Et je suis dans le même cas.



Dans ma tête c'est clair. A expliquer oralement, c'est confus comme une nébuleuse. A se taper la tête contre les murs.
Et je sais aussi (enfin, disons je pense) que je suis très "invisible" (un clin d'oeil à Julie Dachez

Ma fatigue, mes meltdowns ne sont toujours que solitaires. Seul une amie proche m'a dit qu'elle sentait bien cet effort constant et cette différence.
De l'extérieur je pense que je reste une femme (moyennement) sociable, (très) solitaire, (un peu) introvertie, un peu psychorigide, passionnée (mais que de ce qu'elle aime…) maladroite et qui interrompt. Qui déteste le bruit et les néons. Qui bouge beaucoup ( je ne suis hyperactive que pour cacher mon mal être et mes surcharges sensorielles et pour ne pas fixer trop longtemps dans les yeux (stratégie "oui oui… oh regarde il y a un … "

Le tout pour m'effondrer en rentrant à l'abri des regards.
Je comprends certaines choses implicites très bien ( je suis linguiste, donc si j'ai un point fort se sera le langage, les livres sont mon exutoire-- en anglais généralement- et je n'ai pas d'autres aptitudes, et je ne maîtrise pas autant le français d'ailleurs…), dans les écrits, pas de souci. Les figures de styles ça va bien

En revanche, quand cela se transpose en situation sociale frontale, nettement moins, voire pas. Parfois il me faut 5 minutes pour "percuter". Je "transpose" dans ma tête en fait.
Et j'ai "l'habitude" de m'adapter: j'applique l'algorithme "situation sociale" étape 1 : essayer de fixer dans les yeux… Etape 2 " répondre puis s'enquérir de l'autre… Etape 3 " dire au revoir…" (vite...

Je ne le fais pas naturellement quoi.
Niveau raisonnement … comment dire...j'ai le mien propre.

J'ai presque peur de devoir justifier ma demande de mise en route d'un diag en fait. Car à priori, il faut tout de même lui en dire assez pour mettre en route la chose.
Et je ne sais pas si j'en ai l'énergie, débordée que je suis par la gestion de la reprise et sous la pression du jour J. Je sais bien que c'est son travail. Et qu'il faut que je sois moi-même. Mais ma patience est très courte si on ne va pas dans mon sens (forcément vous me direz?

Je ne sais pas comment je prépare cet entretien.
Clairement, il faut que je puisse lire/voir visuellement tout ce qui m'a amenée à prendre ce RDV pour faire un diagnostic.
Mais je me base sur :
mon ressenti?
mes lectures?
Tous mes presque 40 ans?
Les "autres" (c'est à dire ce que je vois bien que je n'arrive pas à faire comme un(e) neurotypique)?
Ma fatigue post-socialisation parfois extrême?
Mes "routines" ? ( vues à la baisse avec les 3 mouflettes, mais certes présentes?)
Mes intolérances alimentaires et médicamenteuses "non justifiées par A+B" ?
Mon hypersensibilité au bruit/odeur/textures/lumière?
Les migraines post-socialisation?
Tout ce que je cache pour "paraître" au travail, en famille…
Je fais des catégories?
L'ampleur de la tâche me déstabilise. Je pense que le mieux c'est que je me fasse une carte mentale retracant ma vie, mais si je viens avec un rouleau de 8m, la fresque dantesque en couleurs ça va pas le faire si?

Please, help me out... :hot cry: