Voilà, comme je vous l'avais annoncé plus tôt, je vous propose la lecture d'un conte que j'ai écrit.
Si d'autres personnes veulent utiliser ce topic pour poster leur propre conte, pas de problèmes!
LE GARDIEN DE L'HORLOGE ET LA CITE DE JAMILLINEY
En ce temps-là, Vit-Hed était le gardien de l'horloge de la ville de Flora, au pays des Rondins.
L'horloge était le bâtiment le plus haut de la ville. Vit-Hed aimait son travail, qui consistait à rester en haut de l'horloge pour la garder tous les jours de la semaine rondine, à part le Lunos et le Solaillas, où les trois grands oiseaux se chargeaient de veiller sur elle. La nuit, il dormait dans son petit chez-lui, au sommet de la Tour de l'Horloge, tandis que les oiseaux de nuit veillaient. Tous les début de l'année, c'était lui qui faisait repartir les aiguilles dans leur course folle sur le cadran. Mais Vit-Hed n'était pas le seul à s'intéresser à ce travail. Depuis plusieurs mois, il recevait la visite de la petite Espérine.
Espérine était absolument subjuguée par la beauté d'un tel travail. Elle aimait grimper les escaliers raides jusqu'au sommet de l'horloge. Elle discutait déjà avec les oiseaux : Mibec, Jourda et Sommé ; et se promettait qu'un jour elle serait la nouvelle gardienne de l'horloge. Vit-Hed aimait beaucoup la petite fille. La présence de ses rires et de son enthousiasme lui faisait beaucoup bien là-haut. Il est vrai qu'il était un peu solitaire. Vit-Hed encourageait Espérine et lui apprenait déjà certaines subtilités du métier. Un jour, elle serait gardienne de l'horloge...
Un jour, Espérine disparut, et nul, dans toute Flora, ne savait où elle était passée. On savait seulement qu'elle avait été aperçue pour la dernière fois aux environs de la grande ville de Stébaffa. Quand Vit-Hed appris la nouvelle, il commença à déprimer; Plus que jamais, il se sentait seul et inutile. En bas, on finit par abandonner les recherches et seuls les parents de la petite fille couraient encore les villes à la recherche de quelqu'un qui aurait aperçu l'enfant chère à leur cœur.
Le gardien de l'horloge prit alors la décision de partir à la recherche d'Espérine. Il laissa la garde de l'horloge à son frère Vit-Fer et, avant de partir, il se rendit chez le vieux Sabrohm. Le vieux Sabrohm vivait dans un chemin creux. Sa maison était creusée dans une paroi. Elle était petite et en désordre. Cela faisait longtemps qu'une chose terrible était arrivée, dressant un mur de colère inébranlable entre le vieillard et Vit-Hed. Vit-Hed voulait retrouver la paix avec cet homme avant de partir. Il passa donc les barrières et les menaces, mais soudain le sol s'effondra devant lui et il vit au loin Sabrohm courir et tirer des coups de feu en l'air, au-dessus de lui, en lui hurlant de s'en aller. Le temps du pardon n'était pas encore venu et, la mort dans l'âme, le gardien repris sa route.
Il arriva à Stébaffa trois jours plus tard. Il y avait dans cette ville, cent fois plus grande que Flora, un bar appelé « Le Breuvage ». Sa réputation était des plus particulières : on racontait que chaque soir une personne y disparaissait. Cette légende sembla à Vit-Hed faire écho à la disparition de sa petite gardienne, même si rien ne garantissait que ce lieu ait vraiment un lien avec l'évènement. Il se renseigna, et certaines personnes vivant près du bar et ayant bonne mémoire, admirent avoir bel et bien aperçu une fillette seule dans les environs, la nuit où Espérine avait disparu. Pour en avoir le cœur net, Vit-Hed décida de vérifier une bonne fois pour toutes, si la réputation du bar « Le Breuvage » correspondait à la réalité.
Le coin des contes d'Ole Ferme l'Oeil
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Le coin des contes d'Ole Ferme l'Oeil
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"Pourquoi lorsqu'ils disent d'un adulte qu'il a une "âme d'enfant", on l'enferme? Alors que les enfants ont le droit de courir librement dans les rues!"
"Garfield" Jim Davis trad.Jeannine Daubannay
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Re: Le coin des contes d'Ole Ferme l'Oeil
(suite du conte)
En entrant, il fut étonné de voir que malgré sa mauvaise réputation, « Le Breuvage » attirait beaucoup de monde. N’avaient-ils pas peur de disparaître à leur tour ? Il est vrai que certaines personnes qui allaient à ce bar depuis des années, pour en repartir le plus tard possible, étaient toujours là, et n’avaient jamais rien remarqué de bizarre. Il faut dire que Stébaffa était tellement grande, que les disparitions pouvaient en effet presque passer inaperçues. Vit-Hed s’installa à une petite table, avec une seule chaise. Il avait réussi à en trouver une qui lui permette d’avoir une vue d’ensemble sur la très grande salle. Il commanda un verre de Likora, pour ne pas trop attirer l’attention, mais, méfiant, il préféra ne pas y toucher. Le gardien observa les gens autour de lui : un ivrogne se vautrait sur une table en sapin, en hurlant les paroles d’une vieille chanson paillarde, en se versant de haut du liquide dans le gosier ; un jeune couple se susurrait des paroles d’amour, en jouant à « qui sera saoul en premier » ; un vieillard pleurait au-dessus de sa chope de bière, sans faire un geste pour la saisir. Vit-Hed se demanda quel malheur avait bien pu le mettre dans un tel état. Il surveillait la salle, mais aussi les allées et venues aux toilettes. Le temps passa et, petit à petit, la salle se vida. En comptant les secondes, Vit-Hed repensa à sa vieille horloge : que devenait-elle ? Bientôt, il n’y avait plus que deux personnes dans la salle : l’ivrogne et un autre homme, tandis que quatre personnes devaient encore être aux toilettes. Vit-Hed vit soudain le poivrot en sortir, alors qu’il ne l’avait pas vu y entrer ! Ce dernier sorti du bar. L’autre homme n’était déjà plus là.
Le gardien se réveilla soudain. Il était dans le noir, mais il sentait la table sous ses mains. Il ne s’était pas rendu compte qu’il s’était endormi. Mais maintenant, il était seul dans le bar. Ce soir, le disparu c’était sûrement lui ! Vit-Hed avança avec précautions, bientôt ses mains rencontrèrent le mur. En tâtonnant, il chercha la porte, mais il eut beau faire plusieurs passages, il ne la trouva pas. Il y avait dans la salle un escalier qui montait à l’étage. Il décida de l’emprunter lorsqu’il fut en haut, il déboucha sur un couloir, juste éclairé par la pâle lumière de la lune, qui perçait par une fenêtre au plafond. De nombreuses portes se trouvaient sur les côtés. Il se rendit à l’une des extrémités du couloir et tomba nez à nez… avec lui-même ! Enfin, il supposa que ce n’était qu’un grand miroir, mais il n’en discernait pas les bords. Il préféra s’éloigner. Il essaya ensuite l’une des portes, car elle était ouverte et parce qu’il avait cru entendre un cri derrière. Il entra dans une pièce : une porte sur un côté l’amena dans une autre pièce où étaient entreposés des vêtements d’enfant, certains posés sur une chaise. Une musique de boîte à musique venait d’on ne savait où, mais il n’y avait rien d’autre. Vit-Hed ressorti donc dans le couloir et se rendit à l’autre extrémité, à l’opposé du « miroir », mais en s’approchant de la porte du fond, entrouverte, il entendit des voix venant de la pièce qui se trouvait derrière. Il se cacha sur le côté et écouta. Deux hommes étaient assis à une petite table : l’un d’entre eux était l’ivrogne, ce fameux soûlard qui apparaissait et disparaissait, l’autre était le patron du bar, Monsieur Mo. Il parlait avec l’ivrogne qui apparemment s’appelait Houmpom. Ils parlaient d’un départ et d’un nouveau chargement. Un chargement de quoi ?
Soudain, le barman se tourna dans la direction de Vit-Hed. Houmpom fit de même.
- Allons, toi, viens ici, nous t’attendions ! »
Le gardien de l’horloge ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais il sortit de sa cachette et suivit les deux hommes. Ils descendirent un escalier, puis une échelle, puis une pente, et se retrouvèrent dans un gigantesque salle souterraine où attendait un très grand train
Au revoir les nouvelles recrues ! »
Sur cette phrase énigmatique, Mo et Houmpom laissèrent Vit-Hed et ses nouveaux compagnons de voyage qui l’entouraient, parmi lesquels ne figurait pas Espérine. Tous montèrent dans le train qui démarra, suivant une voie mystérieuse qui ressemblait à un tunnel, sur les bords duquel des murs d’eau circulaient en tous sens.
Durant le voyage, personne n'expliqua rien à Vit-Hed de la destination qui les attendait. Vit-Hed n'était d'ailleurs pas certain que qui que ce soit dans le véhicule n'en sache plus que lui-même à ce sujet. Le plus bavard, c'était le singe-perroquet de bord !
qu'est-ce que tu fais ici ? Wouuuaaaak ! Qu'est-ce que tu fais ici ? »
Mais sa conversation n'apportait guère d'information à Vit-Hed.
Petit emplumé ! Waaaak ! »
Finalement, un jour, le train arriva à une gare ; extérieure celle-la. La lumière du jour éblouit le gardien, mais il était heureux de la retrouver. On le fit descendre, ainsi que plusieurs autres passagers, mais pas tous cependant. Le train repartit.
(mon 910ème message)
En entrant, il fut étonné de voir que malgré sa mauvaise réputation, « Le Breuvage » attirait beaucoup de monde. N’avaient-ils pas peur de disparaître à leur tour ? Il est vrai que certaines personnes qui allaient à ce bar depuis des années, pour en repartir le plus tard possible, étaient toujours là, et n’avaient jamais rien remarqué de bizarre. Il faut dire que Stébaffa était tellement grande, que les disparitions pouvaient en effet presque passer inaperçues. Vit-Hed s’installa à une petite table, avec une seule chaise. Il avait réussi à en trouver une qui lui permette d’avoir une vue d’ensemble sur la très grande salle. Il commanda un verre de Likora, pour ne pas trop attirer l’attention, mais, méfiant, il préféra ne pas y toucher. Le gardien observa les gens autour de lui : un ivrogne se vautrait sur une table en sapin, en hurlant les paroles d’une vieille chanson paillarde, en se versant de haut du liquide dans le gosier ; un jeune couple se susurrait des paroles d’amour, en jouant à « qui sera saoul en premier » ; un vieillard pleurait au-dessus de sa chope de bière, sans faire un geste pour la saisir. Vit-Hed se demanda quel malheur avait bien pu le mettre dans un tel état. Il surveillait la salle, mais aussi les allées et venues aux toilettes. Le temps passa et, petit à petit, la salle se vida. En comptant les secondes, Vit-Hed repensa à sa vieille horloge : que devenait-elle ? Bientôt, il n’y avait plus que deux personnes dans la salle : l’ivrogne et un autre homme, tandis que quatre personnes devaient encore être aux toilettes. Vit-Hed vit soudain le poivrot en sortir, alors qu’il ne l’avait pas vu y entrer ! Ce dernier sorti du bar. L’autre homme n’était déjà plus là.
Le gardien se réveilla soudain. Il était dans le noir, mais il sentait la table sous ses mains. Il ne s’était pas rendu compte qu’il s’était endormi. Mais maintenant, il était seul dans le bar. Ce soir, le disparu c’était sûrement lui ! Vit-Hed avança avec précautions, bientôt ses mains rencontrèrent le mur. En tâtonnant, il chercha la porte, mais il eut beau faire plusieurs passages, il ne la trouva pas. Il y avait dans la salle un escalier qui montait à l’étage. Il décida de l’emprunter lorsqu’il fut en haut, il déboucha sur un couloir, juste éclairé par la pâle lumière de la lune, qui perçait par une fenêtre au plafond. De nombreuses portes se trouvaient sur les côtés. Il se rendit à l’une des extrémités du couloir et tomba nez à nez… avec lui-même ! Enfin, il supposa que ce n’était qu’un grand miroir, mais il n’en discernait pas les bords. Il préféra s’éloigner. Il essaya ensuite l’une des portes, car elle était ouverte et parce qu’il avait cru entendre un cri derrière. Il entra dans une pièce : une porte sur un côté l’amena dans une autre pièce où étaient entreposés des vêtements d’enfant, certains posés sur une chaise. Une musique de boîte à musique venait d’on ne savait où, mais il n’y avait rien d’autre. Vit-Hed ressorti donc dans le couloir et se rendit à l’autre extrémité, à l’opposé du « miroir », mais en s’approchant de la porte du fond, entrouverte, il entendit des voix venant de la pièce qui se trouvait derrière. Il se cacha sur le côté et écouta. Deux hommes étaient assis à une petite table : l’un d’entre eux était l’ivrogne, ce fameux soûlard qui apparaissait et disparaissait, l’autre était le patron du bar, Monsieur Mo. Il parlait avec l’ivrogne qui apparemment s’appelait Houmpom. Ils parlaient d’un départ et d’un nouveau chargement. Un chargement de quoi ?
Soudain, le barman se tourna dans la direction de Vit-Hed. Houmpom fit de même.
- Allons, toi, viens ici, nous t’attendions ! »
Le gardien de l’horloge ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais il sortit de sa cachette et suivit les deux hommes. Ils descendirent un escalier, puis une échelle, puis une pente, et se retrouvèrent dans un gigantesque salle souterraine où attendait un très grand train
Au revoir les nouvelles recrues ! »
Sur cette phrase énigmatique, Mo et Houmpom laissèrent Vit-Hed et ses nouveaux compagnons de voyage qui l’entouraient, parmi lesquels ne figurait pas Espérine. Tous montèrent dans le train qui démarra, suivant une voie mystérieuse qui ressemblait à un tunnel, sur les bords duquel des murs d’eau circulaient en tous sens.
Durant le voyage, personne n'expliqua rien à Vit-Hed de la destination qui les attendait. Vit-Hed n'était d'ailleurs pas certain que qui que ce soit dans le véhicule n'en sache plus que lui-même à ce sujet. Le plus bavard, c'était le singe-perroquet de bord !
qu'est-ce que tu fais ici ? Wouuuaaaak ! Qu'est-ce que tu fais ici ? »
Mais sa conversation n'apportait guère d'information à Vit-Hed.
Petit emplumé ! Waaaak ! »
Finalement, un jour, le train arriva à une gare ; extérieure celle-la. La lumière du jour éblouit le gardien, mais il était heureux de la retrouver. On le fit descendre, ainsi que plusieurs autres passagers, mais pas tous cependant. Le train repartit.
(mon 910ème message)
Rêvez, Vivez, Soyez!
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Re: Le coin des contes d'Ole Ferme l'Oeil
(suite du conte)
On amena Vit-Hed au Fort Guillaume, où il apprit quelle était la situation : tous les vingt ans, des indigènes Abidiens se glissaient dans le Fort et emportaient tous les enfants en dessous de sept ans. Les colons du Fort qui comptaient de nombreuses familles, avaient décider d'organiser une riposte : l'armée aller attaquer les Abidiens et Vit-Hed en ferait partie. La marche fut longue et harassante pour les nerfs. Quelques soldats disparurent mystérieusement en route. Enfin, l'armée atteint les murs Abidiens et attaqua violemment les indigènes, qui ripostèrent. Et un affreux carnage s'ensuivit, où des deux côtés, de nombreuses personnes tombèrent. Je ne le décrirai pas ici. Finalement, pour le gardien, tout devint noir.
Quand il se réveilla, il était enchaîné dans un cachot : il était prisonnier des Abidiens. Le cachot n'était pas vraiment trop sombre, ni trop petit, et les chaînes avaient été attachées de façon à le tenir fermement, sans trop lui serrer ou lui meurtrir les membres. Il ne faisait ici ni trop froid, ni trop chaud et une petite cascade coulait sur le côté. L'eau était délicieuse. Non, décidément, ces indigènes n'étaient pas des barbares !
Bientôt, Vit-Hed reçu des visites de Miyétée, l'un de ces indigènes qui, entre eux, s'appelaient les Maboroots : les êtres humains. Petit à petit, Vit-Hed appris leur langue, tandis qu'ils apprenaient la sienne. Oiseau : woomro, naah : le soleil. Vit-Hed réussit à faire comprendre aux Maboroots qu'ils n'avaient plus aucune intention guerrière, si même il en avait eu un jour. Il fut libéré.
Sur les rares autres soldats à avoir échappé au massacre et été emprisonné, seuls deux autres avaient également eu un assez bon comportement pour être libérés. Enfin, soldat, Vit-Hed n'avait plus à l'être ! Il redevenait un homme avec un doux tempérament de gardien de l'horloge.
