Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
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Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
Ce sujet ma été inspiré par Betta splendens içi : http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... 81#p168774
J'ai déjà ma thèse (je suis en recherche de financements pour mon projet de recherche et en attendant je dispense des formations et je fais de la consultance en biostatistiques). Il faut savoir que la période post-doc est la plus difficile, car on est lachés dans la nature, et livrés à nous-même pour valoriser au mieux nos CV ce qui est crucial pour espérer un jour être recrutés. C'est un peu une course contre la montre, car en général que ce soit pour les financements ou les postes, on est évalué sur le nombre de publications par an à partir de la date de soutenance, donc il y a beaucoup de pression pour ne rien lacher. Si le parcours pour être chercheur c'est la quête du graal avec un voyage semé d'embuche d'un point A à un point B, il faut voir le post doc que le moment de la quête où on traverse la mer à la nage, en gros...
Je me fais beaucoup la réflexion suivante: c'est injuste, car il faut une sacré confiance en soi pour passer ce cap (ce qui manque souvent aux aspis du fait d'un parcours jalonné d'épreuves). Pas mal de compétences entrent en jeu qui font également souvent défaut aux aspis (capacités relationnelles, car avoir de bons mentors qui nous guident est un facteur clef / un peu d'opportunisme car il faut être prêt à lacher un poste qu'on a pris pour gagner sa vie mais dans lequel des gens comptent sur nous pour un autre qui sera plus stratégique pour publier et avancer / etc.).
Je dis c'est injuste, car une pensée atypique (quelle qu'en soit la cause... mais clairement les aspis ont une pensée atypique) a beaucoup à apporter dans la recherche scientifique. En ce qui me concerne, chaque fois qu'un étudiant me consulte sur un travail, je vois toujours des choses (qui à moi me semblent évidentes...) que personne ne voit dans l'entourage et l'encadrement de l'étudiant. Par exemple, dernièrement, un étudiant de thèse n'avait pas les données pour remplir ses objectifs initiaux et devait redéfinir son sujet... son comité de thèse entier à planché sur ça sans trouver de piste, et on en a trouvé une en 1h quand il est venu me voir... il a soutenu le mois dernier, et m'a offert un bouquin très onéreux tellement il était content de mon aide. Ce sont des apports qui ne sont comptabilisés nulle part dans l'évaluation de nos CV évidemment (ces contributions sont informelles!) mais qui font toute la différence (dans l'ombre!).
Bref, tout ça pour dire qu'il serait peut être bien de s'entraider pour que ceux qui ont déjà affronté ces difficultés puissent faciliter ce passage difficile aux jeunes aspis thésards et post-docs. Une partie de ces difficultés peut être anticipée au moment de la thèse déjà (dans la manière dont on choisi son encadrant, dont on plannifie son travail, etc.). Cette entre-aide serait peut être un moyen de contre-balancer les difficultés liées aux traits aspis et de faciliter l'insertion des aspis qui le souhaitent dans cet environnement où ils ont à mon avis toute leur place.
(perso, je vois pas autre chose pour laquelle je sois douée en dehors de la recherche... peut être l'enseignement universitaire, mais les deux vont ensemble alors pas le choix, je dois continuer sur ce chemin...).
Du coup, je dédie ce fil :
- aux conseils de jeunes chercheurs pour d'autres jeunes chercheurs plus "jeunes";
- aux questions de jeunes chercheurs pour d'autres jeunes chercheurs plus "expérimentés".
Récapitulatif de mes conseils à moi:
- dans le choix d'un encadrant de thèse, les qualités humaines de la personne doivent compter autant que les qualités scientifiques (moi j'ai choisi un ponte, scientifiquement c'était top, humainement c'était dur... et pas qu'avec moi, il s'est disputé avec mon co-encadrant, et il est faché avec a peu près tout le monde dans le milieu, ce qui n'aide pas du tout pour la création du réseau dont vous aurez besoin). Il faut penser que cette personne ne sera pas clef seulement pour la thèse, mais également par la suite car idéalement un superviseur de thèse continuer de d'être un mentor dans les étapes suivantes (en donnant de bons conseils sur les choix à faire).
- une jeune femme thésarde doit se demander si elle préfère être encadré par un homme ou une femme. En tant que femme on rencontre parfois des difficultés / des choix à faire que ne rencontrent pas les hommes, et avoir une femme comme encadrante peut changer la donne quand à la pertinence des choix que vous ferez (ce conseil vaut surtout si vous n'êtes pas prête à sacrifier vos chances d'avoir une famille... dans ce cas, cherchez plutôt une encadrante qui a réussi à allier carrière et vie de famille). Quand je dis famille, c'est autant conjoint qu'enfants (car on peut avoir à choisir entre vivre à deux, ou tracer chacun sa carrière dans des endroits différents). Les hommes n'ont eux généralement pas à choisir entre les deux (souvent la compagne à une moins bonne situation pro et le suit, et avoir des enfants n'implique pas pour eux 9 mois de neurones en vrac, de maux physiques, de congés mater, etc... ) et en France il y a une mentalité très répandue dans le monde de la recherche qui est (en gros) qu'une femme motivée doit être prête à faire ce sacrifice (ne pas avoir de famille). Or... ben non, y a pas de raison valable (d'ailleurs en dehors des contraintes, avoir des enfants peut aussi être un moteur de réussite: on s'organise mieux, on fait mieux la coupure vie privée / vie pro donc on se ressource mieux aux moments où on est sensés le faire, on relativise plus l'importance de la réussite pro donc on est moins stressés et donc plus posés pour travailler, etc.).
- dans la publication des articles: il ne sert à rien de faire des tonnes et des tonnes de nouvelles recherches, si c'est pour ne jamais les publier. Organisez vous au maximum pour publier vos recherches au fur et à mesure (j'avais 3 pans dans ma thèse, j'ai tout mené en parrallèle au lieu de les faire avancer un par un... résultat en fin de thèse, j'avais tout a publier en même temps, et du coup la majorité de mon travail n'est toujours pas publié 4 ans après). Si votre directeur de thèse vous pousse à faire toujours plus (dont explorer de nouvelles pistes pas prévues initialement) mais jamais à valoriser, mettez la hola (j'ai aussi eu ce problème, et j'ai pas su le faire). Les directeurs de thèse ont l'habitude de voir leurs étudiants finir leurs articles sur leurs périodes de chômage, donc ils pensent qu'ils ont tout à gagner à vous mettre la pression (ils sont coauteurs... c'est plus d'articles pour eux)... or ce n'est pas normal d'avoir à utiliser son chômage pour terminer ses articles, autant éviter si possible (normalement, si vous avez des articles à finir et que votre contrat de thèse est terminé, légalement ils devraient vous embaucher sur un contrat post doc... bon faut pas trop réver j'ai vu ça qu'une fois). Si malgré tout en fin de thèse vous n'avez pas valorisé la majorité de votre travail par des publications: ne quittez pas le labo avant d'avoir publié au moins une partie de ces articles (oui, utilisez la, votre période de chômage). J'ai eu une réponse pour un nouveau job le jour de ma soutenance (parce que j'avais anticipé tôt les recherches, un an à l'avance, je pensais que c'était être stratégique...), et j'ai pensé que je n'aurai probablement pas de pareille opportunité une seconde fois, que je ne devais pas la louper. Du coup, je suis partie un mois après ma thèse, avec 4 articles à publier (3 pas mal avancés, mais "pas mal avancés" ce n'est pas suffisant car entre pas mal avancés et publiés, il peut y avoir encore pas mal de boulot) et des données même pas analysées (celles là, n'en parlont même pas). Un nouvel emploi c'est très prenant, ça ne vous donne pas le temps de terminer vos articles (surtout à l'étranger, car vous dépensez tout votre temps libre à vous réinstaller, trouver de nouveaux repères, etc.), et quand au bout d'un an vous êtes enfin installés la culpabilité de n'avoir pas avancé d'un pouce mélangé au fait que vous êtes largué coté biblio et devez vous replonger dans vos réflexions laissées aux statut quo créée un mur quasi infranchissable pour s'y remettre.
J'ai majoré en master avec mention TB, j'ai fait une excellente thèse évaluée par "Très bonne" et "Exceptionelle" par mes deux rapporteurs, respectivement. Il n'y a juste aucun doute sur mes capacités intellectuelles à faire de la recherche. Pourtant, il se peut que je n'ai jamais de poste, car je n'ai pas fait les bons choix stratégiques. J'aurai aimé bénéficier de conseils qui m'auraient évité ces mauvais choix (bon, pour le choix de superviseur et la plannif des articles, en fait un ami m'avait mise en garde, mais je ne l'ai pas écouté... j'ai sous-estimé l'importance de ces paramètres). Du coup, j'offre les miens à ceux que ça intéresse. Et je suis preneuse si d'autres plus avancés que moi ont aussi des conseils à donner, car je n'ai pas encore baissé les bras...
J'ai déjà ma thèse (je suis en recherche de financements pour mon projet de recherche et en attendant je dispense des formations et je fais de la consultance en biostatistiques). Il faut savoir que la période post-doc est la plus difficile, car on est lachés dans la nature, et livrés à nous-même pour valoriser au mieux nos CV ce qui est crucial pour espérer un jour être recrutés. C'est un peu une course contre la montre, car en général que ce soit pour les financements ou les postes, on est évalué sur le nombre de publications par an à partir de la date de soutenance, donc il y a beaucoup de pression pour ne rien lacher. Si le parcours pour être chercheur c'est la quête du graal avec un voyage semé d'embuche d'un point A à un point B, il faut voir le post doc que le moment de la quête où on traverse la mer à la nage, en gros...
Je me fais beaucoup la réflexion suivante: c'est injuste, car il faut une sacré confiance en soi pour passer ce cap (ce qui manque souvent aux aspis du fait d'un parcours jalonné d'épreuves). Pas mal de compétences entrent en jeu qui font également souvent défaut aux aspis (capacités relationnelles, car avoir de bons mentors qui nous guident est un facteur clef / un peu d'opportunisme car il faut être prêt à lacher un poste qu'on a pris pour gagner sa vie mais dans lequel des gens comptent sur nous pour un autre qui sera plus stratégique pour publier et avancer / etc.).
Je dis c'est injuste, car une pensée atypique (quelle qu'en soit la cause... mais clairement les aspis ont une pensée atypique) a beaucoup à apporter dans la recherche scientifique. En ce qui me concerne, chaque fois qu'un étudiant me consulte sur un travail, je vois toujours des choses (qui à moi me semblent évidentes...) que personne ne voit dans l'entourage et l'encadrement de l'étudiant. Par exemple, dernièrement, un étudiant de thèse n'avait pas les données pour remplir ses objectifs initiaux et devait redéfinir son sujet... son comité de thèse entier à planché sur ça sans trouver de piste, et on en a trouvé une en 1h quand il est venu me voir... il a soutenu le mois dernier, et m'a offert un bouquin très onéreux tellement il était content de mon aide. Ce sont des apports qui ne sont comptabilisés nulle part dans l'évaluation de nos CV évidemment (ces contributions sont informelles!) mais qui font toute la différence (dans l'ombre!).
Bref, tout ça pour dire qu'il serait peut être bien de s'entraider pour que ceux qui ont déjà affronté ces difficultés puissent faciliter ce passage difficile aux jeunes aspis thésards et post-docs. Une partie de ces difficultés peut être anticipée au moment de la thèse déjà (dans la manière dont on choisi son encadrant, dont on plannifie son travail, etc.). Cette entre-aide serait peut être un moyen de contre-balancer les difficultés liées aux traits aspis et de faciliter l'insertion des aspis qui le souhaitent dans cet environnement où ils ont à mon avis toute leur place.
(perso, je vois pas autre chose pour laquelle je sois douée en dehors de la recherche... peut être l'enseignement universitaire, mais les deux vont ensemble alors pas le choix, je dois continuer sur ce chemin...).
Du coup, je dédie ce fil :
- aux conseils de jeunes chercheurs pour d'autres jeunes chercheurs plus "jeunes";
- aux questions de jeunes chercheurs pour d'autres jeunes chercheurs plus "expérimentés".
Récapitulatif de mes conseils à moi:
- dans le choix d'un encadrant de thèse, les qualités humaines de la personne doivent compter autant que les qualités scientifiques (moi j'ai choisi un ponte, scientifiquement c'était top, humainement c'était dur... et pas qu'avec moi, il s'est disputé avec mon co-encadrant, et il est faché avec a peu près tout le monde dans le milieu, ce qui n'aide pas du tout pour la création du réseau dont vous aurez besoin). Il faut penser que cette personne ne sera pas clef seulement pour la thèse, mais également par la suite car idéalement un superviseur de thèse continuer de d'être un mentor dans les étapes suivantes (en donnant de bons conseils sur les choix à faire).
- une jeune femme thésarde doit se demander si elle préfère être encadré par un homme ou une femme. En tant que femme on rencontre parfois des difficultés / des choix à faire que ne rencontrent pas les hommes, et avoir une femme comme encadrante peut changer la donne quand à la pertinence des choix que vous ferez (ce conseil vaut surtout si vous n'êtes pas prête à sacrifier vos chances d'avoir une famille... dans ce cas, cherchez plutôt une encadrante qui a réussi à allier carrière et vie de famille). Quand je dis famille, c'est autant conjoint qu'enfants (car on peut avoir à choisir entre vivre à deux, ou tracer chacun sa carrière dans des endroits différents). Les hommes n'ont eux généralement pas à choisir entre les deux (souvent la compagne à une moins bonne situation pro et le suit, et avoir des enfants n'implique pas pour eux 9 mois de neurones en vrac, de maux physiques, de congés mater, etc... ) et en France il y a une mentalité très répandue dans le monde de la recherche qui est (en gros) qu'une femme motivée doit être prête à faire ce sacrifice (ne pas avoir de famille). Or... ben non, y a pas de raison valable (d'ailleurs en dehors des contraintes, avoir des enfants peut aussi être un moteur de réussite: on s'organise mieux, on fait mieux la coupure vie privée / vie pro donc on se ressource mieux aux moments où on est sensés le faire, on relativise plus l'importance de la réussite pro donc on est moins stressés et donc plus posés pour travailler, etc.).
- dans la publication des articles: il ne sert à rien de faire des tonnes et des tonnes de nouvelles recherches, si c'est pour ne jamais les publier. Organisez vous au maximum pour publier vos recherches au fur et à mesure (j'avais 3 pans dans ma thèse, j'ai tout mené en parrallèle au lieu de les faire avancer un par un... résultat en fin de thèse, j'avais tout a publier en même temps, et du coup la majorité de mon travail n'est toujours pas publié 4 ans après). Si votre directeur de thèse vous pousse à faire toujours plus (dont explorer de nouvelles pistes pas prévues initialement) mais jamais à valoriser, mettez la hola (j'ai aussi eu ce problème, et j'ai pas su le faire). Les directeurs de thèse ont l'habitude de voir leurs étudiants finir leurs articles sur leurs périodes de chômage, donc ils pensent qu'ils ont tout à gagner à vous mettre la pression (ils sont coauteurs... c'est plus d'articles pour eux)... or ce n'est pas normal d'avoir à utiliser son chômage pour terminer ses articles, autant éviter si possible (normalement, si vous avez des articles à finir et que votre contrat de thèse est terminé, légalement ils devraient vous embaucher sur un contrat post doc... bon faut pas trop réver j'ai vu ça qu'une fois). Si malgré tout en fin de thèse vous n'avez pas valorisé la majorité de votre travail par des publications: ne quittez pas le labo avant d'avoir publié au moins une partie de ces articles (oui, utilisez la, votre période de chômage). J'ai eu une réponse pour un nouveau job le jour de ma soutenance (parce que j'avais anticipé tôt les recherches, un an à l'avance, je pensais que c'était être stratégique...), et j'ai pensé que je n'aurai probablement pas de pareille opportunité une seconde fois, que je ne devais pas la louper. Du coup, je suis partie un mois après ma thèse, avec 4 articles à publier (3 pas mal avancés, mais "pas mal avancés" ce n'est pas suffisant car entre pas mal avancés et publiés, il peut y avoir encore pas mal de boulot) et des données même pas analysées (celles là, n'en parlont même pas). Un nouvel emploi c'est très prenant, ça ne vous donne pas le temps de terminer vos articles (surtout à l'étranger, car vous dépensez tout votre temps libre à vous réinstaller, trouver de nouveaux repères, etc.), et quand au bout d'un an vous êtes enfin installés la culpabilité de n'avoir pas avancé d'un pouce mélangé au fait que vous êtes largué coté biblio et devez vous replonger dans vos réflexions laissées aux statut quo créée un mur quasi infranchissable pour s'y remettre.
J'ai majoré en master avec mention TB, j'ai fait une excellente thèse évaluée par "Très bonne" et "Exceptionelle" par mes deux rapporteurs, respectivement. Il n'y a juste aucun doute sur mes capacités intellectuelles à faire de la recherche. Pourtant, il se peut que je n'ai jamais de poste, car je n'ai pas fait les bons choix stratégiques. J'aurai aimé bénéficier de conseils qui m'auraient évité ces mauvais choix (bon, pour le choix de superviseur et la plannif des articles, en fait un ami m'avait mise en garde, mais je ne l'ai pas écouté... j'ai sous-estimé l'importance de ces paramètres). Du coup, j'offre les miens à ceux que ça intéresse. Et je suis preneuse si d'autres plus avancés que moi ont aussi des conseils à donner, car je n'ai pas encore baissé les bras...
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
Message supprimé
Modifié en dernier par Cryptobiose le jeudi 25 février 2016 à 13:44, modifié 1 fois.
TSA TDA
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
En fait la thèse c'est dur surtout au niveau méthodologique (moi aussi je me suis noyée dans mon soucis d'exhaustivité et j'ai perdu du temps sur des trucs qui vont pas intéresser les gens ). Mais pour le coup, tu apprends de tes erreurs je pense (en tous cas, en ce qui me concerne, j'ai appris beaucoup). C'est normal c'est la première expérience de recherche où tu es vraiment livré à toi-même, donc bah tu sais pas trop comment organiser ton travail. Mais ça devrait produire un travail particulièrement fouillé et ettayé, ce qui sera quand même un peu reconnu (j'espère!).
Le post doc, c'est dur à d'autres niveaux (normalement les aspects méthodos tu progresses avec la thèse, donc en post doc ça va), comme je disais, c'est surtout un problème de "stratégie" (comment placer ses pions, un peu!). Le réseau, c'est important pas seulement pour trouver des opportunités, mais aussi pour avoir les meilleurs conseils possibles en fait. Mais je te comprends, c'est pas évident. En plus dans vos disciplines c'est encore pire car comme toi beaucoup ne sont pas financés (ou n'ont même pas de bureau) et donc la thèse c'est plus un travail personnel qu'un "emploi" (en sciences c'est un contrat de travail que tu signes). Ca vous libère des contraintes de présence et ça ne pousse pas à mieux connaître les gens du labos .
Pour les séminaires: ça m'étonne ce que tu dis, dans le milieu de la recherche les gens devraient être capables de comprendre que c'est la critique qui fait avancer... si un truc est pas top, bah c'est que cette critique est nécessaire. Dans ma discipline c'est acquis donc c'est admis d'être très critique (bon faut quand même épargner un peu l'orateur, perso j'avais tendance à sélectionner mes une ou deux plus grosses critiques et à laisser le reste aux autres).
Le post doc, c'est dur à d'autres niveaux (normalement les aspects méthodos tu progresses avec la thèse, donc en post doc ça va), comme je disais, c'est surtout un problème de "stratégie" (comment placer ses pions, un peu!). Le réseau, c'est important pas seulement pour trouver des opportunités, mais aussi pour avoir les meilleurs conseils possibles en fait. Mais je te comprends, c'est pas évident. En plus dans vos disciplines c'est encore pire car comme toi beaucoup ne sont pas financés (ou n'ont même pas de bureau) et donc la thèse c'est plus un travail personnel qu'un "emploi" (en sciences c'est un contrat de travail que tu signes). Ca vous libère des contraintes de présence et ça ne pousse pas à mieux connaître les gens du labos .
Pour les séminaires: ça m'étonne ce que tu dis, dans le milieu de la recherche les gens devraient être capables de comprendre que c'est la critique qui fait avancer... si un truc est pas top, bah c'est que cette critique est nécessaire. Dans ma discipline c'est acquis donc c'est admis d'être très critique (bon faut quand même épargner un peu l'orateur, perso j'avais tendance à sélectionner mes une ou deux plus grosses critiques et à laisser le reste aux autres).
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
Bonjour,
cette discussion me parle beaucoup. J'ai obtenu ma thèse il y a plusieurs années. Après un post-doc aux USA (4 ans et demi), et une activité de chercheur contractuel (CDD) en France pendant 5 ans, j'ai cherché en vain un poste permanent (INSERM, université), malgré plusieurs bonnes publications, et alors que j'étais reviewer pour un journal important... Donc j'ai abandonné mon projet d'être chercheur. Effectivement, si j'avais eu un réseau professionnel, et su trouver des appuis pour mes candidatures, les choses auraient pu être différentes. Mais à l'époque, je travaillais dans mon coin et je ne savais pas que j'étais Aspie.
cette discussion me parle beaucoup. J'ai obtenu ma thèse il y a plusieurs années. Après un post-doc aux USA (4 ans et demi), et une activité de chercheur contractuel (CDD) en France pendant 5 ans, j'ai cherché en vain un poste permanent (INSERM, université), malgré plusieurs bonnes publications, et alors que j'étais reviewer pour un journal important... Donc j'ai abandonné mon projet d'être chercheur. Effectivement, si j'avais eu un réseau professionnel, et su trouver des appuis pour mes candidatures, les choses auraient pu être différentes. Mais à l'époque, je travaillais dans mon coin et je ne savais pas que j'étais Aspie.
De deux choses lune. L'autre, c'est le Soleil (Jacques Prévert)
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
En ce qui me concerne, les postes en France, ça je n'y compte même pas, avec le retard que j'ai pris c'est inenvisageable... (et puis mon mari est étranger, on vit dans son pays et on n'a pas l'intention de retourner en France).
Est-ce que la recherche te manque? Est-ce que tu as pu te reconvertir dans quelque chose qui te plaise et te corresponde? (et si oui, quoi? j'ai besoin de pistes au cas où ).
Est-ce que la recherche te manque? Est-ce que tu as pu te reconvertir dans quelque chose qui te plaise et te corresponde? (et si oui, quoi? j'ai besoin de pistes au cas où ).
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
Je comprends tout à fait. Ma situation aux USA était bien meilleure (salaire, considération, opportunités) que celle que j'ai eu en France. Quand j'ai postulé à l'INSERM, on m'a reproché mon parcours (qualifié de chaotique...). Dans un milieu où on pourrait espérer un peu d'ouverture d'esprit, il faut, malgré tout, entrer dans le moule et se faire des relations.Nymphaea a écrit :En ce qui me concerne, les postes en France, ça je n'y compte même pas, avec le retard que j'ai pris c'est inenvisageable... (et puis mon mari est étranger, on vit dans son pays et on n'a pas l'intention de retourner en France).
Oui, car je me sens à l'aise dans un labo, j'aime réfléchir, chercher, publier...J'ai eu une période très difficile quand j'ai compris que je n'aurais jamais un poste permanent, et que je devais me tourner vers autre chose, alors que j'en rêvais depuis mon adolescence.Nymphaea a écrit :Est-ce que la recherche te manque?
Je me suis reconverti un temps dans la programmation informatique scientifique, en indépendant, mais le plus dur était de trouver des clients (démarchage, relation clientèle, réseau professionnel...). J'ai repris les études récemment (une formation à l'IUT, avec des gamins de 18 ans), et j'ai obtenu brillamment mon diplôme. Mais étant surdiplômé, je crois que je fais peur aux recruteurs . Quoique je fasse, et quelles que soient mes capacités, mes difficultés de communication semblent me bloquer toutes les voies.Nymphaea a écrit :Est-ce que tu as pu te reconvertir dans quelque chose qui te plaise et te corresponde? (et si oui, quoi? j'ai besoin de pistes au cas où ).
Actuellement, et en attendant mieux, je donne des cours particuliers (maths, physique...) à domicile.
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
J'ai pensé au free-lance aussi (la consultance et les formations que je fais actuellement font partie de mon contrat, mais je pourrais très bien les faire comme indépendante...) mais c'est exactement ces aspects qui me font douter de ma capacité à le faire: le démarcharge, (sur)vendre ses compétences, maintenir le réseau tout en étant un électron libre, etc... je doute fortement en être capable.
Ils voient un parcours chaotique là où au contraire il y a un parcours enrichi par d'autres expériences... c'est fou quand même cette incapacité à juger de la qualité d'un CV "en dehors des critères de la grille" (parce que je crois qu'il est là le problème, ils ont des petites grilles à remplir et ils savent pas où mettre les qualités qui n'entrent dans aucune des cases...). Enfin, autant en faire le deuil, puisque c'est pas demain que ça va changer. Comme toi, ça me manquerait... si mon mari parvient à stabiliser ses propres revenus (il est entrepreneur, pour l'instant c'est "irrégulier"), je suis prête à enchainer les CDD juste pour pouvoir continuer, d'ailleurs (içi la loi le permet...).
Pour l'aide aux devoirs, j'ai une copine qui a son CAPES de bio et vit à l'étranger où elle ne peut pas exercer (elle à suivi son copain post doc en UK), et du coup elle fait de l'aide aux devoirs en ligne, pour une boîte spécialisée là dedans. Elle bosse de chez elle, et elle est payée au temps travaillé... c'est aussi une alternative que j'ai envisagé, du coup (tu peux faire ce boulot depuis n'importe où!). En cas de période creuse en tous cas, c'est mieux que rien! Si tu as un niveau L3 en maths, tu peux aussi enseigner comme vacataire au collège sans CAPES (car il manque tellement de profs qu'ils ont abaissé les critères pour cette discipline... certaines classes n'ont pas de prof et n'ont plus de cours de maths, donc pas le choix!).
Bref, je m'éloigne du sujet initial (je demande comment passer le cap du post doctorat, et finalement je parle reconversion, je vais déprimer tout le monde ).
Ils voient un parcours chaotique là où au contraire il y a un parcours enrichi par d'autres expériences... c'est fou quand même cette incapacité à juger de la qualité d'un CV "en dehors des critères de la grille" (parce que je crois qu'il est là le problème, ils ont des petites grilles à remplir et ils savent pas où mettre les qualités qui n'entrent dans aucune des cases...). Enfin, autant en faire le deuil, puisque c'est pas demain que ça va changer. Comme toi, ça me manquerait... si mon mari parvient à stabiliser ses propres revenus (il est entrepreneur, pour l'instant c'est "irrégulier"), je suis prête à enchainer les CDD juste pour pouvoir continuer, d'ailleurs (içi la loi le permet...).
Pour l'aide aux devoirs, j'ai une copine qui a son CAPES de bio et vit à l'étranger où elle ne peut pas exercer (elle à suivi son copain post doc en UK), et du coup elle fait de l'aide aux devoirs en ligne, pour une boîte spécialisée là dedans. Elle bosse de chez elle, et elle est payée au temps travaillé... c'est aussi une alternative que j'ai envisagé, du coup (tu peux faire ce boulot depuis n'importe où!). En cas de période creuse en tous cas, c'est mieux que rien! Si tu as un niveau L3 en maths, tu peux aussi enseigner comme vacataire au collège sans CAPES (car il manque tellement de profs qu'ils ont abaissé les critères pour cette discipline... certaines classes n'ont pas de prof et n'ont plus de cours de maths, donc pas le choix!).
Bref, je m'éloigne du sujet initial (je demande comment passer le cap du post doctorat, et finalement je parle reconversion, je vais déprimer tout le monde ).
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
Oui, je ne veux pas moi non plus déprimer les doctorants et post-docs Aspie en pleurant sur mes déboires professionnels .
Mais c'est vrai qu'il est important de cultiver des relations, et de ne pas trop passer pour un excentrique si un jour on a besoin d'aller demander un poste ...
ça peut aussi aider de se faire connaitre auprès des chercheurs/chefs qui font partie des instances universitaires ou qui siègent dans les commissions/jurys pour l'attribution des postes, bref, des gens qui, disons-le franchement, peuvent vous pistonner.
Mais c'est vrai qu'il est important de cultiver des relations, et de ne pas trop passer pour un excentrique si un jour on a besoin d'aller demander un poste ...
ça peut aussi aider de se faire connaitre auprès des chercheurs/chefs qui font partie des instances universitaires ou qui siègent dans les commissions/jurys pour l'attribution des postes, bref, des gens qui, disons-le franchement, peuvent vous pistonner.
Modifié en dernier par PhilB le lundi 16 mars 2015 à 15:49, modifié 1 fois.
De deux choses lune. L'autre, c'est le Soleil (Jacques Prévert)
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
En fait, j'ai l'impression que ces dernières années les métiers de la recherche scientifique demandent de plus en plus de compétences non strictement scientifiques, et que le travail de réseau y a autant d'importance que l'innovation (sinon plus).Nymphaea a écrit : Je dis c'est injuste, car une pensée atypique (quelle qu'en soit la cause... mais clairement les aspis ont une pensée atypique) a beaucoup à apporter dans la recherche scientifique.
Croire que les Aspies peuvent y avoir leur place dans ces conditions ça me semble illusoire.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
J'en profite aussi pour proposer ici, à tout hasard, mes services aux jeunes qui veulent publier:PhilB a écrit : Actuellement, et en attendant mieux, je donne des cours particuliers (maths, physique...) à domicile.
Ayant une très bonne expérience de la publication scientifique (en tant qu'auteur et en tant que reviewer), je peux relire vos manuscrits (en anglais ou en français) avant leur soumission, pour augmenter leurs chances d'être acceptés rapidement. Je suis particulièrement bon pour organiser un manuscrit et le rendre compréhensible.
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
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Modifié en dernier par Cryptobiose le jeudi 25 février 2016 à 13:45, modifié 1 fois.
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
C'est le cas ailleurs aussi cette question de réseau hein.
Serait il envisageable d'expliquer aux responsables de labo les avantages d'employer des aspies à faire un strict travail de recherche, avec les implications que ça comporte (en nombre et qualités de publis) ?
Voire à les employer à des postes spécifiques de support s'il faut leur donner un autre nom.
Pour sortir une analogie douteuse, je ne pense pas que T. Grandin en fasse, du travail de réseau.
Serait il envisageable d'expliquer aux responsables de labo les avantages d'employer des aspies à faire un strict travail de recherche, avec les implications que ça comporte (en nombre et qualités de publis) ?
Voire à les employer à des postes spécifiques de support s'il faut leur donner un autre nom.
Pour sortir une analogie douteuse, je ne pense pas que T. Grandin en fasse, du travail de réseau.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
Tu peux installer un plugin pour sauvegarder les champs de saisie ?
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Re: Jeunes chercheurs (thésards et posts doc) aspis
Bonjour,
Je passe en coup de vent pour vous dire que ce fil est très interessant et que je compte bien apporter ma pierre à l'édifice. En effet, je suis chercheuse en physique, entrée au CNRS il y a 3 ans après 5 ans de post dans 3 labos européens.
Mon dernier post doc m'a valu de longs " meltdowns" ( je ne savais pas que j'étais aspie à l'époque) car mon chef changeait toujours mon emploi du temps et m'envoyer là où bon lui semblait.
Je reviens dès que j'ai plus de temps pour faire une intervention plus pertinente.
À bientôt
Je passe en coup de vent pour vous dire que ce fil est très interessant et que je compte bien apporter ma pierre à l'édifice. En effet, je suis chercheuse en physique, entrée au CNRS il y a 3 ans après 5 ans de post dans 3 labos européens.
Mon dernier post doc m'a valu de longs " meltdowns" ( je ne savais pas que j'étais aspie à l'époque) car mon chef changeait toujours mon emploi du temps et m'envoyer là où bon lui semblait.
Je reviens dès que j'ai plus de temps pour faire une intervention plus pertinente.
À bientôt