Ce n'est pas un film, filmé
du point de vue de la personne autiste, mais pour autant on a vraiment accès à son univers singulier. D'une part car les personnages sont comme filmés "à égalité", sans insister lourdement sur tel ou tel. Mais aussi sans doute, par le fait que
Alex et
Linda s'apprivoisent mutuellement, ce qui permet d'avoir accès à un regard sensible plutôt qu'inquisiteur. Alex est déstabilisé par cette rencontre et par toutes les particularités de Linda, et le film ne fait pas l'impasse sur ça, mais nous montre
son chemin d'acceptation des spécificités de Linda. De même que Linda l'accepte lui, chez elle, malgré ses fonctionnements normés, et en posant ses limites.
Les remarques clichés sur l'autisme sont le fait de personnages secondaires, traités comme tels, et qui sont même parfois
confrontés, comme dans la scène de la danse (dont
parle @Titiana), où la mère de Linda engeule la voisine qui se permet de dire à Linda que ce n'est pas ainsi qu'on doit se comporter après avoir perdu sa fille.
Et pour une fois on a un film évoquant l'autisme,
réaliste (au sens qui pourrait exister, et n'est pas comme d'hab' sur-sur-sur-exagéré par hollywood), où la violence —montrée ou évoquée— est une violence plausible, justifiée par la narration, et traitée sans complaisance.
Perso j'ai nottament aimé cette phrase de la fin du film. Quand Alex vient dire au revoir à Linda, il lui dit : «
J'ai été enchanté de vous connaître. Vous êtes la seule personne que j'aie rencontrée... devant qui je n'ai pas eu à m'expliquer, à me justifier.».
La liberté de Linda, d'être qui elle est et de faire ce qu'elle a besoin de faire…
autorise les autres à être et faire à leur tour.