Il y a Autisme et "Autisme"

[Moonygirl]

Et donc ta solution c'est que nous on passe à la trappe. Merci bien, c'est charmant, j'adore entendre ça.

[Lilette]

Mais tout de même j'ai bien peur que face à ce phénomène ambiant qui veut que le vrai autiste corresponde à une image plus valorisante, mon fils passe à la trappe..!

Et donc, qu'est-ce qu'on est censés faire nous là-dedans ?
Nous ne sommes pas pros, et nous ne remettons pas en doute le diagnostic de votre fils.
Quel intérêt de venir déverser votre fiel contre les aspies ici ?
Nous n'avons pas critiqué les autistes sévères, rien fait de tel, mais ça ne vous empêche pourtant pas de nous en envoyer plein la tête, je comprends pas
Si les pros n'y connaissent rien, qu'ils aillent se former/s'informer, mais je vois pas ce que l'on pourrait y faire, nous, ce n'est quand même pas de ma faute si des soit-disant professionnels ne connaissent rien à l'autisme.

Pour votre info, on me l'a souvent faite aussi, la blague du "c'est quoi ton super talent particulier" ?
Bah aucun, je suis autiste et je n'ai ps de talent particulier, et oui c'est blessant.
mais non ce n'est pas de notre faute.

[Man on the Moon]

supprimé

[Lilette]

Et à moi, les médecins me disent que mon fils ne peut pas être autiste puisqu'il parle. Moi je suis passée "à la trappe" pendant 34 ans.
Prenez-vous en aux professionnels qui mélangent tout et ne comprennent pas la notion de spectre, pas à nous qui avons déjà bien assez à faire de nos handicaps.

Merci Manichéenne.

[Man on the Moon]

supprimé

[Lilette]

J'ai horreur des aspies qui se prétendent la crème de l'autisme, mais j'ai autant en horreur les parents d'autistes sévères qui veulent tirer toute la couverture à eux !
On n'arrivera à rien en agissent ainsi, dans un sens comme dans l'autre, pas comme ça que l'autisme sortira de l'ombre !

[Man on the Moon]

supprimé

[Moonygirl]

Et donc ta solution c'est que nous on passe à la trappe. Merci bien, c'est charmant, j'adore entendre ça.

Vous ne passerez jamais "à la trappe" puisque vous êtes 10 fois plus nombreux dans les statistiques de diagnostic.

Bien sur que non.

Selon une étude menée par le Dr Éric Fombonne, psychiatre français spécialiste de l’autisme et directeur du Département de psychiatrie de l’Hôpital pour enfants de Montréal & directeur du Département de pédopsychiatrie de l’Université McGill, intitulée « Epidémiologie de l’autisme » la prévalence :

des TED, tous profils confondus, serait de 90 à 120 / 10 000
de l’autisme infantile (dont 70% avec retard mental) serait de 20 à 30 / 10 000
du syndrome d’Asperger serait de 6 / 10 000

[Moonygirl]

En attendant, une énorme majorité des autistes de haut niveau passent à la trappe pendant des années, justement. Parce que dans l'imaginaire collectif, l'autisme c'est celui de votre fils.

Alors que quand mes parents ont décrit mon enfance au spécialiste du CRA, il a dit que si j'avais pu passer devant lui à 5 ans il aurait tout de suite tiré la sonnette d'alarme. Je n'aurai pas souffert pendant des années sans savoir pourquoi j'étais si différente des autres sans arriver à m'adapter, pourquoi j'avais d'aussi mauvaises notes à l'école, pourquoi les taches les plus simples de la vie quotidienne me posent problème.

Venez me dire après que je ne suis pas une vrai handicapée, que je donne une image "valorisante" de l'autisme.

[Lilette]

Et à moi, les médecins me disent que mon fils ne peut pas être autiste puisqu'il parle. Moi je suis passée "à la trappe" pendant 34 ans.
Prenez-vous en aux professionnels qui mélangent tout et ne comprennent pas la notion de spectre, pas à nous qui avons déjà bien assez à faire de nos handicaps.

Mon fils est un vrai handicapé, c'est à dire non autonome et perpétuellement dépendant d'un tiers pour tous les actes de la vie (plus qu'une personne trisomique)... pas les autistes de haut niveau.

Bah voyons.
Alors, je simule depuis tout ce temps quand j'ai du mal à parler, m'exprimer, quand je fais des crises tellement énormes que ma mère parlait de me faire interner quand j'étais gosse, quand en maternelle mon instit a remarqué que quelque chose n'était pas "normal" et qu'elle en a parlé à mes parents ?
Quand je suis totalement incapable de sortir de chez moi, que je dois préparer mentalement ma phrase pour communiquer avec mes proches, des inconnus (+ ou -), etc etc ?
Fichtre si j'avais su ça avant, ça m'aurait tellement facilité la vie.

[Man on the Moon]

supprimé

[Moonygirl]

Mais bon sang de bonsoir qu'est ce que vous voulez qu'on y fasse

Devenez psychiatre aux états unis et bossez sur la prochaine édition du DSM si ça vous dérange autant que ça !!

[Lilette]

Je n'ai pas changé d'école, à part les passages aux écoles supérieures.
Mon instit' de maternelle qui a fait la réflexion à ma mère me connaissait déjà depuis qqs temps, ce n'est pas suite à un changement d'école ou autre.
pr info toujours, elle lui a dit "J'en ai vu des enfants, tout un tas, depuis longtemps, mais des enfants qui s'enferment dans leur monde comme votre fille, et donc je ne peux les sortir, jamais !" Mais bon, elle a dû halluciner.

