AVS qui se pose des tonnes de questions!
-
- Nouveau
- Messages : 4
- Enregistré le : mardi 17 novembre 2015 à 21:19
- Localisation : Brest
AVS qui se pose des tonnes de questions!
Bonjour,
Je suis AVS collective dans une classe ULIS dans un lycée depuis septembre. Contre toute attente, c'est un job qui me plaît beaucoup, pour tout un tas de raisons. Je ne savais pas si j'allais être très utile, mais toujours est-il que j'essaie de faire mon travail le mieux possible, avec bienveillance et bon sens.
Je tiens à vous avertir que les propos, opinions, impressions ... que je vais énoncer ci-dessous, n'engagent que moi, et que je ne prétends pas avoir raison. Je parle donc, en tant qu'ignorante, de mon ressenti et seulement de mon ressenti.
Dans la classe où je travaille il y a un adolescent autiste. Au départ, j'ai été assez déstabilisée par son regard qui paraissait "transparent", par ses silences lorsqu'on lui posait des questions. Les professeurs semblaient tout aussi démunis (ce qui m'a semblé bizarre, naïve que j'étais). J'ai eu rapidement l'impression que ses silences, le temps qu'il mettait pour réagir aux questions qu'on lui posait, ont un peu découragé les profs, qui le sollicitent trop rarement.
Parfois, cet élève s'énerve, serre les poings, peut avoir des gestes qui pourraient s'apparenter à des menaces. J'ai le sentiment qu'il est complètement inoffensif et qu'il ne s'agit là que de sa manière d'exprimer frustration et colère (comme le font d'ailleurs tous les ado de son âge).
Je préfère ne pas trop entrer dans le détail car il s'agit d'un élève qui a été mentionné sur ce site.
Il a désormais un AVS individuel, mais je n'ai pas cessé de m'intéresser à lui pour autant (et je le rappelle, je suis AVS collective). J'ai l'impression qu'il s'ennuie en cours (en fait, j'en suis à peu près sûre). Il est autiste haut niveau, et a des centres d'intérêt bien autres que ceux de ses camarades de classe. Il suffit de le voir cliquer sur des sites internet en douce, quand le prof a le dos tourné, pour s'en persuader. Il s'intéresse à des tas de choses qui me dépassent (comme l'énergie libre ...).
Sauf qu'il ne cadre pas avec ce que l'école, la société, attendent de lui. J'ai compris, grâce à ce site, et en observant cet élève, que les autistes ne pensent pas de la même manière que nous. J'aimerais que leur manière de penser ne soit pas considérée comme un handicap, mais simplement comme une manière différente de raisonner. J'ai l'impression que ses professeurs attendent passivement qu'il produise des efforts, que ce soit lui qui leur prouve qu'il est intelligent et qu'il connaît des choses, en bref, que ce soit lui qui s'adapte et non l'inverse.
Est-ce la faute des professeurs? J'ai envie de répondre que chacun fait comme il peut, que oui, c'est déstabilisant d'avoir un élève atypique.
Mais en même temps, je sais aussi qu'ils auraient la possibilité de se former un minimum. Cela me fait mal au coeur d'entendre des phrases comme "ouais, limite il a pas sa place ici, faudrait qu'il aille dans un centre spécialisé". Comme si on voulait bien accepter la différence, mais pas trop quand-même.
Alors j'essaie, toujours, de le faire prendre part aux discussions, de lui reformuler les questions, etc. Parfois sans succès, mais parfois avec.
Ce qui me pose problème, ou plutôt, ce qui me fait m'interroger, c'est que j'utilise pas mal l'humour avec les élèves (tous). Je trouve que cela dédramatise les situations, quand ils paniquent, quand ils s'énervent, etc. Je l'avoue, c'est peut-être aussi beaucoup pour m'aider moi-même, car pour moi c'est une des meilleures armes contre la dureté de ce monde. Je précise toujours aux élèves que je les taquine, que mes propos ne sont pas méchants. J'ai une certaine relation de proximité avec eux (bien entendu, sans être leur "copine" pour autant), justement parce que je suis AVS et pas prof.
Mais en ce qui concerne notre élève autiste, eh bien ... je fais plus attention, mais j'adopte malgré tout le même ton qu'avec les autres. J'ai entendu d'autres adultes s'adresser à lui comme s'il avait 10 ans, sous prétexte qu'il fait souvent les cent pas, et qu'ils ont peur de le perdre en route. Je me refuse à lui parler de cette manière, il aura 18 ans dans quelques mois, cela me paraît déplacé. Cela ne m'empêche pas, bien entendu, de garder toujours un oeil sur lui!
Mais voilà, que comprend un autiste tel que cet élève, aux petites blagues pas méchantes qu'on peut lui faire? Je sais, évidemment, que tout le monde est différent et qu'il n'existe pas de mode d'emploi. A vrai dire, je me suis posé cette question ce soir, en lisant quelques messages de ce forum. Je me la pose encore à l'instant, lorsque je réalise qu'aujourd'hui, nous avons rigolé lorsqu'on l'a vu émerger, cheveux en bataille, d'une sieste, interrompue par son professeur. Bien sûr que cela prête à sourire, pas méchamment !! Mais comment vit-il cela, lui? Et puisqu'il ne l'exprime pas, si ce n'est pas nous qui lui posons la question, qui sait ce qui se passe dans sa tête à ce moment? Se dit-il qu'il est nul?
Bref, voilà mes interrogations, j'ai pas l'impression qu'elles soient si partagées que cela parmi mes collègues, mais peut-être que je me trompe ou que j'interprète trop.
Voilà, AVS c'est payé une poignée de moules, c'est à temps partiel, on n'est pas formés (je vous épargne le récit des "formations" dont on a "bénéficié" en début d'année ...), et, ça dépend sans doute des établissements, mais dans mon cas j'ai l'impression que c'est à moi de chercher les info toute seule (et pas seulement sur l'autisme hein ...).
Bon, voilà, désolée pour le roman, pour ceux qui l'auront lu ;-)
Je suis AVS collective dans une classe ULIS dans un lycée depuis septembre. Contre toute attente, c'est un job qui me plaît beaucoup, pour tout un tas de raisons. Je ne savais pas si j'allais être très utile, mais toujours est-il que j'essaie de faire mon travail le mieux possible, avec bienveillance et bon sens.
Je tiens à vous avertir que les propos, opinions, impressions ... que je vais énoncer ci-dessous, n'engagent que moi, et que je ne prétends pas avoir raison. Je parle donc, en tant qu'ignorante, de mon ressenti et seulement de mon ressenti.
Dans la classe où je travaille il y a un adolescent autiste. Au départ, j'ai été assez déstabilisée par son regard qui paraissait "transparent", par ses silences lorsqu'on lui posait des questions. Les professeurs semblaient tout aussi démunis (ce qui m'a semblé bizarre, naïve que j'étais). J'ai eu rapidement l'impression que ses silences, le temps qu'il mettait pour réagir aux questions qu'on lui posait, ont un peu découragé les profs, qui le sollicitent trop rarement.
Parfois, cet élève s'énerve, serre les poings, peut avoir des gestes qui pourraient s'apparenter à des menaces. J'ai le sentiment qu'il est complètement inoffensif et qu'il ne s'agit là que de sa manière d'exprimer frustration et colère (comme le font d'ailleurs tous les ado de son âge).
Je préfère ne pas trop entrer dans le détail car il s'agit d'un élève qui a été mentionné sur ce site.
Il a désormais un AVS individuel, mais je n'ai pas cessé de m'intéresser à lui pour autant (et je le rappelle, je suis AVS collective). J'ai l'impression qu'il s'ennuie en cours (en fait, j'en suis à peu près sûre). Il est autiste haut niveau, et a des centres d'intérêt bien autres que ceux de ses camarades de classe. Il suffit de le voir cliquer sur des sites internet en douce, quand le prof a le dos tourné, pour s'en persuader. Il s'intéresse à des tas de choses qui me dépassent (comme l'énergie libre ...).
Sauf qu'il ne cadre pas avec ce que l'école, la société, attendent de lui. J'ai compris, grâce à ce site, et en observant cet élève, que les autistes ne pensent pas de la même manière que nous. J'aimerais que leur manière de penser ne soit pas considérée comme un handicap, mais simplement comme une manière différente de raisonner. J'ai l'impression que ses professeurs attendent passivement qu'il produise des efforts, que ce soit lui qui leur prouve qu'il est intelligent et qu'il connaît des choses, en bref, que ce soit lui qui s'adapte et non l'inverse.
Est-ce la faute des professeurs? J'ai envie de répondre que chacun fait comme il peut, que oui, c'est déstabilisant d'avoir un élève atypique.
Mais en même temps, je sais aussi qu'ils auraient la possibilité de se former un minimum. Cela me fait mal au coeur d'entendre des phrases comme "ouais, limite il a pas sa place ici, faudrait qu'il aille dans un centre spécialisé". Comme si on voulait bien accepter la différence, mais pas trop quand-même.
Alors j'essaie, toujours, de le faire prendre part aux discussions, de lui reformuler les questions, etc. Parfois sans succès, mais parfois avec.
Ce qui me pose problème, ou plutôt, ce qui me fait m'interroger, c'est que j'utilise pas mal l'humour avec les élèves (tous). Je trouve que cela dédramatise les situations, quand ils paniquent, quand ils s'énervent, etc. Je l'avoue, c'est peut-être aussi beaucoup pour m'aider moi-même, car pour moi c'est une des meilleures armes contre la dureté de ce monde. Je précise toujours aux élèves que je les taquine, que mes propos ne sont pas méchants. J'ai une certaine relation de proximité avec eux (bien entendu, sans être leur "copine" pour autant), justement parce que je suis AVS et pas prof.
Mais en ce qui concerne notre élève autiste, eh bien ... je fais plus attention, mais j'adopte malgré tout le même ton qu'avec les autres. J'ai entendu d'autres adultes s'adresser à lui comme s'il avait 10 ans, sous prétexte qu'il fait souvent les cent pas, et qu'ils ont peur de le perdre en route. Je me refuse à lui parler de cette manière, il aura 18 ans dans quelques mois, cela me paraît déplacé. Cela ne m'empêche pas, bien entendu, de garder toujours un oeil sur lui!
Mais voilà, que comprend un autiste tel que cet élève, aux petites blagues pas méchantes qu'on peut lui faire? Je sais, évidemment, que tout le monde est différent et qu'il n'existe pas de mode d'emploi. A vrai dire, je me suis posé cette question ce soir, en lisant quelques messages de ce forum. Je me la pose encore à l'instant, lorsque je réalise qu'aujourd'hui, nous avons rigolé lorsqu'on l'a vu émerger, cheveux en bataille, d'une sieste, interrompue par son professeur. Bien sûr que cela prête à sourire, pas méchamment !! Mais comment vit-il cela, lui? Et puisqu'il ne l'exprime pas, si ce n'est pas nous qui lui posons la question, qui sait ce qui se passe dans sa tête à ce moment? Se dit-il qu'il est nul?
Bref, voilà mes interrogations, j'ai pas l'impression qu'elles soient si partagées que cela parmi mes collègues, mais peut-être que je me trompe ou que j'interprète trop.
Voilà, AVS c'est payé une poignée de moules, c'est à temps partiel, on n'est pas formés (je vous épargne le récit des "formations" dont on a "bénéficié" en début d'année ...), et, ça dépend sans doute des établissements, mais dans mon cas j'ai l'impression que c'est à moi de chercher les info toute seule (et pas seulement sur l'autisme hein ...).
Bon, voilà, désolée pour le roman, pour ceux qui l'auront lu ;-)
-
- Prolifique
- Messages : 4667
- Enregistré le : jeudi 20 mars 2014 à 20:59
- Localisation : 92
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
Bonjour et bienvenue Bravo pour vous intéresser à cet élève adolescent malgré les conditions difficiles que vous relatez à la fin de mon message.
D'autres répondront mieux que moi, mais je dirais à propos des petites blagues etc. qu'en général les personnes autistes ne donnent pas autant d'importance et de signification que les autres peuvent le faire. Donc quand il s'est réveillé et que vous avez ri, il est probable qu'il n'ait tout simplement pas saisi... Qu'est-ce qui se passe dans sa tête ?! Plein de choses, certainement, mais sans doute pas ce que vous vous imaginez Pour revenir aux petites blagues, comme je l'ai déjà dit les personnes autistes sont en général peu réactives... Cela ne veut pas dire qu'ils y sont complètement insensibles et à la longue ça peut être perçu comme de la méchanceté, car en effet parfois ça en vient à être de la méchanceté.
D'autres répondront mieux que moi, mais je dirais à propos des petites blagues etc. qu'en général les personnes autistes ne donnent pas autant d'importance et de signification que les autres peuvent le faire. Donc quand il s'est réveillé et que vous avez ri, il est probable qu'il n'ait tout simplement pas saisi... Qu'est-ce qui se passe dans sa tête ?! Plein de choses, certainement, mais sans doute pas ce que vous vous imaginez Pour revenir aux petites blagues, comme je l'ai déjà dit les personnes autistes sont en général peu réactives... Cela ne veut pas dire qu'ils y sont complètement insensibles et à la longue ça peut être perçu comme de la méchanceté, car en effet parfois ça en vient à être de la méchanceté.
Je n'ai pas de diagnostic /!\
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
-
- Intarissable
- Messages : 8889
- Enregistré le : lundi 28 septembre 2009 à 13:55
- Localisation : オルセー
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
C'est la faute à personne mais à la fin il y a un des élèves qui a le plus de chances de voir sa vie gâchée et ça c'est irréparable.
Pour répondre à la question sur les blagues, il doit très bien comprendre que sa place n'est pas là où il est, c'est déjà ça.
Pour la question sur la formation, certaines associations et certains CRA dispensent des (cours) cursus liés à l'autisme. C'est interactif et parfois des autistes sont là pour répondre aux questions.
Et merci de vous intéresser à la question.
Pour répondre à la question sur les blagues, il doit très bien comprendre que sa place n'est pas là où il est, c'est déjà ça.
Pour la question sur la formation, certaines associations et certains CRA dispensent des (cours) cursus liés à l'autisme. C'est interactif et parfois des autistes sont là pour répondre aux questions.
Et merci de vous intéresser à la question.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
-
- Prolifique
- Messages : 1283
- Enregistré le : vendredi 23 novembre 2012 à 21:51
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
bonjour,
j'enseigne en lycée (en sections générales).
L'arrivée d'élèves porteurs de handicaps en tout genre est très récent dans les lycées. Depuis combien de temps existe ce dispositif ULIS-lycée chez vous ? 1 an ? 2 ans ? 3 ans ?... Les enseignants concernés ont-ils déjà eu des élèves autistes ? Dans mon lycée, en tout et pour tout, il y a un autiste depuis l'an dernier. Point c'est tout.
Concrètement, à moins de démarrer maintenant sa carrière, les enseignants ont eu l'habitude d'enseigner à des élèves "normaux". Progressivement, on voit "débarquer" de plus en plus d'élèves porteurs de handicaps variés. On n'a pas demandé leur avis aux enseignants, on ne les a pas formés, rien de tout ça, l'évolution de la société fait qu'il y a désormais "inclusion scolaire" des élèves en situation de handicap. Il y a peu de temps, les handicapés étaient ailleurs, il y a moins longtemps on faisait de l'intégration d'élèves handicapés (= à eux de s'adapter, comme on demander aux étrangers de s'intégrer à la société française en adoptant la langue et les coutumes de notre pays), maintenant, en théorie, il doit y avoir inclusion d'élèves porteurs de handicap (= à l'école de s'adapter, sauf qu'on n'a pas formé les enseignants et on ne leur a même pas dit que les règles avaient changées, qu'ils devaient adapter leurs cours pour que tous puissent suivre)...
Alors oui, on peut se former, mais... Quand on sait déjà que des professeurs se permettent par exemple de reprocher leur écriture à des élèves dysgraphiques (alors que pourtant, c'est simple à comprendre, dysgraphie = l'élève ne peut pas écrire correctement, ça ne sert à rien de lui demander d'écrire mieux ! on peut lui proposer d'écrire sur ordinateur par exemple, mais pas d'avoir un graphisme parfait avec un stylo !), comment peut-on espérer qu'ils comprennent et s'adaptent à un autiste ?
La formation ? on peut se former, oui, actuellement je suis en formation, c'est une formation certifiante qui est très "lourde" et non rémunérée (et a priori qui ne changera nullement mon salaire), derrière je donne les clés essentielles aux enseignants... Cette formation est intéressante, mais ce n'est pas non plus une formation exhaustive sur toutes les formes possibles et imaginables de handicaps qu'on va pouvoir rencontrer, elle a pour but de nous donner les éléments importants, également législatifs etc... l'autisme sera traité en, peut-être, une demi-journée... (euh... + toutes les informations que j'apporte tout au long de la formation à mes collègues...).
j'enseigne en lycée (en sections générales).
L'arrivée d'élèves porteurs de handicaps en tout genre est très récent dans les lycées. Depuis combien de temps existe ce dispositif ULIS-lycée chez vous ? 1 an ? 2 ans ? 3 ans ?... Les enseignants concernés ont-ils déjà eu des élèves autistes ? Dans mon lycée, en tout et pour tout, il y a un autiste depuis l'an dernier. Point c'est tout.
Concrètement, à moins de démarrer maintenant sa carrière, les enseignants ont eu l'habitude d'enseigner à des élèves "normaux". Progressivement, on voit "débarquer" de plus en plus d'élèves porteurs de handicaps variés. On n'a pas demandé leur avis aux enseignants, on ne les a pas formés, rien de tout ça, l'évolution de la société fait qu'il y a désormais "inclusion scolaire" des élèves en situation de handicap. Il y a peu de temps, les handicapés étaient ailleurs, il y a moins longtemps on faisait de l'intégration d'élèves handicapés (= à eux de s'adapter, comme on demander aux étrangers de s'intégrer à la société française en adoptant la langue et les coutumes de notre pays), maintenant, en théorie, il doit y avoir inclusion d'élèves porteurs de handicap (= à l'école de s'adapter, sauf qu'on n'a pas formé les enseignants et on ne leur a même pas dit que les règles avaient changées, qu'ils devaient adapter leurs cours pour que tous puissent suivre)...
Alors oui, on peut se former, mais... Quand on sait déjà que des professeurs se permettent par exemple de reprocher leur écriture à des élèves dysgraphiques (alors que pourtant, c'est simple à comprendre, dysgraphie = l'élève ne peut pas écrire correctement, ça ne sert à rien de lui demander d'écrire mieux ! on peut lui proposer d'écrire sur ordinateur par exemple, mais pas d'avoir un graphisme parfait avec un stylo !), comment peut-on espérer qu'ils comprennent et s'adaptent à un autiste ?
La formation ? on peut se former, oui, actuellement je suis en formation, c'est une formation certifiante qui est très "lourde" et non rémunérée (et a priori qui ne changera nullement mon salaire), derrière je donne les clés essentielles aux enseignants... Cette formation est intéressante, mais ce n'est pas non plus une formation exhaustive sur toutes les formes possibles et imaginables de handicaps qu'on va pouvoir rencontrer, elle a pour but de nous donner les éléments importants, également législatifs etc... l'autisme sera traité en, peut-être, une demi-journée... (euh... + toutes les informations que j'apporte tout au long de la formation à mes collègues...).
3 enfants : une fille Asperger, un fils TED NS et le frère ... "sans étiquette" (traits autistiques + éléments de précocité)... !
mon blog : cuisineallergo.canalblog.com
mon blog : cuisineallergo.canalblog.com
-
- Nouveau
- Messages : 4
- Enregistré le : mardi 17 novembre 2015 à 21:19
- Localisation : Brest
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
Bonjour, et merci pour ces réponses.
C'est intéressant d'avoir l'avis d'un professeur justement! Effectivement, y'a encore du boulot ...
Nous avons une prof coordinatrice du dispositif ULIS, qui leur dispense également la majorité de leur cours. C'est la seule qui a reçu des formations, en effet. Je pense qu'il s'agit de formations plutôt générales, car en effet, elle ne connaît pas l'autisme (il y en avait pourtant un dans la classe l'an dernier, mais il posait apparemment moins "problème" car il parlait beaucoup plus que celui que nous avons cette année ...).
Les autres professeurs ont été sollicités pour dispenser quelques cours (maths, français, anglais, EPS), mais sur la base du volontariat.
Je sais que l'école n'est déjà pas parfaite pour les élèves "ordinaires" (j'en ai fait les frais moi-même), et que par conséquent, il est encore plus compliqué de s'adapter à ces élèves là. Cela étant dit, il s'agit d'une classe ULIS qui ne compte que 9 élèves, ce qui, me semble t-il, peut permettre aux personnels encadrants de s'intéresser un peu plus aux élèves que dans une classe de 25 ou 30 gamins.
Loin de moi l'idée de mettre tous les profs dans le même sac. Je sais qu'il s'agit d'un métier difficile, que je ne me suis jamais sentie capable de faire. Cela étant dit, l'école est une petite société qui abrite toute sortes de caractères, plus ou moins ouverts d'esprit, plus ou moins investis aussi.
Il me semble logique, lorsque l'on enseigne en classe ULIS, de s'intéresser, au moins dans les grandes lignes, aux difficultés les plus communes que l'on peut rencontrer dans ce genre de dispositif, et d'essayer de s'y adapter (par exemple, pour les dyslexiques, imprimer les documents en caractères lisibles, assez grands, en respectant une interligne etc. - ce que personne ne fait dans la classe où je travaille, soit dit en passant!).
Dans la classe où je bosse, je trouve que l'on ne s'adapte pas suffisamment à leurs différences. J'ai l'impression que l'on se contente presque de leur donner des cours allégés, et de les envoyer en stage pour qu'ils tentent de s'intégrer le plus rapidement possible dans le milieu du travail.
Je suis certainement trop idéaliste! Je sais, bien sûr, que rien n'est parfait, et que les classes ULIS, et la présence d'AVS sont une avancée. Mais bon ... Il y aurait également beaucoup à redire sur le recrutement des AVS aussi, mais je ne rentrerai pas là-dedans.
En bref, j'aimerais que les profs -je parle de ceux que je connais, avec lesquels je bosse- s'intéressent d'avantage à leurs élèves, essayent d'avantage de s'adapter à leurs difficultés.
C'est intéressant d'avoir l'avis d'un professeur justement! Effectivement, y'a encore du boulot ...
Nous avons une prof coordinatrice du dispositif ULIS, qui leur dispense également la majorité de leur cours. C'est la seule qui a reçu des formations, en effet. Je pense qu'il s'agit de formations plutôt générales, car en effet, elle ne connaît pas l'autisme (il y en avait pourtant un dans la classe l'an dernier, mais il posait apparemment moins "problème" car il parlait beaucoup plus que celui que nous avons cette année ...).
Les autres professeurs ont été sollicités pour dispenser quelques cours (maths, français, anglais, EPS), mais sur la base du volontariat.
Je sais que l'école n'est déjà pas parfaite pour les élèves "ordinaires" (j'en ai fait les frais moi-même), et que par conséquent, il est encore plus compliqué de s'adapter à ces élèves là. Cela étant dit, il s'agit d'une classe ULIS qui ne compte que 9 élèves, ce qui, me semble t-il, peut permettre aux personnels encadrants de s'intéresser un peu plus aux élèves que dans une classe de 25 ou 30 gamins.
Loin de moi l'idée de mettre tous les profs dans le même sac. Je sais qu'il s'agit d'un métier difficile, que je ne me suis jamais sentie capable de faire. Cela étant dit, l'école est une petite société qui abrite toute sortes de caractères, plus ou moins ouverts d'esprit, plus ou moins investis aussi.
Il me semble logique, lorsque l'on enseigne en classe ULIS, de s'intéresser, au moins dans les grandes lignes, aux difficultés les plus communes que l'on peut rencontrer dans ce genre de dispositif, et d'essayer de s'y adapter (par exemple, pour les dyslexiques, imprimer les documents en caractères lisibles, assez grands, en respectant une interligne etc. - ce que personne ne fait dans la classe où je travaille, soit dit en passant!).
Dans la classe où je bosse, je trouve que l'on ne s'adapte pas suffisamment à leurs différences. J'ai l'impression que l'on se contente presque de leur donner des cours allégés, et de les envoyer en stage pour qu'ils tentent de s'intégrer le plus rapidement possible dans le milieu du travail.
Je suis certainement trop idéaliste! Je sais, bien sûr, que rien n'est parfait, et que les classes ULIS, et la présence d'AVS sont une avancée. Mais bon ... Il y aurait également beaucoup à redire sur le recrutement des AVS aussi, mais je ne rentrerai pas là-dedans.
En bref, j'aimerais que les profs -je parle de ceux que je connais, avec lesquels je bosse- s'intéressent d'avantage à leurs élèves, essayent d'avantage de s'adapter à leurs difficultés.
-
- Modérateur
- Messages : 41268
- Enregistré le : jeudi 15 novembre 2012 à 0:13
- Localisation : Nord-44
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
Bienvenue par ici ...
Votre témoignage est intéressant.
Puisque votre élève ne parle pas, avez-
vous tenté la communication écrite ?
Votre témoignage est intéressant.
Puisque votre élève ne parle pas, avez-
vous tenté la communication écrite ?
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
-
- Nouveau
- Messages : 4
- Enregistré le : mardi 17 novembre 2015 à 21:19
- Localisation : Brest
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
Bonjour,
En fait, il parle, mais très peu. Il met un certain temps à répondre lorsqu'on lui pose une question, et souvent marmonne ses réponses.
Les rares fois où on l'a vu se manifester sans être sollicité, c'était pour des sujets qui l'intéressaient.
Deux exemples:
Un de ses profs parle d'un des sujets de prédilection de notre élève, quand soudain, l'élève se lève de sa place en affirmant d'une voix forte et claire que ce que vient de dire le prof est faux, et prend sa place à l'ordi pour lui montrer la preuve.
Assez rarement, il nous montre (surtout aux AVS, mais il l'a fait hier avec un camarade de classe qui est assis en face de lui) des choses qui le font marrer: sketch des Inconnus, images sur internet etc ...
Voilà, c'est déjà très bien, mais peut-on l'aider à s'intéresser à des choses qui, a priori, ne l'intéressent pas? Il y a, par exemple, un moment toutes les semaines, où leur prof de français interroge la classe sur l'actualité, ce qu'ils ont retenu etc. Notre élève autiste ne participe jamais. Je lui ai demandé pourquoi, il m'a simplement répondu "Si, je regarde les info, mais j'ai rien à dire". Doit-on le laisser tranquille? Doit-on au contraire l'inciter à parler? Même chose lorsqu'il doit résumer un livre (autre activité proposée en cours de français): dès qu'il doit s'exprimer avec ses mots, il bloque.
Peut-on l'aider? J'ai parfois l'impression qu'on le harcèle de questions, et manifestement ça n'est pas cela qu'il faut faire.
En fait, il parle, mais très peu. Il met un certain temps à répondre lorsqu'on lui pose une question, et souvent marmonne ses réponses.
Les rares fois où on l'a vu se manifester sans être sollicité, c'était pour des sujets qui l'intéressaient.
Deux exemples:
Un de ses profs parle d'un des sujets de prédilection de notre élève, quand soudain, l'élève se lève de sa place en affirmant d'une voix forte et claire que ce que vient de dire le prof est faux, et prend sa place à l'ordi pour lui montrer la preuve.
Assez rarement, il nous montre (surtout aux AVS, mais il l'a fait hier avec un camarade de classe qui est assis en face de lui) des choses qui le font marrer: sketch des Inconnus, images sur internet etc ...
Voilà, c'est déjà très bien, mais peut-on l'aider à s'intéresser à des choses qui, a priori, ne l'intéressent pas? Il y a, par exemple, un moment toutes les semaines, où leur prof de français interroge la classe sur l'actualité, ce qu'ils ont retenu etc. Notre élève autiste ne participe jamais. Je lui ai demandé pourquoi, il m'a simplement répondu "Si, je regarde les info, mais j'ai rien à dire". Doit-on le laisser tranquille? Doit-on au contraire l'inciter à parler? Même chose lorsqu'il doit résumer un livre (autre activité proposée en cours de français): dès qu'il doit s'exprimer avec ses mots, il bloque.
Peut-on l'aider? J'ai parfois l'impression qu'on le harcèle de questions, et manifestement ça n'est pas cela qu'il faut faire.
-
- Prolifique
- Messages : 1137
- Enregistré le : samedi 28 mars 2015 à 18:52
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
Le post remonte mais, je suppose que c'est toujours d'actualité. Je ne suis pas du corps enseignant, mais, du côté des travailleurs sociaux.
Le problème des enseignants (au moins fraichement diplômés), il me semble, c'est qu'ils apprennent ce qu'ils vont apprendre aux autres (la théorie) mais n'ont pas de cours sur la pédagogie (comment aborder leur cours et les transmettre), et encore moins avec des élèves en difficulté. Il faudrait faire des formations après le diplôme, en interne ou en externe, seulement, les formations coûtent cher (ce pourquoi c'est généralement les structures qui financent). Donc, une direction qui ne voit pas l'intérêt de former ses salariés n'y mettra pas un sous. Pour tenir d'exemple, une formation sur la méthode ABA peut avoisiner les 600 euros pour un salarié. Si la structure n'est pas spécialisée dans ce domaine, ce n'est certainement pas rentable.
Ce qu'il serait intéressant de faire pour eux, c'est de se renseigner de leur côté, ou bien d'avoir au moins une voir deux personnes spécialisées ou qui auront fait une formation qui puissent transmettre leurs savoirs aux autres, et peut-être un temps de parole/réunion où ils peuvent échanger sur les situations des enfants rencontrés et leur pédagogie.
Cela dit, le forcer à s'intéresser à quelque chose, non. Si, toi, on te forçait à aimer le football alors que tu détestes ça, ça t'embêterait tout autant. Il a le droit d'avoir ses intérêts. Tu peux dans "le pire des cas" lui expliquer pourquoi il faut qu'il fasse ça, quel sens on donne à l'activité.
- Livres de recommandations des bonnes pratiques (ANESM).
- Le plan autisme.
- La méthode ABA (qui me semble plus qu'indiqué dans le cadre de l'apprentissage d'un enfant autiste).
- La méthode TEACCH.
Ce serait déjà un bon début. Par exemple, tu aborderas la notion de renforçateur, qui peut notamment inciter la personne à faire un apprentissage. Il y a aussi l'intérêt d'évaluer la nécessité qu'il ait à sa disposition des pictogrammes ou des codes objets. Ou encore le fait de mettre un cadre autour de lui et des repères pour l'aider à mieux travailler (isolement avec les stimulis, plannings, endroit spécifique ou ritualisation pour faire le lien avec l'activité...).
Et à mon avis, puisqu'il est un ULIS, il a peut être à l'extérieur un suivi éducatif ou thérapeutique. Certaines choses ne relèvent alors pas de ta structure, mais des institutions et professionnels qui suivent l'enfant. Si oui, tu es peut-être en lien avec ces personnes qui pourront t'aiguiller et te décrire le travail qui est fait avec lui.
En tout cas, je trouve ça bien que tu t'intéresses à cet enfant. Ne te décourage pas face à ton équipe. J'avais été dans un cas similaire l'année dernière (des enfants autistes, personne de formé, rien de fait niveau "bientraitance" des personnes autistes...). Si vraiment ça te tient à cœur, je ne peux que te conseiller de te renseigner de ton côté, et d'insister pour obtenir un temps et sensibiliser l'équipe à cette problématique en leur expliquant ce qu'est l'autisme, et qui il est, lui.
Le problème des enseignants (au moins fraichement diplômés), il me semble, c'est qu'ils apprennent ce qu'ils vont apprendre aux autres (la théorie) mais n'ont pas de cours sur la pédagogie (comment aborder leur cours et les transmettre), et encore moins avec des élèves en difficulté. Il faudrait faire des formations après le diplôme, en interne ou en externe, seulement, les formations coûtent cher (ce pourquoi c'est généralement les structures qui financent). Donc, une direction qui ne voit pas l'intérêt de former ses salariés n'y mettra pas un sous. Pour tenir d'exemple, une formation sur la méthode ABA peut avoisiner les 600 euros pour un salarié. Si la structure n'est pas spécialisée dans ce domaine, ce n'est certainement pas rentable.
Ce qu'il serait intéressant de faire pour eux, c'est de se renseigner de leur côté, ou bien d'avoir au moins une voir deux personnes spécialisées ou qui auront fait une formation qui puissent transmettre leurs savoirs aux autres, et peut-être un temps de parole/réunion où ils peuvent échanger sur les situations des enfants rencontrés et leur pédagogie.
Pour ce qui est de l'humour, il faudrait observer la personne et voir ses réactions, s'adapter en fonction. Il y a des personnes autistes qui auront énormément d'humour et qui vont nous renvoyer la balle (même déficient intellectuel) mais, qui y auront accès qu'après avoir saisi le sens et le schéma de cet humour là qu'ils pourront reproduire. Il faut apprendre à le connaître. Je pense tout de même que c'est à prendre avec des pincettes... Pour l'avoir observé dans mes expériences, ce n'est pas la meilleure ou la plus simple des solutions pour dédramatiser une situation ou pour lui "reprocher" quelque chose. Détourner les choses et les rendre implicites n'aide pas à la compréhension de ce qu'on leur demande. Et si une personne autiste est angoissée vis à vis d'une situation, je doute que l'humour soit la meilleure des solutions pour l'apaiser... Ce n'est pas les traiter "différemment" dans un sens négatif que d'agir différemment avec lui, puisque différent, il l'est. Nous avons beaucoup de représentations autour de "comment ça fonctionne une personne". Je pense qu'il faut se détacher des représentations et des "normes", pour pouvoir accéder plus facilement à son monde, à lui. Il faut aussi éviter les interprétations trop rapides: Il ne travaille pas/ne parle pas/etc = N'en a pas envie/Ne fait d'effort/Provoque/etc...et essayer de fouiller son fonctionnement ET sa personnalité pour pouvoir en tirer une interprétation, une hypothèse, et donc, adopter au fur et à mesure le comportement adéquat.Steph a écrit :Mais en ce qui concerne notre élève autiste, eh bien ... je fais plus attention, mais j'adopte malgré tout le même ton qu'avec les autres. J'ai entendu d'autres adultes s'adresser à lui comme s'il avait 10 ans, sous prétexte qu'il fait souvent les cent pas, et qu'ils ont peur de le perdre en route. Je me refuse à lui parler de cette manière, il aura 18 ans dans quelques mois, cela me paraît déplacé. Cela ne m'empêche pas, bien entendu, de garder toujours un oeil sur lui!
Mais voilà, que comprend un autiste tel que cet élève, aux petites blagues pas méchantes qu'on peut lui faire? Je sais, évidemment, que tout le monde est différent et qu'il n'existe pas de mode d'emploi. A vrai dire, je me suis posé cette question ce soir, en lisant quelques messages de ce forum. Je me la pose encore à l'instant, lorsque je réalise qu'aujourd'hui, nous avons rigolé lorsqu'on l'a vu émerger, cheveux en bataille, d'une sieste, interrompue par son professeur. Bien sûr que cela prête à sourire, pas méchamment !! Mais comment vit-il cela, lui? Et puisqu'il ne l'exprime pas, si ce n'est pas nous qui lui posons la question, qui sait ce qui se passe dans sa tête à ce moment? Se dit-il qu'il est nul?
Ce n'est qu'une position personnelle. Je pense que oui, on peut intéresser des personnes autistes à des choses qui, de prime abord, ne les intéressent pas. Peut-être qu'au début, ils n'y auront pas accès puisqu'ils ont des intérêts "restreints", et que le changement peut les perturber (ils y seront certainement au début même très hermétiques). Mais ils peuvent se découvrir des choses qu'ils aiment auxquels ils n'avaient pas accès avant, souvent par manque de stimulation. L'enfant te dit: "Si, je regarde les info, mais j'ai rien à dire". Ce n'est pas forcément un manque d'intérêt ou d'opinion. Si il les regarde, c'est qu'il y éprouve un minimum d'intérêt. Ça peut être interprété de cette façon : Il y a des choses que je ne comprends pas ; Je ne sais pas ce que je suis censé dire (Sur mes émotions? Apporter une solution au problème? Ce que j'en pense? Comment? De quelle façon? etc); Je ne sais pas comment partager avec les autres; Je ne comprends pas l'intérêt de cette interaction etc... Si sa difficulté réside dans son langage, il faudrait pouvoir lui proposer des alternatives ou des possibilités de compensation avec ses difficultés, de même que s'il a des difficultés à s'exprimer en groupe.Steph a écrit :Voilà, c'est déjà très bien, mais peut-on l'aider à s'intéresser à des choses qui, a priori, ne l'intéressent pas? Il y a, par exemple, un moment toutes les semaines, où leur prof de français interroge la classe sur l'actualité, ce qu'ils ont retenu etc. Notre élève autiste ne participe jamais. Je lui ai demandé pourquoi, il m'a simplement répondu "Si, je regarde les info, mais j'ai rien à dire". Doit-on le laisser tranquille? Doit-on au contraire l'inciter à parler? Même chose lorsqu'il doit résumer un livre (autre activité proposée en cours de français): dès qu'il doit s'exprimer avec ses mots, il bloque.
Cela dit, le forcer à s'intéresser à quelque chose, non. Si, toi, on te forçait à aimer le football alors que tu détestes ça, ça t'embêterait tout autant. Il a le droit d'avoir ses intérêts. Tu peux dans "le pire des cas" lui expliquer pourquoi il faut qu'il fasse ça, quel sens on donne à l'activité.
Oui, vous pouvez l'aider. Mais pour l'aider, il faut le comprendre, et comme tu dis, vous renseigner sur ce qu'est l'autisme, les pratiques, les façons de les guider... Si ça peut t'aider, tu peux te renseigner à ces niveaux là :Steph a écrit :Peut-on l'aider? J'ai parfois l'impression qu'on le harcèle de questions, et manifestement ça n'est pas cela qu'il faut faire.
- Livres de recommandations des bonnes pratiques (ANESM).
- Le plan autisme.
- La méthode ABA (qui me semble plus qu'indiqué dans le cadre de l'apprentissage d'un enfant autiste).
- La méthode TEACCH.
Ce serait déjà un bon début. Par exemple, tu aborderas la notion de renforçateur, qui peut notamment inciter la personne à faire un apprentissage. Il y a aussi l'intérêt d'évaluer la nécessité qu'il ait à sa disposition des pictogrammes ou des codes objets. Ou encore le fait de mettre un cadre autour de lui et des repères pour l'aider à mieux travailler (isolement avec les stimulis, plannings, endroit spécifique ou ritualisation pour faire le lien avec l'activité...).
Et à mon avis, puisqu'il est un ULIS, il a peut être à l'extérieur un suivi éducatif ou thérapeutique. Certaines choses ne relèvent alors pas de ta structure, mais des institutions et professionnels qui suivent l'enfant. Si oui, tu es peut-être en lien avec ces personnes qui pourront t'aiguiller et te décrire le travail qui est fait avec lui.
En tout cas, je trouve ça bien que tu t'intéresses à cet enfant. Ne te décourage pas face à ton équipe. J'avais été dans un cas similaire l'année dernière (des enfants autistes, personne de formé, rien de fait niveau "bientraitance" des personnes autistes...). Si vraiment ça te tient à cœur, je ne peux que te conseiller de te renseigner de ton côté, et d'insister pour obtenir un temps et sensibiliser l'équipe à cette problématique en leur expliquant ce qu'est l'autisme, et qui il est, lui.
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.
-
- Prolifique
- Messages : 1137
- Enregistré le : samedi 28 mars 2015 à 18:52
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
Le post remonte mais, je suppose que c'est toujours d'actualité. Je ne suis pas du corps enseignant, mais, du côté des travailleurs sociaux.
Le problème des enseignants (au moins fraichement diplômés), il me semble, c'est qu'ils apprennent ce qu'ils vont apprendre aux autres (la théorie) mais n'ont pas de cours sur la pédagogie (comment aborder leur cours et les transmettre), et encore moins avec des élèves en difficulté. Il faudrait faire des formations après le diplôme, en interne ou en externe, seulement, les formations coûtent cher (ce pourquoi c'est généralement les structures qui financent). Donc, une direction qui ne voit pas l'intérêt de former ses salariés n'y mettra pas un sous. Pour tenir d'exemple, une formation sur la méthode ABA peut avoisiner les 600 euros pour un salarié. Si la structure n'est pas spécialisée dans ce domaine, ce n'est certainement pas rentable.
Ce qu'il serait intéressant de faire pour eux, c'est de se renseigner de leur côté, ou bien d'avoir au moins une voir deux personnes spécialisées ou qui auront fait une formation qui puissent transmettre leurs savoirs aux autres, et peut-être un temps de parole/réunion où ils peuvent échanger sur les situations des enfants rencontrés et leur pédagogie.
Cela dit, le forcer à s'intéresser à quelque chose, non. Si, toi, on te forçait à aimer le football alors que tu détestes ça, ça t'embêterait tout autant. Il a le droit d'avoir ses intérêts. Tu peux dans "le pire des cas" lui expliquer pourquoi il faut qu'il fasse ça, quel sens on donne à l'activité.
- Livres de recommandations des bonnes pratiques (ANESM).
- Le plan autisme.
- La méthode ABA (qui me semble plus qu'indiqué dans le cadre de l'apprentissage d'un enfant autiste).
- La méthode TEACCH.
Ce serait déjà un bon début. Par exemple, tu aborderas la notion de renforçateur, qui peut notamment inciter la personne à faire un apprentissage. Il y a aussi l'intérêt d'évaluer la nécessité qu'il ait à sa disposition des pictogrammes ou des codes objets. Ou encore le fait de mettre un cadre autour de lui et des repères pour l'aider à mieux travailler (isolement avec les stimulis, plannings, endroit spécifique ou ritualisation pour faire le lien avec l'activité...).
Et à mon avis, puisqu'il est un ULIS, il a peut être à l'extérieur un suivi éducatif ou thérapeutique. Certaines choses ne relèvent alors pas de ta structure, mais des institutions et professionnels qui suivent l'enfant. Si oui, tu es peut-être en lien avec ces personnes qui pourront t'aiguiller et te décrire le travail qui est fait avec lui.
En tout cas, je trouve ça bien que tu t'intéresses à cet enfant. Ne te décourage pas face à ton équipe. J'avais été dans un cas similaire l'année dernière (des enfants autistes, personne de formé, rien de fait niveau "bientraitance" des personnes autistes...). Si vraiment ça te tient à cœur, je ne peux que te conseiller de te renseigner de ton côté, et d'insister pour obtenir un temps et sensibiliser l'équipe à cette problématique en leur expliquant ce qu'est l'autisme, et qui il est, lui.
Le problème des enseignants (au moins fraichement diplômés), il me semble, c'est qu'ils apprennent ce qu'ils vont apprendre aux autres (la théorie) mais n'ont pas de cours sur la pédagogie (comment aborder leur cours et les transmettre), et encore moins avec des élèves en difficulté. Il faudrait faire des formations après le diplôme, en interne ou en externe, seulement, les formations coûtent cher (ce pourquoi c'est généralement les structures qui financent). Donc, une direction qui ne voit pas l'intérêt de former ses salariés n'y mettra pas un sous. Pour tenir d'exemple, une formation sur la méthode ABA peut avoisiner les 600 euros pour un salarié. Si la structure n'est pas spécialisée dans ce domaine, ce n'est certainement pas rentable.
Ce qu'il serait intéressant de faire pour eux, c'est de se renseigner de leur côté, ou bien d'avoir au moins une voir deux personnes spécialisées ou qui auront fait une formation qui puissent transmettre leurs savoirs aux autres, et peut-être un temps de parole/réunion où ils peuvent échanger sur les situations des enfants rencontrés et leur pédagogie.
Pour ce qui est de l'humour, il faudrait observer la personne et voir ses réactions, s'adapter en fonction. Il y a des personnes autistes qui auront énormément d'humour et qui vont nous renvoyer la balle (même déficient intellectuel) mais, qui y auront accès qu'après avoir saisi le sens et le schéma de cet humour là qu'ils pourront reproduire. Il faut apprendre à le connaître. Je pense tout de même que c'est à prendre avec des pincettes... Pour l'avoir observé dans mes expériences, ce n'est pas la meilleure ou la plus simple des solutions pour dédramatiser une situation ou pour lui "reprocher" quelque chose. Détourner les choses et les rendre implicites n'aide pas à la compréhension de ce qu'on leur demande. Et si une personne autiste est angoissée vis à vis d'une situation, je doute que l'humour soit la meilleure des solutions pour l'apaiser... Ce n'est pas les traiter "différemment" dans un sens négatif que d'agir différemment avec lui, puisque différent, il l'est. Nous avons beaucoup de représentations autour de "comment ça fonctionne une personne". Je pense qu'il faut se détacher des représentations et des "normes", pour pouvoir accéder plus facilement à son monde, à lui. Il faut aussi éviter les interprétations trop rapides: Il ne travaille pas/ne parle pas/etc = N'en a pas envie/Ne fait d'effort/Provoque/etc...et essayer de fouiller son fonctionnement ET sa personnalité pour pouvoir en tirer une interprétation, une hypothèse, et donc, adopter au fur et à mesure le comportement adéquat.Steph a écrit :Mais en ce qui concerne notre élève autiste, eh bien ... je fais plus attention, mais j'adopte malgré tout le même ton qu'avec les autres. J'ai entendu d'autres adultes s'adresser à lui comme s'il avait 10 ans, sous prétexte qu'il fait souvent les cent pas, et qu'ils ont peur de le perdre en route. Je me refuse à lui parler de cette manière, il aura 18 ans dans quelques mois, cela me paraît déplacé. Cela ne m'empêche pas, bien entendu, de garder toujours un oeil sur lui!
Mais voilà, que comprend un autiste tel que cet élève, aux petites blagues pas méchantes qu'on peut lui faire? Je sais, évidemment, que tout le monde est différent et qu'il n'existe pas de mode d'emploi. A vrai dire, je me suis posé cette question ce soir, en lisant quelques messages de ce forum. Je me la pose encore à l'instant, lorsque je réalise qu'aujourd'hui, nous avons rigolé lorsqu'on l'a vu émerger, cheveux en bataille, d'une sieste, interrompue par son professeur. Bien sûr que cela prête à sourire, pas méchamment !! Mais comment vit-il cela, lui? Et puisqu'il ne l'exprime pas, si ce n'est pas nous qui lui posons la question, qui sait ce qui se passe dans sa tête à ce moment? Se dit-il qu'il est nul?
Ce n'est qu'une position personnelle. Je pense que oui, on peut intéresser des personnes autistes à des choses qui, de prime abord, ne les intéressent pas. Peut-être qu'au début, ils n'y auront pas accès puisqu'ils ont des intérêts "restreints", et que le changement peut les perturber (ils y seront certainement au début même très hermétiques). Mais ils peuvent se découvrir des choses qu'ils aiment auxquels ils n'avaient pas accès avant, souvent par manque de stimulation. L'enfant te dit: "Si, je regarde les info, mais j'ai rien à dire". Ce n'est pas forcément un manque d'intérêt ou d'opinion. Si il les regarde, c'est qu'il y éprouve un minimum d'intérêt. Ça peut être interprété de cette façon : Il y a des choses que je ne comprends pas ; Je ne sais pas ce que je suis censé dire (Sur mes émotions? Apporter une solution au problème? Ce que j'en pense? Comment? De quelle façon? etc); Je ne sais pas comment partager avec les autres; Je ne comprends pas l'intérêt de cette interaction etc... Si sa difficulté réside dans son langage, il faudrait pouvoir lui proposer des alternatives ou des possibilités de compensation avec ses difficultés, de même que s'il a des difficultés à s'exprimer en groupe.Steph a écrit :Voilà, c'est déjà très bien, mais peut-on l'aider à s'intéresser à des choses qui, a priori, ne l'intéressent pas? Il y a, par exemple, un moment toutes les semaines, où leur prof de français interroge la classe sur l'actualité, ce qu'ils ont retenu etc. Notre élève autiste ne participe jamais. Je lui ai demandé pourquoi, il m'a simplement répondu "Si, je regarde les info, mais j'ai rien à dire". Doit-on le laisser tranquille? Doit-on au contraire l'inciter à parler? Même chose lorsqu'il doit résumer un livre (autre activité proposée en cours de français): dès qu'il doit s'exprimer avec ses mots, il bloque.
Cela dit, le forcer à s'intéresser à quelque chose, non. Si, toi, on te forçait à aimer le football alors que tu détestes ça, ça t'embêterait tout autant. Il a le droit d'avoir ses intérêts. Tu peux dans "le pire des cas" lui expliquer pourquoi il faut qu'il fasse ça, quel sens on donne à l'activité.
Oui, vous pouvez l'aider. Mais pour l'aider, il faut le comprendre, et comme tu dis, vous renseigner sur ce qu'est l'autisme, les pratiques, les façons de les guider... Si ça peut t'aider, tu peux te renseigner à ces niveaux là :Steph a écrit :Peut-on l'aider? J'ai parfois l'impression qu'on le harcèle de questions, et manifestement ça n'est pas cela qu'il faut faire.
- Livres de recommandations des bonnes pratiques (ANESM).
- Le plan autisme.
- La méthode ABA (qui me semble plus qu'indiqué dans le cadre de l'apprentissage d'un enfant autiste).
- La méthode TEACCH.
Ce serait déjà un bon début. Par exemple, tu aborderas la notion de renforçateur, qui peut notamment inciter la personne à faire un apprentissage. Il y a aussi l'intérêt d'évaluer la nécessité qu'il ait à sa disposition des pictogrammes ou des codes objets. Ou encore le fait de mettre un cadre autour de lui et des repères pour l'aider à mieux travailler (isolement avec les stimulis, plannings, endroit spécifique ou ritualisation pour faire le lien avec l'activité...).
Et à mon avis, puisqu'il est un ULIS, il a peut être à l'extérieur un suivi éducatif ou thérapeutique. Certaines choses ne relèvent alors pas de ta structure, mais des institutions et professionnels qui suivent l'enfant. Si oui, tu es peut-être en lien avec ces personnes qui pourront t'aiguiller et te décrire le travail qui est fait avec lui.
En tout cas, je trouve ça bien que tu t'intéresses à cet enfant. Ne te décourage pas face à ton équipe. J'avais été dans un cas similaire l'année dernière (des enfants autistes, personne de formé, rien de fait niveau "bientraitance" des personnes autistes...). Si vraiment ça te tient à cœur, je ne peux que te conseiller de te renseigner de ton côté, et d'insister pour obtenir un temps et sensibiliser l'équipe à cette problématique en leur expliquant ce qu'est l'autisme, et qui il est, lui.
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.
-
- Nouveau
- Messages : 4
- Enregistré le : mardi 17 novembre 2015 à 21:19
- Localisation : Brest
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
Salut, et merci pour cette réponse très intéressante.
Je vais essayer de continuer à me renseigner sur ces questions, et surtout de garder un peu de motivation, chose difficile... Je suis un peu découragée à vrai dire, par le manque d'intérêt pour l'autre en général, qu'ont la plupart de mes collègues (quand je dis "collègues", je parle des profs de l'ULIS et de l'AVS individuel de l'élève autiste en question).
On dirait que les profs ne font qu'adopter des schémas, comme si l'enseignement en ULIS était comme l'enseignement en classes ordinaires, sauf que c'est plus léger. Bon, moi j'y connais rien hein. J'ai fréquenté des classes ordinaires, je trouve qu'il y a déjà des milliers de choses à redire. Au final, j'ai l'impression que dans ma classe ULIS, c'est pareil, on tente de te faire correspondre au maximum au moule de la société. D'ailleurs, j'ai entendu plusieurs fois la coordinatrice du dispositif dire des choses comme "celui-là commence à être bien "formaté" - ce qui pour elle était quelque-chose de positif - ou encore "celui-ci, il va falloir qu'on réussisse à le faire rentrer un peu plus dans le moule".
Quelque-part, je comprends, plus tu t'adaptes à la société, et moins tu souffriras sans doute. Mais je suis pas sûre que ce soit en les grondant dès qu'ils font pas "comme il faut" que ça marchera ...
Bref, je m'égare. A vrai dire j'ai lu le descriptif de ton profil, et je m'y reconnais pas mal. Eh oui, pas de surprise, je suis AVS mais un des premiers trucs que je me suis dit en commençant ce taf, c'est "j'aurais dû avoir un AVS moi aussi!". Je ne prétends pas être asperger, ni borderline, bien que me reconnaissant pas mal dans les 2. Bref, une décalée bizarre depuis toujours, mais sans diagnostic. Je dois lutter au jour le jour pour m'adapter, avoir l'air "normal", du coup, peut-être suis-je un peu trop sensible à la place de ces gosses dans la société.
Je précise quand-même que je ne suis pas psychotique, c'est la seule certitude que j'ai quant à mon état mental;-)
Je vais essayer de continuer à me renseigner sur ces questions, et surtout de garder un peu de motivation, chose difficile... Je suis un peu découragée à vrai dire, par le manque d'intérêt pour l'autre en général, qu'ont la plupart de mes collègues (quand je dis "collègues", je parle des profs de l'ULIS et de l'AVS individuel de l'élève autiste en question).
On dirait que les profs ne font qu'adopter des schémas, comme si l'enseignement en ULIS était comme l'enseignement en classes ordinaires, sauf que c'est plus léger. Bon, moi j'y connais rien hein. J'ai fréquenté des classes ordinaires, je trouve qu'il y a déjà des milliers de choses à redire. Au final, j'ai l'impression que dans ma classe ULIS, c'est pareil, on tente de te faire correspondre au maximum au moule de la société. D'ailleurs, j'ai entendu plusieurs fois la coordinatrice du dispositif dire des choses comme "celui-là commence à être bien "formaté" - ce qui pour elle était quelque-chose de positif - ou encore "celui-ci, il va falloir qu'on réussisse à le faire rentrer un peu plus dans le moule".
Quelque-part, je comprends, plus tu t'adaptes à la société, et moins tu souffriras sans doute. Mais je suis pas sûre que ce soit en les grondant dès qu'ils font pas "comme il faut" que ça marchera ...
Bref, je m'égare. A vrai dire j'ai lu le descriptif de ton profil, et je m'y reconnais pas mal. Eh oui, pas de surprise, je suis AVS mais un des premiers trucs que je me suis dit en commençant ce taf, c'est "j'aurais dû avoir un AVS moi aussi!". Je ne prétends pas être asperger, ni borderline, bien que me reconnaissant pas mal dans les 2. Bref, une décalée bizarre depuis toujours, mais sans diagnostic. Je dois lutter au jour le jour pour m'adapter, avoir l'air "normal", du coup, peut-être suis-je un peu trop sensible à la place de ces gosses dans la société.
Je précise quand-même que je ne suis pas psychotique, c'est la seule certitude que j'ai quant à mon état mental;-)
-
- Prolifique
- Messages : 4594
- Enregistré le : vendredi 23 janvier 2015 à 18:16
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
Je ne suis pas encore diagnostiquée, donc même si ça m'évoque plein de choses, je me contenterai de te répondre là-dessus:
A la limite ce qui va m'aider à m'intéresser, c'est de me trouver un vecteur, quelque chose (même anecdotique) qui va faire le lien avec un de mes centres d'intérêt. Par exemple, mon truc c'est l'art et je lis beaucoup de biographies. Il suffit que le peintre se soit intéressé à un sujet pour que je désire en savoir plus. Je fais des "ponts" avec tout, après. Donc parfois des domaines assez éloignés de l'art comme la politique, la science (qui est quand même à la base un de mes autres intérêts), l'architecture, la géographie...
En fait c'est comme une toile d'araignée
Il est quasiment impossible de m'intéresser vraiment et de capter mon attention plus de 5 minutes (que je nomme "sociales") sur un sujet qui ne m'intéresse pas. Après, je décroche: de l'extérieur on peut avoir l'impression que j'écoute (quoique pas toujours ) mais concrètement, je ne suis plus là. Evidemment, c'est difficile à gérerVoilà, c'est déjà très bien, mais peut-on l'aider à s'intéresser à des choses qui, a priori, ne l'intéressent pas?
A la limite ce qui va m'aider à m'intéresser, c'est de me trouver un vecteur, quelque chose (même anecdotique) qui va faire le lien avec un de mes centres d'intérêt. Par exemple, mon truc c'est l'art et je lis beaucoup de biographies. Il suffit que le peintre se soit intéressé à un sujet pour que je désire en savoir plus. Je fais des "ponts" avec tout, après. Donc parfois des domaines assez éloignés de l'art comme la politique, la science (qui est quand même à la base un de mes autres intérêts), l'architecture, la géographie...
En fait c'est comme une toile d'araignée
*Diag TSA*
***Nullius in verba***
***Nullius in verba***
-
- Prolifique
- Messages : 1137
- Enregistré le : samedi 28 mars 2015 à 18:52
Re: AVS qui se pose des tonnes de questions!
C'est certain que c'est difficile d'être dans une équipe incompétente ET qui ne souhaite pas évoluer. C'est énervant de se donner à fond et de voir que les autres ne se préoccupent pas de la moitié de leur job (parce que s'adapter à leurs élèves, c'est leur job, par ailleurs, ils devraient s'intéresser à la loi 2005-102, pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées...). Le plus difficile, j'ai l'impression, c'est davantage et toujours l'institution plus que le public.
Ta sensibilité est une faiblesse (tu seras très touchée, et tu feras des transferts, donc, manque de distance), mais aussi un atout, parce que cette sensibilité te permet de t'intéresser à lui entièrement, de mettre le doigt sur des choses dont tes collègues ne se sentent visiblement pas concernés. Le tout, c'est qu'il ait au moins une personne sur qui compter. Ne baisse pas les bras! Lorsque tu verras les résultats de ta patience, tu ne pourras qu'être heureuse de t'être battue. Personne ne comprenait pourquoi j'étais à la limite des larmes lorsqu'un des enfants m'a dit: "Tu peux m'aider s'il te plait?" au bout de 8 mois d'accompagnement. Tu le comprendras peut être aussi lorsque tu verras où ça te mène.
Ta sensibilité est une faiblesse (tu seras très touchée, et tu feras des transferts, donc, manque de distance), mais aussi un atout, parce que cette sensibilité te permet de t'intéresser à lui entièrement, de mettre le doigt sur des choses dont tes collègues ne se sentent visiblement pas concernés. Le tout, c'est qu'il ait au moins une personne sur qui compter. Ne baisse pas les bras! Lorsque tu verras les résultats de ta patience, tu ne pourras qu'être heureuse de t'être battue. Personne ne comprenait pourquoi j'étais à la limite des larmes lorsqu'un des enfants m'a dit: "Tu peux m'aider s'il te plait?" au bout de 8 mois d'accompagnement. Tu le comprendras peut être aussi lorsque tu verras où ça te mène.
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.