childfree et beauté de l'enfance

[smilyaspie]

Depuis que j'ai 19 ans, je sais, sans connaître le terme à l'époque, que je suis « childfree », c'est-à-dire que je ne veux pas d'enfant. Aujourd'hui, cela n'a pas changé.

Pourtant j'adore les enfants, ils sont naturels, spontanés et rigolos.
Jusqu'à leur 2 ans, je les considèrent comme Amélie Nothomb, comme un tube (mais on est tous passé par là donc ce n'est pas péjoratif, c'est juste une image caricaturale) ensuite, il y a l'âge d'or des enfants ou ils posent constamment des questions (qui demandent beaucoup de connaissance pour y répondre), ou ils s'émerveillent devant une coccinelle ou un arc-en-ciel, ou ils aiment les animaux et ou ils sont vivants et intéressant. Cet âge dure jusqu'à la puberté, à partir de là, ils deviennent tout doucement des adultes, centré sur eux, dominés par leurs hormones et soumis au regard des autres, à se chercher sans jamais se trouver. C'est la fin de l'âge d'or et la fin de l'enfance.

A mes yeux, les enfants ont plus de valeurs et de potentiels qu'un adulte blasé par la vie, à moitié dépressif, idiot dans ses préjugés et qui ne veut plus rien apprendre (ce qui représente la majorité des personnes sur cette planète non ??) et j'aime bien être entouré d'enfants et quand il y a des enfants lors des soirées. Je suis moins stressé, moins sur mes gardes. Le seul truc qui me dérange chez eux, c'est qu'ils crient tout le temps et ça me casse les oreilles mais je leur pardonne car je suis passé par là et, bon, ce sont des enfants.

Si je ne veux pas d'enfant c'est tout simplement que je n'ai pas du tout confiance dans notre monde actuel et je ne veux pas prendre la responsabilité de créer une vie pleine d'espoir et de rire pour la jeter dans une société malsaine, dangereuse, illogique et sans intérêt.
Si j'habitais en petite communauté sur une île déserte ou dans une petite maison à Walnut Grove, je reconsidérerai la question mais je ne veux pas juste créer pas un numéro de sécurité social qui passera sa vie à chercher le bonheur et à engraisser une poignée d'irresponsables et d'abrutis.

Et pourtant, quel paradoxe, je serais prêt à en adopter un car c'est différent. S'il est déjà là autant essayer de lui offrir le meilleur plutôt que de le laisser croupir dans un orphelinat ou d'être trimbalé de foyers d'accueil en foyers d'accueil pendant toute sa jeunesse.
Et de toute façon, si j'avais un enfant, je ne vivrai plus. Je débarquerai à l'improviste dans la salle de classe ou chez la nounou pour être sur que tout va bien. Je ne dormirai pas tant qu'il ne serait pas rentré à la maison. Je m'inquiéterai tout le temps et serait constamment en panique (accident, viol, agression, arnaque).
Je ne me sent pas le courage d'apprendre des valeurs à mon enfant dans un monde qui n'en a aucune.

Et vous, comment faites-vous ? Comment gérez-vous cette responsabilité et le stress de l'éducation ?
Y-a-t-il d'autres childree sur le forum ?

[evolution650HBn°2]

Bonjour,

J'ai déjà du mal à m'occuper de moi, alors si j'avais un enfant... et puis c'est une responsabilité à vie, pas de retour en arrière possible. On ne peut pas commander la démo et aviser ensuite, dommage : p

J'avoue ne pas trop comprendre pourquoi les gens font des enfants au vue de la surpopulation, et surtout vu qu'il y a déjà plein d'enfants présents qui n'ont pas de parents. Je partage ton point de vue.

Le désir de maternité est (encore) un concept qui m'est bien étranger, je n'ai jamais pensé à "dois-je en avoir ou pas ?" , la question ne se pose même pas. Ce qui ne m'empêche pas de bien les aimer (bon, entre 4 et 7 ans uniquement, au delà - surtout les filles - ils me mettent très mal à l'aise car en plein "âge bête", parlant de mode, d'amour...) et il n'est pas rare en effet que lors de repas de famille ou autre, je finisse par jouer avec eux, les choses sont plus simples. (c'est ainsi qu'au mariage de ma mère j'ai fini la soirée sur un tourniquet avec une gamine à parler des étoiles, de son école, de tout et rien, c'était vraiment sympa, ça).
J'apprécie leur curiosité et leur ouverture d'esprit (beaucoup moins leurs cris et leur besoin de tactile), mais "chacun chez soi, et les vaches seront bien gardées" comme on dit.

Mais là encore, il semblerait que ça pose souci à certains, cette non-volonté d'en avoir. Ma grand-mère, lorsqu'elle m'a posée la question "alors c'est pour quand ?" (...), après m'être limite retournée pour savoir si c est bien à moi qu'elle s'adressait, je lui ai répondu que ça serait pour "jamais" ne m'a plus adressée la parole de la journée me disant que c'était du gros n'importe quoi...
Les gens sont étranges.

Enfin voilà,

Cordialement,

[bidouille]

j'ai pensé comme toi quant j'étais plus jeune, et j'ai changé d'avis et eu deux enfants, c'est vrai que le monde est dur, mais il y'a aussi de belles choses a vivre, découvrir la beauté de la nature, apprendre pleins de choses, et rencontrer des gens biens, il n'ya pas que des pourris, rien ne nous oblige a n'aller que vers des pourris. Et la vie c'est pas tout beau tout rose, mais c'est aussi pour ca qu'on apprécie les belles choses qui peuvent nous arriver.

[freeshost]

Ce n'est déjà pas forcément évident de s'occuper occasionnellement des enfants d'autrui, ou de réfugiés comme des enfants.

Et puis... quand ils sont petits, bonjour les horaires de sommeil.

Et puis... je suis trop occupé sur les forums, dans mes bouquins.

[bidouille]

Je dis pas le contraire, c'est autre chose de dire je m'en sens pas capable alors j'en fais pas, que de dire le monde est trop pourri alors j'en fais pas.
Je te confirme c'est énormément d'énergie et c'est ingrat, les gens jugent énormément les parents, et sont vraiment méchant avec les parent, y'a un vrai parent bashing ambiant qui est difficile a supporter, plus dur je trouve que de supporter la grand mère et ses réflexions quant on veut pas en avoir. Je pensait aussi que le plus difficile serait l'energie , le manque de sommeil... a supporter mais en fait c'est difficile mais le plus dur c'est le coté parent bashing, passé son temps a se prendre des réflexions, se faire engueuler devant son enfant par des badauds, qui ont pas la moitié du contexte...Et le pire du pire c'est les enseignants.

[Lilette]

Bashing anti-parents ?
Ce ne sera jamais pire que ce que peuvent entendre/subir les gens qui ne veulent pas d'enfants

[bidouille]

J'ai vécu les deux et c'est pire en tout cas pour moi.

[freeshost]

Je ne sais pas si on devrait appeler ça du "parent bashing". Je pense plutôt à la propension neurotypique à observer (voyeurisme et société du spectacle) et à juger.

Des enseignants jugent les parents. Des parents jugent les enseignants. Les deux activités sont difficiles.

[bidouille]

C'est très marqué dans la société actuellement, la psychanalyse ambiante y 'est a mon avis pour quelque chose. Mais ca se retrouve aussi dans les articles de presse, qui aiment a monter la populace contre les parents en les faisant passé pour des idiots, des irresponsables, même dans les publicités...
Je vois la pub sur la sécurité routière ou l'enfant veut s'attacher et le parent veut pas, et ensuite l'enfant fait la leçon au parent sur la ceinture de sécurité...

[Flower]

Si tu aimes t'occuper d'enfants, que tu voudrais partager des choses avec eux, mais que tu ne te sens pas d'en avoir toi-même, tu pourrais peut-être faire du bénévolat dans ce domaine? Encore aujourd'hui, il y a des enfants qui vivent dans des orphelinats (ou ce qu'on appelle comme ça aujourd'hui), par exemple, ou qui ont des parents qui ne s'en occupent pas beaucoup...
Sinon, le fait d'aimer les enfants mais de ne pas en vouloir soi-même, ça ne me choque pas. J'ai un ex qui adore les enfants, il est d'ailleurs super avec eux, mais qui a toujours dit qu'il ne voulait pas faire d'enfant dans le monde actuel - maintenant il est en couple avec une femme qui a deux enfants d'un couple précédent, du coup il en a sans les avoir faits.

En ce qui me concerne, je ne veux pas d'enfants. Il y avait une époque où cela me paraissait envisageable d'en avoir, mais plus le temps passe, moins j'en veux. (Qui parle d'horloge biologique?!?) Déjà je ne me sens pas vraiment à l'aise avec les enfants, et en plus je suis issue d'une famille nombreuse donc j'ai vu ce que ça me faisait de devoir m'occuper de mes frères et sœurs. Franchement, je ne pense pas être capable d'élever un enfant de la manière dont je voudrais, ni de gérer les pleurs, les cris, toutes les difficultés qu'on peut avoir avec un enfant. Surtout pas si en plus il faut bosser. J'ai dit ça à ma mère qui m'a répondu qu'à son avis, j'arriverais à en gérer un seul, mais elle se fait à l'idée que je n'en aurai pas. C'est plus simple depuis que mon frère a un enfant.