En sortant de prison, le gardien de l'horloge put enfin poser les yeux sur la Cité de Jamilliney, la plus extraordinaire beauté qu'il eut jamais contemplée ! Partout, la nature se mêlait à des constructions magnifiques, aux couleurs chatoyantes ! Il découvrit ici les plantes les plus extraordinaires ; des animaux végétaux poussaient sur de longues tiges, sans conscience, ils n'en fournissaient pas moins viande, fourrure, cuir, lait, laine, œufs, etc. D'autres animaux, véritables ceux-là, aidaient les Maboroots dans leurs tâches quotidiennes. Et ceux-ci le leur rendaient dans un respect mutuel. Puis, Vit-Hed rencontra les chefs : deux hommes, l'un plutôt âgé et l'autre jeune ; et deux femmes, pareil (l'une âgée et l'autre jeune). Les âgés étaient mariés l'un à l'autre ; les plus jeunes l'étaient chacun de leur côté. A eux quatre, ils assuraient justice et sagesse, ainsi que diversité d'opinion, à la Cité. Mais ils n'étaient pas toujours écoutés. §Ainsi, certains généraux avaient pris la décision de se défendre par la force, contre l'attaque du Fort Guillaume, plutôt que de suivre le plan des quatre chefs, qui aurait peut-être évité un massacre. Les deux anciens s'appelaient Veroot et Sariit ; et les deux jeunes : Yem et Joha. Sans tout expliquer à Vit-Hed, ils lui apprirent que tous les enfants enlevés étaient en bonne santé et qu'ils avaient été pris par les Maboroots dans un but pacifique et spirituel. Le gardien put les rencontrer le jour même. Plus aucun n'était enfant, les plus jeunes avaient vingt ans. Espérine n'était donc pas parmi eux. Parmi les indigènes, Vit-Hed avait aperçu une jeune femme du nom de Jisprélia, qui devait beaucoup travailler pour le bien spirituel de son pays. Elle devait souvent porter de l'eau d'un bâtiment à un autre; Vit-Hed pris vite l'habitude de l'aider.
Un matin, il fut réveillé par les hurlements de panique des Maboroots. Il rejoignit les deux autres ex-prisonniers (ils s'appelaient Baun et Ji) ; autour d'eux, les Maboroots couraient en tous sens et se cachaient ou pleuraient. Vit-Hed ne comprenait pas ce qui se passait, puis il vit la cause de leur panique : une petite bille de métal volante qui passait dans la Coté, sans se diriger vers personne. Soudain, elle piqua vers le ruisseau, se jeta dedans, s'enfonçant dans le sol en dessous, puis elle ressortit, remonta et s'en alla. Dans le ruiddeau, l'eau s'arrêta de couler, alors les Maboroots se calmèrent. Miyétée vint vers Vit-Hed et lui dit :
Cette chose est si petite, mais c'est notre pire malédiction. Elle vient assurément de la vieille tour abandonnée, et elle ne peut signifier qu'une chose : le règne de l'empereur sans visage va commencer ! »
On amena Vit-Hed au Fort Guillaume, où il apprit quelle était la situation : tous les vingt ans, des indigènes Abidiens se glissaient dans le Fort et emportaient tous les enfants en dessous de sept ans. Les colons du Fort qui comptaient de nombreuses familles, avaient décider d'organiser une riposte : l'armée aller attaquer les Abidiens et Vit-Hed en ferait partie. La marche fut longue et harassante pour les nerfs. Quelques soldats disparurent mystérieusement en route. Enfin, l'armée atteint les murs Abidiens et attaqua violemment les indigènes, qui ripostèrent. Et un affreux carnage s'ensuivit, où des deux côtés, de nombreuses personnes tombèrent. Je ne le décrirai pas ici. Finalement, pour le gardien, tout devint noir.
Quand il se réveilla, il était enchaîné dans un cachot : il était prisonnier des Abidiens. Le cachot n'était pas vraiment trop sombre, ni trop petit, et les chaînes avaient été attachées de façon à le tenir fermement, sans trop lui serrer ou lui meurtrir les membres. Il ne faisait ici ni trop froid, ni trop chaud et une petite cascade coulait sur le côté. L'eau était délicieuse. Non, décidément, ces indigènes n'étaient pas des barbares !
Bientôt, Vit-Hed reçu des visites de Miyétée, l'un de ces indigènes qui, entre eux, s'appelaient les Maboroots : les êtres humains. Petit à petit, Vit-Hed appris leur langue, tandis qu'ils apprenaient la sienne. Oiseau : woomro, naah : le soleil. Vit-Hed réussit à faire comprendre aux Maboroots qu'ils n'avaient plus aucune intention guerrière, si même il en avait eu un jour. Il fut libéré.
Sur les rares autres soldats à avoir échappé au massacre et été emprisonné, seuls deux autres avaient également eu un assez bon comportement pour être libérés. Enfin, soldat, Vit-Hed n'avait plus à l'être ! Il redevenait un homme avec un doux tempérament de gardien de l'horloge.
En sortant de prison, le gardien de l'horloge put enfin poser les yeux sur la Cité de Jamilliney, la plus extraordinaire beauté qu'il eut jamais contemplée ! Partout, la nature se mêlait à des constructions magnifiques, aux couleurs chatoyantes ! Il découvrit ici les plantes les plus extraordinaires ; des animaux végétaux poussaient sur de longues tiges, sans conscience, ils n'en fournissaient pas moins viande, fourrure, cuir, lait, laine, œufs, etc. D'autres animaux, véritables ceux-là, aidaient les Maboroots dans leurs tâches quotidiennes. Et ceux-ci le leur rendaient dans un respect mutuel. Puis, Vit-Hed rencontra les chefs : deux hommes, l'un plutôt âgé et l'autre jeune ; et deux femmes, pareil (l'une âgée et l'autre jeune). Les âgés étaient mariés l'un à l'autre ; les plus jeunes l'étaient chacun de leur côté. A eux quatre, ils assuraient justice et sagesse, ainsi que diversité d'opinion, à la Cité. Mais ils n'étaient pas toujours écoutés. §Ainsi, certains généraux avaient pris la décision de se défendre par la force, contre l'attaque du Fort Guillaume, plutôt que de suivre le plan des quatre chefs, qui aurait peut-être évité un massacre. Les deux anciens s'appelaient Veroot et Sariit ; et les deux jeunes : Yem et Joha. Sans tout expliquer à Vit-Hed, ils lui apprirent que tous les enfants enlevés étaient en bonne santé et qu'ils avaient été pris par les Maboroots dans un but pacifique et spirituel. Le gardien put les rencontrer le jour même. Plus aucun n'était enfant, les plus jeunes avaient vingt ans. Espérine n'était donc pas parmi eux. Parmi les indigènes, Vit-Hed avait aperçu une jeune femme du nom de Jisprélia, qui devait beaucoup travailler pour le bien spirituel de son pays. Elle devait souvent porter de l'eau d'un bâtiment à un autre; Vit-Hed pris vite l'habitude de l'aider.
Un matin, il fut réveillé par les hurlements de panique des Maboroots. Il rejoignit les deux autres ex-prisonniers (ils s'appelaient Baun et Ji) ; autour d'eux, les Maboroots couraient en tous sens et se cachaient ou pleuraient. Vit-Hed ne comprenait pas ce qui se passait, puis il vit la cause de leur panique : une petite bille de métal volante qui passait dans la Coté, sans se diriger vers personne. Soudain, elle piqua vers le ruisseau, se jeta dedans, s'enfonçant dans le sol en dessous, puis elle ressortit, remonta et s'en alla. Dans le ruiddeau, l'eau s'arrêta de couler, alors les Maboroots se calmèrent. Miyétée vint vers Vit-Hed et lui dit :
Cette chose est si petite, mais c'est notre pire malédiction. Elle vient assurément de la vieille tour abandonnée, et elle ne peut signifier qu'une chose : le règne de l'empereur sans visage va commencer ! »
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Re: Le coin des contes d'Ole Ferme l'Oeil
(suite et fin du conte)
Les Maboroots se réunirent pour réfléchir. Personne n'était certain de ce qu'il fallait faire. Les chefs organisèrent alors une expédition dans laquelle partirent entre autre Yem et Joha (les deux jeunes chefs) ; partirent aussi Baun et Ji, Miyétée et Jisprélia, ainsi que quelques autres. Vit-Hed en était également.
Ils escaladèrent la Montagne Raide et parvinrent à la Tour en un jour et demi, mais, lorsqu'ils y parvinrent, comme son nom l'indiquait, la tour était vide... enfin, presque ! Une intuition soudaine incita Vit-Hed à monter au sommet. Là se trouvait, en hauteur, une petite porte à laquelle on accédait grâce à une échelle et qui ressemblait à un placard. Le gardien l'emprunta et se retrouva dans une petite pièce, entourée de nuages. Là se trouvait, recroquevillée sur elle-même et l'air fatigué, une toute petite silhouette familière :
Espérine ! » s'écria Vit-Hed, et il pris la petite fille dans ses bras, puis il descendit jusqu'au premier étage où l'attendaient les autres membres de l'équipe. Ils étaient immobiles et contemplaient une silhouette assise sur une chaise à une table. Cette silhouette était un manteau vide, qui se tenait droit comme un i : l'Empereur sans visage !
Alors une voix s'éleva :
Depuis les jours premiers, son arrivée avait été annoncée. Personne ne le verrait, mais un jour, sans prévenir, chacun a commencerait à travailler pour lui-même, sans s'inquiéter des autres. Les êtres vivant perdraient tout leur temps pour acquérir des biens qui ne leur profiteraient pas, puis s'écrouleraient aussi vite que le néant. Toute leur vie irait sans but. Ils erreraient, tenus par un contrat insensé, ne les amenant qu'à la solitude. Nul ne pourrait vaincre l'Empereur sans visage, car il ne serait pas matière. L'Empereur sans visage n'agirait jamais en tant qu'individu, mais cacherait son but en le glissant entre chaque grain de poussière, le rendant ainsi à la fois universel et invisible. Aujourd'hui, son règne a commencé et durera pour l'éternité.
Il s'est emparé du temps.
Il s'empare des gens.
Il s'emparera du monde. »
« Il s'est emparé du temps ! » A ces mots, Vit-Hed comprit enfin pourquoi toute son existence l'avait mené en cet endroit précis, à ce moment précis. Il courut à l'avant dernier étage de la Tour, où se trouvait une grande horloge. Du geste le plus énergique qu'il ait jamais fait, il projeta les aiguilles en arrière. Elles firent une infinité de tours, projetant l'Empereur sans visage dans les méandres du temps. Le manteau vide retomba sur le sol. Le gardien de l'horloge avait réussi sa mission !
Vit-Hed partit en bateau avec Espérine. Le bateau, porté par des sirènes, fendit la mer en une semaine. Le gardien de l'horloge et la fillette regagnèrent Flora. Espérine retrouva ses parents. Alors, le vieux Sabrohm, qui durant l'absence de Vit-Hed, avait pris conscience de l'importance que ce dernier avait pour lui, lui pardonna, lui disant, dans un sanglot :
Tu es mon fils, tu es mon frère, tu es mon père ! »
Vit-Hed épousa Jisprélia. Ils vécurent un moment au sommet de l'horloge, puis quand Espérine fut assez grande, ils lui laissèrent la place et elle devint enfin la gardienne de l'horloge.
Quand à eux deux, ils repartirent pour retrouver la Cité de Jamilliney.
FIN
Ole Ferme l'oeil
Les Maboroots se réunirent pour réfléchir. Personne n'était certain de ce qu'il fallait faire. Les chefs organisèrent alors une expédition dans laquelle partirent entre autre Yem et Joha (les deux jeunes chefs) ; partirent aussi Baun et Ji, Miyétée et Jisprélia, ainsi que quelques autres. Vit-Hed en était également.
Ils escaladèrent la Montagne Raide et parvinrent à la Tour en un jour et demi, mais, lorsqu'ils y parvinrent, comme son nom l'indiquait, la tour était vide... enfin, presque ! Une intuition soudaine incita Vit-Hed à monter au sommet. Là se trouvait, en hauteur, une petite porte à laquelle on accédait grâce à une échelle et qui ressemblait à un placard. Le gardien l'emprunta et se retrouva dans une petite pièce, entourée de nuages. Là se trouvait, recroquevillée sur elle-même et l'air fatigué, une toute petite silhouette familière :
Espérine ! » s'écria Vit-Hed, et il pris la petite fille dans ses bras, puis il descendit jusqu'au premier étage où l'attendaient les autres membres de l'équipe. Ils étaient immobiles et contemplaient une silhouette assise sur une chaise à une table. Cette silhouette était un manteau vide, qui se tenait droit comme un i : l'Empereur sans visage !
