Est-ce que les autistes et Asperger pensent à la mort ?

[Rudy]

@Cathy: A vrai dire, je parle de la mort en général: notre mort, et celle des autres. Tu la différencies?
Pourquoi est-ce que tu la vois comme un soulagement?

Qu'est-ce qu'elle signifie? J'avoue que je ne comprends pas la question.

La mort a différente signification selon la culture de la personne. Pour certains, c'est la fin de quelque chose, pour d'autres encore, c'est un renouveau. Pour certains, c'est une "amie", pour d'autres, une "ennemie". Pour certains, c'est un passage, pour d'autres encore, c'est simplement un arrêt de nos fonctions vitales. Donc, quelle signification pour toi?


H-S : Par contre, je ne comprends pas pourquoi le sujet a été déplacé dans "est-ce que les autistes pensent à la mort?" vu que je m'adressais à tout le monde et je sais que tout le monde n'a pas été diag autiste ici. Pour moi, la mort concerne tout le monde... Autiste ou pas. La preuve que j'ai eu une réponse de Cathy qui est toute aussi intéressante pour moi. Je ne conteste pas en soit mais pour comprendre.

[Autiste ou surdoué ?]

Vaste fil que je viens de découvrir. Lu les premières et dernière pages, j'espère ne pas faire de répétition.
Il me semble que c'est au collège que j'ai commencé à me poser les "grandes questions existentielles". J'en ai trouvé des réponses qui me satisfont et qui sont incontestables, donc c'est bon, je n'ai plus de soucis métaphysiques, la seule chose qui m'embête c'est de savoir que je vais mourir un jour. C'est même la seule chose que nous savons tous. LA SEULE.
J'ai eu ma décennie (entre 20 et 30, approximativement) de grands intérêts pour la parapsychologie, le paranormal, les sciences occultes, les religions, etc.
Finalement j'en suis sorti indemne avec la même seule certitude, c'est que nous ne savons pas. Est-il plus utile de se faire du souci à savoir ce qu'il y a après et avant, ou vaut-il consacrer son énergie au "pendant" ?
Tant qu'il y a deux religions qui prétendent, preuves à l'appui, qu'elles sont les deux seules vraies, tant qu'il y a des "initiés" ou des gourous qui ont des discussions pour délivrer des vérités différents sur l'au-delà, tant qu'il y a des hommes politiques qui prétendent avoir la solution pour gérer les sociétés humaines mais qu'aucune n'a fait vraiment ses preuves, tant que…
Tant que des gens se battent pour imposer un point de vue différent (parfois des scientifiques avec chacun des preuves "imparables et certaines" ; mais dans les deux camps !), je ne pourrais pas croire.
D'ailleurs "croire" ne fait pas partie de ma façon de penser. Il y a des théories, des points de vue intéressants, amusants, stupides, ou d'autres que l'on aimerait voir se réaliser, il y en a autant qu'on veut et c'est amusant de les connaître, de les comparer. C'est tout. On peut même espérer que "ça serai bien si c'était comme ça…". Mais espérer n'est pas croire. Ceux qui croient se font croire à mon avis.
Ce qu'il y a après la mort, si on devait le savoir, on le saurait ; si on pouvait le savoir, on le saurait ; s'il y a un dieu qui nous attends, moi j'attends qu'il me le dise : je suis ni croyant, ni non-croyant, je suis ouvert… mais rien n'est arrivé encore d'objectivement incontestable.
Après est-ce que c'est la question la plus importante à se poser. Je ne crois pas. On verra bien quand on y sera et s'il y a quelque chose à "voir".
S'il n'y a rien, la seule chose importante alors est ce qu'on aura fait (si l'on ne peut pas faire grand-chose de positif pour la société, au moins on essaie de ne pas embêter les autres, de leur apporter du positif, de ne pas trop polluer la planète); et s'il y a "quelque chose" et bien, au moins, ce que l'on a fait ne devra pas aller contre nous, que ce soit un paradis, une résurrection ou des réincarnation.
Donc, vivons au mieux de ce que notre esprit peut comprendre de faire, et pour après, on verra bien quand on y sera. C'est la seule certitude qui guide ma vie. La mort, oui, je sais qu'elle arrivera, le reste, on verra, je ne pense pas que l'on soit en capacité de le savoir, donc pourquoi gâcher de l'énergie à vouloir trouver, pourquoi suivre des manipulateurs qui ne savent pas plus que nous.
(j'espère qu'il n'y a pas trop de faute, j'écris "à la volée", pas le temps de me relire, on est dimanche)

[Autiste ou surdoué ?]

Deuxième point, la réaction face à la mort.
Difficile… la première fois j'avais plus de 20 ans, c'était un voisin. Un autre voisin, chez qui j'étais passé m'a demandé "pourquoi tu fais cette tête là ?". En fait j'avais pris un air triste parce que je pensais que c'était mieux. Alors si on choque les gens parce qu'on a l'air triste face à un décès, je ne comprends plus rien. Depuis je m'en fous royalement, j'évite ces genres de cérémonie et je n'ai plus aucun air !
Ce qui me gêne plus, c'est la réaction des vivants proches, ceux qui sont tristes ou qui pleurent. Ça me gêne beaucoup, je ne sais pas quel air prendre, comment me comporter. Je ne pense pas que ce sois dans l'expression des sentiments (caractéristique des autistes), mais dans mon ressenti personnel des émotions.
Moi, quand je suis triste, j'aime mieux qu'on me laisse tranquille, je m'isole. Mais si je sais que les gens qui sont tristes, il faut les soutenir, pas les laisser, et ça, je ne sais pas faire, et si j'essaie, je joue un rôle de théâtre et ça se voit, je suis mauvais acteur.
Mais globalement, la mort ne me touche pas beaucoup (tant que ce n'est pas la mienne), mais le chagrin des vivants me met très mal à l'aise, je ne sais pas gérer.

"Moi la mort me laisse froid !". J'adore cette citation…

(je fais vite, j'espère qu'il n'y a pas trop de fautes)

[Tugdual]

H-S : Par contre, je ne comprends pas pourquoi le sujet a été déplacé dans "est-ce que les autistes pensent à la mort?" vu que je m'adressais à tout le monde et je sais que tout le monde n'a pas été diag autiste ici. Pour moi, la mort concerne tout le monde... Autiste ou pas. La preuve que j'ai eu une réponse de Cathy qui est toute aussi intéressante pour moi. Je ne conteste pas en soit mais pour comprendre.

Si la discussion s'adresse aux Aspies (voir titre)
en pratique un peu tout le monde y a répondu.
D'ailleurs, initialement elle était dans la section
"De tout et de rien", et je l'ai déplacée juste en
tenant compte du titre. Mais vu le contenu c'est
une erreur ... que je vais corriger de suite ...

[Lilette]

Il ne reste que quelques minutes à ma vie, tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis, mon père est mort hier au milieu du désert ; je suis le dernier humain sur la Terre" Cowboys fringuants

J'adore cette chanson

[evolution650HBn°2]

Une douce chanson qui nous amène joie et espoir, lol

[Lilette]

Haha, oui c'est ça ^^

[Cathy]

@Cathy: A vrai dire, je parle de la mort en général: notre mort, et celle des autres. Tu la différencies?

Totalement oui. Celles de mes proches m'affecte beaucoup parce que je vais devoir continuer à avancer sans eux et que j'ai un sentiment de manque.
Rencontrer des gens susceptibles de rentrer dans mon cercle intime est une rareté, quand l'un d'eux meurt je me sens plus fragilisée et j'ai l'impression de perdre une pièce maîtresse de ma construction.

Pourquoi est-ce que tu la vois comme un soulagement?

Parce que ça n'est pas la mort pour moi qui est une épreuve mais bien la vie.

La mort a différente signification selon la culture de la personne. Pour certains, c'est la fin de quelque chose, pour d'autres encore, c'est un renouveau. Pour certains, c'est une "amie", pour d'autres, une "ennemie". Pour certains, c'est un passage, pour d'autres encore, c'est simplement un arrêt de nos fonctions vitales. Donc, quelle signification pour toi?

Difficile de répondre à cela sans parler de la façon dont on voit la vie.
Depuis toujours je vois la vie comme un challenge. C'est un peu troublant d'évoquer cela sur un forum dédié à l'autisme mais bon j'ai commencé à répondre autant que je termine...
Dans ma culture la mort est toujours présente et peut arriver à tout moment. Tu n'as pas demandé à être là mais tu y es.

Le but du jeu est de remplir une sorte de cahier d'images dans ta tête afin de partir le plus en paix possible.

Tu as le choix entre profiter de cette existence pour faire des choses utiles et tenter, même de façon minuscule, d'apporter de belles images à toi comme aux autres.
Ou, choisir d'en profiter un maximum sans te préoccuper d'autre chose que de toi et considérer que tes actions ne changeront pas la face du monde donc pourquoi s'embêter.

De mon côté, j'aimerai partir en paix avec moi. Comme c'est bien plus compliqué de faire des choses biens que de se laisser aller à ne penser qu'à sa pomme, plus je vieillis, plus j'ai hâte que ça se termine.

C'est super utopiste et c'est même sans doute de l'orgueil mal placé mais je suis certaine que si chaque personne pensait que ses actions et sa vie sont importantes, le monde ne serait pas tel qu'il est aujourd'hui.

Comme le fil a été déplacé, je tiens à préciser que je ne suis pas autiste mais parent d'un garçon autiste.

[Rudy]

@Cathy: Je comprends mieux pourquoi tu différencies ta propre mort de celles des autres. J'ai tendance à les confondre et n'en faire qu'une seule et unique chose. Je me suis rendue compte que la mort de mes proches peuvent drastiquement me toucher. Mais, j'en suis venue à me confronter à cette vérité, qui est que ma propre mort pourrait leur laisser une souffrance à eux aussi. Je me suis rendue compte qu'ils avaient autant peur pour moi que je n'avais peur pour eux.

Parce que ça n'est pas la mort pour moi qui est une épreuve mais bien la vie.

Je te rejoins là dessus.

Tu as le choix entre profiter de cette existence pour faire des choses utiles et tenter, même de façon minuscule, d'apporter de belles images à toi comme aux autres.

Je crois que je suis davantage partisane de celle ci.

C'est super utopiste et c'est même sans doute de l'orgueil mal placé mais je suis certaine que si chaque personne pensait que ses actions et sa vie sont importantes, le monde ne serait pas tel qu'il est aujourd'hui.

A cela je te rejoins aussi.

"Peu importe que ce que vous fassiez soit insignifiant. Faites le aussi bien que possible. [...] Quoi que vous fassiez ce sera insignifiant mais il est très important que vous le fassiez, parce que personne d’autre ne le fera".

J'ai bien d'autres questions à te poser mais elles me semblent trop personnelles pour être abordées, ce serait peut-être de la curiosité mal placée.
En tout cas, merci pour ton apport (et c'est bien pour ça que je voulais ouvrir la question à tout le monde), ta vision de la mort est très apaisante.

[Cathy]

J'ai bien d'autres questions à te poser mais elles me semblent trop personnelles pour être abordées, ce serait peut-être de la curiosité mal placée.

Je ne crois pas avoir encore archivé mon fil de présentation. Pour éviter le HS tu peux m'y poser tes questions.
Pour moi la curiosité n'est jamais mal placé, l'interlocuteur choisis de répondre ou pas, c'est encore et toujours une question de choix personnels.

J'ai un soucis avec les tabous. Je comprends la pudeur ben sûr mais je suis vraiment fan des endroits où on peut se payer le luxe de communiquer sans la peur du jugement de l'autre.

[evolution650HBn°2]

ah ben la prochaine fois je prendrais moins de "gants" lol

[freeshost]

Il ne reste que quelques minutes à ma vie, tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis, mon père est mort hier au milieu du désert ; je suis le dernier humain sur la Terre" Cowboys fringuants

J'adore cette chanson

Elle s'ra longue, l'expédition, avant qu'il ne reste plus rien, sinon des étoiles filantes.

Ne cédons pas aux nihilismes, ne craignons pas le néant de Sartre.

[L'espion du coin]

A chaque fois que je constate qu'il y a "quelqu'un de moins dans mon entourage... " (s'entend au sens large... !)
je m'dis: QUI sera le prochain... ?
^^
Je me pose 1.000 questions à ce sujet... !
L'idée des "Athées" qu'il n'y ait RIEN après cette vie... (et, hypothétiquement RIEN eu avant non-plus... !^^) me châgrine...

L'idée des Bouddhistes selon lesquels notre pathologie serait un "mauvais Kârmâ" dû à nos "fautes commises durant une vie antérieure" me culpabilise et donc me châgrine...

(Je rejoins cet "Athée" qui disait: Oh, tu sais... : "Athée" est un grand mot... !^^)

C'est toujours (y compris chez les "Athées"... !) le prosélytisme qui me gêne...

En attendant, j'expérimente, donc je fais des conneries... et j'espère assurer à la fin...
(J'espère que s'il y a des questions qu'on se posera encore en arrivant là où on arrive, et je n'sais pas: peut-être que tout dépend de ce en quoi on croit... j'espère qu'on aura les réponses à tout ça... !^^)

Oui, les Aspis pensent à la Mort (en tout cas, moi j'y pense... !^^)

A quoi je ressemblerai... sur mon lit de Mort, dans mon cercueil, sur le champ de bataille... ?

Comment, de quoi et avec qui... je mourrai... ?

Y aura-t-il des révélations déjà avant... : si oui, lesquelles... ?
^^
(Ah ! Merde... : j'ai loupé l'coche, en fait... ? ^^)

Bref, si vraiment je m'y mets, les questions pleuvront... !


Pour les autres autistes, ils sont très conscients...
Donc je n'sais pas mais disons que mon petit doigt me dit que OUI... !
^^

[evolution650HBn°2]

Réponse à Rudy :

Comment vous la percevez? Je ne comprends pas la question.
Qu'est-ce que la mort pour vous? La fin de la (cette ?) vie.
Qu'est-ce qu'elle signifie? Je ne comprends pas la question.
Vous fait-elle peur? La mort non, mais mourir un peu oui, comme tout le monde je suppose.
Qu'est-ce qui vous fait le plus peur là dedans? La peur de mourir brûlée vive.
Est-ce que vous croyez à "l'après"? Ni oui ni non, je n'en sais rien.
Comment l'appréhender vous? Je ne comprends pas la question.
Comment faites vous pour l'outre passer? Non plus. :s

[misty]

Dans ma culture la mort est toujours présente et peut arriver à tout moment. Tu n'as pas demandé à être là mais tu y es.

Ca résume assez bien ma vision de la chose. Il y a un proverbe que j'ai découvert très jeune et qui m'a toujours suivie, c'est "de la mort ou du lendemain, on ne sait jamais lequel viendra en premier"...

Le but du jeu est de remplir une sorte de cahier d'images dans ta tête afin de partir le plus en paix possible.

Tu as le choix entre profiter de cette existence pour faire des choses utiles et tenter, même de façon minuscule, d'apporter de belles images à toi comme aux autres.
Ou, choisir d'en profiter un maximum sans te préoccuper d'autre chose que de toi et considérer que tes actions ne changeront pas la face du monde donc pourquoi s'embêter.

Je ressens ça très très fort aussi.

A part ça Rudy, je trouve tes questions vraiment intéressantes, mais je n'arrive à répondre à aucune... Je ne sais pas du tout ce que je ressens par rapport à la mort, si ce n'est parfois la peur de perdre ceux que j'aime (je trouve ça très égoïste mais bon )