Bonjour à tous !
Je ne voulais pas donner dans le misérabilisme de pov'tite vieille (!!) mais plutôt situer aussi mon parcours HP dans un contexte temporel en qq sorte : en tres gros, dans les années 70, la psychiatrie US s'interrogeait tel Th Sacks avec le mythe de la maladie mentale. La France, elle, se refugiait dans ce que j'appelle la psy "tiroir", i.e. prononcez un mot et vous entendrez le tiroir correspondant s'ouvrir avec les fiches ad hoc dans la tête du psy.
(Ca fait 40 ans que je teste...)
Il n'est donc pas étonnant que l'autisme - dernier tiroir ajouté - en subisse les conséquences. L'approche des TSA est l'expression de ce fossé, de ce non-questionnement sur l'altérité, entre autres, qui a engendré un retard considérable dans la prise en compte de l'autisme, comme piste à envisager.
Exemples récents : doses énormes de psychotropes parce que je dis au psy que ma baraque s'effondre... J'aurais préféré halluciner! La semaine dernière, ma nouvelle psy me qualifie de "décalée par rapport aux mortels". Je vais donc changer de pseudo, Hera ou Isis.... Dieu, j'ose pas !
Car le drame est qu' une fois que le parcours psy a été initié à l HP, il est impossible à mon sens d'échapper à la catégorisation et et ses conséquences.
Pendant ma période HP, j'ai tenu un journal, ce qui n'est pourtant pas mon truc. Je l'ai relu cette nuit... Et le plus affreux est qu'au fond, rien n'a vraiment changé en 40 ans et ça m'est douloureux de savoir que vous, Sam et Rem, avez eu et avez droit à cet enfer.
Merci Sam, j'ai tjrs réussi à renaître de mes cendres mais depuis 2 ans c'est plus difficile !
Rem, je n'ai pas de solutions, mais j'ai mis en place des contre-feux au fil du temps.
Par exemple, pendant des années, j'ai observé dans le discours de tous "mes" psy, des remarques assenees avec violence ou cruauté.
Et passés la brutalité du choc et l'effondrement qui s'ensuit, j'ai fini par M'AUTORISER à utiliser ma colère comme moteur et c est un sacré défouloir!
Ainsi, on m'a dit que je passerai ma vie à faire des allers-retours en HP jusqu'à l'internement définitif : ils ne m'ont jamais revue....
Je consultais en libéral quand je le pouvais ou si effondrement severe, et à la moindre remarque de ce type totalement excluante et improductive, je changeais de psy- ttes desinences confondues.
Adepte de l ironie au 3ème degré et parfois, du sarcasme pervers (j'ai honte) mais ça permet de lâcher la pression. Mais faut vraiment en faire bcp et longtemps pour que je déborde.
Au final, c'est le diagnostic autisme qui m'a aidée, mm si ce fut très dur à accepter, cette errance violente qui aurait pu être évitée. ..
Mais c'est ma différence.- Notre différence. Et c'est nous qui la faisons chaque jour face aux autres. Il nous reste à oser la vivre et à la montrer. Même si le quotidien NT lapide. Vos cailloux, camarades NT, ce sont mes médailles.
Courage, on peut montrer les dents, zut, pas les miennes, elles sont fausses !
