'ai proposé une discussion sérieuse, tu l'as déclinée élégamment par cette réponse. Je tenais à la faire parce qu'il y a des gens qui lisent ce sujet, et je ne me vois pas passer l'éponge sur les propos que tu as écrits au risque de laisser penser qu'ils peuvent être vrais, pour qu'au moins il y ait une confrontation d'idées qui permette à celle qui est la plus logique de remporter au mieux l'adhésion, au pire d'ouvrir l'esprit critique. Cela était le sens de ma démarche.Toi et moi perdons notre temps à essayer de convaincre l'autre, ta conviction est faite, tu es en sciences po, la mienne est faite, je suis un marginal qui écrit des livres et qui va vivre en autonomie dans une ferme.
Mettre cela à la fin d'un message ne saurait faire oublier tout ce que tu as écrit dans ton développement.Bonnes continuations, saches qu'il n'y a strictement aucune animosité dans mes mots, et que je ne cherche en aucun cas à offenser.
Cela dit je te fais cette assurance réciproque (motivée et prouvée) que je n'ai pas non plus été agressif à ton endroit, et tu peux te rendre compte que je spécifie très bien que je parle de ton message, de ce que tu as dit aujourd'hui, et pas de la personne que tu es.
Il n'y a qu'une seule vérité !
Autiste Asperger de 19 ans. 1型糖尿病。
Je suis un Dahu, étudiant en 3A à Sciences-Po.
♔ Lien vers le serveur Discord Asperansa : https://discord.gg/autisme.
J'étais anciennement Castiel.
Autiste Asperger de 19 ans. 1型糖尿病。
Je suis un Dahu, étudiant en 3A à Sciences-Po.
♔ Lien vers le serveur Discord Asperansa : https://discord.gg/autisme.
J'étais anciennement Castiel.
-
- Intarissable
- Messages : 37332
- Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
- Localisation : CH
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
-
- Intarissable
- Messages : 14261
- Enregistré le : dimanche 3 février 2013 à 18:48
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
Castiel , go pour lancer le thread sur les primaires de la gauche ?
On connait quasiment tous les candidats qui représenteront la gauche. Valls étant le favori...
On connait quasiment tous les candidats qui représenteront la gauche. Valls étant le favori...
Aspi.
Je pars d'ici
Je pars d'ici
-
- Prolifique
- Messages : 3165
- Enregistré le : mercredi 11 novembre 2015 à 13:43
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
http://www.gqmagazine.fr/sport/news/art ... -psg/48769
sarkozy remplacera Nasser'el Kelaïfi
Go topic primaire à gauche ! Go Go Go!
sarkozy remplacera Nasser'el Kelaïfi
Go topic primaire à gauche ! Go Go Go!
Diagnostiqué, 24 ans.
-
- Prolifique
- Messages : 4667
- Enregistré le : jeudi 20 mars 2014 à 20:59
- Localisation : 92
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
On va beaucoup rigoler les prochaines années avec ces deux génies (ou pas )
Je n'ai pas de diagnostic /!\
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
-
- Prolifique
- Messages : 3165
- Enregistré le : mercredi 11 novembre 2015 à 13:43
-
- Intarissable
- Messages : 37332
- Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
- Localisation : CH
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
-
- Intarissable
- Messages : 14261
- Enregistré le : dimanche 3 février 2013 à 18:48
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
Manifestation monstre Anti-Trump a Washington !
http://www.lepoint.fr/actu-du-jour/une- ... 80_781.php
http://www.lepoint.fr/actu-du-jour/une- ... 80_781.php
Aspi.
Je pars d'ici
Je pars d'ici
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Re: Pour discuter de politique, c'est par ici !
Etre noir aux Etats-Unis, c’est être louche
Grand marcheur de rue, le Jamaïcain Garnette Cadogan raconte les stratégies qu’il doit sans cesse déployer pour se protéger des passants comme des policiers américains.
LE MONDE IDEES | 19.01.2017
Garnette Cadogan, journaliste et essayiste, est né à Kingston (Jamaïque) et vit aux Etats-Unis.
Mon amour de la marche m’est venu dès l’enfance, par nécessité. Comme mon beau-père avait la main lourde, je ne manquais jamais une occasion de sortir. J’étais souvent dehors – chez un ami ou à des fêtes de quartier où un mineur n’avait pas sa place – bien après l’heure du dernier bus. Alors, je marchais.
Dans les années 1980, les rues de Kingston, en Jamaïque, pouvaient être terrifiantes. Vous risquiez, par exemple, de vous faire tuer par l’homme de main d’un parti politique s’il s’était mis en tête que vous veniez du mauvais quartier, ou si vous portiez la mauvaise couleur. L’orange montrait l’appartenance à l’un des deux partis, le vert à l’autre : il fallait bien choisir votre tenue si vous étiez neutre et que vous vous aventuriez loin de chez vous. Porter la mauvaise couleur dans le mauvais quartier pouvait signer votre arrêt de mort. Pas étonnant, donc, que mes amis et les rares passants nocturnes aient pensé, à l’époque, que mes longues balades à point d’heure à travers des faubourgs rivaux étaient une pure folie. (…)
« J’étais considéré comme une menace »
J’ai quitté la Jamaïque en 1996 pour suivre des études supérieures à La Nouvelle-Orléans, dont j’avais entendu dire qu’elle était « la ville caribéenne la plus au nord du continent ». Je voulais découvrir – à pied, bien sûr – ce qu’elle avait de caribéen et de nord-américain. Demeures patriciennes le long d’avenues bordées de chênes et animées par le staccato des tramways, maisons peintes de couleurs vives qui donnaient un air de fête à des quartiers entiers, groupes en costumes splendides dansant en pleine rue au rythme de fanfares funky, cuisine et arômes mêlant les traditions africaines, européennes, asiatiques et du sud des Etats-Unis ; mariage du Vieux et du Nouveau Monde, de l’étonnant et du familier : qui n’aurait pas été tenté d’explorer tout ça ?
