Mon histoire est un peu différente des vôtres, je n'ai pas trouvé de poste en explorant ce forum alors je me décide à exposer mon cas:
Depuis quelques mois mon beau fils de 12 ans est venu vivre avec nous de façon permanente (nous=mon mari, notre fils de 9 ans et moi même), car pour le dire gentiment sa mère ne pouvait plus le gérer (pour mettre les points sur les i elle l'a mis à la porte, après avoir pendant des années empêché mon mari d'avoir accès à son fils normalement)
Il avait déjà été déclaré surdoué mais il vient de refaire des tests et à ete diagnostiqué Asperger. Si ca explique beaucoup de choses sur son comportement ça ne rends pas ma vie plus heureuse.
Bref il y a des choses qu'il fait qui sont inhabituelles mais inoffensives, genre manger debout en 2 bouchées et remonter dans sa chambre la bouche pleine pour reprendre son jeu, ne pouvoir se nourrir apparemment que de 3 ou 4 aliments bien spécifiques (l'un d'entre eux étant le sucre et l'autre le chocolat), particulièrement au milieu de la nuit, ne jamais vouloir mettre un pied dehors ou faire la moindre chose qui pourrait s'apparenter à de l'exercice (promener le chien)....
Mais meme la, non seulement ce n'est pas bon pour sa santé, mais comment est ce que j'explique à mon fils/son frère que lui doit continuer à aider à mettre/débarrasser la table, essayer de manger de tout y compris des légumes et ne pas se goinfrer entre les repas, aller au sport ou à des activités 3 fois par semaine?
Mais les plus gros problèmes qui me sont apparus sont les suivants:
- je n'existe pas pour lui, donc c'est assez compliqué de me faire entendre/écouter/communiquer. Un exemple, pour vous faire sourire? Un dimanche matin, mon amoureux et moi encore dans le lit, en train de discuter gentiment, le chat sur mes genoux. Il entre dans la chambre, parle à son père, fait le tour du lit pour aller l'embrasser, refait le tour du lit pour caresser le chat (sur mes genoux, je vous le rappelle)... Et s'en va!!! Je pense le plus sérieusement du monde qu'il ne m'a pas vue...

De plus, nous vivons à l'étranger, et cet enfant parle seulement anglais. Et si mon anglais est bon, la langue des engueulades et des câlins reste le Francais pour moi, c'est ce qui vient spontanément, donc c'est un obstacle de plus dans la communication.
- il passe sa vie le nez collé sur un écran, puisque le centre de sa vie, c'est les jeux vidéos : il passe de son Telephone à l'iPad à son ordinateur à la Xbox etc, et mon problème principal avec ca encore une fois c'est comment faire comprendre à mon fils/son frère que lui n'a droit qu'à 45 minutes d'écran par jour, c'est injuste.
- vu que sa passion n'a pas de limite dans le temps, il ne dort pas la nuit, a d'énormes difficultés à se réveiller (quelqu'un de physique doit le réveiller, il n'est pas sensible à l'alarme d'un réveil) et explose régulièrement le matin pour des petits riens (il n'est pas assez bien réveillé pour attacher ses lacets, le chien aboie pour lui faire fête (!!!) et si auparavant le petit-déjeuner était un des meilleurs moments de la journée, en famille, maintenant c'est la hantise de tout le monde, et on reçoit aussi assez régulièrement des messages de l'école disant qu' il s'est s'endormi en classe...
Je vis dans le stress et l'angoisse (et malheureusement l'anticipation) d'une crise inévitable , qui nous met mon fils et moi dans un état lamentable. Car oui j'ai oublié de vous préciser mon fils et moi avons une personnalité tout à fait à l'opposé : on est tous les deux des hypersensibles et recevons ses crises de façons quasi-physiques, chacune est comme un coup de poing dans le plexus. Même si ce n'est dirigé contre personne ses crises font que mon fils s'effondre en larmes, moi je le console tant bien que mal et quand il va mieux je vais à mon tour m'effondrer dans ma chambre.
Ses crises anéantissent aussi son père, mais il a un tout petit peu plus de prise sur lui (au moins il existe dans l'univers de son fils et à sa façon il lui montre de l'amour)
Ah et la cerise sur mon gâteau c'est que mon mari a dû accepter un travail qui fait qu'il sera absent du lundi au vendredi à partir de maintenant...
Alors bien sûr maintenant que le diagnostic est posé on va chercher de l'aide, mais pour l'instant c'est moi qui ai besoin d'aide, la votre en l'occurrence, d'où le pavé:
Comment faire pour vivre avec cet enfant et retrouver l'harmonie dans ma propre maison,
Protéger aussi mon fils et me protéger moi pour qu'on ne souffre plus autant de sa présence
Comment survivre à ce torpillage (involontaire certes, mais torpillage quand même) de notre couple:
Mon mari et moi sommes solides, je veux dire sûrs de notre couple. Nous sommes le produit d'une histoire d'amour épique: je ne vais pas m'étendre, mais me suis battue pour lui, il a déplacé des montagnes pour moi, j'ai tout quitté pour aller vivre au bout du monde avec lui, je me suis réinventée ici, et j'étais heureuse et épanouie dans cette nouvelle vie, je croyais vraiment avoir atteint mon "And they lived happily every after"
Notre fils était heureux aussi, on arrivait à avoir mes beaux enfants un dimanche sur deux: je n'en ai pas parlé mais il y a aussi un autre demi frère (fils de son ex femme), avec qui les rapports sont très bons, il me saute dans les bras quand il me voit et m'appelle son autre maman, et mon fils et lui ont de vrais rapports de frères, donc je sais que ce n'est pas moi qui suis simplement une horrible belle mère intolérante (c'est déjà ça).
Mais dans tout ce que j'ai lu sur ce forum et ailleurs il est question de parents, de thérapeutes, d'enseignants, de psychologues, or si je me suis déjà réinventée plusieurs fois dans cette vie je ne trouve en moi ni les uns ni les autres. Et je ne peux pas le forcer à me considérer comme sa famille, donc même "Parent", c'est exclu pour l'instant.
Donc je ne sais pas où est ma place, ni quel rôle je pourrais/devrais jouer dans cette histoire.
J'envisage même comme une hypothèse plausible de me séparer de cet homme que j'aime par dessus tout pour nous préserver notre fils et moi et ce qui nous reste de sérénité (depuis quelques semaines je prends des anti dépresseurs (homéopathiques, mais quand même) pour la premiere fois de ma vie)
Voilà. Donc pour l'instant ma vie c'est essayer de le croiser le moins possible, et parallèlement fliquer mon fils pour qu'il ait une vie, des activités et un emploi du temps "normaux". Je passe vraiment des vacances formidables...

Et encore une fois ne vous méprenez pas j'essaye, j'essaye vraiment de lui tendre la main mais si je vais vers lui et que je ne lui parle pas de stratégie pour un jeu vidéo où dans le meilleur des cas de ce qu'il y a à manger pour le dîner, les seules réponses que je vais obtenir c'est :
I don't care
Ou
I don't know, ok?
Je sais que je ne dois pas m'arrêter sur le ton limite agressif de ses réponses mais c'est dur quand même.
Bon, j'arrête ici pour le moment, merci de m'avoir lue, et merci aussi pour vos avis et conseils.