Alors une voix s'éleva :
Depuis les jours premiers, son arrivée avait été annoncée. Personne ne le verrait, mais un jour, sans prévenir, chacun a commencerait à travailler pour lui-même, sans s'inquiéter des autres. Les êtres vivant perdraient tout leur temps pour acquérir des biens qui ne leur profiteraient pas, puis s'écrouleraient aussi vite que le néant. Toute leur vie irait sans but. Ils erreraient, tenus par un contrat insensé, ne les amenant qu'à la solitude. Nul ne pourrait vaincre l'Empereur sans visage, car il ne serait pas matière. L'Empereur sans visage n'agirait jamais en tant qu'individu, mais cacherait son but en le glissant entre chaque grain de poussière, le rendant ainsi à la fois universel et invisible. Aujourd'hui, son règne a commencé et durera pour l'éternité.
Il s'est emparé du temps.
Il s'empare des gens.
Il s'emparera du monde. »
« Il s'est emparé du temps ! » A ces mots, Vit-Hed comprit enfin pourquoi toute son existence l'avait mené en cet endroit précis, à ce moment précis. Il courut à l'avant dernier étage de la Tour, où se trouvait une grande horloge. Du geste le plus énergique qu'il ait jamais fait, il projeta les aiguilles en arrière. Elles firent une infinité de tours, projetant l'Empereur sans visage dans les méandres du temps. Le manteau vide retomba sur le sol. Le gardien de l'horloge avait réussi sa mission !
Vit-Hed partit en bateau avec Espérine. Le bateau, porté par des sirènes, fendit la mer en une semaine. Le gardien de l'horloge et la fillette regagnèrent Flora. Espérine retrouva ses parents. Alors, le vieux Sabrohm, qui durant l'absence de Vit-Hed, avait pris conscience de l'importance que ce dernier avait pour lui, lui pardonna, lui disant, dans un sanglot :
Tu es mon fils, tu es mon frère, tu es mon père ! »
Vit-Hed épousa Jisprélia. Ils vécurent un moment au sommet de l'horloge, puis quand Espérine fut assez grande, ils lui laissèrent la place et elle devint enfin la gardienne de l'horloge.
Quand à eux deux, ils repartirent pour retrouver la Cité de Jamilliney.
FIN
Ole Ferme l'oeil
Rêvez, Vivez, Soyez!
"Pourquoi lorsqu'ils disent d'un adulte qu'il a une "âme d'enfant", on l'enferme? Alors que les enfants ont le droit de courir librement dans les rues!"
"Garfield" Jim Davis trad.Jeannine Daubannay
"Pourquoi lorsqu'ils disent d'un adulte qu'il a une "âme d'enfant", on l'enferme? Alors que les enfants ont le droit de courir librement dans les rues!"
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Re: Le coin des contes d'Ole Ferme l'Oeil
Très joli conte, bravo Ole
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Re: Le coin des contes d'Ole Ferme l'Oeil
Moi, je trouve chouette un conte sur Espérine sur le forum d'Asperansa
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Le coin des contes d'Ole Ferme l'Oeil
Je l'ai imprimé je le lis et reviens te dire
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Re: Le coin des contes d'Ole Ferme l'Oeil
Bravo Olé.!!!!!
Quelle imagination.!!! Où trouves-tu les noms de tes personnages?Wow.!
Jean a raison, Espérine sur Asperansa....c'est parfait.!
J'aime beaucoup, je trouve qu'on reconnait un peu ta "patte" dans le sens où tu racontes une histoire assez compliquée, mais sans jamais te perdre.!Respects.
Comme tu me sidères dans la manière dont tu as abordé ce forum....méthodiquement, et je suis certaine que tu as retenu bien plus que moi par exemple qui suis là pourtant depuis la création.... Tu réussis même à retrouver certains messages (dont je me souviens moi aussi mais où je serai incapable de savoir où ils se trouvent...toi , si.! )
Quelle imagination.!!! Où trouves-tu les noms de tes personnages?Wow.!
Jean a raison, Espérine sur Asperansa....c'est parfait.!
J'aime beaucoup, je trouve qu'on reconnait un peu ta "patte" dans le sens où tu racontes une histoire assez compliquée, mais sans jamais te perdre.!Respects.
Comme tu me sidères dans la manière dont tu as abordé ce forum....méthodiquement, et je suis certaine que tu as retenu bien plus que moi par exemple qui suis là pourtant depuis la création.... Tu réussis même à retrouver certains messages (dont je me souviens moi aussi mais où je serai incapable de savoir où ils se trouvent...toi , si.! )
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
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Re: Le coin des contes d'Ole Ferme l'Oeil
Merci à tous!