Dès le premier jour, j’ai marché quelques heures pour prendre le pouls de la ville et trouver de quoi rendre plus accueillante ma chambre à la cité universitaire, une vraie cellule de prison. Des membres de l’université, lorsqu’ils l’ont su, m’ont conseillé de me cantonner aux zones jugées sûres pour les touristes et les parents d’étudiants en visite. Ils m’ont débité les statistiques sur le taux de criminalité local. Mais celui de Kingston l’éclipsait de loin, et j’ai ignoré ces mises en garde bien intentionnées. J’avais une ville à découvrir, je n’allais pas laisser des chiffres m’en empêcher. Ces criminels américains n’étaient rien à côté de ceux de ma cité natale, avais-je décidé. Pour moi, ils ne présentaient pas une réelle menace.
Personne ne m’avait dit que c’est moi qui allais être considéré comme une menace.
Un jour, j’ai voulu aider un homme dont le fauteuil roulant s’était bloqué au milieu d’un passage piéton ; il m’a menacé de me tirer une balle en pleine figure, puis a demandé de l’aide à un passant blanc
Au bout de quelques jours, j’ai remarqué que ma présence semblait inquiéter les passants : certains changeaient de trottoir après m’avoir lancé un regard méfiant, d’autres accéléraient soudain quand ils me voyaient marcher derrière eux ; des vieilles dames blanches se cramponnaient à leur sac à main, des garçons blancs me saluaient nerveusement, comme pour se rassurer : « Ça va, mec ? » Un jour, moins d’un mois après mon arrivée, j’ai voulu aider un homme dont le fauteuil roulant s’était bloqué au milieu d’un passage piéton ; il m’a menacé de me tirer une balle en pleine figure, puis a demandé de l’aide à un passant blanc.
Rien ne m’avait préparé à cela. Je venais d’un pays à grande majorité noire, où personne ne se méfiait de moi à cause de la couleur de ma peau. Là, j’en venais à me demander qui n’avait pas peur de moi. Le comportement de la police, surtout, me déconcertait : régulièrement, les flics m’interpellaient brutalement et leurs questions montraient qu’ils me croyaient coupable. Je n’avais jamais reçu ce que nombre de mes amis africains-américains appellent « le Topo » : mes parents ne m’avaient pas expliqué comment me conduire en face d’un policier – me montrer aussi poli et aimable que possible, quels que soient ses paroles ou ses actes. J’ai donc dû improviser mon propre code de conduite : forcer sur mon accent jamaïcain, mentionner en passant le nom de mon université, sortir « fortuitement » ma carte d’étudiant quand ils voulaient voir mon permis de conduire…
Les trottoirs un champ de mines
Ces tactiques d’autopréservation commençaient bien avant que je ne quitte ma chambre. En sortant de la douche, j’avais déjà la police en tête quand je choisissais ma tenue. Chemise de couleur claire. Pull à col en V. Pantalon de toile. Bottines. Sweat-shirt ou T-shirt à l’emblème de mon université.
Puisqu’on s’intéressait tant à mon identité, je tâchais de donner l’image d’un étudiant de l’Ivy League – même si, par la suite, j’y ai ajouté une touche jamaïcaine en portant des Clark’s couleur sable, chaussures de prédilection des branchés de Kingston. Mais l’ensemble jean et tee-shirt blanc, ce grand classique américain, m’était interdit si je voulais garder ma liberté de mouvement : trop de policiers y voyaient l’uniforme des délinquants noirs.
Dans cette ville aux rues exubérantes, la marche s’est révélée un exercice à la planification complexe et souvent oppressante. Si une femme blanche arrivait dans ma direction la nuit tombée, je changeais de trottoir pour la rassurer. Si j’avais oublié quelque chose dans ma chambre, avant de rebrousser chemin, je m’assurais que personne ne marchait derrière moi pour ne pas provoquer un sursaut affolé.
La règle absolue, c’était de garder mes distances avec ceux qui pourraient me juger dangereux, sous peine de me mettre moi-même en danger. Soudain, La Nouvelle-Orléans semblait bien plus inquiétante que Kingston. Les trottoirs étaient des champs de mines, la moindre hésitation, chaque précaution compromettait ma dignité. Malgré tous mes efforts, je ne me sentais jamais en sécurité. Un simple hochement de tête était suspect.
Un soir, huit ans après mon arrivée, alors que je rentrais chez moi, j’ai fait signe à un flic qui passait en voiture. En un rien de temps, j’étais plaqué contre le véhicule, les mains menottées dans le dos. Quand je lui ai demandé ensuite pourquoi il m’avait appréhendé – d’un air penaud bien sûr, tout autre ton m’aurait valu des coups –, il m’a répondu que mon geste lui avait paru louche : « Personne ne fait de signe à la police », a-t-il expliqué. (…)
Pas invulnérable
Je suis parti à New York, prêt à me perdre dans « les foules de Manhattan et sa musique aux refrains sauvages » que chantait Walt Whitman. J’ai été émerveillé par « le ballet des trottoirs de la bonne ville » que Jane Jacobs admirait dans son vieux quartier, le West Village. J’ai marché le long des gratte-ciel du centre déversant dans la rue leurs foules animées, jusqu’à l’Upper West Side et ses majestueux immeubles néoclassiques, ses résidents stylés, ses artères pleines de vie.
Plus loin, c’était Washington Heights et son mélange exubérant de juifs et de Dominicains-Américains, jeunes et vieux, puis Inwood dont les collines boisées offrent des vues splendides sur le fleuve Hudson, et enfin chez moi, Kingsbridge dans le Bronx, ses rangées de pavillons et d’immeubles de brique côtoyant l’effervescent Broadway et les sereines étendues du parc Van Cortlandt. Je suis allé à Jackson Heights, dans le Queens, pour voir les cours arborées où les habitants bavardaient en ourdu, coréen, espagnol, russe ou hindi. Et quand j’avais le mal du pays, je me dirigeais vers Crown Heights, à Brooklyn, où je retrouvais la cuisine, la musique et l’humour de la Jamaïque mâtinés d’esprit new-yorkais. La ville était mon terrain de jeux.
A New York, en 2001.
J’ai exploré New York avec des amis, puis avec la jeune femme que je commençais à fréquenter. (…) En écho à mes émotions pour elle, ces premiers mois d’exploration urbaine ont été pétris de romantisme. La ville était séduisante, enthousiasmante, intense. Mais très vite, la réalité m’a rappelé que je n’étais pas invulnérable, surtout quand je marchais seul.
Nervosité et suspicion
Un soir, dans l’East Village, alors que je me hâtais de rejoindre un dîner, un homme blanc qui marchait devant moi s’est soudain retourné et m’a frappé au torse si brutalement que j’ai cru que mes côtes s’étaient enroulées autour de ma colonne vertébrale. J’ai d’abord cru qu’il était saoul ou qu’il m’avait confondu avec un de ses ennemis, avant de comprendre que, vu ma race, il avait simplement pensé que je lui courais après avec des intentions criminelles. Lorsqu’il s’est rendu compte qu’il s’était trompé, il m’a dit que sa réaction était de ma faute, puisque je courais derrière lui.
Si j’ai réussi à voir dans cet incident une aberration, la méfiance mutuelle entre la police et moi était impossible à relativiser. C’était quelque chose de primaire. Une patrouille arrivait sur le quai du métro ; je les remarquais tout de suite (et je voyais tous les autres hommes noirs prendre note de leur présence, alors que personne d’autre ou presque n’y prêtait attention). Ils balayaient le quai du regard. Je sentais la nervosité monter en moi et je risquais un coup d’œil furtif. Ils m’observaient avec insistance. Mon inconfort grandissait. Je soutenais leur regard, craignant de leur sembler suspect. Mon attitude renforçait leur suspicion. Cet échange tacite et tendu se poursuivait jusqu’à ce que la rame arrive, nous séparant enfin.
Je suis revenu aux règles que je m’étais fixées à La Nouvelle-Orléans, en les complétant. Ne jamais courir, surtout la nuit. Pas de mouvements brusques, pas de capuchon sur la tête, pas d’objet à la main, surtout brillant. Ne jamais attendre des amis à un coin de rue, au risque d’être pris pour un dealeur ; pour la même raison, ne jamais s’y arrêter pour passer un coup de fil… Mais à mesure que je me sentais plus en confiance, le respect de ces consignes s’est relâché. Jusqu’à ce qu’une rencontre nocturne m’y ramène brutalement.
Après un bon dîner dans un restaurant italien en compagnie d’amis, je courais vers la station de métro Columbus Circle, en retard pour rejoindre un autre groupe d’amis à un concert, quand j’ai entendu crier. Levant les yeux, j’ai vu un policier avancer vers moi, arme au poing. « Contre la voiture ! » En un rien de temps, j’ai été entouré par une demi-douzaine de flics. Ils m’ont poussé sans ménagement contre le capot en me menottant. « Pourquoi tu courais ? », « Où tu allais ? », « D’où tu viens ? », « J’ai dit : où tu courais comme ça ? »… Comme je ne pouvais pas répondre à tous, j’ai décidé de m’adresser d’abord à celui qui semblait le plus disposé à me frapper. Pris dans cet essaim agressif, j’essayais de me concentrer sur un seul d’entre eux sans pour autant fâcher ses collègues.
Ça n’a pas marché. Furieux de voir que je ne tenais compte que d’une question, les autres se sont mis à me hurler dessus. Fouillant mes poches, que j’avais pourtant déjà vidées, l’un d’eux m’a demandé si j’avais une arme sur moi, ce qui sonnait plus comme une accusation que comme une interrogation. Un autre me demandait sans cesse d’où je venais, comme si au bout de la quinzième fois je finirais par avouer ce qu’il imaginait être la vérité. Je répétais calmement – c’est-à-dire en essayant de ne tenir compte ni de mon cœur affolé ni des postillons dont ils me couvraient le visage en vociférant – que je venais de quitter mes amis à deux pâtés de maisons de là, qu’ils étaient encore au restaurant et pourraient se porter garants de moi, que les textos m’invitant au concert où je me rendais étaient toujours dans mon téléphone, oui Monsieur, oui officier, bien sûr officier, mais cela n’a servi à rien.
Un témoin noir posant une question ou protestant poliment a toutes les chances de se retrouver en prison aux côtés du prétendu suspect. Pour se sortir de ce genre d’incident, la déférence envers la police est une condition sine qua non
« Ils semblaient penser que je le méritais »
Affirmer sa dignité devant la police, pour un Noir, c’est encourir des violences. Les forces de l’ordre n’ont pas de considération pour la dignité des Noirs, et c’est pourquoi je me suis toujours senti plus en sécurité quand j’étais arrêté devant des témoins blancs plutôt que devant des Noirs : les flics se soucient peu du témoignage ou des protestations de spectateurs noirs, tandis que les objections de Blancs ont généralement plus d’effet sur eux. Un témoin noir posant une question ou protestant poliment a toutes les chances de se retrouver en prison aux côtés du prétendu suspect. Pour se sortir de ce genre d’incident, la déférence envers la police est une condition sine qua non.
Ignorant mes explications, ils ont continué à aboyer. Tous, sauf un capitaine. Il a posé une main sur mon dos et il a lancé : « S’il avait couru depuis longtemps, il serait en nage. » Puis il a donné l’ordre de me retirer les menottes. Il m’a expliqué qu’un Noir avait attaqué quelqu’un au couteau à deux ou trois pâtés de maisons de là et qu’ils étaient à sa recherche. Je n’avais pas de taches de sang sur moi et j’avais donné à l’escouade mon alibi – qui, techniquement, n’en était pas un, puisque personne ne m’avait dit pourquoi on m’arrêtait et que je n’avais pas osé le demander –, ainsi que le moyen de le vérifier. De toute évidence, tout ce qui n’était pas une attitude prostrée aurait été pris comme une agression.
Le capitaine m’a dit que je pouvais y aller. Aucun des flics n’a jugé nécessaire de s’excuser : ils semblaient penser, comme la brute de l’East Village, que je n’avais récolté que ce que je méritais en courant. Humilié, j’ai évité le regard des badauds sur le trottoir, hésitant à passer à travers ce groupe pour reprendre mon chemin. Comprenant peut-être ma gêne, le capitaine m’a proposé de me conduire en voiture jusqu’à la bouche de métro. Quand je l’ai remercié de m’avoir déposé, il a eu ces mots : « C’est parce que vous avez été poli qu’on vous a laissé repartir. Si vous aviez joué au petit malin, ça ne se serait pas passé comme ça. » J’ai hoché la tête sans rien dire.
Je me suis aperçu que ce que j’aimais le moins, dans mes déambulations new-yorkaises, n’était pas d’avoir à apprendre de nouveaux codes de navigation et de comportement social. Chaque ville a les siens. Non, c’était plutôt le caractère arbitraire des circonstances qui les requéraient. Cela me donnait l’impression de retomber en enfance, d’être infantilisé : quand nous apprenons à marcher, le monde entier menace de nous foncer dessus. Le moindre pas est un risque. Nous apprenons que, pour marcher sans nous cogner partout, il faut rester attentif à nos mouvements et, surtout, à ce qui nous entoure. Une fois adulte, nous marchons sans vraiment y penser. Mais moi, adulte noir, je suis souvent ramené à ce moment de l’enfance où j’ai appris à marcher. A nouveau, je dois être constamment en alerte, sans cesse vigilant. (…)
Tour à tour invisible et trop voyant
Marcher quand on est noir restreint l’expérience de la marche à pied et rend inaccessible le plaisir de la promenade solitaire, si chère aux romantiques. Je dois me soucier sans cesse des autres, incapable de me mêler à ces flâneurs new-yorkais croisés dans les livres et que j’avais espéré rejoindre. Au lieu de marcher sans but sur les traces de Whitman, de Melville, d’Alfred Kazin et de Vivian Gornick, j’avais souvent l’impression d’avancer sur la pointe des pieds derrière James Baldwin, qui écrivait déjà en 1960 :
« Rares sont les citoyens de Harlem, du paroissien le plus scrupuleux à l’adolescent le plus indolent, qui n’ont pas une longue histoire à raconter sur l’incompétence, l’injustice ou la brutalité de la police. Pour ma part, j’ai été plus d’une fois témoin ou victime de tels comportements. »
Marcheur et Noir, je me suis senti à la fois rejeté par la ville, à cause de cette sensation d’être sans cesse suspect, mais aussi plus en phase avec elle, grâce à l’attention redoublée qu’imposait ma vigilance. Mes marches sont devenues plus volontaires et j’ai fini par m’intégrer à la foule plutôt que de rester sur le côté à l’observer.
