Blancs dans la communication

[FloretteRanou]

Vous arrive-t-il d’avoir des moments de blanc dans les conversations.

Votre interlocuteur vous pose une question et vous ne savez pas du tout quoi répondre.

C’est particulièrement vrai pour les questions ouvertes et dans les conversations téléphoniques.

Vous essayez désespérément mais vous n’y parvenez pas, vous restez silencieux.

Et c’est vraiment horrible, car c’est particulièrement gênant vis-à-vis de votre interlocuteur.

J’ai peur que ça me cause des ennuis dans un contexte professionnel.

Si ça vous arrive aussi, avez-vous des techniques pour vous en sortir ?

[-Nora-]

Cela m'arrive souvent, parfois même sans que je ne m'en rendre compte.
Ce sont alors les gens qui parfois me disent que j'ai mis du temps entre la question et la réponse.
Et parfois je m'en rend bien compte, mais je ne sais pas quoi dire ou comment le dire.
Parfois il y a des blancs tout simplement parce que j'ai fini de dire ce que j'avais à dire, mais cela fait apparemment bizarre aux autres.

J'ai eue plusieurs techniques pour éviter le blanc après une question. Petite, je répondais quasi par écholalie.
Tu veux manger quoi ? => Je veux manger quoi ?
Est-ce que tu as faim => Est-ce que j'ai faim ?
Ensuite, comme ma mère en a eue assez que je ne fasse que répéter la question, j'ai commencé à systématiquement répondre "Quoi ?".
Cela me permettais, le temps que la personne reformule sa question de réfléchir et d'ensuite pourvoir éventuellement répondre.

À l'heure actuelle, la plupart du temps pour les questions qui me posent problème je répond que c'est compliqué ou que je ne sais pas.
Parfois j'essaie ensuite d'étoffer ma réponse.

Mais il y a des moments où je ne sais vraiment pas répondre et le problème c'est que plus le blanc s'installe, moins je suis propice à répondre.
C'est comme si au final cela me bloquait complètement.

Au final cela ne t'aide pas vraiment ...
Peut-être que demander plus de précisions pourrait être une solution.
Un jour j'ai bloqué sur une question, je n'ai pas répondu.
La personne me l'a reposée et après un temps assez long j'ai réussi à sortir un seul mot: "précise".
Il a alors précisé sa question pour qu'au final je n'ai qu'à répondre par oui ou non.

[Ixy]

J'ai eue plusieurs techniques pour éviter le blanc après une question. Petite, je répondais quasi par écholalie.
Tu veux manger quoi ? => Je veux manger quoi ?
Est-ce que tu as faim => Est-ce que j'ai faim ?
Ensuite, comme ma mère en a eue assez que je ne fasse que répéter la question, j'ai commencé à systématiquement répondre "Quoi ?".

J'étais pareil mais toujours maintenant je répète les questions, pour faire patienter "Est-ce que je veux de l'eau... ?! bonne question"

Mais je fais pas exprès



Mais je pense que les blancs dont parle Florette c'est des blancs du genre qu'est-ce qu'il faut que je réponde ? ça ne vient pas...

et ben t'embête pas répond qq chose et si ça leur va pas c'est la même (c'est l'idée ), je dirais il faut qu'à un moment donné tu sois ta propre référence, te laisse pas embarquer dans des trucs impossibles, dis ce que t'as trouvé dans un délai raisonnable (avant que tu sois mal à l'aise), bon après c'est sûr il faut pas avoir honte de ce qu'on dit mais ça c'est un autre problème

[FloretteRanou]

Ça m'énerve j'ai fait plein de gaffes aujourd'hui.
Je suis restée totalement paralysée au téléphone, je ne savais vraiment pas quoi dire.
Les personnes qui posent des questions ouvertes et qui attendent que je fasse la conversation ça me déstabilise totalement quand je suis fatiguée.
Déjà en temps normal c'est pas facile.
Mon interlocuteur a du vraiment me trouver super bizarre.
J'ai vraiment peur d'avoir des ennuis, étant donné mon manque de productivité par ailleurs...

[Tugdual]

Il faudrait que tu essayes de mettre en place
des rituels, des automatismes. Du genre, quand
une question te déstabilise, des réparties que
que pourrais utiliser systématiquement :

• "Je ne sais pas, là, dans l'instant" ...
• "Il me faut un peu de temps pour y réfléchir" ...
• "Que voulez-vous dire par" ...
• "Pouvez-vous préciser" ...

Il n'y aurait pas des ateliers possibles pour
travailler ce genre de cas de figures ?

[FloretteRanou]

Pas mal tes idées de répliques
En effet, j'aurais grand besoin d'un entraînement de ce type.
Si je pouvais avoir un entraînements intensif pour la communication téléphonique, ce serait génial.

[Lupine]

Il faudrait que tu essayes de mettre en place
des rituels, des automatismes. Du genre, quand
une question te déstabilise, des réparties que
que pourrais utiliser systématiquement :

• "Je ne sais pas, là, dans l'instant" ...
• "Il me faut un peu de temps pour y réfléchir" ...
• "Que voulez-vous dire par" ...
• "Pouvez-vous préciser" ...

Il n'y aurait pas des ateliers possibles pour
travailler ce genre de cas de figures ?

Il y a ce que l'on appel les HES de travail, on apprend concrètement ce genre de phrase et leur application.
Un job coach peut en mettre en place d'ailleurs !

[Tugdual]

Ça veut dire quoi "HES de travail" ?

[Lupine]

Je connais pas le déroulé précis de l'acronyme HES, mais c'est des ateliers/techniques en habilités sociales.

[Tugdual]

C'est bien l'acronyme qui me titille.

Mes recherches m'emmènent en Suisse
(Hautes Écoles Spécialisées) ...

[Lupine]

Non mais quelle imbécile... C'est normal... C'est pas HES mais EHS.

[Nymphaea]

A midi mon mari s'est énervé car en préparant les assiettes, il m'a demandé si j'avais très faim ou pas (pour en mettre plus ou moins dans l'assiette), et j'ai mis du temps à répondre (pourtant, ce temps de latence ne m'a paru être que de quelques secondes....est-ce que les aspies auraient aussi une mauvaise capacité à évaluer le temps qui passe?).

C'est marrant, car ça recoupe l'autre fil abordé aujourd'hui: je met du temps à répondre car il me faut le temps d'évaluer mon ressenti, et que cette évaluation n'est pas instantanée... je ne suis pas bien connectée avec ce que je ressens...

En attendant, je me vois mal lui répondre "pourrais-tu préciser ta question", j'ai bien peur que ça l'énerve encore plus ^^'.

[Lupine]

Oui, c'est en cours d'étude le rapport entre la perception du temps et l'autisme. Pas mal de professionnel se penche là-dessus, car plus que la difficulté à faire des choix (hiérarchisé les données), il y a une réelle difficulté à ressentir le passage du temps ou à spatialisé le temps.

Dans ce genre de situation j'use avec outrance de "je ne sais pas" ou "là, tout de suite, je ne peux pas vous répondre".

[Nymphaea]

Oui mais pour poser cette question en fait, faudrait déjà que je me rende compte que je suis en train de réfléchir et que ça met du temps, ce qui impliquerait qu'il faut que je réfléchisse au fait que je suis en train de mettre du temps à réfléchir... pas sur que j'y gagne en temps de traitement de l'information, en fait .

[Lupine]

C'est un long travail d'auto-observation, à force d'observation on peut parvenir à "sortir de soi" et ressentir plus rapidement ces moments où le temps ressentie personnellement et le temps ressentie par les autres est distendu. Mais c'est très très long d'en arriver à cela, je sais pas si c'est vraiment utile, car ça prend de l'énergie. Tout dépend si tu le vis vraiment mal au quotidien.