[Livre] De chaire et d'âme (Boris Cyrulnik)

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manu
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[Livre] De chaire et d'âme (Boris Cyrulnik)

Message par manu »

Détails et avis...

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Présentation :
Boris Cyrulnik est neuropsychiatre. Il est aussi directeur d'enseignement à l'université de Toulon. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, qui ont tous été d'immenses succès, notamment Un merveilleux malheur, Les Vilains Petits Canards, Parler d'amour au bord du gouffre.

«On peut découvrir en soi, et autour de soi, les moyens qui permettent de revenir à la vie et d'aller de l'avant tout en gardant la mémoire de sa blessure.
Les chemins de vie se situent sur une crête étroite, entre toutes les formes de vulnérabilité.
Être invulnérable voudrait dire impossible à blesser. La seule protection consiste à éviter les chocs qui détruisent autant qu'à éviter de trop s'en protéger. Chaque âge possède sa force et sa faiblesse et les moments non blessés de l'existence s'expliquent par notre capacité à maîtriser, voire à surmonter, ce qui, en nous, relève, dans un constant remaniement, du biologique, de l'affectif et de l'environnement social et culturel.
Le bonheur n'est jamais pur. Pourquoi faut-il que, si souvent, une bouffée de bonheur provoque l'angoisse de le perdre ? Sans souffrance, pourrait-on aimer ? Sans angoisse et sans perte affective, aurait-on besoin de sécurité ? Le monde serait fade et nous n'aurions peut-être pas le goût d'y vivre.» B. C.

Ce livre fonde une nouvelle biologie de l'attachement.

Il explique pourquoi, pour chacun d'entre nous, la vie est une conquête permanente, jamais fixée d'avance. Ni nos gènes ni notre milieu d'origine ne nous interdisent d'évoluer. Tout reste possible. Un message d'espoir, plein de tendresse et d'humanité.

C'est un libre (ISBN 978-2738-118417), qui sans parler d'autisme me parait assez incontournable ici, écrit par ce neuropsychiatre surtout connu pour ces textes sur la résilience.

Je viens a peine de le commencer (C'est annemarie qui l'a déniché et gobé a une vitesse formidable), mais je profite de ce qu'on ai abordé un peut ce thème dans un autre sujet pour le placer ici en référence.

Pour vous donner une toute petite une idée voici le tout début de l'intro qui moi m'a littéralement enchanté (pour peut que ces deux mots soient compatible) :
Spoiler : 
Un jour, il y a longtemps, j'ai connu des savants étranges et bienveillants. Quand je me suis présenté dans le service de neurochirurgie parisien où je venais d'être nommé, j'ai vu se diriger vers moi le patron et son assistant. Ils boitaient tous les deux.
Un peu plus tard sont arrivés l'interne, l'externe et les infirmières. Eux aussi boitaient. Je n'ai pas osé m'en étonner à voix haute, mais, croyez-moi, ça fait un drôle d'effet de voir tout un service de médecins, de chercheurs et de psychologues se déplacer en boitant, tous en même temps !
J'ai passé un an dans ce service au contact de gens passionnants. Ils connaissaient tout sur le cerveau : son anatomie, son fonctionnement, les troubles précis provoqués par des blessures et parfois le moyen de les réparer. Ils savaient utiliser des machines merveilleuses qui captaient l'électricité des neurones et d'autres qui transformaient en couleurs les zones cérébrales au moment où elles travaillaient intensément. Ils pouvaient prédire, simplement en regardant l'image du cerveau, quel mouvement s'apprêtait à faire la personne observée ou quelle émotion elle ressentait avant même qu'elle en prenne conscience !
Au bout d'un an, une gentille secrétaire m'a dit que mon contrat ne serait pas renouvelé. J'ai cru comprendre à ses demi-mots qu'on me reprochait de ne pas boiter. Par bonheur, j'ai aussitôt trouvé un autre engagement dans un service de psychiatrie des Alpes-de-Haute-Provence. Quand je me suis présenté, j'ai vu au fond du couloir que le patron et son assistant se dirigeaient vers moi pour m'accueillir. Ils boitaient eux aussi, mais pas du même pied. Ça fait un drôle d'effet de constater que tant de médecins, de chercheurs et de psychologues marchent côte à côte en boitant. Je me suis demandé pourquoi ils ne boitaient pas du même pied.
Us étaient passionnants, ces praticiens. Ils connaissaient tout de l'âme : sa naissance, son développement, ses conflits intrapsychiques, ses souterrains et les moyens de les explorer.
J'ai passé un an au contact de ces merveilleux savants. Mais, quand une gentille secrétaire m'a dit que mon contrat ne serait pas renouvelé, j'ai cru comprendre à ses demi-mots qu'on me reprochait, encore une fois, de ne pas boiter. J'ai été très irrité.

J'ai donc décidé de protester auprès du Conseil national des praticiens présidé par le professeur Joël Moscorici, le grand psychanalyste, et Donald Grosslöcher, le neurochirurgien. J'étais très intimidé en les attendant dans la pompeuse salle du conseil et, quand je me suis levé pour les accueillir, j'ai été stupéfait de voir qu'ils boitaient eux aussi, mais chacun de son pied.
Quand la sentence fut prononcée, j'ai entendu qu'en effet on ne pouvait me garder ni en neurologie ni en psychiatrie puisque je ne boitais pas.
Alors j'ai dit : «Détrompez-vous, messieurs les acadé­miciens ! Si vous croyez que je marche droit, c'est parce que je boite des deux pieds.»
Mon aveu les dérouta et intrigua le professeur Mutter de Marseille, qui participait au jury et fut fort intéressé car il n'avait jamais vu quelqu'un boiter des deux pieds. Il se demanda si cette démarche étrange ne pourrait pas, à l'occasion, produire quelque nouvelle idée et m'invita à travailler avec lui.
À cette époque, les neurologues méprisaient les psychiatres qui proposaient des psychothérapies à des patients souffrant de tumeurs cérébrales. Et les psychiatres s'indignaient quand ils constataient qu'on pouvait soulager en quelques entretiens des personnes dont le cerveau avait été fouillé par des machines pas toujours merveilleuses.
Chacun boitait de son pied, voilà tout, et s'appuyait de préférence sur une jambe hypertrophiée, ignorant l'autre qui s'atrophiait.
Ce livre est le résultat du cheminement particulier de quelques randonneurs qui ont boité des deux pieds sur des sentiers de chèvres.
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Aucun diagnostique plus pertinent depuis!


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manu
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Re: "De chaire et d'âme" (Boris Cyrulnik)

Message par manu »

J'ajoute tiré du même site la présentation en audio pas l'auteur lui même qu'on peut écouter avec ce fichier mp3.
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Aucun diagnostique plus pertinent depuis!


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omega
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Re: "De chaire et d'âme" (Boris Cyrulnik)

Message par omega »

C'est bien écrit et universel comme un conte, c'est plutôt joli. :D
Ca donne envie de lire le livre.

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