AUTISTIC PRIDE DAY!

[Jonquille57]

Tu vois, Olé, pour un même terme, on va du respect à l'orgueil... Il y en a des choses à dire à ce sujet, effectivement !
Je précise que je ne parle pas anglais, donc, il est vrai que je ne me suis pas posée la question de l'interprétation. J'ai juste répondu aux messages qui suivaient... Mais il est malgré tout intéressant de comprendre comment chaque personne peut interpréter les mêmes termes...

Par contre, je comprends que lorsque l'on se sent incompris, voire rejeté, on met en avant la cause de cette incompréhension. Pour moi, c'est une réaction de survie, c'est une façon de dire : nous sommes comme nous sommes et nous en sommes fiers. C'est ce que je comprends dans cette journée. Peut-être que je me trompe. Si les personnes autistes n'avaient pas besoin de se justifier à tout bout de champ, je pense qu'elles ne ressentiraient pas le besoin de marquer une telle journée... Mais peut-être me trompe-je ....

Donc, pour moi, cette fierté n'est que la conséquence d'un sentiment de rejet. Est-ce que j'ai bien compris ou suis-je complètement à côté ?

[manu]

Donc, pour moi, cette fierté n'est que la conséquence d'un sentiment de rejet. Est-ce que j'ai bien compris ou suis-je complètement à côté ?

Si, si, c'est ce que le chat appelle un mécanisme de défense, jean une journée anti-Honte, et Ole qui renvoie au "serlf-respect":

le terme "self respect" était cité dans toutes les définitions de dictionnaire que j'ai trouvées.
Je pense que dans des cas comme l' "Autistic Pride Day c'est clairement à ce type de sens qu'il est fait référence.
Je ne vois rien de fâcheux dans le fait de se respecter soi-même.

On est tous d'accord là dessus je pense, et sur le fait que c'est pour contrer un manque de respect préexistant.

Un truc que je ne comprend pas, c'est que vous ayez sauté sur ce terme pour attaquer le concept, sans sembler vous poser la question des différentes signification que peut avoir ce terme selon les personnes ou le contexte!

J'ai sauté sur le terme pour attaquer la formulation du concept. Le concept en soi n'est pas en cause si ce n'est que formulé ainsi il autorise les glissements, ou pire il autorise a croire qu'il s'agirait d'orgueil alors que c'est pas fait dans ce sens.

La fierté d'un état ou d'une appartenance existe peut être dans le dictionnaire, mais toi, que-est-ce que tu pense du mot fierté associé a quelque chose qui n'a pas été choisit comme toutes les choses de naissance?
Ca se dit bien-sur, on a parlé au état unis ou en Afrique du sud de rendre sa fierté au peuple noir (en anglais), c'est du même ordre ici, mais le problème est qu'ils ont été oppressé sur l'autel de la fierté des blancs, fiers de ne pas être comme ces "sous-hommes nègres" et qui ont forcément perçut ce même ségrégationnisme en face quant a leurs tour ils se sont déclaré fier pour juste se défendre contre le fait qu'il était censé avoir honte.

Pour moi Le mot est glissant et rend mal compte du but.

(Pour l'édition j'ai souvent eut le problème de la perte de donné par ce qu'on est déconnecté au bout d'un moment quant on est long a écrire et quant on envoie tout est effacé. Avec firefox on peut se reconnecter puis revenir en arrière jusqu'au texte tapé pour l'envoyer, ça fonctionne.)

[Jean]

Finalement, on est entre entre le "jour de la fierté de la personne autiste" et le "jour du respect de la personne autiste".

En fait, à défaut d'auto-respect ou d'estime de soi, on va droit dans le mur de la dépression.

[manu]

Oui, mais on est pas coincé entre ces deux expressions.

Pour moi, et je passe mon temps a militer pour ça, les autistes amènent sur un plateau un truc nécessaire a tous, a l'ensemble de l'humanité. Le boulot c'est de mettre en évidence la face capacité, et surtout de montrer en quoi c'est une chance.
Cette capacité tiens du lien au concret, aux choses, à la physique quant l'ensemble de la société est tiré dans une dérive qui ne connais plus que le rapport a l'autre comme repère (la mode est un exemple typique).

L'autisme est fait et de capacité et de difficulté (il n'est pas classé dans les handicap pour rien non plus). En être fier ou demander le respect de la singularité ça implique que cette singularité est cloisonné dans les autistes.
C'est effectivement le cas de la partie handicap, mais c'est pas le cas de ce qui concerne le mode de pensé, qui lui peut être partagé.
La fierté elle est toute légitime pour tous ceux qui, autiste ou pas, favorisent la connexion, qui au delà du handicap, révèlent et diffusent ce qui tiens de la capacité singulière.

Or les formulations qui enferment l'autisme dans l'autiste limite ce qu'est l'autisme au handicap.

[Jean]

Mais il faut souvent tordre le bâton dans le sens contraire de l'habitude pour arriver à quelque chose ...

[manu]

Je suis un peut déçu de cette réponse, je croyais que mon explication était claire.

Contrer en utilisant le même moyen c'est toujours entretenir le mécanisme.
Tordre la bâton dans l'autre sens c'est toujours tordre la bâton.
Militer pour la fierté du clan opprimé c'est entretenir le clanisme.

C'est une voie sans issue, pour y échapper vraiment il faut changer de dimension. (C'est mon thème de la journée )

[Jean]

Militer pour la fierté du clan opprimé c'est entretenir le clanisme.

Dit comme çà, je ne suis pas du tout d'accord. Militer pour la fierté du clan opprimé, c'est lutter pour l'estime de soi et contre les dépréciations.

Il ne s'agit pas de chauvinisme (qui est indépendant du caractère opprimé ou non).

Au risque de se faire marrer beaucoup, il me semble que c'était Vladimir Illitch Oulianov qui écrivait qu'il fallait distinguer entre le "nationalisme de la nation opprimée" et le "nationalisme de la nation dominante".

Militer pour la fierté du clan ultra-majoritaire des NT (99%), c'est mépriser le reste.

Militer pour la fierté du clan minoritaire des NAT (1%), ce n'est pas mépriser les NT, c'est dire que les NAT ne sont pas "que de la merde". Différents, oui.

Un truc qui m'a intrigué en regardant de jeunes adultes autistes se rencontrer : ils sont plus tolérants sur les bizarreries des uns et des autres que la majorité. Ils sont très différents les uns les autres, ils ne suivent pas les normes sociales... Ils passent au-dessus souvent.

[Jonquille57]

Un truc qui m'a intrigué en regardant de jeunes adultes autistes se rencontrer : ils sont plus tolérants sur les bizarreries des uns et des autres que la majorité. Ils sont très différents les uns les autres, ils ne suivent pas les normes sociales... Ils passent au-dessus souvent.

J'ai remarqué la même chose !

Militer pour la fierté du clan minoritaire des NAT (1%), ce n'est pas mépriser les NT, c'est dire que les NAT ne sont pas "que de la merde". Différents, oui.

Je ne pense pas que les NAT soient considérés comme de la m... . Je pense tout simplement que personne ( sauf si on est concerné ) prend le temps de les connaître, de les comprendre, et c'est bien dommage. La seule chose de positif dans l'autisme de Mysterio, est qu'il m'a permis de m'ouvrir à ces personnes différentes.

[Ole Ferme l'oeil]

La fierté d'un état ou d'une appartenance existe peut être dans le dictionnaire, mais toi, que-est-ce que tu pense du mot fierté associé a quelque chose qui n'a pas été choisit comme toutes les choses de naissance?
Ca se dit bien-sur, on a parlé au état unis ou en Afrique du sud de rendre sa fierté au peuple noir (en anglais), c'est du même ordre ici, mais le problème est qu'ils ont été oppressé sur l'autel de la fierté des blancs, fiers de ne pas être comme ces "sous-hommes nègres" et qui ont forcément perçut ce même ségrégationnisme en face quant a leurs tour ils se sont déclaré fier pour juste se défendre contre le fait qu'il était censé avoir honte.

Pour moi Le mot est glissant et rend mal compte du but.

[/quote]
Il me semble qu'il y a beaucoup de mots dans la langue française, qui ont plusieurs sens assez différents
Par exemple, le mot amour.
pour illustrer: il est employé dans ces deux chansons, et pourtant sa signification y est extrêmement différente



malgré ces sens variés, le mot est utilisé très couramment sans que son utilisation soit remise en question.
Si un parent (père ou mère) dit aimer son enfant, grâce au contexte, personne (enfin en général!) n'interprète mal... à part les psys évidemment! (O.K. c'était un peu facile et gratuit, mais c'était juste pour rire quoi!... et au fond certains psys... mais je ne devrais pas faire de généralisations!)

Peut-être qu'en français, le mot "fierté" n'a pas le même bagage historique de lutte contre l'oppression et de droits humains que l'anglais* "Pride"... mais justement ça fait partie de ces nombreux mots anglophone lié à ces domaines qui manquent encore d'équivalents culturels dans les pays francophones.
Nous manquons de vocabulaire en France pour ce qui est de la lutte pour les droits des handicapés.
Pour reprendre le sens du modèle social du handicap: nous sommes handicapés... par ce manque de vocabulaire, résultant d'une certaine attitude et d'un certain regard sur les personnes handicapées qui ont pénétrés jusqu'au plus profond de l'esprit y compris celui des personnes handicapées.
Mais pour changer ça, il est nécessaire de se créer ce vocabulaire, ça marche en inventant des nouveaux mots, mais aussi en se réappropriant certains mots dont le sens différait il y a peu, c'est comme ça que ça fonctionne les langues vivantes!

(p.s. Oui j'aime bien Yves Duteil et "Notre Dame de Paris" même si la chanson que j'ai pris comme exemple n'est vraiment pas ma préférée de la comédie musicale!)

[rainbow]

Cette capacité tiens du lien au concret, aux choses, à la physique quant l'ensemble de la société est tiré dans une dérive qui ne connais plus que le rapport a l'autre comme repère (la mode est un exemple typique).

J'aime beaucoup cette phrase

Et comme c'est aujourd'hui la Pride, un article paru à cette occasion : http://quebec.huffingtonpost.ca/melanie ... 10800.html

[Rem 82]

Quelle différence avec la journée du SA le 18 Février et la journée de l'autisme le 2 Avril ?

[FloretteRanou]

Ça me fait de la peine qu'il y ait un tel débat autour le mot de "fierté" .

J'apprécie beaucoup les interventions de Jean qui expliquent très bien ce que j'ai compris du sens de cet événement .

D'après ce que j'en comprend, il s'agit de militer pour que les personnes autistes soient acceptées comme elles sont, qu'on considère leur différence non pas comme un problème à régler mais comme une richesse qu'elles peuvent apporter à la société, qu'on ne cherchent pas à les "guérir" mais plutôt à les aider à compenser leurs difficulté et à les inclure dans la société.

Il ne s'agit pas d'orgueil ou de sentiment de supériorité par rapport aux personnes non autistes, mais plutôt d'affirmer que la diversité au sein de l'humanité est une richesse. Cela peut donc concerner la neurodiversité, la diversité dans les orientation sexuelles, la couleur de peau, ... Cela va donc à l'encontre de courants tels que l'eugénisme qui veulent formater les personnes pour qu'elles correspondent à un idéal.

[Laura Ingalls]

FloretteRanou! Bien-sûr que ça n'a rien à voir avec un sentiment de supériorité! La gaypride non-plus! Je ne comprends pas bien cette idée!

J'aime bien cette idée de Autistic Pride Day! Dommage, je ne le vois que maintenant! C'est tous les ans le 18 juin?