Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Autiste ou surdoué ?
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Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par Autiste ou surdoué ? »

Je viens de découvrir "la petite casserole d'Anatole". Je suppose que ce livre/film d'animation est connu par "les parents de" ou "les personnes" souffrant de troubles autistiques.
Je viens de le découvrir, et, bien que l'on puisse le trouver un peu simpliste ou ayant "de grosses ficelles", le critiquer sur divers points, j'avoue qu'il m'a ému.
Pour ceux qui ne connaissent pas (comme moi jusqu'à peu) :
http://cinema.arte.tv/fr/article/la-pet ... -montchaud

J'ai commencé par me dire que la fin était un peu facile : on cache sa casserole et les autres nous voient normaux, admirent même celles de nos différences qui deviennent des talents !
Peut-être à un certain point ?...
J'ai pensé alors à ma propre casserole…

J'ai 60 ans de casserole derrière moi.
Mais je ne le savais pas.
Jeune, j'ai passé beaucoup de temps caché sous ma casserole. Malheureusement, personne n'est jamais venu frapper discrètement, et siffler une musique rassurante.
Les gens, plutôt, la soulevaient et me tendaient la main. J'ai compris que c'est comme cela que l'on doit faire chez eux : un isolé, perdu, on lui tend la main en souriant… sauf que moi ça me faisait peur, c'était une agression. Je m'accrochais au bord de ma casserole pour la refermer, je tournais le dos et me roulais en boule dans un petit coin…
Les autres ? Ils ne voyaient pas, faisaient un détour, ça me convenait.
Et les plus mauvais donnaient un coup de pied à cette casserole parce qu'ils savaient qu'il y avait quelqu'un dessous. Mais ça me faisait encore moins mal que ceux qui voulaient m'aider à sortir !
Puis j'ai grandi.
Je dis "grandi" car je n'ai jamais été un enfant, un ado, un adulte autre que dans mon physique. J'ai toujours été le même : moi.
Ma casserole, j'ai fait beaucoup d'efforts pour la cacher et pour tenter de ressembler aux autres. Et j'ai fini par me faire une vie qui ressemblait à celle des autres.
Elle est cachée dans son petit sac que je porte en bandoulière, comme Anatole.
Sauf que…
ce n'est pas si simple…
Déjà petit quand j'essayais d'être normal avec les autres, je ne savais pas comment les regarder et cela m'a valu bien des soucis… Petit à petit, je n'ai plus regardé dans les yeux que les bébés : avec eux tout est clair, il n'y a pas de tricherie, d'essai de domination, de sous-entendu… j'en ai même fait mon métier !...
Presque à chaque fois que je sors de mon abri, quand j'essai de vivre au milieu des autres, il y a un moment où la casserole fait "clong !"… C'est gênant…
J'en suis devenu très anxieux quand je ne suis plus à l'abri.
J'essaie de faire semblant de rien, mais c'est fatiguant.
Parfois j'ai envie de pleurer quand je dois aller à une fête !...

Excusez-moi, je pleure en écrivant, on peut s'auto émotionner ! :
Cet après midi, il y a une fête de voisinage dans le quartier. Personne ne comprendrais que ma femme y aille seule, et elle aurait aussi de la peine : je suis OBLIGÉ d'y aller !
Je vais donc la suivre. Je vais dire bonjour derrière elle. Je vais sourire, derrière elle. Je vais faire mine d'être "content de vous voir" : derrière elle ! Je vais être tout petit caché sous ma casserole invisible…: et caché derrière elle !
Elle s'arrêtera parfois pour parler à des gens…
Moi, je ne sais pas le faire… : J'essaie parfois d'amorcer des conversations, je parle de la pluie ou du beau temps, et puis ? Je parle toujours de ma famille, ou de moi. Au bout d'un moment d'autres arrivent, nous coupent la conversation et parlent d'autres choses entre eux.
Je pense même que ça les arrangent de changer d'interlocuteur.
Alors j'erre un peu et reviens près de ma femme.
Est-ce que je peux dire à la moitié des gens que je ne reconnais pas leur visage ?
et à l'autre que je ne me souviens pas de leurs caractéristiques familiales ?
Je crois que non ! Ce serait comme de brandir ma casserole, ils se sentiraient peut être agressés, ne me croiraient pas.
Mon dieu, quelle anxiété. Plus que quatre heures…
Je finirai en restant assis près de ma compagne et attendrai la fin de la "fête" au milieu de tous ces gens qui parlent de tout et finalement de rien, en entrecroisant les conversations, en se coupant la parole, en étant dans un jeu inconscient de dominés/dominants, une hiérarchisation sociale inconsciente.
Juste que ça ne m'intéresse pas d'y participer. Juste que c'est trop bruyant pour pouvoir parler vraiment.
Je ferais comme Hipollène dans "l'arbre sans fin" (j'adore les livres de Claude Ponti), je deviendrais… Statue ?... Pierre ?... Larme ?... Marionnette ?...
Ça, c'est beau pour la poésie.
Je n'en sais rien. Je crois que je ne deviens rien.
Je deviens juste l'attente du temps qui passe.
Ce n'est pas désagréable, ce moment là. Les gens ne s'occupent plus de moi.
Puis vient le moment de dire au revoir à tout le monde : serrer des mains, faire des bises à des vieilles dames… (En fait je n'ai jamais compris comment il fallait faire. Finalement, je frôle ma joue à celle de l'autre, tout en envoyant un baiser dans l'air devant moi. J'ai l'impression que ça va, mais je me demande si c'est la bonne méthode car ça n'a aucun sens)
Quand on rentre ma femme est contente d'avoir vue du monde…
Moi je suis fatigué, mais soulagé d'avoir passé ce moment comme tant d'autres : épreuves difficiles et inutiles.
Toujours ramer pour paraître normal au milieu, mais finalement être tout juste accepté. Soixante ans que ça dure (disons 55 !...)


Excusez-moi, cette "fête" me prend toute ma tête !...
Je reviens à ma casserole… je disais :
Presque à chaque fois que je sors de mon abri, quand j'essai de vivre au milieu des autres, il y a toujours un moment ou casserole fait "clong !"… C'est gênant…
Alors j'ai décidé de me faire diagnostiquer… Pour savoir.
Si on me dit : "tu as une casserole, elle s'appelle Asperger, il y en a plein d'autres qui la trainent aussi", cela me rassurera.
Je me suis dit que je m'en servirai pour me justifier. Je ne la cacherai plus, elle ne fera plus "clong !" dans mon dos !
Je la brandirai, j'imagine que je dirais aux gens "Si je ne vous dis pas bonjour, ce n'est pas que je vous ignore, c'est juste que je suis autiste Asperger et que je ne reconnais pas les visages".


Je m'imagine, demandant à des collègues de stage de venir me chercher quand j'aurais payé mon plateau repas parce que j'ai le syndrome d'Asperger et que j'ai peur de passer devant leur table sans les reconnaître (ça m'est trop arrivé, pour l'instant, je préfère si possible prendre ma voiture et aller manger tout seul prétextant une course à faire. Sans parler des autres problèmes que posent le fait de participer à des formations professionnelles avec des gens "normaux").
En tous cas, ce serait pratique, et peut-être que les gens seraient heureux d'aider un collègue souffrant d'un trouble défini.
Faut-il cacher sa casserole ou la montrer ?
Quelques uns ont-ils essayés ? Est-ce la bonne méthode ou est-ce que cela peut produire des effets inverses de rejet ?


J'ai été très bavard, je me suis laissé aller, j'espère ne pas être hors sujet.
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Tugdual
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par Tugdual »

Je me permets de mettre ce lien :

TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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jutana
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par jutana »

je ne peux répondre à ton questionnement :innocent: ... mais merci pour le lien, cette petite vidéo est "jolie" :D
Spoiler :  : 
.... croisement avec le message de Tugdual :innocent:
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Lilas
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par Lilas »

Difficile de te répondre : c'est une question complexe, qui se repose à chaque nouvelle situation.

J'ai brandi ma casserole il y a peu de temps pour me défendre face à des remarques déplaisantes qui me visaient, et les critiques se sont transformées en excuses.
Mais est-ce que j'ai bien fait, je ne sais pas, car une fois sortie, il n'est plus possible de la ranger à nouveau, et il faut être prêt à accepter cette situation.

D'après ce que tu décris, c'est la prosopagnosie qui semble t'handicaper le plus.
Tu peux, je pense, déjà brandir cette casserole là, qui est moins stigmatisante que celle d'autisme.
Lilas - TSA (AHN - Centre Expert - 2015)

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Daredevil
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par Daredevil »

Autiste ou surdoué ? a écrit :Je m'imagine, demandant à des collègues de stage de venir me chercher quand j'aurais payé mon plateau repas parce que j'ai le syndrome d'Asperger et que j'ai peur de passer devant leur table sans les reconnaître (ça m'est trop arrivé, pour l'instant, je préfère si possible prendre ma voiture et aller manger tout seul prétextant une course à faire. Sans parler des autres problèmes que posent le fait de participer à des formations professionnelles avec des gens "normaux").
En tous cas, ce serait pratique, et peut-être que les gens seraient heureux d'aider un collègue souffrant d'un trouble défini.
Faut-il cacher sa casserole ou la montrer ?
Quelques uns ont-ils essayés ? Est-ce la bonne méthode ou est-ce que cela peut produire des effets inverses de rejet ?
J'ai toujours cherché à être invisible , à me fondre dans la masse. Je n'aimerai pas qu'une étiquette aspie
m'empeche de continuer mes effortts, me coupe de certaines occasions où selon mon état je pourrais surmonter mes difficultés, me fasse dépendre de certains collègues de bonne volonté.
Une astuce que j'ai utilisé assez longtemps "Faites moi signe quand je passe avec mon plateau"
Ou je temporise en cherchant de la sauce, ou on prédéfinit ensemble l'espace (au fond de la salle par exemple ) où le premier collègue s'installera pour limiter la recherche.
Quant au ridicule de s'asseoir à une autre table, ça arrive souvent. "C'est un original" je suis toujours vivant ("le ridicule ne tue pas ")
En plus je porte des lunettes donc ça ne semble pas anormal.
Pour demander de l'aide, je pense qu'il n'y a pas besoin de montrer la casserole. Mais simplement d'expliquer ses difficultés. J'ai le même problème de reconnaissance des gens. Ça me orend un certain temps d'enregistrer le profil visuel de chacun.
Je dis ca aujourd'hui mais plus jeune je préfèrais manger un sandwich en marchant.

Dès fois je pense que l'effet peut être inverses (je ne parle pas de l'employeur mais des collègues ou camarade de stage) si les gens se sentent obligés par un statut. :?
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freeshost
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par freeshost »

À l'école, Anatole chante peut-être comme une casserole, mais a de la misère à exprimer son talent latent. Quand celui-ci sortira patent, épatant il sera, huit heures tapantes.

Est-ce si mal d'être pot-de-colle ? Est-ce si pire que de faire le mariole sous la coupole ? Farandoles, auréoles, oboles, que de folles fariboles !

Alors... sortir la casserole du placard ? Choix cornélien quand on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. Il va falloir mettre la main à la pâte, en craignant la fin des haricots. Tactique de la carotte ? Mais si les carottes sont cuites ? Tactique du bâton ? Il risque bien de brûler lui aussi.

Peut-être seras-tu soutenu, et il vaudra la peine de "m'accrocher ce soutien ténu que rien n'atténue. Peut-être trouveras-tu une aimable cafetière.
Peut-être seras-tu rudoyé, broyé, noyé, hors de ton foyer. Et ce, malgré tous les plaidoyers. On te fera louvoyer, larmoyer, puis ployer, sans que nul autre ne daigne s'apitoyer ou te choyer.

Mais vaut-il l'heure de laisser son cœur guider par la peur ? Si tu brûles d'envie, n'attends pas que le placard brûle. Même s'il n'est pas facile d'assaisonner le tout sans jeter de l'huile sur le feu - une casserole cramée, voilà qui noircirait le tableau ou qui sortirait des lisses normes ! On ne chasse pourtant pas les mouches avec du vinaigre.

Peut-être bien qu'Anatole est le seul dans sa catégorie. Maudit chanceux ! À lui de trouver le bon moment pour sortir du placard, et de trouver la bonne sortie du placard.

Pour les fêtes, tu n'es pas obligé de jouer les trouble-fêtes, surtout si "ça va être ta fête". Il n'y a pas que les personnes qui autistes qui sont fatiguées par les interactions sociales du genre, ben bruyantes. Il y a aussi les personnes avec la sclérose en plaque, les personnes avec prosopagnosie, les personnes avec amusie, etc. Il n'y a donc pas à culpabiliser de décliner une invitation. Il y a des hauts et des bas. On ne peut pas être tous les jours en forme pour jouer du haut-bois. Nous ne sommes pas des machines. Repos ! Et sus à l'obsession de la maximisation de la productivité, y compris de la productivité sociale ! Repos !

Te souvenir des données et des relations des personnes ? Rien ne t'y oblige. Tu peux y aller en partie, si le cœur t'en dit tant. Ou te faire des listes, des arbres généalogiques, etc. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

Nager en terres connues, c'est agréable et rassurant, mais tout le monde nous connaît. Nager en terres inconnues, ça peut faire peur, mais personne ne nous connaît donc ne nous achale. Alors, peut-être pouvons-nous nager d'une île à l'autre, juste le temps de passer du statut d'inconnu au statut de célébrité (dans l'île, tout le monde se connaît). Mais nager est fatigant, pas facile de nager entre deux eaux. On ne sait jamais quel courant peut nous entraîner je-ne-sais-où. La casserole risque de prendre l'eau dans ce tourbillon des interactions sociales, alors qu'elle serait au chaud, dans son placard ou sur la plaque, ou à côté de la plaque.

Bon, que vais-je mettre dans ma casserole ? Quinoa, carottes, fenouil, poireaux et choux ? Je vais me soigner aux petits oignons. :P
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par Autiste ou surdoué ? »

Merci freeshost,
on se rencontre décidément sur tous mes post... Merci pour ta longue réponse en prose sonnante, roulante et joueuse. Bel exercice, liens sympas...
Bon, mais sans vouloir t'offenser, on a chacun des chansons qui nous touchent et qu'on voudrait partager, des beaux textes, qui nous touchent plus ou moins les uns les autres, sur la différence, l'exclusion, la recherche d'absolu et que sais-je encore, il y en a des cartons... Il y a même un chanteur suisse dont certains textes m'accompagnent dans ma vie depuis des années.
Des conseils, sous forme de métaphores, ça à l'avantage de rester assez flou... je n'ai pas tout compris, à moins que le flou ne soit voulu, auquel cas j'aurais tort de tenter la mise au point.
Cela ne change pas le problème que dans moins de deux heures, je dois être à cette p**** de réunion festive.
Non, je ne peux pas la décliner. Cela m'arrive parfois, mais je ne suis pas seul, mon épouse supporte ce qu'elle peut mais est à la limite de ce qu'elle peut supporter d'indifférence sociale de ma part.
Si je voulais aller jusqu'au bout de mes aspirations, maintenant que je suis en retraite, je quitterais tout et irais vivre en voyage permanent pour faire des rencontres intéressantes mais sans suites, avec des périodes en ermite.
Mais je ne suis pas sûr que j'y serais vraiment heureux non plus et ne veux pas peiner mon épouse ni déstabiliser mes enfants.
Nager en terres connues, c'est agréable et rassurant, mais tout le monde nous connaît. Nager en terres inconnues, ça peut faire peur, mais personne ne nous connaît donc ne nous achale. Alors, peut-être pouvons-nous nager d'une île à l'autre, juste le temps de passer du statut d'inconnu au statut de célébrité (dans l'île, tout le monde se connaît). Mais nager est fatigant, pas facile de nager entre deux eaux. On ne sait jamais quel courant peut nous entraîner je-ne-sais-où. La casserole risque de prendre l'eau dans ce tourbillon des interactions sociales, alors qu'elle serait au chaud, dans son placard ou sur la plaque, ou à côté de la plaque
.
Que veux-tu dire ? Je ne comprends rien qui puisse m'aider et soit constructif dans cette métaphore. Personnellement, j'ai l'impression que je nage depuis que je suis né, toujours entre des îles habitées, et que, lorsqu’une me semble peuplée d'habitants avec lesquels je pourrais m'entendre, je ne crée pas de lien et m'éloigne doucement. Je préfère décidément les îles désertes.
Je vais essayer l'île asperger en espérant ne pas y être un étranger. Je crois que c'est une île où chacun peut-être soi sans qu'on lui demande de ressembler aux autres...

Merci pour ta collaboration.
Je te conseille Quinoa/carottes, c'est super (avec une pointe de beurre frais de bretagne !... (quand même)
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par Autiste ou surdoué ? »

Ma femme vient de rentrer, c'est l'heure d'y aller.
Le temps passé sur ce forum me rends un peu plus philosophe. Je vais attendre que ça se passe :hotcry: : :naugty:
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par Daredevil »

Bon courage, dans ce genre de réunion, j'ai toujours l'air décalé donc je me fais discret.
Je pars du principe de ne pas gâcher la fête donc je minimise ma participation au "spectateur à l'écoute, un peu limité mais de bonne composition", Déjà le fait d'être présent physiquement, bravo :)
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par Liya »

Lilas a écrit : D'après ce que tu décris, c'est la prosopagnosie qui semble t'handicaper le plus.
Tu peux, je pense, déjà brandir cette casserole là, qui est moins stigmatisante que celle d'autisme.
Je rejoins Lilas sur ce point. J'ai rencontré il y a 2 ans un éleveur lors d'une fête, qui nous a dit directement qu'il ne reconnaissait pas les visages, et en quelques mots simples a décrit son problème (je ne connaissais pas la prosopagnosie avant ça) et surtout la conduite à tenir, c'est à dire se présenter avant de lui parler.
J'ai trouvé ça très bien: les choses sont claires, je sais dorénavant que si je le vois je dois lui dire qui je suis et où on s'est déjà vus.
Personne ne sera mal à l'aise à cause d'un quiproquo ou autre.

Pour l'autisme, je ne sais pas s'il faut le dire, je pense qu'il faut décider en fonction de l'interlocuteur.

Au travail, de façon systématique depuis l'an dernier, quand j'ai un nouveau stagiaire qui arrive et que je dois encadrer (j'aime former des gens), je lui signale que j'ai un fonctionnement légèrementdifférent, sans rentrer dans le détail. J'indique quelques trucs et astuces pour que ça se passe bien au quotidien. Finalement tout le monde y trouve son compte. :)
"Neuro-atypique en attente de définition"
Dyspraxique - QI très hétérogène - Diag SA en libéral (à approfondir / confirmer)
Ma présentation ici
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par freeshost »

Autiste ou surdoué ? a écrit :Il y a même un chanteur suisse dont certains textes m'accompagnent dans ma vie depuis des années.
Lequel ? Marc Aymon ? Bastian Baker ? Stefan Eicher ? Polo Hofer ? Mani Matter ? ... :mrgreen:

Flou artistique ? Ben, ce serait moins flou si tu connaissais les diverses expressions françaises. Si tu as des questions sur les expressions françaises et les jeux de mots, viens jouer sur les maux ici. :P
Autiste ou surdoué ? a écrit :Cela m'arrive parfois
C'est déjà mieux que jamais. Puis comme dit Raymond Devos, trois fois rien, c'est déjà plus qu'un rien.
Autiste ou surdoué ? a écrit :mon épouse supporte ce qu'elle peut mais est à la limite de ce qu'elle peut supporter d'indifférence sociale de ma part.
Elle ne peut pas aller sans toi à une rencontre ?
Autiste ou surdoué ? a écrit :je quitterais tout et irais vivre en voyage permanent pour faire des rencontres intéressantes mais sans suites, avec des périodes en ermite.
Il n'est jamais trop tard pour voyager comme Josef Schovanec. Bon, c'est plus facile quand on est célibataire et sans enfant. :lol:

Dans ma métaphore en nage, je disais simplement que... nul n'est prophète en son pays. :lol:

En fait, quand tu découvres une nouvelle terre. C'est sympathique. Tu es le nouveau, l'inconnu, le survenant. On t'accueille à bras ouvert, tu découvres de nouvelles choses, de nouvelles personnes, de nouvelles cultures.

Puis, à force d'y rester, tu t'habitues aux personnes, et c'est réciproque. Tu peux les solliciter plus, elles aussi risquent de te solliciter plus. Mais toujours plus d'interactions sociales, ce n'est pas notre rêve. Alors, on quitte l'île, et on va découvrir de nouvelles contrées. Et ainsi de suite.


Modération (Tugdual) : Corrections de balises.
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par Autiste ou surdoué ? »

Pour Freeshost : Une chanson de mon chanteur Helvète préféré :
Spoiler :  : 
Il est venu par la montagne
Un homme seul et fatigué
Avec des souliers de campagne
Et tout usés
Jeanne se tenait sur la porte
Il ne se passe rien jamais
Les jours, les jours, le soir apporte
Un peu de frais
Et l'homme a ralenti le pas
Elle a souri, l'a salué
Ses premiers mots elle ne les a
Pas oubliés

Je cherche le bonheur
Au milieu de ma nuit
Je serai voyageur
Jusqu'au bout de ma vie
Jusqu'au bout de ma vie

Il est venu dans le village
Perdu là-haut et loin de tout
Un homme seul et d'un autre âge
Au regard doux
Jeanne attendait comme on attend
Quand on sait que rien ne viendra
Passent l'hiver et le printemps
Passent les mois
A sa table elle l'a fait asseoir
Ils ont mangé, l'homme parlait
Les mots coulaient comme le soir
Jeanne écoutait

Je cherche le bonheur
Au milieu de ma nuit
Je serai voyageur
Jusqu'au bout de ma vie
Jusqu'au bout de ma vie

Est reparti par le chemin
Cet homme seul et fatigué
Et tous ont vu, le lendemain
Jeanne pleurait
Elle a rangé le lit, les verres
Attendu toute la journée
Et puis des semaines entières
Sans espérer
Il n'avait rien laissé de lui
Que la trace de ses souliers
Et puis ces quelques mots écrits
Sur un papier

Je cherche le bonheur
Au milieu de ma nuit
Je serai voyageur
Jusqu'au bout de ma vie
Jusqu'au bout de ma vie
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par freeshost »

Ce serais-tu pas Michel Bühler ?

M'a cheker ça. Chus rendu à connaître plus de musique québécoise que de musique suisse, plus de musique suisse-allemand que suisse-romande. Coudonc !
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par Autiste ou surdoué ? »

Alors là, t'es fort.
C'est bin correc... (tabarnak !...)
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Re: Je traîne une casserole : le dire ou pas ?

Message par freeshost »

L'internet est une caverne d'Ali Baba. On y trouve presque de tout. :mrgreen:
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