Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Je viens de prendre conscience de la gravité de mon incompétence en communication.
Tout ce que je dis tombe mal, provoque incompréhension, colère, rejet.
Je n'ai aucune idée de pourquoi ni comment.
J'aimerais donc échanger sur ce problème et essayer de trouver des pistes de compréhension et de changement.
Premier exercice (situation vécue)
NT : neurotypique
SA : Aspi
Jour 1
NT : "tu es une menteuse, tu es une menteuse !" en hurlant
Aspi : "Ce n'est pas vrai !" en hurlant aussi
Jour 2
NT : "d'accord on va discuter calmement" (après que je supplie parce que par écrit c'est l'enfer, j'ai encore moins d'indications sur l'état de la personne).
"Mais tu ne cries pas"
SA : "D'accord !" Super contente
"Mais toi non plus parce que ça m'angoisse aussi"
NT : "Oh tu es vraiment insupportable, je ne veux plus te parler !"
Question à 100 (1000) balles : où est l'erreur ? Le chaînon manquant ?
Fallait-il faire semblant que le NT n'avait pas crié ? C'est ma seule piste.
Pourquoi ? Et aussi : comment ?
Euh, honnêtement je ne sais pas. Tu es sûre que c'est un NT? Je trouve sa réaction vraiment incohérente et disproportionnée.
Hypothèse 1: Peut-être que "crier" pour lui, ce n'est pas "crier" comme on peut le comprendre (le bruit intense venant d'une voix), mais de "disputer", critiquer. Ce qui fait qu'il aurait pris ça pour une critique (mais ce n'est pas cohérent parce qu'avant, vous avez bel et bien crié).
Hypothèse 2: Il était très énervé, et il a menti en disant qu'il voulait une discussion calme parce qu'il n'était lui-même pas calme.
En revanche je ne vois pas trop de solutions. Je ne trouve pas que ce que tu as dit été mal. Tout ce que je sais c'est qu'il ne faut jamais dire: "Mais qu'est-ce que j'ai fait?" dans ces moments, parce que souvent ça énerve encore plus la personne...
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.
Où est l'erreur? l'erreur de qui, d'abord? et l'erreur en quoi?
...moi non plus je ne comprends absolument pas la dernière phrase du NT.
je ne trouve aucun lien avec la phrase précédente de l'interlocuteur.Ni avec les précédentes...est-ce que le NT , en disant cela, avait l'intention de faire un lien avec ce qui précédait? qu'est-ce qu'il voulait dire? est-ce qu'il avait un but particulier? conscient ou en background?
qu'est-ce que le NT trouve insupportable: toi, ou ce que tu fais, ou ce que tu es? quel est l'impact de ce que tu fais , dis, pour lui?pourquoi ca le dérange? Et pourquoi il ne dit pas plutot:"j'ai mal là, quand tu m'affirmes que "çà t'angoisse quand je crie".et pour fuir cette douleur, je me retires de la relation."
...maigre hypothèse... c'est un boulot d'enquêteur! Sur le vif, c'est mission impossible!
cà, c'est pour son bout de la relation, son côté de la lorgnette, son côté de la relation et de la communication.
maintenant, de ton côté à toi:
Astragale a écrit :Je viens de prendre conscience de la gravité de mon incompétence en communication.
Tout ce que je dis tombe mal, provoque incompréhension, colère, rejet.
Je n'ai aucune idée de pourquoi ni comment.
J'aimerais donc échanger sur ce problème et essayer de trouver des pistes de compréhension et de changement.
Ça vous arrive aussi à vous ce genre d'enfer ?
j'ai dit cela, presque mot pour mot (sauf la dernière phrase), il y a dix ans à une amie très proche. j'avais besoin de me confier, car j'étais en grande souffrance dans ma relation de couple.
Pendant toute la soirée , elle m'a écoutée, sanglotante, raconter des dizaines de situations de blocage et d'incompréhension. j'avais commencé par "j'ai un problème dans mon couple....
Spoiler : :
c'est la phrase qu'elle a reprise en fin de soirée... en se positionnant: "tu dis: j'ai un problème dans mon couple. je te dis: tu vis une situation de violence psychologique.je ne te demande pas de me croire sur parole, a-t-elle ajouté, mais je te l'affirme parce que je reconnais quelque chose que j'ai moi-même vécu. et , au début, je souffrais tellement que je n'arrivais plus à réfléchir,et quand mon thérapeute a mis là dessus les mots "violence psychologique", je n'ai pas pu le croire.Il m'a fallu des mois pour me rendre à l'évidence. Que j'étais victime de violence conjugale. que ce n'étais pas moi qui avais un problème dans mon couple, c'était la relation qui était malade.
