Pas diag.
Manichéenne a écrit :Se forcer à parler un peu et à sourire, tout en se retenant de reprendre les gens à la moindre erreur, pour ne citer que le plus flagrant, c'est porter un masque.
Si je ne fais qu'adapter mon environnement pour ne pas provoquer de réactions négatives, ça signifie ne plus sortir de chez moi... Peu importe mon niveau de compétence, je ne suscite pas le respect quand je critique les autres, que j'oublie de dire bonjour, que je parle si bas qu'on ne m'entends pas, que je refuse tous les regroupements sociaux sans même savoir y mettre les formes (je ne peux pas mentir et moduler ma voix pour dire "ooooh, c'est dommage ! J'aurais adôôôré venir ! Une prochaine fois peut-être ?"), etc.
Pareil. Mon masque se rode, il est parfois utile mais je ne l'aime pas, je suis toujours mal à l'aise.
Petite, j'ai très vite compris que le sourire était une réponse à beaucoup de choses, c'est ma barrière anti-attaques
C'est peut-être plus facile chez les filles, car cela fait un peu séducteur, je ne sais pas ?
Il y a encore quelques années je ne comprenais pas (et je ne comprends toujours pas!) le besoin des gens de parler de la météo, de certaines émissions débiles, des faits divers... J'ai fini, à force, par me mettre à répondre parce-qu'un sourire n'apporte rien à ce niveau-là (je réponds pour la météo surtout, puisque je n'ai pas la TV, pour les émissions ça fait une réponse facile à donner, encore que, expliquer le pourquoi du comment de "c'est voulu ou bien ? comment tu fais sans télé ?" et de supporter la discussion qui s'en suit "ah moi je ne pourrais pas faire sans télé" ou alors "je ne regarde pas beaucoup la télé moi, c'est juste pour avoir un fond sonore..." -> et c'est cette même personne qui regarde les émissions débiles et qui souhaite en discuter, bref, là ça devient chiant car il ne faut pas vexer les gens ; et pour les faits divers je tombe dessus sur internet même si je ne veux pas les voir donc il y a matière à discuter vite fait...). Donc voilà, j'avance sur le chemin du "ah oui il fait beau hein ? un peu plus venteux qu'hier mais bon...". Ça ne m'apporte rien du tout, sauf que la personne en face doit se sentir comprise, enfin je suppose. C'est un partage d'impressions quoi, et surtout je ne parais pas malpolie.
C'est le plus important il me semble.
Je ne sais pas si c'est ne pas se respecter, mais c'est surtout ne pas manquer de respect aux gens.
Et donc la politesse aide (ne pas trop en abuser surtout! j'ai compris que c'était trop quand on m'a dit de façon ironique que j'avais vraiment été bien éduquée, j'avais plus de 25 ans!)
Par contre mentir ou prétexter autre chose si je ne veux pas participer à qqchose, non. Je dis "je ne viendrai pas" point. Ce qui doit être perçu comme un peu froid ou distant mais tant pis, je n'ai pas à me rabaisser ou m'inventer des excuses, j'ai des valeurs tout de même
En ce qui concerne les discussions plus poussées ou devant durer plus longtemps (à partir du coiffeur, ou de l'esthéticienne) là ça coince. Il y a des clientes carrément bavardes, et heureusement des fois car sinon ça serait mort. Pourtant j'aime écouter des histoires, des papotages de vie, mais alors le faire moi-même c'est galère. Je suis un peu beaucoup radine là-dessus.
Ce qui n'est pas évident du coup pour sympathiser, parce-que même si mon masque fonctionne pour aborder les gens, la façon de cultiver les choses pour approfondir une relation amicale reste une méthode inconnue de moi-même. J'ai bien sûr expérimenté des choses, fait quelques tentatives, avec pour résultat une disparition des gens de mon champ de vision/vie...
Je pense que je suis trop attachée, trop vite

et que je dois étouffer les gens par ma présence imposée parfois quasi-muette... et donc qui n'apporte rien ?
Je n'ai jamais demandé de retour sur la perception que les gens pouvaient avoir de moi.
Je suis d'ailleurs admirative des personnes qui ont déjà fait cette démarche. Parce-que pour moi, je sais que ça pourrait être bénéfique, mais ça me ferait du mal de me rendre compte que l'on voit que qqchose cloche dans mon comportement...

J'ai tellement appris à cacher ma différence.
Ma timidité et mes sourires ont du contribuer à éviter une stigmatisation qui aurait pu être néfaste.
Sinon ma "gentillesse" qui est souvent rapportée par mes compagnons (ex et présent), pourrait faire partie du masque.
Même s'il est vrai que je me préoccupe pas mal du bien-être des gens, depuis quelques temps je n'ai plus envie de faire semblant, ni de penser à personne, ni à rien (la déprime doit sûrement avoir son rôle là-dedans -> autre débat). Et c'est ce qui me fait dire que c'est un masque (ou faux-self), une façade travaillée pour éviter les ennuis, les conflits, les discussions trop poussées qui me mettent mal à l'aise, et que j'abandonne quand je suis trop fatiguée.
Alors que tout ce que je demande (quand tout va bien) c'est de pouvoir discuter passionnément avec quelqu'un...
C'est le paradoxe de ma vie en fait !
