Bonjour, je vous met un extrait de mes mémoires cela concerne les nombreuses questions qu'on risque de me poser si jamais elles étaient un jour publiées en auto édition( en espérant que ça se vende comme des petits pains):
Questions qui risquent de m’être posé
Vous avez décrit votre parcours de façon très précise, mais vous n’avez pas suffisament parlé de votre diagnostic : quel a été l’élément déclencheur, qu’avez-vous fait comme tests, comment l’avez-vous ressenti avant et juste après le diagnostic ?
L’élément déclencheur s’est manifesté comme suis : du mois de septembre jusqu’au mois de novembre 2008, j’ai tenté de m’intégrer dans ma promotion jusqu’à l’épuisement en usant de tous les stratagèmes d’imitation possibles des comportements de jeunes adultes de mon âge . La supercherie à durer jusqu’à début octobre 2008 . Je me suis levé un matin ou j’ai petit à petit plus eut le contrôle sur ce que je faisais. Les autres membres de ma classe ont alors réagit de façon disparate : deux chippies se sont servit de mon manque d’habileté sociale et du fait que je venais de STG pour me manifester un comportement en classe et en travaux dirigés de droit, un comportement ouvertement dédaigneux et hostile avec des phrases très sèches. Il y’a eut des tentatives pour séduire certaines filles de ma classe, y compris des discussions lors des pauses qui étaient complètement farfelues dixit les règles sociales non écrites applicables aux jeunes adultes. Pour les autres, c’est ma façon de les aborder, jugé non adapté qui a commencé à les faire tiquer et aussi des interventions en classe manquant de pertinence. En même temps, je décrochais dans certaines matières, mon cerveau commençait à en avoir ras le bol de cette sur adaptation. J’ai craqué dans le bureau de l’infirmière du lycée en lui demandant des réponses qu’elle était incapable de me préciser et ce de manière insistante avec des mimiques qu’elle a considéré comme étant de l’agressivité. Il a été question de m’envoyer aux urgences psychiatriques d’Esquirol mais cette perspective m’effrayait et j’eut alors un suivi avec une psychiatre libérale. Mes parents sont venus me chercher dès que possible et je les ai mis au pied du mur : les difficultés de jadis étaient en train de se remanifester, fallait m’aider à savoir. Et pendant que j’entamais un suivi avec une psychiatre complètement froide et accusant mes parents d’avoir inventé de toutes pièces mes difficultés (qui étaient selon elles un simple manque de confiance en soi, tout en refusant de prendre en considération mon passé d’enfant prématuré), une collègue de travail de ma mère lui avait donné un article sur le syndrôme d’asperger. En lisant le descriptif elle s’était dit que c’était son fils qui était décrit dans ce portrait. Ma sœur avait acheté en décembre 2008 un livre sur le syndrôme d’asperger de Tony Atwood et j’avais demandé le film Ben X de Nietzche Baltazar, la bande annonce m’avait parlé. Le jour même de noël toute la famille a été invité à voir le film ou on parlait du SA. J’avais fait un test basée sur une échelle australienne qui passait au crible mon passé d’enfant. Et il se trouvait que beaucoup d’items était à 5 voir 6. Et cela à convaincu pour commencer à entamer une demande de diagnostic. Vu qu’il y’avait un CRA à Limoges, il a semblé plus logique d’envoyer las bas la demande plutôt qu’au CRA de Midi Pyrénés. Avec ma mère, nous avons rédigé une lettre qui passait au crible tout mon parcours. Un premier contact téléphonique fut échangé et en janvier 2009, je reçu une convocation pour une consultation à l’hopital de la mère et de l’enfant( Le centre de ressources autisme s’y trouvait). Je vous livre les observations établies par mon neurologue formé en personne par Bernadette Roger :
« Dans le cadre du Centre de Diagnostic Autisme, je reçois en consultation le 21.01.2008, Etienne , né le 28.02.1989. Cette demande a été demandée par la maman qui est médecin.
Etienne fait parti d'une fratrie de deux avec une sœur plus âgée. Ce jeune adulte a un comportement atypique qui fait penser à la maman, à une forme d'autisme malgré plusieurs suivis psychologique mais aucun diagnostic n'a été établi.
L'énergie familiale a servi à atténuer ses difficultés psycho-sociales quotidiennes et à lui faire poursuivre un parcours scolaire normal.
Actuellement ce jeune adulte et sa différence, le conduit à un isolement source de crises d'angoisse. Ses parents s'inquiètent pour son avenir, la maman a joint un dossier de l'histoire médicale. Son histoire qui montre une naissance à l'hôpital Bretonneau à Tours par césarienne motivée par une rupture prématurée de la poche des eaux à 30 semaines.
Ensuite, le transfert d'Etienne en réanimation à l'UPSI de l'hôpital de Clocheville à Tours pour maladie des membranes hyaline sévère. Réanimation intensive durant un mois puis séjour dans un service de prématuré 1mois et demi à l'hôpital de Blois.
A cette époque, les pédiatres réservent leur pronostic et dise qu'il faudra attendre l'âge préscolaire pour ju ger l'évolution d'Etienne. Le suivi se limite à quelques échographies cérébrales .
Etienne a un bon développement, il parle et marche vers 16 mois mais il est suivi par le CAMSP de Tours.
La famille quitte la région en 1991 et Etienne intègre l'école maternelle en 1992 à Brive bien qu'il
ne soit pas propre à 3ans (il le sera complètement vers 12 ans).
Dès la mise en contact d'Etienne avec d'autres enfants, il est aussitôt remarqué et traité de « gogol et trisomique... ».
Les instituteurs signalent sa différence, il a du mal dans ses relations avec eux. Le médecin scolaire recherche un trouble visuel qui est corrigé et un trouble auditif qui n'existe pas.
Un suivi au CMPP de Brive est mis en place par Monsieur S, psychologue, qui ne se prononcera jamais sur la nature des problèmes présentés par Etienne « psychose ?, . autisme ?, séquelles de prématurité ? ».
En maternelle, l'institutrice signale qu'Etienne se réfugie dans les jupes de la maîtresse et poursuit les autres en les traitant « d'usurpateur » (terme qu'il a entendu dans les contes pour enfant).
L'institutrice dit qu'il ne s'intéresse pas aux lettres mais qu'il joue aux legos au fond de la classe. A l'âge de 6 ans, elle conseille de le passer en CLIS.
Il va en CP d'adaptation, il réussit sans problème son CP (il sait lire 15 jours après la rentrée) et revient l'année suivante dans un cursus scolaire normal avec toujours les mêmes difficultés dans ses relations avec les autres mais les instituteurs le protègent et l'encouragent sur le plan scolaire.
Il arrive en 6ème au Collège d'Arsonval à Brive où il va vivre une année infernale avec des résultats scolaires moyens.
Devant l'incompréhension de l'administration de ce collège, la famille demande et obtient le
transfert d'Etienne dans un collège de ZEP habitué à gérer les problèmes des enfants handicapés. L'encadrement fait tout son possible pour qu'Etienne « survive ».
Il se met au judo à l'âge de 13 ans et dans ce milieu il rencontre beaucoup de compréhension et de
tolérance ce qui l'aide. Il a arrêté le judo pour des difficultés relationnelles avec une camarade. Il n'a toujours pas de copain, il passe du temps sur sa console de jeux.
Au lycée, les problèmes s'accroissent : il ne sait adopter le comportement adéquat, il est en réelle souffrance.
Il ne sait pas dialoguer, aborder une personne de façon inopinée, il prend la parole en cours pour
réclamer de la justice et il a des fous rires incongrus...
Il redouble une classe de 1ère, il décroche son BAC STG avec mention bien enjuin 2008. Il recherche un travail d'été.
Il intègre le lycée SV à Limoges en septembre 2008, il vit dans un studio et gère
plutôt bien sa vie quotidienne . Le linge est rapporté à la maison le week-end.
Au début, il participe avec les autres à quelques sorties puis sa singularité et son comportement atypique reposent les même problèmes.
La famille est alertée par l'infirmière du lycée en novembre 2008 car Etienne est en proie à une crise d'angoisse et elle souhaite l'envoyer aux urgences voir un psychiatre. Finalement, il sera suivi par le Dr C mais Etienne ne voit pas d'avancée dans sa situation et met fin à ce suivi.
Actuellement, il présente des troubles du sommeil et de la concentration et une variabilité de l'humeur qui le gênent.
Lors de la consultation, Etienne est rentré facilement avec sa maman qu'il désire garder dans la salle de consultation. A ce moment là, il présente des petits mouvements anormaux au niveau de son bras droit et quelques tics au niveau du visage témoignant me dit-il après son état de stress.
L'interrogatoire que nous commençons débute sur ses compétences sociales et émotionnelles en essayant de reprendre des exemples de l'enfance et l'état actuel.
Ses compétences sociales : il est évident que toute sa vie, Etienne a du mal à comprendre les codes sociaux. Lorsqu'il était petit il avait du mal à jouer avec les autres.
Il n'a pas conscience des règles invisibles des jeux sociaux. L'exemple qu'il donne : «j'imagine une table autour de laquelle se trouve 5 ou 6 adolescents et lorsque je m'approche pour prendre contact, je m'aperçois que ce qu'ils disent ne m'intéresse pas et je ne le comprends pas. A ce moment là,j'essaie de proposer ce qui m'intéresse ou de faire de l'humour et je me fais rejeter. Ces rejets successifs me font éviter le contact dans les cours de récréation et je préfère rester seul. Jusqu'au lycée, on m'obligeait à aller vers les autres mais cette année je peux être seul, je marche, je pense et je rêve. En classe,je prends la parole de façon inopportune (la maman rappelle, un efois petit où il poursuivait les autres avec le terme d 'usurpateur) ».
Lorsqu'il fait des bêtises sociales surtout si on lui dit, il s'excuse mais de façon plus ou moins juste
et souvent excessive.
Etienne donne l'impression de ne pas avoir conscience des conventions et des règles des conduites sociales en faisant des remarques inappropriées. Par exemple : une fois il rencontre une enfant qui était handicapée physique et il s'est moqué de sa dentition. Sa relation avec les filles est toujours inefficace alors qu'il désire tellement créer ou initier celle-ci. Par exemple, il pose des questions adaptées et directes « Pourquoi tu aimes ce livre? Pourquoi tu t'habilles comme ça ? ». Lorsqu'il recevait des enfants pour son anniversaire ou lorsque sa famille invitait des amis, au début il était
content de les recevoir mais au fil de la journée on le retrouvait à jouer tout seul pendant que les amis jouaient de leur côté.
Un exemple, à table à la maison si on écoute la radio, il convient de rester en silence pour écouter celle-ci mais si d'autres personnes parlent pendant que la radio marche cela met Etienne dans un état de stress.
L'expression de ses émotions : Etienne a des difficultés à exprimer de façon juste ses émotions, il les exprime soit de façon excessive soit de façon inappropriée. Lorsqu'il était petit, le manège était pour lui un moment « d'extase » et sortir du manège entraînait des colères importantes. Etienne exprime son stress. et ses émotions en les décrivant comme « des palpitations avec une tendance à vouloir respirer plus fort, il a des mimiques ou des tics au niveau du visage, il bouge les mains, manipule un stylo ou des listes scolaires pour essayer de gerer son stress, il se projette dans le futur et il essaie de penser à une image positive, par exemple : un champ de lavande ».
Il a recourt à l'homéopathie pour calmer son stress.
Si Etienne est énervé, il copie des attitudes de son père ou de son professeur qui tape du poing.
Il exprime bien cette difficulté chez lui entre la violence prohibé par la loi et une douleur qui s'exprimerait par de la violence.
La théorie de l'esprit chez lui est faible « comprendre les mimiques ....ce que pense l'autre » il dit
ne pas savoir.
Il aime bien les câlins que lui fait sa mère mais ila une impression de décharge électrique quand ce n'est pas cette dernière. Il n'aime pas qu'on le touche.
L'adaptation au changement : Toute sa journée est bien programmée et un changement lui fait perdre toutes ses possibilités. Par exemple : changer de salle de cours fait qu'il a beaucoup de mal à s'y concentrer et à se trouver bien durant les cours.
Au niveau de l'imitation : Il imite certaines expressions de son père, de ses professeurs et certains personnages de télévision. Il imite mal les oreilles de lapin. Il a une bonne imitation d'un rythme.
Au niveau physique : Ce jeune adulte a toujours été pataud et maladroit. Il n'était pas propre jusqu'à l'âge de 12 ans parce qu'il ne pouvait pas aller aux toilettes en dehors de chez lui. Il dit que dans la nature, il ne peut que faire ses selles dans une certaine position.
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Il a un visage très atone avec peu de mimiques. Il est indifférent aux pressions sociales; la mode comme le sport.
Il a fait du judo mais qu'il ne pratique plus à cause des problèmes relationnels.
Au niveau de la communication : il parle bien, de façon un peu pédante parfois. Il comprend les expressions au pied de la lettre par exemple : il a appris ce que voulait dire l'expression « donne ta langue au chat ».
Il a un ton de voix qui est inhabituel et qui est souvent inapproprié au type de communication.
Il n'est pas intéressé par la conversation des autres et il ne pose pas de questions mais il essaie d'introduire ce qui l'intéresse.
Dans la conversation, le contact oculaire se fait mal. Il invente des mots « vombrate, épiquetete ». Lorsqu'il ne comprend pas ou il est non intéressé par une conversation, il repart sur ses sujets familiers qui sont aujourd'hui les jeux vidéo, les films gores et le surnaturel.
Etant petit, il avait une « lego manie ». Il n'aime pas les jeux de société.
Les réponses auditives : il ne supporte pas certains bruits surtout les bruits de klaxon.
Les compétences cognitives : il a une mémoire très importante, il rapporte le menu d'un pique nique lorsqu'il était tout petit. « Il ne sait pas faire semblant ». Il dit ne pas comprendre les mimiques du visage.
Il s'intéresse :
à la guerre de 44 surtout aux armes utilisées. Il était très fort, plus fort que son professeur d'histoire,
Li! à Chateaubriand, aux « Mémoires d'outre tombe »,
rail au psychiatre Serge Hefez pour essayer d'apprendre des conduites sociales.
Les intérêts spécifiques : il en a mais qui sont variables d'une période à l'autre. Aujourd'hui, c'est l'intérêt pour la superstition, les films gores et les jeux vidéo. Il aime ce qui est immuable. Il a des rituels pour sa journée qui sont programmés, des rituels pour passer de l'école au travail qui sont développés.
Autres caractéristiques, les objets comme les armes lui font à la fois peur et plaisir. Les lieux bruyants l'insupportent.
A signaler, une sensibilité à la douleur un peu particulière. Il aurait été constaté chez lui une fracture du poignet. On lui aurait demandé à ce moment là, s'il avait faim et il a répondu « j'ai faim » mais il n'a pas signalé cette fracture.
Son langage est caractérisé par sa richesse et sa justesse.
Un vocabulaire développé et un intérêt pour les mots, une fascination pour l'humour basé sur les mots.
L'ensemble des compétences et des manques chez ce garçon ayant des compétences cognitives certaines, permettent de reconnaître selon la Classification Internationales des Maladies Mentales (CIMlO) un Trouble Envahissant du Développement (F84).
Il est proposé :
ïml de réaliser un bilan cognitif avec Melle M, psychologue du Centre de Diagnostic Autisme.
@J de réaliser une IRM.
[il une prise de contact avec Melle MN, psychologue du RAPCEAL pour un groupe de parole et un suivi.
r'1! de prendre contact avec son encadrement scolaire pour expliquer ses difficultés sociales.
Je lui ai remis le titre du livre de Tony Attwood sur le syndrome d'Asperger ainsi qu'un certificat pour une prise en charge MDPH. »
Ah ce stade de la procédure, en reprenant le cours de mon cursus, je vais un peu mieux. Une éclaircie va peut être arriver et en attendant, je devais remédier à mes difficultés en anglais des affaires, économie, sytèmes d’information et de gestion, introduction en droit.
A Limoges, toute capitulation vis-à-vis de l’équipe pédagogique de SV était exclue, tel les généraux de l’armée rouge lors de l’opération Barbarossa .J’ai voulu m’en tenir à la procédure qui consistera à un entretien avec la psychologue et un Waith 3.0 dont les tests seront étalés sur deux jours en février dont l’un d’eux sera le jour même de l’obtention du Permis B
Je vous livre à présent les résultats du test et ce qui va avec :
Introduction
Etienne, âgé de 20 ans au moment de l’examen suit actuellement une formation en comptabilité (1ère année de DCG).
Le jeune homme est vu dans le cadre d’un bilan diagnostic coordonné par le Centre de Ressources Autisme du Limousin (CRDRAL). Ainsi, un examen psychologique est proposé afin de mettre en évidence les compétences cognitives et sociales du jeune homme. Cette évaluation permet plus précisément de rendre compte des points forts et des faiblesses d’Etienne dans certains domaines de compétence. Elle sert également d’étayage au diagnostic. Cet examen s’est déroulé sur deux séances de deux heures environ et précédé d’un entretien parental.
Comportement avec le clinicien
• L'entretien
L’évaluation débute par un entretien libre afin d’établir une relation de confiance, de définir le cadre et l’objectif de cette entrevue et de cerner au mieux les intérêts et préoccupations d’Etienne. Ainsi, il se présente comme un jeune homme plutôt posé et ne semble pas avoir de difficulté majeure à s’entretenir avec un adulte non familier ( capacité d’adaptation). Lors de cet entretien, Etienne répond spontanément aux différentes questions posées et aborde sans appréhension les problèmes qu’il rencontre au quotidien. Dans ce contexte, il évoque son parcours scolaire, sa difficulté à saisir explicitement ce qu’on attend de lui au sein de sa formation ou encore ses difficultés d’intégration sociale malgré une certaine appétence relationnelle : désir de créer des relations sans pouvoir y parvenir. On observe également que le contenu de la pensée ou du discours se dispersent : dans cette perspective, Etienne perd le fil central de la conversation pour recentrer son discours sur ses préoccupations propres : il peut ainsi, parler ouvertement de la colère qui peut l’envahir lors de situations injustes (moquerie par exemple). Il semble s’inscrire également dans des préoccupations existentielles et semble régulièrement éprouver un sentiment de persécution : semble encore inscrit dans un questionnement identitaire et évoque régulièrement la place qu’il occupe au sein du groupe de ses pairs ( conscience de sa différence)
• L’évaluation
L’interaction entre le jeune homme et le clinicien est de bonne qualité même si les expressions émotionnelles associées semble parfois un peu figées (à l’exception de la colère). Par ailleurs, sa participation à l’évaluation est satisfaisante, ses capacités attentionnelles dans la norme et Etienne présente dans l’ensemble, une bonne endurance cognitive. Le travail réalisé est méticuleux mais des attitudes de persévération sont relevées face à des situations à problèmes. Ainsi, Etienne souhaite réaliser toutes les épreuves proposées même si elles le conduisent à l’échec : lorsqu’il ne parvient pas à la solution, on observe un comportement relativement théâtral d’abandon (comportement d’effondrement sur le bureau de passation et la remobilisation doit se réaliser par la réussite).
Efficience Intellectuelle
Les efficiences intellectuelles sont évaluées à l'aide de la WAIS Ill (Echelle d'intelligence de Wechsler pour Adultes).
Les résultats révèlent un niveau d'efficience intellectuelle dans la norme (QI Total = 90) caractérisé par un profil cognitif homogène quelque soit le domaine étudié (Différence non significative entre le QI Verbal = 95 et le QI Performance = 85).
Compréhension verbale=94
Mémoire de travail=100
Organisation perceptive=80
Vitesse de traitement=78
Compréhension verbale
L'indice de compréhension verbale représente une mesure du raisonnement verbal, des connaissances acquises et de la formation de concepts. Donne l'illusion du savoir
Etienne présente un niveau de compréhension du langage oral efficient. En effet, il assimile les consignes mais les premières réponses semblent régulièrement en décalage par rapport au sujet initial, indépendamment de ce qu'on lui demande. Ainsi, il peut définir des concepts mais la première réponse manque systématiquement d'exhaustivité et peut parfois être erronée. Les définitions n'apparaissent pas comme encyclopédiques et contiennent des pseudos mots (mots inventés ou mots approximatifs = céphalopole, topic du capricorne, une étiqueté). Ainsi, la réponse apportée peut paraître juste et élaborée si on ne prête pas attention là ce qui est réellement dit : il peut, dans ce cas, donner « l'illusion du savoir ». Néanmoins, Etienne possède une connaissance générale dans la norme : on observe également des particularités dans les réponses énoncées (confusion entre deux personnages = Martin Luther King et Luther). Par ailleurs, il ne présente pas de difficulté majeure pour les épreuves impliquant l'abstraction verbale.
Mémoire de travail
L'indice de mémoire de travail procure une mesure de la capacité de mémoire de travail : l'ensemble de ces .épreuves implique la conservation temporaire des informations en mémoire, la réalisation de certains traitements et opérations de ces informations et la production d'un résultat.
Etienne arrive naturellement à mémoriser et restituer une série de chiffres (empan mnésique évalué à 6 chiffres en ordre directe et 5 en ordre inverse)
En ce qui concerne les problèmes arithmétiques, le jeune homme parvient avec difficulté à résoudre les opérations mentalement (énoncé oral, sans support concret pour étayer le raisonnement). Les erreurs ne semblent pas liées à des difficultés de rétention de l'information mais aux choix des opérations à réaliser (rigidité cognitive). Ainsi, les calculs effectués ne sont pas touj.ours les bons. Dans ce contexte, on observe un comportement anxieux associé à l'échec.
Organisation perceptive
L'indice du raisonnement perceptif est une mesure du traitement spatial et de l'intégration visuomotrice.
Etienne obtient des résultats dans la norme inférieure (subnormale). Ainsi, il parvient à
repérer le détail manquant d'une image mais ce repérage n'est pas systématique.
Dans cette mesure, il apparaît que le jeune homme ne perçoit parfois pas le détail manquant même si ce dernier est nettement perceptible (ne perçoit pas le nez manquant d'un visage). De plus, il réalise difficilement une figure géométrique à l'aide de cubes en fonction de sa représentation imagée : on observe des erreurs dans la perception des couleurs (remplace les rouges par les blancs), effectue difficilement les rotations mentales (perception désorganisée et difficulté de représentation mentale en trois dimensions) et tend à persévérer face à l'échec. Dans cette mesure, il n'interrompt pas l'exercice, et veut impétueusement l'achever sans demander de l'aide extérieure.
Vitesse de traitement
L'indice de vitesse du traitement fournit une mesure concernant l'aptitude à inspecter rapidement et correctement des informations visuelles simples, à les traiter de manière séquentielle et à les discriminer.
L'ensemble des épreuves impliquant la vitesse de traitement est réussi. Néanmoins, on
observe un petit décalage entre les épreuves simples et celles qui impliquent une activité graphomotrice. En effet, l'implication des compétences graphomotrices semble ralentir la mise en œuvre de ses compétences. De la même manière, il semble qu'Etienne ait parfois besoin de temps pour élaborer ses réponses.
Figure de Rey :
Les compétences visuospatiales semblent dans la norme : la copie de la forme géométrique complexe est complète et les proportions respectées (deux dimensions). Néanmoins, la stratégie mise en œùvre pour réaliser cette figure demeure immature. En effet, la copie de figure ne transite pas nécessairement par sa représentation globale : le dessin est débuté par parties et réalisé de manière séquentielle. La restitution de mémoire comporte tous les éléments constitutifs (bonne mémoire de travail) mais beaucoup de détails viennent se surajouter notamment sur l'extérieure de la figure (pas de détails surajouter à l'intérieur de la forme).
Total :
Etienne âgé de 20 ans présente un trouble envahissant du développement caractérisé par des efficiences intellectuelles dans la norme ainsi qu'un profil cognitif globalement homogène. Sur le plan des interactions, Etienne peut nettement s'inscrire au sein d'une relation duelle avec un adulte non familier. Néanmoins, il semble que le jeune homme parvienne difficilement à centrer son discours sur la problématique abordée. Cette difficulté est également observée durant l'évaluation où Etienne parvient difficilement à centrer sa réponse. Dans cette mesure, il réalise des associations d'idées autour d'un concept principal pouvant, de ce fait, le conduire à l'échec (hors sujet). Il est donc indispensable de rendre la demande qui lui est faite explicite et de lui accorder le temps nécessaire à l'élaboration de ses réponses. Par ailleurs, ses préoccupations concernant sa place au sein d'un groupe social et ses difficultés d'intégration suggèrent un accompagnement psychothérapique (assise narcissique fragile). »
Voici les observations faites à l’époque. Naturellement la pose du diagnostic va me permettre de m’accepter, base nécessaire à une reconstruction échelonnée sur plusieurs années. D’après moi, ce que Mademoiselle M, psychologue au CRA qualifiait de préoccupations morbides étaient l’expression de compensateurs pour camoufler les séquelles liés au Harcèlement Scolaire.il est vraie que j’avais eut le sentiment qu’une partie de moi était morte, entérré au cimetière Il est certain de dire aussi que ma période qu’on dit dépressive cache surtout un véritable épuisement lié à la sur compensation de mon autisme faite pendant toutes ces années. Comme le Phoenix, le diagnostic m’as permis de renaître entièrement . Finis Death Note, The crow et compagnie. J’acceptais ce que j’étais et je voulais être avec les autres et non plus contre les autres. J’observais par la suite quelques rituels chrétiens mais sans le manifester publiquement. Ma foie chrétienne me concernait moi, il n’était nullement question d’intégrisme mais de rechercher à devenir encore meilleur que ce que je n’étais à ce moment.
Et suite à ce diagnostic comment a réagit votre lycée ?
Et bien ils ont accepté l’octroi d’un tiers temps et sans doute que les explications de mon neurologue et de mademoiselle M ont permis une plus grande compréhension et une certaine bienveillance. J’étais très pugnace, accrocheur et travailleur je me suis mis à vitre rattraper le niveau. Le fait d’avoir un syndrôme d’asperger d’après mon responsable de formation n’était pas incompatible avec la poursuite dans le cursus d’expert comptable.
De toutes façons, la loi de 2005 étant ce qu’elle est, j’ai eut très rapidement ma RQTH et l’intervention de la médeçin chef de l’académie a permis que j’ai mon tiers temps aux écrits.
Qu’avez-vous fait ensuite ?
Et bien j’ai continué jusqu’au bout mes études. Pour mes renforçateurs auditifs les musiques des chœurs de l’armée rouge , de la bande son du jeux vidéo Ace combat 04 distant Thunder et les bandes sons de médal of honor en première ligne, médal of honor :batailles du pacifique, médal of honor les faucons de guerre allaient suffire pour l’instant.
Je me suis inscrit sur le forum de Satedi qui me semblait être un bon outil . j’ai été mis en relation devant G.M spécialiste nationale du syndrôme d’asperger qui avait des consultations en libéral.
J’ai commencé à programmer un régime car j’était en sur poids .
Professionnellement, mon père m’avait trouvé un stage au cabinet ou il envoyait sa comptabilité. J’avais donc mon stage de prêt.
Et en juin 2009 mes examens furent passés ( notes obtenus :
-Introduction à la comptabilité : 15/20
-Introduction au droit :10.75/20
-Economie :9.25/20
-Anglais appliqué aux affaires :8.75/20)
J’ai eut dans la foulée ma première consultation et de quoi reprendre une bonne activité physique : tenues adéquates et chaussures spéciales pour la course à pied. J’allais courir le plus souvent possible et je réduisait mes quantités alimentaires ingurgités.
Et puis dès le 15 juin 2009, j’allais être dans la peau d’un collaborateur comptable stagiaire. Ma tutrice m’avait donné des instructions précises : me mettre en cheville avec le chef de mission du pôle comptable.
Quel regard avez-vous sur ce 1er stage ?
Du 15 juin 2009 au 15 juillet 2009, j’ai eut une bonne immersion dans le microcosme des experts comptables. La première semaine, lors des premiers jours j’étais en phase de découverte du cabinet, de prise en main de mon poste de travail. Je devais saisir 5 mois de relevés bancaires d’une pharmacie du quartier. A force de pugnacité, j’ai pu mettre au point une bonne technique pour faire des saisies, justes et du 1er coup : utiliser une règle et comparer les soldes de Sage Coala( le progiciel du cabinet comptable) avec ceux de la Banque. Je prenais des notes aussi sur les façons de travailler de mes tuteurs qui étaient des collaborateurs comptables. J’ai pris conscience de l’importance du contact avec le client et de la manière dont les collaborateurs interagissaient. Je dois dire que c’était un volet compliqué à décrypter, c’est quelque chose d’ailleurs qui a été source d’envahissement sensoriel parce que je voulais être à tout pris comme eux et elles même si au fond je ne comprenais pas ce qui y’avait derrière. Sans analyse précise des faits et gestes des collaborateurs comptables de ce service, je ne percutais pas l’intérêt. Et puis j’ai manifesté beaucoup d’empathie à l’égard de l’équipe peut être même trop après la phase de prise en main. C’était au point que mon stage soit mon sujet de préoccupation nocturne.
J’ai apprécié me voir confié d’autres travaux. Par contre le chef de mission à vraie dire était pris souvent par son travail bien qu’il n’avait rien à me reprocher sur un plan professionnel que ce soit sur l’attitude et la technique. Je faisais une tête étonnée quand on me félicitait parce que c’était la première fois ou mon travail était reconnu explicitement. Et le responsable des stages, mon professeur d’économie avait dit au chef de mission de m’emmener en clientèle. Ce qui ne fut jamais fait malgré de nombreuses relances polies auprès du chef de mission qui m’avait oralement promit de le faire et un acharnement pour briller sur le plan technique. Je l’ai même pas signalé à l’experte comptable en poste à l’époque (elle était pourtant directrice générale).
Tout le volet sensoriel de la sur compensation à vraie dire n’était pas pris en compte même si on voyait bien quand ils venaient dans mon bureau que j’étais fatigué vite.
En fait je prenais conscience de mes aptitudes techniques au point que je puisse obtenir de la doc comptable juridique et fiscale pour une analyse financière et économique plus approfondie. Mes déclarations de TVA qu’on me confiait, elles étaient justes du premier coup. Mais aussi qu’il y’avait un volet relationnel qui était difficile à compenser. Venant tout juste d’être diagnostiqué, il n' y avait que quelques mois de recul et puis la préoccupation était de réussir mon année pour aller en L2.
Un extrait de mes mémoires ou j'approfondis certains points que je n'ai pas développé entièrement.
Je précise aussi que je suis en plein travail de la mise en forme .