Et que cette relation malade me rendait malade.je ne te demande pas de me croire maintenant, mais je te demande d'accepter que je prenne un rdv unique avec un psy de la consultation de prévention de la violence, pour te donner l'occasion d'entendre l'évaluation d'un médecin . Acceptes-tu que je prenne rdv pour toi?"Ses mots sont restés gravés dans ma mémoire. J'ai accepté, je suis allée au rdv, je n'ai pas voulu croire le médecin qui confirmait les mots de violence conjugale, mais je n'ai pas pu ne pas entendre qu'il me disait aussi qu'il estimait que je me mettais gravement en danger si je restais dans cette situation sans soutien.et qu'il était sincèrement inquiet pour moi. alors, quelques mois plus tard, lors d'une enième crise, quand mes yeux sont tombées sur la pub violencequefaire, j'ai osé téléphoner.et ca a été le début de la remontée des enfers.
je n'affirme pas que tu vis, au quotidien, une situation de violence.Je suis juste troublée par des similitudes.
mais, au jour un de ton récit, être accusée d'être une menteuse, je trouve ça violent, quand même.
peut-être Aspie, en attente d'un premier rdv demandé au CRA.
premier rdv le 04/07, demande de bilans ergo/neuro en cours
Premier diag Asperger posé par un neurologue expert juillet 2016, communiqué en décembre
Bon, je dois avoir moi aussi de graves difficultés de communication, parce que je ne comprends rien à cet échange. Il m'est arrivé de bien m'engueuler avec mon copain, et d'avoir eu droit à des remarques très blessantes, mais à chaque fois le lendemain il venait s'excuser et quand je lui disais que ce genre de comportements me blessait/m'angoissait, il s'en est voulu. Pourtant a priori c'est quand même un NT...
En fait, en y réfléchissant je me dis que ce n'est peut-être pas l'aspie, mais bien le NT qui dans cette situation a un gros problème de communication.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
J'ai demandé à une NT, du genre: "Qu'est-ce que tu comprendrais, toi, si quelqu'un disait...". Elle a rien compris non plus à la seconde réaction. Donc ça rejoins l'idée de Flower.
Des fois, les aspies cherchent des réponses là où même les NT n'ont pas de réponses.
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.
La question de la violence se pose en effet et elle a été soulevée par d'autres. Mais ce n'est pas la première fois, c'est une situation que j'ai rencontré très souvent dans ma vie. Je suppose donc que j'y suis pour quelque chose.
Déjà je vois que je ne suis pas la seule à ne pas comprendre. En même temps, c'est un court passage, je n'ai peut-être pas recopier tout ce qu'il faut.
Je viens de discuter un moment ce NT et il semblerait que quand même, ce soit ma réactivité ajouté à mes problèmes de compréhension qui tombent pile sur un de ses traumatismes. Maintenant la réaction est violente c'est sûr.
Je ne savais pas qu'il existait des consultations spécialisées je vais me renseigner. Dois-je dire que je suis aspie à votre avis ?
Astragale, je suis désolée d'avoir induit un espoir peut-être infondé, car la consultation interdisciplinaire de medecine et prévention de la violence,que j'avais consultée,est à Genève... avec une rapide recherche google "violence prevention consultation", je trouve en France, seulement une référence de consultation spécialisée;
je ne sais pas s'il en existe près de chez toi... apparement ce genre de consultation interdisciplinaire existe bien en Suisse francophone, mais peu en France?
peut-être Aspie, en attente d'un premier rdv demandé au CRA.
premier rdv le 04/07, demande de bilans ergo/neuro en cours
Premier diag Asperger posé par un neurologue expert juillet 2016, communiqué en décembre
Astragale a écrit :Est-ce que la violence de la part de quelqu'un qui souffre peut être admise par rapport à celle d'un manipulateur par exemple ?
la violence n'est pas admissible. point.
elle peut-être compréhensible, lorsque son auteur n'est plus en capacité de maîtriser son expression, et devrait alors amener l'auteur a demander de l'aide pour apprendre à s'exprimer authentiquement sans exercer de violence.
mais je ne mets pas sur le même niveau une violence psychologique, ou physique, infligée en réflexe de défense non-inhibé,consécutivement à une agression préalable, et sans intention de prise de pouvoir sur l'autre, de la violence du pervers qui sait qu'il fait mal, et qui s'en fout, qui priorise toujours sa satisfaction personnelle, quelle que soit pour cela le prix qu'il fait payer à l'autre.
peut-être Aspie, en attente d'un premier rdv demandé au CRA.
premier rdv le 04/07, demande de bilans ergo/neuro en cours
Premier diag Asperger posé par un neurologue expert juillet 2016, communiqué en décembre
Astragale a écrit :
Je viens de discuter un moment ce NT et il semblerait que quand même, ce soit ma réactivité ajouté à mes problèmes de compréhension qui tombent pile sur un de ses traumatismes. Maintenant la réaction est violente c'est sûr.
Il te l'a dit explicitement ou tu l'interpretes ? Il y a une sacree difference entre les deux.
Djinpa a écrit :
elle peut-être compréhensible, lorsque son auteur n'est plus en capacité de maîtriser son expression, et devrait alors amener l'auteur a demander de l'aide pour apprendre à s'exprimer authentiquement sans exercer de violence.
mais je ne mets pas sur le même niveau une violence psychologique, ou physique, infligée en réflexe de défense non-inhibé,consécutivement à une agression préalable, et sans intention de prise de pouvoir sur l'autre, de la violence du pervers qui sait qu'il fait mal, et qui s'en fout, qui priorise toujours sa satisfaction personnelle, quelle que soit pour cela le prix qu'il fait payer à l'autre.
C'est ce que je pense aussi mais j'ai tendance à comprendre un peu trop les fragilités des gens et à leur pardonner. Après ça certains disent que nous ne sommes pas empathiques... je le suis beaucoup trop !