Mais cela signifie également que j’en suis encore à tenter de vivre dans une ville qui n’est pas tout à fait la mienne. Nous sommes « chez nous » là où nous pouvons vraiment être nous-mêmes. Et sommes-nous jamais plus nous-mêmes que quand nous marchons, cet état naturel par lequel nous répétons l’une des premières actions que nous ayons apprises ? Marcher, cet acte simple et monotone qui consiste à poser un pied devant l’autre pour éviter de tomber, n’est pas si évident quand on est un Noir. Et marcher seul n’a rien de monotone pour moi ; la monotonie est un luxe.
Nous levons un pied, posons l’autre, et nos désirs nous propulsent d’un temps de repos au suivant. Le désir de voir, de penser, de parler, de s’échapper. Mais, plus que tout, le désir d’être libre. Nous aspirons à la liberté et au plaisir de marcher sans crainte – et sans être craint. Voilà près de dix ans que je vis à New York et je n’ai jamais cessé d’arpenter ses rues fascinantes. Je n’ai pas non plus abandonné le désir d’y retrouver le réconfort que m’apportaient, enfant, les rues de Kingston. Apprendre à connaître les rues de New York m’a aidé à m’y sentir chez moi, mais ces rues sont aussi ce par quoi la ville se refuse à moi. J’y marche, tour à tour invisible et trop voyant. J’avance, pris entre la mémoire et l’oubli, entre les souvenirs et le pardon.
(Traduit de l’anglais par Bernard Cohen.)
Cet essai, ici en partie abrégé, a été initialement publié en octobre 2015 dans le premier numéro de la revue américaine Freeman’s. Il figure dans l’anthologie The Fire this Time. A New Generation Speaks about Race, éditée par Jesmyn Ward (Scribner, 2016).
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
Grand marcheur de rue, le Jamaïcain Garnette Cadogan raconte les stratégies qu’il doit sans cesse déployer pour se protéger des passants comme des policiers américains.
LE MONDE IDEES | 19.01.2017
Garnette Cadogan, journaliste et essayiste, est né à Kingston (Jamaïque) et vit aux Etats-Unis.
Mon amour de la marche m’est venu dès l’enfance, par nécessité. Comme mon beau-père avait la main lourde, je ne manquais jamais une occasion de sortir. J’étais souvent dehors – chez un ami ou à des fêtes de quartier où un mineur n’avait pas sa place – bien après l’heure du dernier bus. Alors, je marchais.
Dans les années 1980, les rues de Kingston, en Jamaïque, pouvaient être terrifiantes. Vous risquiez, par exemple, de vous faire tuer par l’homme de main d’un parti politique s’il s’était mis en tête que vous veniez du mauvais quartier, ou si vous portiez la mauvaise couleur. L’orange montrait l’appartenance à l’un des deux partis, le vert à l’autre : il fallait bien choisir votre tenue si vous étiez neutre et que vous vous aventuriez loin de chez vous. Porter la mauvaise couleur dans le mauvais quartier pouvait signer votre arrêt de mort. Pas étonnant, donc, que mes amis et les rares passants nocturnes aient pensé, à l’époque, que mes longues balades à point d’heure à travers des faubourgs rivaux étaient une pure folie. (…)
« J’étais considéré comme une menace »
J’ai quitté la Jamaïque en 1996 pour suivre des études supérieures à La Nouvelle-Orléans, dont j’avais entendu dire qu’elle était « la ville caribéenne la plus au nord du continent ». Je voulais découvrir – à pied, bien sûr – ce qu’elle avait de caribéen et de nord-américain. Demeures patriciennes le long d’avenues bordées de chênes et animées par le staccato des tramways, maisons peintes de couleurs vives qui donnaient un air de fête à des quartiers entiers, groupes en costumes splendides dansant en pleine rue au rythme de fanfares funky, cuisine et arômes mêlant les traditions africaines, européennes, asiatiques et du sud des Etats-Unis ; mariage du Vieux et du Nouveau Monde, de l’étonnant et du familier : qui n’aurait pas été tenté d’explorer tout ça ?
Dès le premier jour, j’ai marché quelques heures pour prendre le pouls de la ville et trouver de quoi rendre plus accueillante ma chambre à la cité universitaire, une vraie cellule de prison. Des membres de l’université, lorsqu’ils l’ont su, m’ont conseillé de me cantonner aux zones jugées sûres pour les touristes et les parents d’étudiants en visite. Ils m’ont débité les statistiques sur le taux de criminalité local. Mais celui de Kingston l’éclipsait de loin, et j’ai ignoré ces mises en garde bien intentionnées. J’avais une ville à découvrir, je n’allais pas laisser des chiffres m’en empêcher. Ces criminels américains n’étaient rien à côté de ceux de ma cité natale, avais-je décidé. Pour moi, ils ne présentaient pas une réelle menace.
Personne ne m’avait dit que c’est moi qui allais être considéré comme une menace.
Un jour, j’ai voulu aider un homme dont le fauteuil roulant s’était bloqué au milieu d’un passage piéton ; il m’a menacé de me tirer une balle en pleine figure, puis a demandé de l’aide à un passant blanc
Au bout de quelques jours, j’ai remarqué que ma présence semblait inquiéter les passants : certains changeaient de trottoir après m’avoir lancé un regard méfiant, d’autres accéléraient soudain quand ils me voyaient marcher derrière eux ; des vieilles dames blanches se cramponnaient à leur sac à main, des garçons blancs me saluaient nerveusement, comme pour se rassurer : « Ça va, mec ? » Un jour, moins d’un mois après mon arrivée, j’ai voulu aider un homme dont le fauteuil roulant s’était bloqué au milieu d’un passage piéton ; il m’a menacé de me tirer une balle en pleine figure, puis a demandé de l’aide à un passant blanc.
