Je ne dis en aucun cas que les personnes autistes pensent comme ça, si j'en parle c'est parce que j'ai bien remarqué que c'était pas le cas. C'est ce que je pense moi et j'ai pensé qu'il pourrait y avoir des gens ici qui auraient des réponses intéressantes. Quoi qu'il en soit je poursuis mes démarches de diagnostic à mon rythme hyper lent puisque j'ai un premier rendez-vous avec un médecin généraliste la semaine prochaine dans le but d'avoir un médecin traitant et de pouvoir par la suite voir un psy ^^ /!\
D'après ce que je lis sur des blogues écrits par des personnes qui ont reçu un diag de SA, il y a un consensus assez clair sur ce sujet:
les neurotypiques sont gentils + les difficultés d’interactions entre eux et les SA ne viennent pas d'un manque de désir ou d'un manque d'intérêt des SA
ça me laisse perplexe de lire la façon dont pas mal de SA parlent des neurotypiques
j'ai pas envie de citer des sources, c'est tel paragraphe sur tel blog, tel article sur tel autre, elle dans ce livre... parce que je préfère lancer une discussion sur une idée générale, j'ai pas envie d’interpeller des gens qui ne peuvent même pas savoir qu'ils sont interpellés parce qu'ils liront jamais ce post. Je me sens en décalage par rapport à une tendance générale qui se dégage et j'ai envie d'en parler, c'est tout.
Je lis souvent que des gens se culpabilisent sur les relations sociales et les impairs qu'ils ont commis et essayent vraiment de façon méthodique de s'adapter et de s'intégrer. J'ai le sentiment qu'ils se prennent quand même pas mal le chou sur les relations sociales et ce qu'on pense d'eux.
Par exemple avant que j'ai découvert le SA ma mère s'est mariée, j'ai été invité à son mariage mais je suis partie à 15 heures sans dire au revoir à personne et en traversant la ville à pied pour rentrer chez moi. Je ne me suis JAMAIS demandé si ça avait été mal prit, si quelqu'un s'en était rendu compte, ou si c'était correct ou pas de faire ça (jamais avant de découvrir le SA et de commencer à interroger mon comportement XD).
Je suis d'accord avec le fait que le diagnostic aide à comprendre des choses dans les relations humaines, à ce rendre compte de choses.
La où je suis beaucoup plus dubitative c'est sur l'envie de réussir à ne pas blesser les autres et à communiquer avec eux.
Je communique plutôt très peu avec les gens, j'ai un travail où je vois mes collègues dix minutes le matin et quinze minutes le soir (je fais le ménage). En général je reste seule chez moi pendant mes jours de pause où avec ma petite amie. Je n'ai pas d'ami en dehors de contacts numériques loin de ma ville. Je ne fais pas les courses moi-même parce que ma petite amie les fait pour nous deux. Je ne fais pas de shopping et j'achète tout par internet. Je ne fais partie d'aucun club. Littéralement je ne sors jamais de chez moi en dehors de deux raisons: aller au travail et si je participe à un événement social exceptionnel (tel un anniversaire dans la famille) ce qui arrive environ deux fois par an (je ne fréquente plus les membres de ma famille de façon régulière).
"Les gens" ce sont donc essentiellement mes collègues dans les différents boulots que j'ai eu.
Je peux pas dire que j'ai envie que ça se passe bien avec eux ou d'apprendre à mieux communiquer avec eux.
En fait j'ai envie que "ça se passe bien" dans le sens "que ça reste très très neutre" et que ça évolue pas en harcèlement.
Clairement j'ai une envie: communiquer le moins possible avec eux.
_ Dans le sens qu'ils en sachent le moins possible sur moi parce que j'ai eu l'expérience que chaque chose su à mon sujet sera un jour retournée contre moi. Tout ce qui peut être sujet à moquerie sera systématiquement utilisé. A l'inverse le vide va progressivement être rempli par eux même. Moins j'en dis et plus ils créent une image de moi normale et intègrent cette image à leur groupe en me créant un minimum de problèmes.
