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L'art de la conversation
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L'art de la conversation
Je me demandais quelle était vos astuces, les choses que vous avez travaillées pour faire la conversation aux autres, en dehors de vos intérêts, et en dehors de communiquer des informations? Vous fait-on remarqué que vous parlez peu? Que faites vous dans ces situations? Comment faites vous pour vous "fondre" dans le groupe? Y'a-t-il des personnes avec qui vous parlez plus que d'autres et pourquoi? Comment faites vous lors d'une soirée ou d'un repas entre collègue/gens de votre classe?
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Re: L'art de la conversation
Je me suis mis aux conversations superficielles avec certaines personnes.
Parfois, pour être moins superficiels, nous parlons de nos épisodes de vie.
"La semaine, chus allé en Bretagne. Le cidre !"
"Ah ! pis moé ! Chus allé l'week-end dernier à Amsterdam avec un chum. Y était rond comme une queue de pelle !"
"Ça a fumé en masse !"
"Ah ! pis l'gars qui s'est scratché entre deux montagnes en avion !"
"Le HC Davos a gagné la finale de LNA en Suisse !"
"Ouais, t'a acheté la Solothurner Turte ?"
"Faut que j'y retourne, si tu veux. Ça se conserve pas si longtemps que ça."
"Samedi, on fait une fondue avec Tséki. Si tu peux apporter."
"Pas de problème, je vais à Soleure."
Donc, en gros, le truc "tout simple" est de parler d'événements récents (la dictature du court terme sur le marché de l'information, l'obsolescence programmée, l'effet récence, etc.), qu'il s'agisse de notre vie, ou de celle d'autrui.
Trucs facilement prolongeables :
- sensationnalisme des médias : l'accident d'avion en France, le djihadiste suisse arrêté à l'aéroport, etc.
- my life, dein Leben : j'ai un pneu qu'a lâché ! l'patron, y s'est énervé comme pas deux ! ç't'été, mir gö z Las Vegas Poker speue !, etc.
- projets communs : on s'fait une raclette samedi, avec bière, patates et tout le tintsoin ! ça vous dit ? t'apportes le Johannis', j'apporte la charcut' !
- ....
Parfois, pour être moins superficiels, nous parlons de nos épisodes de vie.
"La semaine, chus allé en Bretagne. Le cidre !"
"Ah ! pis moé ! Chus allé l'week-end dernier à Amsterdam avec un chum. Y était rond comme une queue de pelle !"
"Ça a fumé en masse !"
"Ah ! pis l'gars qui s'est scratché entre deux montagnes en avion !"
"Le HC Davos a gagné la finale de LNA en Suisse !"
"Ouais, t'a acheté la Solothurner Turte ?"
"Faut que j'y retourne, si tu veux. Ça se conserve pas si longtemps que ça."
"Samedi, on fait une fondue avec Tséki. Si tu peux apporter."
"Pas de problème, je vais à Soleure."
Donc, en gros, le truc "tout simple" est de parler d'événements récents (la dictature du court terme sur le marché de l'information, l'obsolescence programmée, l'effet récence, etc.), qu'il s'agisse de notre vie, ou de celle d'autrui.
Trucs facilement prolongeables :
- sensationnalisme des médias : l'accident d'avion en France, le djihadiste suisse arrêté à l'aéroport, etc.
- my life, dein Leben : j'ai un pneu qu'a lâché ! l'patron, y s'est énervé comme pas deux ! ç't'été, mir gö z Las Vegas Poker speue !, etc.
- projets communs : on s'fait une raclette samedi, avec bière, patates et tout le tintsoin ! ça vous dit ? t'apportes le Johannis', j'apporte la charcut' !
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Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: L'art de la conversation
En général, si l'autre n'entame pas la conversation, au choix :
_je ne dit rien non plus si je sens que c'est pas grave (je reverrais jamais la personne, ou au contraire c'est quelqu'un que je connais)
_je dis 2/3 banalité histoire d'être poli. En général ça lance l'autre et il suffit de quelques "mmhh" "ok", "ah ouai ". si ça lance pas l'autre, j'insiste pas plus que ça. J'ai été poli en "lançant la conversation", je vais pas non plus en faire plus
_je ne dit rien non plus si je sens que c'est pas grave (je reverrais jamais la personne, ou au contraire c'est quelqu'un que je connais)
_je dis 2/3 banalité histoire d'être poli. En général ça lance l'autre et il suffit de quelques "mmhh" "ok", "ah ouai ". si ça lance pas l'autre, j'insiste pas plus que ça. J'ai été poli en "lançant la conversation", je vais pas non plus en faire plus
Bilan du CRA : HPI, trouble anxieux et traits autistiques mais TSA écarté.
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Papa de 3 enfants dont peut-être une fille "neuroatypique" ?
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Re: L'art de la conversation
1)Tout comme toi, je pose des questions pour faire parler l'autre, et, sinon, use de l'humour.Je me demandais quelle était vos astuces, les choses que vous avez travaillées pour faire la conversation aux autres, en dehors de vos intérêts, et en dehors de communiquer des informations? Vous fait-on remarqué que vous parlez peu? Que faites vous dans ces situations? Comment faites vous pour vous "fondre" dans le groupe? Y'a-t-il des personnes avec qui vous parlez plus que d'autres et pourquoi? Comment faites vous lors d'une soirée ou d'un repas entre collègue/gens de votre classe?
Et comme toi au bout d'un moment (assez rapide) ça me gonfle et n'ai plus trop d'énergie pour "jouer le jeu".
2) Oui, ça me met très mal à l'aise, donc ou bien je donne le change en trouvant une question à poser à l'autre (ex : tu as vu ce film ?), ou bien je peux dire que je suis fatiguée.
3) Dans ces situations, je prends sur moi en regardant combien de temps il reste et continue tant que faire se peut jusqu'à la délivrance.
4) Pour me fondre dans le groupe, je me peins en vert et me met dans un pot.
Plus sérieusement, dans "un groupe" (ex avec mes collègues) ça va puisqu'ils sont assez nombreux, ma présence/prise de parole est dispensable, ils s'occupent/se parlent assez entre eux pour ne pas se soucier de moi.
5)Des personnes avec qui je parle plus que d'autres, pas spécialement non, mais certains me parlent plus que d'autres (donc on peut dire que je leur parle plus qu'à d'autres, quelque part).
6) Lors d'une soirée/repas entre collègue, je ne le saurais que dans deux semaines (pas hâte..), mais je pense que ça se passera comme pour question n°4.
Non-diag.
"Just another brick in the wall."
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Re: L'art de la conversation
Pareil, j'utilise l'humour et les questions. Après je joue un peu la carte de la personne original, ce qui camoufle pas mal mes bizarreries ^^.
Repas étudiants, la dernière fois, je me suis mise en bout de table, moins de personnes à faire attention.
Repas étudiants, la dernière fois, je me suis mise en bout de table, moins de personnes à faire attention.
en attente du premier rdv, un an environ
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Re: L'art de la conversation
moi soit je ne parle pas et ca enerve ceux qui sont avec moi,
soit je parle sans m arreter et c est moi qui en ressort tres fatiguée
je n ai trouvée aucune astuce sauf de rester seule pour moins parler et donc moi me fatiguer
mais parler alors que j en ai pas envie ou n aime pas le sujet m ennuirai
je n ai pas envie de trouver d astuce pour y arriver
en tant qu aspi j ai deja assez de contraintes pour m en imposer de supplementaires
soit je parle sans m arreter et c est moi qui en ressort tres fatiguée
je n ai trouvée aucune astuce sauf de rester seule pour moins parler et donc moi me fatiguer
mais parler alors que j en ai pas envie ou n aime pas le sujet m ennuirai
je n ai pas envie de trouver d astuce pour y arriver
en tant qu aspi j ai deja assez de contraintes pour m en imposer de supplementaires
diagnostiquée autiste hpi le 2 dec 2014,après 42 ans de survie et souffrance.
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Re: L'art de la conversation
C'est évidemment un problème pour tout Aspi...
Moi je suis comme Freeshost, j'ai une bibliothèque de sujets tous prêts à lancer.
Mais il ne faut pas que cela dure plus d'une demi-heure, ça m'épuise totalement.
Je n'accepte jamais de me retrouver coincée dans ce genre de situation, c'est uniquement lorsque c'est nécessaire.
Avec certaines personnes, des femmes la plupart du temps, il est aussi possible d'aborder des sujet plus personnels et plus proches du ressenti. Ce genre de discussion me fatigue moins.
Et sinon je suis comme Hapycius, j'aime beaucoup rigoler et je peux donc échanger assez longtemps dans une ambiance de franche camaraderie pas forcément très profonde mais légère et joyeuse. C'est effectivement un moyen de mettre en valeur nos bizarreries.
Moi je suis comme Freeshost, j'ai une bibliothèque de sujets tous prêts à lancer.
Mais il ne faut pas que cela dure plus d'une demi-heure, ça m'épuise totalement.
Je n'accepte jamais de me retrouver coincée dans ce genre de situation, c'est uniquement lorsque c'est nécessaire.
Avec certaines personnes, des femmes la plupart du temps, il est aussi possible d'aborder des sujet plus personnels et plus proches du ressenti. Ce genre de discussion me fatigue moins.
Et sinon je suis comme Hapycius, j'aime beaucoup rigoler et je peux donc échanger assez longtemps dans une ambiance de franche camaraderie pas forcément très profonde mais légère et joyeuse. C'est effectivement un moyen de mettre en valeur nos bizarreries.
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Re: L'art de la conversation
J'ai des idées, mais j'ai du mal, je converse peu au final et me limite au strict nécessaire/usuel, parce que mes intérêts restreint saoulent vite, mon vocabulaire aussi, et le ton employé, n'en parlons pas. A l'écrit c'est souvent pas fameux, a l'oral ...
Aspie "cru 2014".
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Re: L'art de la conversation
J'ai appris à discuter un peu de banalités (genre la météo, les vacances, les trucs comme ça, le projet pro pour la rentrée en ce moment), mais j'ai toujours du mal. Du coup sauf si ça dévie sur un sujet intéressant (le plus fréquent, c'est les chevaux ou les livres), soit je me tais, soit je m'excuse pour m'éloigner. Comme ça m'arrive surtout dans des réceptions pour le travail, ça passe assez bien, parce que les gens ne discutent pas longtemps de toute façon. Parfois aussi ça dérive sur le boulot et pareil, du coup ça va (et je deviens même vachement bavarde en fait). Ça peut d'ailleurs être bien aussi de tomber sur des gens bavards, tout simplement, plus besoin de me prendre la tête.
Et sinon, j'ai tendance à surtout rencontrer un groupe de HQI, du coup ils parlent de vrais sujets plus ou moins intéressants, alors soit je peux participer, soit je peux écouter et ça ne dérange personne en fait.
Et sinon, j'ai tendance à surtout rencontrer un groupe de HQI, du coup ils parlent de vrais sujets plus ou moins intéressants, alors soit je peux participer, soit je peux écouter et ça ne dérange personne en fait.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Re: L'art de la conversation
J'ai beaucoup de mal avec la conversation moi.
Je ne pratique plus depuis longtemps en plus, enfin pratiquer... Avant j'essayais car j'avais envie... Ce qui n'est plus forcément le cas maintenant.
En fait, lors des soirées, le bruit des autres conversations me gênent et je rate ce qu'on me dit du coup. La dernière fois, le type qui me parlait m'a demandée si j'avais des problèmes d'audition (et à ce moment là, il y a eu un blanc général donc tout le monde a entendu brrrrr). J'ai dit oui et on m'a donc laissé tranquille et c'était mieux comme ça, j'ai pu me perfuser à l'alcool toute la soirée pour supporter le brouhaha.
Lors des interactions surprises/indésirables (exemple avec un autre parent devant l'école), j'essaye de rebondir sur ce qu'on me dit mais c'est tellement pas naturel que je tape bien souvent à côté de ce qu'on attendrait comme réponse. Je sais que j'ai dit un truc mal adapté quand la personne se tait subitement. Mon copain dit que si je dis des choses en décalage, ça peut donner l'impression que je m'en fiche de ce qu'on me raconte. Donc je suppose que les blancs qui arrivent régulièrement sont dû au fait que les gens interprètent mal ma gaucherie conversationnelle. D'ailleurs, ce qui peut corroborer cette hypothèse est le fait que les gens viennent me parler 1 ou 2fois mais rarement plus .
Quand j'essaie de converser avec les autres, il reste un problème de taille, c'est que je suis peu perméable à l'émotionnel (son gamin a été malade pendant les vacances... Oui ben et alors ? ça arrive à tout le monde... Qu'est ce que je lui apporte comme réponse ?), et l'implicite me pose problème. Ce qui fait que même quand j'y mets du mien, les gens vont préférer m'éviter à l'avenir lol. Quoi dire, comment le dire, que ne pas dire, qu'est ce qu'il raconte, pourquoi il a dit ça, qu'est ce que je suis censée répondre... C'est compliqué, les gens et moi, on quiproquote surtout.
La seule fois où je peux vraiment parler c'est quand quelqu'un s'intéresse à ce que j'aime, mais alors très vite la personne se lassera et partira sur autre chose avec une autre personne... Mais je n'ai pas encore compris pourquoi... Est-ce à cause de mon ton monocorde non très imprégné d'émotions ?
Non parce que j'ai bien vu que la soeur de mon conjoint, elle, elle raconte des choses très inintéressantes, très superficielles, mais tout le monde l'écoute avec intérêt et ça rigole et ça sourit et ça rebondit... Il y a quelque chose à comprendre là dedans et j'y travaille.
Peut être qu'elle, justement, est habitée émotionnellement par ce qu'elle raconte. Et ça doit être ça qui retient l'intérêt des autres.... Ou sans aller chercher plus loin que ça, peut être que ses interlocuteurs sont eux-mêmes superficiels, donc ça les intéressent...
Enfin, c'est sans doute un mixte de tout ça.
Ca ne va pas aller en s'améliorant puisque je ne sors plus beaucoup (le strict minimum pour ce dont je suis obligée de faire), et je refuse de parler.
Mais un problème se pose encore.
Quand je vais chercher mon fils à l'école, je dis bonjour "de loin" et je n'approche pas les gens.
Mais les gens m'évitent... comme s'ils étaient fâchés ? Alors je ne sais pas si c'est parce que je les reconnais une fois sur 2 ou 3 ou parce que je ne vais pas vers eux.
A l'écrit, moi ça va très bien.
Pour dire, j'ai travaillé de nuit par le passé, j'étais toute seule dans mon service (rééducation enfant) et l'équipe de jour m'avait demandée d'écrire une lettre argumentée pour sauvegarder l'emploi de nuit dans le service enfants. J'étais pas motivée car j'étais remplaçante et j'allais pas tarder à être envoyée ailleurs...
Ceux qui ont lu ça devant moi étaient stupéfaits, (c'est vrai que mon écrit était top et très juste) mais ils se sont exclamés "c'est toi qui a écrit ça ?"
J'étais un peu vexée...
En plus, j'étais seule la nuit, qui d'autre aurait pu écrire ça si ce n'était pas moi ?
Bref, je pense que la différence écrit/oral est assez importante...
Je ne pratique plus depuis longtemps en plus, enfin pratiquer... Avant j'essayais car j'avais envie... Ce qui n'est plus forcément le cas maintenant.
En fait, lors des soirées, le bruit des autres conversations me gênent et je rate ce qu'on me dit du coup. La dernière fois, le type qui me parlait m'a demandée si j'avais des problèmes d'audition (et à ce moment là, il y a eu un blanc général donc tout le monde a entendu brrrrr). J'ai dit oui et on m'a donc laissé tranquille et c'était mieux comme ça, j'ai pu me perfuser à l'alcool toute la soirée pour supporter le brouhaha.
Lors des interactions surprises/indésirables (exemple avec un autre parent devant l'école), j'essaye de rebondir sur ce qu'on me dit mais c'est tellement pas naturel que je tape bien souvent à côté de ce qu'on attendrait comme réponse. Je sais que j'ai dit un truc mal adapté quand la personne se tait subitement. Mon copain dit que si je dis des choses en décalage, ça peut donner l'impression que je m'en fiche de ce qu'on me raconte. Donc je suppose que les blancs qui arrivent régulièrement sont dû au fait que les gens interprètent mal ma gaucherie conversationnelle. D'ailleurs, ce qui peut corroborer cette hypothèse est le fait que les gens viennent me parler 1 ou 2fois mais rarement plus .
Quand j'essaie de converser avec les autres, il reste un problème de taille, c'est que je suis peu perméable à l'émotionnel (son gamin a été malade pendant les vacances... Oui ben et alors ? ça arrive à tout le monde... Qu'est ce que je lui apporte comme réponse ?), et l'implicite me pose problème. Ce qui fait que même quand j'y mets du mien, les gens vont préférer m'éviter à l'avenir lol. Quoi dire, comment le dire, que ne pas dire, qu'est ce qu'il raconte, pourquoi il a dit ça, qu'est ce que je suis censée répondre... C'est compliqué, les gens et moi, on quiproquote surtout.
La seule fois où je peux vraiment parler c'est quand quelqu'un s'intéresse à ce que j'aime, mais alors très vite la personne se lassera et partira sur autre chose avec une autre personne... Mais je n'ai pas encore compris pourquoi... Est-ce à cause de mon ton monocorde non très imprégné d'émotions ?
Non parce que j'ai bien vu que la soeur de mon conjoint, elle, elle raconte des choses très inintéressantes, très superficielles, mais tout le monde l'écoute avec intérêt et ça rigole et ça sourit et ça rebondit... Il y a quelque chose à comprendre là dedans et j'y travaille.
Peut être qu'elle, justement, est habitée émotionnellement par ce qu'elle raconte. Et ça doit être ça qui retient l'intérêt des autres.... Ou sans aller chercher plus loin que ça, peut être que ses interlocuteurs sont eux-mêmes superficiels, donc ça les intéressent...
Enfin, c'est sans doute un mixte de tout ça.
Ca ne va pas aller en s'améliorant puisque je ne sors plus beaucoup (le strict minimum pour ce dont je suis obligée de faire), et je refuse de parler.
Mais un problème se pose encore.
Quand je vais chercher mon fils à l'école, je dis bonjour "de loin" et je n'approche pas les gens.
Mais les gens m'évitent... comme s'ils étaient fâchés ? Alors je ne sais pas si c'est parce que je les reconnais une fois sur 2 ou 3 ou parce que je ne vais pas vers eux.
Je veux bien que tu en parles du ton employé, pour voir comment tu perçois le tien, et comment tu intellectualises le truc.FinementCiselé a écrit : et le ton employé, n'en parlons pas. A l'écrit c'est souvent pas fameux, a l'oral ...
A l'écrit, moi ça va très bien.
Pour dire, j'ai travaillé de nuit par le passé, j'étais toute seule dans mon service (rééducation enfant) et l'équipe de jour m'avait demandée d'écrire une lettre argumentée pour sauvegarder l'emploi de nuit dans le service enfants. J'étais pas motivée car j'étais remplaçante et j'allais pas tarder à être envoyée ailleurs...
Ceux qui ont lu ça devant moi étaient stupéfaits, (c'est vrai que mon écrit était top et très juste) mais ils se sont exclamés "c'est toi qui a écrit ça ?"
J'étais un peu vexée...
En plus, j'étais seule la nuit, qui d'autre aurait pu écrire ça si ce n'était pas moi ?
Bref, je pense que la différence écrit/oral est assez importante...
Diagnostiquée Aspie, hpi et tda au cra fin 2013 à 29 ans.
1 enfant de 9 ans - Diag aspie au CRA en 2015
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Re: L'art de la conversation
Je vois que les astuces se rejoignent... encaisser des phrases toutes faites, astuce pour "s'échapper" ou éviter d'avoir à trop parler, de l'humour si on y arrive...
En fait, en soit, faire la conversation, avec toute l'intellectualisation que ça suppose, c'est plus ou moins faisable. Mais j'ai l'impression que du coup, ce qui est réellement handicapant, c'est la fatigue qui en découle, peut-être parce que cela abaisse le niveau d'attention, l'effort nécessaire pour capter les phrases et trouver ce qu'il faut dire, l'analyse de la situation, des émotions perçues...
Pour ceux qui connaissent votre situation, est-ce qu'ils font des efforts en ce sens ou ça n'a rien arrangé?
En fait, en soit, faire la conversation, avec toute l'intellectualisation que ça suppose, c'est plus ou moins faisable. Mais j'ai l'impression que du coup, ce qui est réellement handicapant, c'est la fatigue qui en découle, peut-être parce que cela abaisse le niveau d'attention, l'effort nécessaire pour capter les phrases et trouver ce qu'il faut dire, l'analyse de la situation, des émotions perçues...
Pour ceux qui connaissent votre situation, est-ce qu'ils font des efforts en ce sens ou ça n'a rien arrangé?
C'est exactement ça ! J'ai remarqué que j'avais plus de facilité avec les personnes surdouées (diagnostiquées). Quand j'étais plus jeune, comme j'étais très concrète dans mes conversations et pas du tout dans le superflu, je pensais que c'était juste une question de maturité, et qu'avec l'âge ça disparaîtrait. Mais à 23 ans, je vois que c'est toujours pas le cas, et même avec des personnes beaucoup plus âgées! Alors qu'avec les surdoués, je suis permise de me concentrer sur des sujets très concrets, moins abstraits, avec des débats où je parle plus facilement parce que je sais que quand je parlerai, je pourrai faire avancer le shmilblick. Il n'y a rien de superflu là dedans. Bien qu'il y a toujours le processus de socialisation avec des surdoués aussi, et que ça peut être fatigant, ça me semble plus facile...Flower a écrit :Et sinon, j'ai tendance à surtout rencontrer un groupe de HQI, du coup ils parlent de vrais sujets plus ou moins intéressants, alors soit je peux participer, soit je peux écouter et ça ne dérange personne en fait.
Je pense qu'effectivement, à l'écrit ça doit être plus simple. Parce que: il n'y a pas la contrainte du temps où la réponse doit être immédiate, on a le temps de mettre les mots que l'on veut sans avoir peur de couper la parole, sans se demander quand c'est à nous de parler... Et puis, il n'y a pas la contrainte fatigue, car il n'y a pas de choses à analyser dans l'immédiat, ce que l'on dit (en particulier dans ton cas), est concret, et le ton, le vocabulaire utilisé à l'écrit passe mieux qu'exprimé à l'oral. Enfin, ce ne sont que des suppositions!Lita a écrit :A l'écrit, moi ça va très bien.
Pour dire, j'ai travaillé de nuit par le passé, j'étais toute seule dans mon service (rééducation enfant) et l'équipe de jour m'avait demandée d'écrire une lettre argumentée pour sauvegarder l'emploi de nuit dans le service enfants. J'étais pas motivée car j'étais remplaçante et j'allais pas tarder à être envoyée ailleurs...
Ceux qui ont lu ça devant moi étaient stupéfaits, (c'est vrai que mon écrit était top et très juste) mais ils se sont exclamés "c'est toi qui a écrit ça ?"
J'étais un peu vexée...
En plus, j'étais seule la nuit, qui d'autre aurait pu écrire ça si ce n'était pas moi ?
Bref, je pense que la différence écrit/oral est assez importante...
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Re: L'art de la conversation
Un autre truc que j'utilise partiellement : m'intéresser à des choses qui ne m'intéressent pas, mais intéressent les autres.
- Genoni, le gardin, il était en verve face aux attaques zurichoises !
- C'était un beau match de hockey !
- Arno del Curto, quel entraîneur, quand même !
- ...
- Je tricote un pull pour Happy Baby.
- Ah ! faudrait que tu me montres comment on fait.
- ...
- Genoni, le gardin, il était en verve face aux attaques zurichoises !
- C'était un beau match de hockey !
- Arno del Curto, quel entraîneur, quand même !
- ...
- Je tricote un pull pour Happy Baby.
- Ah ! faudrait que tu me montres comment on fait.
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Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: L'art de la conversation
L'âge aide pour être un peu moins en décalage par rapport aux intérêts, je pense. Il est plus simple de trouver un interlocuteur qui s'intéresse disons à l'histoire ou aux relations internationales quand on a 30 ans que quand on en a 10! (Sinon en intérêt un peu passe-partout et dans toutes les tranches d'âge, il y a les animaux, chez moi surtout les chevaux - ça m'a déjà pas mal sauvé. )
Je peux aussi assez facilement tenir 10 à 15 minutes avec de parfaits inconnus quand je leur dis dans quoi je bosse, parce que ça entraîne toujours des questions supplémentaires.
Je peux aussi assez facilement tenir 10 à 15 minutes avec de parfaits inconnus quand je leur dis dans quoi je bosse, parce que ça entraîne toujours des questions supplémentaires.
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Re: L'art de la conversation
Ou au bistrot, autour d'une table ou au comptoir.Flower a écrit :Je peux aussi assez facilement tenir 10 à 15 minutes avec de parfaits inconnus quand je leur dis dans quoi je bosse, parce que ça entraîne toujours des questions supplémentaires.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: L'art de la conversation
Oui, enfin, peu importe le lieu sauf si c'est une réception en lien avec le boulot! (Mais je ne vais au bistrot/bar quasi qu'avec le déjà mentionné groupe de HQI, ça fausse un peu le truc.)
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