Mon père est décédé quand j'étais gamine, ça ne m'a pas perturbée à l'école ou autre, d'ailleurs je n'ai quasi pas pleuré, et le jour des funérailles, pendant que toute la famille pleurait, je dansais dans la cour pour faire tourner ma robe.
Ah et, quand ma mère et ma soeur étaient en pleurs, pdt une longue période, je les "engueulais" parce qu'elles n'étaient pas "normales", comme d'habitude, que je ne comprenais pas et que ça me mettait mal à l'aise.

j'ai toujours été très nerveuse, explosive quand quelque chose ne me plaisait pas, ne fonctionnait pas, ne se déroulait pas comme je le voulais/prévoyais/espérais.
Toujours été très solitaire, qualifiée d'hyper timide etc etc .... mais jamais de gros pb de santé 'enfin si un, qui a bien failli me coûter la vie à 2 ans, mais rien à voir avec le SA), d'ailleurs ces pb de santé que vous nous décrivez n'entre PAS dans la triade autistique, donc que dirait-on de vous ? bah, peut-être que vous n'êtes pas autiste ???
Il ne suffit pas d'être en dépression pour être qualifié d'autiste, au cas où vous ne le sauriez pas encore.

Et tant qu'à être dans les clichés, les autistes n'ont pas d'empathie, vous étiez au courant peut-être ?
Du coup, bah, on ne peut rien y faire.

[géromine]

SURTOUT, on ne lui pardonnera jamais son gros retard.

Toutes ses difficultés d'insertion sont liées à son retard et ses angoisses qui en découlent, pas à sa bizarrerie comportementale...

Il s'est tout de même fait virer d'un centre (ESAT) sensé accueillir que des personnes dites autistes, uniquement parce qu'il n'était pas capable de prendre le bus tout seul et de trier des objets sans crier.

Je crois qu'il y a amalgame si vous me permettez.

Vous ne pouvez pas mettre l'autisme et la déficience intellectuelle dans le même sac, même si votre fils "a les deux". Il est autiste ET déficient intellectuel et c'est là que le bas blesse.

L’amalgame est fait aussi par certains professionnels qui à l'inverse ne peuvent concevoir les deux chez une même personne et considère : Autisme OU Déficience intellectuelle et je vous rejoins complètement là-dessus.
Mais chez vous je lis Autisme = Déficience intellectuelle.

Autisme OU Déficience intellectuelle
Autisme = Déficience intellectuelle
Ces deux équations sont incorrectes.


Ce sont deux handicaps (mental pour le premier, social, communicationnel, imaginatif et sensoriel pour le second) différents qui ont des degrés différents et des conséquences différentes
Et plus complexe, lorsque les deux coexistent chez une même personne, il y a intrication des deux. Tout comme le polyhandicap n'est pas juste la somme de plusieurs handicap mais leur imbrication chez une même personne. Les aides et accompagnements seront encore différents.

Le handicap mental est mal vu en France (ailleurs, je ne sais pas) et tout plein de personnes avec un handicap mental se font jeter des ESAT, autistes ou pas, parce qu'il y a des enjeux financiers de production qui ont changé le système prévu à la base.

Ce n'est pas l'autisme qui pose problème ici mais bien la déficience. Vous l'écrivez vous même :

Toutes ses difficultés d'insertion sont liées à son retard et ses angoisses qui en découlent, pas à sa bizarrerie comportementale...

Et ce ne sont peut-être pas les cris et l'autonomie de transport (il y a des taxis prévus pour ça même en ESAT) mais sa rapidité de travail qui est en cause.
C'est une hypothèse là, tirée de mes observation sur le terrain.

[bézèdach44]

Personnellement, j'ai eu aussi de grosses difficultés scolaires (double redoublement, changement d'école à répétition), suite au décès de ma mère quand j'étais gamin. J'ai gardé une attitude méfiante et je suis toujours resté à l'écart des autres. Qu'aurait on pensé de moi, si c'était de nos jours ?

Ensuite, j'ai perdu l'audition sur une oreille (exempté), j'ai perdu un oeil et je traverse une dépression depuis 10 ans avec en prime une apnée du sommeil, un SJSR (due aux médicaments) et une algoneurodystrophie suite à un accident qui a entraîné une incapacité définitive.

Eh bien, mes problèmes, à côté de mon fils, c'est vraiment du pipi de chat... du pipi de chaton, même !

Donc si je comprends bien, tu as fait ce poste pour qu'on vienne plaindre ton fils. Qu'on vienne dire "oui, ton fils est un vrai autiste comparé à nous, pourquoi est ce qu'on se plaint (encore que j'ai pas beaucoup l'impression qu'on vienne sur ce forum pour nous plaindre) alors que notre "autisme" est si léger, au finale on devrait tous crier "hourra" on a eu de la chance de ne pas être DI"... Non mais sincèrement, j'aimerais bien comprendre à quoi servait ton poste, si tu peux au moins répondre à ça... On a l'impression que tu crois connaitre l'autisme mieux que tous les psychiatres spécialistes réunis, que tu as fait des recherches là dessus et que c'est toi qui détient la bonne version de l'autisme : tous ceux qui n'ont pas les même problèmes que ton fils ne sont pas autistes. Ca me laisse vraiment perplexe ce genre de comportements;..