Juste une fois, dire du bien des enseignants.

[freeshost]

Ah ! c'est clair que ce métier est très important, aussi très éprouvant.

Bon, par contre, le salaire que tu indiques est de misère... [Je gagne un peu plus que toi avec mes cours privés à domicile en Suisse. ]

1'250 euros ! ça s'peux-tu ?

[Benoit]

C'est assez connu qu'en France l'éducation est sous-payée comparée aux pays "équivalents"...

Il y a différents status, mais voici une grille.

[freeshost]

Tabarslak !

[Mariemento]

Ah ! c'est clair que ce métier est très important, aussi très éprouvant.

Bon, par contre, le salaire que tu indiques est de misère... [Je gagne un peu plus que toi avec mes cours privés à domicile en Suisse. ]

1'250 euros ! ça s'peux-tu ?

Ca se peut parce que je suis en début de carrière... Mais honnêtement, je fais pas ce métier pour l'argent. Simplement, j'en ai marre qu'on me dise que je suis "bien payée" à "rien faire"...

[freeshost]

Quand même... huit ans d'ancienneté... même pour la première année, ça devrait être bien plus que 1'250 euros !

[géromine]

Merci pour ce topic, ce texte qui m'a fait chialer du prof qui se croit inutile alors que ...

Mariemento, l'école m'a sauvé la vie psychique, certains profs ont été là où il fallait, quand il le fallait, comme il le fallait. Ça n'a pas évité les moqueries et le reste mais ça m'a donné l'oxygène nécessaire pour pas me noyer, c'est énorme.
Témoignage perso pas nécessaire à lire mais ça me semble important pour appuyer mon propos :

L'école m'a sauvé la vie (psychique) et je l'en remercie :

J'y ai rencontré quelques professeurs formidables dont LE prof de collège que j'avais 11H00 par semaine en 5ème pour le français, l'histoire, la géographie et le dessin. Il m'a permis de découvrir que j'aimais lire et écrire ( entendez produire du récit parce que pour la calligraphie ce fut une autre histoire), que je le faisais bien, que c'était utile et que je pouvais me l'autoriser sans modération.

J'y ai découvert un cadre structurant avec des horaires, de la prévisibilité, des devoirs mais aussi des droits (ce que je ne connaissais pas hors ce lieu public), des adultes fiables.

J'y ai appris à apprendre avec son lot de difficultés, d'efforts mais - et ce fut salvateur, des efforts qui menaient à des résultats (sauf pour l'écriture où il aura fallu des années et des années), à une reconnaissance.

Bien sur j'y ai expérimenté des trucs pas cools et j'ai eu la chance de pouvoir rebondir dessus et même me forger certaines armes, en vrac et selon ce qui me revient donc :

* Écrire c'était dur et en primaire mes efforts ne servaient qu'à produire des textes maculés qualifiés de torchons malgré une orthographe plus que correcte. J'ai pas baissé les bras et découvert un jour au Lycée, toute seule, que l'écriture en script me permettait d'être lisible. Durant l'année de terminale, on m'a même demandé mes cours car je prenais mes notes rapidement et donc j'avais des cours très complets qui une fois recopiés devenaient intéressants pour d'autres. J'ai tout écrit en script au bac.

* Les autres enfants étaient étranges, leurs discussions et leur raisonnement me paraissaient obscurs. J'ai endossé le rôle de bouc émissaire et de cible des moqueries plus souvent qu'à mon tour. Puis j'ai découvert que je possédais un espace de sécurité auto créé et que de là, je pouvais laisser certain(e)s venir à moi. J'ai commencé à avoir des ami(e)s, de plus en plus.

* J'ai expérimenté les choix d'orientation imposés comme par exemple être obligé(e) de faire du latin même si je ne voulais pas ou encore me retrouver en collège privé alors que tout me séparait de cet endroit là. Et j'ai pu voir que j'avais retiré des bénéfices (les meilleurs profs pour les latinistes en herbe, l'internat c'est cool quand le collège privé est loin de chez toi ) et que j'avais toujours, même minime, une marge d'action (J'ai rien foutu en latin durant l'année et on m'a demandé d'arrêter l'année suivante ... en gardant la même classe donc les mêmes profs).

* Mon fonctionnement faisait que j'apprenais en fonction de la sympathie et de l'admiration que j'avais pour l'enseignant. Cela m'a occasionné quelques déboires jusqu'à ce que je découvre le plaisir de construire quand c'était nécessaire ma propre méthode de travail (par exemple lire en entier le livre travaillé pour le trimestre au lieu de dix pages par dix pages écorchées par cette prof qui ne semblait pas aimer Zola, ou encore ne pas écouter ce prof de philo et prendre le risque au bac de faire mon devoir comme je pensais que ce serait bien et avoir le double du 7 qu'il me mettait régulièrement par condescendance).

