Ici, on parle de social !

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
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Manichéenne
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Re: Ici, on parle de social !

Message par Manichéenne »

Ce ramassis de désinformation et de contre-vérités... :shock:
Les travailleurs étrangers s'intègrent... mais on omet de dire qu'il sont parfois mis dehors dès qu'ils n'ont plus d'emploi. Même plus le droit de rester locataire en Suisse, la sortie c'est par là. 12 ans à vivre dans le pays avant d'avoir le droit de demander une naturalisation qui peut être refusée. Faudrait définir l'intégration.
"En Suisse, le chômage de longue durée est faible, puisque 85% des chômeurs retrouvent un nouvel emploi en moins d’un an" -> ça n'a rien à voir, faux lien logique. Le chiffre équivalent n'est pas disponible pour la France, mais avec une durée médiane estimée autour de 150j, on doit aussi avoir un fort taux de personnes qui retrouvent un emploi en moins d'un an.
"un contrat de travail peut être rompu dans les sept jours durant le mois de la période d’essai" -> faudrait se renseigner sur comment ça marche en France pour une réelle comparaison. C'est 2 jours si le salarié met fin à la période d'essai, entre 24h et 8j si c'est l'employeur qui y met fin dans le premier mois. Donc c'est pareil, merci du conseil.
"la Suisse est depuis plusieurs années sur le podium des pays les plus innovateurs au monde" -> la France aussi.
Pour les conseils, ce ne sont que des affirmations non démontrées par les économistes, et qui font toujours débat.
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Message par freeshost »

Il est vrai que c'est un peu le parcours du combattant pour acquérir la nationalité suisse.

Ouais, pour louer un appartement, faut être solvable, montrer sa fiche de paie (ou trouver une personne qui se porte garante), et ne pas avoir de poursuites (défauts de paiement).

Le Swiss Dream, c'est un peu comme l'American Dream, un mythe. La vie n'est pas toujours rose. :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Benoit
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Message par Benoit »

freeshost a écrit :Il est vrai que c'est un peu le parcours du combattant pour acquérir la nationalité suisse.

Le Swiss Dream, c'est un peu comme l'American Dream, un mythe. La vie n'est pas toujours rose. :lol:
Comme on dit, le drapeau suisse, c'est deux sens interdits placés l'un sur l'autre.
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Le carrefour est bloqué. Veuillez dévier par l'Autriche... heu... non... celle-ci songe à installer des barbelés à sa frontière avec l'Italie. Veuillez dévier par la France. :lol:
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Employés stressés ? Les patrons ne s'en soucient guère.

La Suisse fait piètre figure sur ce point-là, la France un brin mieux. Le Danemark dans le haut.
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Message par freeshost »

Un enfant ? Non merci !
De plus en plus de femmes et d’hommes font le choix de ne pas devenir parent. Pour s’épanouir dans leur carrière ou s’accorder plus de liberté. Mais cette décision est encore mal perçue.

«Et toi, quand est-ce que tu t’y mets ?» Cette petite phrase, Jennifer (prénom fictif), 35 ans, l’a entendue très souvent. Car, à l’heure des familles monoparentales, recomposées ou homoparentales, il existe encore un choix de vie tabou: celui de ne pas vouloir d’enfants du tout. D’où cette subtile question qui a le mérite de passer comme chat sur braise sur la question du désir de devenir mère de famille. Et qui peut être complété par «tu sais, l’horloge tourne», «je voudrais tellement devenir grand-mère», ou l’indémodable «tu n’as pas peur de le regretter plus tard ?»

«Les femmes qui ne désirent pas d’enfants sont jugées car la figure de la mère est très idéalisée», explique Isabelle Tilmant. La psychothérapeute belge a écrit deux livres sur le désir de maternité. Elle donne ce mardi soir à Genève une conférence organisée par l’association Bloom and Boom*. «Quand une femme dit ne pas vouloir d’enfants, cela fait basculer une croyance qui est: la mère est amour. Du coup, chacun réalise qu’il aurait pu ne pas être là. Nous ne voulons pas voir cette ambivalence des femmes vis-à-vis de la maternité, car cela nous renvoie à celle de notre propre mère.»

La liberté de choisir

Reporter et écrivaine, Laurence Deonna, 77 ans, a accompli de nombreux reportages au Moyen-Orient. Elle y a rencontré beaucoup de femmes obligées d’avoir des enfants sous peine d’être écartées de la société. «Lors de mes reportages, les femmes me touchaient le ventre en me demandant: tu attends un enfant ? Elles vivaient ce que l’on ressent en filigrane chez nous. Nous, nous avons acquis la liberté de pouvoir choisir. Mais à chaque interview, on me demandait si je ne regrettais pas de ne pas avoir eu d’enfants.»

La pression est plus forte pour les femmes, même si les hommes qui ne souhaitent pas devenir père peuvent aussi se heurter à une certaine incompréhension. Elle est plus puissante encore dans les milieux traditionnels et religieux, où l’enfantement n’est pas une option mais un devoir. Les célibataires peuvent échapper à un certain nombre de questions gênantes, mais dès qu’ils sont en couple, la pression grimpe. Jennifer, elle, est avec son ami depuis huit ans. «Je vois bien dans leur regard que les gens se demandent ce qu’on fait ensemble sans enfants.»

Un choix de plus en plus partagé

Les femmes de 40 à 49 ans qui n’ont pas d’enfants sont de plus en plus nombreuses. En 2000, c’était le cas de 40% d’entre elles à Zurich et de 36% d’entre elles à Bâle. Faute d’études fines, il est difficile de déterminer combien n’ont pas voulu devenir mère et combien n’ont pas pu le devenir. Mais, ceux qui décident de vieillir sans descendance sont de plus en plus nombreux. Ce n’est sans doute pas qu’une question de célibat car le nombre de couples vivant sous le même toit sans enfant est en constante augmentation en Suisse, selon l’Office fédéral des statistiques. Des 3,3 millions de ménages recensés en 2007, 27% étaient composés de parents avec enfants, 5,4% de familles monoparentales et 67% de couples sans enfants. Il s’agit non seulement de jeunes adultes ou de personnes âgés, mais aussi d’un nombre toujours plus grand d’adultes qui n’auront jamais d’enfants. Le phénomène est plus important en Suisse alémanique qu’en Romandie, mais il progresse dans tous les pays.

Jennifer ne souhaite pas être enceinte. C’est ce qui la rebute le plus. Devenir responsable d’un bébé totalement dépendant d’elle l’effraie et l’idée d’abandonner son travail durant vingt semaines la déprime. «Je préfère me réaliser que me projeter à travers quelqu’un», dit-elle. La Lausannoise ne déteste pas les enfants pour autant et n’exclut pas de changer d’avis un jour. Elle a grandi avec l’idée qu’elle fonderait une famille quand l’envie s’en ferait sentir. Seulement voilà, à 35 ans, le projet ne la tente toujours pas. Cette ambivalence est courante. Celles que la maternité horrifie depuis leur adolescence et qui réclament à cor et à cri une ligature des trompes à 20 ans sont une minorité.

«Et si j'allais le regretter ?»

Mais en arrivant vers la quarantaine, les femmes savent qu’elles n’auront plus le choix très longtemps. Et beaucoup passent alors par une phase de réflexion. «Et s’ils avaient raison ?» «Et si j’allais le regretter ?» «L’envie d’avoir ou non des enfants se vérifie entre 38 et 45 ans», dit Sara Emeri. La metteure en scène de 33 ans vit en Belgique et joue dans un spectacle de rue nommé Boudin et chansons, où elle égratigne méchamment les bambins. Elle n’a pas d’enfant, mais a subi trois interruptions de grossesse. «J’ai fait le choix de ne pas céder à la pression sociale ou religieuse, ni à la pression du temps. Soit je trouve un père et tout se met en place, soit ce n’est pas le cas et ce n’est pas grave. La femme est encore vue comme une mère et c’est hyperculpabilisant. Avant, la question de l’enfant n’était pas autant sacralisée.»

«On est toujours dans l’idée qu’une vie pleine et entière se construit avec des enfants, dit Eric Widmer, sociologue à l’Université de Genève. Ce n’est plus vraiment un automatisme comme dans les années 1970, mais une logique d’épanouissement de soi. La famille est un lieu de développement personnel et les enfants en font partie. Mais les conditions pour avoir un enfant sont de plus en plus difficiles à rassembler. Car ils font obstacle à la trajectoire personnelle et professionnelle, surtout pour les femmes, et qu’il est difficile d’établir un cadre relationnel stable.»

Sur la page Facebook «DoubleIncomeNoKids» («deux revenus, pas d’enfants»), on parle beaucoup, sur le ton de la plaisanterie, grasses matinées, voyages, apéritifs avec les amis, économies, avantages comparatifs des chiens ou des chats, etc. Les «Nokids» et les «Child­free» sont des groupes d’intérêts nés dans les pays anglophones. Ils revendiquent la légitimité du non-désir d’enfants et attaquent parfois frontalement les familles. Ici, peu de place à l’ambivalence. Comme le forum de rencontre francophone Nokids.fr. qui signale en rouge sur sa page d’accueil: «Si vous pensez que, éventuellement, un jour lointain, vous aurez peut-être des enfants… Supprimez votre profil! Partez! Laissez-nous! Merci.» Mais peu d’hommes ou de femmes se reconnaissent dans ce militantisme anti-enfant.

Décevoir ses parents

Lausannois marié de 33 ans, Yann Heurtaux ne se considère pas comme un militant. Il ne veut pas d’enfant, c’est tout. «Je brûle déjà trop d’énergie dans ma vie personnelle et professionnelle et je n’en aurais plu assez pour m’occuper d’un enfant correctement, dit-il. J’ai bien vu avec mes parents qu’il fallait faire passer le gamin avant soi et cela pendant 25 ans. Je suis trop égoïste et trop perfectionniste pour cela.» A part quand une journaliste vient l’asticoter, ce n’est pas un sujet que Yann aborde. Pour lui, c’est une décision intime qui ne relève pas d’un débat de société. Il n’en discute pas avec ses amis, on ne lui pose d’ailleurs jamais la question. On la pose à sa femme.

La seule personne que Yann Heurtaux craint un peu de décevoir est sa maman. C’est souvent pour la génération des grands-parents que la situation est la plus difficile à accepter. Ils se sentent parfois désavoués par ce choix. «Certaines personnes ne veulent pas avoir d’enfants car elles ont eu une enfance malheureuse, mais ce n’est pas toujours le cas, dit Isabelle Tilmant. Et à l’inverse d’autres ont des enfants pour réparer quelque chose qu’ils n’ont pas reçu de leur mère. Ces deux projets ont leur part d’irrationnel.»

Les souffrances peuvent subvenir quand, dans un couple, l’un souhaite devenir parent et l’autre pas. «Quand c’est l’homme qui ne veut pas d’enfant, les proches le pressent souvent de faire plaisir à sa femme, dit Isabelle Tilmant. Mais quand c’est la femme qui ne veut pas, l’investissement demandé par une grossesse est trop grand. J’ai rencontré une femme qui a essayé et qui a eu recours à l’IVG.»

Le compagnon de Jennifer ne souhaite pas non plus devenir père. Malgré cela, la jeune femme se sent parfois seule. Le décalage des centres d’intérêt, des horaires, de l’emploi du temps l’éloignent de ses copines mamans. Alors que devenir mère entraîne un sentiment d’appartenance, renoncer à la maternité isole. «Mes amies me disaient que j’avais une vie vraiment intéressante, mais quand on a des idées non conformes, on le paie par une certaine solitude», abonde Laurence Deonna. Des communautés se créent en revanche sur Internet. Nombre de blogs abordent la question du non-désir d’enfants, surtout chez les femmes. Et les réactions sont nombreuses, comme autant d’oreilles bienveillantes. La parole se libère en un coming out maternel qui permet à de plus en plus de femmes de dire: un enfant, non merci.
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Message par freeshost »

À 20 ans comme à 60, on aime la Suisse. :mrgreen:
Dans une Europe en crise, le système politique suisse est perçu comme moderne, bien adapté aux changements. Il a un rôle fédérateur dans un monde soumis de plus en plus à la pluralisation des valeurs, dont le féminisme.

A partir de 2035, les électeurs de plus de 60 ans seront majoritaires. Logiquement, ils pourraient donc imposer leurs vues à la population active. Faut-il s’en inquiéter comme Avenir Suisse, le laboratoire d’idées de l’économie, qui propose d’accorder le droit de vote aux enfants, ou plutôt à leurs parents, pour éviter une forme de «gérontocratie»? Les plus de 60 ans votent-ils si différemment des plus jeunes? Non. «Il est très rare que les préférences politiques exprimées par les jeunes soient différentes de celles de leurs aînés. La vraie différence tient à la participation, deux fois moins élevée chez les 18-30 ans. Plus on vieillit, plus on vote. La compétence, acquise par le cycle de vie, et la motivation sont les deux leviers du vote», dit Pascal Sciarini, professeur de sciences politiques à l’Université de Genève.

Hormis sur les questions de santé et peut-être sur le RBI, le conflit de génération n’existe donc pas dans les urnes. Un chiffre pour l’illustrer? Le fort attachement à la Suisse, tous âges confondus. Dans notre enquête en ligne réalisée auprès de 1206 personnes, certes plus représentatives de notre lectorat que de l’ensemble de la population, cet attachement est quasiment soviétique: plus de 85%.

Mais l’on retrouve cette même forme d’adhésion dans l’enquête «Génération What» menée dans douze pays européens: les jeunes Suisses sont parmi les plus satisfaits du monde dans lequel ils vivent. Mais ils le sont moins que la catégorie des 40-49 ans. Cet attachement est à la fois utilitariste (bien être de vie, santé économique, capacité à se réaliser) et culturel (démocratie directe, services publics et administration qui fonctionnent, élites politiques de proximité et peu entachée par les scandales ou la corruption). «Il n’y a pas de culture homogène en Suisse, on y parle plusieurs langues, le mode d’habitat est très différent d’une région à l’autre, de la montagne à la ville, mais l’identité s’est forgée sur le ralliement politico-administratif», poursuit Pascal Sciarini.

Dans une Europe en crise, la Suisse est perçue comme un îlot et sa démocratie vécue comme un instrument de proposition, de correction et de contrôle de ses élites - d’où une confiance dans les institutions plus forte que dans le reste de l’Europe. C’est aussi une soupape de sécurité: l’expression des rancœurs se manifeste dans les urnes plutôt que dans la rue, par des grèves ou des conflits sociaux violents.

Le féminisme ou les féminismes

Mais qu’en est-il des autres valeurs? Par exemple, l’égalité hommes/femmes? Acquise en droit et en principe, elle ne l’est pas dans les faits, pour une majorité de nos sondés. Les plus jeunes estiment que pour la faire advenir, la première chose à faire est de lutter contre le sexisme (39%), faisant ainsi émerger la question des rôles et des genres. Dès 30 ans, c’est l’inégalité salariale qui choque le plus (45%).

Peut-on être pour l’égalité, sans se considérer comme féministe? Oui même s’il existe une corrélation. 65% des 20-39 ans se considèrent féministes contre 58% des 40-49 ans. Le score le plus élevé (70%) s’observe chez les 50 ans et plus, qui entendent le mot dans son sens historique, celui d’une émancipation par l’acquisition de droits successifs. Pour les plus jeunes en revanche, le mot recouvre tellement de réalités qu’il est difficile de s’en réclamer. Il n’y a pas un féminisme mais plusieurs. Une jeune sondée nous demande par exemple pour quelle raison on oppose féminisme et voile? Pour elle, il n’y a aucune contradiction: c’est sa manière de dire au monde qui elle est. Pour d’autres, le mot féminisme laisse entendre qu’il existerait une catégorie homogène et naturelle, les femmes, alors qu’une Africaine n’a pas le même parcours qu’une Occidentale, une migrante ne partage rien avec une «de souche» et qu’une femme sans formation sera doublement handicapée.

A ce titre, l’idée même de progrès ou d’avancées sociales – qui était l’objectif des baby-boomers – est mise à mal: une femme qui a fait le choix de rester à la maison peut se dire féministe au même titre qu’une autre. C’est la liberté d’être ce que l’on est et de l’affirmer qui a valeur de féminisme. On pense l’individu et toutes ses déclinaisons avant le collectif. D’ailleurs, un des enjeux de celles qui s’en réclament tourne beaucoup autour de la dénonciation du «shame body», cette manière qu’on les autres de juger votre apparence et de décider à votre place de ce qui est bien ou pas.

Plus généralement, comme déjà observé au chapitre des identités, la génération des 20-29 revendique les nuances et a tendance à rejeter les valeurs binaires. D’ailleurs, le principal reproche qui nous a été fait concernait le manque de choix de réponses dans notre questionnaire. «Ce qui caractérise les millénials c’est la pluralisation des valeurs et la diversité des rôles. Même la catégorie homme/femme se réduit au fil des ans», explique Sandro Cattacin, professeur au département de sociologie de l’Université de Genève. Dans ces conditions, il se peut que l’idée même de génération, catégorie censée être homogène, représentative et définie, donc rapidement sujette à caricatures, leur soit étrangère.

«Il y encore des endroits où on est regardées comme de la viande»

Loubna, 25 ans, vient de terminer ses études en marketing et communication et travaille à la Confédération, à l’Office fédéral de l’énergie. Selon elle, dans le monde professionnel, en sport et en boîte, les femmes souffrent encore souvent d’attitudes dégradantes.

«A la question êtes-vous féministe?, j’ai d’abord eu une hésitation. Car, pour moi, le féminisme date de la génération de ma mère où les femmes se battaient pour divers droits, notamment la liberté sexuelle. Cet aspect me semble acquis aujourd’hui. Par contre, dans le travail, chaque fois que je défends ma position avec conviction, on me demande de me calmer en souriant, style: «c’est quoi cette hystérique?». J’en ai parlé à mes amies, elles sentent aussi cette condescendance quand elles montent le ton. Sans compter que dans le privé, les salaires ne sont toujours pas égaux. Pour être cheffe, il faut une telle force de caractère! Peu d’hommes aiment être en concurrence avec une femme. Pour eux, elle n’est pas à sa place.

L’égalité des tâches ménagères? Chez nous, on a connu une situation particulière. Mon père était indépendant, mais il a arrêté son activité avant sa retraite. Comme ma mère a fait carrière, il était en charge du foyer. Ça n’a pas été toujours facile pour lui de ne plus gagner de salaire. D’ailleurs, il ne l’a pas vraiment dit dans son pays, en Tunisie. Pour nous, c’était ok.

Je vois encore souvent les filles se faire regarder comme des objets. Au fitness, c’est dingue, d’ailleurs beaucoup de filles n’y vont plus pour cette raison. En boîte aussi, avec ce sommet du cliché: «Je peux t’offrir un verre?» Pitié! Et, dans la rue, c’est pareil, en Tunisie surtout, mais aussi ici. Ça paraît fou, mais aujourd’hui on est de nouveau obligées de rappeler à certains hommes, surtout quand ils sont en groupe, qu’on a une âme, une identité, qu’on n’est pas qu’un bout de viande! D’ailleurs, j’ai dit plus haut que la liberté sexuelle était acquise, mais si une jeune femme multiplie les partenaires, elle sera plus facilement considérée avec mépris qu’un homme dans la même situation. Au final, je réalise qu’il y a encore beaucoup à faire pour être égaux!»

«Dans l’absolu, je serais pour la disparition des religions»

David, Lausannois de 20 ans, étudie la médecine à l’UNIL. Il est actuellement animateur en EMS dans le cadre de son service civil. Convaincu que les religions sont par essence liberticides, il estime qu’aucun signe religieux ne doit s’afficher dans l’espace public.

«J’ai grandi dans une famille protestante et j’ai confirmé autour de mes 15 ans. C’est après que j’ai réalisé que le dieu auquel je croyais m’avait été imposé par mon milieu. Je suis opposé à toute présence religieuse dans l’espace public, car, par définition, les religions sont restrictives et archaïques. Regardez ce qu’il se passe avec les homosexuels et la pratique de l’avortement dans certains états conservateurs des Etats-Unis. Si une famille appartenant aux Témoins de Jéhovah refusait une transfusion sanguine à leur enfant mourant, il faudrait passer outre.

Je condamne le voile, mais si l’interdire revient à priver une femme d’éducation, alors je l’accepterai. Je ne me sens pas menacé par l’Islam intégriste et les attentats, qui sont l’œuvre d’une minorité. Bien que je ne cautionne pas la provocation gratuite, je pense qu’il est important que les journaux comme Charlie Hebdo puissent publier des caricatures du prophète au nom de la liberté d’expression. Si Dieu ou les prophètes -musulmans, juifs et chrétiens- sont si grands, alors ils ne craignent rien.

Je suis contre les établissements religieux, mais je suis pour l’enseignement des religions sous un regard critique. Notre culture est fondée sur cette histoire. Cela dit, je considère que ce n’est pas à l’État de payer le fonctionnement des églises, comme c’est le cas dans le canton de Vaud avec l’Église protestante, même si les pasteurs remplissent aussi des fonctions sociales. Dans l’absolu, je serais pour la disparition des religions.»

«Je rêve d’une Suisse qui se construit sur son capital humain»

Giulia, 23 ans, diplômée universitaire, aimerait une Suisse qui avoue sa peur et voit plus grand.

«Je ne me fais pas de souci pour l’avenir, parce que j’essaie de ne pas l’imaginer. Les projections qui circulent dans notre culture accablent toujours un peu plus les épaules de ma génération. Ce qui me cause du souci, c’est la peur qui alimente les discours politiques et médiatiques quant aux besoins de l’économie. Ce qui m’inquiète, c’est lorsque je lis que le marché du travail n’aura peut-être pas de place pour moi, même si j’ai tout fait juste, même si j’ai toujours visé et atteint les meilleurs résultats à l’école et à l’université. Ce qui me révolte, c’est de réaliser seulement maintenant, maintenant que je sors des rails de l’éducation traditionnelle, que je ne me sens pas très éduquée. Que le système dans lequel j’ai grandi s’est tu sur les questions qui me taraudent, et qui taraudent tous ceux qui veulent bien l’avouer. Qu’est-ce que le capitalisme? Et la démocratie? Quelles sont mes valeurs? Quelle est ma valeur? Pourquoi, en ayant atteint chaque borne du chemin que je croyais le meilleur, je me retrouve à devoir tout apprendre?

Je suis une privilégiée, à moitié troisième génération d’immigrés italiens et à moitié suisse, j’ai passé sept ans de plus que mes parents sur les bancs d’école. M’éduquer. Pour devoir tout réinventer. J’aime la Suisse, et ma mentalité est profondément helvétique, quoi que cela signifie, ses défauts et ses qualités, je les reconnais en moi. La peur de l’autre, la valorisation de la sécurité, la prudence face au changement. Mais une seconde, j’aimerais rêver d’une petite Suisse qui voit grand. Qui n’aurait pas peur d’être à l’avant-garde. Qui serait capable d’éduquer ses citoyens si manipulables face aux affiches électorales. Qui construirait sa valeur non seulement sur la technologie, les institutions et la finance, mais aussi sur son capital humain. Qui oserait avouer sa peur.»
Je suis aussi proche que les religions ne sont pas nécessaires, surtout si elles sont liberticides, au même titre que les totalitarismes et les tentations à la Big Brother.
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Message par freeshost »

Si vous étiez réfugié dans un pays dont vous commencez à peine d'apprendre la langue et si la situation dans votre pays d'origine (que vous fuyez) ne s'apprêtait pas à devenir reluisante socialement et éthiquement, quel serait votre rêve ?

Parfois, je me demande... j'ai beau leur demander explicitement, leurs réponses me laissent sur ma faim... quels sont leurs rêves ?
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Re: Ici, on parle de social !

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Des étudiants d’universités et de grandes écoles aident les migrants à passer leurs diplômes en France.

Partageons les savoirs, les savoir-faire, scientifiques, linguistiques, etc. :P
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