La dépression est-elle inéluctable chez la personne Asperger? Mon fils de 7 ans et demi se mortifie à la moindre remarque ou contrariété: "c'est de ma faute, je suis nul, je suis un idiot etc"
Comment faire, à part ce que l'on fait déjà "classiquement" (le valoriser, évidemment) pour qu'il ait une certaine estime de lui-même?
Emma.
Estime de soi et dépression
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Estime de soi et dépression
Maman d'Elouan (asperger), 13 ans, Maël (autiste de haut niveau) 11 ans et Pierre-Marie, 9 ans.
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Personellement, j'ai l'impression que je règle ce problème par une certaine auto-dérision : j'affirme tout haut quelque chose de négatif à propos de moi-même, mais en rigolant. Comme ça, je montre que j'en ai conscience (la lucidité sur soi), mais ça m'aide aussi à le prendre d'une manière plus positive et à essayer de le régler.
Ex : Oui, je sais, je suis une grosse flemmarde...
Ex2 : Je suis pas douééééeee... Beuh... T_T
Et puis du coup, quand les autres te rassurent en te disant "Non, t'es pas XXX à ce point.", ils le font d'un ton plus enjoué, souriant ; on se sent complices, on ne se dit pas qu'ils font preuve de compassion ou de pitié.
D'un autre côté, j'aime bien valoriser à outrance mes points positifs ou mes réussites avec cette même auto-dérision ; j'appelle ça "boire du petit lait" ou "se la péter grave".
Ex : "Ah oué chuis trop forte moi." Ou, en réponse à un compliment "Je sais, je sais." (dit avec un ton suffisant très caricatural, et entre proches seulement bien sûr).
ça, c'est plutôt justement pour éviter de prendre la grosse tête, pour ne pas se prendre TROP au sérieux. C'est peut-être la dépressive en moi (on en a tous un(e)) qui se méfie et me fait réagir comme ça, mais bon, ça fait rire les autres, ça me fait rire, ça améliore mes relations... Que demande le peuple ?
Voilà, Emma, je ne sais pas si ça peut s'appliquer à ton fils, mais c'est ce que je fais : éviter de se prendre trop au sérieux, se prendre trop la tête (parce que je sais bien que quand ça m'arrive, ça devient rapidement insupportable, en effet ; on a l'impression de tomber sans fin et en plus on peut rester longtemps à broyer du noir comme ça, sans rien faire ; et quand on s'en rend compte on se dit : "ben voilà, la preuve est faite, j'ai aucune volonté." et ça redémarre...=> cercle vicieux).
Ex : Oui, je sais, je suis une grosse flemmarde...
Ex2 : Je suis pas douééééeee... Beuh... T_T
Et puis du coup, quand les autres te rassurent en te disant "Non, t'es pas XXX à ce point.", ils le font d'un ton plus enjoué, souriant ; on se sent complices, on ne se dit pas qu'ils font preuve de compassion ou de pitié.
D'un autre côté, j'aime bien valoriser à outrance mes points positifs ou mes réussites avec cette même auto-dérision ; j'appelle ça "boire du petit lait" ou "se la péter grave".
Ex : "Ah oué chuis trop forte moi." Ou, en réponse à un compliment "Je sais, je sais." (dit avec un ton suffisant très caricatural, et entre proches seulement bien sûr).
ça, c'est plutôt justement pour éviter de prendre la grosse tête, pour ne pas se prendre TROP au sérieux. C'est peut-être la dépressive en moi (on en a tous un(e)) qui se méfie et me fait réagir comme ça, mais bon, ça fait rire les autres, ça me fait rire, ça améliore mes relations... Que demande le peuple ?
Voilà, Emma, je ne sais pas si ça peut s'appliquer à ton fils, mais c'est ce que je fais : éviter de se prendre trop au sérieux, se prendre trop la tête (parce que je sais bien que quand ça m'arrive, ça devient rapidement insupportable, en effet ; on a l'impression de tomber sans fin et en plus on peut rester longtemps à broyer du noir comme ça, sans rien faire ; et quand on s'en rend compte on se dit : "ben voilà, la preuve est faite, j'ai aucune volonté." et ça redémarre...=> cercle vicieux).
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Merci Lila pour tes astuces perso
Maël serait plutôt du genre "Le monde entier est de ma faute" (cette phrase n'est pas de moi, mais d'une personne Asperger que je connais bien, et qui se reconnaîtra )
Tout est rapidement catastrophique, en plus "à l'infini" et bien sûr, de "sa faute"parce qu'il n'est qu'un "idiot"(ce qui n'est pas la cas, comme tu le sais) ...L'auto-dérision si il pouvait en user comme toi ce serait formidable!...Mais je pense qu'il est encore trop dans le "premier degré " pour ça...Ce qui ne m'empêche pas, et tu as raison, d'essayer de la lui apprendre...C'est une très bonne idée!
D'ailleurs souvent quand il commence à se lamenter j'essaie de résoudre le schmilblick avec de l'humour, et quand ça ne marche pas, je change carrément de sujet, et je parle ou je lui montre quelque chose qu'il adore.
En fait ce qui m'inquiète, et ce que la psy m' expliqué, c'est que ce sont parfois des signes de dépression latente (et moi, je l'attends pas vraiment, je ne préfèrerai ne jamais la voir chez Maël, la dépression -il faudra vous habituer à mes jeux de mots un peu lourds - )
Emma.
Maël serait plutôt du genre "Le monde entier est de ma faute" (cette phrase n'est pas de moi, mais d'une personne Asperger que je connais bien, et qui se reconnaîtra )
Tout est rapidement catastrophique, en plus "à l'infini" et bien sûr, de "sa faute"parce qu'il n'est qu'un "idiot"(ce qui n'est pas la cas, comme tu le sais) ...L'auto-dérision si il pouvait en user comme toi ce serait formidable!...Mais je pense qu'il est encore trop dans le "premier degré " pour ça...Ce qui ne m'empêche pas, et tu as raison, d'essayer de la lui apprendre...C'est une très bonne idée!
D'ailleurs souvent quand il commence à se lamenter j'essaie de résoudre le schmilblick avec de l'humour, et quand ça ne marche pas, je change carrément de sujet, et je parle ou je lui montre quelque chose qu'il adore.
En fait ce qui m'inquiète, et ce que la psy m' expliqué, c'est que ce sont parfois des signes de dépression latente (et moi, je l'attends pas vraiment, je ne préfèrerai ne jamais la voir chez Maël, la dépression -il faudra vous habituer à mes jeux de mots un peu lourds - )
Emma.
Maman d'Elouan (asperger), 13 ans, Maël (autiste de haut niveau) 11 ans et Pierre-Marie, 9 ans.
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Bon, c'est vrai qu'il est peut-être un peu jeune pour pouvoir appliquer ça... Seulement, je ne pense pas avoir été comme ça à son âge ; c'est à l'adolescence que ça a commencé pour moi... Et là oui, je peux parfois me mettre à trop culpabiliser aussi. Sur le site d'Androïde Data, il le cite d'ailleurs comme un "symptôme" assez fréquent chez les autistes.
Alors je ne sais pas...
Bon courage en tous cas.
Alors je ne sais pas...
Bon courage en tous cas.
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estime de soi et dépression
Quand un toubib soupçonne une dépresion, il déroule un certain nombre de questions (items):
non seulement sentiment d'autodévalorisation, mais appétit, troubles du sommeil, idées de suicide etc...
Ne parlons pas de dépression, mais d'estime de soi. Le problème est plus limité.
non seulement sentiment d'autodévalorisation, mais appétit, troubles du sommeil, idées de suicide etc...
Ne parlons pas de dépression, mais d'estime de soi. Le problème est plus limité.