La dépression

[freeshost]

Bon, clairement, je n'ai pas vécu de dépression.

[Manichéenne]

Bon, clairement, j'ai cumulé tous les symptômes. Et j'en suis sortie.

[Lupine]

Je suis en dépression. Je suis dans la pire phase de la dépression, et j'ai l'impression que cette fois je peux pas m'en sortir à moins d'une vraie révolution dans ma vie qui n'arrivera jamais. Je me couche tout les soirs en ne pensant qu'à ne jamais ré-ouvrir les yeux et je me lève chaque matin extrêmement fatigué et desespéré de voir que le monde est encore là, que la vacuité de ma vie va encore se dérouler, que je vais encore devoir errer.
Je me sens complétement sans espoir, car j'en attendais peut-être beaucoup trop de ce diagnostic et du suivie proposé, comme si j'étais assoiffé, qu'on m'avais donné le nom de ce qui engendre cette soif et qu'on me promettait de m'aider à la diminuer. Sauf que voilà, un an de diagnostic et je suis totalement déshydrater à être dans un suivie qui me déshydrate encore plus. Je suis de plus en plus fatigué. Plus les jours, les semaines, les mois passent moins je n'arrive à puiser de l'énergie, plus je perd les source qui me donnait des excuses pour pas simplement me coucher sur les rails du train. Je ne dessine plus, je n'écris plus, je ne bricole plus, je n'arrive plus à lire, je n'arrive plus à m'occuper de meute, je mange pour essayer de remplir le vide en moi, je souris, je plaisante, je parle, je débat mais je me sens vide. Totalement vide, je souffre tellement que je ressens plus la souffrance, juste une énorme gêne d'être activée. Je me sens comme un fantôme marionnette, je bouge mais c'est à la fois fatiguant et vide. Je sens que j'ai tout tenté, tout, mais que c'est vraiment sans espoir. Je n'ai pas ma place dans la société, je ne l'aurai jamais. Je suis dans un cercle vicieux où une fois l'administratif fini il y en a encore, même aidé par une assistante sociale, ça n'a pas de sens, et je me sens encore plus vide. Je n'arrive plus à aider mon conjoint, je n'ai même pas pu faire son anniversaire comme prévus. Je m'assois, regarde la télé et me répète en boucle : concentre toi concentre toi n'y pense pas.
Je fais mon sport, je sors, en me répétant : concentre toi n'y pense pas. Mais au final je ne pense qu'à ça, je ne vois pas d'alternative, rien. Je suis suivie, par une psy, je fais un atelier qui encore une fois reste en surface, parle de chose que je connais déjà (non mais sérieux, j'ai 26 ans, j'ai lutté toute a vie pour trouver une solution et on me colle dans un atelier qui explique les première chose qu'on trouve quand on cherche des solutions...) c'est une chance et ça me fais me sentir encore plus mal, encore plus proche de l'évidence que je n'ai et n'aurai jamais ma place parmi vous. Je ne me supporte plus, je ne supporte plus de me voir, de me sentir, de vivre avec moi. Je gémis, je souffle, je me plains, des symptomes de vie mais je n'ai plus la force. Là, je suis passé à la phase où je ne ressens plus le plaisir de manger ou être avec ma meute et mon conjoint. Je n'arrive pas à répondre au sollicitation des gens, je les aide, je leur envoi un message mais je suis fatigué. Je ne tiens même plus mes engagements envers moi-même, à quoi bon ? Pourquoi continuez alors que ce n'est qu'une illusion, un mensonge un truc pour masqué l'évidence, je ne sers à rien, je n'arrive à rien et toute les choses que j'aime ne sont pas faite pour oi, rien n'est fait pour moi. Alors je vais finir cette semaine, je vais dire à ma psy que je ne pense qu'à mourir avec dignité, le seul choix, la seule chose que l'on ne pourra pas retirer et j'arrêterai mon suivie. J'arrêterais tout.

Si je poste ça là, ce n'est pas pour attirer votre pitié, votre sympathie ou quoique ce soit, mais parce que c'est la seule définition en directe de ce qu'est la dépression et que l'on n'en guérit pas, jamais dans certain cas, c'est le mien.

[Pupuce]

Peut-être chercher là où tu n'as pas encore cherché? Phrase bien vague j'en conviens mais c'est difficile de répondre à ce que je viens de lire, mais j'ai envie de répondre quand même.

Le propre de la dépression, c'est de boucher les issues, tu ne les vois même plus. Peut-être juste te dire, ça, attendre un peu, sans trop lutter(pour ne pas augmenter la souffrance), juste survivre, le temps avec du repos mental peut faire que tu voies à nouveau de nouvelles solutions pas envisagées jusque là?

[Lupine]

J'ai envie de dire que j'ai passé ma courte vie à ouvrir tout les champs des possibles, tester de très grande variété de ces possibles et que non, le problème ne vient pas de là, ce n'est pas comme ci je n'avais pas passé mon temps à chercher des solutions et à les appliquer avec échec. Ca ne change rien en profondeur. Je n'ai pas besoin de vague et le vague ne change rien, car c'est à peu près ce quil s'est toujours présenté à moi. Bref, ne digressons pas, je l'ai bien dit, je cherche pas la pitié ou la sympathie (dont les conseils bateaux, je dis ça sans animosité, je t'apprécie et te respecte pupuce).

[Pupuce]

Arf, jm'en doutais, qu'il n'y avait rien à dire, mais bon, j'ai tenté quand même

Edit : ceci me chiffonne quand même un peu :

Bref, ne digressons pas, je l'ai bien dit, je cherche pas la pitié ou la sympathie

Je n'ai pas voulu que ce soit une digression suscitée par je ne sais quelle pitié, mais une vraie recherche de porte de sortie.

[Manichéenne]

Ce n'est pas toi qui pense ça, c'est la dépression qui teinte tes pensées. C'est une maladie et ça se soigne. Tu ne sais pas si tu pourras en sortir ou non, là aussi c'est la dépression qui te dit que non, qui t'empêche de voir loin, d'espérer.
Tu as des aides pour ton handicap, pour ta vie quotidienne. As tu des soins pour ta dépression ?

[Pupuce]

Ce n'est pas toi qui pense ça, c'est la dépression qui teinte tes pensées. C'est une maladie et ça se soigne. Tu ne sais pas si tu pourras en sortir ou non, là aussi c'est la dépression qui te dit que non, qui t'empêche de voir loin, d'espérer.

C'est ce que j'ai voulu exprimer. Bon pas, grave, j'ai l'habitude de bouffer des bâtons de merde.

[Nymphaea]

Bon, clairement, j'ai cumulé tous les symptômes. Et j'en suis sortie.

Pareil... et perso, j'en suis sortie en changeant de pilule... (=la pillule de 3e génération si décriée m'a sauvée la vie... celle de seconde génération que je prenais avant était trop forte).
En gros presque deux ans de dépression, je pleurais tous les jours (sur les 2 ans, je dirais environ 4-5 mois où c'était dès le lever du lit), où je pensais à me jeter sous chaque voiture croisée, où je pensais sans arrêt à la mort... et j'en suis sortie très brutalement, en 2 mois, après avoir changé de prescription.

Du coup je le dis à qui veut l'entendre: en cas de dépression, il faut toujours explorer la piste pillule. Lupine, je n'ose te suggérer cette piste, car je ne sais pas ce que tu as déjà exploré... ce n'est peut être pas la solution pour toi. Mais "au cas où", voilà.
A noter par toute personne qui lira: ça l'est sans doute pour une proportion non négligeable de femmes.

Tout est dit dans la BD du Pharmachien, en première page de ce fil: c'est un problème qui est d'abord chimique et dont on n'est pas responsable, et qui passe par une solution en premier lieu chimique.

[Lilette]

On est là Lupine

[Manichéenne]

C'est ce que j'ai voulu exprimer. Bon pas, grave, j'ai l'habitude de bouffer des bâtons de merde.

Je sais que c'est ce que tu exprimais. J'ai écrit en même temps que toi, et j'ai laissé quand même.
Ta dernière phrase me fait mal.

[Pupuce]

Ta dernière phrase me fait mal.

Je parlais pour Lupine, pas du tout pour ton post qui m'a soulagé par le fait que je n'étais pas la seule à avoir vu la chose comme ça

Edit : vraiment désolée pour le quiproquo

[FloretteRanou]

Lupine, peut-être que tu aurais besoin de quelqu'un de proche qui te comprenne vraiment, qui te souhaite et t'aide à voir la beauté et le sens de la vie.

Je me sens impuissante car tu dis ne pas vouloir d'aide .

Mais je te souhaite du fond du cœur que la beauté, la magie et la lumière de ce monde t'atteignent .

Il y a sûrement des gens qui souffriraient beaucoup si tu mettais fin à tes jours.
Pour ce que je connais de toi, tu as l'air d'être une personne très intéressante avec beaucoup d'humour.
Ta vie est utile même si tu ne t'en rends pas compte en ce moment.

[TiZ]

Ce que tu exprimes résonne vraiment en moi, parce que je vis ça aussi. Je sais à quel point c'est difficile, et je n'ai pas vraiment de conseils à te donner, sinon je ne serais pas moi aussi dans cet état. J'espère que tu trouveras la personne qui te fera te réfléchir à tout ça, qui te posera les bonnes questions. En ce qui me concerne, c'est ma prof de maths de lycée qui m'apporte beaucoup, à travers nos discussions par mail.
C'est cela qui fait que je suis encore là aujourd'hui, même si je ne sais pas pour combien de temps encore.

Courage

[Tugdual]

Courage à vous deux, Lupine et TiZ ...