C'est sérieux? On dirait un film d'horreur... Cela m'étonne vraiment beaucoup de lire tout cela, moi qui suis du milieu.
Juste, je me demandais: Est-ce qu'on connait la situation précise de ses enfants, et pourquoi ce jugement a été rendu? Est-ce qu'on sait quel a été le danger perçu? (alimentaire? éducation? santé?). Et le cas d'autres enfants? Je n'avais jamais entendu parler de ces placements abusifs, ni de ce syndrome, ça met des frissons dans le dos.
Finalement, quelle a été la décision pour le placement de ses enfants? Il y a-t-il eu un jugement rendu qui a décidé du retrait de l'autorité parentale? Et par extension, qui sera le tuteur des enfants? (je dis ça par rapport au grand parent)
Je souhaitais apporter aussi des précisions à le lecture :
[...]pour qu’ils soient placés à l’Aide Sociale à l’Enfance.
On ne place pas un enfant à l'ASE.
Lors d'une signalisation d'un danger, cela passe par l'ASE (géré par le Conseil Départemental), qui a une cellule d'informations préoccupantes. Cette cellule analyse si il y a lieu de pousser la réflexion plus loin ou non. Par la suite, il y a deux possibilités : si il y a un réel
risque de danger, l'enfant sera sujet à une mesure administrative pour maintenir au mieux l'enfant dans sa famille (mesure éducative en milieu ouvert, intervention de travailleurs sociaux pour aider les parents dans leur budget...), ce qui est privilégié vis à vis de la loi, mais surtout d'un point de vue budgétaire.
Si le danger est réel et avéré, l'ASE sollicite le procureur qui sollicite à son tour un juge des enfants qui jugera la situation et qui définira la mesure à prendre. C'est dans le cas du danger réel et avéré que l'on parle de
placement. Soit provisoire (avant le placement dans une structure), soit dans des structures spécialisées, notamment.
Attention tout de même dans les arguments posés pour qu'ils soient lu de tous, en particulier des travailleurs sociaux, d'ailleurs, ça s'est lu un peu plus bas dans les commentaires... (à part si c'était pas le public visé). Ça m'a donné, par exemple, une certaine réticence à lire la suite du texte.
[...]la place au père, qui seul, dans le catéchisme freudien, « incarne l’espoir d’un dégagement par rapport à l’emprise ou à l’empreinte maternelle [...] Le père apparaît comme tiers et comme obstacle qui s’oppose aux désirs de fusion de la mère et au désir incestueux de l’enfant »
Lorsqu'on étudie la psychanalyse, la Mère est une mère symbolique (la soignante, qui peut être tout aussi bien le père, que les parents adoptifs etc.). Le mot "Mère" est utilisé en référence aux travaux qui ont été fait à l'époque. Le Père est aussi symbolique (ça peut être le travail de la Mère, la garderie...). On ne s'oppose pas réellement à un désir de fusion de la Mère. La fusion, ce n'est pas le "tout le temps ensemble" dans le langage populaire, c'est cette période où l'enfant prend sa Mère comme un prolongement de lui même (un objet de façon concrète). Il se dissocie par la suite pour dissocier les autres de lui même (qui deviennent des sujets à part entière).
[...]en particulier les assistantes sociales et les éducateurs spécialisés, dont la culture psychanalytique de base de leur formation initiale se résume à voir dans les mères les causes
Et attention aux amalgames et aux préjugés... Heureusement, que notre formation ne se résume pas à ça...
Donc oui, les éducateurs (dont je fais partie), avons des bases de psychanalyse dans nos formations. Seulement, ce n'est pas la seule chose qu'on apprend, ce n'est pas LA base de notre formation, c'est de l'ordre de la culture générale. Par exemple, l'autisme, c'est quelque chose à laquelle on est sensibilisé (méthode ABA, TEACCH, notamment). A côté de ça, nous ne sommes pas habilités à poser des diagnostics. On s'en réfère aux psychologues et aux psychiatres pour ça. Ce que nous analysons, ce sont des faits, des constats, des observations. Si, dans une enquête, on constate que l'appartement est insalubre, que les enfants n'ont pas de quoi se nourrir, qu'ils n'ont pas accès à l'éducation, qu'ils n'ont pas de vêtements pour se protéger du froid, qu'ils ont des traces de coup, etc... alors, notre seul rôle est de signaler ce que l'on voit, et de donner des propositions d'actions pour le bien être de l'enfant (par exemple: aider les parents dans la gestion du budget, re-scolariser les enfants dans telle ou telle structure...).
Ce que je regrette, dans nos formations, c'est que si nous sommes formés à l'autisme, nous le survolons très rapidement, la formation étant courte. Il faut se former en externe après la formation pour se spécialiser dans ce domaine.
C'est dommage que les deux avis soient si tranchés. L'un et l'autre partis ignorent tout de l'autre et le prend comme ennemi, alors qu'ils devraient travailler ensemble. Mais effectivement, parfois, le milieu du social est moins tout rose que ça en a l'air... Et si nos formations ne se résument pas à de la psychanalyse, il n'empêche en rien de trouver, dans ses formations, des personnes peu scrupuleuses qui ont le jugement facile, et qui se sentent toutes puissantes. Malheureusement. Et je tiens tout de même à préciser que, malgré tout, des enfants dans des situations de maltraitances, ayant des troubles du comportement du fait de leur vie familiale, il y en a malheureusement beaucoup aussi. Peut-être avons nous tendance à être trop sensibles sur cet aspect là, puisque c'est ce qu'on voit au quotidien.
Dans certaines situations que l'on voit, difficile parfois de maintenir la distance avec notre humanité. Ce qui peut aussi amener à des erreurs de jugement, malheureusement.
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.