Rien ne m’avait préparé à cela. Je venais d’un pays à grande majorité noire, où personne ne se méfiait de moi à cause de la couleur de ma peau. Là, j’en venais à me demander qui n’avait pas peur de moi. Le comportement de la police, surtout, me déconcertait : régulièrement, les flics m’interpellaient brutalement et leurs questions montraient qu’ils me croyaient coupable. Je n’avais jamais reçu ce que nombre de mes amis africains-américains appellent « le Topo » : mes parents ne m’avaient pas expliqué comment me conduire en face d’un policier – me montrer aussi poli et aimable que possible, quels que soient ses paroles ou ses actes. J’ai donc dû improviser mon propre code de conduite : forcer sur mon accent jamaïcain, mentionner en passant le nom de mon université, sortir « fortuitement » ma carte d’étudiant quand ils voulaient voir mon permis de conduire…
L’ensemble jean et tee-shirt blanc, ce grand classique américain, m’était interdit si je voulais garder ma liberté de mouvement : trop de policiers y voyaient l’uniforme des délinquants noirs
Les trottoirs un champ de mines
Ces tactiques d’autopréservation commençaient bien avant que je ne quitte ma chambre. En sortant de la douche, j’avais déjà la police en tête quand je choisissais ma tenue. Chemise de couleur claire. Pull à col en V. Pantalon de toile. Bottines. Sweat-shirt ou T-shirt à l’emblème de mon université.
Puisqu’on s’intéressait tant à mon identité, je tâchais de donner l’image d’un étudiant de l’Ivy League – même si, par la suite, j’y ai ajouté une touche jamaïcaine en portant des Clark’s couleur sable, chaussures de prédilection des branchés de Kingston. Mais l’ensemble jean et tee-shirt blanc, ce grand classique américain, m’était interdit si je voulais garder ma liberté de mouvement : trop de policiers y voyaient l’uniforme des délinquants noirs.
Dans cette ville aux rues exubérantes, la marche s’est révélée un exercice à la planification complexe et souvent oppressante. Si une femme blanche arrivait dans ma direction la nuit tombée, je changeais de trottoir pour la rassurer. Si j’avais oublié quelque chose dans ma chambre, avant de rebrousser chemin, je m’assurais que personne ne marchait derrière moi pour ne pas provoquer un sursaut affolé.
La règle absolue, c’était de garder mes distances avec ceux qui pourraient me juger dangereux, sous peine de me mettre moi-même en danger. Soudain, La Nouvelle-Orléans semblait bien plus inquiétante que Kingston. Les trottoirs étaient des champs de mines, la moindre hésitation, chaque précaution compromettait ma dignité. Malgré tous mes efforts, je ne me sentais jamais en sécurité. Un simple hochement de tête était suspect.
Un soir, huit ans après mon arrivée, alors que je rentrais chez moi, j’ai fait signe à un flic qui passait en voiture. En un rien de temps, j’étais plaqué contre le véhicule, les mains menottées dans le dos. Quand je lui ai demandé ensuite pourquoi il m’avait appréhendé – d’un air penaud bien sûr, tout autre ton m’aurait valu des coups –, il m’a répondu que mon geste lui avait paru louche : « Personne ne fait de signe à la police », a-t-il expliqué. (…)
Pas invulnérable
Je suis parti à New York, prêt à me perdre dans « les foules de Manhattan et sa musique aux refrains sauvages » que chantait Walt Whitman. J’ai été émerveillé par « le ballet des trottoirs de la bonne ville » que Jane Jacobs admirait dans son vieux quartier, le West Village. J’ai marché le long des gratte-ciel du centre déversant dans la rue leurs foules animées, jusqu’à l’Upper West Side et ses majestueux immeubles néoclassiques, ses résidents stylés, ses artères pleines de vie.
Plus loin, c’était Washington Heights et son mélange exubérant de juifs et de Dominicains-Américains, jeunes et vieux, puis Inwood dont les collines boisées offrent des vues splendides sur le fleuve Hudson, et enfin chez moi, Kingsbridge dans le Bronx, ses rangées de pavillons et d’immeubles de brique côtoyant l’effervescent Broadway et les sereines étendues du parc Van Cortlandt. Je suis allé à Jackson Heights, dans le Queens, pour voir les cours arborées où les habitants bavardaient en ourdu, coréen, espagnol, russe ou hindi. Et quand j’avais le mal du pays, je me dirigeais vers Crown Heights, à Brooklyn, où je retrouvais la cuisine, la musique et l’humour de la Jamaïque mâtinés d’esprit new-yorkais. La ville était mon terrain de jeux.
A New York, en 2001.
J’ai exploré New York avec des amis, puis avec la jeune femme que je commençais à fréquenter. (…) En écho à mes émotions pour elle, ces premiers mois d’exploration urbaine ont été pétris de romantisme. La ville était séduisante, enthousiasmante, intense. Mais très vite, la réalité m’a rappelé que je n’étais pas invulnérable, surtout quand je marchais seul.
Nervosité et suspicion
Un soir, dans l’East Village, alors que je me hâtais de rejoindre un dîner, un homme blanc qui marchait devant moi s’est soudain retourné et m’a frappé au torse si brutalement que j’ai cru que mes côtes s’étaient enroulées autour de ma colonne vertébrale. J’ai d’abord cru qu’il était saoul ou qu’il m’avait confondu avec un de ses ennemis, avant de comprendre que, vu ma race, il avait simplement pensé que je lui courais après avec des intentions criminelles. Lorsqu’il s’est rendu compte qu’il s’était trompé, il m’a dit que sa réaction était de ma faute, puisque je courais derrière lui.
Si j’ai réussi à voir dans cet incident une aberration, la méfiance mutuelle entre la police et moi était impossible à relativiser. C’était quelque chose de primaire. Une patrouille arrivait sur le quai du métro ; je les remarquais tout de suite (et je voyais tous les autres hommes noirs prendre note de leur présence, alors que personne d’autre ou presque n’y prêtait attention). Ils balayaient le quai du regard. Je sentais la nervosité monter en moi et je risquais un coup d’œil furtif. Ils m’observaient avec insistance. Mon inconfort grandissait. Je soutenais leur regard, craignant de leur sembler suspect. Mon attitude renforçait leur suspicion. Cet échange tacite et tendu se poursuivait jusqu’à ce que la rame arrive, nous séparant enfin.
Ne jamais courir, surtout la nuit. Pas de mouvements brusques, pas de capuchon sur la tête, pas d’objet à la main, surtout brillant. Ne jamais attendre des amis à un coin de rue, au risque d’être pris pour un dealer
Je suis revenu aux règles que je m’étais fixées à La Nouvelle-Orléans, en les complétant. Ne jamais courir, surtout la nuit. Pas de mouvements brusques, pas de capuchon sur la tête, pas d’objet à la main, surtout brillant. Ne jamais attendre des amis à un coin de rue, au risque d’être pris pour un dealeur ; pour la même raison, ne jamais s’y arrêter pour passer un coup de fil… Mais à mesure que je me sentais plus en confiance, le respect de ces consignes s’est relâché. Jusqu’à ce qu’une rencontre nocturne m’y ramène brutalement.
Après un bon dîner dans un restaurant italien en compagnie d’amis, je courais vers la station de métro Columbus Circle, en retard pour rejoindre un autre groupe d’amis à un concert, quand j’ai entendu crier. Levant les yeux, j’ai vu un policier avancer vers moi, arme au poing. « Contre la voiture ! » En un rien de temps, j’ai été entouré par une demi-douzaine de flics. Ils m’ont poussé sans ménagement contre le capot en me menottant. « Pourquoi tu courais ? », « Où tu allais ? », « D’où tu viens ? », « J’ai dit : où tu courais comme ça ? »… Comme je ne pouvais pas répondre à tous, j’ai décidé de m’adresser d’abord à celui qui semblait le plus disposé à me frapper. Pris dans cet essaim agressif, j’essayais de me concentrer sur un seul d’entre eux sans pour autant fâcher ses collègues.
Ça n’a pas marché. Furieux de voir que je ne tenais compte que d’une question, les autres se sont mis à me hurler dessus. Fouillant mes poches, que j’avais pourtant déjà vidées, l’un d’eux m’a demandé si j’avais une arme sur moi, ce qui sonnait plus comme une accusation que comme une interrogation. Un autre me demandait sans cesse d’où je venais, comme si au bout de la quinzième fois je finirais par avouer ce qu’il imaginait être la vérité. Je répétais calmement – c’est-à-dire en essayant de ne tenir compte ni de mon cœur affolé ni des postillons dont ils me couvraient le visage en vociférant – que je venais de quitter mes amis à deux pâtés de maisons de là, qu’ils étaient encore au restaurant et pourraient se porter garants de moi, que les textos m’invitant au concert où je me rendais étaient toujours dans mon téléphone, oui Monsieur, oui officier, bien sûr officier, mais cela n’a servi à rien.
Un témoin noir posant une question ou protestant poliment a toutes les chances de se retrouver en prison aux côtés du prétendu suspect. Pour se sortir de ce genre d’incident, la déférence envers la police est une condition sine qua non
« Ils semblaient penser que je le méritais »
Affirmer sa dignité devant la police, pour un Noir, c’est encourir des violences. Les forces de l’ordre n’ont pas de considération pour la dignité des Noirs, et c’est pourquoi je me suis toujours senti plus en sécurité quand j’étais arrêté devant des témoins blancs plutôt que devant des Noirs : les flics se soucient peu du témoignage ou des protestations de spectateurs noirs, tandis que les objections de Blancs ont généralement plus d’effet sur eux. Un témoin noir posant une question ou protestant poliment a toutes les chances de se retrouver en prison aux côtés du prétendu suspect. Pour se sortir de ce genre d’incident, la déférence envers la police est une condition sine qua non.
Ignorant mes explications, ils ont continué à aboyer. Tous, sauf un capitaine. Il a posé une main sur mon dos et il a lancé : « S’il avait couru depuis longtemps, il serait en nage. » Puis il a donné l’ordre de me retirer les menottes. Il m’a expliqué qu’un Noir avait attaqué quelqu’un au couteau à deux ou trois pâtés de maisons de là et qu’ils étaient à sa recherche. Je n’avais pas de taches de sang sur moi et j’avais donné à l’escouade mon alibi – qui, techniquement, n’en était pas un, puisque personne ne m’avait dit pourquoi on m’arrêtait et que je n’avais pas osé le demander –, ainsi que le moyen de le vérifier. De toute évidence, tout ce qui n’était pas une attitude prostrée aurait été pris comme une agression.
Le capitaine m’a dit que je pouvais y aller. Aucun des flics n’a jugé nécessaire de s’excuser : ils semblaient penser, comme la brute de l’East Village, que je n’avais récolté que ce que je méritais en courant. Humilié, j’ai évité le regard des badauds sur le trottoir, hésitant à passer à travers ce groupe pour reprendre mon chemin. Comprenant peut-être ma gêne, le capitaine m’a proposé de me conduire en voiture jusqu’à la bouche de métro. Quand je l’ai remercié de m’avoir déposé, il a eu ces mots : « C’est parce que vous avez été poli qu’on vous a laissé repartir. Si vous aviez joué au petit malin, ça ne se serait pas passé comme ça. » J’ai hoché la tête sans rien dire.
Je me suis aperçu que ce que j’aimais le moins, dans mes déambulations new-yorkaises, n’était pas d’avoir à apprendre de nouveaux codes de navigation et de comportement social. Chaque ville a les siens. Non, c’était plutôt le caractère arbitraire des circonstances qui les requéraient. Cela me donnait l’impression de retomber en enfance, d’être infantilisé : quand nous apprenons à marcher, le monde entier menace de nous foncer dessus. Le moindre pas est un risque. Nous apprenons que, pour marcher sans nous cogner partout, il faut rester attentif à nos mouvements et, surtout, à ce qui nous entoure. Une fois adulte, nous marchons sans vraiment y penser. Mais moi, adulte noir, je suis souvent ramené à ce moment de l’enfance où j’ai appris à marcher. A nouveau, je dois être constamment en alerte, sans cesse vigilant. (…)
Tour à tour invisible et trop voyant
Marcher quand on est noir restreint l’expérience de la marche à pied et rend inaccessible le plaisir de la promenade solitaire, si chère aux romantiques. Je dois me soucier sans cesse des autres, incapable de me mêler à ces flâneurs new-yorkais croisés dans les livres et que j’avais espéré rejoindre. Au lieu de marcher sans but sur les traces de Whitman, de Melville, d’Alfred Kazin et de Vivian Gornick, j’avais souvent l’impression d’avancer sur la pointe des pieds derrière James Baldwin, qui écrivait déjà en 1960 :
« Rares sont les citoyens de Harlem, du paroissien le plus scrupuleux à l’adolescent le plus indolent, qui n’ont pas une longue histoire à raconter sur l’incompétence, l’injustice ou la brutalité de la police. Pour ma part, j’ai été plus d’une fois témoin ou victime de tels comportements. »
Marcheur et Noir, je me suis senti à la fois rejeté par la ville, à cause de cette sensation d’être sans cesse suspect, mais aussi plus en phase avec elle, grâce à l’attention redoublée qu’imposait ma vigilance. Mes marches sont devenues plus volontaires et j’ai fini par m’intégrer à la foule plutôt que de rester sur le côté à l’observer.
Mais cela signifie également que j’en suis encore à tenter de vivre dans une ville qui n’est pas tout à fait la mienne. Nous sommes « chez nous » là où nous pouvons vraiment être nous-mêmes. Et sommes-nous jamais plus nous-mêmes que quand nous marchons, cet état naturel par lequel nous répétons l’une des premières actions que nous ayons apprises ? Marcher, cet acte simple et monotone qui consiste à poser un pied devant l’autre pour éviter de tomber, n’est pas si évident quand on est un Noir. Et marcher seul n’a rien de monotone pour moi ; la monotonie est un luxe.
Nous levons un pied, posons l’autre, et nos désirs nous propulsent d’un temps de repos au suivant. Le désir de voir, de penser, de parler, de s’échapper. Mais, plus que tout, le désir d’être libre. Nous aspirons à la liberté et au plaisir de marcher sans crainte – et sans être craint. Voilà près de dix ans que je vis à New York et je n’ai jamais cessé d’arpenter ses rues fascinantes. Je n’ai pas non plus abandonné le désir d’y retrouver le réconfort que m’apportaient, enfant, les rues de Kingston. Apprendre à connaître les rues de New York m’a aidé à m’y sentir chez moi, mais ces rues sont aussi ce par quoi la ville se refuse à moi. J’y marche, tour à tour invisible et trop voyant. J’avance, pris entre la mémoire et l’oubli, entre les souvenirs et le pardon.
(Traduit de l’anglais par Bernard Cohen.)
Cet essai, ici en partie abrégé, a été initialement publié en octobre 2015 dans le premier numéro de la revue américaine Freeman’s. Il figure dans l’anthologie The Fire this Time. A New Generation Speaks about Race, éditée par Jesmyn Ward (Scribner, 2016).
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans