Présentation :
Qui pourrait penser qu'être intelligent puisse faire souffrir et rendre malheureux ? Pourtant, je reçois souvent en consultation des gens qui se plaignent de trop penser. Ils disent que leur mental ne leur laisse aucun répit, même la nuit. Ils en ont marre de ces doutes, de ces questions, de cette conscience aiguë des choses, de leurs sens trop développés auxquels n'échappe aucun détail. Ils voudraient débrancher leur esprit, mais ils souffrent surtout de se sentir différents, incompris et blessés par le monde d'aujourd'hui. Ils concluent souvent par : "Je ne suis pas de cette planète !" Ce livre propose des cours de mécanique et de pilotage de ces cerveaux surefficients.
Yo,
Il y a peu de temps de ça, une amie qui flânait dans une librairie est tombée sur sur ce bouquin : "Je pense trop : comment canaliser ce mental envahissant", de Christel Petitcolin. Elle l'a feuilleté, lu, et en fait, elle me l'a acheté, parce qu'elle m'a reconnu dedans et qu'elle voulait partager avec moi cette découverte. C'est un livre vulgarisé, si je puis dire. Le livre parle des personnes surdouées, et date de 2010. Il se base beaucoup sur des témoignages de personnes surdouées. Pour toute nuance, je cite "les surefficents mentaux", mais, ce n'est pas pour autant que je me considère ainsi. Ce ne sont que des mots.
Dès qu'elle m'a donné le bouquin, et que j'ai lu dans le résumé "cerveaux surefficients", je lui ai fait remarqué: Ce livre parle des personnes surdouées. Et, je te rappellerai que je ne le suis pas... Elle m'a quand même poussé à le lire, parce qu'elle m'a vraiment reconnu dedans. Je commence devant à elle à survoler le bouquin, les chapitres, des phrases rapidement, et je ferme le bouquin : je sais de quoi ça parle. Elle me dit: Elle dit qu'il faut le lire linéairement et jusqu'au bout... Plus tard, quand je décide de le lire "normalement", je lis ceci: "Je connais les surefficients mentaux comme adorant picorer dans les livres en diagonal. En général, cela leur permet de l'imprégner de l'esprit du livre et il est assez fréquent qu'ils n'aient pas besoin de le finir, tant ce grappillage est suffisant pour faire le tour du sujet. [...] je vous invite à suivre le cheminement du livre sans brûler d'étape". Oh. Je me suis demandée si l'auteur n'était pas en train de m'espionner du coin de l'oeil quelque part dans la pièce.
Et bon, c'est vrai que de tout ce que j'ai lu jusqu'à maintenant, c'est moi, avec des anecdotes qui auraient pu être les miennes. Bon vous allez me dire : "C'est quoi le rapport avec Asperger???". Et bien, elle parle des personnes surdouées, mais, en fait, elle parle d'autres surefficiences mentales. Je cite rapidement:
"-Les hyperesthésiques, [...] hyperstimulation" Je me suis dis: Moi.
"-Les encombrés mentaux, [...] qui n'arrivent plus à trier leur pensée" Je me suis dis: Moi.
"-Ceux qui parlent à haut débit en essayant de suivre le flot de leur pensée ainsi que ceux qui trébuchent en courant après leur cheminement intellectuel à en begayer," Je me suis dis : Moi.
"-Les hyperémotifs [...]" Je me suis dis : Moi.
"-Ceux dont la curiosité est insatiable [...]" Je me suis dis : Moi.
"-Les hyperactifs [...] monomaniaques [...]" Je me suis dis : Moi.
"-Les personnes atteintes du syndrome d'Asperger." Je me suis dis: ???.
Et il s'avère que cette auteure s'inspire beaucoup d'Atwood pour pouvoir expliquer aussi le fonctionnement de certaines personnes surdouées. Elle a aussi un attachement particulier à Daniel Tammet. Il y a ainsi un petit chapitre sur les personnes Asperger. Elle propose une hypothèse "poétique":
Ainsi qu'une charte d'affirmation de soi de Liane Holliday Willey de 2001:"incompréhensibles les uns que les autres, l'enfant s'épuise à donner du sens à ce qui n'en a pas. Il peut être tenté de renoncer et de se renfermer dans son monde intérieur, si riche et si apaisant. Et si l'autisme n'était que du découragement?"
"Mais finalement, qui est dysfonctionnant? L'autiste Asperger qui, tel le misanthrope, ne peut ni mentir ni valider un illogisme ou cette majorité de gens à la moral très approximative et au raisonnement complètement brouillon?"
"Se savoir atteint du syndrome d'Asperger permet de prévenir et de réduire ses propres stratégies d'ajustement et de dissiper la peur d'être fou".
-Je ne suis pas déficient, je suis différent.
-Je ne sacrifierai pas ma dignité pour me faire accepter de mes pairs.
-Je suis quelqu'un de bien et d'intéressant.
-Je suis fier de moi.
-Je suis capable de me débrouiller en société.
-Je demanderai de l'aide en cas de besoin.
-Je suis digne d'être respecté et accepté par les autres.
-Je me trouverai une carrière adaptée à mes aptitudes et intérêts.
-Je serai patient avec ceux qui auront besoin de temps pour me comprendre.
-Je ne renierai jamais mon identité.
-Je m'accepterai pour ce que je suis.
Voilà pour le rapport.
Bon, dans ce livre, il y a des choses discutables (tout ce qui est statistique, scientifique en fait...). Quand je lis qu'il faudrait diagnostiquer des personnes surdouées sans test de Qi je me dis euh... Mais, en soit, je trouve que la description généralisée est bien faite pour mettre au moins un pied dedans. Cela dit, puisque c'est quand même très généralisé, je trouve que ça peut être aussi "dangereux" pour des personnes qui se cherchent, parce qu'elles pourraient vite se retrouver dedans (dont moi, mais, j'ai appris à prendre du recul), quelques effets barnum en plus, je pense. Mais je pense que c'est un bon livre pour les personnes diagnostiquées et qui savent ce qu'elles sont, afin de rehausser l'estime de soi (qui, je vous assure, est bien rehausser dans ce bouquin, peut-être même un peu trop...). Voilà pour l'avis.
Une chose en particulier à attirer mon attention (ce sujet commence à être long, désolé!): L'hyperempathie. C'est bien le seul passage où je ne me suis qu'à moitié reconnue, et, mon amie me l'a aussi fait remarqué pour les mêmes raisons. Elle parle des surdouées comme des personnes "éponges", envahies par les émotions des autres, ce qui fait qu'elles peuvent fondre en larme devant une personne triste. Et bien, juste, ce n'est pas mon cas. Je ne ressens pas les émotions. En revanche, il y a quelque chose qui a fait porté un peu plus mon attention:
Elle parle de l'hyperstimulation, la réception d'un nombre importants d'informations par les sens.
"Les surefficients mentaux captent beaucoup d'information généralement inconscient pour les autres [...] ton employé, aux mots prononcés, aux expressions du visage, à la gestuelle de leur entourage [...] leur rend avide de précision. Pour eux, un mot est rarement synonyme d'un autre puisque chacun porte sa nuance." Et bon d'autres choses dans ce thème là.
Avez vous lu ce livre? Si oui, il y a-t-il des passages qui vous ont parlé, fait écho?Spoiler : :
Il y a eu un topic sur les neurones et le lien entre surdoué et aspie. Est-ce pour cela qu'on peut parler de "surefficience mentale" dans les deux cas? Vous sentez vous en phase avec ce terme "surefficient"? Comment ressentez vous le passage que j'ai cité sur les personnes Asperger?
Bonne lecture si ça vous intéresse!