_ Dans le sens d'en savoir le moins possible sur eux parce que plus j'apprends à les connaître plus je vis leur existence comme une agression.
Ce qui m'agresse:
_ ils sont très critiques et il y a régulièrement des propos racistes et homophobes
_ le sexisme intégré dans les relations de couples et les relations familiales (frères/sœurs notamment), stéréotypes de genre validés, propos très agressifs envers la trans-identité avec menaces de mutilations génitales sur des personnes nommées (sous couvert d'humour bien sûr)
_ la validation des châtiments corporels et banalisation des actes de violence intra-familiale
_ le traitement "spécial" des enfants au sein du groupe familial (se féliciter, partager son contentement de les mettre dans des institutions telles que crèches, garderie, écoles, et à l'inverse se conforter mutuellement dans le fait que c'est dur de passer des vacances avec eux, qu'ils sont pénibles, que leur présence est très fatigante, qu'ils coûtent cher, qu'ils gaspillent...)
J'ai pas trop envie d'accepter l'idée que c'est moi qui comprend pas le second degré et que je suis hypersensible (explications données par ma mère).
Je suis désolée mais je ne peux pas valider que ces gens soient sympathiques, que j'aurais tout à gagner à les fréquenter plus, et que c'est à moi d'apprendre à ne pas les choquer.
Et quand je vois que du côté de ma famille, après avoir essayé longtemps de parler du SA, il en ressort qu'en résumé "ils ont toujours su que j'allais pas bien mais ils ont toujours pensé (et ils pensent encore) que la solution c'est que je m'endurcisse" ... J'ai envie de faire un parallèle avec ça et mon expérience du collège:
Pendant tout mon collège j'étais persuadée (mais très sincèrement et si profondément que j'en ai jamais douté) que la langue maternelle de mes camarades de classes n'était pas le français. Du coup je trouvais que leurs résultats étaient très honorables par rapport au fait qu'ils étudiaient dans une langue qu'ils ne parlait qu'à l'école. Et puis un jour j'ai été détrompée et j'ai eu la révélation: ah mais en fait ils étaient juste cons

Pendant toute mon enfance j'ai pensé que mes parents ne savaient pas ce qui se passait à l'école, n'avaient aucune idée de mes difficultés sociales. Du coup je pensais qu'ils avaient fait tout ce qu'ils pouvaient et que mon bonheur comptait pour eux. Et puis un jour ils m'ont que si, ils savaient pour mes difficultés, mais que tout ce qui comptait c'était que j'arrive à faire avec et à réussir socialement quand même et j'ai eu la révélation: en fait ils s'en foutaient

Ce truc amène un débat intérieur pour moi, parce que oui je me reconnais dans les descriptions sociales et sensorielles du SA mais je me demande si je ne me comporte pas comme une autiste parce que je suis profondément dégoûtée des gens, que j'ai peur de me faire mal en en apprenant plus sur eux parce qu'ils sont faits de tel sorte que de façon random y'a 70% de risque qu'une nouvelle info sur eux soit un truc qui va me choquer pour toute la vie ou me décevoir profondément.
Après oui il y a des gens qui sont positifs (sur les réseaux sociaux) mais c'est des gens qui sortent de l'ordinaire à mes yeux et j'en suis au moins où je considère secrètement la bienveillance comme un critère de neuroatypie.
J'ai l'impression que même les neuroatypiques évoluent dans ce monde sans ce rendre compte que la majorité des gens sont méchants, tombent facilement en état agentique, ont peu de sens moral, peu d'empathie, peu de raisonnements logiques. Comprendre le langage humain est une malédiction, c'est ce que je me dis souvent quand je les entends parler entre eux. Est-ce un problème lié à l'autisme ou un problème qui invalide l'hypothèse de l'autisme, je me pose la question. On m'a déjà dit de surtout ne pas parler comme ça si je voulais obtenir un diag mais je pense que ce que je veux obtenir n'est pas nécessairement un diag, ou peut être un diag d'autre chose, de dépression ou d'un truc réel, pas un diag de complaisance que j'aurais tout mit en oeuvre pour obtenir.