Cerveau autiste et sélection naturelle

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Ixy
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Re: Séries préférées

Message par Ixy »

G.O.B. a écrit :Modération (G.O.B.) : Fil scindé suite au HS (intéressant) du fil des séries TV
Good G.O.B :mryellow:
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Jean
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Re: Séries préférées

Message par Jean »

had a écrit :je n'avais pas penser à la reproduction.

je disais que les capacités sociales sont les elements qui ont permis à la race humaine de survivre jusqu'ici (pas de chasse sans communication, pas d'outils sans communication ...) et comme les autistes, tout les autistes, sont particulièrement mauvais dans ce domaine, ce n'est pas un avantage évolutionnaire (-niste ?), mais un handicap. un groupe d'autistes uniquement disparaitrait rapidement laché dans la nature :)
Une des caractéristiques de l'évolution des sociétés humaines, c'est la diminution de la violence, des rapports de forces ... Le handicap sera moins éliminé.

D'un autre côté, on parle de biodiversité : l'intervention de l'homme dans la nature conduit à une réduction accélérée de cette biodiversité. Ce n'est pas positif, cela peut être contrecarré.

Je conteste l'idée que l'autisme serait en quelque sorte contre-nature, et donc destinée à l’élimination/disparition.
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Ixy
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par Ixy »

Ce qui est certain c est qu une société non violente et tolérante est une condition inévitable pour que l autisme puisse avoir une place dans la societé.
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Rocella Tintoria
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Re: Séries préférées

Message par Rocella Tintoria »

Jean a écrit :

Je conteste l'idée que l'autisme serait en quelque sorte contre-nature, et donc destinée à l’élimination/disparition.
ici un point de vue théorique qui réconcilie contestation et bon sens.
(Le Monde 28 octobre 2015)
En espérant que l'autisme se situe parmi "les objets les plus extraordinaires et les plus fascinants" de l'évolution...
qui sait?



Les scientifiques ont souvent recours aux ­métaphores pour expliquer des concepts ou décrire les processus dont ils étudient les mystères. L’une des métaphores les plus élégantes et éclairantes pour illustrer de quelle ­manière les nouveautés apparaissent au cours de l’évolution fut introduite par François Jacob.

En cette saison des prix Nobel, on célèbre cette année le 50e anniversaire de celui que François Jacob (auteur du fondamental Le Jeu des possibles, Fayard, 1981) reçut, en physiologie ou médecine, avec Jacques Monod et André Lwoff pour leurs travaux sur la régulation de l’expression des gènes. Une découverte qui amènera François Jacob à s’interroger sur l’origine des gènes et des processus de régulation, et plus largement sur les innovations évolutives. A une idée très finaliste de l’évolution, qui verrait dans toute forme de vie une intention, un plan et un but, Jacob opposa, dans un article de 1977, une tout autre vision. Il compara l’évolution biologique à un bricoleur, recyclant et modifiant des pièces existantes, mais sans plan, ni intention, ni but.

Sans doute marqués par la sophistication des objets que nos ingénieurs produisent, nous sommes tentés de voir dans la beauté et la perfection des êtres vivants la main d’un ingénieur  ; un ingénieur pensant ses créations dans leurs moindres détails et forgeant des composants inédits pour les réaliser. La science, cependant, dresse un tableau bien différent de l’origine des innovations évolutives. Point de créateur-ingénieur, point de projet, peu de perfection et d’ingéniosité dans la construction, ainsi procède l’évolution biologique, qui produit néanmoins des innovations d’une complexité incroyable. Comment, alors, ces nouveautés peuvent-elles émerger d’un simple «  bricolage  » ?
Du neuf avec du vieux

L’évolution est un processus en deux étapes. D’une part, des variations aléatoires (des mutations) surviennent, qui modifient par petites touches le matériel ­génétique existant. Ajoutant ici, retranchant là, recombinant des composants, ces variations constituent le moteur des nouveautés. Le bricolage imaginé par Jacob illustre parfaitement ce phénomène au niveau génétique et moléculaire  : la plupart des mutations ne créent pas de composants nouveaux (de nouveaux gènes), mais produisent au hasard de nouvelles interactions entre les gènes existants en modifiant leurs activités. De ces nouvelles configurations émergent de nou­velles instructions génétiques qui donnent naissance à des innovations biologiques. Comme un bricoleur, l’évolution fait essentiellement du neuf avec du vieux, produisant plus rarement de nouveaux composants.

Comme dans la production d’un bricoleur, les nouveautés évolutives trouvent ou non une utilité. C’est là le deuxième temps de l’évolution, celui où la sélection naturelle élimine peu à peu les bricolages délétères au regard de l’environnement. Ne subsistent que les innovations qui favorisent la survie ou la reproduction des individus qui les portent, et celles qui sont inutiles mais n’affectent pas les chances de survie.

Si le bricolage évolutif au cœur du vivant est ­contraire à tous les principes d’ingénierie, il permet de se représenter de quelle manière chaotique et non orientée des changements aléatoires modifient le mécanisme biologique et produisent ainsi au cours de l’évolution les objets les plus extraordinaires et les plus fascinants.

Benjamin Prud'homme (généticien, Institut de biologie du développement de Marseille-Luminy CNRS)

Nicolas Gompel (généticien, LMU de Munich)
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Cryptobiose
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par Cryptobiose »

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Ixy
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par Ixy »

Atom a écrit : si l'homme par exemple évolue dans un contexte environnemental où les rapports sociaux sont moins importants et les fonctions exécutives défaillantes bien tolérées lol
Oui mais heureusement les personnes autistes ne sont pas condamnées à être totalement déficientes dans ces domaines. Pour les fonctions executives par exemple il existe des moyens de compensation et de moyens pour detourner les difficultés. Quand il y a des zones lacunaires d autres se développent... certains vont trouver des petits trucs puis d autres pourront les reprendre etc petit à petit. Imagine un instant que tous les apprentissages soient adaptés aux personnes autistes et qu on les comprenne et qu on en ait plus peur, quelle différence déjà ça ferait ! Puis sur ce forum par exemple on se cherche, et des personnes de 40 ou 50 ans donnent leur témoignage aux plus jeunes qui peuvent leur ressembler, on se conseille, on s organise un peu etc. Tout ça n est pas anondin, ca fait gagner du temps et ouvre des pistes (après sur ce forum la partie "haute" du spectre est sur représenté mais ce sont les personnes qui ont a priori plus de facilités à s adapter)
Edit : il est problable aussi que à un certain niveau d adaptation ca n'ait plus trop de sens de parler d autisme car les difficultés n'apparaissent pas de façon évidente de sorte qu en fait "l'autisme" pourrait avoir une incidence sur l évolution de la société sans que ça ne se voit (cet autisme sous jacent, ce ne serait ce pas le cas de personnes comme Messi et d'autres ?)
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Manichéenne
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Re: Séries préférées

Message par Manichéenne »

On sait qu'il y a parfois dans les populations (humaines ou non) des caractéristiques qui sont rares, ou latentes. Parfois à cause d'un gène récessif, parfois à cause de la combinaison de plusieurs gènes.
Certaines de ces particularités sont des maladies, d'autres non.
Certains gènes cause de maladie sont utiles lorsqu'ils ne s'expriment pas, ou pas totalement. Par exemple, la drépanocytose : c'est une maladie qui survient quand un individu possède le même gène récessif responsable sur ses deux chromosomes. Par contre, quand un seul chromosome est atteint, c'est un facteur de protection contre le paludisme. Ou, mieux expliqué :
wikipédia a écrit :La présence élevée de cette maladie en Afrique semble être un cas de polymorphisme génétique équilibré entraîné par une sélection naturelle (voir : avantage hétérozygote) : en effet, les personnes porteuses saines hétérozygotes (A/S) ou atteintes de la drépanocytose homozygotes (S/S) sont protégées des affections neurologiques de Plasmodium, le parasite responsable du paludisme.
Pour l'autisme, ça pourrait être la même chose : selon le niveau d'atteinte, ça devient une "tare", un défaut pour la survie qui empêche une participation active à la vie de l'espèce.
Atom a écrit :Ça veut juste dire que d'un point de vue évolutif, dans l'immédiat et dans cet environnement donné, c'est pas une super donne d'être né autiste.
Individuellement, non. Mais l'individuel ne prévaut que lors des temps de grande précarité pour l'espèce. En cas de famine et de catastrophes naturelles, seuls les plus forts survivent. En temps de satiété comme actuellement (j'ai pas dit stabilité et bonheur, hein) des individus plus atypiques dont les capacités ne tiennent pas à la survie individuelle peuvent apporter leurs atouts à la société.
Par l'exemple : Léonard de Vinci n'est pas un exemple d'homme fort qui survivrait en période de famine/peste/ère glaciaire/etc, mais des hommes comme lui contribuent énormément pour l'espèce.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin TDAH.
Rocella Tintoria
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par Rocella Tintoria »

Un complément scientifique pour fourbir vos théories respectives....
Et un peu de clarté et de logique pour les F84.5 qui ont en mémoire les résultats de leur CGH-Array.

La phrase soulignée indique bien la VI*GI*LANCE* qui doit toujours nous habiter face aux interprétations des conclusions de toutes ces études scientifiques et théories qui en découlent.

Scientists Quantify How Different Humans Are From Each Other, Genetically
Francie Diep(auteur)


Scientists first sequenced the human genome in 2000. That experiment, of course, wasn't representative of everybody; it was just one sequence, stitched together from the DNA of a handful of volunteers. Consider the diversity of humankind. There was no way it could be encompassed by this small-scale "human genome" project.

That's why, in 2010, an international consortium of hundreds of scientists announced a new plan: They were going to sequence the genomes of 2,500 people from all over the world. Five years later, the group is releasing the last batch of results from the un-aptly named 1,000 Genomes Project, quantifying how people's DNA vary from one another. The scientists are publishing their data freely, which future researchers could use to study inherited diseases.

The completion of the 1,000 Genomes Project marks the end of one of the great scientific projects humanity has undertaken. Below are highlights from today's results, published in the journal Nature:

The sequences include 2,504 people from 26 world regions.

The researchers found 88 million possible variations in human DNA. Many of the variations were differences of a single letter in the approximately three billion letters that make up a person's DNA.

The typical person's genome differs from the agreed-upon "reference human genome" in 4.1 million to five million places.

People are most genetically different from one another in sub-Saharan Africa. That's no surprise to scientists, since that's where humans first evolved. When people began migrating around the world, the pioneers carried with them only a subset of the genetic diversity available back home, so they are naturally less diverse than people living in the cradle of humanity.

The scientists found many, many rare variations in people's genomes. Tens of millions of the variations appeared in fewer than one-half of one percent of the study volunteers. But everybody has lots of variations in their genomes that are common.

The data revealed a bias in genetic science. The 1,000 Genomes researchers compared the genetic variations they found with a database that links these variations with rare diseases. The research team found that people of European ancestry were more likely to have more variations that showed up in the rare-disease database.

This finding doesn't mean Europeans are more diseased than everybody else. Rather, it suggests geneticists have spent much more time studying people of European descent than people of other ancestries. If scientists had more thoroughly studied the genomes of people of color, we would already know more of their rare-disease genes.


So are we all human? We sure are. Even if everyone has five million places in her genome that are different from her neighbor's, that's not a lot, compared to three billion letters that make up all of a person's DNA. Yet our differences are clear, and worth studying in the future for whatever clues they may hold to diseases that befall some of us more than others.
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Cryptobiose
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par Cryptobiose »

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nouvo
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par nouvo »

Astragale a écrit :2 - l'augmentation de l'apparition de cerveaux autistes est une tentative de l'espèce pour réguler la vie de l'espèce. Soit parce que le cerveau autiste apparait en petit nombre dans l'espèce depuis longtemps, soit suite à une mutation soudaine,le cerveau autiste se développe à la faveur de changements dans les conditions environnementales. Pour moi, un élément est clairement en faveur de cette hypothèse : le fait que cette génétique particulière apporte des compétences que le reste de la population n'a pas. Les espèces qui subissent les effets dévastateurs de la pollution développent des maladies, des erreurs génétiques qui mettent l'espèce en péril, pas des compétences supérieures.

Je suis entièrement d'accord avec T. Grandin qui dit que les compétences autistes (toujours en dehors des extrêmes), sont nécessaires et utiles à l'espèce et donc, pas apparues par hasard. L'hyper-spécialisation produit des découvertes majeures.
Je ne vois pas le lien / rapport ou suite logique que tu opères.

Ensuite je perçois la mention relative à l’utilité des compétences autistiques mais pas son ordre.

La compétence / l’hyper-spécialisation est une conséquence et non une condition.


T. Grandin, puisqu’elle figure en suite de l’énoncé, exprime-t-elle que l’augmentation de l’apparition de cerveaux autistes est une tentative de l’espèce pour réguler la vie de l’espèce ??



Astragale a écrit :J'ajouterai que je ne suis pas la seule à envisager cette théorie qui est soutenue par d'éminents chercheurs.
Qui sont ces éminents chercheurs ? Des noms ? Des études ?
Quelques sources permettraient sans doute de mieux comprendre, d’étayer, je pense.
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FloretteRanou
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par FloretteRanou »

Très intéressant ce sujet :).

C'est marrant j'avais exprimé une théorie similaire sur un autre topic il y a quelques temps.
Il faudrait que je retrouve mon message.
J'avais cité un article qui disait que le gène qui impacte l'évolution rapide du cerveau chez l'Homme serait aussi impliqué dans l'autisme.
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Astragale
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par Astragale »

@Nouvo : désolée j'ai vraiment peu de temps pour moi et surtout peu de temps avec la force d'écrire. Et encore moins pour aller fouiller dans ma doc.

Et je n'ai pas compris tes questions (ça peut tourner longtemps comme ça :crazy: )

"Je ne vois pas le lien / rapport ou suite logique que tu opères." : le lien entre quoi et quoi ?

"Ensuite je perçois la mention relative à l’utilité des compétences autistiques mais pas son ordre." Comment ça ?

"La compétence / l’hyper-spécialisation est une conséquence et non une condition." Là encore je ne vois pas du tout où tu veux en venir.
Si tu as le courage de m'expliquer...

Je peux juste préciser que je compare l’hypothèse d'un type de cerveau "favorisé" par l'évolution (je simplifie) à l'hypothèse que celui-ci ne soit que la conséquence de la pollution par exemple. comme argument en faveur de la première hypothèse, je constate, sauf erreur et je suis preneuse d'exemples, que les problèmes environnementaux produisent des malformations, des maladies, des incapacités mais je ne connais pas de cas où cela a produit au contraire, des "sur-capacités" (toujours en dehors des cas extrêmes). Je précise également que ce sont des questions que je me pose et pas des affirmations.
Suis-je plus claire ?
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FloretteRanou
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par FloretteRanou »

Ca y est j'ai retrouvé mon message :) :

"Voici quelques articles intéressants que j'ai trouvé :

- La sévérité de l'autisme pourrait être liée au gène responsable de l'évolution du cerveau (article en Anglais) :
http://guardianlv.com/2014/03/severity- ... evolution/

- Un gène en évolution rapide est un acteur clé dans le développement du cerveau (article en Anglais) :
http://sfari.org/news-and-opinion/confe ... evelopment

- L'évolution de l'homme moderne se fait-elle au prix de la maladie mentale ? (article en Français)
http://www.journaldelascience.fr/geneti ... ntale-3546

- Approches évolutionnistes de l'autisme :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3277413/


Topic d'origine :
http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... de#p143920
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par nouvo »

En référence à:
Astragale a écrit :2 - l'augmentation de l'apparition de cerveaux autistes est une tentative de l'espèce pour réguler la vie de l'espèce. Soit parce que le cerveau autiste apparait en petit nombre dans l'espèce depuis longtemps, soit suite à une mutation soudaine,le cerveau autiste se développe à la faveur de changements dans les conditions environnementales. Pour moi, un élément est clairement en faveur de cette hypothèse : le fait que cette génétique particulière apporte des compétences que le reste de la population n'a pas. Les espèces qui subissent les effets dévastateurs de la pollution développent des maladies, des erreurs génétiques qui mettent l'espèce en péril, pas des compétences supérieures.

Je suis entièrement d'accord avec T. Grandin qui dit que les compétences autistes (toujours en dehors des extrêmes), sont nécessaires et utiles à l'espèce et donc, pas apparues par hasard. L'hyper-spécialisation produit des découvertes majeures.
Astragale a écrit :@Nouvo : désolée j'ai vraiment peu de temps pour moi et surtout peu de temps avec la force d'écrire. Et encore moins pour aller fouiller dans ma doc.

Et je n'ai pas compris tes questions (ça peut tourner longtemps comme ça :crazy: )
"Je ne vois pas le lien / rapport ou suite logique que tu opères." : le lien entre quoi et quoi ?

"Ensuite je perçois la mention relative à l’utilité des compétences autistiques mais pas son ordre." Comment ça ?

"La compétence / l’hyper-spécialisation est une conséquence et non une condition." Là encore je ne vois pas du tout où tu veux en venir.
Si tu as le courage de m'expliquer...

Je peux juste préciser que je compare l’hypothèse d'un type de cerveau "favorisé" par l'évolution (je simplifie) à l'hypothèse que celui-ci ne soit que la conséquence de la pollution par exemple. comme argument en faveur de la première hypothèse, je constate, sauf erreur et je suis preneuse d'exemples, que les problèmes environnementaux produisent des malformations, des maladies, des incapacités mais je ne connais pas de cas où cela a produit au contraire, des "sur-capacités" (toujours en dehors des cas extrêmes). Je précise également que ce sont des questions que je me pose et pas des affirmations.
Suis-je plus claire ?
Alors, j'essaie de tout reprendre:

:arrow: ici "l'augmentation de l'apparition de cerveaux autistes est une tentative de l'espèce pour réguler la vie de l'espèce."
à définir / vérifier / déterminer (ce n'est pas certain) qu'il existe une augmentation...
(cf d'autres débats, transmissions d'infos ici, facteurs diagnostiques, grilles diagnostiques)
:arrow: définir ce qu'on entend par "le cerveau autiste" ou "les cerveaux autistes".
Ce qui peut me gêner (dans le sens "perturber") dans tes explications est qu'il me semble difficile de parler de cerveau(x) autistes(s) et de l'employer en terme général ou généralisant parce que l'autisme est multi-forme, multifactoriel, et polygénique. (Ce terme vient de l'extrait que je mettrais à la fin, mais que j'avais avant à l'esprit cela : multifactoriel, multi gènes).
:arrow: ensuite comme Atom l'a expliqué sur évolution / sélection naturelle, je ne trouve formule autre pour dire que pour moi la fin de la phrase ne veut rien dire.

Sur la phrase qui suit, j'aurai sans doute autant de remarques à faire.. mais j'ai des trucs qui m'attendent.. aller au marché déjà !

rien que la mention "une mutation soudaine", ne "veut pas dire grand chose", les mutations sont nombreuses, permanentes, perpétuelles, etc

Alors, sur les 3 points / questions relevées que j'ai écrit :

je dirai déjà, que toutes tes mentions préalables me semblent erronées ou pour partie erronées (ou trop simplifiées qu'elles ne puissent être "suivables"), alors à partir de là j'aurai du mal à y percevoir un sens logique dans une démonstration.
Ensuite, ce que tu mets en évidence (et censé conforter ton hypothèse) à savoir le bénéfice d'un problème : un problème (autisme) peut créer un bénéfice : compétence / hyper-spécialisation par rapport aux non autistes - et rapprocher de la sélection naturelle et point de vue évolutif - " choix de l'espèce " - ne se suit pas à mon sens.
Je vois plutôt l'hyper spécialisation non comme un plus (sur le plan de plus de capacités pour qqchose) mais comme une adaptation individuelle; à savoir la focalisation dans un domaine précis : toute l'énergie, l'intellect - facultés cognitives sont mises dans une seule direction - et cela non par choix ou sur capacités initiales, mais parce que le tri entre de nombreux domaines est souvent plus drastique, alors, et c'est dans l'ensemble surtout un report d'ordre mécanique. Ce que l'on ne fait pas ailleurs, on le concentre, et sans forcément en avoir plus " en poches ".
A ce paramètre de balance fonctionnelle et son déséquilibre évoqué quant à l'autisme et hyper- spécialisation, elle est aussi à lier à un report multi-causal: s'éloigner / fuir qqchose / combattre l'anxiété, etc.

C'est ce que devais sans doute vouloir exprimer dans l'histoire "d'ordre", de "conséquence" et de condition (sous-entendue: conditions initiales).

Je laisse cela ici.
J'y reviendrai sans doute - sur notre échange, le sujet, les liens, ..
mais à 10h y a plus de salade en général où je vais ! :mryellow:




et Merci FloretteRanou pour les liens.

J'ai juste parcouru et transmets un extrait de la traduction (google) du dernier lien, qui m'a semblé intéressant et complétif :
(attention, qq coquilles)

" L'autisme est un trouble neurodéveloppemental hautement héréditaire, ce qui réduit considérablement le succès de reproduction. La combinaison d'une forte héritabilité et faible succès de reproduction soulève une question d'évolution: pourquoi l'autisme a été pas éliminée par la sélection naturelle? Nous examinons différents points de vue sur l'évolution de l'autisme et proposons une intégration qui met l'accent sur les interactions entre épistatiques les effets des gènes au cours du développement. Il est bien établi que l'autisme est un trouble polygénique, et que les gènes contribuant à l'autisme interagissent. Si un trouble est polygénique, il est probable que les gènes qui sous-tendent la maladie sont également impliqués dans les traits qui sont bénéfiques pour l'individu. Par exemple, il est possible que les gènes impliqués dans le développement de l'autisme sont également impliqués dans le développement de l'intelligence. Comme l'intelligence est positivement corrélée avec le succès de reproduction, les gènes impliqués dans l'autisme peuvent éventuellement se répandre dans la population. Nous proposons que dans la plupart des individus, les interactions entre les gènes se traduisent par une intelligence normale ou élevée et l'absence de l'autisme. Cependant, dans certains cas malheureux, souvent en combinaison avec des mutations spontanées négatives, les interactions entre les gènes peuvent conduire à l'élaboration de l'autisme (ou d'autres pathologies). Ainsi, la combinaison d'une forte héritabilité et de faible succès de la reproduction dans l'autisme peut être expliqué à partir d'une perspective de développement évolutif qui met l'accent sur le rôle des interactions épistatiques dans les troubles polygéniques. "
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3277413/
Spoiler : extrait d'origine en anglais : 
Autism is a highly heritable neurodevelopmental disorder, which greatly reduces reproductive success. The combination of high heritability and low reproductive success raises an evolutionary question: why was autism not eliminated by natural selection? We review different perspectives on the evolution of autism and propose an integration which emphasizes epistatic interactions between the effects of genes during development. It is well-established that autism is a polygenic disorder, and that the genes contributing to autism interact. If a disorder is polygenic, it is likely that the genes underlying the disorder are also involved in traits that are beneficial for the individual. For example, it is possible that genes involved in the development of autism are also involved in the development of intelligence. As intelligence is positively correlated with reproductive success, genes involved in autism can possibly spread in the population. We propose that in most individuals, the interactions between genes result in normal or high intelligence and the absence of autism. However, in some unlucky situations, often in combination with spontaneous negative mutations, the interactions between genes can lead to the development of autism (or other pathologies). Thus, the combination of high heritability and low reproductive success in autism can be explained from an evolutionary developmental perspective that emphasizes the role of epistatic interactions in polygenic disorders.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3277413/
Modifié en dernier par nouvo le samedi 31 octobre 2015 à 17:21, modifié 1 fois.
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Re: Cerveau autiste et sélection naturelle

Message par Astragale »

nouvo a écrit :En référence à:
Astragale a écrit :2 - l'augmentation de l'apparition de cerveaux autistes est une tentative de l'espèce pour réguler la vie de l'espèce.
J'ai rectifié plus loin ma faute de frappe. Il faut lire "l'augmentation de l'apparition de cerveaux autistes est une tentative de l'environnement pour réguler la vie de l'espèce".
nouvo a écrit :à définir / vérifier / déterminer (ce n'est pas certain) qu'il existe une augmentation...
Ce n'est pas moi qui le dis. Mais dans le cas où... Si les cerveaux autistes ont toujours existé dans ces proportions, la question d'une régulation de la population ne se pose même plus !
nouvo a écrit :Ce qui peut me gêner (dans le sens "perturber") dans tes explications est qu'il me semble difficile de parler de cerveau(x) autistes(s) et de l'employer en terme général ou généralisant parce que l'autisme est multi-forme, multifactoriel, et polygénique. (Ce terme vient de l'extrait que je mettrais à la fin, mais que j'avais avant à l'esprit cela : multifactoriel, multi gènes).
"Cerveau autiste" est une façon courte de parler des gens qui ont en commun certaines particularités neurologiques. Si les différences sont telles qu'il n'y a aucun point commun, alors le terme même d'autisme ne correspond à rien.
nouvo a écrit ::arrow: ensuite comme Atom l'a expliqué sur évolution / sélection naturelle, je ne trouve formule autre pour dire que pour moi la fin de la phrase ne veut rien dire.
Quelle phrase ? La première ? As-tu lu la suite ?
nouvo a écrit :Sur la phrase qui suit, j'aurai sans doute autant de remarques à faire.. mais j'ai des trucs qui m'attendent.. aller au marché déjà !
rien que la mention "une mutation soudaine", ne "veut pas dire grand chose", les mutations sont nombreuses, permanentes, perpétuelles, etc
Alors, sur les 3 points / questions relevées que j'ai écrit :
Effectivement, le mot "soudaine" est en trop. Ma rédaction rapide au boulot ne produit pas que des formules appropriées et comme je l'ai également spécifié plus haut, j'ai enregistré que je dois me relire. Mais c'est là une question de formulation.
nouvo a écrit :je dirai déjà, que toutes tes mentions préalables me semblent erronées ou pour partie erronées (ou trop simplifiées qu'elles ne puissent être "suivables"), alors à partir de là j'aurai du mal à y percevoir un sens logique dans une démonstration.
Ensuite, ce que tu mets en évidence (et censé conforter ton hypothèse) à savoir le bénéfice d'un problème : un problème (autisme) peut créer un bénéfice : compétence / hyper-spécialisation par rapport aux non autistes - et rapprocher de la sélection naturelle et point de vue évolutif - " choix de l'espèce " - ne se suit pas à mon sens.
D'abord j'ai précisé que j'exposais là mon questionnement.
Si ce que j'expose semble erroné c'est que ma formulation est encore une fois de mauvais qualité car FloretteRanou vient de publier des liens qui correspondent en tous points à ce que j'essaie maladroitement d'aborder.

J'ai néanmoins quelques connaissances en biologie et je ne pense pas être complètement à côté de la plaque dans mon cheminement. Je constate que je suis vraiment comprise de travers car ce que tu exprimes ici n'a strictement rien à voir avec ce que je voulais dire.

Enfin, je ne crois pas, contrairement à toi, que l'autisme soit "un problème" (je le répète encore et encore : en dehors des cas extrêmes). En outre, l'argument des compétences supérieures était lié à l'hypothèse de la régulation de la population par l'écosystème. Pourquoi parles-tu de "choix de l'espèce" ? Si c'est ce que tu as compris, c'est effectivement aberrant.
nouvo a écrit :Je vois plutôt l'hyper spécialisation non comme un plus (sur le plan de plus de capacités pour qqchose) mais comme une adaptation individuelle; à savoir la focalisation dans un domaine précis : toute l'énergie, l'intellect - facultés cognitives sont mises dans une seule direction - et cela non par choix ou sur capacités initiales, mais parce que le tri entre de nombreux domaines est souvent plus drastique, alors, et c'est dans l'ensemble surtout un report d'ordre mécanique. Ce que l'on ne fait pas ailleurs, on le concentre, et sans forcément en avoir plus " en poches ".
A ce paramètre de balance fonctionnelle et son déséquilibre évoqué quant à l'autisme et hyper- spécialisation, elle est aussi à lier à un report multi-causal: s'éloigner / fuir qqchose / combattre l'anxiété, etc.
Les dernières recherches en imagerie médicale montre des particularités neurologiques qui permettent d'envisager des explications qui vont bien au-delà de l'adaptation individuelle.
nouvo a écrit :C'est ce que devais sans doute vouloir exprimer dans l'histoire "d'ordre", de "conséquence" et de condition (sous-entendue: conditions initiales)
[/quote]Excuse-moi, mais tes phrases sont incompréhensibles : "dans l'histoire "d'ordre"". Mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ???

Franchement Nouvo, j'ai vraiment l'impression que tu m'as lue en diagonale et avec quelques préjugés...
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