*J'ai eu la possibilité de faire des études (même si je n'ai pas poursuivi longtemps mais l'école n'y est pour rien) parce que notre État donne des moyens financiers pour ça à ceux qui n'en n'ont pas.


Il y a des enfants pour qui l'école est un lieu sauveur je pense. Des enfants qui n'ont pas la chance d'avoir un milieu familial sécurisant, motivant ou stimulant, aimant, protecteur ... que sais-je.
Notre pays offre à beaucoup un endroit hors famille où sont enseignées beaucoup de choses, où les pairs sont nombreux et variés, où les adultes sont là suffisamment longtemps pour être repérants et changent suffisamment souvent pour permettre plusieurs chances d'identification à celles et ceux qui ne peuvent le faire ailleurs. Bien sûr, ce serait mieux si cette possibilité était offerte à tous comme c'est le cas en Italie par exemple jusqu'au collège.

Bien sûr de nombreux élèves sont laissés sur la touche et j'ai conscience que j'ai eu la chance de ne pas en faire partie. Malgré un milieu familial délétère, j'avais quand même des ressources personnelles suffisantes. Bien sûr tout n'est pas parfait à l'école : des erreurs parfois lourdes et des exclusions sont commises. Pour ma part je ne peux qu'être infiniment reconnaissante d'avoir pu bénéficier de l'école.

Ces profs, à l'instar de celui de l'article, l'ont-ils seulement su ?

Pourquoi, mais pourquoi bon sang ne dit-on aux gens que les choses qui ne vont pas, que les failles, les erreurs, les oublis, ... ? Pourquoi bien faire son travail, s'intéresser aux élèves, les aimer parfois (parce qu'ils en ont besoin pour certains), les respecter, leur botter le derrière si nécessaire mais de façon intelligente, pourquoi tout cela serait-il juste normal, insignifiant, anodin ?

J'ai un grand respect pour les transmetteurs, les pédagogues, tu (si je peux me permettre) en fais partie , lâche-pas !!!

[galaxxie]

J'ai aussi eu la chance de rencontrer des profs extraordinaires, d'ailleurs pour les plus récents (ça fait un bail que j'ai quitté le lycée...) j'aurais voulu en retrouver mais bon Facebook c'est pas trop pour mon ancien prof de philo génialissime et quinquagénaire-pas-geek! Hahaha, je réalise que je ne veux retrouver aucun camarade mais plutôt des profs.

Bon sinon pour les remarques, bah un prof c'est un être humain mais on a tendance à le déshumaniser bizarrement, dans l'image qu'il donne. Les pires comme les meilleurs se côtoient à l'EN.

Et je dois dire également que tout le monde n'est pas égal: un maître en maternelle ne fait pas le boulot d'un prof de collège. Et tout le monde ne passe pas autant d'heures de travail en dehors de la classe.

Pour finir, ça fait toujours vraiment plaisir de voir de gens investis et passionnés dans leur profession!

[freeshost]

Pour ma part, l'école n'a pas été un enfer.

Bon, les prof' m'aimaient bien... bonnes notes en mathématique, en français, ... moins en sciences (quand j'étais à l'école primaire). Bon, au gymnase, j'ai moins bossé les langues, plus les sciences.

[Mars]

Ca se peut parce que je suis en début de carrière... Mais honnêtement, je fais pas ce métier pour l'argent. Simplement, j'en ai marre qu'on me dise que je suis "bien payée" à "rien faire"...

On ne t'a pas dit que tu le faisais pour les vacances ? Rassure-moi, on te l'a dit souvent...

Je suis toujours étonnée quand je vois les grilles de salaire des profs, je n'ai jamais gagné ce qui est indiqué...
Bon, j'ai eu une reconstitution de carrière à mon désavantage, ayant passé le CAPES à 46 ans (jusque là les documentalistes n'étaient pas profs).

Mais, je n'ai pas eu à me plaindre : même s'il est hyper stressant, le métier a été enrichissant à beaucoup de points de vue. Et puis, en province, on peut vivre avec un "petit" salaire de prof. Je ne regrette pas, cependant, de ne plus exercer, les conditions de travail sont devenues terriblement difficiles. Et je souhaite bon courage à tous mes collègues en poste actuellement.

[Nymphaea]

En fait, il me semble que le salaire des enseignants est si bas parce qu'à l'origine, il n'étaient recrutés pour enseigner que 10 mois sur 12 (les 2 mois d'été étant consacrés aux activités agricoles de saison...), et du coup pour éviter des mois "sans salaire", le total des 10 mois avait été étalé sur 12.
(et le truc à jamais évolué, en fait)

En ce qui me concerne, j'ai eu la chance de recroiser mes profs de collège et lycée lors d'une porte ouverte de mon ancien établissement un an après le bac, et j'en ai profité pour remercier ceux qui m'ont marquée, surtout une qui a provoqué un vrai déclic chez moi.

Une vidéo qui rend hommage aux enseignants: