L'art de la conversation

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Avatar du membre
freeshost
Intarissable
Messages : 37322
Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
Localisation : CH

Re: L'art de la conversation

Message par freeshost »

Il m'arrive de converser avec des clients dont je ne connais que la face (et la voix, voire quelques habitudes de consommation). Soit on parle de choses superficielles, soit on refait le monde. :lol: (bon, refaire le monde est une chose superficielle :lol: )
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
Avatar du membre
Rudy
Prolifique
Messages : 1137
Enregistré le : samedi 28 mars 2015 à 18:52

Re: L'art de la conversation

Message par Rudy »

Il y a aussi des petites techniques que j'ai apprise (si vous les avez déjà testé ?) quand je ne sais pas quoi dire:

Pour l'humour : L'exagération. Ce truc est formidable, même s'il m'a demandé un peu d'entraînement. Au début, je floppais à côté, mais par la suite, c'est devenu plus facile à maîtriser. Le but, c'est de prendre un élément, et de l'exagérer complètement. C'est très contextuel.
Pour rebondir: Les questions ouvertes (surtout surtout pas fermées!). Ou bien, changer complètement de sujet.
Ça demande une bonne dose d'association d'idée... La culture ça peut aider aussi.
En fait, le but à chaque fois, c'est de repérer le nom, et le verbe, ou bien le contexte.

- T'as fait quoi hier?
- Oh pas grand chose, j'ai mangé des pâtes devant un film.
Avouez que bon, c'est pas super intéressant et qu'on n'a pas forcément quelque chose à dire dessus... On a trois éléments: Manger. Pâtes. Film.

Ex:
Exagération : Ah! (réponse plan plan) T'étais en mode jeune étudiante fauchée affalée comme une baleine sur le canapé quoi... (contextuel : manger/pâtes/film)
Rebondir: C'était quoi comme film? (film)
Changer de sujet : T'as déjà essayé les pâtes aux Nutella? (pâtes)

Autre exemple :

-J'adore les chats!
(...)

Exagération : Haha (le rire c'est important...), carrément? Je t'imagine bien à 80 balais entouré de tes 40 chats entraînés pour allumer la télé quand c'est l'heure de 30 millions d'amis ! (contextuel: adorer/chat)
Rebondir: Il y a une race que tu aimes en particulier? (chat)
Changer de sujet: Ah ouais? (réponse plan plan) Tu savais que les gens qui vivaient avec des chats avaient 30% moins de chance de développer une maladie cardio vasculaire? (chat)

Cela dit, niveau temps/fatigue, on est vite à court d'idée...
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.
Avatar du membre
géromine
Passionné
Messages : 371
Enregistré le : samedi 11 avril 2015 à 0:49

Re: L'art de la conversation

Message par géromine »

Merci Rudy, je trouve ces astuces intéressantes et pleines d'énergie à mettre dans la conversation.

Je me permets de mettre ici ce qui me semble être la base de la conversation en général : comprendre l'autre et en être compris. Et effectivement, des tactiques, des techniques peuvent être aidantes parfois. Je précise que ce n'est que mon expérience et qu'en aucun cas je ne la considère comme étant la vérité.

Lorsque j'ai vu cette vidéo de Josef Shovanec il y a un an ou deux, elle m'a beaucoup touchée car je me suis rendue compte que j'avais un jour mis en pratique (dans une moindre mesure mais l'idée est bien là) ses tactiques.
Je pense que toute personne, avec ou sans autisme peut bénéficier de ses commentaires et réflexions sur ce qu'on peut dire aux gens, les sujets qui les intéressent... ainsi que cette zone de non compréhension des sujets de conversation intéressants pour autrui et pas pour soi (et inversement).
Je pense que cette zone là existe pour chacun, qu'elle est plus ou moins importante, plus ou moins difficile à appréhender et que de plus elle peut varier chez un même individu au cours de son existence.

Pour ma part, je ressens intuitivement (en fait cette intuition est peut-etre le fruit d'une hyper observation/recoupement/classement ...) et sur des signes extérieurs (regard de l'autre, pertinence de ses réponses) que je suis ou non comprise dans ce que je tente de dire et je peux un peu mesurer que j'ai compris ou non ce que dit l'autre (sur la base des mêmes signes). Je prends par ailleurs ça comme des hypothèses ... que je vérifie si besoin ... et je me trompe parfois mais c'est pas grave, on a le droit de se tromper aussi.


La non compréhension peut venir du choix du vocabulaire, du contexte, de l'état des interlocuteurs, du mien ... Je cherche alors à reformuler d'une manière qui sera plus claire pour l'autre (pas forcément pour moi) si je pense que c'est important de le faire sinon, je lâche l'affaire.
J'ai remarqué que reformuler ou questionner l'autre sur ce qu'il a compris lorsque je sens un doute permet plus de clarté. C'est ma part de responsabilité dans le message que je veux transmettre ou que je reçois. Je prends ma part juste la mienne, enfin j'essaie, tout n'est pas si simple dans les relations humaines.

Ma force, ce qui m'a permis de ne pas renoncer, de ne pas lâcher l'affaire, c'est que je pense que cette non compréhension du discours ne remet pas en cause la valeur de ce que je suis, l'autre n'a pas compris ce que je dis ne veut pas dire qu'il ne m'a pas comprise et que je suis incompréhensible pour tous mes interlocuteurs passés et potentiels. Si je n'ai pas compris ce que dit l'autre cela ne veut pas dire qu'il est entièrement incompréhensible pour tout le monde, qui serais-je pour poser ce jugement?


J'ai également la grande chance d'avoir travaillé dix ans avec des personnes en situation de polyhandicap. On dit de ces personnes qu’elles sont parfois difficiles à comprendre et qu’il est ardu de se faire comprendre par elles.
Ces enfants, ces adultes, que j’ai appris à connaître dans les mille et un gestes du quotidien effectués ensemble, dans les nombreux moments d’échanges – parfois verbaux, souvent gestuels ou par le regard, le toucher – m’ont permis de découvrir certaines choses à propos de ce dont il est question ici. Ces découvertes m'ont aidée je crois à comprendre un peu plus ces personnes et à être un peu plus compréhensibles pour elles.

Ce qui me semble intéressant et qui me fait écrire ici c'est que cela a amélioré (et pas qu'un peu) ma communication de manière globale.
Spoiler :  : 
Mes premières rencontres avec les personnes polyhandicapées se sont faites sur le mode de la surprise. Cet enfant, cette femme, cet homme, étaient si différents de moi que je n’ai pas pu ne pas avoir eu un sentiment d’étrangeté, de recul. Nier ce sentiment ou se laisser envahir par lui, ou bien encore se sentir coupable, c’est à mon avis se tromper de chemin, manquer le rendez-vous.
Dans ces premières rencontres, je ne connaissais pas ces personnes et elles ne me connaissaient pas non plus. C’est donc sur la base de nos représentations respectives, de nos expériences passées, de nos valeurs et de nos connaissances que nos premiers sentiments sont advenus.
Ensuite, il aurait été possible pour moi, de m’en tenir là et de les considérer pour ce que je pensais qu’elles étaient, pour ce que j’observais aux premiers regards. J’ai choisi de tenter d’aller plus loin, en cherchant à connaître ces personnes, à échanger avec elles et avec d’autres qui avaient déjà parcouru une partie du chemin, qui avaient l’expérience. Ces premiers échanges, à priori difficiles à cause de la barrière du langage et des appareillages, ont été envisageables lorsque, la première impression passée, j’ai accepté de sortir de ce que je savais, de ce dont j’avais l’habitude, et de prendre le temps de me laisser surprendre.
Lorsque je suis confrontée à la différence, je me retrouve face à l’inconnu, je ne comprends pas, je ne sais pas comment réagir. En effet, ce que je connais me sert de base dans mes relations avec les autres. Lorsqu’une personne parle, c’est ce qui résonne en moi de connu qui fait écho. Alors je peux penser, répondre avec ce que je sais, ce que j’ai appris, donner mon avis et nous pouvons nous comprendre sur la base d’un vocabulaire commun. Lorsque nous ne sommes pas d’accord, c’est encore sur la base de nos ressemblances, de ce qui nous relie, que nous pouvons nous exprimer et partager sur nos points de vue différents.
En face d’une personne polyhandicapée, le connu disparaît, il y a une certaine angoisse, celle de ne pas savoir quoi dire, comment faire, celle de ne pas être compris, de ne pas savoir comment réagir lorsque le comportement observé parait insensé ou incongru. C’est dans la relation au jour le jour avec cette personne, dans l’échange avec ses parents et entre collègues sur ce qui questionne, que se construit un sens possible, toujours fragile, toujours à recréer. Pas de recette miracle qui éviterait les erreurs ou les impasses, pas de technique rassurante qui pourrait s’appliquer, juste la patience presque têtue d’accomplir au quotidien les gestes ordinaires au creuset desquels, peu à peu, peuvent émerger des possibles, une compréhension, une rencontre.
Ces personnes avec qui la compréhension ne peut pas ne pas être difficile ou source de malentendus me montrent que malgré tout cette compréhension est possible parfois.
Comment ? Pour ma part, le chemin est de chercher la logique de l’autre, en observant ses réactions, en étant à l’écoute des mots prononcés ici de manière différente du fait des difficultés d’élocution, et tout simplement en étant … patiente, en acceptant aussi de me laisser surprendre et de changer mes schémas habituels de compréhension. Il me semble que c’est une fois que cette logique est un peu décryptée que peut s’amorcer le dialogue.

Un exemple réel tiré de ma pratique, il est romancé pour simplement conserver l’anonymat et le rendre moins « clinique».
Spoiler :  : 
Je suis en train de leur proposer un atelier cognitif, Nana fait du tri, elle doit mettre des objets de forme et de couleur différente dans les endroits correspondants et Justine fait de la reconnaissance d’objets à l’aide de cartes qui les représentent. Vous voyez, j’en pose trois devant elle et je lui demande de me montrer l’une d’elle en lui disant ce qui est dessus. Elle n’y arrive pas très souvent mais la psychologue tient à ce que nous continuions. Là c’est un aspirateur, une télé et un savon. Montre-moi la télé Justine. »
Justine regarde Catherine puis les cartes et touche l’une d’elles.
« Non Justine ce n’est pas ça. ».
Catherine ramasse les trois cartes, en dispose trois autres et fait une autre demande, Justine se trompe à nouveau. Une troisième tentative amène la même conclusion. Elles sont alors interrompues par Alice qui a fait tomber un petit bonhomme en plastique. Catherine le ramasse, le redonne à Alice qui essaie à nouveau de viser le trou de la boîte. Cela semble lui demander un effort considérable pour diriger son bras, son visage est crispé et un filet de bave coule sur la tablette. Catherine essuie en lui disant de faire attention.
« Hé !» s’écrie Justine qui tend une carte par-dessus sa tablette.
« Attends Justine, je ne peux pas être partout quand même ! Mais … c’est la carte que je t’avais demandé, c’est le frigo ! » Catherine semble surprise, elle réfléchit. Elle ramasse les cartes, en pose trois autres.
« Justine, montre-moi l’aspirateur »
Cette dernière touche une carte en souriant, Catherine ne bouge pas et attend. Au bout de quelques longues minutes, Justine prend alors une autre carte et la donne à Catherine. C’est visiblement la bonne au sourire que je vois s’épanouir sur le visage de l’éducatrice. Elle propose plusieurs autres séries de cartes et la plupart des réponses se révèlent exactes.
Plusieurs facteurs me semblent pouvoir parasiter la compréhension, cette liste est loin d'être exhaustive, vous pouvez la compléter :

Le choix du vocabulaire :
Le mot marrant, le mot drôle par exemple peuvent revêtir plusieurs significations. Si je l’utilise dans le sens surprenant pour parler d’un évènement important mais que l’autre le comprend comme amusant, un malentendu peut se créer et même une vexation si l’évènement en question n’a rien de plaisant pour lui.

La vitesse du parlé :
La simple vitesse de diction et la tonalité de la voix peuvent rendre un message incompréhensible ou en changer le sens. Par exemple, si je parle vite en face la personne peut percevoir tout autre chose que ce que j’ai dit.
Spoiler :  : 
Exemple
X adulte qui parle lors d’un jeu : « allez on compte les euros dix euros, onze euros …on va êt’ riches ! »
Y enfant qui écoute et montre soudain un visage surpris, il ne sourit plus
X « si c’est bien on va êt’ riche »
Y « qui c’est qui triche ??? »
La logique, point crucial et générateur de bien des problèmes entre les gens qu'ils soient ou non autistes. Car si je sais tout à fait remarquer ce qui m'est insupportable dans celle de l'autre il me semble quasi impossible de ressentir que cette même insupportabilité puisse s'appliquer à la mienne chez autrui.
Celle dont je parle ici est la manière dont est construit le message, le chemin parcouru pour dire ce qui veut être dit, comment on s'y prend. Et il me semble que si certaines logiques peuvent être familières, d'autres sont plus éloignées et demandent quelques efforts pour être appréhendées.
Et parfois, la logique de l’autre peut se révéler très ardue à comprendre et on aura beau faire, ce qu’il tente d’expliquer reste obscur malgré les efforts fournis, et ma logique peut aussi sembler illogique, incompréhensible pour l'autre de la même incompréhension que celle que je ressens parfois.
Spoiler :  : 
J’ai observé que si j’ai du mal à comprendre certaines personnes dans leurs explications, d’autres que moi (que je comprends par ailleurs très bien) ne semblent pas avoir cette difficulté, comme si elles avaient des clés que je ne possède pas. Et si j’ai le temps et si cela me parait important et que je demande la traduction à ces autres, là … je comprends. C’est assez étonnant, le vocabulaire est changé, mais pas que, aussi le cheminement de la réponse et cette traduction me rend l’explication compréhensible.
La logique, la mienne, celle d'autrui, peut aussi être basée sur une éducation, une culture qui est oubliée ensuite, je dis ou je fais les choses de manière automatique, ... parce que c'est comme ça. Je peux aussi changer ça parfois ...
Petite histoire qui m'a été racontée et que je trouve assez parlante :
Spoiler :  : 
Un jour, un couple invite un ami à dîner. Ce dernier est présent lors de la préparation du repas. Il voit la maîtresse de maison préparer un rôti de veau et en couper les deux extrémités qu’elle pose sur le morceau principal avant de mettre le tout au four. Intrigué, il lui demande pourquoi elle fait ça. Elle lui répond qu’elle a toujours fait comme ça. Il insiste un peu puis par politesse change de sujet. Quelques jours plus tard, il reçoit un appel téléphonique de la cuisinière. Elle lui dit que sa question l’a fait réfléchir et qu’en fait elle faisait comme ça parce que sa mère avait toujours fait comme ça. En questionnant sa mère elle avait appris qu’en fait le rôti était trop gros pour son plat et qu’elle était obligée d’en réduire la longueur. Le plus drôle, sa fille avait un plat largement assez grand pour y mettre deux rôtis !
Et si j’ai un doute sur ce que je comprends, et si j’ai un doute sur ce que l’autre comprend ?
Une technique que j'ai mentionnée plus haut mais je précise un peu est la reformulation, c'est à dire redire à l'autre ce que j'ai entendu ou poser une question pour vérifier si j'ai bien compris. " en fait là tu me dis que ...", " j'ai compris que ....", " d'accord, il s'agit donc pour toi de ...", " en fait tu me demandes de ...? " ou " j'ai compris que ... c'est ça? " ou encore tout simplement " ta demande c'est quoi ?" , " je ne suis pas sûre d'avoir compris, tu peux préciser?".

Ça peut paraître surfait écrit comme ça, un peu artificiel, et ça peut effectivement l'être au début, c'est un apprentissage. Cela peut permettre de se rendre compte que le message n'est pas compris pour diverses raisons d'ailleurs.


Enfin, il me semble illusoire (voire dangereux parfois) de vouloir tout comprendre de l'autre, de demander que l'autre comprenne tout de moi. Nous sommes des être complexes, pétris de tant d'expériences (heureuses ou malheureuses) que la limpidité et la transparence me semblent impossibles. Les erreurs me paraissent inévitables et je pensent qu'elles ne remettent pas en cause (comme je l'ai déjà écrit plus haut) la valeur de la personne. Mon message n'est pas moi, son message n'est pas l'autre.

Lorsque je me demande ce qui est essentiel que je comprenne de l'autre, ce qui est nécessaire que les autres comprennent de moi, je mesure que ce n'est pas si important que ce que je pouvais penser à première vue.
Et je découvre aussi que lorsque j'oublie cet essentiel, lorsque je m'évertue à vouloir être comprise à tout prix, à vouloir comprendre les autres tout le temps, la fatigue devient très difficilement gérable car toute cette énergie dépensée, je ne l'ai plus pour le reste ... un truc comme ça ...





Edit, je pense être sur le fil du hors sujet car ces idées débordent le cadre de la simple conversation mais en même temps il y a un peu de ça je crois.
J'espère que je ne donnerai pas un travail de redirection à l'équipe :oops: .
Ni diag., ni en cours , ni auto-diag. Juste un peu zarbi, les fesses entre minimum deux chaises, un peu bancale.
Bienheureux inconfort qui permet une multitude de rencontres.
Ne se sentir nulle part à sa place permet d'en expérimenter de nombreuses.
Avatar du membre
freeshost
Intarissable
Messages : 37322
Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
Localisation : CH

Re: L'art de la conversation

Message par freeshost »

Sinon, en plus de l'exagération (hyperbole ou euphémisme* parfois),

*
Spoiler :  : 
- Jean nous a quittés. Snif. (larmes et mains pour essuyer les yeux)
- Quoi ? C'est pas vrai !?! :shock:
- Si, il est parti une année au Canada.
:lol:

il y a l'ironie : on dit une phrase fausse avec le langage verbal mais on montre que c'est faux/ridicule avec le langage non verbal.

- Hier, j'ai dîné avec la copine...
- Ouah ! la chance !
- Tu parles... la copine du patron !

- Ça se voit que j'ai quinze ans ! (montrant sa barbe et sa moustache plantureuses)
- Ouais, mais t'as oublié de tondre le gazon.
- Dis encore que c'est de la mauvaise herbe !

(il y a bien sûr les jeux sur la polysémie et la relation métaphorique)

- Ce matin, j'ai mangé une bonne assiette.
- T'as mangé ce qu'il y avait dessus, plutôt.
- Elle était en pain d'épice.

- Ah ! les lapins étaient très bons !
- Je croyais que tu étais végétarien !
- Voyons, c'est Pâques. Des lapins en chocolat !
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
Avatar du membre
Liya
Prolifique
Messages : 1259
Enregistré le : vendredi 25 juillet 2014 à 14:16
Localisation : vers Lyon

Re: L'art de la conversation

Message par Liya »

je comprends les deux derniers exemples, mais les deux premiers me laissent, euh... perplexe :crazy:
"Neuro-atypique en attente de définition"
Dyspraxique - QI très hétérogène - Diag SA en libéral (à approfondir / confirmer)
Ma présentation ici
Avatar du membre
Flower
Intarissable
Messages : 5861
Enregistré le : mercredi 8 avril 2015 à 13:13
Localisation : Au pied des Pyrénées

Re: L'art de la conversation

Message par Flower »

Liya a écrit :je comprends les deux derniers exemples, mais les deux premiers me laissent, euh... perplexe :crazy:
Pareil. (Au moins on est deux!)
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
Avatar du membre
freeshost
Intarissable
Messages : 37322
Enregistré le : lundi 15 juillet 2013 à 15:09
Localisation : CH

Re: L'art de la conversation

Message par freeshost »

- J'ai gagné à l'Euro Million !
- Super, ça se fête !
- Ben, avec dix francs de gagné, on peut se prendre un pack de bière.

- Je suis une poule. Cot Cot Coat !

- Franchement, je me plairais bien au FN ! les étrangers, y en marrent qu'ils nous envahissent ! Salam !

- C'est du joli !
- Oui, il a encore fait des siennes !

- Votre prestation n'était pas merveilleuse. Elle n'était pas magnifique. Elle n'était pas excellente. (feignant l'air déçu) Elle était exceptionnelle ! (ô joie !) Franchement, j'ai été bluffé !

- Voilà. Alors, pour trouver combien mesure cet angle à partir des trois côtés, tu utilises le théorème du cosinus : a carré égal b carré plus c carré moins deux b c cos d'alpha.
- Oui, je comprends, c'est évident. [Montrant la face de celui qui n'y comprend que dalle.]
- Bon, alors, tu peux faire l'exercice douze.
- Tout-à-fait ! [toujours l'air déconfit]

- As-tu fait la vaisselle ?
- Oui, évidemment. J'ai dû d'abord emmener le petit à l'école.
- As-tu fait la vaisselle ?
- Ensuite, j'ai dû aller réparer le vélo du voisin.
- As-tu fait la vaisselle ?
- Évidemment ! j'ai même du passer à la poste retirer un colis. Mais ostie l'monde qu'y avait !
- T'as vraiment fait la vaisselle ?
- Ben certain, avec tout le temps que j'avais ! après la poste, chus allé acheter d'quoi grailler, tu veux qu'on mange à soér, oui ou non ?
- T'es-tu sûr t'as lavé la vaisselle.
- Bien sûr, qui songerait à oublier la vaisselle ?! ya mon chum qu'j'ai pu vu d'puis une couple d'année. Y m'a invité au bar d'en face Atwater. C'était l'fun de se r'trouver !
- Tu me niaises-tu ? je t'ai demandé si t'avais lavé la vaisselle ? tabarnak !
- Cherche-moi pas. Chus là ! la vaisselle, je n'ai pas eu l'temps d'la faire. Tu vois pas l'évier ? Ça fait un bout' que j'te dis qu'j'ai pas eu l'temps pantoute ! ç'a l'air qu'tu comprends pas l'ironie !
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)