[2015/07/11] La Route Alpine pour l'Autisme

[Mars]

FourBissez ou fourNissez ?

Les deux, chère madame

[Lilette]

FourBissez ou fourNissez ?

Les deux, chère madame

J'ai sorti mon encyclopédie du coup & j'ai appris un terme, merci Mars
(mais pitié par madame, mademoiselle stp, madame j'ai du mal ... )

[freeshost]

Lady, après tout le travail qu'il a fourbi, il doit être fourbu. Le fourbe !

[Lilette]

Lady ? tu dis ça à qui FH ?

[freeshost]

Je me demandais si tu préférais le lady au madame.

[Lilette]

Non. On évite tout ça merci.

[freeshost]

Okay, j'arrête avec mes fourberies.

[Mars]

C'était puisque fourbir est un terme assez peu usité.
Je reformule :

Les deux Lilette

[Lilette]

Merci pour l'info Mars

[Gwen]

lundi 20 juillet:
mon portable m'a laché hier soir en expédiant un SMS. C'est un jeune du camping qui me l'a confirmé : "votre portable est mort, le mien a fait la même chose". En effet, il tournait en boucle entrevle démarrage et la page d'accueil.

PANIQUE.
Que vais je faire sans mon portable?
Il me servait de :
- montre.
- réveil.
- de contact avec ma famille.
- à alimenter mon compte facebook.

Je me suis raisonner très rapidement.
J'ai mon GPS de randonnée qui peut me servir de montre et de réveil. Il suffit juste que je n'oublie pas de recharger les piles.

Recevoir les appels?
Je ne suis pas au bout du monde mais de l'autre côté de la France / au Finistère . Je téléphonerai le soir à ma famille pour les rassurer.

Mon compte facebook?
Je l'alimenterai en rentrant.

Mon GPS me réveille à 5h00. Départ à 6h30 pour Guillestre, une belle descente le long du"torrent de la rivière". Je n'ai pas fait la même erreur que hier. J'ai fait un réveil musculaire ne douceur pendant 4 kms avant de commencer à trottiner et courir. Mon mollet tient. Certes, je ressens une petite gêne mais rien de bien méchant.
La descente est belle. La route est tortueuse à travers une vallée encaissée. Mais à 4 kms de Guillestre, la chaussée se rétrécit, plus de piste cyclable, des tunnels. Ce n'était pas agréable. Dans les tunnels, j'avais l'impréssion d'^etre dans le métro en raison du bruit mais j'avais l'odeur du gazole en plus.

A Guillestre, j'ai fait un détour dans un supermarché afin de faire ke plein de nourriture.

La montée vers Vars fut jolie mais éprouvante : pas d'ombre, un % élevé.
J'avais 4 kms du col lorsque j'ai trouvé, éparpillés dans le foosé, 6 euros 30.
C'est avec une grande satisfaction que j'ai triouvé le gite " La Mourrée" à 12h30. J'ai un appartement pour moi tout seul.
La vie est belle.

Je suis très fatigué.

[Gwen]

mardi 21 juillet :
Belle étape avec des rencontres surprenantes.
Levé à 5h00, je m’apprêtais à partir à 6h00, quand le gérant du gite me demande de quelle manière je comptais payer.
L'appartement à "moi tout seul" m'est revenu à 35 euros 50.
Plutôt chère la nuit.

Je termine le col de Vars par 9,5 kms de montée. J'ai mis 1h40.
Autant hier cette route m'a paru interminable, autant ce matin elle m'a semblé agréable.
Pendant cette montée, j'ai été accompagné par une nuée de mouches. Et pourtant je prends une douche tous les jours et lave mes vêtements avec soin tous les soirs. J'ai réussi à les semer dans la descente vers Saint Paul sur Ubaye. J'allais trop vite pour elle. Cette descente vers la vallée fut magique, belle. J'y ai rencontré des marmottes qui sifflaient à ma venue. J'ai rencontré également des Italiens qui se faisaient photographier alors qu'il descendaient en skate dans les virages : 2 d'entre eux ont évité de justesse une voiture qui remontaient.
En voyant le panneau Col de Larche, je me suis souvenu de ma traversée en 2012 ou Guy le directeur du collège de St Sé m'avait accompagné en vélo sur ces derniers kms ainsi que Franck qui lui m'avait accompagné les 3 deniers jours en courant à mes côté.
Que de beaux souvenirs.

Les violents orages des derniers jours ont laissé des traces sur la route. En effet, à 2 endroits des coulées de boue sont visibles.
Je suis arrivé à Jausiers à 10h47. J'ai fait quelques achats et
arrivé au camping à 11h20 : nuitée offerte et affiche mise.

Je me suis reposé au plan d'eau situé près du camping. Un violent orage a éclaté vers 16h00. Un pont entre le sommet du col de Vars et St Paul a été emporté par une coulée de boue.
La route est impraticable.
Je suis passé une nouvelle fois à travers.
Demain le col de la Bonette, le dernier grand col, et la plus haute route d'Europe.

[Gwen]

mercredi 22 juillet :

Étape magnifique. La plus belle pour l'instant du périple voire même de tous mes périples.

La journée a débuté à 6h15 par une interview. En effet, une journaliste invitée par la gérante du camping est venue à ma rencontre. Cela a duré 10 mns environ. Elle a pris mon adresse mail pour m'expédier l'article en format numérisé et la gérante du camping mon adresse postale pour m'expédier le journal. Toutes les deux sont impliquées dans l'organisation du trail de l'Ubaye.

A 6h25, la montée du col de la Bonette, mon dernier grand col 2015, la plus haute route d'Europe.
C'est le plus beau col fait cette année. Il monte régulièrement mais surtout on peut y voir des marmottes, des cascades, des ruisseaux, des cabanes de berger, des troupeaux de montons traversant la route en toute tranquillité, un lac d'altitude.
De même, à mesure qu'on s'élève, la végétation change : herbe sèche au départ (arrosage obligatoire), herbage plus vert et pour finir beaucoup de rochers, de cailloux et peu d'herbe.
Je n'ai pas fait la boucle en haut du sommet car j'avais déjà mal aux jambes avec mes 4h00 de montée. Il m'aurait fallu une heure de plus pour faire le tour et je voulais être assez tôt au camping en raison des orages prévus.

J'ai pris à droite un chemin carrossable en direction de Saint Delmas Le Selvage, impraticable l'hiver.
Et la magie: je suis dans le parc régional du Mercantour. Tous mes sens sont en éveil. Par contre je me méfie, ce n'est pas une route. Il y a deux ans, sur la Route Atlantique, je me suis fait une entorse en marchant au bord d'un canal non aménagé. Et je n'ai pas de portable.
Quelques kms plus loin, j’aperçois un couple de randonneurs dont la femme a le bras en écharpe. Son mari m'explique qu'elle a fait une mauvaise chute la veille. Il va finir le tour de Mercantour tout seul et ira chercher sa femme le lendemain.

Le chemin fait place à une route qui serpente à travers des prairies fleuries, des ruisseaux, des cascades, un décor bucolique qui donne envie de randonner et de s'y attarder.
Je suis seul. Je suis bien.
10 kms plus loin j'arrive à St Delmas, un joli village de montagne ou je me rafraichis.

J'arrive à Saint Etienne de Tinée à 14h25.
Je vais au centre ville avant d'aller au camping afin de me restaurer en fruits frais. Les commerces sont fermés.

J'arrive au camping à 14h40. Une affiche et les signes d'alerte sur l'autisme sont mis à l'accueil. Ma nuitée est gratuite.

Après avoir monté ma tente et pris ma douche, je vais au centre du village m'acheter des fruits, flâner et me reposer sur un banc sur la place centrale.
Un orage m'incite à rejoindre ma tente vers les 16h30.

[Gwen]

jeudi 23 juillet :

Départ à 6h30 du camping.
De Saint Etienne de Tinée à Saint Sauveur sur Tinée c'est une douce descente le plus souvent sur une piste cyclable qui suit la rivière la Tinée.

A Isola, j'ai changé de chaussures. En effet, jusqu'à présent j'alternais les deux paires de même marque ( Mizuno) mais des modèles différents: Wave Ultima et Wave Enigma. Je sens le sol avec mes Ultima, elles n'ont plus d'amorti. J'espère que mes Enigma vont tenir jusqu'à Menton sinon il me reste encore mes Crocks. Ce n'est pas Gerard Denis et Jean Louis Valderrema qui vont dire le contraire.

A Saint Sauveur, mon GPS m'indique de prendre à droite, de prendre le GR. Je prends cette direction, prend la route d'un belvédère mais fais demi tour en voyant le chemin. En effet, Wheelie est fatigué et je n'ai pas envie de refaire l'expérience des roues qui partent.
Cependant, c'est une erreur. La route que je prends pour rejoindre Valdeblore est la route qui mène à Nice. Je suis très prés de la Méditerranée. Elle est étroite, à virages et à forte circulation.Je me rends compte de mon erreur trop tard; J'ai déjà fait 1 km, la moitié de la route. C'est un grand moment d'angoisse avec les voitures qui me frôlent.

C'est avec un grand soulagement que je quitte cette route pour rejoindre celle qui mène au col St Martin.
Cette ascension est pénible. Je suis fatigué. Le temps est orageux. La route est interminable. Je n'arrive pas à courir, je marche péniblement.

J'arrive à 13h30 à Valdeblore La Bolline, mais je ne vois aucune indication concernant l'existence d'un camping. Je demande à une personne qui me répond qu'il est 5 kms plus loin. Je suis découragé. Je me désaltère et me repose une 10 aines de minutes avant de reprendre ma route.
J'arrive au camping municipal à Valdeblore Saint Dalmas à 14h30, heureux de pouvoir me reposer.

Le gardien du camping municipal me propose de monter ma tente avant que l'orage éclate.
Ce que je fais immédiatement, la pluie se met à tomber alors que je suis sous la douche.
La douche finie, je mets Wheelie à l'abri.
Il pleut averse, de grosses gouttes. Je suis trempé, j'ai de l'eau jusqu'au chevilles. J'ai froid. Je trouve refuge dans le bureau du gardien.
L'orage cesse enfin. Il a duré 30-40 mns,pour moi beaucoup plus.

Lorsque la pluie cesse, je rejoins ma tente. L'eau s'est infiltrée un peu. Matente est humide. Mes chaussures sont trempées. Je reste prostrer sous la tente. Je contacte ma famille mais n'ai que le répondeur. Dans ces cas, un portable m'aurait été bien utile.
je suis fatigué de ces orages. Depuis que je suis dans les Alpes du Sud, j'ai un orage par jour. C'est fatiguant nerveusement. Il me reste 2 jours avant d'arriver à Menton. J'ai hâte de retrouver les miens.

Arrive au camping, un couple de randonneurs qui s'invectivent. Cela me rappelle des souvenirs de Corse.

Pour trouver un peu de chaleur, de réconfort, je retourne au village manger une pizza. Finalement, je la mange sous la tente mais punaise, elle me fait un bien énorme.

Je reste discuter avec un couple de randonneurs du 35. La femme n'en pouvant plus, ils ont décidé de rester un jour de plus au camping. Ils se souviennent d'avoir lu des articles sur mes périples et les associations. Leur fille, étudiante en Educ Spé, a fait un stage auprès d'ados autistes.

Finalement, la journée se termine bien.

[Mars]

Coucou Gwen et merci pour ces CR tant attendus.
Après St Sauveur, j'avais bien prévu le coup de la route très très passante avec des tunnels mais j'ignorais l'état du GR (pas de google GR dispo ).

Pour les orages, tu as eu beaucoup de chance de ne pas courir dessous. Il a fait tellement chaud dans les Alpes ce mois de juillet qu'ils étaient inévitables. Courir une dizaine de jours sans orages, c'était une sacrée chance (à laquelle tu croyais d'ailleurs).

[jutana]

... quelle aventure ! ... chapeau ... merci pour ces CR qui nous ont fait "marcher un peu sur tes pas", au travers de tes paysages empruntés