"Sortir l'autisme de l'ombre"

Discussions portant plutôt sur le point de vue des parents d'enfants autistes ou Asperger, par exemple : j'ai un problème avec mon enfant, que puis-je faire ?
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Xavier
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"Sortir l'autisme de l'ombre"

Message par Xavier »

Sandrine Bonnaire cède la vedette à sa soeur pour "sortir l'autisme de l'ombre"

"Gogol" ? Non, autiste. L'actrice Sandrine Bonnaire filme sa soeur, Sabine, atteinte d'une maladie "qui a longtemps cherché son nom" dans un premier documentaire à la fois intime et engagé, diffusé sur France 3 le 14 septembre.

"Pendant longtemps, on n'a pas su de quoi Sabine souffrait. L'autisme n'avait pas vraiment de définition. On disait "handicapé mental". Il y avait aussi la honte, penser : "on a quelqu'un d'un peu gogol". Ce mot "gogol" revenait souvent. On n'assumait pas d'avoir quelqu'un d'un peu différent", confiait Sandrine Bonnaire, dans un entretien à l'AFP au dernier Festival de Cannes où son film était projeté.

En 2001, un diagnostic tombe enfin. Sabine a 32 ans, un an de moins que Sandrine: elle est "psycho-infantile avec des comportements autistiques". L'évaluation arrive bien tard car en 1996, tout a basculé: le décès d'un frère, un déménagement en province ont traumatisé la jeune femme qui est devenue violente envers elle-même et envers les autres. Elle a été internée en hôpital psychiatrique, y est restée cinq ans.
"Cet internement a constitué un déclic. L'état de Sabine s'est tellement dégradé à l'hôpital, elle y a perdu tellement de facultés mentales et physiques que j'ai voulu retrouver son visage d'avant en regardant les cassettes tournées durant nos vacances. La différence était terrible. Je me suis dit qu'un jour, je ferai un film", raconte l'actrice.

Toute la construction du film s'articule autour de ce contraste violent entre les images d'hier, celles d'une adolescente vive, cultivée, corps svelte, regard frondeur, et le tableau d'aujourd'hui: une femme à la voix de petite fille encombrée de son corps massif, de sa violence, de ses angoisses qui ne s'expriment qu'au gré d'une élocution difficile.

"Faire un film sur sa soeur, quand on est actrice, j'avais peur de tomber dans le "truc people". En même temps, il y avait la nécessité de parler de ce sujet. J'ai été marraine de la journée de l'autisme et j'ai constaté combien de familles vivaient ce drame dans l'ombre".

La brutalité du parallèle entre le quotidien de Sabine avant et après son hospitalisation interpelle sur les défaillances de prise en charge de l'autisme qui touche environ 40.000 enfants et adolescents en France. Depuis quelques années seulement, Sabine est accueillie dans un centre spécialisé où elle tente de réapprendre tout ce qu'elle connaissait.

"On est tellement protégé dans le métier d'acteur. En tournant ce film, je me suis sentie utile", commente Sandrine Bonnaire.
Xavier - "Je ne regrette rien, j'avance" (Paul ELUARD)
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Sue
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Message par Sue »

:D Bravo Xavier!
Je n'ai pas lue la critique (on est rentré que samedi et RDV depuis!!) mais Loic m'a dit que ca passait a la télé. Ce que tu decrit de Sabine est la meme chose qui est arrivé a Loic, joyeux, vivant, "normal" (j'aime pas ce mot!!!) jusqu'a le declenchement de la depression, clinique psy (a ne jamais au grand jamais faire!!!!!!!!) et la personnalité autiste qui sort. "Gogol" est un mot qui a suivi Loic toute sa vie d'ado et adulte car de visage il a des traits "mongolistique" yeux ecarté, nez plat etc.
Et la regression on ne connais que ca!!! On a attendue tellement longtemps son reorientation en ESAT, que quand c'est arrivé, c'etait trop tard!! Maintenant j'ai une place qui lui attend en foyer de jour, avec un accord avec l'ESAT a coté, mais faut changer son orientation!!! encore 8 mois!!! Je vais sauter les pas et demander directe un FAM ou MAS car le temps qu'on a l'orientation, il a tellement regressé que c'est la ou il finira!!! C'est bien pour quelqu'un qui a un BAC et le permis!!!! et surtout de la volonté!!!!
Peut etre que Sandrine Bonnaire pourrait lire ce forum et se sentir mieux, au moins de savoir que sa soeur n'est pas "gogol"!!!
Merci encore Xavier! en fait tu est ou en Cotes D'armor? Je viens de partir de la bas, et je reviens bientot!!!
Bisous Sue
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Jean
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critique de Télérama

Message par Jean »

Documentaire de Sandrine Bonnaire (France, 2007). 80 mn. Inédit.
Le destin se joue parfois à peu de choses. Trois petites lettres entre « Sandrine » et « Sabine ». Voire une seule entre « artiste » et « autiste ». Parmi les onze enfants de la famille Bonnaire, on connaissait déjà Sandrine, comé­dienne, égérie de Pialat ou de Téchiné. Voilà qu’on découvre « Sabine la folle », d’un an sa cadette, dont l’état de santé, faute de soins adaptés, nous explose à la gueule dès les premières images de ce documentaire âpre, poignant, remarqué au dernier festival de Cannes.
Il faut de l’audace pour filmer la dégradation de ceux qu’on aime. Sandrine Bonnaire a niché sa caméra au cœur de ce processus, l’éprouvant dans tous les sens, avec sobriété, sensibilité, mêlant de vieilles vidéos de famille aux images tournées l’an dernier dans le centre médicalisé qui accueille Sabine. En miroir, on voit donc l’adolescente rieuse, longue chevelure auburn, piaffant de joie dans un Concorde ou s’ébrouant dans les vagues. Puis ce qu’elle est devenue : une femme bouffie, retorse, plantant, bave aux lèvres, sa fourchette dans le bras d’un éducateur. La métamorphose, explique Sandrine Bonnaire sans pathos ni complaisance, date d’un douloureux internement de cinq ans en hôpital psychiatrique. Souffrant d’un autisme léger, Sabine affronte alors, sous la camisole, la peur de l’abandon et la violence qui en résulte. Dix ans plus tard, la caméra pose sur elle un regard doux comme une caresse, qui sonde, au-delà du diagnostic, la relation de deux sœurs à travers l’épreuve du handicap. Un film à la fois grave et lumineux, dont on ne sort pas indemne.
Erwan Desplanques

Télérama n° 3008 - 8 Septembre 2007
http://television.telerama.fr/televisio ... 52561.html

Une vidéo publiée en mai
http://www.telerama.fr/cinema/B070525002081.html
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Sue
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Message par Sue »

Merci Jean!!
Comme toujours tu as tous les docs qu'il faut!!
on sera de mariage, mais j'enregistre!! Ca ressemblr tellement a l'histoire de Loic. La clicnique psy est vraiment le pire de choses pour nos enfants, mais moi, comme peut etre les parsents de Sabrine, j'ai suivie les conseils de son psy en qui j'avais confiance!!!
Anecdote: autant que j'ai le numero de portable privé de ce psy, elle n'a jamais repondue a mes apelles depuis 2 ans!!
Merci encore Jean, et bisous a tous Sue
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Jean
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Sandrine Bonnaire demande des unités d'accueil pour autistes

Message par Jean »

PARIS (Agence Reuters - 5.9.07) - La comédienne Sandrine Bonnaire a demandé mercredià Nicolas Sarkozy la création de petites unités d'accueil pour les autistes.

Sandrine Bonnaire a été marraine de la journée de l'autisme en 2001 et a réalisé un documentaire sur sa soeur autiste, "Elle s'appelle Sabine", primé au Festival de Cannes 2007.

Elle était accompagnée par Joseph Desbrosse, président du Groupement national des instituts régionaux du travail social, qui forment des travailleurs sociaux.

"Nous avons fait la demande à M. Sarkozy de pouvoir créer des lieux de vie, de petites unités", a déclaré l'actrice à des journalistes après l'entretien. "La demande a été entendue. On verra prochainement ce qu'il en est."

Elle a précisé que cette demande ne concernait pas seulement l'autisme mais plus généralement les personnes qui ont un trouble du développement.

"Ce sont des personnes qui ne guériront pas, qui peuvent aller mieux s'il y a une meilleure prise en charge, avec des gens formés, des éducateurs spécialisés et surtout des lieux qui ne ressemblent pas aux hôpitaux, puisque que ce sont des gens condamnés à vivre en institution", a-t-elle expliqué. "Il faut que ces lieux soient intimes et qu'ils (les malades) aient l'impression d'être chez eux."

Sandrine Bonnaire a indiqué qu'elle avait envoyé un courrier début août au président Sarkozy l'invitant à voir son film et lui demandant un rendez-vous.

Elle a précisé que le dossier allait maintenant être transmis au ministre des Relations sociales et de la Solidarité Xavier Bertrand, qu'elle rencontrerait prochainement.

Selon l'Elysée, 80.000 familles sont concernées par l'autisme en France.

PS : il faut refaire les calculs. Une personne sur 160 pour 60 millions de personnes, cela fait 375.000 personnes. :o
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Xavier
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1 personne sur 160

Message par Xavier »

Jean,

Au sujet de ton post scriptum : on estime à 1 personne sur 160 le nombre de personnes atteintes de Troubles Envahissants du Développement (TED) dont l'autisme fait partie. Cf. un vieux fil sur ce forum : http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... light=#732

D'après l'étude INSERM de 2001, les autistes ne représentent qu'un tiers des TED. Ce qui fait tout de même du monde.
Ensuite, on parle de 80.000 familles. Quant on connaît le poids du "facteur génétique" dans les TED, on assiste à une "concentration" de personnes "souffrant de TED" dans une même famille.
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Sue
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Message par Sue »

:)
Quant on connaît le poids du "facteur génétique" dans les TED, on assiste à une "concentration" de personnes "souffrant de TED" dans une même famille.
Et j'ajoute que si il y a concentration dans la meme famille, donc l'un ou les 2 parents atteints, ils ne sont pas capable de faire une apprentissage avec leurs enfants, car si eux meme sont atteints, leur facon de reflechir est le meme que leurs enfants.
Et si (comme souvent le cas) le concentration est de plusieurs enfants, les parents s'en sortiront pas! On le sait tous que les symptomes ne sont jamais les memes, a differentes degrés, et differentes niveaux, alors de gerer deux voir 3enfants ou plus est impossible! Et les chanceux (?????) comme moi qui a qu'un enfant atteint et un mari leger, et un autre enfant avec quelques symptomes (j'en ai surement moi meme quelque part!!) je sait qu'on ne peut pas se diviser en 4 pour les aider tous individuellement. Quand ma fille a commencé a s'automutilé, j'etais deja à 24/7 avec Loic, mais elle vait aussi besoin d'une surveillance 24/7, beaucoup de mon attention pour parler, pour l'ecouter, poiur la motiver etc. Donc l'un ou l'autre manquait d'aide par moments!!!
J'ajouterai aussi que mes entiments sont devenues plus celles d'une aide, soutien, donc plus des sentiments de devoir que d'amour; Je me rattrape dans ma tete en sachant que si je ne les aimé pas je ne les aiderai pas autant!
Mais le manque d'aide exterieur, de soutien des pros etc. tue la vie de famille!
bisous Sue
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Bonnaire, prénom Sabine

Message par Jean »

Bonnaire, prénom Sabine
L’actrice Sandrine Bonnaire a filmé sa sœur autiste, ravagée par cinq ans d’hôpital psy. Un cri de colère d’une force inouïe, diffusé vendredi 14 septembre sur France 3.
C’est à l’hôpital psychiatrique que tout s’éclaire, un jour. La nécessité d’inverser les rôles. Là, tout de suite, devant la caméra. Dans la famille Bonnaire, Sandrine la belle cédera la place à « Sabine la folle ». Juste le temps d’un film. Afin que les gens prennent conscience des conséquences d’un internement, dès lors qu’il n’est pas adapté. La comédienne se glissera discrètement aux commandes, derrière la caméra, laissant sa petite sœur irradier tout l’écran. Elle trouvera naturellement le ton juste, entre l’impératif de « pudeur » et « la colère de la voir dépérir ». Accouchant d’un film d’une puissance inouïe, à la fois frontal et sobre, sans calculs ni effets. Seulement guidé par l’amour pour une sœur psycho-infantile et autiste, que cinq années d’asile ont ravagée. « L’hôpital n’est pas un lieu de vie, cela doit rester un lieu de transition », dit Sandrine Bonnaire, qui a fait de la prise en charge des autistes un combat personnel.

Quand elle se lance dans ce projet à la fois intime et militant, la moitié du film est déjà tournée. A travers des bribes de vidéos conservées de l’enfance, où Sabine, adolescente, a encore cette flamme dans le regard, cette mine espiègle, joliment dessinée, traversée d’éclats de rire. Elle aurait pu devenir l’actrice, cela se voit, se sent. Sandrine l’a même fil­mée en train d’interpréter du Brecht, ou jouant du Bach au piano. Sans se douter que ces souvenirs émailleraient un jour sa première œuvre en tant que réalisatrice, récompensée au dernier festival de Cannes. Un documentaire poignant qui, en regard de ces archives, s’attache au quotidien de Sabine, aujourd’hui, à 38 ans, dans un centre d’accueil médicalisé situé en Charente. Où on la retrouve, méconnaissable, le cheveu court, la silhouette épaissie de 30 kilos, violente, hurlante, se mordant les mains jusqu’au sang. La transformation vous happe, vous frappe, vous bouleverse. Sabine elle-même s’en émeut en visionnant les vidéos de vacances aux Antilles ou à New York, lors d’une saisis­sante séquence de stade du miroir qui vous serre la gorge.

Pendant longtemps, Sandrine Bonnaire a eu « honte d’elle ». Parce que cette sœur, d’un an sa cadette, se déshabillait dans la cour de l’école et que tout le monde l’appelait « la folle ». Puis elle a décidé de regarder cette folie en face, avec douceur, gravité, intelligence. Son film sonne juste parce qu’il n’entre dans aucun plan de carrière. Il creuse la relation de deux sœurs et, par capillarité, celle de deux êtres que sépare le mur du handicap. A l’origine, ses neuf autres frères et sœurs étaient très partagés sur le projet. « Sabine, elle, l’a pris comme un travail thérapeutique. » Le résultat a conquis tout le monde. Sandrine Bonnaire ne se sent pas forcément « la légitimité » d’investir d’autres terrains documentaires. Mais il lui reste une étape à franchir : la mise en fiction. Elle prépare avec Guillaume Laurant un film où les rôles, une nouvelle fois, seront chamboulés. Sandrine Kiberlain jouera San­drine Bonnaire, qui, elle, incarnera sa sœur autiste – comme l’aboutissement naturel de son travail d’empathie.
Erwan Desplanques
Elle s’appelle Sabine (TTT), vendredi, 20h55, France 3.
Télérama n° 3008 - 8 Septembre 2007
http://television.telerama.fr/televisio ... 33611.html
Image

A noter : un débat a lieu après le film.
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Xavier
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Sur France 3 demain soir

Message par Xavier »

Bonjour,

:arrow: C'est sur France 3 demain soir (20 h 55). La diffusion du documentaire sera suivie d'un échange entre Sandrine BONNAIRE et Mireille DUMAS.
Xavier - "Je ne regrette rien, j'avance" (Paul ELUARD)
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Déçue

Message par Sandrine »

Bonjour,

J'ai pu voir le film de Sandrine BONNAIRE hier sur France 3 "elle s'appelle Sabine". Une seule réaction m'est venue : je suis très très déçue.
Je n'ai pas entendu une seule fois le mot autiste prononcé, est-ce une "insulte" ? est-ce un "gros mot" ? A 38 ans, Sabine est diagnostiquée "Psychose infantile avec troubles autistiques" !!!!!!!! Bravo les psykk sont de retour !!!!! et quel retour !!!!!
Un centre de vie à leur effigie ! que désirer de plus ! Que font les résidents de ce centre : des activités "occupationnelles" ! Quel avenir pour eux !!!
Pas de possibilité d'évolution en perspective !!!!! Moi j'appelle ça une maison de retraite !!!!
Y-a-t-il des projets pour les occupants de ce centre ? non ! Il n'y a aucune méthode comportementaliste d'appliquée : Teach - Pecs - ABA. Donc aucune possibilité d'évoluer !

Ce centre me rappelle l'hôpital de jour d'où nous avons enlevé notre fils.
Notre fils a commencé là où la soeur de Sandrine BONNAIRE va apparemment finir sa vie. Nous, nous avons retiré notre fils de l'Hdj pour justement éviter qu'il végète et finisse à l'age adulte en hôpital psychiatrique avec des neuroleptiques comme seule prise en charge.
Evidemment, pour Sandrine BONNAIRE, les éducateurs de ce centre apparaîssent comme des héros et des sauveurs pour Sabine. Et à défaut, c'est vrai que c'est mille fois mieux qu'elle se retrouve là avec les "occupations infantilisantes" des éducateurs d'orientation psychanaliste plutôt que dans une cellule bourrée de neuroleptiques. Mais pour moi c'est insuffisant car toutes les pathologies y sont mélangées et les résidents ne sont vraiment pas stimulés pour progresser.
Je pense que Sandrine BONNAIRE aurait dû rencontrer Francis PERRIN pour qu'il lui explique les bonnes prises en charges pour les autistes, car sa soeur Sabine a apparement de formidables capacités qui ne sont hélàs pas explorées, quel dommage !
En fait, ce film aurait gagné à aller + loin dans les prises en charges adaptées, car comme ça on aurait bouclé la boucle. Là, on s'est arrêté à une formidable publicité pour les prises en charge de type psychanalitiques.

Si je veux rester positive, c'est un bon film pour faire cesser l'internement abusif des autistes en hôpital psychiatrique.

Bon WE à tous.

Sandrine, maman déçue par le film dont elle attendait tant de choses...
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Message par Sandrine »

Re-

Je vous fait partager la réaction d'une autre maman.

Entre nous je ne voulais pas regarder hier, car c'est la cristalisation de ma plus grande peur ! Après avoir tergiversé un quart d'heure j'ai regardé, histoire de ne pas mourir inculte.

Mais c'est consternant, le fait qu'on puisse avouer sans vergogne qu'une telle médication destructrice soit donnée pour soulager les soignants!
C'est consternant le diagnostic! à 38 ans
C'est consternant qu'on justifie la destruction d'une personne comme étant le fruit de l'évolution de sa maladie! Un mensonge éhonté!

Le fait qu'on ne mentionne même pas qu'il existe des approches rééducatives comportementales qui justement évitent de rentrer dans des médications lourdes et de traiter les troubles du comportement comme les crises violentes et les automutilations!!

Je me dis que la pauvre sandrine Bonnaire à bien des choses à apprendre encore.
Le film était décevant, certes non par le combat mené, mais par le fait qu'on ne montre pas que d'autres réelles solutions plus respectueuses de la personne, plus "douces" (et le cas échéant moins onéreuses) existent.

Je cherche le site de l'émission, pour voir s'il y a un forum ou réagir, mes enfants sont en pleine forme ce matin (tiens il faudrait que je leur donne une mini dose de leurs neuroleptiques pour me soulager!)et je suis pas certaine d'être très dispo, alors si quelqu'un le trouve, transmettez au groupe histoire de poster nos critiques
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Xavier
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Quelle force !!!

Message par Xavier »

Bonjour,

Comme Sandrine j'ai été très déçue par ce film. Mais avec le recul (moins de 24 heures), je retiendrai la dernière séquence, lorsque Sabine pleure ... de joie (même si sa soeur pense que c'est de la tristesse) en se revoyant telle qu'elle était 10 ans plus tôt.
5 ans d'enfermement + 5 ans d'unité de vie = 10 ans de camisole chimique, car la médication à haute dose se poursuit.

Ses 10 années d'enfer n'auront pas été suffisantes pour briser définitivement cette jeune femme au potentiel énorme et à la joie de vivre éclatante.
Mais quel gâchis tout de même !!!!

Nous n'osons pas imaginer ce qu'elle a subi. Savez-vous ce qu'est une UMD (Unité pour Malades Difficiles) dans laquelle elle fut enfermée ? On en construit une actuellement pour le grand Ouest en Côtes d'Armor, à Plouguernével précisemment, sur le modèle de celle de Cadillac, à côté de Bordeaux. J'ai eu l'occasion de voir les plans dans la presse locale. Mur d'enceinte de 4 métres de haut + fossés + double sas + miradors + cellules individuels capitonées avec une centaine de "soignants" pour 30 "patients", etc. En clair l'univers carcéral le plus abjecte, sans le nommer ainsi, pour y mettre des personnes shootés par les médocs 24 h/24 h comme Sabine BONNAIRE.

Mais, au fait, quel crime a-t-elle commis ? Car diagnostiquée à plus de 30 ans "psychose infantile", faut vraiment être doué pour le "infantile". Voilà comment la France traite les autistes. Par ailleurs l'intervention du psychiatre psychanaliste lors du débat était pitoyable.

J'invite Sandrine BONNAIRE à rejoindre les familles ayant déjà rejoint l'association Léa pour Samy dans le cadre de sa plainte contre l'Etat français relative aux mauvais traitements vis à vis des autistes.

:twisted: :twisted: :twisted: Vive la France, pays des Droits de l'Homme. :twisted: :twisted: :twisted:
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Message par Michelle »

Heu je le redis je n'ai pas aimé ce film
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Message par Lila »

J'ai trouvé le forum de "Vie privée vie publique".
http://forums.france3.fr/france3/Viepri ... ujet-1.htm

Cependant, avant que vous n'interveniez sur ce forum-là : moi et mes parents on trouve que vous tirez des conclusions un peu hâtives au sujet du psychiatre du débat à la fin.
Certes, le film nous a un peu déçus. Mais c'est tout de même une bonne tribune, pour alerter sur l'état de nombreux services psychiatriques manquant cruellement de moyens, et pour montrer l'intérêt des petites structures. (Personnellement c'est pas notre combat, mais d'autres personnes doivent être concernées et ont besoin de tels films.)
Après, il manquait des infos sur les thérapies strucutrées, vers l'autonomie, c'est vrai.
Pour ce qui est de l'école de pensée sur l'autisme, bien sûr qu'avant le film nous avions peur en lisant "psycho-infantile à comportement autistique". Bien sûr, quand la thérapeute a répondu à la question : "Qu'est-ce que l'autisme ?", je devais avoir la tête de quelqu'un qui vient d'avaler un demi-citron.

Le débat à la fin était franchement moyen aussi. Mais chez nous, personne ne se souvient que le psychiatre :
- se soit clairement déclaré "psychanaliste" (rien sur les causes de l'autisme ; des considérations générales sur l'état de la psychiatrie française surtout).
- ait déclaré que Sabine DEVAIT être interné en hôpital psy ; il admettait lui-même le dramatique manque de moyens en France, et la loi du "faute de mieux".
- ait déclaré que la régression de Sabine était une évolution de sa maladie. Cette question était l'enjeu du débat, afin de mettre les choses à plat pour les profanes. Cela a pu vous choquer, mais c'est une sorte de démarche scientifique : vérifier si un fait provient bien de telle cause A, et pas d'une autre cause B. Cependant, il me semble que le débat s'est plutôt terminé sur la conclusion inverse (internement dans des conditions déplorables).
Bonnes excuses pour échapper à Hadopi : http://www.pcinpact.com/actu/news/58194 ... itime-.htm
"Promis, je laisserai plus mon chat télécharger son mon ordi ... sale bête va !"
Accessoirement, Aspie née en 1983.
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Message par Sandrine »

D'autres réactions :

1/ J'ai été terriblement choquée par ce reportage et je me dis que vraiment c'en est trop de toujours entendre les mêmes psykk à la noix, qu'on devrait remercier " parce qu'ils sont les seuls à pouvoir faire qqchose pour nos enfants quand ils deviennent violents ou s'auto-mutilent...." en les bourrant de neuroleptiques et en les réduisant à l'état de légume.. Je ne comprends pas comment Sandrine Bonnaire, qui a été marraine des journées de l'autisme ne soit pas mieux informée et utilise encore le diagnostique de " psychose infantile " pour sa soeur...

2/ Je tenais à réagir par rapport à l'émission animée par Mireille Dumas diffusée hier soir et intitulée "elle s'appelle Sabine".
Tout t'abord, je souhaitais saluer le courage de Sandrine Bonnaire d'avoir fait ce reportage sur l'évolution catastrophique de l'état de sa soeur Sabine et de dénoncer les effets de la psychiatrisation de l'autisme en France et de son "traitement" par des médicaments. Le reportage montre bien que ceux-ci n'ont pas d'autre effet que de détruire la personne et ne traitent nullement les problèmes de comportement. Le psychiatre reconnaît que ces médicaments sont surtout administrés pour soulager les soignants et l'entourage. Ces intervenants n'ont sans doute jamais reçue une formation digne de ce nom à ce qu'est l'autisme.
On peut regretter, qu'au cours de ce reportage sur l'autisme, à aucun moment, on n'ait eu de définition de ce qu'est l'autisme : c'est un trouble neurobiologique d'origine génétique. On a eu tout au plus une pseudo interprétation d'inspiration psychanalytique que l'on sait aujourd'hui dénuée de tout fondement scientifique.
On peut également regretter qu'on présente le lieu de vie de Sabine aujourd'hui comme un type de lieu à développer. Certes, les éducateurs sont dévoués et sympatiques mais quelle prise en charge est proposée aux pensionnaires si ce n'est des médicaments qui les abrutissent complètement?
On sait aujourd'hui qu'il existe des méthodes éducatives et comportementalistes qui permettent de réduire considérablement les troubles des personnes autistes et de favoriser leur autonomie et leur intégration sociale. Ces méthodes permettent grâce à une analyse des comportements inadaptés de mettre en place des procédures pour faire diminuer ces comportements et permettent de développer des comportements socialement adaptés.
Si la violence de Sabine est destinée à obtenir de l'attention, comme cela est évoqué dans le reportage, on voit à un moment Sandrine prendre sa soeur dans ses bras et lui faire un gros calin alors qu'elle vient de se faire taper dessus. on peut penser que la stratégie de Sabine est payante et qu'elle a effectivement obtenu ce qu'elle voulait, ce qui pourra vraisemblablement l'inciter à recommencer...
Je trouve dommage qu'une fois de plus, on ait une présentation partielle et non étayée par des thèses scientifiques, qui ne montre pas les méthodes qui existent actuellement et qui pourtant donnent d'excellents résultats (par exemple sur les prises en charge ABA, ...)!
Je trouve dommage qu'on ne parle jamais de l'exception française qui est un des seuls pays à défendre les thèses psychanalytiques et à nier les approches éducatives.
A quand une émission qui traite de l'autisme de cette manière, ou qui nous montre ce qui se fait en Europe du Nord, en Amérique du Nord et qui compare les résultats obtenus avec ce qui est pratiqué dans les institutions françaises !
On montre que la psychiatrie appliquée à l'autisme est un désastre...c'est déjà un début....

3/ Merci Sandrine, j'ai lâchement refusé de le regarder car les articles que j'avais lu sur le film m'avait donné un avant goût ce que j'allais y trouver...
Effectivement c'est un gâchis de plus...je ne suis pas sûre que Sandrine Bonnaire en soit consciente...elle a demandé au président de la République des petits lieux de vie pour ces adultes autistes, pas une prise en charge éducative...

4/ Bonjour,
j'ai regardé le documentaire de sandrine bonnaire ou l'on montre comment la psychiatrie française continue sans vergogne d'utiliser le faux diagnostic de "psychose infantile" au lieu d'appliquer les classifications internationales préconisées par l'OMS en matière de diagnostic des troubles mentaux (CIM-10, ou DSM-4 autre classification internationale ) à l'encontre même des recommandations de la Haute Autorité de Santé « Recommandations pour la pratique professionnelle du diagnostic d'autisme » officialisés le 17 octobre 2005 par la Fédération Française de Psychiatrie, jusqu'à quand allons nous laisser la psychiatrie française exposer ainsi son archaïsme, sa deshumanisation, sa destruction institutionalisée des personnes dans les medias, leur permettre de déclarer sans que cela choque quiconque, que si l'on médicalise à outrance ainsi les personnes c'est pour soulager les soignants?
Les personnes handicapées n'ont-elle plus de droits dans ce pays, plus de projet de vie?
Le médecin ne doit-il pas au contraire faire passer l'intérêt de son patient avant tout ou le serment d'hippocrate est juste une tradition dénuée de sens aujourd'hui?
Le médecin n'a-t-il pas justement l'obligation formelle de se tenir au courant des résultats de la recherche scientifique, de se former et d'appliquer les dernières découvertes en matière de diagnostic ou de traitement ? Ou bien là ne sont-ce encore que des paroles creuses et dénuées de sens dans le code déonthologique du médecin?
Car entre nous, si c'est pour torturer et détruire comme ça les personnes souffrant de handicap mental, autant rendre l'avortement et leur euthanasie obligatoire par décret! Nos pratiques, notre insensibilité est le reflet de nos représentations à l'égard de ces personnes les plus vulnérables d'entre toutes. Notre silence et votre désengagement en tant que média à soutenir la cause de ces personnes, votre frilosité à dénoncer ces monstruosités dans les médias, cautionne et permet la calvaire de ces personnes.
Le journalisme engagé n'existe plus. Donnez la parole aux associations faites une réelle enquète en montrant la réalité, mais aussi les possibilités de la changer, car elles existent.
Dommage que le documentaire n'ait pas été plus engagé en les montrant, courage à cette famille.

5/ Je souhaitais réagir au sujet du documentaire de Sandrine Bonnaire.
Je suis outrée que lors des reportages ainsi présentés, on accepte encore que la psychiatrie française utilise le faux diagnostic de "psychose infantile" au lieu d'appliquer les classifications internationales préconisées par l'OMS en matière de diagnostic des troubles mentaux (CIM-10, ou DSM-4 autre classification internationale ) à l'encontre même des recommandations de la Haute Autorité de Santé « Recommandations pour la pratique professionnelle du diagnostic d'autisme » officialisés le 17 octobre 2005 par la Fédération Française de Psychiatrie, et par le fait, renie toutes les études et résultats obtenus avec les sciences cognitives depuis plus de 40 ans à l'étranger! L'autisme n'est pas une maladie psychiatrique mais neurobiologique, il ne sert à rien de leurs imposer des camisoles chimiques pour les rendres dociles et des les enfermer dans des maisons de retraites pour personnes droguées!Une autre vie est possibles pour les autistes, il serait tant que les journalistes ne se contentent pas de présenter les dégâts mais aussi les solutions car elles existent!
Le seul avantage de ce reportage est de convaincre un peu plus les parents ce qui les attends pour eux et leurs enfants s'ils rentrent dans le système choisi par la psychiatrie française dans son ensemble!

6/ bonjour,
j' ai 1 frère autiste de 43 ans actuellement il est dans une structure non adapter pour lui
je suis comme Sandrine nous sommes dépasser
j 'ai trouvé très bien le film je trouve que Sandrine a eu du courage pour le montrer a la télé combien entre vous ferai cela !!! la critique est facile ! elle n'a pas fait le film sur des méthodes éducatives elle a fait un film sur sa soeur si vous critiquer toujours les reportages diffuser à la télé personne ne voudra plus en diffuser la personne a critiqué ce n'est pas Sandrine mais le psy
Sur votre site on parle beaucoup des enfants mais les adultes on les oublient cela fait une année que je vous lis.
merci

7/ Oui tu as raison. Sandrine Bonnaire n'est sûrement pas à critiquer. On relève bien vite ce qui ne va pas, c'est parce qu'on est habitué à chercher ce qu'il faut pour y rémédier. Le film est très bien, très touchant, je ne voulais pas critiquer le film. Mes réactions sont dirigées quand au choix journalistiques, un psykk, des commentaires psykk, et non contre S Bonnaire pour qui ça a dû être très dur à vivre. Et qui au contraire doit être félicitée pour le courage et les perspectives que son film ouvre dans ce qu'elle dénonce.
Si les parents de personnes adultes s'expriment peu, c'est souvent aussi parce qu'elles ont peur de faire peur aux jeunes parents pleins d'espoirs que nous sommes en témoignant de leur vécu. Personnellement je trouve que c'est bien dommage, car c'est en sachant ce que l'on risque, comme le concrétise bien le reportage d'hier, que l'on trouve des forces pour militer.
On n'oublie pas les adultes crois moi! Bien au contraire, nos enfants le seront aussi un jour!
merci

8/ Mon analyse est la suivante, on a beau être célèbre et avoir les moyens l'info ne passe toujors pas forcément elle a fait confiance comme beaucoup d'entre nous au système francais moi la première mon fils a été en HDJ pendant 3 ans à mi-temps résulats catastrophiques heureusement que j'ai pu échanger et comme cela assurer moi même une prise en charge efficace.
Je ne critique pas sa démarche au contraire elle nous lance en pleine face le constat d'une non prise en charge de l'autisme en france.
Aujourd'hui certes nos enfants sont encore petits mais nous savons qu'ils seront les adultes de demain et du travail nous attend pour leur préparer une vie décente moi c'est mon angoisse quotidien et je me démene pour réfléchir à lui contruire son avenir mais certainement pas dans un centre comme celui que nous avons vu quitte à créer mon propre centre
En tout cas tes réflexions sur l'autisme des adultes sont les bienvenues nous permettant ainsi de réagir et d'anticiper sur l'avenir

9/ Si vous nous lisez depuis 1 ans, vous savez sans doute que les parents qui parlent régulièrement ici sont les parents de jeunes enfants, et donc ce que vous lisez vient de nos témoignages en tant que parents de jeunes enfants.
Nous ne sommes pas responsables de ce qui n'est pas dit...tout le monde peut parler de ce qu'il vit...de ce qu'il souhaite dans le respect des règles du forum.
Nous sommes toutes et tous conscient de ce qui attend les autistes adultes, ils ont aussi été des enfants donc le parcours a été HJ, IME, ou SESSAD etc...si justement nous en sommes si conscients, c'est aussi pour cela que l'on se bat pour qu'un autre avenir soit possible pour le plus grand nombre d'entre eux.
Je ne crois pas qu'il existe des lieux de vies pour autistes qui soient "adaptés" car pour moi cela revient à adapter l'autiste à se que l'on croit être bon pour lui, et non pas lui donner une chance de vivre autrement que coupé du monde, parce que les psychiatres psychanalystes n'ont pas voulu leur apporter ce dont ils avaient besoins pour progresser, au cours de leurs vies.
Maintenant je suis sans illusions, à 40 ans on ne peut pas espérer que ces adultes qui n'ont pas connus autre chose puisse avoir une vie insérée dans le monde normal du jour au lendemain, mais du moment que le regard sur l'autisme reste celui de la "psychose autistique" rien de mieux sera fait.
Justement si nous témoignons, c'est justement à visage découvert, et au moins deux mamans ici, ont soit aux maternelles soit dans France 3 ont reçus régulièrement les journalistes pour leur proposer de suivre J et P dans leurs vies quotidienne, seulement n'ayant pas la notoriété de Sandrine Bonnaire le film n'a pas la durée de ce reportage ni sa diffusion.
De même la plainte déposée par les parents font que nous pouvons être amenés à témoigner au tribunal sur les préjudices subis par nos enfants. Nous prenons des risques pour que cela change, ce n'est pas rien de porter plainte au pénal....contre X si ce X est État français. Je ne parle même pas des parents qui se sont trouvés menacés de perdre leurs droits parentaux parce qu'ils ont voulu autre chose que ce qu'à vécu Melle Bonnaire. La critique est vaine si on n'essaie pas de faire changer les choses.
Le reportage certes montre comment une absence de diagnostique, mais un diagnostique sans thérapie éducative aura le même résultat,conduit à une vie sous psychotropes, dans des lieux de vies où ils vivent le plus souvent sans aucune autonomie.
Votre frère a 43 ans, on pourrait vous dire que depuis les choses ont changé, qu'il appartient à une génération qui ne connaitra plus jamais cela mais ce n'est pas vrai, le fils de ma cousine va avoir 6 ans et on lui a parlé de psychotropes, comme cela, parce qu'il commence à avoir de la force, parce que lui apprendre à parler ou à communiquer implique plusieurs personnes investies et motivées et que le droguer jusqu'à la fin de ses jours est une solution de psychiatres (nb des Dr qui soignent le psychique avec des médicaments) pour avoir la paix.
Pour ce qui est des critiques envers les reportages télévisuels, si justement on diffuse ce genre de reportage sur l'autisme c'est justement par que des associations comme Léa pour Samy font de l'autisme un sujet d'actualité quotidien, et qu'ils savent très bien que ce sujet touche de plus en plus de famille en France.
Par contre comme l'a dit M. Sajidi lors d'une émission de radio, les psychiatres sont des professionnels et ils n'ont pas le droit de s'exprimer au nom des parents, il y a les associations qui elles, les représentent, et je crois que seules les familles sont à même de parler de ce qu'elles vivent. Ce que je regrette c'est qu'il n'y ait pas plus de reportage sur ce qu'est l'autisme pour les familles,et non pour les psychiatres, ce qu'est le scandale de la prise en charge de l'autisme en France, pour les enfants mais aussi pour les adolescents et les adultes.
Sandrine Bonnaire a voulu faire un film sur sa soeur, je ne vois pas ce qu'il faut de courage pour cela, il n'y a pas de honte ou de culpabilité à avoir un proche autiste.

A la lecture de ces autres réactions (diverses) et il y en a d'autres, il apparaît que chacun s'est forgé une idée sur ce film et le débat qui s'en est suivi.
Sandrine