La jalousie

[Daredevil]

Je ne suis pas jaloux. J'ai confiance en mon amie. Pas de crainte pas d'incertitude, ni inquiétude et pourtant je suis très attaché. C'est d'ailleurs tout le propos, ce que je lui explique : "si je craignais sans cesse de te perdre, je ne pourrais pas être heureux."
Mais il lui arrive de me le reprocher...

Et moi d'être irrité lorsqu'elle dit "ma boîte aux lettres" ou "mon jardin" ou "mon chien" quand elle devrait dire "Notre". Peut-être de la jalousie ?

(non diag.)

[Rem 82]

Bel exemple Daredevil !

[Allan]

Je me reconnais dans la description de Rudy, je n'ai jamais compris les crises liées à la jalousie, pour moi, je fais ce que je veux, je n'ai pas d'exclusivité, ni pour moi ni pour les autres, et si j'aime je veux que l'autre se sente libre d'avoir tous les plaisirs dont il a besoin, parce que ca ne changera rien à mes sentiments, si j'aime, je veux l'autre épanoui et libre de faire ce qu'il veut avec qui il veut, son corps lui appartient, il ne m'appartient pas, ni sa personne tout entière d'ailleurs.
Je ne savais pas que c'était propre aux autistes, je ne sais pas bien comment ca s'explique, mais pour moi c'est un non-sujet au regard des crises qu'on voit chez les autres, pour moi c'est martien, violent, incompréhensible, et surtout le contraire de l'amour.
Pour moi la jalousie existe cependant, mais c'est juste une sorte de fierté d'avoir une personne qui m'aime et que j'aime, j'ai juste l'envie de dire je suis là et il faut faire avec moi et si tu veux prendre ma place, eh bien tu pourras la prendre ou pas, mais qu'il y ait quelqu'un qui veuille ma place ou pas, la place on peut la perdre pour pleins d'autres raisons. Quand une histoire se termine, c'est qu'elle doit se terminer.

Et pour répondre à Rudy, je me sens unique dans une place particulière, je sens l'autre unique aussi, mais nous sommes tous pluriels!

Donc pour résumer l'autre s'appartient à lui même, et je n'appartiens à personne.
Je suis pourtant capable d'extrêmes vertigineux en matière d'amour et de passion amoureuse, on pourrait penser qu'en conséquence je puisse développer une jalousie à la hauteur de mes passions, mais au contraire plus ma passion amoureuse est grande, plus je veux voir l'autre se sentir bien. Je veux le bonheur pour lui comme pour moi, en tout cas la jalousie ce n'est pas le bonheur et pour personne.

J'aimerais bien être un peu jaloux, je me dis que ca doit être bien pour montrer son amour, j'ai peur qu'en ne manifestant pas de jalousie, je ne démontre pas mon attachement profond.

Mais, une fois que j'ai énoncé cela, j'en suis arrivé à comprendre que mes histoires d'amour s'expliquent en fait par un intérêt spécifique sur une personne qui débouche entre autre sur un amour passion totalement obsédant et envahissant, mais ca demeure malgré tout un sujet d'étude, alors la jalousie là-dedans viendrait court-circuiter mon sujet d'étude qui doit se sentir libre de faire ce qu'il veut, pour que je puisse continuer à étudier la relation que nous avons y compris s'il a d'autres relations.

Voilà, j'ai essayé d'expliquer, mais ce qui me choque ce n'est pas l'infidélité mais la crise de jalousie.

[Enora12]

ce qui me choque ce n'est pas l'infidélité mais la crise de jalousie.

Bonjour,
Moi, l'infidélité me choque en fonction du contrat de départ entre les deux partenaires, ce n'est pas tant la question de l'appartenance à la personne car j'estime que tout un chacun est libre de ses choix et mouvements et ne doit pas rendre de compte mais le contrat implicite moral qui a pu être sous tendu au départ. Pour moi l'infidélité renvoie à la tromperie et au mensonge c'est faire une action dans le dos de la personne, à moins que le contrat de départ entre les partenaires ait été clair au début en incluant la non exclusivité, dans ce cas c'est différent et cela relève d'un choix personnel qui ne doit pas susciter le jugement.
La jalousie me choque autant quand on voit des personnes assujettis à leur partenaire et en souffrance.
Cf la chanson de goldman Appartenir.

[Moonygirl]

Il m'arrive d'être jalouse quand mes amies parlent de voir d'autres personnes ...
Pas parce que je ne veux pas qu'elles soient heureuses ou que je veux les monopoliser, surtout qu'elles font leur études ailleurs donc évidemment qu'elles fréquentent des gens que je ne connais pas, mais parce que j'ai peur d'être "remplacée" alors que je tiens toujours à elles

J'ai toujours dit que si elles voulaient arrêter de me fréquenter un jour d'accord, mais j'aurais besoin que ce soit clair, pas "on va espacer les communications jusqu'a ce qu'on ne parle plus du tout", c'est trop compliqué pour moi comme situation à décrypter, surtout qu'on est toutes hyper introverties à la base et qu'on ne passe pas notre temps à papoter.

[Bubu]

Désolé, j'ai un gros défaut de la théorie de l'esprit, mais c'est récurrent, je ne comprends pas vos centres d’intérêts. Pourtant à mon age, je sais déjà normalement compenser pour beaucoup de choses, je comprends très bien le second degré)
Pourquoi vous vous salissez l'âme à parler de ça ? A moins que vous en souffriez ? En ce moment ?
Bon vous vous tâchez les doigts avec ça : sans être un nigaud naïf, il vaut mieux s’intéresser aux belles choses ici car il y en a à profusions.
(Bref conclusion : La jalousie : ça tâche les doigts car : c'est comme du caca) (Je sens que cet élan d'esprit va être cité par les académiciens )

[Bubu]

Désolé, j'ai un gros défaut de la théorie de l'esprit, mais c'est récurrent, je ne comprends pas vos centres d’intérêts. Pourtant à mon age, je sais déjà normalement compenser pour beaucoup de choses, je comprends très bien le second degré)
Pourquoi vous vous salissez l'âme à parler de ça ? A moins que vous en souffriez ? En ce moment ?
Bon vous vous tâchez les doigts avec ça : sans être un nigaud naïf, il vaut mieux s’intéresser aux belles choses ici car il y en a à profusions.
(Bref conclusion : La jalousie : ça tâche les doigts car : c'est comme du caca) (Je sens que cet élan d'esprit va être cité par les académiciens )

Juste un détail, vous savez que plus on est anxieux, et plus on focalise sur tout ce qui ne va pas ? C'est naturel, mais morbide malgré tout : moins on se sent bien, et plus on va se pourrir la vie et se gaver d'horreurs qui ne font qu'alimenter notre malheur ?

[Rudy]

Merci pour vos réponses ! Je vois que c'était peut-être un abus de langage. A vrai dire, ça n'avait aucun valeur scientifique, ça m'avait juste interloqué quand je l'avais lu à plusieurs reprises sur le forum.

Et sinon, je vois qu'il y a d'un côté la jalousie (envier quelqu'un), et de l'autre, la possessivité (vouloir une personne rien que pour soi), même si l'un comme l'autre sont étroitement lié. Ici, il semble que la possessivité est davantage mise en avant que la jalousie.

Pourquoi vous vous salissez l'âme à parler de ça ? A moins que vous en souffriez ? En ce moment ?

/pas compris la métaphore du salissement d'âme/
Mais je parle de ça, parce que c'est un des rares espaces de discussion où je peux parler des sentiments et de leur compréhension sans être prise pour une psychopathe qui intellectualise tout (en gros, les sentiments sont quelque chose de "sacrés" qu'il ne faut pas réfléchir).

[AsperGuerre]

Je ne sais pas si je peux répondre vu que je n'ai pas de diag ou quoi mais perso je ne suis pas jalouse en amour, non pas que ça ne me fasse rien, mais je parle du sentiment de jalousie en règle générale. Par contre je ne saurais pas l'expliquer, être trompée me fait du mal par exemple mais je ne ressens pas la "jalousie". Pour moi, au vu de la façon dont les autres le décrivent, je n'ai jamais ressenti ça et je ne le connais pas, ou alors d'une autre manière. Avant ça me frustrait mais j'ai arrêté de me prendre la tête avec ça, si ce n'est que ça peut être frustrant pour un quelconque partenaire ua niveau des relations amoureuses (tout ce qui est jeu de séduction...). Mimer est une possibilité, mais sinon je parais juste "indifférente/froide/l'air de m'en foutre". C'est quelque chose qui me caractérise vraiment, mais en amitié c'est différent par contre. En fait, c'est juste le sentiment de jalousie que je trouve (au sens littéral et non péjoratif) absurde, et pour reprendre tes interrogations peut être au sens "irrationnel" oui. Mais comme ça a été dit plus bas il n'est pas question de "machine sans sentiment" (bien qu'on me l'ait déjà sorti, mais c'est juste une impression/perception des gens, et en plus c'est vraiment blessant comme qualification surtout quand il s'agit de proches).

(Et je répète que je n'ai pas de diag, au cas où ça créerait un malentendu.)

[Rudy]

(Et je répète que je n'ai pas de diag, au cas où ça créerait un malentendu.)

C'est vrai que j'aurai dû élargir la question aussi aux personnes en questionnement et qui eux même ne ressentent pas la jalousie. Je pensais que les personnes autistes avaient un fonctionnement particulier à ce niveau, mais je n'ai pas l'impression que ça se retranscrit jusqu'ici.

Ta participation est donc la bienvenue!

Par contre je ne saurais pas l'expliquer, être trompée me fait du mal par exemple mais je ne ressens pas la "jalousie".

Je ne sais pas si avoir le sentiment d'être trompé fait partie de la jalousie. Je ne crois pas. Je dirai qu'il y a un peu une notion de "trahison", "d'injustice", mais, peut-être pas de jalousie. Je ne sais pas en fait.

Le truc étant que pour chacun, la tromperie se situe à différent niveaux (de la pensée aux sentiments amoureux). Pour ma part, je considère qu'il y a tromperie quand les choses qui ont été dites ne correspondent pas à la réalité, quelque soit l'énoncé de départ.

J'en viens à être flouée sur la notion de jalousie. Mais si je la comprends pour l'avoir vécu, j'ai beaucoup de mal à comprendre les personnes qui veulent avoir un "contrôle" sur l'autre, pour empêcher un acte qui de toute façon, arrivera avec ou sans leur aide.

[gog]

Pourquoi vous vous salissez l'âme à parler de ça ? A moins que vous en souffriez ? En ce moment ?

/pas compris la métaphore du salissement d'âme/
Mais je parle de ça, parce que c'est un des rares espaces de discussion où je peux parler des sentiments et de leur compréhension sans être prise pour une psychopathe qui intellectualise tout (en gros, les sentiments sont quelque chose de "sacrés" qu'il ne faut pas réfléchir). [/quote]
Je ne vois pas trop où pourrait bien mener la croyance qu'on risque de se salir en pensant à quelque chose, je ne vois pas vraiment non plus où est l'avantage de croire en l'existence de l'âme mais ceci n'engage que moi

[AsperGuerre]

Je suis "apparemment" au moins ce qui se rapproche le plus d'Asperger/autisme de haut niveau (je ne connais plus le sigle...). Tu sais le truc qui est parfois confondu, par rapport au QI (bien que je déteste cet agrégat). Si c'est aussi "proche", peut être que certains troubles/différences recoupent ce genre de similitudes.

Oui je me suis mal exprimée, par exemple si on essaie volontairement de me rendre jalouse ça peut me faire du mal mais pas me rendre jalouse, ce qui a déjà été gênant pour mes ex copains qui pensaient simplement que je ne les aimais pas... C'est la volonté qui est problématique, l'intention. Mais c'est peut être une forme de "jalousie" ?

Oui aha alors là c'est clair que le sentiment de trahison personnellement je le ressens puissance mille, j'ai de plus en plus de mal à faire confiance. Je suis tout à fait d'accord avec toi sur la notion d'adéquation entre ce qui est dit et fait (la corrélation entre l'acte et la parole). Je pense que ça se situe là !

Après je connais des NT qui se disent totalement non jaloux.