http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... &start=705
Jonquille57
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Lun 23 Nov 2009 8:03
Hier, à l' hôpital, nous avons eu un entretien avec un psy. Bien sûr, comme tous les psys, il est revenu sur des épisodes passés de la vie de M. Mais cette fois, j'ai réagi, car marre d'entendre les inepties !!!

Par exemple, il justifiait la déscolarisation de M. en disant que la Mayenne était un petit département ! Ah bon, parce que dans les " petits " départements, les lois ne sont pas les mêmes ?
Il justifiait le fait que M. avait eu un diagnostic tardif et que les pauvres psys ne pouvaient pas voir l'autisme chez M. puisque celui-ci n'avait pas une forme d' autisme telle que l'on se la représentait habituellement... Ah bon, mais alors, pourquoi allez voir un professionnel de la santé ? Autant aller voir son boucher, alors, et le résultat sera le même !
Nom d'une pipe, ras le bol d'entendre toujours des excuses à la noix !

Mars
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Lun 23 Nov 2009 9:31
J'ai déjà entendu, de la part de professionnels avertis, spécialistes de l'autisme : "diagnostiquer et accompagner un adulte avec autisme ? Il faut aller voir Laurent Mottron au Canada".

Il faut savoir que Mottron est français et qu'il est parti là-bas pour pouvoir se faire entendre et travailler vraiment.
Il y a de quoi alimenter un autre livre noir de la psychiatrie

Des réponses qui étaient admissibles il y a 25 ans, sont scandaleuses maintenant.
Quant à l'argument d'un petit département, les bras m'en tombent.
Comme tu le dis Jonquille, les psys se serrent les coudes... au dépens de qui ?
J'espère de tout coeur que le RV au CRERA aura lieu au plus vite. On fait ce qu'il faut pour. Si ce n'est pas suffisant, on changera de tactique.
Gros gros bisous à tous les 3













_________________
2 jeunes filles dont une aspie
bernard
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Lun 23 Nov 2009 9:47
Jonquille57 a écrit:
A mon humble avis, tu es très proche de la vérité en disant cela.Ah bon, mais alors, pourquoi allez voir un professionnel de la santé ? Autant aller voir son boucher, alors, et le résultat sera le même !
L'autisme est autant un problème de santé que l'homosexualité pouvait l'être quand elle était classée dans le DSM et le CIM.
En remontant quelques siècles en arrière, la non-acceptation de la différence des personnes à la peau noire, les aurait aussi classées dans une catégorie d'un proto-CIM.
Disons qu'aujourd'hui, c'est sur le dos des personnels de santé que repose la tâche d'appréhender la différence qu'est l'autisme, qu'ils soient formés ou non. Certainement pour les conséquences que l'autisme amène sur l'entourage des autistes.
C'est la réponse que donne notre société pour "aider" les familles.
Je ne parle pas ici du cas particulier de M.
On est tous d'accord que, du moins en France, cette "aide" se limite à nier la différence et à faire ressembler au mieux les autistes à des NT via des techniques diverses pour évacuer le problème apporté par cette différence (incluant la réaction de l'autiste au rejet de sa différence).
Relire le sous-titre en signature des posts de Luna.
_________________
Bernard (48 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
bernard
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Lun 23 Nov 2009 9:56
Mars a écrit:
Il n'y a pas un adulte avec autisme, il y a un autiste.J'ai déjà entendu, de la part de professionnels avertis, spécialistes de l'autisme : "diagnostiquer et accompagner un adulte avec autisme ? Il faut aller voir Laurent Mottron au Canada".
C'est avec ce type de phrase qu'on laisse à penser que l'autisme est un truc en plus qui s'accroche à un individu NT, et donc qu'il suffit de donner un médoc pour faire partir ce truc et retrouver un NT.
Ou faire une thérapie pour ramener un autiste à devenir un NT.
C'est faux. Et cela explique beaucoup de temps perdu.
Un autiste ou un aspie qui apprend les méthodes de comportement qu'attendent les NT qui l'entourent, garde son modèle de pensée autistique. Il arrondit juste les angles pour limiter les réactions négatives lors des interactions avec ses pairs NT.
Relire Jim Sinclair.
_________________
Bernard (48 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
(...)
Jean
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Lun 23 Nov 2009 19:03
bernard a écrit:
Je pense que Mars fait référence à une lettre de 2005 reçue par Laure. Effectivement, c'était un renvoi vers L. Mottron pour un diagnostic de SA pour un adulte. Le service concerné indiquait qu'il s'occupait d'enfant avec plusieurs handicaps (une formule de ce genre). Je ne crois pas que la même réponse serait faite aujourd'hui, les CRA ayant commencé à développer des pôles adultes (mais c'est surotut le CRA Alsace qui s'est vraiment développé là-dessus) et connaissant mieux le SA.Mars a écrit:Il n'y a pas un adulte avec autisme, il y a un autiste.J'ai déjà entendu, de la part de professionnels avertis, spécialistes de l'autisme : "diagnostiquer et accompagner un adulte avec autisme ? Il faut aller voir Laurent Mottron au Canada".
C'est avec ce type de phrase qu'on laisse à penser que l'autisme est un truc en plus qui s'accroche à un individu NT, et donc qu'il suffit de donner un médoc pour faire partir ce truc et retrouver un NT.
Ou faire une thérapie pour ramener un autiste à devenir un NT.
C'est faux. Et cela explique beaucoup de temps perdu.
Un autiste ou un aspie qui apprend les méthodes de comportement qu'attendent les NT qui l'entourent, garde son modèle de pensée autistique. Il arrondit juste les angles pour limiter les réactions négatives lors des interactions avec ses pairs NT.
Relire Jim Sinclair.
Il faut s'entendre ensuite sur les mots. Pour dire la même chose, des formules différentes peuvent être utilisées; et les mêmes formules peuvent être utilisées par des personnes différentes pour dire des choses totalement différentes.
Utiliser l'expression "personne avec autisme" ne veut pas nécessairement dire qu'on pense qu'il est possible et souhaitable de transformer la personne en NT. Cela peut vouloir dire qu'on considère la personne en tant que telle, sans la réduire à son autisme. Mais je suis tout à fait OK avec ce que Bernard écrit là-dessus. Ole m'avait déjà rappelé à l'ordre

Par contre, dès que j'entends parler de "développement autistique" ou de "retrait autistique", je sais que çà ne sent pas bon.
(...)
bernard
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Lun 23 Nov 2009 19:52
Jean a écrit:
Oui j'avais compris.Je pense que Mars fait référence à une lettre de 2005 reçue par Laure.
Mais je pense qu'il ne faut pas laisser d'ambiguïté sur les mots de ce type.
De mon côté, je "sens" que cela sonne faux et je le signale.
Je lis trop de textes qui sous-entendent que l'autisme est quelque chose qui se greffe sur l'humain, alors que c'est du physiologique.
Quand en plus c'est de la bouche d'un professionnel, bouh

_________________
Bernard (48 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
Jean
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Lun 23 Nov 2009 19:59
Je n'ai pas le souvenir des termes exacts. Mais le courrier était catastrophique.
Ole Ferme l'oeil
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 0:25
en tous cas avec Bernard et moi va falloir faire attention à comment qu'on cause de l'autisme!

Jonquille57
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 1:30
(...)
Quant à moi, je pense que l'on peut jouer sur les mots, mais que finalement, c'est la façon dont on les emploie qui est important, et surtout ce sont les actions qui sont importantes. Après, les mots sont comme les chiffres : on peut leur faire dire ce que l'on veut... et les interpréter parfois de plusieurs façons...
bernard
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 7:41
Jonquille57 a écrit:
Je ne pense pas qu'on joue sur les mots.Quant à moi, je pense que l'on peut jouer sur les mots, ...
Les deux phrases ont des sens différents.
Et des sens différents donnent des compréhensions différentes.
L'illustration donnée par le Dr Attwood me semble la bonne.
Il disait en mai dernier que l'autisme n'est pas comme un mal de ventre, localisé.
C'est partout et tout le temps.
_________________
Bernard (48 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
Jonquille57
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 8:28
Ce que je veux dire, Bernard, est est-ce si important de dire autistes ou personnes avec autisme ?
Souvent, je me demande comment serait M. si il n'avait pas été autiste, mais je sais d'avance ce que tu vas me répondre...

Martine Delfos tenait à ce que l'on parle de personnes avec autisme, effectivement pour que ces personnes ne soient pas considérées uniquement à travers leur handicap. Bernard, ici, tu es avant tout, Bernard, un homme plein de connaissances, prêt à aider, etc, etc, avant d'être l' " autiste " adulte du forum... Tu vois ce que je veux dire ?
Murielle
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 10:15
En fait, pour Martine Delfos, j'ai compris que si elle insistait autant sur "la personne avec autisme", c'est qu'elle voulait que les gens n'oublient pas que derrière "l'autiste" il y avait une personne et qu'à ce titre, il méritait le respect....
Je pense que cette formule était destinée aux personnes n'y connaissant pas grand chose afin d'éviter des rejets du style:"c'est un autiste, il ne comprend rien"....(ce sont malheureusement des choses entendues véridiques.!!!!

Anecdote: dans la classe de ma fille , l'année dernière son prof de FRANCAIS avait employé ce terme "autiste" pour expliquer que quelque chose était "débile"....Cela avait beaucoup choqué ma fille....
Car même pour un kanner , elle parle d'une personne avant tout....du respect....et en ce sens , je suis complètement d'accord avec son analyse.
Ceci dit, je comprends ce que veut dire Bernard, et je suis aussi d'accord avec lui...en fait, je pense que les 2 formules sont adaptées, mais pas forcément à destination des mêmes personnes.!!!

Ouh, là, là....



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Murielle, Maman de Pauline 14 ans et Léo (asperger) 10 ans .
Jonquille57
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 10:33
Murielle, tu es très claire, et c'est pour cela que je parlais de " jouer " avec les mots : selon leur utilisation et les personnes à qui ils sont adressés, ils n'ont pas le même impact.
Murielle
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 11:00


J'avais peur de m'être un peu embrouillée....


_________________
Murielle, Maman de Pauline 14 ans et Léo (asperger) 10 ans .
bernard
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 13:46
Jonquille57 a écrit:
Le mot "avec" est de trop. Il signifie qu'il y a une personne (donc NT dans l'esprit de celui qui écoute), et que cette personne à une sorte de maladie. Ce schéma est FAUX. Tant qu'on aura ce schéma à l'esprit, on n'avancera pas.Martine Delfos tenait à ce que l'on parle de personnes avec autisme, effectivement pour que ces personnes ne soient pas considérées uniquement à travers leur handicap.
La personne dont on parle, elle est ASPIE, ou elle est AUTISTE, dans son entièreté. Elle est câblée ainsi, c'est physiologique. Comme c'est dans le cerveau, et pas dans le muscle de la jambe, on dit que c'est neurologique, et même neurobiologique. Et comme c'est le cerveau qui est en ligne de mire, c'est toute la personnalité qui est concerné jusqu'au plus profond recoin de son être.
C'est pourtant pas compliqué à comprendre. Prenez un exemple plus concret si c'est trop virtuel. Si je prends un collègue qui est noir de peau, je ne vais quand même pas dire qu'il est blanc de peau, mais que la pigmentation noire est quelque chose en plus. Il est comme il est, entier avec ses différences.
Je ne sais pas où se trouve le blocage dans cette compréhension.
Peut-être aussi dans la compréhension de la langue française.
Au départ, il y a le nom autiste et l'adjectif autistique.
On devrait donc dire, un autiste, ou un enfant autistique. Mais pas un enfant avec autisme. Il ne porte pas un autisme sur son dos, puisque l'autisme c'est partout en lui. Autant dire autiste tout court.
L'adjectif autistique en français n'est pas très joli et alourdi le texte. Alors qu'en anglais, autistic child est couramment employé.
Si je dis une personne avec angine, je comprends que avec angine, c'est une maladie en plus de lui et qu'on va faire passer avec des soins et des médicaments. Si c'était cela, depuis Victor l'enfant sauvage, il y a belle lurette qu'en 300 ans tout serait résolu, comme pour la variole.
Quand on parle du spectre autistique, on ne dit pas le spectre avec autisme.
C'est pas le spectre en général auquel on rajoute de l'autisme. Cela n'a pas de sens. C'est bien le spectre qui concerne le domaine de l'autisme, donc spectre autistique.
Le mot "avec" ne rend pas service, il fausse le jugement de l'auditeur.
Pour l'histoire du handicap, si on parlait d'abord des points positifs avant de parler (seulement) des points négatifs, on s'en sortirait mieux.
Relisez les définitions positives d'un aspie, données par Chantal Tréhin sur
http://www.asperger-integration.com/pag ... 0.html#CDA
C'est un diagnostic positif au lieu de celui du DSM4 qui parle en mode négatif.
Je crois me rappeler d'un lien donné par Lila pour diagnostiquer un simple NT qui n'a pas tous les points positifs d'un aspie.

_________________
Bernard (48 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
Jonquille57
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 13:58
Je comprends ce que tu veux dire, Bernard, mais là où je ne te suis pas, c'est lorsque tu parles de points positifs dans le fait d'être autiste... Si cela était aussi positif que cela, nous ne galèrerions pas autant avec nos enfants. Au contraire, tout le monde nous envierait d'avoir un enfant autiste, ce qui n'est pas franchement le cas. Et quand on voit dans quelle galère certains sont, il m'est difficile de voir l'autisme comme un atout, même si je comprends bien qu'être autiste peut aussi apporter des avantages...
Quand on parle d'autisme, on parle malgré tout très souvent de souffrances, de difficultés, etc, etc, même si tous les autistes n'ont pas les mêmes difficultés, ils en ont apparemment tous. Donc, pour moi, c'est malgré tout une grande difficulté pour laquelle il n'est pas si facile de trouver des solutions...
Dans ton exemple de personnes noires, ce n'est pas tout à fait pareil tout de même, car c'est une particularité physique pour laquelle il n'y a pas de " surprises ". Pour l'autisme, même pour les enfants diagnostiqués très jeunes, c'est malgré tout l'inconnu pour les parents. Il faut apprivoiser cette particularité et c'est très loin d'être simple. Il faudrait presque des écoles pour apprendre l'autisme. D'ailleurs, le fait d'avoir une couleur de peau noire n'est absolument pas un handicap, alors que les personnes autistes sont considérées comme telles. IL y a bien une différence. Quelqu'un qui a la peau noire n'a pas de difficultés sociales, hormis les idées encore racistes qui peuvent exister. Une personne autiste doit comprendre les NT pour pouvoir s'intégrer dans la société, et les personnes NT doivent comprendre les autistes pour pouvoir les aider, car ils ont besoin d'aide ( on le voit bien dans tous les messages de ce forum... ).
Il n'est pas question de porter un jugement de valeur. Être autiste est une particularité à laquelle on ne peut rien, mais il faut bien admettre que cela complique quelque peu l'existence de celui qui l'est.... et de ceux qui vivent avec.
Jonquille57
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 14:04
Imaginons un pays, une région où ne vivraient que des personnes autistes... Est-ce que ces personnes seraient autonomes, est-ce qu'elles seraient heureuses de vivre ensembles, mais rien qu'ensembles, se suffiraient-elles à elles-même ? Je ne sais pas, je pose simplement la question.
bernard
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 14:07
Jonquille57 a écrit:
Oui, je suis à 100% sur la fin de ta phrase.... mais il faut bien admettre que cela complique quelque peu l'existence de celui qui l'est.... et de ceux qui vivent avec.
L'autisme de haut-niveau et le SA sont visibles en interaction avec le monde NT.
C'est aussi pour cela que les diags sont en moyenne au moment de l'insertion dans l'école maternelle.
Je ne parle pas ici des autres formes d'autismes.
Et je suis bien d'accord que l'entourage souffre.
_________________
Bernard (48 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
bernard
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 14:27
Jonquille57 a écrit:
Ta question est biaisée car conçue en mode NT.Imaginons un pays, une région où ne vivraient que des personnes autistes... Est-ce que ces personnes seraient autonomes, est-ce qu'elles seraient heureuses de vivre ensembles, mais rien qu'ensembles, se suffiraient-elles à elles-même ? Je ne sais pas, je pose simplement la question.
Oui les autistes peuvent vivre en autonomie (partielle ou totale).
Le problème vient du fait que l'autonomie est une description NT.
Autre point quand tu dis "est-ce qu'elles seraient heureuses de vivre ensembles ?".
Pourquoi obliger les aspies ou AHN à vivre ensemble ? Oui si affinité, et non sinon. Et encore pas pour tout le temps (cette notion de temps étant ambigüe de l'autre côté du miroir).
Beaucoup d'aspies ont leur autonomie. D'ailleurs je rappelle au passage que c'est une obligation du DSM4-TR écrit par des NT. Sinon, on sort de la catégorie SA. On sait bien que ce n'est pas aussi tranché. Mais pour un aspie, la règle c'est la règle.
Bien sur, on parle plus souvent du manque d'autonomie.
N'oubliez pas que sur nos forums sont présents seulement ceux qui ont remarqué quelque chose.
Beaucoup d'aspies vivent et disparaitront sans savoir qu'ils l'étaient. Juste un peu bizarre diront leurs collègues. Il faut garder à l'esprit que les cas présentés ici le sont seulement pour ceux qui ont ce manque d'autonomie (ou pour en savoir plus sur le sujet, mais en moins grand nombre). La famille des aspies ne se limitent pas à ce qui est exposé sur ce forum.
De mon temps, les AVS n'existaient pas et il a bien fallu faire des doubles-journées pour traverser cette période de scolarisation. Et on n'est pas tous restés sur le bord du chemin.
Ce qu'on appelle autonomie est relatif. Je reprends ton argument du double sens des mots.
Je sens que le jour où on va se rencontrer Jonquille, il va falloir prévoir des journées de 48 heures pour revoir tous ces concepts. On invitera aussi Sue qui gèrera nos temps de parole, en tant qu'experte en dialogue sans limite ...

_________________
Bernard (48 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
Murielle
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 15:26
Juste une petite précision Bernard, je pense que les capacités de chacun varient en fonction des individus (qu'ils soient NT ou SA)....Je veux dire par là que tu dis qu'à ton époque, point d'AVS, tout comme Lila et certains autres....et cela ne vous a pas empêchés d'avoir une vie autonome....
C'est une réalité non discutable....


MAIS, ce que je peux te certifier pour notre cas perso: Léo n'aurait JAMAIS pu rester dans le circuit ordinaire SANS AVS, ça c'est une certitude.!!!!
Je pense qu'un enfant tel que le mien à ton époque aurait été écarté de l'école ou mis en "structures" dites spécialisées...

Avec un avenir pour le moins fermé....! (D'ailleurs si je reprends le 1er "professeur" du CHU de Nantes qui m'a dit: "votre fils est autiste, il ne fera jamais rien de sa vie...."


Car, aujourd'hui il lit, compte et écrit comme les autres.! (enfin


Ses résultats du début d'année n'ont jamais été aussi bons....il y a encore 2/3 ans, nous n'aurions jamais pu croire un tel progrès.!Pour ma part, je crois que chez les aspies, il y a une grande partie dont les compétences intellectuelles sont très au-dessus de la moyenne, et pour eux, la possibilité grâce à ces compétences de trouver des stratégies de contournement pour faire "illusion" ou tout juste apparaître comme "bizarres" aux yeux des NT....Mais pour les autres dont fait partie, je pense, mon loulou qui a une d'intelligence "classique" (ni mauvaise , ni exceptionnelle), ses problèmes d'autiste obstruent considérablement son avancée chez les NT (la majeure partie de notre société) et sans cette AVS.....



Cependant, tout ce que tu écris je le comprends parfaitement, et j'y adhère à fond car oui, je crois qu'un aspie, un autiste l'est dans son ensemble....
Je pense que ce que disait M.Delfos était destiné aux ignorants en la matière....Comment te dire....Beaucoup de personnes aujourd'hui imaginent encore les "autistes" comme des "idiots", ce qu'elle voulait faire remonter comme info: c'est qu'avant d'être des autistes: ils étaient des personnes. (sans être NT, juste des êtres humains) et qu'à ce titre, ils devaient être respectés....Je pense qu'elle aurait dit la même chose par rapport à un "étranger" , comme un chinois par exemple: il est chinois, oui, mais avant d'être chinois, il est un être humain.....
C'est dommage que tu n'aies pas été là pour intervenir dans le débat, je suis certaine qu'entre M.Delfos et toi, il y aurait eu des choses très intéressantes à entendre.!
Si tu tapes son nom sur Google: il y a plusieurs sujets sur elle....
http://www.google.com/search?hl=fr&rls= ... tine+Delfo
Elle a aussi écrit des bouquins dont celui qui semblait le plus intéressant (pour moi) n'était hélas pas traduit en français....Peut-être que tu auras envie de lire ses écrits et un avis à nous donner ensuite?

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Murielle, Maman de Pauline 14 ans et Léo (asperger) 10 ans .
Jonquille57
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 17:12
Oui, je suis bien d'accord quand tu dis que certainement bon nombre d'aspies ou AHN vivent sans savoir qu'ils sont autistes. Je ne sais pas si cela est réellement un avantage ou non. Pourquoi alors, quand un adulte a enfin connaissance de son autisme, est-il soulagé ? Pourquoi, lorsqu' on lit des témoignages sur l'enfance des personnes autistes, on y voit toujours de la souffrance, ou en tout cas, des difficultés à surmonter que n'ont pas les NT ?
Si je demande si les aspies et les AHN seraient heureux de vivre ensembles et rien qu'entre eux, c'est parce qu'en définitive, j'ai parfois l'impression que ce sont les " règles " des NT qui les rendent si malheureux et si en difficultés. Bien sûr, ce ne serait pas souhaitable. Mais n'est-ce pas la cohabitation entre NT et autistes qui est difficile ? Pourtant, les aspies parlent souvent de stress démesuré, d'angoisses, etc. N'est-ce pas un signe de mal-être ? Et si ce sont les NT qui rendent les autistes malheureux, pourquoi effectivement, les aspies ne vivraient pas entre eux et ainsi se débarrasseraient d'un monde qui ne les comprend pas ?
Est-ce que finalement, l'idéal pour aider les autistes moins autonomes, ne serait pas des structures ou endroits, peu importe comment on les appelle, dirigées par des personnes autistes ? Ainsi, on règlerait le problème de mauvaises prises en charge et les autistes qui en ont besoin évolueront mille fois plus vite, car ils ne se heurteraient pas à l'incompréhension des NT. Mais à ce moment-là, on en viendrait à mettre les autistes dans des " parcs à autistes " ( pardon pour le terme, ce n'est vraiment pas beau... ), et je pense que ce serait sans doute vu comme un discrimination... Alors, où est la solution ? Est-ce que les autistes ont vraiment besoin des NT pour évoluer, pour vivre en harmonie ? Oui, je me doute que les témoignages que l'on peut lire dans les forums ne reflètent pas la majorité, mais il y a tellement de personnes en souffrance et qui ne comprennent pas pourquoi...
Bref, des questions......, mais des réponses...

Bernard, tu peux me donner ton avis, mais es-tu certain à 100 % que tu détiens la vérité ? Je pense que l'on ne peut se faire une opinion qu'à travers de ce que l'on vit, à travers de ce que l'on voit... Mais comment avoir des certitudes ?

Jonquille57
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 17:18
bernard a écrit:
Ta question est biaisée car conçue en mode NT.
Oui les autistes peuvent vivre en autonomie (partielle ou totale).
Le problème vient du fait que l'autonomie est une description NT.
Je ne comprends pas ce que tu veux dire...
Ole Ferme l'oeil
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 18:00
bernard a écrit:
Mhhhhh!, il doit probablement s'agir de ce lien-ci!:Je crois me rappeler d'un lien donné par Lila pour diagnostiquer un simple NT qui n'a pas tous les points positifs d'un aspie.
http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... 69&start=0
Formidable en effet!


Mars
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 18:52
Est-ce indispensable de chipoter sur les mots, sachant que vous avez tous raison ?
Tout dépend de la façon dont les autistes sont perçus. Bernard, vu ton degré d'autonomie, tu peux surfer sur une sorte d'"autistic pride". Ce n'est pas le cas pour la grande majorité des personnes avec autisme.
Comme vous pouvez le constater j'ai employé les deux formules...
_________________
2 jeunes filles dont une aspie
bernard
Sujet du message: Re: Jonquille57
MessagePublié: Mar 24 Nov 2009 22:30
Jonquille57 a écrit:
Non je ne détiens pas la vérité. Et en plus, je ne suis pas impartial.Bernard, tu peux me donner ton avis, mais es-tu certain à 100 % que tu détiens la vérité ? Je pense que l'on ne peut se faire une opinion qu'à travers de ce que l'on vit, à travers de ce que l'on voit... Mais comment avoir des certitudes ?
Mais je voulais juste essayer de faire comprendre que les mots mal utilisés peuvent conduire vers une mauvaise compréhension pour la suite.
Mais je vais arrêter là parce que je pense que par écrit, ce n'est pas facile de faire passer le message.
_________________
Bernard (48 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)
Fin de transmission!