Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Somero
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Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Somero »

Bonjour, je me pose cette question régulièrement et je me demandais aussi est-ce que c'est moi qui me connait mal ou bien les personnes neuroatypiques ont une tendance à surestimer leurs forces? Par exemple j'aime bien aller courir (et pourtant j'ai détesté pendant des années! ) mais souvent j'évalue mal la température extérieure et je n'arrive pas à finir mon tour parce que j'ai beaucoup trop chaud alors que les muscles et le souffle ça va. C'est juste que je ne supporte pas du tout la chaleur. Du coup je finis en marchant, rageant de honte et de culpabilité parce que non seulement je n'ai pas fait assez se sport et que je me suis ENCORE surestimée et que les autres personnes qui courent n'ont pas l'air d'avoir si chaud. Je me sens très nulle dans ces moments là et ça me gâche toute la journée!

Et vous ça vous arrive de prévoir quelque chose et de vous rendre compte en le faisant que vous ne pouvez pas? (Je ne parle pas d'activités extra-ordinaires mais plutôt des exemples comme le mien ou bien prévoir d'aller dans deux magasins mais en fait un ça vous épuise déjà etc...)
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Djinpa
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Djinpa »

oui, j'ai surestimé mes capacités pendant presque toute ma vie, avec la conséquence, comme je percevais difficilement la fatigue, d'aller au dela de mes limites, et ensuite de craquer...
ca fait six mois que j'ai décidé de prioriser la gestion de mon énergie sur tout le reste, et cela m'a apporté une bien meilleure qualité de vie, et (pour l'instant) notablement diminué la fréquence et l'intensité des meltdown.
en particulier, tant que je n'étais pas consciente des conséquences de la dyspraxie sur ma gestion de temps et des transitions, parce que j'ignorais que ca portait un nom, je ne repérais pas son incidence sur ma manière de fonctionner, et donc je ne pouvais pas en tenir compte; et je me suis épuisée à exiger de moi même un rendement normal, sans réaliser ce que ca me coutait..et je craquais bien plus souvent que maintenant.
peut-être Aspie, en attente d'un premier rdv demandé au CRA.
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meï
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par meï »

Djinpa a écrit :oui, j'ai surestimé mes capacités pendant presque toute ma vie, avec la conséquence, comme je percevais difficilement la fatigue, d'aller au dela de mes limites, et ensuite de craquer...
ca fait six mois que j'ai décidé de prioriser la gestion de mon énergie sur tout le reste, et cela m'a apporté une bien meilleure qualité de vie, et (pour l'instant) notablement diminué la fréquence et l'intensité des meltdown.
je peux ecrire exactement pareil. :bravo:

et j'ajouterais que aujourd'hui je tente de faire selon mes possibilités mais que malgré tout des périodes comme celle ci, (rentrée scolaire avec les foules dans les magasins, les rues bondées, les papiers à faire, etc ) m'épuisent encore plus car j'ai passé 2 mois quasi à être plutot tranquile, sans obligations sociales.
le contraste est difficile en septembre et je suis (déjà) épuisée.

donc finalement ême en essayant au plus de faire avec mon autisme et de m'organiser en fonction, ca reste compliqué selon les periodes car on ne peut pas toujours faire en fonction...(surtout avec 4 enfants!)
mais globalement aujourd'hui c'est mieux.je m'accorde deja plus de bienveilance ce qui n'etait pas le cas avant...
et je me susi surrestimée enormement avant aussi comme cité plus haut surtout pour l' emploi.(je continue de croire que ça n'etait pas l'emploi en lui même le probleme mais bien lenvironnement et la manière de le faire qui ne me corespondait pas....)
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par chatatras »

Pareil pour moi en ce qui concerne le footing. Mais je ne sais pas si c'est une surestimation de mes capacités; j'ai prévu de faire tel parcours, je sais que je suis capable de le faire (habituellement), mais pas ce jour-là, à cause du froid, de la chaleur, de la fatigue, ou je ne sais quoi d'autre...

Pour les magasins ou les démarches administratives (ou tout autre truc de ce goût-là qui n'existerait pas dans un monde idéal), j'en prévois autant que possible dans une journée pour m'en débarrasser, mais je suis tellement épuisé après le premier que je m'arrête souvent là.

Djinpa, qu'est-ce que tu appelles "être consciente des conséquences de ta dyspraxie sur la gestion du temps et des transitions" ? Et comment y parvenir ? En mp si tu veux ou sur un fil dédié s'il y en a un :)
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par user3571 »

Djinpa a écrit :oui, j'ai surestimé mes capacités pendant presque toute ma vie, avec la conséquence, comme je percevais difficilement la fatigue, d'aller au dela de mes limites, et ensuite de craquer...
ca fait six mois que j'ai décidé de prioriser la gestion de mon énergie sur tout le reste, et cela m'a apporté une bien meilleure qualité de vie, et (pour l'instant) notablement diminué la fréquence et l'intensité des meltdown.
en particulier, tant que je n'étais pas consciente des conséquences de la dyspraxie sur ma gestion de temps et des transitions, parce que j'ignorais que ca portait un nom, je ne repérais pas son incidence sur ma manière de fonctionner, et donc je ne pouvais pas en tenir compte; et je me suis épuisée à exiger de moi même un rendement normal, sans réaliser ce que ca me coutait..et je craquais bien plus souvent que maintenant.
:arrow: Oh mais alors là j'ai eut des périodes de surestimation de mes capacités et aussi de sous estimation avec comme conséquences:

-Des difficultés pour percevoir, accepter mes seuils de tolérances sensoriels, gérer l'énergie. jusqu'à récement. Avant 20 ans, sans diagnostic précis autre que celui de dhysarmonie évolutive posée dès mes 5 ans et étant dans un entourage familial qui privilégiait les non-dits, de cacher les choses dérangeantes sous le tapis et de faire exprès de se forcer à passer à autre chose quand quelque chose affecte la personne.

-mêmes problèmes pour le judo ce qui m'a pas empêché de devenir ceinture marron.

Après le diagnostic c'est très simple: les aspects sensoriels n'ont pas été pris en compte avant 2012 en ce qui me concerne et avant 2015 pour mon entourage( ma psy a donné de bons arguments pour que l'entourage percute sur mes sensibilités visuels et auditives longtemps considérés comme des caprices ou de l'égoïsme).

Aujourd'hui: Etant donné que ma soeur est diagnostiqué depuis peu et bien maintenant c'est d'autant plus gérable que j'ai fais venir dans ma vie de la méditation. je vous assure,même en tant qu'autiste, les leçons de christophe andré font du bien.

Enfin bon, je trouve que c'est une bonne chose que j'ai été été reçu à ce concours de contrôleur externe des finances publiques.Jusque là les interlocuteurs rencontrés à l'école nationale des finances publiques sont très coopératifs et ouverts. Faudra que je fasse gaffe dès la rentrée à rester en mode observation pendant quelques temps, j'irais au pot prévue.

Il y'aura aussi à trouver un club adéquate pour la reprise du judo.
meï a écrit :
Djinpa a écrit :oui, j'ai surestimé mes capacités pendant presque toute ma vie, avec la conséquence, comme je percevais difficilement la fatigue, d'aller au dela de mes limites, et ensuite de craquer...
ca fait six mois que j'ai décidé de prioriser la gestion de mon énergie sur tout le reste, et cela m'a apporté une bien meilleure qualité de vie, et (pour l'instant) notablement diminué la fréquence et l'intensité des meltdown.
je peux ecrire exactement pareil. :bravo:

et j'ajouterais que aujourd'hui je tente de faire selon mes possibilités mais que malgré tout des périodes comme celle ci, (rentrée scolaire avec les foules dans les magasins, les rues bondées, les papiers à faire, etc ) m'épuisent encore plus car j'ai passé 2 mois quasi à être plutot tranquile, sans obligations sociales.
le contraste est difficile en septembre et je suis (déjà) épuisée.

donc finalement ême en essayant au plus de faire avec mon autisme et de m'organiser en fonction, ca reste compliqué selon les periodes car on ne peut pas toujours faire en fonction...(surtout avec 4 enfants!)
mais globalement aujourd'hui c'est mieux.je m'accorde deja plus de bienveilance ce qui n'etait pas le cas avant...
et je me susi surrestimée enormement avant aussi comme cité plus haut surtout pour l' emploi.(je continue de croire que ça n'etait pas l'emploi en lui même le probleme mais bien lenvironnement et la manière de le faire qui ne me corespondait pas....)
@Meï: pour les centres commerciaux, je ne fréquente plus ces lieux. Quand je dois aller à Monoprix( je déteste le magasin) j'y vais aux heures creuses avec une liste.

Oh bah tu sais le contraste pour moi va aussi bientôt vite venir avec le déménagement et la reprise de ma scolarité pour septs mois à l'école nationale des finances publiques de Lyon.

Même si je ne suis que célibataire, je peux comprendre que tu doit être organisée en tant que maman.

Tu t'accordes de la bienveillance, tout comme moi.

Pour l'emploi, je crois aussi que ça ne vient pas de toi mais du refus de l'environnement à s'adapter à tes particularités. Et tu n'es pas la seule à avoir eut ce problème, j'y étais confronté en entretien d'embauche en voyant mes interlocuteurs commencer à s'inquiéter quand je leur parlais de mes aménagements, certains m'ont dit casch ne pas voir de problèmes que c'était juste du potentiel à canaliser quand d'autres m'adressait une lettre type.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

Si vi pacem, para bellum

Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre

Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

Adepte de la course à pied.
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Somero
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Somero »

Djinpa a écrit :en particulier, tant que je n'étais pas consciente des conséquences de la dyspraxie sur ma gestion de temps et des transitions, parce que j'ignorais que ca portait un nom, je ne repérais pas son incidence sur ma manière de fonctionner, et donc je ne pouvais pas en tenir compte; et je me suis épuisée à exiger de moi même un rendement normal, sans réaliser ce que ca me coutait..et je craquais bien plus souvent que maintenant.
C'est ce que je ressens, je suis incapable d'accomplir la même chose, le même travail que mes "collègues-étudiants" sans être épuisée, à bout, irritable. Ca m'a d'ailleurs conduite à un burn out au début de ma première 6ème année de médecine parce que j'essayais absolument de travailler autant que les autres, sur les même tranches horaires alors que j'avais besoin de beaucoup plus de temps de repos. D'où culpabilité, dévalorisation et diminution des performances avec un sentiment de nullité qui ne faisait que croitre.
Je commence bientôt l'internat et je suis terrifiée parce que je sais que c'est déjà dur et épuisant pour la plupart des gens. C'est une des raisons qui me poussent à vouloir une évaluation diagnostique. Si au moins je pouvais comprendre et donc expliquer pourquoi ces meltdown récurrents. Je commence à saisir comment j'en arrive là à pleurer, ne plus savoir ce que je veux, rester prostrée, n'avoir envie de rien et de tout en même temps et me sentir nulle nulle nulle. D'autant que ça survient "sans prévenir" et mon entourage me dit "on comprend pas, ça allait bien, qu'est-ce qui se passe tout à coup?" Je commence à penser que je compense très bien pendant un moment, à tel point que je n'ai même pas conscience des efforts que ça me demande, et puis au bout d'un moment ça ne marche plus.

Ca me rassure d'un côté de voir que je ne suis pas seule dans ce cas, et en même temps ça renforce mon sentiment que peut être le SA est la "réponse". Mais ça fait un peu peur aussi dans le sens où ça chamboule tout ce que je pensais savoir sur moi. Ca a déjà été le cas avec le diag HPI.
chatatras a écrit :Pareil pour moi en ce qui concerne le footing. Mais je ne sais pas si c'est une surestimation de mes capacités; j'ai prévu de faire tel parcours, je sais que je suis capable de le faire (habituellement), mais pas ce jour-là, à cause du froid, de la chaleur, de la fatigue, ou je ne sais quoi d'autre...
C'est ça, un parcours que j'ai déjà fait, que je connais, et certains jours ça ne passe pas!
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Djinpa »

Somero a écrit :
Djinpa a écrit :en particulier, tant que je n'étais pas consciente des conséquences de la dyspraxie sur ma gestion de temps et des transitions, parce que j'ignorais que ca portait un nom, je ne repérais pas son incidence sur ma manière de fonctionner, et donc je ne pouvais pas en tenir compte; et je me suis épuisée à exiger de moi même un rendement normal, sans réaliser ce que ca me coutait..et je craquais bien plus souvent que maintenant.
C'est ce que je ressens, je suis incapable d'accomplir la même chose, le même travail que mes "collègues-étudiants" sans être épuisée, à bout, irritable.

Ca me rassure d'un côté de voir que je ne suis pas seule dans ce cas, et en même temps ça renforce mon sentiment que peut être le SA est la "réponse". Mais ça fait un peu peur aussi dans le sens où ça chamboule tout ce que je pensais savoir sur moi. Ca a déjà été le cas avec le diag HPI.
chatatras a écrit :Pareil pour moi en ce qui concerne le footing. Mais je ne sais pas si c'est une surestimation de mes capacités; j'ai prévu de faire tel parcours, je sais que je suis capable de le faire (habituellement), mais pas ce jour-là, à cause du froid, de la chaleur, de la fatigue, ou je ne sais quoi d'autre...
C'est ça, un parcours que j'ai déjà fait, que je connais, et certains jours ça ne passe pas!
c'est ca, je trouve très difficile de gérer cette inconstance apparente.-je commence à découvrir qu'elle n'est que apparente: les trois dernières fois ou je me suis retrouvée au tapis,
" pleurer, ne plus savoir ce que je veux, rester prostrée, n'avoir envie de rien et de tout en même temps et me sentir nulle nulle nulle. D'autant que ça survient "sans prévenir" et mon entourage me dit "on comprend pas, ça allait bien, qu'est-ce qui se passe tout à coup?" Je commence à penser que je compense très bien pendant un moment, à tel point que je n'ai même pas conscience des efforts que ça me demande, et puis au bout d'un moment ça ne marche plus."-je trouve ta description formidable, et je m'y retrouve entièrement- eh bien , en refaisant le statement de mon niveau d'énergie les heures qui précédaient, et de ce que j'avais fait qui m'avait pris mon énergie, ...j'ai chaque fois reconstitué à posteriori que juste en appliquant la grille de lecture"gestion de l'énergie", en fait le craquage était prévisible...mais que il était arrivé, parce que je ne m'étais pas rendue compte du niveau de fatigue, et depuis quand je pompais sur les réserves sans m'en apercevoir.
Du coup, ca me rassure maintenant d'avoir ce monitorage, et de mieux comprendre mes limites, pour mieux me respecter, et au final, avoir un meilleur rendement.
peut-être Aspie, en attente d'un premier rdv demandé au CRA.
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Djinpa »

Somero a écrit :
Djinpa a écrit :en particulier, tant que je n'étais pas consciente des conséquences de la dyspraxie sur ma gestion de temps et des transitions, parce que j'ignorais que ca portait un nom, je ne repérais pas son incidence sur ma manière de fonctionner, et donc je ne pouvais pas en tenir compte; et je me suis épuisée à exiger de moi même un rendement normal, sans réaliser ce que ca me coutait..et je craquais bien plus souvent que maintenant.
C'est ce que je ressens, je suis incapable d'accomplir la même chose, le même travail que mes "collègues-étudiants" sans être épuisée, à bout, irritable.
....limitation substantielle et durable d'une capacité, habileté.... ca te dit quelque chose?
en tant que médecin, exigerais-tu d'un de tes patients myopathe qu'il fasse son footing avec toi et les autres?
non, évidemment, parce qu'on ne peut pas exiger de qqun une action hors de ses possibilités. Alors, pourquoi l'exigerais-tu de toi-même?
"Mais ça fait un peu peur aussi dans le sens où ça chamboule tout ce que je pensais savoir sur moi"
s'il s'avère que c'est ton cablage neurologique qui est différent, et que tu n'as pas le pouvoir de le changer quelle que soit l'envie que tu en aies,..ca vaut la peine d'essayer de comprendre comment ca fonctionne...ca rassure la peur , de pouvoir anticiper. Quel que soit le diag.
peut-être Aspie, en attente d'un premier rdv demandé au CRA.
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freeshost
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par freeshost »

Je ne juge pas mes capacités. Je les utilise parfois tandis que, à d'autres moments, je les laisse reposer.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Somero »

Djinpa a écrit : ....limitation substantielle et durable d'une capacité, habileté.... ca te dit quelque chose?

Oui la définition du handicap, et on en revient au handicap invisible puisque personne ne voit le coût énergétique que ça me demande, seulement les conséquences quand je craque
Djinpa a écrit :en tant que médecin, exigerais-tu d'un de tes patients myopathe qu'il fasse son footing avec toi et les autres?
non, évidemment, parce qu'on ne peut pas exiger de qqun une action hors de ses possibilités. Alors, pourquoi l'exigerais-tu de toi-même?
J'ai toujours exigé beaucoup plus de moi même que des autres :mrgreen: Et puis il y a les attentes des collègues, des chefs, des patients, de la famille des patients, puis de ma famille quand je rentre à la maison. Tout ce petit monde s'attend à ce que je sois de bonne composition, souriante, aimable et enjouée. J'ai du mal à doser entre faire tout ça et envoyer balader tout le monde.
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Djinpa »

moi aussi, j'ai toujours exigé beaucoup plus de moi-même que des autres :? ...sans même m'en rendre compte.
me cravacher pour arriver quand même à l'objectif visé, quoi qu'il en coûte. en plus, "ce qui vaut la peine d'être fait vaut la peine d'être bien fait", donc je ne me facilitais pas la vie, en placant la barre haut...j'emploie l'imparfait car depuis six mois, j'ai rabattu mes prétentions, juste arriver à boucler la journée, c'est déjà beaucoup!
mais effectivement, il y a les attentes des autres.
ca complique sérieusement....
surtout que certaines attentes sont explicites, d'autres implicites, parfois tabous, ou a priori non négociables..
et que je ressentais fort quand je travaillais en hosto que, si c'était jouable de m'excuser auprès d'un patient de n être pas au top (excusez-moi, je suis moins en forme que d'habitude, jâi très mal dormi, mais on va essayer de faire au mieux ensemble avec ca), souvent un échange authentique se passe ensuite,d'être humain à être humain plutôt que des rôles sociaux attendus des malades et des infirmière, mais c'est beaucoup plus dur avec les collègues! (ta vie privée ne nous regarde pas, si tu es ici c'est pour bosser, si tu n'es pas en état de travailler normalement, mets toi en maladie.)-d'ou l'intérêt du diag/RQTH...
ca rejoint assez un autre sujet sur le gouffre entre mes besoins et les attentes des autres...
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Flower »

En fait, quand je lis cette discussion, je me dis que ce n'est pas tellement que je sur-évalue mes capacités, mais plutôt que je sous-évalue la fatigue engendrée par certaines choses.
Exemples: Quand j'ai choisi mon métier, je savais que le côté social n'était pas vraiment mon point fort, mais je croyais que j'apprendrais et qu'en prenant l'habitude, cela deviendra facile. Sauf que la réalité, c'est que plus j'en fais, plus je suis fatiguée, parce que cela engendre une fatigue que je n'avais pas su juger auparavant et que je n'arrive plus à récupérer suffisamment.
Ou encore, je suis tout à fait capable de passer plusieurs heures dans un centre commercial. Mais ce n'est qu'en rentrant à la maison que je me rends compte que je suis complètement épuisée et que si j'ai mal à la tête, c'est probablement lié.
Donc je vais régulièrement au-delà de mes limites, pas parce que je ne les vois pas, mais parce que je n'ai pas compris que ce que je m'apprête à faire va être si fatigant que cela. Il a fallu le diagnostic du SA pour que j'en prenne vraiment conscience...
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Somero »

Flower a écrit :En fait, quand je lis cette discussion, je me dis que ce n'est pas tellement que je sur-évalue mes capacités, mais plutôt que je sous-évalue la fatigue engendrée par certaines choses.

Sauf que la réalité, c'est que plus j'en fais, plus je suis fatiguée, parce que cela engendre une fatigue que je n'avais pas su juger auparavant et que je n'arrive plus à récupérer suffisamment.

Ou encore, je suis tout à fait capable de passer plusieurs heures dans un centre commercial. Mais ce n'est qu'en rentrant à la maison que je me rends compte que je suis complètement épuisée et que si j'ai mal à la tête, c'est probablement lié.
Tu as raison c'est plutôt dans ce sens là. Le mal de tête à la fin de chaque matinée de travail je connais ^^ Je n'ai aucune idée de comment serait vu et pris en compte un diag de SA +/- RQTH. Enfin de toutes façons avant ça il faut que je passe par le CRA et avant ça encore que j'arrive à joindre un psychiatre/médecin compétent dans le domaine pour m'adresser au CRA. Longue route en vue!
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Flower »

C'est clair... Courage pour tout ça!

Après, le fait d'avoir le diag' et la RQTH n'aide pas forcément à trouver des solutions - il faut aussi arriver à en parler et à faire mettre en place les choses qu'on demande. (J'ai demandé un "outil informatique pour la prise de notes" en février et je n'ai toujours rien, alors que ce n'est pas forcément compliqué...)
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Re: Avez-vous tendance à surestimer vos capacités?

Message par Elisa »

J'ai compris récemment que ce qui m'a fait perdre sept années dans mon parcours universitaire (ce qui fait beaucoup...), c'est la sous-estimation de ma fatigabilité beaucoup trop importante en regard des attentes engendrées par le système universitaire. Je mettais cela sur le compte de ma dépression, mais si j'ai cumulé les états dépressifs pendant toutes ces années avec une sensation d'épuisement permanent, c'est clairement parce que la barre était trop haute par rapport à mes capacités d'adaptation que j'ai surestimées.
Hier, à dix heures du matin, après une heure de galère dans les transports en commun, j'avais déjà l'impression d'avoir usé toute l'énergie mobilisable pour la journée, j'étais déjà à plat quand j'ai commencé ma journée à la fac et j'ai lutté contre la fatigue toute la journée: quand toutes les journées de cours ressemblent à cela, c'est normal qu'au bout d'un mois, je ne puisse plus faire face et que je ne trouve plus la force d'aller en cours (je ne suis jamais arrivée à suivre une scolarité "normale", j'ai toujours manqué la plupart des cours en travaillant seule chez moi et en culpabilisant avec un sentiment d'auto-dévalorisation face à cette situation).
Face à toutes les difficultés, je me disais que j'allais compenser en travaillant encore plus (ex: hyper-perfectionnisme à l'écrit pour compenser des inhabiletés à l'oral), jusqu'à ce que je ne puisse même plus me lever...
Maintenant, en revanche, je prends en compte cette fatigabilité plus importante: je ne vais qu'aux cours qui me sont réellement utiles, j'essaye d'être dispensée de participation orale (sans rentrer dans les détails du "pourquoi", les profs voient bien de toutes façons que je n'en suis pas capable), je dors un peu avant de conduire car je me fatigue vite au volant,...l'objectif étant d'arriver au bout de mon année.
En cours de diagnostic