Après, je dis que je n'en veux pas, mais je n'irais pas jusqu'à me faire stériliser par exemple. Et si je devais tomber enceinte par "accident" alors que je suis en couple stable, à mon avis je dirais que c'est donc le destin qui l'a voulu.

J'ai aussi dit à mon copain récemment pendant la nuit que si un jour il devait tomber gravement malade, j'aimerais qu'on fasse un enfant tant que c'est encore possible... Mais j'espère que la question ne se posera jamais!

[freeshost]

maintenant il est en couple avec une femme qui a deux enfants d'un couple précédent, du coup il en a sans les avoir faits.

Ça arrive plus souvent qu'on ne le croit. Et ce n'est pas forcément une tragédie.

Et si je devais tomber enceinte par "accident" alors que je suis en couple stable, à mon avis je dirais que c'est donc le destin qui l'a voulu.

Je n'utilise pas trop le mot "Schicksal" (destin) et je fais attention à l'usage du mot "Zufall" (hasard). Je dirais que les moyens contraceptifs n'ont pas bien été mis à contribution.

J'ai aussi dit à mon copain récemment pendant la nuit que si un jour il devait tomber gravement malade, j'aimerais qu'on fasse un enfant tant que c'est encore possible... Mais j'espère que la question ne se posera jamais!

Pourquoi juste parce qu'il tombe malade ? S'il n'est pas malade, vous serez deux à vous occuper de l'enfant.

Et puis, suivant quelle maladie c'est, faut faire attention à ne pas la transmettre à l'enfant.

[evolution650HBn°2]

Je comprends ce que tu veux dire, Bidouille.
Je sais que ma mère a très mal supporté les réflexions des gens - plus particulièrement de sa belle-famille (viens voir mamie, maman ne sait pas s'occuper de toi, etc etc).
Je n'sais pas si les deux sont comparables de toute manière ; dans un cas on reproche aux gens ce qu'ils ne font/sont pas, dans l'autre ce qu'ils essaient de faire du mieux qu'ils peuvent. C'est différent, et les critiques ne sont pas de même nature.
La peste ou le choléra, tu as un gros souci ou tu es un incapable. Pas évident : p

[bidouille]

Après je crois que chacun fait ce qu'il veut de sa vie, et c'est pas utile de se justifier. "Je fais pas d'enfant par ce que je veux pas", et puis voila. Pourquoi devrait on se justifier dans un sens comme dans l'autre, c'est notre vie et on en fait ce qu'on souhaite.

[freeshost]

Ouais, il n'y a pas à se justifier. Ne soyons pas esclaves de normes et autres troubles de la normalité.

[smilyaspie]

et puis c'est une responsabilité à vie, pas de retour en arrière possible
evolution650HBn°2

Oui, oui, oui, je n'avais pas pensé à cet aspect mais tu as tout à fait raison

j'ai pensé comme toi quant j'étais plus jeune, et j'ai changé d'avis et eu deux enfants, c'est vrai que le monde est dur, mais il y'a aussi de belles choses a vivre, découvrir la beauté de la nature, apprendre pleins de choses, et rencontrer des gens biens, il n'ya pas que des pourris, rien ne nous oblige a n'aller que vers des pourris.
bidouille

Et tu as bien fait de ne pas rester sur ton 1er avis vu que cela te convient ^^ et je te rejoins sur le fait qu'il y a (heureusement) de très belles choses à partager avec des enfants. Par contre, quand tu dis « rien ne nous oblige a n'aller que vers des pourris. » je suis plus nuancé car les pourris, chaque enfant peut tomber dessus. Quelques exemples :
Le prof qui fait du prosélytisme en classe sur des sujets plus que douteux, celui qui a été condamné pour 'perversion sexuelle' mais qui continue à enseigner (si, si !! vécu par une amie et c'est l'ex de sa sœur qu'il a détruit psychologiquement auparavant, imaginez son 'pouvoir' sur des enfants), le moniteur/prêtre de catéchisme pédophile, la nounou qui met du somnifère dans le biberon, le dentiste qui bâcle volontairement un soin dentaire pour préparer un 2eme RDV, le chauffard bourré, etc
Les exemples d'abus et d'horreurs sur enfants sont nombreux car ce sont des cibles faciles.
Alors, heureusement, un enfant ne rencontrera pas tous ces pourris en une vie mais croiser le chemin d'un seul peut fortement impacter la vie et les parents ne peuvent pas toujours être là.

y'a un vrai parent bashing ambiant qui est difficile a supporter, plus dur je trouve que de supporter la grand mère et ses réflexions quant on veut pas en avoir.
Bidouille

Ah ? Je savais pas mais il est vrai qu'on est très dur, en France, envers les défauts éducationnels que font les parents, il n'y a pas de recette miracle de toute façon et les erreurs font parties de l'éducation.
Mon entourage ne connaît pas ma décision, j'élude à chaque fois quand on en parle en groupe car j'ai pas envie de me justifier devant tout le monde (j'ai déjà bien douillé devant ma position sur la péridurale, mais c'est une autre histoire que je développerai peut-être un jour sur le forum).
J'en ai parlé à une amie néanmoins, il y a quelques mois mais elle n'a même pas relevé.

Ce ne sera jamais pire que ce que peuvent entendre/subir les gens qui ne veulent pas d'enfants
Lilette

Oh la la, oui, ce bashing là aussi est impressionnant et je le connaît mieux pour avoir assisté à des prises de bec sur des forums « c'est égoïste », « vous êtes pas courageux », « si tout le monde pensait comme vous, l'humanité serait éteinte », etc
Quel bel exemple du respect de la liberté de chacun. Mais, c'est vrai que dès qu'on sort de la norme on est des moins que rien et des parias, n'est-ce-pas ^^
Le mieux c'est les parents qui disent « c'est la plus belle chose au monde, moi je pourrais pas vivre sans enfants ». Ah, donc si ça marche comme ça pour vous, c'est automatiquement pareil pour tout le monde évidemment. Alors écris de la main gauche vu que moi je suis gaucher et que je peux pas écrire de la main droite et jettes ta télé vu que je vis sans (je prend des exemples volontairement caricaturaux mais c'est pour montrer à quel point c'est débile de considérer son point de vue ou sa manière de vivre comme universel)

Ce bashing des deux cotés illustre à quel point l'être humain est totalement intolérant et incapable de s'ouvrir aux autres et à des modes de vie différents et ça renforce mon désir de ne pas avoir d'enfant(s) pour ne pas qu'il(s) se mélange(nt) et cotoie(nt) des idiots pareils, des gens 'short-minded' fades aux yeux d'un enfant.

Je pense plutôt à la propension neurotypique à observer (voyeurisme et société du spectacle) et à juger.

Des enseignants jugent les parents. Des parents jugent les enseignants.
Freeshost

Tout à fait vrai Freeshost. Juger, juger, toujours juger et rarement de manière impartiale, toujours avec son point de vue culturellement biaisé.

Si tu aimes t'occuper d'enfants, que tu voudrais partager des choses avec eux, mais que tu ne te sens pas d'en avoir toi-même, tu pourrais peut-être faire du bénévolat dans ce domaine? Encore aujourd'hui, il y a des enfants qui vivent dans des orphelinats (ou ce qu'on appelle comme ça aujourd'hui), par exemple, ou qui ont des parents qui ne s'en occupent pas beaucoup...
Flower

Oui...mais non. J'ai été prof à l'étranger et ça a été une magnifique expérience mais en France, je pourrais pas me rendre utile comme je le voudrais et le milieu associatif est moribond. Le plus dommage est que j'ai les 2/3 de mon BAFA en poche (il ne me manque que le stage théorique) mais je n'ai plus aucun papier pour le prouver et aucune envie de me frotter à l'administration française pour relancer la machine (je n'ai même plus de couverture sociale et le formulaire de la CMU traîne depuis six mois alors les papiers…)
Faire du bénévolat en France, c'est un truc de ouf, j'ai envoyé un email à « resto du coeur » en octobre dernier pour la distribution des repas, il a circulé dans 3 ou 4 services et je n'ai jamais été recontacté ! Pourtant j'habites à Lille.
Faire du bénévolat pour les enfants, ça va me déprimer. Certes, je pourrais les amuser, les distraire pendant mes horaires mais ils resteront dans leur quotidien misérable et ça va me tuer. Et je vais tomber sur plein d'incohérences comme le directeur de l'établissement qui va arriver en Audi A6 flambant neuve et qui va me dire qu'on attend le budget de 2017 pour acheter un nouveau ballon de foot ou un jeu de société, ou un superbe projet abandonné parce que un parent aura été contre au nom de sa religion, d'un vaccin pas à jour ou de la position de Mars le jour J… Et surtout voir des enfants dans des foyers va me renvoyer en pleine figure l'horreur de l'être humain (enfants violés, battus, complètement dépressif ou agressif, j'ai lu tellement d'horreur à ce sujet là dans mon enfance...Je vous conseille « 9 mois au placard » si vous voulez frémir ou l'histoire du père qui mettait son enfant de 4 mois sur une poêle chaude (!!!) pour qu'il arrête de pleurer. Je veux plus être confronté à cela)
Et je risque de m'attacher aussi...