l'insertion professionnelle
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- Prolifique
- Messages : 3478
- Enregistré le : mercredi 27 février 2008 à 22:34
- Localisation : Clermont-Fd, Auvergne
l'insertion professionnelle
Chaque cas est différent et généraliser est trop simpliste.
Mais si les exemples que je vais donner peuvent servir à d'autres, c'est tout le but de ce petit bulletin.
La méthode que je me suis inventée pour diminuer ma différence et éviter les situations problématiques est celle du caméléon, ou du mimétisme.
Je copie (sans toujours les comprendre et les analyser) les comportements autour de moi et je les restitue le jour où je suis dans la même situation. Ca marche très bien en général, et c'est très mauvais dans certains cas particuliers. Il me reste ensuite à identifier les cas particuliers pour ne pas commettre d'impairs.
J'ai aussi une tache de fond qui mouline en permanence et qui tente de palier la différence du cablage d'avec les NT. En gros, je corrige en permanence ma partie instinctive pour ne pas créer la différence qui pourrait aboutir au rejet de mon interlocuteur.
Je ne parlerai pas ici des emplois occasionnels d'été où j'étais animateur montagne dans le Vercors (revoir le billet posté à ce sujet).
J'ai eu mon premier emploi lorsque j'étais en licence d'informatique à l'Université de Grenoble. Avant la fin de l'année, nous devions tous avoir fait un stage de 3 mois dans une entreprise. Je voulais choisir un stage dans la robotique, car une nouvelle unité de production de robot d'assemblage était en train de voir le jour dans la région, issue de la volonté commune de 2 partenaires (un constructeur automobile français et un automaticien). Le projet est né trois jours après le démarrage de mon stage et j'ai donc du abandonner l'idée d'y participer.
Souvent ces stages sont un tremplin pour ensuite entrer dans la vie active.
J'ai donc choisi dans une liste d'entreprises dressée par les profs, et c'est une société de développement de logiciels de statistiques qui a retenu mon attention. J'y ai fait mes 3 mois de stage, et le directeur de la société (40 personnes) a proposé de m'embaucher (CDD) pour les périodes d'été (Juillet-Aout-Septembre) afin de me mettre sur d'autres dossiers. Comme en Octobre, les cours de maitrise d'info me laissaient du temps libre, il me proposa de faire des heures sup les après-midi de libre et le soir pour travailler dans son entreprise.
Ce fut mon premier contact avec le monde de l'entreprise.
Etant passionné d'info, je ne comptais pas mon temps et je me donnais à fond dans cette tache. La première semaine, je faisais déjà parler de moi. En suivant les présentations que me faisait ma tutrice (la personne qui m'avait en charge dans l'entreprise), je me rendis compte que le temps mis par l'ordinateur de l'époque (Apple III) pour calculer la résolution d'un problème de stat était beaucoup trop long. Je demandais donc à voir le code source, et je m'aperçus que la méthode de résolution utilisée n'était pas adaptée. Elle faisait faire beaucoup trop de calculs à la machine. Je compulsais donc à la BU quelques ouvrages pour avoir une méthode mieux adaptée, et je reprogrammais la bestiole qui rendit alors son résultat en 2 min 15 s au lieu des 22 minutes de la précédente méthode. J'avais 22 ans et le directeur me remercia, avec au passage un chèque de 2000 F, pour ma rapidité d'insertion dans sa compagnie et le service rendu immédiatement.
La société sortit immédiatement une version N+1 un peu plus chère mais vantant les mérites d'un nouvel algorithme beaucoup plus rapide.
Je n'avais rien inventé. La méthode existait depuis plus de 30 ans, c'était juste qu'il fallait encore utilisait la bonne méthode.
Le directeur me proposa alors d'aider un programmeur qui n'arrivait pas à corriger un bug dans un logiciel de compta que produisait la société et qui sortait parfois (mais pas toujours) des résultats faux. Une grosse compagnie de Lyon qui utilisait ce logiciel pour facturer les travaux en cours sur la téléphonie en Jordanie, se plaignait depuis plusieurs mois à l'éditeur du logiciel du comportement farfelu de celui-ci, l'obligeant à repasser en mode manuel, ce qui la pénaliser.
Après quelques minutes derrière l'épaule du concepteur du programme, je lui signalais une erreur de débutant (une variable de boucle qui dans le cas d'un test négatif dans la boucle, se trouvait modifiée involontairement, ce qui provoquait une sortie prématurée avec des instructions non traitées). Il m'avoua que cela faisait 2 ans qu'il travaillait sur le logiciel et qu'il n'avait pas réussi à trouver la faille en question. Nous conclûmes que nous dirions au patron en fin de semaine qu'après d'âpres recherches en commun, nous avions fini par découvrir la cause mais sans lui donner plus de détail. Je ne comprenais pas pourquoi faire cette démarche, mais j'acquiéçais cependant pour "faire plaisir" à mon collègue. J'étais cependant mal à l'aise.
Plus tard, le directeur me mit sur un projet de contrôle-qualité de réception de marchandises pour une entreprise de la région.
Il s'agissait de mettre en place (Apple IIe) via un ordinateur la récupération des données enregistrées par des appareils qui mesuraient le respect des dimensions et des propriétés de pièces qui entraient dans la fabrication de cette usine. L'ordinateur avait un programme que je devais faire, et qui indiquait combien de pièces devait-on tester en fonction de la réputation du fournisseur. Une fois le logiciel terminé, le directeur m'envoya pour une présentation in situ.
J'étais entouré de techniciens et d'ingénieurs, et je n'en menais pas large.Je stressais en me disant "et si on me pose telle question et que je ne connais pas la réponse". Une heure plus tard, après avoir fait une démo du logiciel pour voir si cela correspondait au cahier des charges du client, j'étais rassuré. Aucune question ne me fut posée. Quelques remarques tout au plus pour re-expliquer quelques points non compris. Je rentrais le soir sur Grenoble avec l'esprit tranquille. Je venais de reprendre confiance en moi. C'est le fait que la partie adverse m'était inconnue qui m'avait stressée. En réalité, les auditeurs étaient aussi stressés que moi. Quand je compris que dans une réunion de ce type, le stress était des 2 côtés, et non pas que du mien, je m'en servis pour les autres fois.
Une semaine après ma présentation à l'usine, le directeur vint me féliciter. Le client venait de doubler sa commande suite à ma présentation. Il me dit que j'aurai donc une prime de 1000 F pour ma prestation. J'étais fier et j'en parlais aux autres membres du bureau de développement. Je disais même que c'était sympa de la part du directeur. En réponse, le lendemain j'avais sur mon bureau une photocopie anonyme de montrant que le logiciel (pour lequel j'avais eu la prime de 1000 F plus la paye mensuelle de 2000 F pour stagiaire) était vendu 60000 F à l'usine pour chaque exemplaire. Je n'avais pas trop la notion de l'argent (je ne l'ai pas encore trop 25 ans après) mais je compris ce que les autres voulaient me montrer.
Je me confiais alors à la chef-comptable, qui vu son âge avancé, me montra l'envers du décor. Je fus très déçu de ce que je prenais pour de l'exploitation. Je terminais les études en cours et je ne renouvelais pas une extension de contrat avec cette société.
J'avais été content de me montrer utile, mais en retour, je sentais de l'abus et de l'exploitation pure.
L'année suivante, je faisais mon service militaire et des civils employés sur la base, à l'écoute de ma mésaventure, me conseillèrent de postuler dans une grande société, où le sentiment de presse-citron est moins visible. Ce que je fis immédiatement.
Heureusement toutes les petites entreprises ne sont pas presse-citron, mais les grandes compagnies ont des structures qui permettent mieux de se développer au sein des services de formation et offrent des possibilités de bouger d'un service à un autre en fonction des aspirations de l'individu (et des besoins de l'entreprise).
Elles ont aussi un minimum d'éthique, exprimé au travers d'une charte, montrant à leurs clients qu'elles sont soucieuses de prendre en compte la diversité.
(je fais une pause et je reprends le cas d'embauche dans une grande compagnie).
Mais si les exemples que je vais donner peuvent servir à d'autres, c'est tout le but de ce petit bulletin.
La méthode que je me suis inventée pour diminuer ma différence et éviter les situations problématiques est celle du caméléon, ou du mimétisme.
Je copie (sans toujours les comprendre et les analyser) les comportements autour de moi et je les restitue le jour où je suis dans la même situation. Ca marche très bien en général, et c'est très mauvais dans certains cas particuliers. Il me reste ensuite à identifier les cas particuliers pour ne pas commettre d'impairs.
J'ai aussi une tache de fond qui mouline en permanence et qui tente de palier la différence du cablage d'avec les NT. En gros, je corrige en permanence ma partie instinctive pour ne pas créer la différence qui pourrait aboutir au rejet de mon interlocuteur.
Je ne parlerai pas ici des emplois occasionnels d'été où j'étais animateur montagne dans le Vercors (revoir le billet posté à ce sujet).
J'ai eu mon premier emploi lorsque j'étais en licence d'informatique à l'Université de Grenoble. Avant la fin de l'année, nous devions tous avoir fait un stage de 3 mois dans une entreprise. Je voulais choisir un stage dans la robotique, car une nouvelle unité de production de robot d'assemblage était en train de voir le jour dans la région, issue de la volonté commune de 2 partenaires (un constructeur automobile français et un automaticien). Le projet est né trois jours après le démarrage de mon stage et j'ai donc du abandonner l'idée d'y participer.
Souvent ces stages sont un tremplin pour ensuite entrer dans la vie active.
J'ai donc choisi dans une liste d'entreprises dressée par les profs, et c'est une société de développement de logiciels de statistiques qui a retenu mon attention. J'y ai fait mes 3 mois de stage, et le directeur de la société (40 personnes) a proposé de m'embaucher (CDD) pour les périodes d'été (Juillet-Aout-Septembre) afin de me mettre sur d'autres dossiers. Comme en Octobre, les cours de maitrise d'info me laissaient du temps libre, il me proposa de faire des heures sup les après-midi de libre et le soir pour travailler dans son entreprise.
Ce fut mon premier contact avec le monde de l'entreprise.
Etant passionné d'info, je ne comptais pas mon temps et je me donnais à fond dans cette tache. La première semaine, je faisais déjà parler de moi. En suivant les présentations que me faisait ma tutrice (la personne qui m'avait en charge dans l'entreprise), je me rendis compte que le temps mis par l'ordinateur de l'époque (Apple III) pour calculer la résolution d'un problème de stat était beaucoup trop long. Je demandais donc à voir le code source, et je m'aperçus que la méthode de résolution utilisée n'était pas adaptée. Elle faisait faire beaucoup trop de calculs à la machine. Je compulsais donc à la BU quelques ouvrages pour avoir une méthode mieux adaptée, et je reprogrammais la bestiole qui rendit alors son résultat en 2 min 15 s au lieu des 22 minutes de la précédente méthode. J'avais 22 ans et le directeur me remercia, avec au passage un chèque de 2000 F, pour ma rapidité d'insertion dans sa compagnie et le service rendu immédiatement.
La société sortit immédiatement une version N+1 un peu plus chère mais vantant les mérites d'un nouvel algorithme beaucoup plus rapide.
Je n'avais rien inventé. La méthode existait depuis plus de 30 ans, c'était juste qu'il fallait encore utilisait la bonne méthode.
Le directeur me proposa alors d'aider un programmeur qui n'arrivait pas à corriger un bug dans un logiciel de compta que produisait la société et qui sortait parfois (mais pas toujours) des résultats faux. Une grosse compagnie de Lyon qui utilisait ce logiciel pour facturer les travaux en cours sur la téléphonie en Jordanie, se plaignait depuis plusieurs mois à l'éditeur du logiciel du comportement farfelu de celui-ci, l'obligeant à repasser en mode manuel, ce qui la pénaliser.
Après quelques minutes derrière l'épaule du concepteur du programme, je lui signalais une erreur de débutant (une variable de boucle qui dans le cas d'un test négatif dans la boucle, se trouvait modifiée involontairement, ce qui provoquait une sortie prématurée avec des instructions non traitées). Il m'avoua que cela faisait 2 ans qu'il travaillait sur le logiciel et qu'il n'avait pas réussi à trouver la faille en question. Nous conclûmes que nous dirions au patron en fin de semaine qu'après d'âpres recherches en commun, nous avions fini par découvrir la cause mais sans lui donner plus de détail. Je ne comprenais pas pourquoi faire cette démarche, mais j'acquiéçais cependant pour "faire plaisir" à mon collègue. J'étais cependant mal à l'aise.
Plus tard, le directeur me mit sur un projet de contrôle-qualité de réception de marchandises pour une entreprise de la région.
Il s'agissait de mettre en place (Apple IIe) via un ordinateur la récupération des données enregistrées par des appareils qui mesuraient le respect des dimensions et des propriétés de pièces qui entraient dans la fabrication de cette usine. L'ordinateur avait un programme que je devais faire, et qui indiquait combien de pièces devait-on tester en fonction de la réputation du fournisseur. Une fois le logiciel terminé, le directeur m'envoya pour une présentation in situ.
J'étais entouré de techniciens et d'ingénieurs, et je n'en menais pas large.Je stressais en me disant "et si on me pose telle question et que je ne connais pas la réponse". Une heure plus tard, après avoir fait une démo du logiciel pour voir si cela correspondait au cahier des charges du client, j'étais rassuré. Aucune question ne me fut posée. Quelques remarques tout au plus pour re-expliquer quelques points non compris. Je rentrais le soir sur Grenoble avec l'esprit tranquille. Je venais de reprendre confiance en moi. C'est le fait que la partie adverse m'était inconnue qui m'avait stressée. En réalité, les auditeurs étaient aussi stressés que moi. Quand je compris que dans une réunion de ce type, le stress était des 2 côtés, et non pas que du mien, je m'en servis pour les autres fois.
Une semaine après ma présentation à l'usine, le directeur vint me féliciter. Le client venait de doubler sa commande suite à ma présentation. Il me dit que j'aurai donc une prime de 1000 F pour ma prestation. J'étais fier et j'en parlais aux autres membres du bureau de développement. Je disais même que c'était sympa de la part du directeur. En réponse, le lendemain j'avais sur mon bureau une photocopie anonyme de montrant que le logiciel (pour lequel j'avais eu la prime de 1000 F plus la paye mensuelle de 2000 F pour stagiaire) était vendu 60000 F à l'usine pour chaque exemplaire. Je n'avais pas trop la notion de l'argent (je ne l'ai pas encore trop 25 ans après) mais je compris ce que les autres voulaient me montrer.
Je me confiais alors à la chef-comptable, qui vu son âge avancé, me montra l'envers du décor. Je fus très déçu de ce que je prenais pour de l'exploitation. Je terminais les études en cours et je ne renouvelais pas une extension de contrat avec cette société.
J'avais été content de me montrer utile, mais en retour, je sentais de l'abus et de l'exploitation pure.
L'année suivante, je faisais mon service militaire et des civils employés sur la base, à l'écoute de ma mésaventure, me conseillèrent de postuler dans une grande société, où le sentiment de presse-citron est moins visible. Ce que je fis immédiatement.
Heureusement toutes les petites entreprises ne sont pas presse-citron, mais les grandes compagnies ont des structures qui permettent mieux de se développer au sein des services de formation et offrent des possibilités de bouger d'un service à un autre en fonction des aspirations de l'individu (et des besoins de l'entreprise).
Elles ont aussi un minimum d'éthique, exprimé au travers d'une charte, montrant à leurs clients qu'elles sont soucieuses de prendre en compte la diversité.
(je fais une pause et je reprends le cas d'embauche dans une grande compagnie).
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
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- Prolifique
- Messages : 3478
- Enregistré le : mercredi 27 février 2008 à 22:34
- Localisation : Clermont-Fd, Auvergne
J'avais 23 ans 1/2 quand je sortais du service militaire obligatoire.
Sur les conseils de civils travaillant sur la base militaire, je faisais un CV que j'envoyasi dans 30 entreprises de la région.
Je pensais que je n'avais pas de chance d'être sélectionné, car en cette fin d'année 1985, le chômage était très présent et peu d'entreprises embauchaient. Les mauvaises langues me disaient que sauf à avoir du piston, je n'aurai aucune réponse.
Je m'attendais donc à revenir sur ma ville natale quand les premières lettres de réponse me sont parvenues.
Je me suis présenté à l'entretien des réponses favorables, et j'ai de moi-même pris la décision de ne pas accepter les petites entreprises comme celle que j'avais connue pendant mes études.
Je me présentais aussi à l'entretien d'une grande compagnie.
Là, on sentait les professionnels de l'entretien. Après avoir expliqué ce que je recherchais (j'avais appris un texte par coeur pour résumer mes aspirations, ne sachant pas vraiment comment citer des jobs que je ne connaissais pas encore). Mon interlocuteur m'indiqua que ma proposition les intéressait, et que je devais revenir l'après-midi pour rencontrer des chefs de service qui me parleraient de leur besoin.
Je me rappelle alors être aller à la caféteria du coin mais le sandwich avait du mal à passer. J'avais l'estomac noué, et j'étais sous le coup de cette réponse positive, persuadé que je serai rejeté dès que j'ouvrirai la bouche. L'après-midi et le jour suivant, je rencontrais au total 7 personnes avec 7 propositions de postes. La situation se renversait. On m'avait dit que j'aurai très peu de chance, et je me retrouvais en position de choisir un poste à ma guise. Je terminais la semaine avec les sempiternels tests psychotechniques. Un des tests concernait les algorithmes et je m'offris le luxe de montrer à l'examinateur qu'il existait une solution plus rapide que celle qu'on essayait de nous faire énoncer. L'examinateur se montra attentif à mes explications, et nous commençâmes à parler d'autres choses. Je croyais sentir de la sympathie dans sa voie et je lui confiais que les tests étaient pour moi une sorte de jeux. Je voyais ce qui se cachait derrière et je répondais pour satisfaire mon questionneur. Pour moi, les tests ne prouvaient rien. Pire, des bons éléments mal à l'aise avec des tests, pouvaient être rejetés, privant l'entreprise de ces potentiels bons éléments.
L'entretien était terminé. On me fit asseoir dans un salon avant de clôturer les entretiens. Une demi-heure plus tard, le responsable des embauches me fit venir dans son bureau.
Il commença par me dire : "alors il parait que nous avons des tests peu performants ?". Je me dis "tiens l'examinateur a vendu la mèche".
N'ayant aucune raison de mentir, j'enfonçais le clou en expliquant mon opinion sur ces tests. Le responsable essaya alors de me faire comprendre que pour une grande entreprise comme la sienne, ils étaient obligés de faire de la sélection. Mais il reconnut que j'avais raison sur le point des rejets des candidats mal préparés aux tests.
Je ne sais pas si ces tests on encore cours aujourd'hui.
Une semaine plus tard, une lettre d'embauche dans la boite aux lettres me demandait de me présenter le premier jour ouvrable du mois suivant (Novembre 1985). Je fus affecté au service que j'avais demandé.
Le service des statistiques et de la micro-informatique du centre de recherche de la société. C'était un thème que j'avais déjà pratiqué dans la petite compagnie de logiciels.
Après 1 ou 2 mois de formation qui me permirent de comprendre le contexte dans lequel j'allais évolué, je commençais une réelle prise de poste. De programmeur, je passais l'année suivante au suivi des tests pour la recherche. J'avais un bureau, je recevais des chercheurs qui me demandaient conseils pour mener des tests pour mettre en évidence tel ou tel phénomène ou propriété. Avec la routine, je fus rapidement capable de comprendre en quelques minutes leur problème et avant qu'ils aient eu le temps de terminer, je leur donnais la réponse et la méthode à utiliser. Je me disais en moi-même, c'est tellement simple, cela me parait évident. Au moment des notations devant le chef, je devais déchanter.
Premier reproche. Je n'écoutais pas assez mes clients.
Second reproche. Je ne me mettais pas toujours au niveau de mes clients.
Tertio : Je ne creusais pas toujours les questions à fond, et m'arrêtais à ce que j'avais compris, sans faire la démarche de demander à mes collègues leur avis, toujours nécessaire dans un travail d'équipe.
Je ressortais assommé. Je pensais que tout allait bien. Je n'avais que des reproches. Mais le chef d'alors vint me voir et me dit: "Tu sais, on est tous un peu comme cela au début. Je vais t'inscrire à une formation sur la communication, et les méthodes de travail en groupe".
Deux semaines plus tard, je faisais mes formations. Ce n'était pas évident pour moi, mais je sentais que j'étais pris en charge aussi bien dans le cours que par la hiérarchie.
Je pus mettre en pratique les nouvelles méthodes en rentrant à mon poste. J'avais l'impression de jouer au docteur. Les patients entraient.
Je les laisser parler. J'avais la solution à leur problème, mais je ne disais rien. Juste je les écoutais. Ils avaient besoin de se confier à quelqu'un, de raconter leur souci. Moi, je me demandais à quel moment je devais intervenir. En fait, à force de ne rien dire mais d'approuver de la tête ce qu'ils disaient, de montrer de l'empathie, ils finissaient au bout d'un moment de me demander mon avis. Je savais que c'était le moment de parler. Je pouvais enfin leur donner la solution que je gardais au chaud depuis 3/4 d'heure, et ils sortaient contents. Mon chef vint me féliciter de les avoir écoutés. Les clients étaient venus lui dire que l'entretien s'était bien passé et qu'il avait une bonne recrue.
C'est à partir de ce moment que j'ai utilisé la technique du caméléon et de la tâche de fond.
Quand je me relâche, j'ai dans mes appréciations de fin d'année "Bernard doit écouter les autres". Je sais alors que je dois mieux me contrôler. Aucun acquis n'est définitif, mais avec l'âge, cela finit par rentrer. Où pour un NT il faut un an ou deux pour assimiler cela, il m'aura fallu 40 ans pour y arriver. Et encore, sans relâchement.
Mais en faisant attention. On peut progresser. Je suis depuis sorti du centre de recherches après 12 ans auprès des chercheurs. J'ai pris d'autres responsabilités. J'ai eu à gérer une équipe de 14 personnes, dont certains membres avaient des particularités comportementales. je peux dire après coup que c'est un sacré challenge.
Mais je me suis toujours senti soutenu, durant ces 23 ans passés dans cette entreprise.
En 2003, je me suis mis un nom sur cette différence, suite à une émission de France2 sur l'autisme. J'ai lu le mois dernier le livre de D. Tammet (je suis né un jour bleu) et j'ai voulu creuser un peu plus sur Internet pour connaitre l'état des connaissances sur ce sujet. J'ai pu constater que les recherches avancent.
J'ai trouvé aussi des tests en ligne sur l'AS,
http://lemondedefred.googlepages.com/AspergerIndex.html
j'ai pris un moment pour répondre aux questions en débranchant ma tâche de fond pour savoir ce que j'étais si je ne me contrôlais pas en permanence. AQ = 45 / EQ = 6 / FQ = 24 / SQ-R = 126
J'ai eu peur et me suis dit : "y-a-t-il un forum en français qui parle des Aspies ?" et j'ai trouvé Asperansa.org qui m'a beaucoup plut.
J'ai lu les messages des familles désespérées devant les cas d'autismes de leur enfant. Je me suis dit que je n'étais pas à plaindre. Et que si je pouvais témoigner pour aider, je le ferai bien volontiers.
A ma dernière notation au travail (février 2008), j'ai eu une remarque de mon chef (qui est très paternaliste et très compréhensif) me demandant d'améliorer ma confiance en moi et d'être encore plus leader dans mon domaine. J'ai encore des progrès à faire, mais le plus dur est derrière moi. Restons positif.
Sur les conseils de civils travaillant sur la base militaire, je faisais un CV que j'envoyasi dans 30 entreprises de la région.
Je pensais que je n'avais pas de chance d'être sélectionné, car en cette fin d'année 1985, le chômage était très présent et peu d'entreprises embauchaient. Les mauvaises langues me disaient que sauf à avoir du piston, je n'aurai aucune réponse.
Je m'attendais donc à revenir sur ma ville natale quand les premières lettres de réponse me sont parvenues.
Je me suis présenté à l'entretien des réponses favorables, et j'ai de moi-même pris la décision de ne pas accepter les petites entreprises comme celle que j'avais connue pendant mes études.
Je me présentais aussi à l'entretien d'une grande compagnie.
Là, on sentait les professionnels de l'entretien. Après avoir expliqué ce que je recherchais (j'avais appris un texte par coeur pour résumer mes aspirations, ne sachant pas vraiment comment citer des jobs que je ne connaissais pas encore). Mon interlocuteur m'indiqua que ma proposition les intéressait, et que je devais revenir l'après-midi pour rencontrer des chefs de service qui me parleraient de leur besoin.
Je me rappelle alors être aller à la caféteria du coin mais le sandwich avait du mal à passer. J'avais l'estomac noué, et j'étais sous le coup de cette réponse positive, persuadé que je serai rejeté dès que j'ouvrirai la bouche. L'après-midi et le jour suivant, je rencontrais au total 7 personnes avec 7 propositions de postes. La situation se renversait. On m'avait dit que j'aurai très peu de chance, et je me retrouvais en position de choisir un poste à ma guise. Je terminais la semaine avec les sempiternels tests psychotechniques. Un des tests concernait les algorithmes et je m'offris le luxe de montrer à l'examinateur qu'il existait une solution plus rapide que celle qu'on essayait de nous faire énoncer. L'examinateur se montra attentif à mes explications, et nous commençâmes à parler d'autres choses. Je croyais sentir de la sympathie dans sa voie et je lui confiais que les tests étaient pour moi une sorte de jeux. Je voyais ce qui se cachait derrière et je répondais pour satisfaire mon questionneur. Pour moi, les tests ne prouvaient rien. Pire, des bons éléments mal à l'aise avec des tests, pouvaient être rejetés, privant l'entreprise de ces potentiels bons éléments.
L'entretien était terminé. On me fit asseoir dans un salon avant de clôturer les entretiens. Une demi-heure plus tard, le responsable des embauches me fit venir dans son bureau.
Il commença par me dire : "alors il parait que nous avons des tests peu performants ?". Je me dis "tiens l'examinateur a vendu la mèche".
N'ayant aucune raison de mentir, j'enfonçais le clou en expliquant mon opinion sur ces tests. Le responsable essaya alors de me faire comprendre que pour une grande entreprise comme la sienne, ils étaient obligés de faire de la sélection. Mais il reconnut que j'avais raison sur le point des rejets des candidats mal préparés aux tests.
Je ne sais pas si ces tests on encore cours aujourd'hui.
Une semaine plus tard, une lettre d'embauche dans la boite aux lettres me demandait de me présenter le premier jour ouvrable du mois suivant (Novembre 1985). Je fus affecté au service que j'avais demandé.
Le service des statistiques et de la micro-informatique du centre de recherche de la société. C'était un thème que j'avais déjà pratiqué dans la petite compagnie de logiciels.
Après 1 ou 2 mois de formation qui me permirent de comprendre le contexte dans lequel j'allais évolué, je commençais une réelle prise de poste. De programmeur, je passais l'année suivante au suivi des tests pour la recherche. J'avais un bureau, je recevais des chercheurs qui me demandaient conseils pour mener des tests pour mettre en évidence tel ou tel phénomène ou propriété. Avec la routine, je fus rapidement capable de comprendre en quelques minutes leur problème et avant qu'ils aient eu le temps de terminer, je leur donnais la réponse et la méthode à utiliser. Je me disais en moi-même, c'est tellement simple, cela me parait évident. Au moment des notations devant le chef, je devais déchanter.
Premier reproche. Je n'écoutais pas assez mes clients.
Second reproche. Je ne me mettais pas toujours au niveau de mes clients.
Tertio : Je ne creusais pas toujours les questions à fond, et m'arrêtais à ce que j'avais compris, sans faire la démarche de demander à mes collègues leur avis, toujours nécessaire dans un travail d'équipe.
Je ressortais assommé. Je pensais que tout allait bien. Je n'avais que des reproches. Mais le chef d'alors vint me voir et me dit: "Tu sais, on est tous un peu comme cela au début. Je vais t'inscrire à une formation sur la communication, et les méthodes de travail en groupe".
Deux semaines plus tard, je faisais mes formations. Ce n'était pas évident pour moi, mais je sentais que j'étais pris en charge aussi bien dans le cours que par la hiérarchie.
Je pus mettre en pratique les nouvelles méthodes en rentrant à mon poste. J'avais l'impression de jouer au docteur. Les patients entraient.
Je les laisser parler. J'avais la solution à leur problème, mais je ne disais rien. Juste je les écoutais. Ils avaient besoin de se confier à quelqu'un, de raconter leur souci. Moi, je me demandais à quel moment je devais intervenir. En fait, à force de ne rien dire mais d'approuver de la tête ce qu'ils disaient, de montrer de l'empathie, ils finissaient au bout d'un moment de me demander mon avis. Je savais que c'était le moment de parler. Je pouvais enfin leur donner la solution que je gardais au chaud depuis 3/4 d'heure, et ils sortaient contents. Mon chef vint me féliciter de les avoir écoutés. Les clients étaient venus lui dire que l'entretien s'était bien passé et qu'il avait une bonne recrue.
C'est à partir de ce moment que j'ai utilisé la technique du caméléon et de la tâche de fond.
Quand je me relâche, j'ai dans mes appréciations de fin d'année "Bernard doit écouter les autres". Je sais alors que je dois mieux me contrôler. Aucun acquis n'est définitif, mais avec l'âge, cela finit par rentrer. Où pour un NT il faut un an ou deux pour assimiler cela, il m'aura fallu 40 ans pour y arriver. Et encore, sans relâchement.
Mais en faisant attention. On peut progresser. Je suis depuis sorti du centre de recherches après 12 ans auprès des chercheurs. J'ai pris d'autres responsabilités. J'ai eu à gérer une équipe de 14 personnes, dont certains membres avaient des particularités comportementales. je peux dire après coup que c'est un sacré challenge.
Mais je me suis toujours senti soutenu, durant ces 23 ans passés dans cette entreprise.
En 2003, je me suis mis un nom sur cette différence, suite à une émission de France2 sur l'autisme. J'ai lu le mois dernier le livre de D. Tammet (je suis né un jour bleu) et j'ai voulu creuser un peu plus sur Internet pour connaitre l'état des connaissances sur ce sujet. J'ai pu constater que les recherches avancent.
J'ai trouvé aussi des tests en ligne sur l'AS,
http://lemondedefred.googlepages.com/AspergerIndex.html
j'ai pris un moment pour répondre aux questions en débranchant ma tâche de fond pour savoir ce que j'étais si je ne me contrôlais pas en permanence. AQ = 45 / EQ = 6 / FQ = 24 / SQ-R = 126
J'ai eu peur et me suis dit : "y-a-t-il un forum en français qui parle des Aspies ?" et j'ai trouvé Asperansa.org qui m'a beaucoup plut.
J'ai lu les messages des familles désespérées devant les cas d'autismes de leur enfant. Je me suis dit que je n'étais pas à plaindre. Et que si je pouvais témoigner pour aider, je le ferai bien volontiers.
A ma dernière notation au travail (février 2008), j'ai eu une remarque de mon chef (qui est très paternaliste et très compréhensif) me demandant d'améliorer ma confiance en moi et d'être encore plus leader dans mon domaine. J'ai encore des progrès à faire, mais le plus dur est derrière moi. Restons positif.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
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Je suis en train de lire le livre de Tony Attwood "Le syndrome d'Asperger" et page 30, une phrase m'a fait tilt.
La vidéo.
Dans ma formation en 1986 sur le comportement avec les autres et la prise de parole en public, je me souviens de l'emploi de la caméra vidéo pour ensuite se revoir et analyser sa façon de parler.
La première remarque est que je me suis découvert.
J'ai demandé à la salle et à l'animateur si je pouvais garder la cassette.
Je l'ai toujours. Je l'ai montrée une fois aux enfants.
Il y avait 2 exercices.
1/ Expliquer en 5 minutes chrono un sujet de votre choix.
J'avais choisi d'expliquer la proba de gagner le gros lot au jeu du loto national.
2/ Expliquer une passion en 20 minutes chrono, avec participation de la salle
J'ai choisi Naissance, Vie et Mort des étoiles. J'avais demandé 30 minutes qui ont été acceptées. Mais on a fait 38 minutes, le time-keeper ayant oublié son rôle tant il était absorbé par ce que je disais. La vidéo nous a bien aidé à montrer comment la salle était captivée.
La vidéo.
Dans ma formation en 1986 sur le comportement avec les autres et la prise de parole en public, je me souviens de l'emploi de la caméra vidéo pour ensuite se revoir et analyser sa façon de parler.
La première remarque est que je me suis découvert.
J'ai demandé à la salle et à l'animateur si je pouvais garder la cassette.
Je l'ai toujours. Je l'ai montrée une fois aux enfants.
Il y avait 2 exercices.
1/ Expliquer en 5 minutes chrono un sujet de votre choix.
J'avais choisi d'expliquer la proba de gagner le gros lot au jeu du loto national.
2/ Expliquer une passion en 20 minutes chrono, avec participation de la salle
J'ai choisi Naissance, Vie et Mort des étoiles. J'avais demandé 30 minutes qui ont été acceptées. Mais on a fait 38 minutes, le time-keeper ayant oublié son rôle tant il était absorbé par ce que je disais. La vidéo nous a bien aidé à montrer comment la salle était captivée.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
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Re: l'insertion professionnelle
Je remonte le post très intéressant de Bernard sur l'emploi.
Je suis en difficultés à ce sujet, puisque cela fait 6 mois que je n'arrive plus à aller travailler, l'angoisse étant trop importante. Je suis embauchée à la poste depuis 2007 comme factrice. C'était mon job d'été pendant mes études et à la fin de mon master, voyant bien que j'aurais un mal fou à trouver un emploi limité en compétences sociales, je me suis tournée vers la poste qui m'a proposé de suite un CDI.
J'ai fait 5 ans d'études, un master dans l'environnement en poche, et je me retrouve à distribuer le courrier. Un beau gâchis, oui, mais je sais maintenant que c'est le syndrôme d'Asperger qui ne m'a pas permis d'envisager un autre travail à l'époque. J'ai bien eu 2 entretiens, mais avoir à rencontrer régulièrement des politiques, riverains ou autres était impensable.
Aujourd'hui se pose la question de mon avenir professionnel. Continuer à la poste va être difficile car je ne vois pas comment mon travail pourrait être aménagé autrement. Il me faudrait éviter les contacts avec les collègues, mais c'est quasi impossible.
Alors je vais essayer de chercher ailleurs, mais pour cela il faudrait avoir des idées de métiers susceptibles de me convenir... Et je n'en ai pas......... Je n'ai jamais su ce que je voulais faire, même pour les études j'aurais pu faire autre chose, tout me plaisait.
Avez-vous des idées de métiers ou formations qui pourraient m'intéresser? Et vous, si vous travaillez, que faites-vous? Dans quel domaine? Comment gérez-vous les angoisses du quotidien?
Merci de vos réponses.
Je suis en difficultés à ce sujet, puisque cela fait 6 mois que je n'arrive plus à aller travailler, l'angoisse étant trop importante. Je suis embauchée à la poste depuis 2007 comme factrice. C'était mon job d'été pendant mes études et à la fin de mon master, voyant bien que j'aurais un mal fou à trouver un emploi limité en compétences sociales, je me suis tournée vers la poste qui m'a proposé de suite un CDI.
J'ai fait 5 ans d'études, un master dans l'environnement en poche, et je me retrouve à distribuer le courrier. Un beau gâchis, oui, mais je sais maintenant que c'est le syndrôme d'Asperger qui ne m'a pas permis d'envisager un autre travail à l'époque. J'ai bien eu 2 entretiens, mais avoir à rencontrer régulièrement des politiques, riverains ou autres était impensable.
Aujourd'hui se pose la question de mon avenir professionnel. Continuer à la poste va être difficile car je ne vois pas comment mon travail pourrait être aménagé autrement. Il me faudrait éviter les contacts avec les collègues, mais c'est quasi impossible.
Alors je vais essayer de chercher ailleurs, mais pour cela il faudrait avoir des idées de métiers susceptibles de me convenir... Et je n'en ai pas......... Je n'ai jamais su ce que je voulais faire, même pour les études j'aurais pu faire autre chose, tout me plaisait.
Avez-vous des idées de métiers ou formations qui pourraient m'intéresser? Et vous, si vous travaillez, que faites-vous? Dans quel domaine? Comment gérez-vous les angoisses du quotidien?
Merci de vos réponses.
Modifié en dernier par belzebuth23 le mercredi 6 avril 2011 à 20:30, modifié 1 fois.
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Re: l'insertion professionnelle
Oh, merci de l'avoir fait remonter, je ne le connaissais pas et l'ai lu avec beaucoup d'intérêt aussi!
Marrant, je me retrouve dans pas mal de stratégies énoncées ici.
Beaucoup de difficultés pour lesquelles on a trouvé plus ou moins les mêmes solutions.
Marrant, je me retrouve dans pas mal de stratégies énoncées ici.
Beaucoup de difficultés pour lesquelles on a trouvé plus ou moins les mêmes solutions.
«Nous sommes tous des farceurs: nous survivons à nos problèmes.» (Cioran)
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Re: l'insertion professionnelle
Oui mais quel métier pourrais-je exercer???? je n'ai pas d'idée ça me désespère..
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Re: l'insertion professionnelle
Nicolew a signalé un diaporama récent de Temple Grandin :
http://www.colostate.edu/downloads/asd/tg-ppt.pdf diapo 75-79
Voici ma traduction. On ne trouvera pas toujours les mêmes métiers que Tony Attwood recommande (comme militaire pour le sang-froid lors des échanges de tirs ...). Un certain nombre de choses communes, quand même.
Emplois pour penseurs visuels
Requièrent beaucoup de mémoire de travail à court terme et un traitement rapide de l'information
Voici ma traduction. On ne trouvera pas toujours les mêmes métiers que Tony Attwood recommande (comme militaire pour le sang-froid lors des échanges de tirs ...). Un certain nombre de choses communes, quand même.
Emplois pour penseurs visuels
- Dessin industriel
Spécialiste des réseaux informatiques
Arts graphiques
Rédaction
Mécanicien Auto
Réparation d'ordinateurs
Artisanat
Conception d'équipement
Résolution des problèmes informatiques
Photographe
Dresseur d'animaux
Architecte
- Professeur de mathématiques
Chercheur scientifique
Technicien électronique
Professeur de musique
Chimiste
Programmeur informatique
Ingénieur
Physicien
Musicien/Compositeur
Statisticien
- Analyste d'actions et d'obligations
Journaliste
Traducteur
Bibliothécaire
Rédacteur en chef
Comptable
Agent comptable
Analyste budgétaire
Professeur d'éducation spécialisée
Indexeur de livre
Orthophoniste
Spécialiste du contrôle d'inventaire
Chercheur juridique
Acteur de théâtre
Requièrent beaucoup de mémoire de travail à court terme et un traitement rapide de l'information
- Ma mémoire de travail est épouvantable
Je ne me souviens pas de plus de trois étapes
Caissier dans un restaurant actif serait très difficile
- Rangement de livres de bibliothèque
Travaux d'assemblage
Travail dans un Restaurant Fast Food
Saisie de données
Entretien des pelouses et jardinage
Usine/Entrepôt de recyclage
Rangement des stocks
Contrôle des stocks
Artisanat...
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: l'insertion professionnelle
J'ai fais ce test aussi il y a quelques temps. J'avais noté les résultats pour en parler avec ma femme. AQ = 41 / EQ = 8 / FQ = 16 / SQ = 106.bernard a écrit :j'ai pris un moment pour répondre aux questions en débranchant ma tâche de fond pour savoir ce que j'étais si je ne me contrôlais pas en permanence. AQ = 45 / EQ = 6 / FQ = 24 / SQ-R = 126
J'ai eu peur et me suis dit : "y-a-t-il un forum en français qui parle des Aspies ?" et j'ai trouvé Asperansa.org qui m'a beaucoup plut.
J'ai lu les messages des familles désespérées devant les cas d'autismes de leur enfant. Je me suis dit que je n'étais pas à plaindre. Et que si je pouvais témoigner pour aider, je le ferai bien volontiers.
De mon côté je n'appèlerais pas ça de la peur. Je m'attendais aussi à des résultats du genre donc pas de surprise. Mais une envie sur le moment de savoir ce qu'un véritable test fait par un professionnel donnerai comme résultat.
Maintenant je me dis que le diagnostic, s'il ne me permet pas de devenir comme tout le monde, et il ne changera rien de ce côté, n'a finalement pas grande importance.
Lire les témoignages de ce forum me conforte dans l'idée que je suis en décalage comme beaucoup par rapport au mode de fonctionnement des NT, mais celà m'a comme à toi permis de me rendre compte que je ne suis pas à plaindre puisque me difficultés, bien que nombreuses et parfois fort gênantes restent en gros gérables. Comme toi, il semble que je possède la capacité de passer inapercu "caméléon" dans la plupart des cas. Je dis souvent que quand ca ne marche pas, je passe pour un con. Ca fait sourire, mais c'est exactement ça. Et ce n'est pas si grâve après tout. Je m'en accommode assez bien.
Au final, je n'ai rien de commun avec les NT, mais je ne connais pas la même intensité dans les difficultés quotidiennes que la plupart de ceux qui témoignent ici.
Je suis content de trouver en toi, Bernard, un écho à mes sensations.
Pour ce qui est du travail, actuellement je suis commercial en matériel informatique, hi-fi, vidéo dans une grande surface. (Pas de soucis particulier dans les relations sociales de courtes durées avec la clientèle. Je suis même plutôt bon vendeur grâce à tout un tas de "trucs" mis en place avec le temps. Autrefois j'ai été administrateur réseau dans un cyber à St Denis de la Réunion, j'ai été aussi Opérateur de télésurveillance à gérer les déclenchements de systèmes d'alarme sur la France (très procédurier comme travail, c'était le pied pour moi.). J'ai aussi travailler en médiathèque, un vrai bonheur. D'ailleurs je pense retenter un cv à la médiathèque de ma ville bientôt. (Besoin d'un travail moins stressant.)
Les possibilités sont nombreuses et variées. L'idéal à mon goût étant d'effectuer un travail en rapport avec le domaine qui passionne. Impossible pour moi, trop tard, mais je pense que temps qu'on le peut, il faut rester dans l'idée première de se faire plaisir au travail car ca représente une partie non négligeable du temps d'une vie. (Saviez-vous qu'un centenaire passe en moyenne 4 ans de sa vie aux toilettes ? Je sais, on s'en fout, mais l'info me traversait l'esprit et j'ai l'impression qu'ici personne ne m'en voudra de ma lacher sur mes tendances à faire appel à des faits précis hors contexte de la conversation juste pour apaiser mon esprit parfois en surcharge...)
Papa (Aspi) de 2 enfants ; Raphaël (6 ans, Aspie) et Hadriel (4 ans et demi NT).
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Re: l'insertion professionnelle
Merci Jean!!
J'adorerais travailler dans une bibliothèque au milieu de plein de livres.......mais je n'ai pas vraiment fait des études qui correspondent...
C'est un métier accessible seulement sur concours ou ils emploient aussi des contractuels à votre avis?
J'adorerais travailler dans une bibliothèque au milieu de plein de livres.......mais je n'ai pas vraiment fait des études qui correspondent...
C'est un métier accessible seulement sur concours ou ils emploient aussi des contractuels à votre avis?
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Re: l'insertion professionnelle
Oui, ils emploient des contractuels. Mais il y a beaucoup de demandes, à mon avis.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: l'insertion professionnelle
tu sais Belzebuth, j'ai repris mes études à 32ans.. j'ai passé mon bac, et j'ai fait un Deust en métiers des bibliothèqyue et documentation..belzebuth23 a écrit :Merci Jean!!
J'adorerais travailler dans une bibliothèque au milieu de plein de livres.......mais je n'ai pas vraiment fait des études qui correspondent...
C'est un métier accessible seulement sur concours ou ils emploient aussi des contractuels à votre avis?
et pas de boulot, ça je confirme..(sauf des ptits boulot en emploi aidés ds les biblio mais avec de la chance...)
aujourd'hui c'est peut etre une des pistes que e pourrai réaborder..si un jour enfin on me laisse m'exprimer sur mes envies!!
(pas de nouvelles du cap emploi et j'ai vraiment la tete qui boue!!)
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
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Re: l'insertion professionnelle
Oui j'imagine que c'est faisable avec de la motivation et de la volonté...mais là aussi j'en manque cruellement...meï a écrit :tu sais Belzebuth, j'ai repris mes études à 32ans.. j'ai passé mon bac, et j'ai fait un Deust en métiers des bibliothèqyue et documentation..
et pas de boulot, ça je confirme..(sauf des ptits boulot en emploi aidés ds les biblio mais avec de la chance...)
aujourd'hui c'est peut etre une des pistes que e pourrai réaborder..si un jour enfin on me laisse m'exprimer sur mes envies!!
(pas de nouvelles du cap emploi et j'ai vraiment la tete qui boue!!)
Alors j'aimerais trouver un boulot qui ne nécessite pas de reprendre les études ou une grosse formation...
J'ai lu quelque part sur le net que les personnes reconnues avec handicap peuvent être employées dans des bibliothèques sans passer de concours. Alors peut-être que je peux approfondir ce côté-là?
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Re: l'insertion professionnelle
La li sur le handicap de 2005 a créé une nouvelle voie d'intégration dans les fonctions publiques (Etat, territoriale et hospitalière).
C'est l'intégration sans concours d'une personne ayant la RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) ou l'AAH.
La titularisation est possible après la période d'essai (un an). La période d'essai peut être doublée.
C'est la voie qui a permis à Lila de devenir documentaliste titulaire du CRA. Elle a été titularisée au bout d'un an, après un entretien avec sa responsable et une responsable du service du personnel de l'hôpital. A son avantage, elle avait un master de documentation, avait fait son stage au CRA, et travaillait depuis 4 ans sur ce poste (les 3 premières années à mi-temps en CDD).
Ce qui est particulier, c'est que dans la fonction publique hospitalière, il y a peu de documentalistes (et l'emploi n'existe pas en tant que tel).
C'est différent dans la fonction publique territoriale : communes, communauté de communes, conseil général, conseil régional. C'est là que vous trouverez un certain nombre de postes dans les bibliothèques, les médiathèques etc ...
Il est donc possible d'y être intégré sans concours. Mais pas sans compétences. Les compétences, il faut les faire reconnaître. Les diplômes sont un des moyens. Mais pas le seul.
Le réseau Cap Emploi devrait pouvoir vous aider à cibler les collectivités territoriales qui ont besoin - pour faire des économies de redevance ou pour leur image - d'embaucher des personnes handicapées.
C'est un des boulots où je vois bien des NAT. Cela ne veut pas dire qu'ils sont tout le temps plus que parfaits pour ce travail. Il faut s'adapter à son public. Et si votre intérêt principal est la théorie de la relativité d'Einstein - à dieu ne plaise -, ce n'est pas génial pour choisir les livres à acheter et à conseiller ...
PS : j'utilise le conditionnel au sujet de ce que devrait faire le réseau Cap Emploi. Il faudrait d'abord qu'il comprenne la différence entre un NT et un NAT. Et celà ne fait pas partie de leur formation
C'est l'intégration sans concours d'une personne ayant la RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) ou l'AAH.
La titularisation est possible après la période d'essai (un an). La période d'essai peut être doublée.
C'est la voie qui a permis à Lila de devenir documentaliste titulaire du CRA. Elle a été titularisée au bout d'un an, après un entretien avec sa responsable et une responsable du service du personnel de l'hôpital. A son avantage, elle avait un master de documentation, avait fait son stage au CRA, et travaillait depuis 4 ans sur ce poste (les 3 premières années à mi-temps en CDD).
Ce qui est particulier, c'est que dans la fonction publique hospitalière, il y a peu de documentalistes (et l'emploi n'existe pas en tant que tel).
C'est différent dans la fonction publique territoriale : communes, communauté de communes, conseil général, conseil régional. C'est là que vous trouverez un certain nombre de postes dans les bibliothèques, les médiathèques etc ...
Il est donc possible d'y être intégré sans concours. Mais pas sans compétences. Les compétences, il faut les faire reconnaître. Les diplômes sont un des moyens. Mais pas le seul.
Le réseau Cap Emploi devrait pouvoir vous aider à cibler les collectivités territoriales qui ont besoin - pour faire des économies de redevance ou pour leur image - d'embaucher des personnes handicapées.
C'est un des boulots où je vois bien des NAT. Cela ne veut pas dire qu'ils sont tout le temps plus que parfaits pour ce travail. Il faut s'adapter à son public. Et si votre intérêt principal est la théorie de la relativité d'Einstein - à dieu ne plaise -, ce n'est pas génial pour choisir les livres à acheter et à conseiller ...
PS : j'utilise le conditionnel au sujet de ce que devrait faire le réseau Cap Emploi. Il faudrait d'abord qu'il comprenne la différence entre un NT et un NAT. Et celà ne fait pas partie de leur formation
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Re: l'insertion professionnelle
ça ne m'enchante pas pour mes RV à venir!...Jean a écrit : PS : j'utilise le conditionnel au sujet de ce que devrait faire le réseau Cap Emploi. Il faudrait d'abord qu'il comprenne la différence entre un NT et un NAT. Et celà ne fait pas partie de leur formation
(d'autant que j'attends toujours!..)
est ce que ça veut dire qu'ils vont me regarder avec de grands yeux si je parle de mes dificultés eux aussi? moi qui pensais enfin avoir à faire à des personnes "ouvertes"!!
mais à qui je peux en parler alors? et comment trouver un travail adapté?
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
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Re: l'insertion professionnelle
Tu dois trouver des personnes normalement ouvertes. Mais qui ne seront peut-être pas spécialistes des TSA.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans