Merci Nora, ces liens sont très pratiques
Non, non, il est absolument hors de question qu'il ait un traitement. Les psy jouent aux apprentis savants en prescrivant des neuroleptiques ou autres sur des cerveaux en plein développement sans que de réelles études aient été faites (enfin, si, une ou deux études par les labos qui les fabriquent bien sûr).
Gog, quand je te lis, je me sens moins seule. Merci ! Mais je vois que j'ai eu beaucoup de chance aussi.
Et pour la longueur de la réponse, t'inquiète, je n'ai jamais su synthétiser. Merci au contraire. Ca fait du bien de savoir qu'on est pas seuls à galérer.
J'ai eu la chance de ne pas tomber sur un connard de psy dès le départ (quoique je sentais des regards appuyés du pédopsy mercredi).
Et Gael a eu la chance de faire des séances au CAMSP avant l'entrée à l'école. Avant, il était incapable de se poser, comme ton fils. Avant sa rentrée, il tenait 5-10 minutes plusieurs fois. J'ai dit plus haut qu'il avait des séances d'1/2h au CAMSP mais c'était souvent 20 minutes parce qu'il finissait par faire n'importe quoi. Après une synthèse, elles ont décidé de faire s'il le fallait 50 activités mais que Gael tienne 10-15 minutes de concentration (c'est là que les séances on arrêté hélas).
J'avais anticipé l'AVS dès la rentrée des 3 ans en l'inscrivant à 2 ans et demi (sans qu'il y aille). J'ai expliqué à la directrice qu'il en aurait besoin et que c'était juste pour les démarches administratives. J'ai demandé des bilans au CAMSP dès janvier, monté le dossier en février (parce que pour organiser des réunions, le temps que la directrice se renseigne sur les démarches à faire de son côté etc. ça prend beauuuucoup de temps). Le dossier a été envoyé en mars et on a eu une réponse en août : 9h. On les a réparties en 1h1/2 pendant 4 jours et 3h le vendredi. En fait, il partait à la récré de la matinée. On a su qui était l'AVS que 2 jours avant la rentrée et je n'ai pu la rencontrer que ce jour-là.
Je me sentais coupable les premiers temps, on me disait qu'il était terrible (en prenant des gants bien sûr). Je me suis même excusée pour la gêne occasionnée dans la classe mais la directrice (aussi maîtresse des maternels) m'a répondu du tac au tac que tellement de parents scolarisent leurs enfants avec un déni de leurs troubles qu'elle était ravie qu'on ait fait des démarches pour avoir l'AVS. Elle a aussi expliqué aux autres enfants les différences de Gael dès la rentrée, ils le voient comme un tout petit (il ne parle pas, se jetait par terre en pleurant,...), les petites filles ont adoré (un baigneur géant !). Notre chance : une école de campagne avec tous les niveaux réunis en 1 classe mais surtout : une classe bilingue breton. 1/3 des enfants de maternels y vont le matin et il y a moins d'enfants en monolingue. La classe est alors plus calme quand Gael y va.
Gael ne tenait pas en place au sitting du départ (l'appel des noms, etc.), trop impatient. D'abord, l'AVS a tenté de le retenir une minute, félicitations, puis 2 minutes etc. Elles lui ont alors retrouvé un vieux bureau en bois et une petite chaise à accoudoirs. Gael a fini par comprendre qu'il ne devait plus se lever. L'AVS lui donnait feuilles et crayons et quand son nom retentissait, elle levait sa main. A présent, il le fait 1 fois sur 2 de lui-même.
Pour les activités, le plus dur a été qu'il s'y pose, sans se relever. De trouver celles qui lui plaisaient. Il a par exemple horreur d'avoir les mains sales alors peinture etc.... Il y a des textures qu'il détestait (pâte à modeler) ça a été long. Avec les semaines, elles ont découvert sa passion des lettres et chiffres. L'AVS et moi avons trouvé des tas d'activités à faire en rapport avec ça. (genre placer des batonnets de glace pour faire la forme des lettres, coller des gommettes le long de chiffres tracés, laisser Gael faire des lettres avec des colombins de pâte à modeler tous prêts etc. Mais il a toujours eu besoin de plus de moments de détente que les autres enfants. 1 pose en salle de motricité (collée à la classe) et une récré prolongée s'il est trop excité. Quand Gael n'est plus du tout réceptif genre 1/4h avant la fin ou qu'il hurle dans le sas quand les petits attendent les parents, elle part en ballade dans le bourg avec lui (avec notre accord bien sûr). Et elle fait comme pour l'appel, 1 minutes, puis 2, etc. Mais on est loin d'y arriver. Lors des crises, je lui ai demandé de le mettre à l'écart et de l'ignorer le temps que ça passe (il y a un sas entre la classe et la salle de motricité), ça a aidé à écourter les crises (car rien à faire dans ce sas). Gael a mis du temps à s'habituer à ce qu'elle prenne ses mains pour faire avec lui. Là encore, tracer des lettres et des chiffres a grandement aidé. C'est aussi un dingue des bulles à savon, elle a toujours un pot dans la poche et comme il comprend bien, elle lui dit : fais ça et tu auras des bulles dehors après.
L'éducatrice du CAMSP est venue voir Gael et son AVS à l'école et elle a donné plein de conseils : une place loin de la fenêtre avec un meuble faisant pare-vue des choses qu'il adore. L'AVS lui laissait prendre des balais ou autres bâtons pendant ses pauses personnelles, ou bien lui laissait lancer des choses dans la salle de motricité ou la cour, pensant que cela le défoulait. L'éducatrice l'a dirigé plutôt vers des activités ayant du sens, fermer à clé le placard à balais... Et surtout, l'instauration d'un planning à scratch.
Il y a toujours plein d'activités que Gael ne peut pas faire néanmoins (écouter une histoire, parler, chanter, danser etc.). Dans ces cas, Gael fait autre chose. Par exemple, ils travaillent sur le tour du monde cette année. En commençant par l'Afrique, l'AVS lui a fait des supports à scratch (qu'il adore) pour placer des animaux, replacer l'afrique sur une carte etc. Sinon, il y a l'ordinateur... Si la maîtresse n'accepte pas qu'un enfant avec AVS fasse autre chose que le reste de la classe, ça ne peut pas marcher.
Le pire a été la période de noël avec toutes les boules et guirlandes. Il adore shooter dedans ou lancer des trucs dessus (tu penses, ça brille et ça se balance). Mais sa maîtresse m'a dit que les autres enfants étaient aussi excités, Gael ne dérogeait pas à la règle.
Tout ça pour dire que ça prend beauuuuucoup de temps au départ. Une bonne relation avec l'AVS est indispensable et notre grande chance a été que la nôtre, malgré son manque de formation (1er poste, payée au lance-pierre) aille sur internet chercher des infos, des activités etc. Elle est très à l'écoute et il a fallu de longues discussions pour qu'elle comprenne Gael. Elle s'y est aussi attachée, et cela aide énormément. Gael le ressent.
Notre souci à présent : les AVS changent tous les ans. On a fait faire un courrier à la pédiatre du CAMSP et on en a fait un aussi. On a expliqué que Gael met du temps à entrer en relation et qu'en plus, l'AVS a été formée pour des choses indispensables à Gael (le PECS entre autres qu'elle est censée voir sous peu). Et que s'ils changent, il faut quelqu'un ayant ces formations. On prie pour que ça marche !
Mais je te rassure, les MDPH ou MDA selon les régions sont tous des organismes flous, mettant 10 piges à répondre, impossibles à joindre par téléphone. Je m'y prend très en avance pour tout. Par exemple, en octobre, cela se passait mieux. Aux 9h de Gael, on voulait 6h de plus pour qu'il fasse les matinées. Il ratait en effet toutes les séances de motricité. Courrier envoyé mi-octobre avec l'assistante sociale du CAMSP. Novembre : accord. On saute de joie et on attend, on attend, on attend... toujours pas de nouvelles de la DSDEN qui gère les AVS. L'AVS appelle en novembre : bah en fait la MDA a accordé 6h à Gael au lieu de 9h mais comme on trouve que ça fait peu, on laisse 9h. Et là, je comprend que les 9h de Gael sont mutualisées (donc l'AVS doit s'occuper d'autres enfants aussi).
Décembre : dossier pour le recours, re-bilans de tout le monde, synthèse. Je demande une réunion de PPS début décembre, elle a lieu début janvier (parce que je râle, sinon c'était le 20). Dossier envoyé en décembre, réponse en février (ils attendaient le PPS) : Ok pour 12h individuelles.
Et là, on attend, on attend, on attend... et rien ne se passe. L'AVS appelle et découvre que la DSDEN a reçu le courrier mais que notre AVS a un contrat de 24h, elle gère aussi un autre enfant en primaire donc ça lui ferait 27h donc pas possible : "On comptait attendre septembre 2016 pour voir ça !". L'AVS a alors réussi à "négocier" pour enlever 2h à l'autre pour que mon fils y aille 11h. Les 11h ont commencé fin mars. (entre octobre et fin mars, que de démarches pour 2h de plus !!!). Et quelle honte de retirer à 1 pour remettre à 1 autre... alors que tellement de gens cherchent du boulot...
Ce que j'ai retenu pour la MDA : expliquer le plus possible comment est ton enfant parce qu'en commission, ils le connaissent pas et voient toujours au moins d'heures possibles et en mutualisé. Obtenir un max de bilans de professionnels. S'y prendre au moins 6 mois à l'avance. Les harceler !!!
Ce que j'ai retenu également : une décision de la MDA ne s'applique pas forcément. C'est la DSDEN qui a le dernier mot.
Ce que j'attend de l'hôpital de jour : qu'il apprenne à suivre le mouvement, à rester assis plus longtemps, à respecter les directives de plus d'adultes. Ce qui m'intéresse, c'est le côté journées complètes. Gael devra faire ses besoins où il faut, il ne tiendra pas toute une journée. Dès qu'on me dira : Gael suit le rythme, je cours à l'école demander à ce qu'on fasse un essai d'une demi-heure sans AVS. Dès que ça marche, un peu plus et plus.... et là je baisse les heures d'hôpital.
Je te souhaite bon courage avec ton petit bonhomme. J'espère que tu arriveras à obtenir une AVS au plus vite et gérer comme tu l'entends l'emploi du temps de ton fils. Pour info, le pédopsy m'a parlé de parents qui ont préféré la scolarisation complète, il était en désaccord mais ça s'est fait quand même et tant mieux.